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 (tristan) on the boulevard of broken dreams

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on the boulevard of broken dreams
tristan et shura

« Read between the lines, what's fucked up and every thing's all right. Check my vital signs to know I'm still alive and I walk alone »
Les nerfs en vrac et les gestes agacés, la cendre se dissipait dans les airs pour parsemer le sol à leur chute tels des petits flocons de neiges. Il se posait beaucoup de questions. Avant d’arriver dans cette ville, il ne s’en posait pas autant. Mais, elle avait le don de réveiller ce qu’il avait tût. La bassesse, la malignité, l’envie de cogner, de faire du mal. Ne serait-ce que pour rendre au moins un tiers de ce qu’il avait mangé dans la tronche. Vlasi, car tel est le nom du démon tapis, serrait les dents et ignorait le minou sur ses cuisses. Sans avait d’ailleurs fini par lâcher l’affaire et prendre une autre place. Celle au bord de la fenêtre, pour épier les voisins. C’est sa préférée, son poste de guets, après les genoux de son maître. Maître qui ne l’était plus lui-même, posant son pouce entre ses deux yeux en faisant attention à ce que son joins ne lui fasse pas un point rouge au milieu du front. Bordel, cette colère, il la sentait montante, il pourrait tuer dans cet état. Juste pour décompresser, juste pour rappeler qui il est, loin d’être la petite salope du coin. Merde, ce mot avait suffi pour qu’il étouffe un cri de rage dans un coussin, mordant celui-ci à pleine dent. Une fois passé, il avait jeté l’oreiller. Ce dernier avait entrainé dans sa chute et dans son élan une lampe qui s’était brisée en mille morceaux sur le sol. Sans avait fait un bond, allant rapidement se tapir dans sa chambre. Sa respiration était forte, bruyante, et il faisait tout pour la calmer, les yeux rivés sur cette lampe qui ne lui sera plus d’aucune utilité. Tant mieux, de toute façon il ne l’aimait pas et ça lui faisait une bonne raison pour la changer.
Ses mains étaient passées sur son visage. Il s’était juré de ne plus y retourner. Ne serait-ce que pour ne pas avoir à expliquer les marques de coups et les blessures à quiconque lui demander. Il fallait bien l’avouer, son nouveau squatte était un très bon exutoire. D’autant plus qu’il ne se rendait pas compte de sa force une fois défoncé et qu’il avait déjà réduit quelques côtes à néant. Les combats illégaux, c’est comme la clope. Il dit toujours qu’il arrêtera demain, mais il y retourne. Sauf que c’est par pur besoin de prouver sa force et ses compétences. Prouver qu’il n’est pas que le défoncé ingrat, qu’il pouvait être un connard ingrat.

Vlasi cherchait le cateux du regard, sauf qu’il y a fort à parier que tant qu’il ne sera pas calmer, il ne reviendra pas lui tenir compagnie. Chose qui le fit hausser un sourcil. Tant pis pour lui, il n’aura pas de caresses avant qu’il se barre. Le noiraud avait pris son pochon, ses clopes à rouler et ses papiers, enfilant sa veste pour rejoindre le fight club du coin. Une petite arène illégale miteuse qui tenait tout juste dans une cave à bière. Niveau boisse, autant dire que ça ne manque pas. C’était seulement à quelque pâté de maison, coincé entre le Smooth Criminal et une maison qu’on disait hanté tant les proprios n’arrivaient pas à refourguer. En même temps, il n’y avait rien d’étonnant : qui, à par les roublards de tout type, aurait envie de s’échouer ici ? Ses pas étaient rapides et la fumée s’échappait de sa bouche en grande quantité. Il avait l’air d’une locomotive à vapeur vu comment il était élancé. Ses yeux verts étaient fixés droit devant lui. Ainsi, il n’y aurait pas un pauvre con (ou une pauvre conne) pour lui faire le coup de la malencontreuse bousculade. Il rageait, il bouillonnait et il mutait petit à petit en créature assoiffée de sang. Il avait besoin d’extérioriser ce cumul et il ne donnait pas cher pour sa peau au pauvre type qui allait lui servir de punching ball ce soir. Il avait fait craquer sa nuque avant d’entrer dans le bâtiment censé être à l’abandon. Là-dedans, ça puait le tabac froid, le joins et l’alcool à plein nez. Ajoutez à ça l’odeur du sang et de la sueur, ça fait un vrai repère à beuf. Il n’avait rien à foutre ici. Entre Marcel avec ses dents en or, et Jean-Paul avec son « Maman » entouré d’un cœur sur son épaule, ça lui donnait clairement la gerbe. C’était bourré de stéréotype sur les gros lourdaud qu’on plus de muscle que de cerveau. De temps en temps, y avait un rookie, petit costume, chaussure ciré, qui se faufilait ici et qui avait le mérite d’attirer la sympathie de Vlasi. Parce qu’apprendre la vie à grand coup de poing dans la gueule à ces petits merdeux (de tout âge) qui croyaient avoir tout vu tout apprit, c’est tellement excellent comme sensation.

