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 Quand la mer se déchaine, les tritons se noient ... (Castiel & Scylla)

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Quand la mer se déchaine, les tritons se noient ...
Scylla & Castiel



Le cerveau retourné ? Ca, j'étais prête à le croire sur parole parce qu'aller nager, en plein hiver, avec ses habits de ville, sans même songer un seul instant au fait qu'une fois sorti, il allait se cailler le cul, c'était quand même vachement étrange. Je ne pratique pas beaucoup la nage, j'avoue que j'adore cet élément, c'est le mien, mais je préfère errer sur le bord de la plage ou l'eau m'arrivant aux chevilles sans forcément m'aventurer plus loin. Je n'ai pas peur des fonds marin, de toute façon je serais apte à me défendre toute seule dans cet élément, mais je préfère rester sèche. C'est débile, mais c'est comme ça. Je trouve ce garçon de plus en plus étrange, pas forcément méchant en soit, mais étrange. Où est-il aller nager ? Pourquoi ? Pourquoi ne pas avoir pris d'habits de rechange ? Pourquoi ne pas s'être changé ? Quitte à être mouillé, c'est quand même plus agréable de nager dans une tenue plus confortable que dans un jean et un pull. Ses habits ont dû vachement l'alourdir ... Je reste sans voix quelques instants, j'avoue que je ne sais pas trop quoi lui répondre. J'habite à côté, je pourrais courir lui chercher au moins une serviette pour le sécher un peu mais je n'aspire pas vraiment à ce qu'un parfait inconnu, un peu étrange et que j'ai failli tuer de surcroît sache où j'habite. Je n'ai pas très envie qu'il débarque une nuit pour me tuer. "Mais ... tu habites loin ?" Lui demandais-je un peu étonnée. S'il me répond oui, je vais être dans l'obligation de le conduire jusqu'à chez moi pour le sécher, il est hors de question qu'il se balade en plein Bray dans cette tenue, il va attraper la mort et mes parents me tueraient s'ils apprenaient que je n'ai même pas porté secours à une personne en danger et ce, par ma faute.

Je viens de passer du vouvoiement au tutoiement et ça fait un peu bizarre mais ma foi je m'adapte aux exigences du jeune homme. J'aime cette barrière qu'il y a entre nous, ça me rassure un peu, je peux me raccrocher à cette dernière même si elle n'est qu'illusoire. Mais plus maintenant alors je dois garder contenance et trouver des mensonges à déblatérer. Sauf que voilà, ce n'est pas facile, voir même c'est difficile. Je dois bien avouer que je ne suis pas une grande menteuse, pour mon plus grand désespoir. Je tente ma chance malgré tout, sait-on jamais sur un malentendu ça peut passer mais jusqu'à présent je me prends toujours des gros retours de bâton. Les gens ne croient pas en mes mensonges, j'ignore si je ne leur donne pas assez de corps ou si moi-même je n'y crois pas vraiment mais il y a un truc, c'est évident. Je pense que je ne suis pas très plausible avec mes excuses, c'est toujours un peu bidon, un peu trop gros, on sont qu'il y a anguille sous roche. Je devrais m'entrainer ou prendre des cours auprès de menteurs hors pairs, il y en a pleins les rues. Un jour je le ferais, ça m'évitera les ennuis, en attendant je dois assumer les conneries que je dis et j'en dis beaucoup à la seconde. Mon histoire de maestrom ne fonctionne pas, bien entendu mais même moi je n'y ai pas cru. Je me sens hyper mal à l'aise, encore plus que jusqu'à présent et pourtant c'était pas top. Il sait que je mens, il se que je cache quelque chose et même j'ai la sensation qu'il suppose qu'il y a forcément quelque chose de ... comment dire ... louche ? Sait-il qu'il existe des choses surnaturelles dans la vie ? Non, ça ne se peut pas, sinon ça voudrait dire que peut-être que lui aussi est une créatures surnaturelle et j'ai un peu du mal à le croire ... Cela dit ça peut se tenir ... Je ne l'ai pas vu pendant très longtemps ... en fait jusqu'à ce qu'il émerge pour s'échouer sur la plage et il a survécu à ce déluge ... si je m'écoutais, je pourrais presque le prendre pour un triton ... mais c'est tellement débile que je sache directement cette idée, ça ne se peut pas. Malgré tout il faut que je réponde et son regard ne me dit rien qui vaille. Alors je panique, je m'emballe, je tente de prendre la tangente. "Bon ça suffit maintenant c'est accusation, j'vois pas du tout de quoi tu parles ... Je ne protège personne, laisses moi tranquille. " Je me rends bien compte que je devrais plutôt jouer sur cette histoire d'autre personne, que ça pourrait me sauver la mise, mais je ne sais pas, je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi.

Je me lève, j'ai besoin de prendre de la distance avec lui, je me sens vraiment mal. "Je vais te chercher une serviette ..." Lui dis-je décidée à prendre la poudre d'escampette. Reviendrais-je pour lui apporter une serviette ? J'ai un doute dessus. Je suis envahie de divers sentiments. Il y a la colère de m'être fait prendre, d'avoir attenté à la vie d'une personne et de ne pas savoir comment m'en sortir, même pas foutue de sortir un mensonge plausible. Le désarrois, la peur, le malaise, l'inconfort ... bref, je me sens piégée et je suis apeurée. C'est certainement pour cela que je fis sans le vouloir appelle à mon don. Je ne le voulue pas, évidemment mais j'étais sous des émotions contraires très fortes et dans ces moments là, je ne contrôlais plus rien. La mer se mit à s'agiter et elle commença à se soulever avant de s'abattre violemment. Rien de naturel là dedans, c'était évident et ce n'était qu'à l'endroit où je me trouvais. Je sursautais quand je vis ce que j'étais en train de faire et je ne savais plus comment arrêter tout ça. Des larmes commencèrent à perler au coin de mes yeux, je voulais que ce cauchemar se termine ...

