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 WICKED GAME | LEDEN

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Aiden B. Jones
Aiden B. Jones
MESSAGES : 198
AGE DU PERSONNAGE : 30
RACE : Métamorphe furet


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Aiden & Leyla | Leden

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Journée de merde. Depuis que Leyla était partie de son appartement avec le regard blessé, déçue plus que de raison, elles se ressemblaient, s’enchainaient, le rendaient fou. Quel chemin terrible les deux anciens meilleurs amis avaient emprunté et suivaient dramatiquement, n’ayant eu aucun contact les dernières semaines autre que la fin de cette journée qui avait si bien commencé. C’était la première fois qu’ils se réveillaient l’un à côté de l’autre, calmement, la première fois n’avait été que regards froids et cris d’énervement. Cette fois-ci était destinée pour être douce, harmonieuse, pour révéler au grand jour ce que leur fierté refusait d’avouer, cet amour qu’ils partageaient, ces sentiments qui avaient toujours été là. Mais le destin et Kayla ne leur avaient pas permis de concrétiser ce lien terriblement tendre. A la place de cela, le réveil d’Aiden avait été agité de hurlements, de déception, de coups de coussin et de cette phrase terrible qui résonnait encore. « Je sors de ta vie. Pour de bon cette fois-ci. ». Aucun cri sur celle-ci, simplement une douleur et une déception qu’il avait ressenti dans chacun de ses membres, qu’il ressentait encore d’ailleurs. Il n’avait pas supporté le regard qu’elle lui portait. S’il l’avait poussé à le détester, à force de hurlements et d’insultes, la dégouter était une dimension bien différente, il n’avait pas imaginé que cela puisse faire aussi mal.

Alors il l’avait cherché. Il avait cherché au Drunk Mermaid, avait demandé au barman, rien mais par contre, en début d’après-midi, son portable avait sonné, « Kayla » s’affichant sur ce dernier. Il n’avait vraiment pas le temps pour chercher une excuse à son manque de réaction suite à ses dernières propositions et décrocha dans l’idée de lui dire clairement que là, tout de suite, il avait clairement d’autres problèmes. Mais il n’en eut pas le temps, ce qu’elle lui demanda lui fit lever un sourcil. Comment ça avec qui il était cette nuit pour ne même pas réagir à une photo. Quelle photo ? La demoiselle était loin d’être jalouse, ils n’étaient pas ce genre de relation, plutôt curieuse de connaître le nom de celle qui avait retenu son attention. Mais bon sang, quelle photo ?! Alors elle lui expliqua. Ses messages, ses propositions, cette photo, son manque de réponse. Et la mettant en haut-parleur, le métamorphe vérifia ses messages. Rien. Rien de rien, pas de photos, de message. Et doucement, alors qu’il l’écoutait parler, les pièces du puzzle commencèrent à dessiner la scène telle que Leyla avait dû la vivre et telle que lui, endormi, n’avait pas pu empêcher. Kayla avait proposé de le voir, comme elle proposait souvent et c’est la jeune métamorphe qui était tombé sur les messages et sur la photo que la rousse décrivait comme « explicite ». Il n’en doutait pas. Était-ce pour cela qu’elle lui avait crié dessus ? Cela ne faisait aucun sens. Ils n’étaient pas ensemble. Du moins ils n’avaient pas eu le temps d’en parler, Aiden n’était pas un homme de relation amoureuse. Mais avec Leyla…Il secoua la tête, termina sa conversation avec Kayla et fila à la salle de sport. Son meilleur indice.

Et c’est à grands coups de mensonges et de persuasion qu’Aiden récupéra l’adresse de la jeune métamorphe, enfin, en fin de journée. Il avait frappé, un, deux…trois coups. Et elle avait ouvert…Avant de refermer la porte quasiment instantanément, le jeune homme avait dû mettre son pied pour lui laisser le temps de dire quelque chose. « Je sais que tu as vu les messages de Kayla ». Voilà les seuls mots qui avaient réussi à sortir, voulant en venir au but directement, ne la sentant de toute façon pas prête à en entendre davantage. Elle avait soupiré. Avait ouvert un peu la porte, croisé les bras. Elle ne le laisserait pas entrer. Alors il avait continué, ne sachant pas spécialement où il voulait en venir. « Kayla et les autres c’est pas…Sérieux. C’est…Juste du sexe. ». Il n’avait pas eu besoin de le dire. Elle l’avait compris, il vit dans ses yeux que ce n’était pas « mieux », que cela n’arrangeait rien. Et il ne comprenait pas le problème. « Je ne m’attache pas aux gens Leyla. Ces filles…Je les rencontre, je couche avec, je pars, pas de sentiments, pas d’attaches, c’est comme ça que je fonctionne. »