Globalement, ils avaient tous la même dégaine pour une seule et unique raison : ils se servaient de leurs muscles pour arrondir les fins de mois, et pas forcément de leur tête. Ajoutez à ça la trogne typée irlandaise alors là, c’est bon. Les conditions sont toutes réunies pour faire un film parfaitement cliché. Le russe s’était approché de l’arène en se faufilant, ou en bousculant celui qui bougeait pas son gros cul, et il avait déclaré une fois approchée « Je prends le gagnant ! » haut et fort, pour bien qu’on l’entende. Il avait beau faire vingt kilo de plus que lui, riens à secouer. Adolescent, à la fin de son apprentissage, il avait rien réussi à foutre par terre Ivan qui faisait trois têtes de plus que lui. Gagnant déclaré, le noiraud était entré dans l’arène avec une détermination sans faille. Il attendait, il patientait. Oreille tendu, il était prêt à lui sauter dessus dès que le top lui serait donné. Ils en voulaient pour leur argent ? Vlasi allait leur en donner. Un spectacle carmin qu’ils ne risquent pas d’oublier de sitôt.
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Sayanel Z. Pritchard
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on the boulevard of broken dreams
tristan et shura

« Read between the lines, what's fucked up and every thing's all right. Check my vital signs to know I'm still alive and I walk alone »
Coincé devant son poste de télévision, une cigarette à la bouche, Tristan ne bougeait pas. Bray Canal 5, encore et encore et encore, à l'en faire vomir. Il n'avait pas choisi de s'échouer ici, et voilà que maintenant un sombre connard décidait de lui mettre une cible en plein milieu du dos. Il serait temps de payer une petite visite aux Dux, ou du moins à cette vipère de Stampton. Il était hors de question d'avoir signé ce contrat, et de se retrouver tout autant menacé que s'il avait fermé sa gueule. C'était pas lui qu'on enculerait facilement, ou du moins c'est ce qu'il aime à croire, alors qu'il ressasse les conséquences de cette interview, les non-dits et les dangers. La sagesse voudrait qu'il reste chez lui pendant quelques temps, ne sortir que pour travailler, que pour danser, ne pas user de tours pour endormir son audience. Mais c'est mal le connaître. Lui a besoin d'action, lui a besoin d'assurance. Et il a l'avantage d'être plutôt bon lorsqu'il s'agit de faire parler les plus sombres raclures du quartier où il vit. Ce n'est pas son seul objectif, mais son premier. La chaîne passe et repasse l'interview du maire comme une nouvelle miraculeuse. D'un mouvement, le français fait taire ces voix qui ne lui apportent que pression supplémentaire, et jette la télécommande à l'autre bout de la pièce. Après avoir jeté son mégot dans le cendrier, il se dirige vers la porte, une fois ses clés glissées dans sa poche. L'homme est conscient qu'il y a peu de chances qu'il les retrouve selon son degré d'alcool, mais on ne sait jamais. Ce serait pas la première fois qu'il dormirait sur le trottoir, cela dit. Tout devient plus ou moins acceptable à partir d'un certain nombre de verres. Enfin à supposer qu'on s'en rappelle le lendemain.

Ses pas le mènent directement au Smooth Criminal. Il a besoin d'informations, et c'est là qu'il peut les trouver. Mais lorsqu'il entre, le bar est vide. Il y a bien un mec qui a forcément beaucoup trop forcé la veille, allongé et en train de dormir à moitié sur sa chaise, à moitié au sol, mais même le patron le regarde l'air surpris. Le bar n'est jamais trop fréquenté, surtout pas à cette heure ci. Sans doute que se réunir de façon inhabituelle n'aurait pas aidé à se fonder une réputation d'innocents. Et ceux qui venaient se rincer le gosier dans ce trou n'avaient rien des parfaits petits humains. Humains, certes certains l'étaient, mais blancs comme neige, certainement pas. Tristan décide tout de même de s'accouder quelques minutes au bar, commander à boire. Il sait que c'est pas de ça dont il a besoin, mais c'est comme tout, tenter d'être raisonnable pour finalement céder à la tentation, il a encore les marques des combats des semaines passées. Mais il fait la demoiselle, celle qui n'est pas facile à avoir et qui attend avant de prendre la décision qui décidera de sa soirée. Il finit par vider son verre d'une traite pour entrer là où il aurait dû aller dès le départ. Après tout, qui a vraiment d'intérêt à savoir ce qu'il se passe ? C'est comme la fin du monde, on peut pas l'éviter, on la subira, ou pas, et c'est comme ça. Autant vivre à fond, comme ces connards de Bonnie et Clyde, avant que ça tombe sur le coin de la gueule de tous les pauvres mecs du coin.