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Sayanel Z. Pritchard
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Quand la mer se déchaine, les tritons se noient ...
Scylla & Castiel



Castiel avait la chair de poule, il était à deux doigts de grelotter comme un de ces personnages humoristiques dans les bandes dessinées. En tant que triton, il était quelque peu conditionné au froid de l'eau, une fois à l'intérieur, il le sentait de façon moindre, la fraîcheur ne l'empêchant pas de nager en toute sérénité. Mais lorsqu'il en sortait, ses instincts d'humain reprenaient le dessus, et le froid l'agressait. Il était trempé, et porter un jean mouillé était sans doute la pire sensation qu'il puisse exister. Enfin, c'était peut-être un peu trop mélo dramatique, mais ce n'était vraiment pas agréable. Lui-même n'aurait d'ailleurs pas cru à son histoire d'entraînement pour l'équipe de natation, il ne connaissait pas un seul mec à Bray capable de faire ça. Jouer au basket sous la neige pourquoi pas, mais aller nager dans la mer glacée pour gagner une compétition ? Faut pas trop en demander aux merveilleux étudiants, même pour une bourse, il y avait très peu de chance que ça arrive. Il était persuadé que ceux de la réelle équipe partaient en groupe à Dublin pour envahir la piscine municipale plutôt que de nager à l'air libre. Ils avaient, pour le coup, parfaitement raison, et ç'aurait été faire preuve de cruauté que de les laisser faire ce genre de conneries. Mais la blonde arrêta d'insister, ce qui le soulagea à demi. Au moins cette question là était résolue pour le moment, ce qui n'était pas une mauvaise chose, loin de là. Soupirant, le jeune homme réfléchit rapidement. « Non je n'habite pas très loin, à l'autre bout de la rue à droite. » Il ne voyait, pour le moment, aucun intérêt à mentir. De toute manière elle finirait bien par le comprendre, et il avait l'habitude que les gens sachent qui il était, si elle le savait et qu'elle n'avait rien dit, il passerait juste pour un abruti, et ça n'aiderait en rien sa recherche de réponses. Etre stratégique n'était pas dans ses habitudes, mais il savait reconnaître ses intérêts lorsqu'il les voyait … Là, en l'occurence, en était un bon exemple.

Mais voilà, la stratégie, ça n'a jamais été tellement le truc de Castiel. Il était plutôt du genre à foncer dans le tas, faire un maximum de dégâts et obtenir ce qu'il voulait. C'était ça, sa manière de faire, et elle payait, la plupart du temps, il arrivait particulièrement bien à soumettre toutes sortes de créatures, et tant mieux. Alors lorsqu'il vit la réaction de la blonde, il soupira. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne coopérait pas. Après tout, il ne demandait pas la lune, et elle aurait fini d'entendre parler de lui si tôt après avoir ouvert la bouche. Mais non, il fallait se débattre, il fallait essayer de s'en sortir sans rien donner en échange. Lors de ses chasses, lorsque la proie se débattait, c'était sans doute le moment que Castiel préférait. C'était plutôt dangereux d'aimer ce genre d'activités, la mort, la destruction de toute une vie. Que ce soit pour une noble cause ou pas n'y changeait rien, même s'il refusait de voir les choses de cette façon. Mais s'il aimait ça lorsqu'il chassait, lorsqu'il était pressé et qu'il voulait quelque chose, il ne ressentait qu'un profond agacement. Les comportements humains, s'ils étaient parfaitement clairs parfois, relevaient du mystère à d'autres occasions. Et il perdait facilement patience. Très facilement. Particulièrement lorsqu'il crevait de froid et que quelqu'un avait décidé de le tuer. Quel choix assez terrible, d'ailleurs, de vouloir tuer un triton avec … De l'eau. Ce qui laissait à penser que le coupable ne devait pas être très éveillé sur le sujet des êtres de l'eau. Alors pourquoi diable tenter d'attenter à sa vie ? C'était un mystère. Qu'il voulait résoudre. « Tu es au courant que tu es une très mauvaise menteuse ou je t'apprends un truc ? » Bon ce n'était pas la meilleure façon de réussir à obtenir ses réponses mais en fin de compte il fallait bien commencer quelque part.

Mais avant que Castiel ait pu faire quoi que ce soit, la jeune femme commença à amorcer un mouvement pour partir. Mauvaise, mais alors très mauvaise idée lorsque l'on avait un triton en colère en face de soi. Et là quelque chose le frappa. Peut-être qu'il n'y avait pas d'autre personne. Peut-être qu'elle était bien seule sur la promenade quand il avait failli être tué. Mais pourquoi venir à son secours après si tel était le cas ? Ca n'avait aucun sens. Fronçant les sourcils, il la retint. « Bon alors tu as deux choix possibles. Soit tu me donnes tes réponses, et je te donne les miennes, ce qui est selon moi la chose la plus logique à faire, soit je devrais y aller par la force. Du coup t'y comprendras rien et en plus ça a tendance à te filer des nausées. » Enfin, d'après les réactions de Cally, qui n'étaient pas forcément une référence, surtout vu le degré d'alcool qu'elle avait eu dans le sang ce soir là. Mais bon, pourquoi pas après tout? Il n'utilisait pas la violence lorsqu'il n'avait pas besoin de le faire, et là, il n'en avait pas besoin, on l'avait affublé d'un don pour ça. « Et pour te préciser, je n'ai pas besoin de te mettre la tête sous l'eau pour que tu me dises ce que je veux savoir, il paraît que j'ai un don pour la persuasion. » Il avait bien insisté sur le mot "don", comme s'il n'avait pas déjà été assez clair en lui annonçant à demi mot qu'il allait prendre des mesures drastiques. « Et avant que tu me condamnes à quoi que ce soit, dis toi que tu réagirais exactement pareil que moi si on avait tenté de te tuer. Manque de bol, s'il y a bien une façon dont je ne puisse pas mourir, c'est bien l'eau. Enfin, manque de bol pour lui, elle ou toi, moi personnellement je suis plutôt content.  »
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Scylla & Castiel