Elle l’attendait. Il le voyait bien qu’elle attendait le moment où il lui dirait qu’avec elle, c’est différent. Qu’elle avait toujours été plus qu’une rencontre sans sentiments uniquement physique et que le baiser qu’ils avaient partagé n’était en aucun cas comparable. Qu’elle comptait plus que toutes ces filles réunies, qu’avec elle, ce n’était pas pareil. Qu’elle n’était pas n’importe quelle fille. Il le pensait. Il pensait chacune de ses phrases mais c’est en regardant Leyla qu’il comprit qu’il ne pourrait pas lui dire ça. Son air fatigué, ses cheveux en bataille, il réalisait l’impact qu’il avait eu sur sa vie en quelques semaines. Un impact si négatif, destructeur. En quelques jours il l’avait mise en danger, l’avait faite boire, l’avait blessé, moralement comme physiquement, lui avait hurlé dessus, humilié donc et ce matin encore, déçue. Et il avait un choix à faire. S’il lui disait la vérité, ils s’embarquaient tous deux dans une relation qui les lierait irrémédiablement. Et il la ferait souffrir, il le savait, il n’était pas l’homme pour elle, elle avait besoin de quelqu’un qui prendrait soin d’elle. Il n’était pas cet homme, avait cessé d’être cet homme il y a longtemps. Alors il observa ses yeux. Son regard fatigué, lassé. Et il prononça les mots les moins sincères de sa vie.

« C’est pour ça que je suis venu te ramener ça… » il avait prit la paire de chaussures qu’elle avait oublié dans un sac, une excuse, il n’avait pas réfléchi. « Parce que ce n’est pas différent avec toi. C’est sans attaches. Sans sentiments. Et s’il n’y a pas de sexe, ça ne m’intéresse pas. » Sa voix était aussi dure et froide qu’elle l’était avec toutes les autres filles. Mais dieu ce qu’à l’intérieur il sentait son être se fissurer. Les yeux dans ceux de Leyla, il posa le sac de chaussures devant elle. Et recula. Et se fit refermer la porte au nez, littéralement, évitant de peu de se la prendre réellement, fermant les yeux. C’était la meilleure chose à faire. C’est ce qu’il se répétait. C’était le mieux à faire, il l’avait fait. Mais dieu ce que ça pouvait être douloureux.

Alors ce soir il était là. Un soir de plus, des verres de plus, une rencontre sûrement de plus. Il avait revu Kayla. Il avait besoin d’oublier cette douleur mais à chaque baiser, à chaque caresse, son visage revenait le hanter. Alors il s’oubliait, encore et encore, ajoutant de l’alcool à leurs soirées déjà endiablées, ayant rarement paru aussi passionné. Il donnait tout. Voulait tout oublier. Il avait besoin de ce plaisir charnel pour oublier ce qu’il s’était passé. Mais cela paraissait peu efficace, lui qui avait fini par apprendre grâce à une amie de Leyla avec qui il avait passé une nuit en échange de renseignement son rendez-vous de ce soir. Un certain Mike. Alors le métamorphe était là, assis au bar, se fondant dans la masse et bientôt il les vit. Elle était magnifique. Comme elle l’était toujours. Cet abruti, Mike ou peu importe son prénom ne la méritait pas.

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Leyla J. Anderson
Leyla J. Anderson
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Aiden & Leyla | Leden

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Il y a un certain nombre de choses que Leyla n’avait jamais fait, ou pas depuis si longtemps qu’elle avait fini par oublier. En tête de liste, il y avait « faire l’amour » et « faire confiance à un homme », deux choses sensiblement liées pour la jeune métamorphe. Et pourtant, l’espace d’un instant, ses défenses s’étaient abaissées, laissant entrer dans son coeur le seul et unique garçon à qui elle avait un jour accordé sa confiance : Aiden. Avait-elle réellement cessé de lui faire confiance avec le temps ? Ou était-ce les hurlements qu’il ne cessait d’émettre à chaque fois qu’ils se croisaient qui l’avait entachée ? Et pourtant, lors de ce baiser bien trop court à son goût, elle s’était laissé surprendre à aimer cette proximité aussi soudaine qu’agréable. L’espace d’un instant, l’alcool n’était plus le seul à lui faire tourner la tête. Pendant quelques secondes, tout ce qu’elle avait enduré dans le passé s’était envolé pour ne laisser la place qu’à un nouveau sentiment encore inconnu.