Tristan, il aime venir se battre. Il avait pas cette violence, avant. Mais maintenant, maintenant il a plus sa mère pour lui dire ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Ce qui est socialement acceptable. Mais la société, il l'a fuie, de toute manière, presque en même temps qu'il a commencé à parler. Elle serait triste, la mère, de voir comment il a tourné, le fils danseur, le fils artiste. Il danse, oui, comme il ne l'a jamais fait. Mais de la mauvaise façon. Et là ce soir il veut danser aussi. S'il peut faire danser le monde, ce qu'il veut c'est ressentir. C'est pour ça qu'il vit, c'est pour les sentiments. De façon paradoxale, précisément ceux qui l'ont désertés. Alors plusieurs fois par mois il vient là. Avant il prenait les paris, il jugeait, il commerçait. Parce que faut pas se leurrer, le business illégal, c'est plutôt sa tasse de thé. Puis il est monté sur le ring, entré dans cette arène de fortune. Il s'est fait casser la gueule, une fois, deux fois, trois fois. Il a appris à frapper, réappris à frapper, oubliées de nouveau, les règles de la mère aimante. Elle se trompait sur la violence, il l'a toujours su. La violence elle l'aide à vivre. Et ce soir il est plus déterminé que jamais, le fée, il est prêt à frapper, comme si c'était son dernier jour. Parce que n'importe quel jour maintenant, sonne comme un compte à rebours. Un combat puis deux, puis le sang dans la bouche qui a pris un goût bien trop métallique, mais il sourit, le français, heureux comme si c'était la seule façon de l'être, alors que son adversaire se retrouve au sol après un coup un peu trop violent. Il a la sueur qui perle sur son front et son épaule le fait souffrir mais il a un sourire alors qu'il se retourne vers celui qui a parlé. Il a pas encore réussi à avaler sa frustration dans ses coups. Il continuera, encore et encore, quitte à s'en déboîter des membres. « Je suppose que ça fait de moi ton adversaire alors. »
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La violence fait battre son cœur, la violence guide ses pas, la violence veut sortir, la violence s’est tut depuis trop longtemps. Ce n’est pas quelqu’un de calme, c’est une boule de nerf dont les psychotropes mettent la colère sur pause. Un amas de nerf qui s’étire en fonction de ses humeurs, coincé entre son apparence posée habituelle et cette frustration qui ne demandait qu’à sortir. Une élasticité sur le point de rompre à force de faire effet ressort. Putain, qu’est-ce qu’il foutait là ? De temps-en-temps, sa raison levait la main et se signalait, mais il était trop remonté pour l’écouter alors elle laissait tomber. Il avait ce regard sombre, le même qu’il avait eu cette nuit-là dans la cave où il s’imaginait tranché la gorge de cette petite raclure. Où il dessinait un tableau magnifique pour mettre sa couleur préférée en avant. Rouge, sang, colère, violence, ses pulsions rythmaient chacun de ses gestes, même coincé entre tous ces types qui ont une dégaine de bœuf. La tristesse, la détresse et la honte avaient un contrecoup négatif sur le slave et faisait bouillir son sang. Il avait horreur de ça. Horreur de sentir son âme s’affaiblir et baisser les remparts. Il aimait être un glaçon en matière d’émotion, il se sentait moins vulnérable ainsi. Pas d’attaches, pas de liens, pas de poids, une équation simple d’autant plus que ses ennemis se faisaient de plus en plus nombreux. J’en conviens, venir taper sur la gueule d’inconnus, ce n’est pas la meilleure façon de se faire des amis. Mais Vlasi ne s’attache qu’à de rares personnes, et il les trouve en fonction de leur valeur. Un type qui réussira à lui pardonner ses gestes après qu’ils se soient bien éclatés aura plus de chances qu’un type crachant sa haine parce que mauvais perdant.
Il observait les deux types qui se battaient comme des chiens en cage. Il y avait un semblant de fascination, mais c’est surtout pour se préparer. L’un dominait clairement l’autre et ce spectacle ne fit que lui donner le sourire. Il y a du répondant dans les coups ce soir, ça lui plait. C’est la première fois qu’il voyait ce danseur dans l’arène, mais rejetons la faute sur un emploi du temps chargé et son attention avoisinant zéro. Finis-le, c’est ce que son regard implorait en voyant cette carcasse ensanglantée réagir en sursautant à chaque coup. A bout de force, seuls ses nerfs réagissaient et animait son corps. Dégagez-le, il ne sert plus à rien. Il est quasi-mort, sûrement en train de pester contre sa stupidité, ou bien la honte de s’être fait défoncer. Vlasi estimait qu’il n’avait pas à se plaindre, qu’il était conscient des risques encourus au moment où il avait franchis les rambardes. Et puis, il voulait jouer aussi, c’est la raison première pour laquelle il était venu ici.

Annonçant son arrivée en tranchant la cohue de sa voix, il était monté sans même attendre qu’on l’y invite, le mégot coincé entre les dents. Il avait jeté sa veste sur la face de l’arbitre pour ne pas lui laisser le temps d’en placer une en cas de désaccord et il écoutait. Son adversaire était déjà bien amoché, c’est un peu déséquilibré lui qui arrivait en pleine forme. Il aurait pu faire un geste, pour le beau jeu mais, non. Il n’avait pas envie. C’est la dure loi des combats illégaux, et Vlasi n’était pas un bon samaritain. « Tu supposes bien, t’as encore toute ta tête alors. Pas trop déçu ? » demanda-t-il hasardeusement. Il s’en foutait de la réponse, il s’en foutait de son avis, il s’en foutait de celui des autres. Il avait jeté son mégot fumant en dehors de l’arène, ne serait-ce que pour ne pas être emmerdé avec la fumée. Il avait besoin de toute sa mobilité et toute son attention. Ce type en avait dans le ventre, sinon il ne se tiendrait pas encore debout après avoir enchainé les combats. Et s’il avait cramé quelqu’un en passant, tant pis. Soit c’est qu’il avait rien à faire ici, soit c’est qu’il avait été mis là exprès pour. L’arbitre avait fini par donner les noms et celui de Kochtcheï résonnait. Ouai, même pour ça, il se servait de ce dernier. Le début avait été donné et il ne comptait pas lui laisser le temps de réagir.