Visiblement il n'habitait pas loin, j'avais beau habité dans le coin j'avoue que je ne connais pas trop mes voisins. Tous des riches qui devait voir ma petite bicoque comme un squatte de sans abri que comme une maison. Mais je m'en fous de leur avis, moi elle me plait cette maison, elle n'est pas très grande, pas franchement luxueuse mais elle est confortable et elle est très bien située. Proche de la mer, j'ai un panorama magnifique. C'est tout ce qu'il me faut, je ne suis pas franchement difficile comme fille. Lui doit habité dans une superbe baraque, tout équipé, avec des domestiques, c'est bien le genre de chicos de Bray. Personne n'a dû lui dire qu'il fallait prendre des vêtements de rechanges quand on va nager en pleine mer, ou presque un maillot de bain ou mieux encore, une combinaison pour lui tenir chaud. Il a dû voir un film où un type plongeait tout habillé et il s'est dit "Banco, je vais faire la même chose" ... en fait je ne connais rien de sa vie, mais je préfère le déshumaniser un peu pour diminuer mon sentiment de culpabilité. "D'accord ... c'est une bonne chose. Je te conseille de rentrer vite et de prendre une bonne douche chaude ou un bain, histoire de te réchauffer." Oui part, part loin de moi, part avec tes questions, avec tes yeux rougies par l'effort, avec ton souffle court. Part loin de moi pour que j'oublie à jamais ce qu'il vient de se passer, part pour me donner l'impression que ce n'est qu'un mauvais rêve et que ce n'est jamais arrivé. Pitié, part ...

Moi une mauvaise menteuse ? C'est le bouquet ... Bon c'est malheureusement totalement vrai, mon meilleur ami n'a eu de cesse de me le rabâcher à chaque fois que l'occasion se présentait mais ce n'est pas une raison pour me balancer cette vérité en plein visage. Je suis scandalisée, à tel point que j'en perds mes mots. Mais mon visage exprime mon ressentit et j'aimerais en cet instant le gifler, juste pour cet audace. Je finis par retrouver et mon souffle et ma voix pour lui balancer un "Mais j'te permets pas. C'est ... n'importe quoi. Je ne mens pas, je ne protège personne alors arrêtes. Si c'est comme ça que tu remercies ceux qui te viennent en aide, la prochaine fois, démerdes toi tout seul ! " Il m'agace ce gamin, c'est incroyable. En plus techniquement parlant je ne mens pas vu que je n'aide réellement personne. Il n'y avait personne sur la plage, il n'y avait que moi donc non, je ne mens pas, pas pour ce détail en tout cas. Et puis ce n'est qu'un accident, je n'ai pas réellement voulu le tuer. Il m'agace, il m'angoisse, il me porte sur les nerfs ... Je veux partir, être loin, ne plus le voir. Alors je détale, parce que c'est la seule chose qui me reste à faire. Il ne me lâchera pas avec ses questions donc autant prendre les devants et m'en aller.

Il reprend la parole, arrêtant net ma fuite. Je pourrais toujours courir, partir loin et tenter ma chance ailleurs, mais il serait capable de me retrouver. Je ne veux pas vivre dans la fuite, surtout que ce n'est qu'un accident. Je suis dos à lui et la mer s'agite toujours. Mes larmes sont toujours là et je suis toujours au bord du gouffre. Pourquoi je vis ça ? Je n'ai rien fais de mal, je n'ai jamais cherché à nuire à qui que ce soit, c'était un accident. "C'était un accident bordel, un ACCIDENT !!" Lui criais-je en me retournant, totalement dévastée par tout ça. Autant j'étais une mauvaise menteuse, autant là le doute n'était pas possible. Je ne contrôlais plus mon pouvoir, il se déchainait sans que je puisse rien faire et de toute façon je m'en moquais. Je n'avais pas envie qu'on me fasse du mal juste parce que je ne l'ai pas vu. "Je n'ai jamais voulu blesser qui que ce soit et encore moins tuer quelqu'un. Je ne te connais même pas, je ne t'ai pas vu. J'ai observé la mer un long moment avant de ... " Je désignais la mer agitée, même pas besoin de mots, tellement la mer illustrée mes propos. "Je ne t'ai juste pas vu ... j'le jure ..." Dis-je avec la voix qui se casse dans ma gorge. J'ignore même s'il l'a entendu.

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Sayanel Z. Pritchard
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Quand la mer se déchaine, les tritons se noient ...
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Castiel regrettait rarement ses actes. Il était du genre à se foutre royalement d'avoir blessé ou fait du mal à quelqu'un, il s'en foutait. Pas parce qu'il était sans cœur, mais tout simplement parce qu'il pensait que s'il l'avait fait, il avait ses raisons. Regretter ses actes ne servait à rien sauf à ressentir quelque chose d'aussi inutile que la culpabilité, et ça, il s'y refusait catégoriquement. Sans doute était-ce là encore le fantôme de l'éducation que lui avait prodigué son père, on pouvait passer toute sa vie à fuir quelqu'un et à ne pas aimer la façon qu'il avait de faire les choses, on finissait toujours par reproduire, et pas toujours involontairement. Non, on pouvait dire que la culpabilité était un mot étranger pour le triton, on aurait pas totalement tort. Mais il y avait autre chose que souvent, on ne comprenait pas bien. Il savait voir lorsqu'il s'était trompé. C'était une qualité absente chez énormément de gens, une qualité bien trop sous estimée car considérée comme « normale » pour beaucoup et pourtant assumée par très peu. Lorsqu'il débattait avec ses sœurs, il savait dire à quel moment elles avaient raison, et à quel moment il prenait le dessus. Lorsqu'il était totalement dans le faux, il n'hésitait pas à le dire. Jamais d'excuses, cependant. Les excuses, c'était surfait. Comme s'il existait des mots magiques pour effacer nos plus sombres actions, hein. Si le monde marchait ainsi, tout le monde serait beaucoup plus heureux. Malheureusement, pas de baume pour réconforter ceux que l'on a enfoncé.

