A côté de lui, l’homme tremblant de peur s’est recroquevillé sur lui-même dans un coin de la pièce comme s’il pouvait disparaitre dans le décor. Ethan en doute fortement, dans la mesure où il est la cible désigné d’un djinn. Peu de chance pour que la créature puisse le manquer de la sorte. Mais le magicien doute que quoi que ce soit qu’il puisse dire soulagerait l’autre homme, alors il attend silencieusement, aux aguets, faisant le tour des protections qu’il a d’ores et déjà mis en place dans la pièce, des dizaines d’incantations destinées à entravé le Djinn d’une façon ou d’une autre, prêtes à être exploitées dans son esprit. Au fond de lui il est nerveux, mais dans la situation actuelle, on n’a pas besoin du maladroit Ethan, mais du soldat de l’OBCM, qui sait ce qu’il fait. Et depuis son arrivée en Irlande, il a passé tout le temps qu’il ne travaillait pas à étudier à nouveau ses grimoires. Il a bien compris la leçon : ses pouvoirs bien maitrisés peuvent aider des innocents. Comme le propriétaire des lieux, actuellement prostré sous le coup de la terreur, qu’il est chargé de protéger, au nom de l’OBCM. Il ignore pourquoi on veut sa mort, et à vrai dire, ce n’est pas vraiment son problème. Non son problème c’est le Djinn qui ne va pas tarder à attaquer, comme l’a prédit l’Oracle qui a rencardé l’Ordre. L’Ordre qui l’a donc fait venir de Bray jusqu’en bordure de Dublin, pour protéger cet inconnu. Dans son appartement plus tout jeune qui craquait, mettant les nerfs d’Ethan à vif. Les Djinns peuvent être très rapides et forts, et Ethan sur le qui-vive, prêt à utiliser une de ses incantations au moindre de signe du Djinn.
Sauf que les bruits environnants menacent de le faire user de sa magie dans le vide, et il ne peut pas se permettre d’abaisser son niveau de réactivité de peur de se laisser surprendre par l’ennemi. Alors il serre les dents à chaque bruit suspect, se mettant subrepticement en position de combat, avant de relâcher ses muscles quand il devient évident que tout est calme. Le temps semble se dérouler indéfiniment alors qu’il attend l’arrivée de son ennemi dont il ignore tout. Et Ethan commence à croire que le Djinn ne viendra pas, qu’il sait que sa mission est compromise, et le magicien envisage de contacter l’OBCM pour le faire savoir que rien n’est arrivé. Mais il attend encore, au cas où, et ça ne manque pas. La porte s’ouvre dans un grand fracas, et un homme brun apparait. Ethan ne perd pas de temps en civilité : il lance son incantation, propulsant le Djinn de l’autre côté de la pièce, droit sur un cercle tracé à la craie, entouré de bougies, destiné à coincer le Djinn à l’intérieur. Dans le doute, Ethan garde une formule en tête, tout en s’avançant vers la créature. Son regard se posa sur celui brun de l’être en face de lui, un regard plein d’émotions indéchiffrables, qui laissent supposer la complexité de cet être. Mais ce n’est pas ce qui intéresse Ethan, sa priorité c’est sa mission, et il ne compte pas s’en laisser détourner. D’autant plus que les djinns sont sournois, à la moindre inattention de sa part, celui qui avait une apparence d’homme dans la trentaine en face de lui pourrait lui ôter la vie. La voix dure et inflexible, Ethan l’interroge : « Qui es-tu ? Pour qui travailles-tu ? Et pourquoi veux-tu le tuer ? ». Ce disant, il montre d’un léger signe de tête, sans jamais rompre le lien visuel entre eux, l’homme pétrifié un peu plus loin, dont le magicien a complètement oublié le nom.
Accueil