Il était là pour cogner, frapper, fracasser. Sa jambe était venue donner un coup dans les genoux de son adversaire pour le déséquilibrer tout en se baissant pour éviter la riposte. Des méthodes fourbes, des coups bas, rien n’est interdit, tout est permit dans cet endroit, c’est ça qu’était excellent. Encore, ce danseur avait de la chance. Kochtcheï aurait pu tirer court à l’altercation et venir armée pour lui coller une balle dans l’épaule. Comme quoi, il était fairplay quelque part. Ou alors il essayait de relativiser. Il n’avait plus qu’à, son poing venant fracasser sa mâchoire par un crochet droit, et le démon s’était mis à l’enchainer. Pour la honte, pour la frustration, pour les saloperies, pour l’humiliation ! Gauche, droite, gauche, coup de genoux dans le thorax et ses mains qui avait saisi sa tête pour s’assurer que son crane rencontre sa rotule. Stop ! Repos, il eut une lubie, une envie. Il l’avait repoussé en arrière pour que les deux hommes reprennent leur distance. Ça ne serait pas drôle s’il ne lui laissait pas une chance de cogner aussi. Kochtcheï étendit ses bras, ses ailes, paumes vers le ciel en faisant craquer ses doigts. « Vas-y, viens, ça ne va pas être drôle si t’y met pas un peu du tiens ». Son sourire narquois ponctuait sa provocation et là, le russe, le mafieux, le voleur, le vrai Vlasi se dévoilait au grand jour. Pas de cocaïne pour le contenir, pas de beuh pour l’enfumer, pas de psychotrope pour l’apaiser, plus rien ne le pouvait. Il se tenait prêt à l’accueillir, loin d’être franc quant à sa “volonté” de lui donner sa chance.
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Sayanel Z. Pritchard
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Tristan avait vaincu encore une fois. Ce n'était pas toujours le cas, mais quelque part il s'en foutait. Jouer pour gagner, il le faisait, mais si le jeu était beau, la défaite était acceptée. Pas celle-ci, parce que lui, il en avait pas assez. Il s'était laissé faire bien trop facilement, c'en était presque décevant. Celui d'avant s'était battu un peu plus. Mais c'était facile avec beaucoup. Ils privilégiaient la force brute à la légèreté et la légèreté, Tristan, il en avait. Il était gracieux, quelque part, même lorsqu'il se battait. Un peu moins après une épaule déboîtée mais toujours assez pour pour esquiver les coups et les rendre ensuite au triple. La fin du combat sonna alors que la fée se tenait toujours debout. Beaucoup diraient qu'il n'y avait aucun but, de la violence gratuite, les rebuts de l'humanité en venant à se casser mutuellement la gueule, comme un service rendu à la communauté, quelque part. Si y en a qui crèvent, tant mieux pour le reste, ça en fera moins dans les rues, parce que changer de trottoir dès qu'un mec pas rassurant passe à côté, ça en fatigue plus d'un. Mais Tristan il fait ça pour lui, il fait ça pour sentir. La douleur, la satisfaction, lui il s'en fout tant qu'il ressent. Se sentir vivant et pas à moitié mort, se sentir adulé par la foule autour, il vit pour ça, faut pas se mentir. Lui il aime les ovations, lui il aime qu'on le regarde, être le centre de l'attention. Peu importe ses cibles, c'est sans doute le seul endroit où il trichera pas, parce qu'y a pas d'intérêt au jeu quand tu peux en piper les dés à volonté. Il est pas con, Tristan, il sait que ce sera sans doute le dernier combat, il l'espère victorieux mais il recommencera pas, il a eu sa dose ce soir, sans doute qu'il reviendra la semaine prochaine, et encore celle d'après, parce qu'on se lasse jamais de la sensation d'une mâchoire qui se brise sous la violence. Ça le fait remonter loin, le français, jusque dans sa France natale, où il ne s'agissait plus d'un jeu mais seulement de vie ou de mort. C'était plus froid, moins poétique, en un sens, parce qu'il peut trouver la poésie n'importe où si tant était qu'il la cherche . Peut-être que cette vie lui manque beaucoup trop, celle où il était l'empereur et la crainte. Il a mis ça au placard depuis trop longtemps, ça sonnerait presque faut de le voir en manquer, et pourtant … Il est là pour ça aussi, retrouver ce qu'il a perdu lorsqu'il a quitté ce monde, pour prendre le pas sur un autre qui lui offre autant, si ce n'est plus, mais tellement différemment. Il prend deux minutes pour souffler, pour observer l'homme étendu au sol qui n'a sûrement qu'une envie, reprendre de ses maigres forces pour
se relever et lui défoncer la gueule, juste pour l'humiliation. Et il sourit, parce qu'il sait qu'il en est incapable et que lorsqu'il le sera, il aura oublié ne serait-ce que les détails de son visage, tout comme l'importance de se donner vainqueur.