Tout ça pour dire que lorsque la blonde s'emporta, pas la crise de colère qui, généralement, était suivie par la vérité – Castiel ne pouvait pas se vanter de grand chose, mais s'il était doué dans un domaine, c'était bien connaître les réactions des humains – et se mit pratiquement à pleurer devant lui, il comprit bien vite qu'il s'était trompé pratiquement sur toute la ligne. Etonnemment, il ne ressentait aucune fierté d'avoir pu la faire craquer comme il en aurait ressenti après une chasse. S'il n'aimait pas spécialement les tempestaires, tant qu'ils ne s'attaquaient pas directement à lui, il les laissait tranquille. Il aurait pu tenter de la mettre à terre mais la pauvre fille semblait déjà assez bouleversée. C'est une chose que l'on ne pouvait pas vraiment feindre, pas à ce point. En côtoyant des menteurs, on savait plus ou moins comment les reconnaître. « Je te crois. » Ca ne semblait pas vraiment abracadabrant, si l'on y réfléchissait bien. Aussi douée soit elle avec son don, le jeune homme comprit assez vite qu'elle ne possédait pas des yeux à rayons X. Comment pouvait-elle savoir que la mer était emplie non pas de poissons mais d'autres créatures dont elle ne devait probablement pas soupçonner l'existence ? Aussi vite qu'il s'était énervé, Castiel se calma. Peut-être était-ce parce qu'elle ne semblait pas vraiment du type à attaquer volontairement quelqu'un, ou qu'elle l'avait convaincue, allez savoir. « Suis-moi, je vais te montrer quelque chose. Je t'ai dit que je te donnerais mes réponses, et je n'ai qu'une parole. »

Castiel ne savait pas si elle le suivait ou si elle avait préféré partir en courant, mais après tout, il lui avait fait une offre, elle était libre de l'accepter ou pas. Il le comprendrait si elle préférait partir, en vérité, il n'avait pas des masses été tendre avec elle. Ignorant ce qu'il se passait derrière lui, il s'approcha de la mer, mais se retourna juste avant de mettre les pieds dans l'eau. « Oh, et maîtrise-toi juste cinq minutes, une fois ça m'a suffit. » Avec un sourire qui contrastait étrangement avec son attitude précédente, il retourna à sa démonstration. Il ne montrait pas souvent qui il était, mais ça lui était arrivé assez souvent pour qu'il n'ait plus cette pudeur qu'il avait lorsqu'il était plus jeune, comme s'il se montrait de la façon la plus intime qui soit. Sans doute avait-il totalement accepté le fait d'être différent de ceux qu'il côtoyait. Ce n'est pas pour autant qu'il le criait sur tous les toits, mais ça lui permettait d'être plus tranquille avec l'idée. Sans prévenir, il plongea, dès qu'il se fut enfoncé assez profondément. Il sentit des branchies se former sur les côtés de sa nuque et sa queue de poisson se construire presque par enchantement. Pendant quelques secondes, il oublia ce qu'il était en train de faire, puis se rappela de la blonde qui l'avait vue disparaître sans aucune explication, et qui devait sans doute penser qu'il était mort à force de rester sous l'eau sans respirer. Aussi, il remonta à la surface, pour venir s'échouer sur la plage. Il détestait ces moments-là, vraiment pas pratique comme système. Sa queue de poisson toujours s'agitant, il leva les yeux vers celle qu'il avait agressé un peu plus tôt. « C'est la raison pour laquelle tu ne m'as pas vu. » Brutale entrée en matière, je l'accorde volontiers.
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J'étais dévastée, je n'appréciais pas qu'on pense que j'ai pu volontairement faire du mal à quelqu'un alors que ce n'était pas dans ma nature. Il ne me connaissait pas, comment pouvait-il prétendre une chose pareille ? Bon évidemment j'avais attenté à sa vie mais par accident, ça arrive et pas que dans les films. Je me sentais si mal, je n'arrivais plus à contrôler mon pouvoir, c'était la débandade. Je n'avais pas envie d'être ici, je me sentais si mal. Je savais que j'avais fais quelque chose de mal mais sans le vouloir, est-ce que ça ne comptait pas ? Jamais je n'aurais souhaité blesser qui que ce soit et d'ailleurs pourquoi blesser un parfait inconnu ? Je ne savais plus quoi faire, je ne voulais pas qu'il s'en prenne à moi. Je ne suis pas une victime née, même si là pour le coup c'est un peu la sensation que je devais donner. S'il esquisse un geste à mon encontre, je déchainerais mon pouvoir pour me protéger. Hors de question qu'il blesse ou me tue sans que je me défende. Mais je n'avais pas envie d'en arriver là. Fort heureusement je ne fus pas contrainte à cette éventualité. Il me répondit et ses 3 mots me rassurèrent et m'apaisèrent quasiment immédiatement. "Je te crois". Cela n'a l'air de rien comme ça et pourtant ça signifie beaucoup pour moi. Cela signifie qu'il sait que je n'ai pas menti, que je ne suis pas un danger pour lui et que du coup il n'est peut-être pas un danger pour moi. J'étais bien évidemment toujours bouleversée mais on put voir un changement dans l'agitation de la mer. Tandis que j'essuyais mes larmes, la mer commença à s'apaiser, lentement. Je reprenais mon souffle, je savais que je devais trouver la paix intérieur pour que mon pouvoir se calme. Il me demanda de le suivre, il souhaitait me montrer quelque chose. Au début je restais sur mes gardes, je le regarder s'approcher de la mer et j'avoue que je ne savais pas trop comment réagir. Qu'est-ce qu'il faisait ? Je m'approchais lentement, restant en retrait, au cas où il tente quelque chose. Parce que je ne le connais pas, je reste à bonne distance de lui et je me moque de savoir s'il le prendra bien ou mal. Il fit une petite plaisanterie sur mon pouvoir, ce qui me tira un léger sourire et un petit rire. "Je vais essayer ..." Lui dis-je en plaisantant à mon tour. Je respirais calmement, retrouvant la paix intérieur. La mer finit par se calmer totalement.

