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 negociation (james family)

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❝ let’s make a deal ❞negociation.J’étais terriblement nerveux. Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander l’heure à moi-même, en me disant que de toute façon, je ne devais pas vérifier, ou cela mettrait la puce à l’oreille de Leon. Et que s’il était l’heure, s’il était déjà dix-neuf heures, mon alarme aurait sonné. Il devait être moins cinq ou quelque chose comme ça… J’attendais une visite très importante. Celle de Yelena Morel et d’Illarion. Une magicienne et son djinn. Celle avec qui j’étais parvenu à obtenir ce que j’avais cherché si désespérément… Un moyen de guérir Leon, ou du moins de le soigner un petit peu. Et comme je refusais que Leon le sache, afin qu’il ne souffre pas de ce qu’il ne savait pas, j’avais simplement décidé de l’inviter à manger à la maison, afin que le djinn puisse exercer ses talents. Tout devait rouler comme sur des roulettes. Elle passerait simplement pour une amie, aux yeux de mon mari, et finalement… Elle pourrait bien l’être. Elle était une femme adorable, à la voix chaude, solaire. Elle avait ce petit quelque chose qui faisait qu’on pouvait bien s’attacher à elle avec un peu de temps.

Il n’en restait pas moins que j’avais cet horrible pressentiment, cette sensation que j’avais quand je réprimais une vision, de façon presque automatique, mais que je devais réellement la regarder. Et si cette sensation était si forte… C’était que j’allais être parfaitement remué par cette horreur, très certainement. Je le sentais… Mais il fallait que je sache. Alors, je m’enfonçai dans mon fauteuil, dans lequel j’attendais depuis un moment, et j’attendis. Qu’elle vienne. Et cela ne tarda pas. J’avais l’impression de tout voir comme dans un grand huit, c’étaient même plus des sons que des images. Car tout allait très vite, comme si j’étais dans une voiture à tourner très vite autour de la scène. Mais j’entendais des cris, des personnes appeler Yelena – non, une seule personne… Et une femme appelait Illarion… Il ne m’était pas difficile de deviner qui appelait qui. Ils s’appelaient mutuellement. Car… Une troisième personne attaquait. Une personne qui… C’était difficile de voir. J’avais l’impression qu’il attaquait Yelena, et qu’Illarion tentait de la défendre. Avec peine, visiblement… Car finalement, dans ma vision, je ne voyais plus qu’une seule chose. Moi, debout devant Illarion, qui était couché dans une ruelle, dont je connaissais la localisation sans l’avoir jamais vue, grâce à un panneau sur le côté.

Il était trop tard. Si j’en croyais ma vision, il était trop tard pour aider Yelena, où qu’elle soit désormais. Car à peine avais-je su me sortir de ce monde parallèle qu’était mes visions, je sus que c’était arrivé. A l’instant… Et que je n’avais qu’une seule chose en tête. Leon, encore. Toujours. A jamais. Leon qui ne pourra pas bénéficier des bienfaits d’Illarion… Sauf si je réalisais la dernière partie de cette vision, moi face à lui. Il fallait que je fasse quelque chose. Et quelque part, je me sentais comme un monstre de totalement ignorer la détresse de Yelena, alors même que je savais aussi qu’il n’y avait rien que je puisse faire. Rien. Sinon reporter ma vision au Dux… Mais qu’en feraient-ils ? Et si je… ?

Je sortis de chez moi, sans prévenir Leon, sifflant Fluff, mon chien d’aveugle. Leon était ailleurs, je le savais, je ne l’avais pas entendu revenir dans la pièce. Fluff allait me servir de guide, d’yeux, tandis que je me concentrais sur le trajet. Il me permit d’éviter les bousculades, de traverser la rue en toute sécurité, jusqu’à ce que, dans ma tête, je me déclare assez proche de la ruelle pour commencer à tâtonner, malgré la migraine qui arrivait, lentement, par vague, comme une promesse de souffrance, ce soir et ces prochains jours aussi. Je sifflai afin que Fluff s’assoit, et j’avançai, espérant parvenir à Illarion. D’une main, je sentis une benne. Et cela correspondit à ma vision. Je m’arrêtai, ne fixant mon regard nulle part, tentant de trouver à l’oreille où était Illarion :

« Je t’ai retrouvé Illarion. Je suis désolé pour Yelena… »

J’avais réellement l’impression d’être sans cœur, cependant je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que je devais faire quelque chose, pour soigner Illarion, et ensuite m’assurer… Qu’il fasse ce qu’il avait à faire. Quel qu’en soit le prix.
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Quand on parle de génies et de djinns aux gens, ils pensent systématiquement à des êtres quasi légendaire aux pouvoirs destructeurs au-delà de l'imaginable. S'ils voyaient Illarion a ce moment précis, il déchanteraient vite. Quand le combat avait commencé avec ce type de la milice, il lui a suffit d'un échange de coups pour comprendre qu'il n'avait aucune chance. Outre la supériorité des djinns sur le plan offensif par rapport à leurs confrères génies, le fait que le gamin n'ait pas de magicien vivant lié pour lui permettre d'accéder à toute sa puissance lui mettait un sérieux handicap. Il tenta tant bien que mal de retenir l'attanquant pour donner le temps à sa maîtresse de prendre la fuite. Cette tentative bien qu'héroïque eut bien peu de succès. Au bout d'une poignées de secondes, il se retrouva plaqué contre le mur et avant qu'il ne puisse se dégager, l'agresseur déchiqueta son frêle abdomen avec sa magie. Sa vision se brouilla tandis que son pitoyable cri de douleur retentissait dans la rue. Finalement, le milicien le laissa retomber au sol et se mit en quête de sa magicienne.

Illarion resta là, incapable de se relever. Les muscles de son abdomen le faisaient trop souffrir pour qu'il puisse faire le moindre mouvement. Au loin, il entendait sa magicienne crier alors qu'elle se faisait emmener. Les pleurs étouffaient sa voix alors qu'il tentait d'appeler de l'appeler. Il était complètement impuissant et ne pouvait plus l'aider. Il vit finalement l'homme habillé en noir passer devant lui avec la femme inconsciente sur son épaule. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, ils échangèrent un regard. Était-ce l'homme qui était trop imposant ou l'adolescent ou la position de l'adolescent qui le rendait trop pitoyable ? En tout cas, quand Illarion vit l'éclat des yeux de l'inconnu sous son masque, il se replia sur lui-même et se fit le plus petit possible contre le mur. La terreur le paralysait. Heureusement pour lui, il ne semblait pas être la cible de l'attaque et l'homme détourna son regard avant de passer son chemin.

