C'était assez étrange, j'aurais du me sentir super lessivée après tout cela. Je l'avais été sur le moment mais il avait juste fallu que je vide mon sac comme pour me sentir requinquée. Étrangement j'étais plus sereine et apaisée qu'autre chose. Je savais bien qu'une séance ne serait pas suffisante à chasser le premier intrus qui passait par là, mais savoir qu'on était sur la bonne voix, avait ce quelque chose de réconfortant. Au moins, je ne pourrais que progresser, à mon humble avis. Un peu plus détendue qu'à mon arrivée, et grâce à Ida qui m'avait charriée bien gentiment, je me permis de rire un peu. J'écoutais chaque mot qu'elle prononçait, comme s'ils étaient la clé de tout, même si par leur biais je comprenais que c'était moi l'élément central de mon propre entraînement. Ida n'avait fait que faire sortir ce que j'avais en moi. On dit que c'est ainsi qu'on décèle les bons coachs.
-Je vois... Je note, utiliser la bonne émotion, au bon moment, savoir se servir de sa peur de la bonne manière.
Ses paroles étaient limpides, et le fait de reformuler ses propos n'étaient pas pour lui faire de la lèche mais comme pour m'aider à assimiler les quelques vérités qui y étaient contenues. Au lieu de me vexer, la suite me fit rire, et son petit geste de sympathie sur mon bras me firent énormément de bien. Je décompressais petit à petit. Le rouge des mes joues dues à l'activité intense précédente, commençait à s'estomper pour laisser place à mon teint d'aspirine habituel, preuve que je recouvrais petit à petit un peu plus de mon calme intérieur, depuis tout à l'heure.
Elle prit le morceau de papier, et attendit un peu avant d'aller le ranger. Lui dire que le plus tôt serait le mieux serait superflu, elle s'en doutait bien. Elle le plia soigneusement et l'installa dans son sac, puis bu une gorgée d'eau, répondant au signe de la jeune femme par un autre, et cela en riant de nouveau.
-Ce serait très tentant...
Et en temps normal, elle n'aurait pas dit non, parce qu'elle aimait découvrir des tas de nouvelles choses, mais les étirements étaient primordiaux, et elle mourrait d'envie de prendre une douche, de se changer et de rentrer chez elle. Ce qu'elle fit après avoir détendu consciencieusement le moindre de ses muscles bien, qu'elle n'était pas une professionnelle mais une aficionado de la danse, tout en suivant de loin du coin de l’œil la séance de cours pendant ce temps.
Une fois libérée de cette dernière contrainte, elle passa par la case douche et regagna son domicile le plus tôt possible après avoir fait un crochet chez ses parents pour récupérer Emma. Elle ne lui avait jamais fait tant de baiser qu'avant l'instant du coucher, sa fibre maternelle plus réveillée que jamais.
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