Je ne compris pas tout sur le coup. Il plongea à l'eau et mon premier réflexe fut de tenter de l'arrêter. Mais ce fut moi qui m'arrêta net quand je le vis disparaitre sous l'eau. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Il est totalement fou. Je le cherchais du regard, sans le voir. Je commençais de nouveau à paniquer, perdue et incertaine de comprendre ce qui était en train de se dérouler. C'était quoi ce cirque ? Que voulait-il me faire comprendre ? Qu'il était capable de retenir son souffle longtemps ? Je n'ai pas envie de repêcher un cadavre alors il va falloir qu'il remonte. Quand enfin il émerge de nouveau et s'échoue sur la plage, je reste sans voix. Là où il y avait ses jambes tout à l'heure, il y a une queue de poisson. Mes yeux s'écarquillèrent d'étonnement. Je rompis le peu de distance qui nous séparait et je m'agenouillais devant lui, tendant timidement une main pour venir "caresser" la queue qui commençait déjà à disparaitre. C'était la première fois que je voyais un triton et du coup que j'avais la chance de pouvoir toucher leur queue de poisson. C'était étrange et en même temps assez amusant. "Tu ... tu es un triton ... " Commençais-je par dire encore un peu sous le choc mais pas le moins du monde apeurée ou écoeurée. "C'est pour ça que je ne te voyais pas ..." Répétais-je sans même me rendre compte qu'il l'avait dis quelques instants plus tôt. Une fois que sa queue de poisson disparue totalement, je levais les yeux vers lui. "Mais alors ... vous existez vraiment ?! J'veux dire ce ne sont pas que des contes que mes parents me racontaient avant d'aller me coucher, vous êtes ... réels ?! ... C'est ... incroyable." Dis-je à moitié en riant et en pleurant, les émotions se mélangeaient totalement en moi. C'était un jour merveilleux, je n'étais pas la seule créatures magiques dans ce monde. J'avais tout à apprendre, tout à découvrir, j'étais tellement heureuse. "Vous êtes nombreux ?" J'avais tellement de questions, j'avais envie de savoir tellement de choses.

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Il y avait des occasions, comme ça, où l'on se demandait pourquoi on avait décidé de faire confiance à quelqu'un. La confiance, c'était juste une affaire de circonstance. Si la personne en face nous semblait sincère, si l'on était de bonne humeur, si on arrivait à croire tout ce qu'elle nous racontait, ou si au contraire on ne pouvait pas s'y résoudre. Tout cela, c'était juste ... Un tout. Plus tard, Castiel ne se rappellera sans doute pas pourquoi il a décidé de montrer sa véritable nature à Scylla. Peut-être parce qu'il détestait foncièrement voir quelqu'un pleurer, qui lui rappelait bien trop l'époque où Isleen et Niamh avaient dû faire face, elles aussi, à la mort d'Ailee. Enfin ... Elle avait l'air plus ou moins inoffensive. Bien entendu, elle aurait tué n'importe quel humain, mais n'était-il pas coupable quelque part du fait qu'elle ne l'ait pas vu? Il ne pouvait pas nier ça sans que cela passe pour de la mauvaise foi, il en était parfaitement conscient. Alors la jeune femme avait peut-être involontairement provoqué sa souffrance maintenant passée, mais les tritons, en plus de ne pas nager si près du bord d'ordinaire, n'étaient pas réputés pour leur besoin d'air libre.

Aussi, il avait plongé. La mer demeurait plus ou moins calme maintenant, ce qui le rassurait. Après tout, si elle n'avait pas été sincère il aurait été facile pour elle de revenir sur ce qu'elle avait fait et lui donner de nouveau un avant-goût de l'enfer, et en profiter pour partir en courant ... Il mettrait potentiellement des jours avant de la retrouver même s'il ne doutait pas qu'il puisse le faire, ses capacités en tant que chasseur n'étant plus à prouver. Mais rien de tout ça ne se passa et la mer demeura calme, le laissant naviguer de longues secondes avant de se persuader à partir de là. Il avait l'impression d'être dans The Little Mermaid, à s'échouer comme un roc sur le sable. Mais il n'eut pas vraiment le temps de s'apitoyer sur sa hanche qui s'était retrouvée en collision avec un galet, la blonde, les yeux écarquillés, venue le rejoindre. Lorsqu'elle posa la main sur sa queue de poisson, son première réflexe fut de sursauter, mais il se maîtrisa. Ce n'était pas vraiment commun, pour un triton, d'être en contact humain à cet endroit-là.