L'endroit retrouva alors son calme. Seuls les sanglots du génie perturbaient le silence de la ruelle. Lorsque ses yeux descendirent sur son ventre, il eut un haut le cœur. Sa chemise et sa veste avaient brûlées là où l'inconnu l'avait frappé, révélant une large plaie sanglante. Avec une blessure pareille, n'importe quel enfant aurait été assuré d'y passé. Cependant, Illarion était un génie et les règles étaient différente pour lui. Il allait s'en remettre. Du moins, si aucun autre milicien ne venait l'achever avant qu'il ne se soit régénéré. Se savoir ainsi à la merci de n'importe quel inconnu lui glaçait le sang. Si seulement il lui restait assez de magie pour se soigner, il pourrait rapidement se tirer d'affaire mais à cause de la composition de son corps à mi-chemin entre celle d'un humain et celle d'un démon polymorphe fait d'essence spirituelle, un sort de soin sur lui-même lui demanderait une énorme quantité d'énergie. Une quantité qu'il ne pouvait plus dépenser après le combat qu'il avait mené. Il n'avait donc plus d'autre choix que de laisser son essence reconstituer son corps naturellement.

Comme si cela ne suffisait pas, le contrecoup de l'utilisation de ses pouvoirs s'abattit sur lui. Un gémissement lui échappa lorsqu'il sentit sa poitrine se serrer et que la migraine commença à hurler dans sa tête. Il se laissa aller contre le mur en soupirant. Ça allait être un long moment pour lui. Il tenta de garder les yeux ouvert et de lutter contre la fatigue qui l'attirait vicieusement vers un sommeil aussi tentant que dangereux. Illarion se savait vulnérable dans son état. S'il s'endormait ainsi, il serait définitivement à la merci du premier passant. Il devait rester éveillé. Pour pouvoir se défendre en cas de besoin, au moins par la parole. Malheureusement, il finit par perdre conscience malgré tous ses efforts. Entre le stress, la fatigue, sa blessure et le sang qu'il avait perdu, il glissa dans l'inconscience sans même s'en rendre compte.

C'est le contact d'une petit truffe froide dans son cou qui le réveilla en sursaut. Alors qu'il se maudissait intérieurement de s'être laissé avoir par la fatigue, il prit alors conscience de la présence du maître de l'animal. Un homme d'environ 25 ans qui se tenait au-dessus de lui. Par réflexe, ne sachant trop ce quelles étaient les intentions de ce type, le génie ramena ses jambes contre lui et jeta un regard effarouché. Sa migraine et sa douleur s'étaient calmées mais sa guérison l'avait empêché de récupérer de la magie. À cet instant, il était donc un adolescent tout ce  qu'il y a de plus normal et dénué de toute capacité surnaturelle.

Il attendit ainsi de savoir quel sort on lui réservait quand le maître du chien déclara :

-Je t’ai retrouvé Illarion. Je suis désolé pour Yelena…

Entendre son nom de la bouche de cet homme le fit sursauter. Il écarquilla les yeux et le fixa avec incompréhension. Qui était-ce ? Comment savait-il pour Yelena ? Ou comment savait-il qu'il serait là ?

Il n'y avait qu'une explication possible. Yelena avait demandé à Illarion de venir pour rencontrer un homme avec qui elle avait passé un accord. C'est entre autre pour ça que le garçon avait fait la grasse matinée ce matin-là. Sa magicienne lui avait dit que ses pouvoirs allaient être sollicités. Elle était en train de lui expliquer les détails quand ils avaient été attaqués.   Il y avait des chances que cet homme soit celui qui se tenait actuellement au-dessus de lui mais vu ce qui venait d'arriver, mieux valait ne pas dire son nom sans être sur qu'il s'agisse de lui. Jouant la carte de l'innocence, l'adolescent demanda d'une petite voix :

-Qui... qui êtes-vous ? Comment vous connaissez mon nom ? Qu'est-ce que vous me voulez ?
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❝ let’s make a deal ❞negociation.Fluff l’avait repéré, et je n’avais de toute façon pas eu besoin de lui pour cela. L’odeur du sang était là, forte, pleine de fer. Beaucoup disaient que ce liquide carmin n’avait pas de signature, ne laissait pas de trace olfactive aux humains. Mais si, c’était comme un goût de ferraille dans la bouche, une odeur qui avait la capacité de rendre la bouche pâteuse tant elle était entêtante. Je ne voyais pas, et je ne pouvais pas plus demander à mes dons, auquel cas je pourrais finir à terre, aux côtés de ce djinn qui devait être dans un très sale état pour… Pour exhaler une telle odeur.

J’avais donc dit cette phrase, lui montrant que je le connaissais, et que je savais ce qui était arrivé. Que Yelena était… Ailleurs. Où, je l’ignorais, et vu la vision, le sang, la finalité de celle-ci… Je serai loin de la retrouver. Très loin. Mais Illarion sembla être méfiant, très méfiant. C’était tout à son honneur. Il avait besoin de savoir qui j’étais. Alors, je tirai sur Fluff afin qu’il me guide à Illarion, au plus proche, pour ensuite m’accroupir. Je voulais établir un contact physique, afin qu’il sente que je n’étais pas une menace, loin de là. Bien loin. Et quand enfin, en tâtonnant, je parvins à lui toucher un genou remonté, je pus toucher son épaule.

« Je suis Jeremiah James… Yelena t’a peut être parlé de moi… Tu devais venir à un repas dans ma maison, pour aider mon mari à aller… mieux. Mais j’ai eu cette vision terrible et j’ai accouru aussi vite que j’ai pu… Soit en confiance, je sais qui tu es, je sais. »

Mais à la question de savoir ce que je lui voulais… Je n’en savais rien. Et Fluff sentait bien l’urgence de la situation, il faisait ces bruits tristes, léchouillant la jambe du djinn si je comprenais bien à partir des bruits. J’étais venu pour le supplier d’aider Leon malgré tout. J’étais prêt à tout pour qu’il vienne. Mais il venait de perdre sa magicienne, il y était apparemment attaché et… Bon sang, il était pratiquement en miette ! Il devait être blessé de façon mortelle pour un humain, et il ne devait certainement plus avoir beaucoup d’énergie pour se regénérer, auquel cas il aurait certainement au moins tenté de fuir avant de m’écouter. Alors, je devais avant tout essayer de l’aider, au moins un minimum n’est-ce pas ?