Un souffle, deux, puis un nouvel arrivant, bien trop propre, pas assez amoché. Sans doute qu'il vient d'arriver, mais ça lui fait pas spécialement peur, au danseur, qui reste persuadé que l'avantage, il finira par le perdre. Le but c'est d'y aller, peu importe l'état à la fin. « On fait avec ce qu'on a.» Il lui répond mais sans conviction, l'un comme l'autre, c'est pas les mots qu'ils attendent, c'est juste le top départ. Il ne tarda pas à venir, et Tristan, peu importe sa volonté, il tient sur les nerfs, sur ses victoires, sur l'euphorie. Tristan il se laisse dépasser, il se laisse rouer de coups parce qu'il a du mal à répondre. Il peut plus réfléchir, il a perdu la capacité à voir venir, il en esquive un, tente de répondre, sens son crâne rentrer en contact avec le genou de son adversaire. Il a envie de grogner Tristan, pas contre l'autre mais contre lui-même, parce qu'il est pas faible et qu'il se déçoit plus qu'il ne finira par décevoir la foule. Il l'écoute à moitié, le russe, profite de la distance pour reprendre son souffle et un peu de ses esprits. Il est pas con, même maintenant alors qu'il a dû perdre quelques neurones dans la bataille, au point de pas saisir la provocation, mais faut croire que ça marche quand même. Il a beau être dans un sale état, il se laissera pas faire, jusqu'à ce qu'il puisse plus tenir sur ses jambes au moins. Il finit par se lancer, feinte pour enfin fracasser son coude contre la mâchoire du russe. Profitant de l'instant de surprise, le français en rajoute, enchaînant les coups, esquivant ce qu'il peut, encaissant les autres. Son épaule le fait souffrir mais il n'en dit rien, préférant serrer les dents, s'éloigner de quelques pas pour reprendre son souffle et y retourner. Il a le sang chaud, celui qui n'accepte pas la défaite sans une bataille acceptable.Un crochet du droit, un balayage et enfin un coup de tête dans l'abdomen et le voilà reparti, prêt à vaincre. Avouer la défaite, peu importe son état, c'est pas comme ça qu'il a été élevé, et ça le sera jamais. « Tu peux le dire si t'en as eu assez tu sais. Je trouverais bien quelqu'un d'autre pour prendre ta place. »
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tristan et shura

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C’était au-delà d’une simple bataille de coq, un exutoire de frustration, c’était une façon de montrer sa puissance. Dans cette foule qui les borde se trouve tous les pires raclures que Bray peut avoir en son sein. Des trafiquants, des violeurs, des tueurs, des mercenaires qui se cachent derrière de beaux costumes au-delà de ces murs, prétextant être clean alors qu’ils ont chacun péché d’une manière ou d’une autre. Ils cherchent à échapper à la justice, prisonnier d’une drogue au-delà de quelques paillettes blanches ou dorées. Celle de la passion. La passion pour l’argent, pour le sang, pour la violence et tous leurs vices. Une passion sordide et injuste dont Vlasi se fichait éperdument d’être tombé dedans. Il avait grandi dans ce milieu, le voilà son chez-lui. Il se trouvait autour d’eux, il était chez-lui. Un doux foyer dont il voulait profiter à sa manière. Lui-même aimait la scène, d’une certaine manière. Quand elle était bordée de grillages montant hauts dans le ciel pour s’assurer que les pigeons ne s’échappent pas. Quand elle était entourée d’une foule enragée qui s’agitaient et qui secouait la cage sous l’excitation. Il les entendant, leurs cris d’encouragement. Chacun avait leur partie, leur héros favoris. Il les sentait, les effluves de bières et autres alcools qui, ne serait-ce que par leurs odeurs omniprésentes, suffisaient pour être enivrés. Vlasi n’était ni trop confiant, ni pas assez. Vlasi voulait surtout faire ses preuves et laver son âme de tous ses doutes par la plus cruelle des manières. Pourquoi était-il monter sur scène ? Pour dépouiller ce danseur qui était déjà dans un piteux état. Il ne tiendra pas dix minutes s’il l’assénait de coups pensait-il. Et en échos, une autre idée rythmée par ses coups avait fleuris dans son esprit.
Ses poings pleuvent, dessinant des fleurs bleues tâchaient de rouge par endroit sur la peau de l’autre. Des fleurs du mal au couleur passionnantes, puis il avait reculé. Le slave lui laissait une occasion en or de riposter avec une idée derrière la tête. Il n’avait pas cherché à esquiver et il encaissait. Masochiste ? C’est la meilleure manière pour prouver que l’on est vivant. Il avait survécu à l’enfer, et il y avait même trouvé une certaine satisfaction. Pensée qui le dégoutait, pensait qui l’enrageait tandis que les ecchymoses venaient couvrir sa chaire. Frappes, encore et encore, si cela peut te faire plaisir, c’était l’unique cadeau qu’il lui ferait. Ainsi, il se mettait à égalité avec son adversaire. Il n’était plus aussi propre, plus aussi clean et pourtant, il n’était ni à genoux, ni sur le point de tomber. The show must go on !, le spectacle doit continuer.