Castiel n'avait jamais connu cet émerveillement, cette découverte du monde surnaturel, qui pouvait paraître magique à certaines personnes, émerveillement qu'il retrouvait actuellement dans les yeux de la tempestaire. Elle ne semblait pas vraiment au courant que tout ce que l'on pouvait lire, ou du moins une partie, était vrai. Lui avait toujours été élevé dans la connaissance du monde qui l'entourait, car plus il en saurait, plus il pourrait se protéger. Les autres créatures n'étaient pas des alliés, mais bien des ennemis. C'était comme cela qu'il les voyait, si l'on mettait de côté les différents types d'humains, comme Scylla qui pour lui était simplement une humaine " améliorée", si on pouvait dire ça ainsi. "On ne peut plus réel." Le jeune homme sourit. C'était quelque part assez libérateur de voir quelqu'un réagir de la sorte sans avoir l'air effrayé ou dégoûté de ce qu'il voyait. "Je n'ai pas de nombre exact mais si l'on considère que les familles de notre ... Espèce sont généralement nombreuses, on peut dire que oui, je suppose qu'on est nombreux. Pour le moment j'ai rencontré une dizaine de familles d'eau, mais il y en a sûrement plus. " A Bray, s'entend. Dans le reste du monde, c'était une évidence, pour une planète composée essentiellement d'eau, on ne pouvait rêver mieux. Mais si elle avait des questions sur ce qu'il était, lui en avait également sur elle. " Tu es parfaitement au courant de ton pouvoir mais tu ne t'es jamais dit que le reste pouvait être vrai aussi?" Il ne savait pas très bien comment marchait les tempestaires et c'était quelque chose qui l'intriguait. En général, il les fuyait comme la peste. " Tu en as rencontré d'autres, des comme toi?"
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C'était merveilleux. J'avais la sensation d'être dans un rêve et pourtant il était bien là, allongé sur le sable, avec cette queue de poisson à la place de ses jambes. C'était incroyable, totalement magique et surréaliste. Et pourtant c'était la vérité. Ce n'était pas réellement quelque chose de nouveau pour moi, après tout je connaissais par coeur ces histoires, je savais ce qu'était un triton, comment il vivait et ce dont ils étaient capables, mais de là à croire que ce que je savais était vrai, il y avait encore un monde et pourtant, je ne pouvais me résoudre à garder mes oeillères plus longtemps, Castiel se trouvait devant moi, à me prouver que je vivais dans le mensonge depuis toujours. Mais était-ce vraiment le mensonge ? Là était toute la question. Après tout, en soit mes parents ne m'ont jamais dis que les autres créatures n'existaient pas, ils m'ont raconté ces histoires, ont voulu que je retienne toutes ces histoires pour une bonne raison, ils voulaient que je sois préparée à ce genre de rencontre. C'est au fond moi qui ai pris ça pour de simples légendes, ne pensant pas un instant que c'était vrai. Ils ne m'ont pas contredit très certainement parce qu'ils savaient que je n'étais pas prête ... mais maintenant je le suis. J'avais tellement de questions à poser à Castiel et si peur de ne pas avoir le temps. C'était stupide mais j'avais la sensation d'être une petite fille devant le Père Noël, consciente que mon temps en sa présence serait limitée dans le temps et involontaire, je devais donc en profiter un maximum avant que ce ne soit plus possible.

"Mais quand tu parles des familles d'eau, tu parles que des sirènes ou tu fais références à d'autres ... espèces ?" Avais-je le droit d'employer le terme espèce ? Je n'avais envie de blesser ou vexer personne mais je ne savais pas trop comment les appeler. A mes yeux ce n'était pas péjoratif et j'espérais que ce ne serait pas pris de cette façon là. J'étais médusée par tant de révélation, une dizaine de famille, comme Castiel, vivaient dans les parages. Il ne m'avait pas dis explicitement que c'était dans le coin mais ça se comprenait à mi-mot. Je me disais que si les tritons existaient alors peut-être que les autres espèces aussi. Autant je serais ravie de rencontrer une fée, autant je me passerais volontiers de croiser le chemin d'un wendigo par exemple. Castel me posa une question intéressante et totalement pertinente. Oui j'étais totalement consciente de mon pouvoir et il est vrai que maintenant que c'est dis à haute voix, cela parait stupide de ne pas croire aux autres créatures mais c'est la première fois que j'en rencontre, comment aurais-je pu deviner que nous n'étions pas une exception ? "Non ... Je sais que ça peut paraitre stupide mais je pensais que ce n'était que des contes pour enfants, que des histoires pour m'aider à m'endormir, rien de plus. Mes parents ne m'ont jamais dis explicitement que ça n'existait pas mais, je ne sais pas, je n'en avais jamais rencontré avant toi, du coup j'ai cru que ce n'étaient que des légendes urbaines, rien de plus." Dit à haute voix, j'ai vraiment la sensation de passer pour une parfaite crétine de base, mais c'était un fait, je n'allais pas mentir pour me donner une bonne image. "En dehors de ma famille, jamais. J'ai toujours espéré pouvoir croiser le chemin d'autres tempestaires, qu'on n'était pas les seuls, mais avant d'arriver à Bray, rien ... en tout cas personne ne s'est révélé comme étant tempestaire ... " Lui dis-je en faisant une légère pause. "Cela dit peut-être que j'en ai rencontré et que je ne l'ai jamais su. Après tout chacun protège son secret et ce n'est pas marqué sur nos fronts ce que l'on est ... Tu as déjà rencontré des tempestaires ?" J'ai envie qu'il me dise oui, ainsi j'aurais une piste, je serais vers qui me tourner pour enfin rencontrer quelqu'un comme moi. Ca ne changera pas profondément ma vie, pas autant que cette révélation en tout cas mais au moins je n'aurais pas l'impression d'être l'une des dernières de mon espèce.