Quand bien même j’avais à cœur l’intérêt de Leon, de l’amour de ma vie, il n’en restait pas moins qu’il y avait un être vivant dans l’équation. Même si c’était un djinn, il était capable d’émotion, de réflexion de souffrance, et moi je… Je pouvais presque ressentir sa peur, sa peine. Je n’étais pas un sans cœur, quand bien même son apparence était celui d’un enfant et que je savais qu’il n’en était pas un. Je ne pouvais pas rester insensible. Je n’étais pas ainsi… S’il y avait des choses que j’avais conservé de mon éducation parentale, c’était clairement l’amour de mon prochain, et surtout mon empathie. Alors, descendant de son épaule, je tentai de répondre à sa dernière question, en essayant d’être le plus honnête possible.

« Je dois avouer que je suis venu car j’ai vu l’horreur de ma vision et je ne pouvais pas rester sans rien faire… Mais que faire ? J’avoue aussi que je n’ai pensé qu’à mon mari car ma vision ne semble pas laisser de doutes sur le sort de ta magicienne… Je n’en saurai pas plus avant d’avoir cherché, plus tard, pas maintenant. Alors… Je voudrais te tendre ma main, t’aider. Cependant, encore une fois, que faire ? Tu n’as plus de maître, et tu dois souffrir… Je ne vois pas ce que tu vis, et… »

Sans savoir dans quel état il était, impossible de réfléchir. Était-il en train de mourir ? Je perdais presque mes moyens. Presque, car j’essayais de ne pas perdre pied, il y avait bien trop de choses en jeu, bien trop qui m’étaient vitales, et bien trop qui lui étaient vitales aussi. A quel point…

« A quel point es-tu blessé ? Dois-je appeler un hôpital ?... Non, un djinn ne devrait pas, n’est-ce pas ? Ou dois-je… Te soigner ? Moi ? Est-ce que cela t’irait ? »

Si j’avais été capable, je l’aurais caché dans le magasin, dans mon bureau, là où Leon allait peu de toute façon, pour tenter de sauver cette enveloppe charnelle, s’il le souhaitait. Mais il devait le souhaiter. Vraiment. Il le devait car j’avais besoin de lui, cela devait se sentir dans cet empressement que je tentais de calmer avec mes paroles compulsives, que je ne parvenais pas à cacher.
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Illarion tressaillit quand l'homme se baissa et commença à approcher sa main de lui. Qu'allait-il se passer à présent ? Les intentions de l'homme allaient être révélées. Il retint sa respiration lorsque ses doigts se posèrent sur son genou. Il s'attendait à se faire agripper sèchement et à se faire embarquer Dieu-sait-où. Au lieu de ça, la main de l'inconnu glissa hasardeusement jusqu'à son épaule qu'elle saisit avec délicatesse. Surpris, le génie regarda vers le visage de son interlocuteur d'un air déboussolé. Malgré sa méfiance, il n'y vit pas une once de malveillance. Pas le moindre rictus, la moindre ride ou froncement de sourcil qui trahirait une once de plaisir devant la pitoyable vision d'enfant malmené qu'il offrait. Voyant qu'il avait son attention, le type se commença alors à se présenter. La théorie selon laquelle il était la personne que Yelena voulait lui présenter s'avéra exacte. Le nom qu'il donna était bien celui que la magicienne avait mentionné plus tôt. Voilà déjà qui était rassurant quant à ses intentions vis-à-vis de lui. Le ton qu'il employait se voulait apaisant et le fait qu'il tente de le mettre en confiance rassurait également Illarion. Certes, cela ne balayait pas tous ses doutes mais si le but de l'homme était de le capturer, il n'aurait pas besoin de perdre du temps à l'amadouer pour le duper. Vu sa faiblesse actuelle, le garçon ne serait pas capable de repousser un adulte s'il devait se défendre.

Dans son récit, il y a cependant un détails qui interpelle l'attention du garçon. Jeremiah dit avoir eu une vision de l'attaque et que c'est ce qui l'a poussé à venir. Cela voudrait donc dire qu'il s'agit d'un oracle ? Voilà qui expliquait les lunettes noires et le chien. Sans le savoir, il venait de monter d'un cran dans l'estime du génie. Depuis plusieurs millénaires, Illarion avait un lien privilégié avec les oracles et il avait tendance à se sentir en confiance avec eux. Peut-être parce que dans ce monde, c'était probablement  d'eux qu'il était le plus proche. Tout cela lui donnait envie de faire confiance à son interlocuteur pourtant avec ce qui venait d'arriver, il ne savait pas s'il pouvait se permettre d'accorder sa confiance ainsi. Ah, si seulement il avait ses pouvoirs la question aurait vite été réglée. Sa capacité de voir l'aura des être vivant aurait pu le renseigner sur la sincérité de l'homme. Malheureusement, sans magie cela n'était plus possible. Il allait donc devoir se contenter de son jugement pour déterminer s'il pouvait le croire où non, ce qui était assez difficile à cause de la douleur de sa blessure et de la plainte de tout son être qui implorait qu'on le laisse se reposer afin de récupérer la pleine possession de ses capacités.

Quand l'humain reprend la parole, expliquant que sa vision ne lui laissait aucun doute quant à ce qui était arrivé à sa magicienne, l'enfant voulut lui demander de s'expliquer en se redressant mais au premier mouvement qu'il fit, la douleur explosa dans son abdomen, interrompant son geste et lui arrachant un gémissement plaintif. Il sa laissa aller contre le mur, serrant les dents. Il mourrait d'envie d'insister auprès de l'oracle pour savoir ce qu'il avait vu de Yelena. L'idée de lui demander de forcer son don pour provoquer une vision d'elle lui effleura l'esprit. Cependant, il avait raison. Ce n'était pas le moment, ni l'endroit. En l'état actuel des choses, ils ne pouvaient rien faire pour elle, même s'ils savaient où elle se trouvait. La milice l'avait emmenée et s'ils restaient ici, il était possible qu'à tout moment, on vienne les embarquer aussi. Surtout si le djinn avait prévenu ses camarades qu'il avait laissé un génie affaibli derrière lui. Il fallait bouger et se mettre à l'abri. Il n'était envisageable de rester ici le temps de récupérer. Illarion allait bien avoir besoin d'une journée de convalescence avant de pouvoir bouger normalement.