La douleur était présente, mais Vlasi l’ignorait. Ses bras balançaient et pendant quelques instants, ils leur fient croire cette faiblesse. Une poupée qui tenait à peine debout, les jambes légèrement écartés pour équilibrer sa position et assurer son appuie. Ses phalanges se mirent à se crisper, à se déplier, à se tordre dans des bruits atroces et son menton se relevait. Le démon était ravi, il avait été stimulé par les coups de l’autre. Et malgré le sang qui remontait lentement dans sa bouche, lui imbibant la bouche d’un gout amer, il affichait un sourire qui lui tranchait le visage en deux. « C’est tout ? » lâcha-t-il simplement, remarque d’un insatisfait. Increvable, il n’était pas ses précédents adversaires, il n’était pas un perdant. Son cou était tendu, sa tête légèrement penchée en arrière alors qu’il se redressait, exposant cette cicatrice qui n’avait pas encore fini se refermer. Docteur ne va pas être ravis, mais tant pis. Il s’en fichait, il ne voulait pas son bonheur, pas plus que celui de son adversaire. L’un comme l’autre, ils avaient un point commun qui ne faisait que le motiver : il ne voulait pas leur laisser la moindre once de satisfaction. Il était revenu à la charge par une pirouette habile pour lui coller son pied dans la figure. Il allait taper là où ça ferait mal. Là où il était déjà salement amoché. Pas besoin de dés pipés quand il y a des occasions en or. Vlasi pourrait le tuer ce soir, ce pauvre Tristan s’il se réfère aux présentations de l’arbitre un peu plus tôt. Il comptait d’ailleurs sur ce dernier pour les arrêter si ça allait trop loin. Mais encore faudrait-il qu’il est les couilles d’entrées dans l’arène avec ces deux monstres à l’intérieur.

Encore, encore, encore ! Frappes encore Vlasi, jusqu’à ce que sa peau arbore les couleurs du ciel, jusqu’à ce qu’il brûle de l’intérieur sous le joue de la douleur ! L’animal, l’animal prenait le dessus, mais c’était une toute autre sorte. Ce n’était pas le gentil étalon qui se contentait de sauter et de courir à tout bout de champs. C’était le dominant, celui qui voulait faire ses preuves de la plus sanglante des manières. Ses yeux ne traduisaient plus aucuns éclats humains et ses phalanges se tâchaient du rouge de son adversaire. Il frappe, il cogne, il fracasse sa jolie petite gueule d’artiste tandis que son autre main étriqué son coup et que le bas de son corps l’immobilisé à terre. Le slave était lui-même étouffé par son propre effort, mais il n’avait pas suffisamment conscience pour s’arrêter derechef. Qu’on l’arrête ! Qu’on l’arrête ! Il allait le tuer ! Il voulait qu’il s’étouffe sa confiance dans son propre sang, il voulait lui démonter son épaule, il voulait qu’il soit incapable de se relever. Ses poings chauffaient aux furs à mesures qu’il cognait, devenant rouge par la température grimpante et la fièvre violente. Ce n’était qu’il en avait eu marre qu’il s’était relevé et qu’il avait lâché son cou pour le balayer d’un coup de pied rageur. Kochtcheï, parce que c’était bel et bien le sans-mort, reculait et ses yeux verts demeuraient rivés sur son adversaire pour voir s’il bougeait. S’il daignait encore à se lever. « Ce n’est pas fini ! Relèves-toi ! J’en veux encore ! » Hurla-t-il, colérique et autoritaire. Il en voulait encore, parce que le spectacle doit continuer. La foule autour d’eux se tue et les regards étaient partagés entre effroi et curiosité. Ils se divisaient en deux : d’un côté les terrorisés qui fixait le noiraud, et de l’autre ceux qui s’inquiétaient et qui semblait demandé à l’autre de se relever, ne serait-ce que pour rassurer la foule et prouver qu’il est encore en vie.
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C'est la haine qui l'anime, son adversaire. Ce déchaînement, cette envie de frapper, de faire souffrir, de ne jamais abandonner, de ne laisser aucune chance. On pourrait tenter d'en saisir le sens, se demander ce qui n'allait pas, si ce n'est tout, pour qu'on en vienne à l'animal plutôt qu'à l'homme, ici, sur ce ring. Mais Tristan le premier n'en a rien à foutre. Il a assez bataillé, il a assez vaincu. Les cris et les applaudissements, il s'en est nourri, et il n'en a plus besoin. Sa drogue assouvie, il commence à se faire à l'idée de la défaite, mais son ego n'en est pas encore là. Alors il frappe, il touche, il blesse, autant qu'il peut, autant que les faits et gestes de son adversaire le lui permettent. Faiblir mais ne pas abandonner sans une bataille, ce serait presque la définition de la victoire, si ce n'était celle de l'inverse. Une ouverture, assez grande pour qu'il s'y engouffre, et le voilà reparti à force de coups de pieds et de poings, comme il le peut. Il le sait blessé, mais pas assez pour qu'il triomphe, pas cette fois. La rage pure n'aurait peut-être pas eu sa chance face à ses talents lors du premier combat. Mais le troisième l'avait éreinté assez pour que ce ne soit plus qu'une question de secondes jusqu'à la défaillance. Il aurait pu tricher, il aurait pu se soigner. Mais même lui, ce français là, ne pouvait pas se le permettre, pas devant cette foule trop nombreuse qu'il ne pourrait pas vraiment tromper. Il l'aurait fait, pour pouvoir continuer, pour pouvoir se reprendre, lui rendre exactement ce qu'il lui donnait au centuple, il l'aurait fait le premier, ce geste d'inconscience, mais Tristan il avait aussi cette part d'intelligence qui ne le lançait pas à corps perdu dans sa propre perte. Alors il n'en fit rien, se contentant de puiser dans la douleur pour rester debout. Trop ressentir pour oublier que l'on peut y succomber. Et il donne, pas autant qu'il reçoit, mais finalement, est ce que c'est l'important. Il touche, il se lâche, comme le désespoir d'un animal blessé qui sait que de toute manière, son heure est venue de lâcher prise. Mais jamais il ne le fait jusqu'à se retrouver à terre. La scène a un goût de déjà vu, de l'autre côté du voile, parce que lui s'est rarement retrouvé au sol, du sang plein la bouche, mais lui s'est retrouvé à la place du russe, le dominant de toute sa taille, alors même qu'il continue, encore et encore, à frapper la fée jusqu'à ce qu'il se trouve au bord de l'inconscience. Ça le renvoie à la scène, sur les quais de Marseille, les nuits où il choisissait le mauvais chemin, les premières fois, celles où il devait faire ses preuves pour éviter les rébellions mal placées. Ces coups dont on ne se lasse pas, qui deviennent presque comme une drogue, un exutoire à tout le reste, le silence qui entoure ceux présents, se demandant si la mort de l'autre est inévitable ou si quelque part, il finira par retenir ses coups.