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Sayanel Z. Pritchard
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C'était quelque peu libérateur de pouvoir parler de choses incompréhensibles pour la plupart des gens. Il connaissait tout des tritons, et pour cause, mais les autres espèces, s'il les avait étudiées - lorsque l'on chasse, il vaut mieux savoir ce que l'on poursuit - il n'en connaissait pas tous les aspects. Et parler d'un monde dont il faisait partie mais tellement secret qu'il ne pouvait pas en dire un mot ... C'était pesant. Alors Castiel ne devrait peut-être pas rester là, à répondre aux questions de la jeune femme, mais c'était plus fort que lui. Il avait envie, pour une fois, d'en parler, non pas comme si c'était une chose à rajouter à sa liste déjà bien longue de proies, mais comme une réalité qui existait et dont il voulait partager la connaissance. Cela lui était parfois arrivé de se demander où il en serait s'il n'avait pas connu le drame de la mort de sa soeur. Aurait-il commencé à chasser? Probablement pas, il n'aurait eu aucune raison de le faire. Alors verrait-il, dans cet univers parallèle, les choses comme Scylla? Sa nature enthousiaste aurait-elle pris le dessus sur son envie de vengeance, assez profondément pour qu'il s'intéresse aux personnes se trouvant sous les appellations de surnaturelles? Bien sûr, la question ne se posait pas, et les remords n'étaient pas chose courante chez lui, mais parfois, platement, il se le demandait, sans trouver une réponse assez satisfaisante pour s'y arrêter. Mais après tout, il ne vivait pas dans le monde des papillons et des licornes, et les contes devenus réalité étaient souvent synonymes de mort et non de fantaisie.

La tempestaire avait totalement le droit de se poser la question, en vérité. La société sous marine était pour le moins étrange pour quelqu'un qui n'en était pas issu. Elle se partageait en deux, voire en trois mais les Klabautermann, ceux qu'ils appelaient vulgairement leurs cousins lointains, étaient séparés d'eux par leur non aptitude à résider sous la surface de l'eau. Deux sociétés proches mais pourtant séparées, localisées à différents endroits. Les tritons, et les Grndylows. Mais encore, il existait des conflits entre ceux qui vivaient sur Terre et ceux qui préféraient de loin rester sous la mer. C'était complexe, grossi pour être compréhensible. " Non il n'y a pas que les tritons, sous l'eau il existe une autre espèce, des genres de cousins directs, si l'on veut ! Mais j'ai moins de contacts avec eux, mon père est très axé sur l'unité des tritons au-delà de l'environnement dans lequel on évolue." C'était peu de le dire, en effet. Son père protégeait les sirènes et les tritons du mieux qu'il le pouvait, si on pouvait lui accorder un crédit, c'était bien celui-là. Mais il n'en avait que faire des autres, qu'ils partagent le même espace ou pas.

Il était réellement étonnant que Scylla n'ait pas eu conscience de la vérité, mais son explication tenait la route. Lorsque l'on ne vivait pas dans une société propre séparée de l'humain lambda, il était plutôt facile de se sentir spécial et seule exception à une règle pré établie par la nature. Il pouvait le comprendre. Quelque part, il aurait aimé vivre comme elle, ne pas savoir qu'il n'était pas le seul, ne pas évoluer là dedans. " En même temps je vais pas te blâmer, c'est pas non plus quelque chose qu'on peut deviner sans en avoir été témoin !" Castiel se mit à rire. Même en connaissant les différentes castes de personnes que l'on pouvait retrouver dans le monde, on ne pouvait jamais savoir qui était quoi, à moins d'une gaffe. Plus fréquentes chez les métamorphes d'ailleurs, qui se laissaient bien trop vite guider par leurs émotions. " Pas vraiment, ils se font plutôt discrets ... Mais j'ai observé plusieurs changements météorologiques étranges. Et pas seulement venant de la mer. Des orages, la foudre est tombée il y a quelques mois ... Ce n'était pas annoncé et loin d'être naturel, peut-être qu'un tempestaire y est pour quelque chose. Ou alors dame Nature est vraiment en colère." Le fait d'être un chasseur aidait considérablement pour ce genre de cas. A défaut d'obtenir son diplôme, il pourrait peut-être se recycler comme détective privé. " A la recherche du surnaturel". X-Files 2.0. L'agence tout risques de la mer.
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Installée sur la plage, j'avais la sensation de retourner en enfance. Cette discussion était des plus passionnante. Je me rendais bien compte que je devais apparaitre comme bien stupide aux yeux de Castiel mais au fond je m'en foutais un peu. J'avais la sensation de vivre un rêve éveillé et j'avoue que j'adorais ça. Je ne suis pas la seule être magique dans ce monde ... 'fin j'étais déjà au courant, mais en dehors de ma propre famille, je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer d'autres espèces alors j'ai vainement cru que nous étions seul, des anomalies parmi la normalité, rien de plus. C'est assez stupide comme raisonnement et finalement très égocentrique mais c'est comme ça. Je suis heureuse que ce ne soit pas le cas, déjà je me sens moins "seule" et aussi plus "normale". Je regarde Castiel comme si je le voyais pour la première fois de ma vie ... bon c'est le cas mais disons que mon regard a changé depuis le début de notre rencontre. Il est passé de victime de mon don à merveille de la nature. J'ai envie de me donner des baffes d'être si émerveillée pour un rien mais c'est tellement fantastique que tant pis, je passerais pour une fille sotte qui s'extasie pour un rien, j'assume.