Tout en descendant la main de long de son bras, Jeremiah lui proposa alors de l'aider. La compassion dont il faisait preuve donnait chaud au cœur du génie. Il se sentait comme un animal blessé que l'on recueillait. Malgré lui, il sentit ses joues rougir, contrastant avec la teinte pâle du reste de son visage. Si au fil des siècles qu'il avait passé sur Terre, il avait appris à garder le contrôle sur ses émotions, l'humanisation de son corps qu'il avait subi lorsque sa magicienne est morte a rendu ce phénomène incontrôlable. Ses rougissements étaient désormais ce qui trahissait le plus son émoi. S'il était généralement gêné de se mettre à rougir comme un petit garçon timide dès qu'on prenait soin de lui, il s'en fichait ici tant il était reconnaissant envers son interlocuteur et la gentillesse dont il faisait preuve.

-Vraiment ? Vous... vous seriez d'accord pour prendre soin... de moi ? Malgré les risques que cela pourrait vous faire prendre avec la milice ? bredouilla t'il.

Il regarda rapidement sa blessure pour essayer d'évaluer à quel point sa régénération était avancée. Sa peau était déjà en train de se reformer et la taille du trou taillé dans son ventre avait déjà diminué de trois quart. Son corps cherchait déjà à reconstituer une couche protectrice pour éviter les infections. À l'intérieur de sa chair, les dégâts restaient très importants et ne permettraient pas à son corps de marcher sans soutien.

-Je... je devrais m'en remettre. Je peux me régénérer. Il faudrait juste que je puisse me reposer en sécurité un moment. Juste un jour ou deux, après je devrai être capable de bouger normalement.

Cela dit, même avec l'aide de Jeremiah, si Illarion voulait avoir une chance de sortir de cette ruelle sans trop attirer l'attention, il allait devoir faire quelque chose au sujet de sa tenue. Entre sa veste et sa chemise brûlées et son pantalon maculé de sang, il risquerait d'alerter tous les passants qu'il croiserait et c'était la dernière chose dont il avait besoin. Il avait honte de demander cela à son bienfaiteur alors qu'il prenait déjà de gros risques pour l'aider mais il n'avait pas le choix s'il voulait aller quelque part.

-Je suis vraiment désolé de vous le demander, mais est-ce que vous pourriez m'aider à trouver des vêtements ?
Au moins pour cacher mon torse. Les miens ont été salement abîmés. À la rigueur, les gens ne remarqueront pas forcément le sang sur mon pantalon mais pour ma chemise brûlée, ça risque d'attirer l'attention.
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❝ let’s make a deal ❞negociation.Si je n’étais pas au courant que j’avais en face de moi une créature qui vivait déjà depuis probablement des millénaires, certainement aurais-je eu le cœur encore plus fendu en entendant la détresse, le doute qu’il y avait dans sa voix. Je n’aimais pas les êtres jeunes, les trouvant turbulents, bruyants, impossibles à maîtriser, je n’en restais pas moins une personne dotée de compassion, et quand bien même il guérirait vite… Il souffrait tout de même. Alors, la gorge un peu nouée, je fis un simple signe de tête quand il demanda confirmation. Même malgré les risques que cela me faisait prendre avec la milice. Bien que je ne fusse pas certain de comprendre tout ce que cela impliquait, je ne pouvais pas le laisser là. Au moins le génie était-il positif quant à sa guérison, qui ne devrait pas poser de problème. Je soufflai alors de soulagement, ce n’était pas perdu.

« Bien, je vais… Je vais appeler mon mari, pour qu’il vienne nous chercher. Ce n’est pas loin d’ici, mais je préfère l’idée que nous partions d’ici en voiture, ce sera plus discret que moi qui essaye de te porter… »

Une petite touche d’humour. Après tout, un aveugle pouvait porter des charges, l’absence de vue n’empêchait pas d’être fort, n’est-ce pas ? Mais un enfant mal en point sur l’épaule d’un homme, surtout avec un trou au milieu du torse, ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler de plus normal, même à Bray. J’allais sortir mon téléphone de ma poche, quand il me demanda des vêtements. Des vêtements, je n’y avais pas pensé après ma vision. J’aurais pu pourtant ! Mais je me souvenais de cette énorme blessure sur son torse, et de son pantalon sombre. Je devais faire quelque chose… Je ne savais pas quoi sur le coup. Mon écharpe n’allait pas cacher grand-chose, ça non ! Cependant, j’avais une chemise sur moi, ainsi qu’une veste, qui n’était pas faite pour se fermer, et donc n’avait aucun bouton. Cependant, je pouvais la serrer contre moi, avec un bras. Je pouvais donc lui passer ma chemise, elle devait être assez sombre, vu que je l’avais récupérée au niveau des vêtements sombres… Alors, je reposai mon téléphone.

« Attend un instant, je vais te donner ma chemise, tu auras aussi un peu plus chaud comme ça. »

Je me déshabillai du coup, heureusement à l’abri des regards pour l’instant. Une fois que j’eus retiré ma chemise, j’enfilai la veste, donc je coinçai un pan dans ma poche du côté inverse afin qu’elle reste sur place – j’étais assez pudique malgré l’urgence qui me forçait à céder un vêtement. Par la suite, je relevai un peu Illarion, afin de l’aider comme je pouvais pour se vêtir. Vu la différence de carrure entre nous, il pouvait bien se glisser dans la chemise comme il le ferait avec un grand pull difforme. Une fois cela fait, à force de tâtonnement, je pus récupérer mon smartphone, pour utiliser la commande vocale :

« Appeler Leon. … Leon, hum… Je suis dans la ruelle juste entre l’épicier et le dentiste, tu vois où c’est ? … Oui, viens me chercher. Ne panique pas, d’accord ? Même quand tu nous verras… … Non, je vais bien, ne t’en fais pas. Juste, viens. Avec la voiture. Et une serviette aussi ! … A tout de suite. »

J’avais assez expédié l’appel, lui faisant comprendre, à mon cher mari, que si j’allais bien, quelqu’un n’allait pas bien en revanche. Et il fallait qu’il vienne vite aussi. Vraiment. Car si Illarion souffrait, il n’était pas le seul. Ma migraine post-vision me tourmentait, en plus de la question de comment amener le fait que j’avais quand même besoin de lui… Je ne voulais pas être cruel, avec personne, non, mais Leon était plus important que tout. Cependant, je voulais attendre un peu. Il était mal en point, ce pauvre génie, vraiment. Alors, je le rassurai :

« Ne t’en fais pas, tu vas vite arriver chez nous. Tu seras au chaud, et surtout, en sécurité, okay ? N’aie pas peur. »

Je le rassurais, comme je pouvais. Je n’avais après tout pas rassuré beaucoup de monde dans ma courte vie, j’avais même plutôt tendance à fuir les situations qui demandait cela. Excepté avec Leon, mais disons qu’il était plutôt celui qui me rassurait, en réalité. C’était lui qui tentait de faire comme si tout allait bien se passer, celui qui faisait le pitre comme lorsqu’il était en bonne santé. Bien que lorsque je le vis se garer juste en face de nous, dans la ruelle, il ne devait pas avoir l’air du tout en train de rire. Bien, j’étais assis à terre, dans la rue. Cela ne me ressemblait pas. Et à côté de moi, il y avait un gamin avec ma chemise. Qui avait l’air mal en point.