Et le conte de fée aurait pu durer ainsi. Il aurait dû. Mais il s’était évaporé aussi soudainement qu’il était apparu après un réveil pourtant si doux. Un message, une femme. Ou plutôt des messages, des femmes. Leyla n’avait même pas eu le temps d’imaginer un soupçon de relation avec le beau blond qu’un petit bout de technologie avait pris soin de lui révéler l’atroce vérité, brisant le moindre espoir qui faisait encore battre son coeur. La douleur avait été telle qu’elle avait pris une décision qu’elle savait pourtant impossible, comme le destin leur avait prouvé ces derniers temps : quitter la vie d’Aiden. Ne plus jamais le voir, ne plus jamais lui parler. Ne plus jamais penser à lui. Comme si c’était possible.

La jeune fille était donc rentrée chez elle, plus dévastée par le nombre de conquêtes de celui à qui elle avait fait don du premier baiser sincère et en accord avec ses sentiments, que par l’alcool qui avait rendu ces évènements possibles. Elle qui n’avait jamais pu tomber amoureuse n’arrivait pas à comprendre comment le petit garçon si gentil qu’elle avait connu passait maintenant d’une femme à une autre chaque soir. Et alors qu’elle se remettait difficilement de ce choc avec un énorme pot de glace aux M&M’s, quelqu’un frappa à la porte. Malgré son état déplorable, avec les yeux rougis par une nuit difficile, des cheveux en bataille qu’elle n’avait pas pris soin de recoiffer et la plaie maintenant nettoyée qui ornait son arcade, elle finit tout de même par ouvrir la porte, qu’elle referma aussitôt en voyant l’invité surprise. Aiden avait le culot de se pointer chez elle après avoir piétiné ses sentiments et leur amitié.

« Je sais que tu as vu les messages de Kayla »

Leyla ouvrit à nouveau la porte, les bras croisés sur la poitrine tout en le fusillant du regard, montrant clairement qu’elle ne comptait pas l’inviter à boire un thé. Était-il venu pour l’engueuler à nouveau car elle avait effacé les fameux messages ? Il pouvait toujours essayer, il serait bien reçu. Il faut avouer qu’effacer cette photo qui la dégoûtait n’était pas un exemple de maturité dont elle pouvait être fière mais elle ne comptait pas s’excuser pour son acte. Si quelqu’un devait présenter des excuses, c’était bien lui. Pour l’avoir trompée, pour l’avoir laissé espérer, pour être entré dans son coeur avant de le faire imploser comme un kamikaze bourreau des coeurs.

« Kayla et les autres c’est pas…Sérieux. C’est…Juste du sexe. Je ne m’attache pas aux gens Leyla. Ces filles…Je les rencontre, je couche avec, je pars, pas de sentiments, pas d’attaches, c’est comme ça que je fonctionne. »

Ces révélations étaient absolument répugnantes puisqu’en totale contradiction avec ses principes, et pourtant, une vague d’espoir s’insuffla dans le coeur de Leyla. Car au fond d’elle, elle ne pouvait se résoudre à n’être qu’une fille parmi d’autres. Elle n’était pas une rencontre dans un bar, elle n’était pas un nom qu’il avait oublié le lendemain. Elle n’avait rien oublié de leur enfance, de ce lien si particulier qui les unissait et elle savait que lui non plus. Leur relation avait toujours été inexplicable. Leurs retrouvailles étaient bien la preuve que ni le temps ni la distance ne pouvait les séparer. Et il allait lui avouer maintenant, comme dans les films romantiques qu’elle regardait plus souvent qu’elle ne voulait bien l’avouer. Que pouvait-il lui dire d’autre ? Il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien. Allait-elle accepter ses excuses et lui pardonner ses coucheries ? Difficile à dire, il lui paraissait impossible de lui accorder sa confiance après toutes ces femmes qu’il avait séduites. Et pourtant, ce baiser signifiait beaucoup pour elle, bien plus qu’elle ne pourrait l’admettre. Alors peut-être qu’aujourd’hui elle était enfin prête à s’investir sentimentalement, si toutefois le métamoprhe face à elle réussissait à la convaincre de sa sincérité.