"Et comment c'est de vivre sous l'eau ? A quoi ça ressemble ? Il y a des villes en dessous ?" Ca y est, je m'emballais toute seule, je m'en rendais bien compte mais c'est tellement nouveau pour moi que j'ai besoin de tout savoir. Je n'aurais certainement jamais la chance de pouvoir voir de mes yeux à quoi ça ressemble de près alors autant essayer de glaner des informations pendant que je le peux. Je me fais un peu un remake de la petite sirène, je vous l'accorde mais je n'ai tellement aucune idée de comment ça peut fonctionner pour les sirènes sous l'eau que je fais avec les moyens du bord. Est-ce qu'il y a des "Atlantide" un peu de partout dans le monde ? Comment faisaient-ils pour vivre sous l'eau ? N'ont-ils pas peur qu'avec l'avancée des nouvelles technologies on finisse par les découvrir ? "Je suis désolée, je pose certainement des questions débiles mais c'est tellement nouveau tout ça. J'ai un peu du mal à imaginer une autre civilisation sous l'eau ..." J'esquissais un peu un sourire désolée, pour lui, de devoir me supporter, mais j'étais trop curieuse pour m'arrêter à ce détail.

C'était un peu débile mais je me sentais un peu sur un petit nuage. La menace et la peur étaient parties, ne laissant place qu'à la curiosité et à l'émerveillement. J'étais en présence d'un triton, un vrai de vrai. J'ai vu sa queue, j'ai même pu la toucher ... bon là comme ça, ça parait un peu pervers mais pourtant il n'y a rien de tel dans mes propos. J'ai toujours un peu du mal à y croire mais je souris malgré tout bêtement. Même moi je me trouve cruche, je vous rassure mais ça fait longtemps que j'ai fais une croix sur le fait de tenter d'avoir l'air intelligente et non-impressionnable, mais ça n'a jamais fonctionné. Je laisse les faux-semblants à ma cousine, elle est très forte pour ça, moi tout se lit sur mon visage. Visiblement Castiel non plus n'a jamais rencontré de tempestaires, dommage, j'aurais aimé qu'il puisse me conduire vers l'un d'eux mais ce ne sera pas pour aujourd'hui. Cela dit il dit quelque chose de très intéressant malgré tout, un changement météorologique qui pourrait trahir la présence de l'un d'entre nous dans le coin. Un tempestaire de foudre peut-être. Les yeux pleins d'étoiles, je lui répondis. "Oooh ça serait tellement merveilleux que ce soit le cas."

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Quand on regardait en détails et qu'on essayait de se mettre à la place des autres personnes qui nous entourait, ceux qui ne connaissaient rien au monde que nous nous connaissions, on se rendait vite compte ce qu'apprendre la vérité, toute la vérité, pouvait avoir de perturbant. Castiel pensait bien évidemment à sa propre race, les hommes poissons, au contraire des tempestaires qui étaient, somme toute, assez humains, avaient bien trop de différences de caractéristiques pour être considérés comme tels, et ils ne le voulaient d'ailleurs pas, pour la plupart. Bien entendu, si on pouvait se croire dans un Disney, plongeant dans l'univers de La petite Sirène, d'autres confidences pouvait faire craindre le monde dans lequel les surnaturels évoluent. Les wendigos, par exemple, les djinns également, dans une autre mesure. Tout dépendait sans doute de la façon dont on était introduit dans la connaissance, elle pouvait nous effrayer tout comme nous rendre euphorique. La seconde solution avait l'air d'être la bonne pour Scylla, cela dit, qui semblait regorger de questions sur la vie du triton. Ce qui lui apparaissait comme habituel était tout un nouveau monde pour elle, ce qui, lui, l'aidait en quelques sortes à relativiser sur son existence qu'il avait tendance parfois à trouver un peu trop misérable.

Le jeune homme se mit à rire de la question de la blonde. Pas méchamment, c'était assez légitime de se poser la question, en vérité, surtout lorsque l'on ne connaissait rien à l'espèce. " Oui et non, pas vraiment des villes comme tu l'entends mais un regroupement de grottes sous-marines qui peut faire penser à un village." Il ne connaissait pas grand-chose, cela dit, aux Grindylows, mais de loin c'est à ça également que ressemblait leur lieu de vie. Sans doute un peu plus élaboré, les tritons vivant seulement sous la mer et non sur terre étant moins fréquents que cette espèce là. " Sous l'eau, tu perçois différemment les choses. C'est beaucoup plus beau, beaucoup plus féerique et aussi beaucoup plus abstrait. La manière de communiquer également, on peut y respirer mais parler comme je te parle maintenant est assez problématique. Si tu écoutais deux tritons parler sous l'eau je pense que tu ne comprendrais pas un traitre mot de ce qu'il se dit!" Même lui devait bien avouer que sa vie, notamment sous marine, avait nombre d'avantages. Le silence qui régnait sous l'eau, la compagnie des poissons ... Oui c'était un véritable dessin animé parfois. Tout semblait plus simple sous la mer, c'était un fait. " ça n'a rien de débile, au contraire. J'aurais bien aimé traverser ce moment où j'apprends que tout est réel, si ça avait été le cas, j'aurais sans doute été excité comme une puce!"

Il comprenait également ses envies de découvrir d'autres personnes comme elle. Lui avait évolué dans sa société, n'avait jamais considéré qu'il pouvait être unique, même si un triton chasseur dans son genre, il n'en existait pas des masses, il avait évolué avec des êtres comme lui. Elle avait l'air d'avoir longtemps cru être seule, et ça devait être terrible de penser qu'on pouvait être le fruit du hasard, sans personne à qui se raccrocher lorsque les questions inévitables nous venait à l'esprit. " Bray est un melting pot de culture magique, ça ne m'étonnerait pas que tu en rencontres d'ici peu. Mais si ça te dit je pourrais toujours t'aider à trouver ce que tu cherches." La traque, ça il savait faire.
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