Je me redressai, tentant d’aider Illarion à faire de même pour le guider jusqu’à l’arrière. Je déclarai même à Leon :

« Ne pose pas de question… Enfin, attend un peu. Et je te répondrai, d’accord ? »
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❝ let’s make a deal ❞negociation.C’était un début de soirée banal pour le retraité que j’étais, après une journée plus ou moins banale. Du moins, elle était banale pour moi, du point de vue de mon mari, elle était très correcte. Et elle aurait pu être parfaite si la fatigue n’était pas omniprésente. Les effets secondaires des traitement, tout ça, tout ça. Bon, et peut-être aussi l’accumulation des prises de certaines substances qui n’étaient pas médicinales, mais c’était encore à prouver. Toute la journée j’avais été au ralenti, m’occupant à peine de mon bordel dans le bureau que j’avais pourtant promis de ranger à Jeremiah. Je m’étais surtout posé dans le salon avec Netflix pour regarder un enchaînement de films cons mais marrants, la main sur la tête de Fluff que je grattais à intervalle pas tellement régulier. Jusqu’à ce que finalement je ne tienne plus, ça devait être vers le milieu de l’après-midi, j’avais laissé la télé en marche, et comme un zombi j’étais allé me jeter sur notre lit. Une journée horrible, de mon point de vue. Être dans cet état de léthargie complète me déprimait bien plus que la maladie en elle-même. Mais pour mon époux c’était bien plus rassurant de me savoir à la maison que traînant un peu partout à Bray à faire… ce que je faisais et qu’il désapprouvait complètement. Ce n’était pas plus mal de temps en temps de passer des journées comme il le désirait… Est-ce que ça faisait de moi un mari horrible de ne faire ça que parce que je n’avais pas le choix et parce que ma carcasse ne voulait plus me porter ? Probablement.

Début de soirée donc banale, d’un point de vue de neutralité totale, la tête enfoncée dans l’oreiller de ma moitié juste pour avoir son odeur non loin de mon nez. Quelle heure était-il, je n’en avais pas la moindre idée, mais en entendant mon téléphone portable sonner, je compris bien assez vite que j’étais tout seul. Rampant à moitié sur le lit, je cherchais cet engin qui avait glissé de ma poche pendant que je dormais, si j’en croyais le vide complet entre le moment où je m’étais jeté sur les draps et maintenant, lâchant plusieurs jurons au passage. Heureusement, je le retrouvais avant la fin de sonnerie, sans prendre le temps de voir qui appelait, je décrochais. Jeremiah. J’étais donc bien seul à la maison. Ce qui me surprit d’autant plus, qu’il ne m’ait ni laisser de mot, ni même prévenu qu’il sortait. Il y avait un truc ce soir à la maison en plus, mais je n’arrivais pas à me souvenir quoi. Je ne comprenais pas non plus pourquoi il me parlait d’une ruelle, du dentiste et de l’épicerie, mais je savais où c’était, en effet. Mais mon cerveau restait complètement hors d’usage au fil des informations qu’il me donnait. Venir le chercher dans cette ruelle… okay… Ne pas paniquer… d’accord. Quoi ?!

« Chéri, de quoi tu parles ? Est-ce que tu vas bien au moins ? Et comment ça, nous ? C’est qui nous ? Mais… quoi ? Une serviette ? Jeremiah, qu’est-ce… à… à toute de suite... »

Être dans le brouillard alors qu’on est déjà dans le noir, voilà comment je pouvais définir mon état, d’esprit et mental. Complètement perdu. Mais le ton dans la voix de mon époux suffisait à me faire obéir. D’autant plus que quoi qu’il se passe, il n’était pas question que je l’y laisse. Maladroitement, et faisant tomber plusieurs fois mon portable en essayant de le mettre dans ma poche, j’enfilais des baskets en quatrième vitesse, me précipitais dans la salle de bain pour prendre une grande serviette, quelque soit sa nécessité et quittais l’appartement. Jamais de ma vie je n’avais fait un déplacement aussi rapidement et surtout sans me soucier du reste. Merci Bray d’être une petite ville, avec les quelques indications de ma moitié, et surtout connaissant les chemins qu’il faisait, je parvins à le retrouver. Sauf qu’en sortant de la voiture, je ne m’étais pas attendu à ce qui s’offrait à mes yeux. Entre Jeremiah assis par terre et torse nu sous sa veste, parce que oui, je savais parfaitement comment il était habillé, et pudique comme il était, le voir comme ça était surprenant, et surtout un jeune garçon au sol, portant la chemise de mon époux, avec de ce que je pouvais voir, bien blessé. Voilà qui expliquait le nous au moins. Pendant peut-être juste une seconde, ou plus, je restais planté au milieu de la ruelle, la serviette en main, ne sachant comment réagir. Rem était debout pour aider le jeune garçon à se mettre debout et aller dans la voiture. Je me repris enfin pour ouvrir la portière à l’arrière, prêt à laisser le flot de questions m’envahir, mais je fus coupé de nouveau dans mon élan. Alors, je restais tout simplement silencieux et tendit la serviette au jeune garçon, entrevoyant une énorme blessure au niveau de son ventre. Si je n’étais pas aussi dans le brouillard, j’aurais probablement déjà eut un haut le cœur. Et c’était en plus moi qui devait ramené tout le monde sain et sauf à la maison… J’attendis quand même d’être installer au volant et que mon mari fut assis à côté de moi, et que Fluff soit lui aussi sur la banquette arrière pour enfin prendre la parole. Sauf que la première question qui me vint…

« On ne devait pas recevoir une invité à la maison ce soir ? »