Puis il se relève, l'adversaire. Tristan garde les yeux fermés, son esprit est bien trop loin, loin de la salle, le silence s'éternisant, le poussant plus et encore plus dans les tréfonds de son propre esprit. Mais la défaite ne veut rien dire, maintenant, comme tout le reste, ça perd de son sens alors qu'il a du mal à aligner deux pensées. Peut-être qu'en fin de compte c'est ce qu'il recherchait, trouver la raison d'un abandon. Et celui-là est mieux que les autres, pire sans doute, mais les deux se confondent alors qu'il part de plus en plus. La mort elle est tout de même loin, c'est pas son jour, pas comme ça, pas devant une foule, c'est juste une anesthésie alors que la douleur il la sent à peine, maintenant. Mais ce sont les mots, qui le ramènent. Les mots de l'autre qui en a pas eu assez. Les mots du conquérant qui vient de gagner un combat peut-être trop simple, mais clairement pas assez équitable. Le jeu n'en était pas moins beau, seulement trop rapide. Alors il rit, Tristan, dans la folie qui prend place pour désamorcer le mal qu'il ressent dans tous les membres de son corps, dans son épaule, dans le reste. Il rit dans une tentative de reprendre ses esprits, mais il n'en est pas moins sincère. « C'est bon t'as gagné mon pote. Félicitations. » Il se relève, difficilement, manquant de tomber une ou deux fois, encore, pour finir par se raccrocher au bord du ring. Mais il n'en perd pas le sourire, ce n'est jamais le cas. Il a eu ce qu'il voulait, pour une fois il a pu se sentir vivant à défaut d'être certain de se sentir partir. Mais il faut bien regarder les choses en face, si le français abandonne pas maintenant, cette fois il y passera. Et ce n'est pas encore dans ses plans, il a encore trop à faire dans cette ville pour finir succomber dans un trou à rats comme celui-là. Et la foule acclame dorénavant l'autre, pendant que le danseur lui tourne le dos.
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on the boulevard of broken dreams
tristan et shura