Quand la panique était présente, et surtout dans mon état actuel, il se pouvait que je perde un de logique et de rationalité. Mais ça reviendrait. Du moins, je l’espérais.
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C'est fou à quel point tout mouvement devient un supplice lorsqu'on a l'abdomen meurtri. Le génie en faisait aujourd'hui la pénible expérience. Lui qui avait toujours fait de son mieux pour se tenir à l'écart des combats, son premier affrontement contre un des sien lui prouvait qu'il n'était définitivement pas fait pour cela. Quand Jeremiah lui proposa sa chemise, il tenta de se redresser mais il dut se résigner. Dans son état, il n'avait plus la force de bouger. L'humain dut sentir sa détresse puisqu'il le redressa de lui-même afin qu'il puisse enfiler la chemise qu'il lui tendait. Le génie se sentait comme un chaton alors qu'il tendait faiblement les bras pour se glisser dans le large habit. Heureusement que son gabarit était suffisamment frêle pour qu'il puisse l'enfiler simplement sans avoir à en faire les boutons. Une fois vêtu, son allié le reposa doucement contre le mur. Il appela alors quelqu'un pour qu'il vienne les chercher. Il revint ensuite vers lui et le rassura, lui disant que bientôt il serait à l'abri chez eux. Illarion était ému devant toute la bonté de cette homme. Il aurait pu en verser des larmes. Il l'aurait voulu même. Pas qu'il n'en soit pas capable mais il aurait voulu être capable de verser des larmes naturellement. Mais tel était le fardeau des djinns. Ils ne pleuraient pas. Ils déclenchaient volontairement leurs glandes lacrymales sans que cela n'ait quoique ce soit à voir avec leurs émotions du moment. Leur corps n'était qu'une enveloppe, une coquille creuse, un artifice. À force de verser volontairement des larmes seulement lorsque les conditions l'exigeaient, elles finissent par perdre leur valeur. En cet instant, il se maudissait de n'avoir que des mots pour exprimer sa reconnaissance. Son corps aurait été capable de l'exprimer de tant de manière que ce soit par la gorge nouée qui donnerait un ton étouffé à sa voix ou par des sanglots d'émotion mais rien de cela n'aurait été sincère. Il n'y avait que ses mots qui pouvaient être honnêtes.

-Je ne saurais assez vous remercier pour tout ça. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous rendre la pareille, n'hésitez pas à me le demander. Je ferais tout ce que je peux ! murmura-t'il.

Voilà le genre de paroles qu'on entend souvent de nos jours pourtant elles sont rarement dites avec autant de sincérité qu'ici. Probablement est-ce un reste de son éducation celtique mais pour Illarion, un serment est une parole liant l'âme de celui qui la prononce. Le genre de parole qu'on ne prononce que très rarement et auquel on ne peut se dérober.

Pendant plusieurs minutes, ils restèrent ainsi assis contre le mur. L'adolescent lutta plusieurs minutes contre le sommeil qui l'attirait encore dans ses bras. Après avoir une dizaine de fois sombré l'espace de quelques secondes, il remarqua alors son bienfaiteur se masser les tempes. Serait-ce du à l'une de ces migraines qui taraudaient l'esprit des oracles ?

-Si vous voulez, je pourrais vous aider pour vos migraines. murmura t'il. J'ai souvent côtoyé des gens comme vous par le passé.

Il l'aurait probablement fait immédiatement s'il restait une once de magie en lui qui n'avait pas été utilisée pour régénérer sa blessure.  Heureusement, l'homme que l'oracle avait appelé s'avéra très rapide à arriver. Lorsque sa voiture se gara devant eux et qu'il sortit, le garçon se recroquevilla un peu. Heureusement, Jeremiah et son chien semblèrent reconnaître cet inconnu qui les fixait d'un air interdit. Son bienfaiteur saisit Illarion par les épaules afin de l'aider à se mettre debout puis il l'emmena jusqu'à la voiture. Le génie rougit légèrement en s'accrochant à lui pour parcourir cette faible distance. Ses jambes ne supportaient plus son poids. C'était bien la première fois qu'il  se retrouvait dans un tel état de fragilité. Il en était d'autant plus reconnaissant envers ces deux hommes. Une fois arrivé devant la voiture, l'ami de Jeremiah tendit la serviette qu'il avait emmené. Grâce à l'aide de l'oracle,  l'adolescent put enlever la chemise pour la rendre à son propriétaire pour ensuite s'enrouler dans la serviette. Il s'excusa piteusement pour les traces de sang laissées sur le tissu. Il fut ensuite assis à l'arrière de la voiture. Il s'attacha en prenant attention à ce que la bande n'appuie pas sur son abdomen. Le moteur démarra et tous les quatre quittèrent alors cette ruelle.

Le conducteur demanda alors si ce n'était pas avec une femme qu'ils devaient avoir rendez-vous. Nul besoin de millénaires d'expérience pour deviner qu'il s'agissait de Yelena. Illarion baissa la tête honteusement. C'est vrai que la magicienne devrait être avec eux à ce moment-là. Du moins s'il n'avais pas échoué à la protéger. Voilà déjà deux fois dans ce court passage dans notre monde qu'il échouait à protéger ses maîtresses. Il se sentait misérable, incapable. Il n'osa répondre, préférant laisser Jeremiah le faire.  Il jeta regarda l'extérieur. Plusieurs miliciens remontaient la rue. Sans même voir leurs auras, il se dégageait d'eux un sentiment de menace.  Il devina les yeux de l'un d'eux se posant sur leur voiture. Il détourna le regard et écouta l'explication de son sauveur. Il prit cependant conscience d'un détails. Le chauffeur, Léon, ne semblait pas au courant de l'arrangement entre Yelena et Jeremiah. Ignorait-il donc sa nature de génie ? Il allait devoir être prudent dans ce cas. À contrecœur, il refréna donc sa maigre régénération. Si elle était pitoyable pour un génie, elle pourrait paraître étonnamment rapide pour un être humain. Sa blessure se vidant son apaisante magie guérisseuse devint subitement plus douloureuse. Il serra les dents pour étouffer un gémissement. Au moins, si l'on s'efforce de voir les choses sous leur meilleur angle, le saignement et les dégâts critiques avaient été majoritairement traités. Même avec une régénération à vitesse humaine, le plus gros était fait et sa magie pourrait intervenir pour éviter une éventuelle infection.
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❝ let’s make a deal ❞negociation.Illarion commençait déjà à me remercier, mais je n’avais encore rien fait. Pis, je comptais me servir de lui ! Ce n’était pas entré dans l’oreille d’un sourd, sa promesse de me rendre la pareille. Je comptais bien lui demander de s’occuper de Leon, pas de mes migraines auxquelles j’étais habitué déjà, je voulais qu’il concentre chaque magie qu’il souhaitait à mon mari, qui en avait bien plus besoin que moi. Ainsi, je me contentai de lui serrer la main, en silence, voulant le rassurer lui autant que de calmer ma conscience et ma panique.

Une fois que Leon arriva avec la voiture, je fis de mon mieux pour me lever tout en aidant le djinn à faire de même. Je réfléchissais à ce que j’allais lui dire, la vérité ? Il allait forcément refuser toute aide d’Illarion. Lui cacher des choses ? Il finira forcément par se rendre compte que je dissimulais des informations cruciales, surtout lorsqu’il ira mieux… Alors, j’étais un peu sur les dents, un peu. Surtout quand Leon déclara avec son manque de logique et de rationalité qu’on devait recevoir une invitée à manger. Ah il s’en souvenait dans un moment pareil, avec un enfant derrière !

« Justement, c’est son fils. Je t’explique tout ça à la maison… Ne t’en fais pas pour les tâches, Illarion. Je nettoierai… »

Je comptais lui expliquer à la maison surtout car je voulais passer ces quelques minutes de trajet à réfléchir à la meilleure chose à faire. A comment gérer cette situation. Il fallait que je parle avec Illarion quelques instants, avant de dire quoi que ce soit. J’aurais pu le faire avant, mais… Mais j’étais perdu, paumé. Je n’avais jamais géré de situation pareille, où j’allais devoir me servir d’une personne tout en gardant une autre dans l’ignorance totale.

J’avais l’impression de comploter, de faire des choses dans le dos de mon mari. Horrible sensation de trahison, mais c’était pour son bien, et un peu le mien.

Alors je pris ma décision. Je n’allais pas tout dire à Leon, pas tout de suite en tout cas. J’allais en revanche garder un fond de vérité, en espérant qu’il accepterait de me faire confiance pour les zones d’ombre, ces zones là même qui étaient le plus important dans l’histoire. Yelena, la mère d’Illarion, a été agressée, et enlevée. Il fallait mettre le petit en sécurité, avec nous. L’adopter. Si le concerné acceptait…

Une fois arrivé, j’aidai à nouveau Illarion à aller jusqu’à notre appartement, passant par l’entrée qui nous dispensait de traverser le magasin et ses allées un peu étroites. Et je l’installai sur le canapé du salon, sans plus de cérémonie, me disant que saurai nettoyer les housses peu après, le plus important était de désinfecter les blessures, et de prendre une décision immédiate, tout en éloignant assez longtemps Leon pour avoir un accord.

« Chéri, j’ai besoin de la trousse de secours, elle est dans la salle de bain, placard du bas de mon côté du lavabo. S’il te plaît. »

En réalité, elle n’était pas à cet endroit-là du tout, elle était dans l’armoire de la salle de bain, là où était rangé serviette et autre objets utiles dans une pièce pareille. Mais je comptais sur le temps que mettait Leon à la trouver pour justement poser cette question à Illarion, une fois que mon mari eut obéit à ma demande :

« Je suis désolé de devoir te demander ça maintenant, comme ça mais… Je ne suis qu’un homme et j’ai besoin de toi, comme tu dois avoir besoin de nous. Tu es désormais seul, et je compatis à ta peine, Yelena… Ainsi, je te propose un marché. Si tu restes avec nous, je t’offre une identité, un toit, une vie à l’abri. Mais en échange… J’aimerais que tu consacres un peu de ta magie, pour soigner Leon. Il… Il est malade. Très malade, et je ne veux pas le perdre. »

J’avais peur qu’il refuse, qu’il préfère se lancer à la recherche de Yelena, qui avait été emmenée par cet être qui m’avait fait peur même alors que j’étais à l’abri, loin, le voyant par vision interposée. Il m’avait terrorisé, alors même que je n’avais rien à craindre. J’avais peur qu’il refuse car il était mon meilleur espoir. Et j’avais peur aussi car faire un marché pareil, c’était sous-entendre que j’étais capable de le mettre dehors alors que même s’il refusait… Je n’aurais pas été capable de le faire. Je n’aimais pas les enfants, cependant il en avait l’apparence et je ne pouvais m’empêcher de le voir comme un être fragile qui avait besoin d’aide.
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Entre le déplacement de la rue jusqu'à la voiture avec une blessure tempérée par magie et le trajet pour sortir du véhicule pour rejoindre le domicile de ses bienfaiteurs sans le moindre pouvoir pour apaiser la douleur. Chaque pas était infiniment plus douloureux. L'impact lorsque son pied se posait sur le sol se répercutait dans tout son corps meurtri, lui arrachant un petit gémissement plaintif qu'il étouffait de son mieux. Le soutien de Jeremiah pour l'aider à avancer dans la ruelle avait déjà été indispensable, Illarion s'agrippait encore plus à lui. Devant eux, Leon se dépêchait d'ouvrir la porte pour qu'ils puissent entrer. Il était complètement déboussolé par la situation actuelle, ce qui était parfaitement normal quand on y pense... L'oracle en revanche semblait réussir à garder la tête froide et s'efforçait d'encourager le génie à avancer. C'était franchement impressionnant. Malgré sa longue expérience parmi les humains, il en avait rencontré peu qui savaient faire preuve d'autant d'aplomb.

Ils s'engouffrèrent à l'intérieur jusqu'au salon où ils déposèrent le blessé dans le canapé. Il s'efforça de recouvrir au mieux la housse du canapé avec la serviette ensanglantée pour éviter de tacher le tissu avant de s'effondrer dessus. L'effort l'avait vidé de ses forces. Il se mit cependant à regretter amèrement cette décision lorsqu'il sentit le contact doux et enveloppant des coussins qui semblait l'inviter au sommeil. Il se serait bien relevé pour échapper à cette sensation viscérale qui s'emparait de lui mais son corps s'était à présent enfoncé profondément dans le canapé et il n'avait plus la force de se relever. Il ne pouvait pas imposer de nouveaux supplices à son abdomen. À côté, les deux hommes échangèrent quelques mots avant que Jeremiah n'envoie son ami chercher une trousse de secours. Celui-ci s’exécuta et quitta rapidement la pièce, les laissant tous les deux seuls dans la pièce. Alors que l'oracle venait se placer en face de lui, l'adolescent comprit qu'il allait probablement s'agir du moment où son bienfaiteur allait lui révéler le motif de son sauvetage. Malgré la confiance qu'il avait en lui, il ne put s'empêcher d'avoir une petite boule d'appréhension dans la gorge. Comme attendu, il commença à s'excuser car malgré la situation, il allait devoir lui demander quelque chose d'important. Le garçon commença à grimacer légèrement mais lorsqu'il entendit le service que l'homme attendait de lui, il s'adoucit. Voilà donc ce qui l'avait poussé à relever tout ces risques et qui lui donnait la détermination de ne pas céder à la panique ? Il faisait tout ça par amour. Ce Jeremiah ne cessait de gagner en estime aux yeux du génie. Ce marché était en revanche assez gênant. En soi, il n'y avait aucune raison de ne pas essayer de guérir ce Leon. Même s'il n'avait pas tant à y gagner, Illarion aurait probablement accepté. Seulement voilà, en passant un tel marché, son bienfaiteur prenait des risques et il pourrait vouloir des résultats rapides et nets, ce qui ne différait pas spécialement des magiciens lorsqu'ils prenaient le risque d'appeler un djinn. Hors si la magie de soin avait toujours été son arcane de prédilection, la perte de sa magicienne avait lourdement diminuée celle-ci. Ah, il était loin le Guérisseur de Peste aux ailes blanches qui parcourait une Italie ravagée par l'épidémie en soignant les malades par demi-douzaines. Aujourd'hui, une maladie lourde pourrait bien lui demander des semaines, voire des mois de magie avant qu'il n'en vienne à bout. Si la patience de Jeremiah venait à manquer, il pourrait très bien penser que le génie s'est moqué de lui. Aussi, il préféra être honnête et lui dire tout de suite.