« Read between the lines, what's fucked up and every thing's all right. Check my vital signs to know I'm still alive and I walk alone »
Un moment de pause inexplicable tandis que la rage s’évacuait au fur et à mesure qu’il frappait. Vlasi reprenait conscience pour laisser la place à Shura. C’est pour cette raison qu’il s’était relevé, qu’il n’avait pas continué à lui fracasser la gueule. Parce qu’il n’avait plus de raison de le faire. Ce pantin, ce branleur n’avait été qu’un exutoire. Un punchingball pour passer un coup de colère. Il n’était rien à ses yeux, tout juste une loque qui pouvait tenir debout et parler. Arrêtes-toi, sa tête avait vivement tourné vers la gauche avant de se remettre sur son point d’ancrage. Non, non il ne voulait pas s’arrêter. Non, comme il l’avait si bien dit, il n’en avait pas eu assez. Ses poings en redemandaient encore et il ne cessait de fixer son adversaire. Etait-il conscient au moins ? Ou l’avait-il tué ? Oh, ça serait dommage s’il était déjà mort, il aurait à peine eu le temps de s’amuser. Kochtcheï attendait, ne prêtant pas attention à ces spectateurs endiablés heureux de voir du sang. Il remuait ses doigts, faisait craquer sa nuque pour maintenir son corps en alerte et ne pas le laisser céder à la douleur. Jamais plus, il ne remettra un genou à terre. Il restera debout, plus ou moins droit il s’en fichait, tant que ses jambes le portent encore. Il s’approchait tel un vautour, ne clignant des yeux que de rares fois pour être sûr qu’aucunes images de ce soir ne lui échappent. Puis un rire avait animé la carcasse devant lui. Un rire faible, mais présent. Il se relevait, mais pourquoi il riait ? Oh, Vlasi avait sa petite idée sur la question, d’où le sourire remplit de malignité et de mensonge sur son visage. Seulement, est-ce qu’il avait pris en ligne de compte la possibilité qu’il ne le laisse pas sortir ?
Elle était encore en cours de calcul dans son esprit. Le slave hésitait à le retenir et à le finir pour lui offrir une mort dégueulasse, digne de ces lieux. « Non » lança-t-il pour répondre à ses “félicitations” dont il doutait sur l’honnêteté. Sa main était venue saisir le coup de son adversaire, l’aidant à rester debout ainsi. Un rapace, une ordure, il le détestait autant qu’il se détestait. Il avait penché sa tête à son oreille pour être sûr qu’il entende bien ces quelques mots. « Tu respires encore » souffla-t-il à demi-mots avant de se redresser pour lui faire face. Vlasi souriait. Shura souriait. Kochtcheï souriait avec ce regard d’homme défoncé par la rage et l’angoisse. Un sentiment nouveau, puisque dans son esprit, il avait inversé les rôles de cette nuit et il comptait bien en profiter. Ne serait-ce que pour se sentir mieux, pour voir ce que ça faisait de maîtriser quelqu’un. Il ne connaissait pas ce Tristan, ce danseur. Il en était presque désolé pour lui, mais il ne comptait pas le laisser partir si facilement de cette cage.

Ses doigts avaient relâché son étreinte pour le laisser de nouveau se débrouiller seul. « J’ai une envie soudaine que j’aimerais bien combler, si tu choisissais ton remplaçant parmi ces …. Gens ». Bon nombres de qualificatifs lui avaient traversé l’esprit. Abrutis, Connards, Profiteurs, Incapables, Ignorants, Pauvres cons, il aurait pu tous les faire, sauf qu’il s’était arrêté sur Gens. Une sorte de politesse forçait, puisqu’il ne voulait pas de leurs acclamations ni de leurs joies. Vlasi s’en fichait, ce n’était pas ça qui l’importait. Ce qu’il voulait, c’était de les démonter un par un, en commençant par leur champion actuel. Et comme celui-ci était hors d’état de nuire à présent, ils n’avaient plus qu’à mouiller le maillot et entrer eux-mêmes dans l’arène. Après tout, chacun son tour. A croire qu’il avait une idée derrière la tête vu le regard dans le vague qu’il avait en essuyant le sang avec sa serviette. Une fois fait, il restait immobile, attendant son prochaine adversaire. Il calculait le temps qu’il allait pouvoir tenir, le nombre de potentiels concurrents et surtout les plus courageux. Il évaluait leurs poids, leurs forces, ne pouvant desceller leurs techniques que lorsqu’ils se mettront à bouger devant lui. Puis, on avait fini par aider le fameux Tristan à sortir une fois qu’un nouvel adversaire avait été choisi. Il lui avait fait un cadeau : il l’avait épargné. Pourquoi ? Le slave n’en savait foutrement rien. Peut-être parce qu’il voyait une part de ses vieux démons en lui. Peut-être parce qu’il avait descellé des points communs chez-lui. Sauf qu’il n’avait rien dis, il aurait l’occasion après de lui poser la question. Voir même plus tôt qu’il le pense.

Ennuyant, ils étaient tous ennuyant, ces remplaçants. Ils se la jouaient bien de trop que ça en était devenu risible de les mettre au tapis. Kochtcheï levait les yeux au ciel, agacé, avant de mettre en dehors de l’arène son troisième adversaire de la même manière que le précédent, en le cognant où ça fait mal. Et l’avantage d’être un homme, c’est qu’on sait quel est le point le plus sensible commun à tous. Il en avait marre, il était sorti de l’arène à son tour en récupérant ses gains et en piquant une bière à un des spectateurs. De toute façon, il était tellement étonné que ça aurait été du gâchis de le laisser la déverser par terre. Et les petits africains qui crèvent de soif alors ? Il n’était pas africain, mais il crevait de soif, ça faisait une raison suffisante selon lui pour la lui prendre. Shura était redevenu lui-même, le junkie défoncé avec une épaule surement disloqué et du sang plein la bouche. La première gorgée était d’ailleurs faite pour la rincer avant de s’en enfiler une bonne goulée. Il était sorti dehors, s’empressant d’allumer son pétard pour retrouver sa petite habitude au clair de lune. Parfait, là, la soirée était bonne.
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