-Je vous ai promis de faire tout mon possible pour vous remercier de m'avoir sauvé dans cette ruelle et je tiendrai parole. Cependant, il faut que je vous avoue quelque chose. Il marqua une brève pause, ne sachant trop comment l'avouer avant de reprendre d'un ton bien plus hésitant et honteux. Et bien voilà, j'ai perdu ma magicienne et sans elle, mes pouvoirs sont... réduits. Très réduits... Je... Je ne sais pas de quelle maladie souffre votre ami mais cela pourrait me prendre du temps pour le guérir et je ne peux pas vous promettre d'y arriver... Mais, je vous promets de faire tout ce que je peux pour lui !

Il guettait la réaction de son interlocuteur avec inquiétude. Au fond, il priait que sa réponse lui convienne. À cet instant, il aurait bien voulu pouvoir s'enfoncer davantage dans le divan jusqu'à ce qu'on ne le voie plus. Heureusement, cela sembla plutôt convenir à Jeremiah. Conscient qu'ils n'avaient que peu de temps avant de Leon ne revienne, il demanda alors.

-Votre ami ne sait rien au sujet de ce que je suis n'est-ce pas ? Comptiez-vous le lui dire ou préférez-vous que je me fasse passer pour un garçon normal pour le moment ? J'ai déjà commencé à retenir ma magie pour empêcher ma régénération mais je voulais savoir l'approche que vous vouliez adopter avant de continuer.
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❝ let’s make a deal ❞negociation.Tandis que je faisais ma demande, je me sentais comme ces êtres vils qui faisaient du chantage aux miséreux, profitant de leur faiblesse pour obtenir quelque chose. Mais pourtant, s’il avait grimacé au départ, il semblerait qu’il se soit détendu. J’ignorais comment il le prenait… Il me rappela sa promesse, celle de me remercier de l’avoir sauvé dans cette ruelle. Je voulais bien le croire, cependant, là il s’agissait d’un sacré engagement, surtout que je n’étais pas sans ignorer qu’il y avait des chances que ça dure longtemps, très longtemps, surtout que je me souvenais de Yelena me prévenant que les pouvoirs de son génie étaient réduits, du fait de la mort de sa précédente magicienne. Je ne connaissais pas grand-chose à ces affaires de magie, d’invocation, étant un oracle, certes, mais me tenant à l’écart de ce monde autant que je le pouvais. Je travaillais avec le Dux, par reconnaissance, car ainsi je savais quoi faire de mes visions. Enfin… Du coup, la suite ne m’étonna pas vraiment. Je le savais. Simplement, il était réellement mon dernier espoir. Je ne pouvais pas faire mon difficile, ni lui en demander trop – car Yelena était la seule magicienne que je connaissais, qui avait accepter de m’aider.

« Cette promesse me va. J’étais déjà au courant et… La médecine ne peut rien pour Leon. Il a déjà vu beaucoup de médecins, et tous s’accordent à dire qu’il n’y a rien à faire. Il… Il a abusé de beaucoup de choses, et je pense qu’il en abuse encore. Enfin… On va d’abord s’occuper de toi, okay ? »

J’étais soulagé qu’il accepte. J’aurai le temps d’être heureux plus tard cependant, car j’avais autre chose à penser. Car comme le soulignait le génie, je n’avais rien dit à Leon, et je lui avais promis une explication. Ainsi, je tentai d’en formuler une dans ma tête, rapidement. Je savais que si je disais la vérité, Leon refuserait toute aide, tête de bourriquet qu’il est. Et je savais aussi qu’il rêvait d’avoir un enfant. Que c’était un regret qu’il me cachait, car je n’en voulais pas, moi. Ainsi, je voulais jouer sur cette corde sensible, sur le fait que nous allions adopter un simple enfant, je savais que si je le lui demandais, il ne me poserait pas trop de questions. Pas tout de suite, ça allait prendre du temps, avant qu’il ne se rebiffe. Durant ce temps, il aura un peu guéri.

Du temps, c’était tout ce dont j’avais besoin. Il fallait que j’en gagne. Je l’entendis qu’il commençait à revenir, alors je chuchotai à l’être millénaire en face de moi :

« Pardon… Mais tu seras un enfant comme un autre, au moins un temps. Retiens-la un peu… Mais ne souffre pas trop, si ça t’est possible… »

Je finis ma phrase juste quand Leon revint avec de quoi soigner les blessures. Je me tournai vers lui, pour lui sourire, lui montrer que ça allait, pour ne pas qu’il soit inquiet. Puis je lui laissai la place, étant donné que je ne pouvais pas faire grand-chose sans voir. Leon allait devoir se débrouiller, bien que je n’hésiterai pas à donner des instructions. Et quand enfin il fut là, je m’éclaircis la voix, afin d’expliquer à mon homme :

« Illarion est le fils d’une amie qui… Qui a eu des ennuis. C’est pour cela qu’il est là dans cet état et… Je signalerai la disparition de Yelena, évidemment, afin que la police puisse faire quelque chose, simplement… Je tiens à ce que nous gardions Illarion avec nous. Quitte à l’adopter. Tu vas me dire que je danse un peu sur son cad… Que je suis pressé mais… S’il y a un danger, je refuse qu’on puisse lui faire du mal. »

Ce n’était que la vérité, pour le moment. La suite était cependant plus compliquée. Car c’était quitte ou double, à vrai dire. J’attendis tout de même qu’il n’aie pas la possibilité de sursauter et de faire mal à l’enf-au génie pour dire :

« Mais la suite, malheureusement, tu devras me faire confiance. Te contenter de ça… »
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