« C’est pour ça que je suis venu te ramener ça… Parce que ce n’est pas différent avec toi. C’est sans attaches. Sans sentiments. Et s’il n’y a pas de sexe, ça ne m’intéresse pas. »

Tandis qu’Aiden déposait un sac contenant dieu sait quelle affaire oubliée chez lui, le cerveau de Leyla tentait difficilement de digérer l’information qu’il venait de lâcher avec un aplomb déconcertant. Bien loin des excuses ou de la déclaration qu’elle attendait, le beau blond ne se contentait pas de lui donner des explications sur la situation. Non, il avait trouvé son adresse et s’était rendu chez elle pour humilier ses sentiments tout en la regardant droit dans les yeux. Il aurait pu rester chez lui, fier de sa victoire de la veille en jetant la paire de chaussures au talon cassé. Il aurait pu l’ignorer, se contenter de l’oublier comme toutes les autres et passer à autre chose, comme il savait si bien le faire visiblement. Mais au lieu de ça, il débarquait chez elle pour s’assurer qu’il ne resterait aucune miette de son coeur, pour voir toute la souffrance dans son regard et observer celle qui fut sa meilleure amie être dévastée par une telle annonce. Une attitude aussi malsaine que cruelle.

Mais il était hors de question qu’elle ne lui laisse ce plaisir alors elle lui claqua la porte au nez, sans aucune retenue, sans se demander si elle ne lui avait pas fracturé le nez au passage ou écrasé les doigts. Seule dans son appartement, elle s’adossa contre le mur avec une terrible envie de hurler à plein poumons. Mais elle ne voulait pas prendre le risque qu’il l’entende à travers la porte, alors elle se mordit les lèvres, à tel point qu’elles commencèrent à saigner. À nouveau, une folie destructrice s’emparait d’elle, la rage brûlant au creux de son ventre ayant besoin d’exploser. Alors pour ne pas recommencer à détruire son appartement, elle se métamorphosa et sortit par le toit sous la forme d’un chat roux aussi sauvage que furieux, sautant sur les gouttières avec une férocité peu naturelle, pendant toute la nuit.

Les jours suivants, Leyla s’était plongée dans le boulot et les entraînements avec encore plus d’acharnement que d’ordinaire, si c’était possible. Elle passait le moins de temps possible chez elle, car dans le silence angoissant de son petit appartement, les larmes menaçaient sans cesse de couler. Tout lui rappelait le beau blond. Des cd de musique qu’ils écoutaient ensemble dans leur enfance, jusqu’à ses vêtements empruntés le soir de leurs retrouvailles qu’elle ne lui avait toujours pas rendu, sans oublier sa pauvre peluche de furet, Tommy, qui restait désormais sur la chaise de bureau, loin de son sommeil tumultueux. Mais elle refusait catégoriquement de pleurer. Elle n’avait plus versé une seule larme depuis la mort de sa mère et il était hors de question qu’elle le fasse maintenant, surtout pour un homme, même lui.

Puis, alors qu’elle accompagnait un enfant maltraité à l’hôpital pour s’assurer que son beau-père violent ne viendrait pas s’en prendre à lui, Leyla fit une rencontre pour le moins troublante. Une jolie rousse à la voix pétillante et aux courbes qu’elle ne connaissait que trop bien. Cette fameuse Kayla, celle qui proposait sans une once de gêne des soirées endiablées à son meilleur ami d’enfance. Elle se trouvait devant elle, avec une telle douceur que la boxeuse eut envie de vomir. Cette fille paraissait si parfaite, à l’aise dans son boulot, s’occupant très bien du pauvre enfant battu, le tout en étant incroyablement sûre d’elle. Pas difficile avec un physique comme le sien. Si elle ne dit pas un mot à la jolie infirmière, la métamorphe fut grandement affectée par cette rencontre qui rendait encore plus réel les aventures nocturnes dont elle avait entendu parler. Après cette entrevue, après avoir tout tenté pour sortir le beau blond de son esprit, sans succès, la jeune fille avait fini par craquer. Elle accepta donc de le voir. Mike, l’homme si parfait décrit par ses amies, qui insistait lourdement pour la rencontrer. Après tout, si Aiden profitait de la vie et surtout des femmes, pourquoi ne pourrait-elle pas elle-même tourner la page, passer à autre chose et boire un verre avec un homme qui ne passerait probablement pas tout son temps à lui hurler dessus ? Ainsi donc, elle s’était habillée avec soin pour ce rencard arrangé. Avant même de sortir de son appartement, elle avait voulu annuler le rendez-vous pas moins de quatre fois. Mais c’est face à Tommy qui semblait fixer son arcade encore légèrement marquée qu’elle se décida à le rejoindre, au même bar où elle avait fini saoule la dernière fois avant que la soirée dérape.

À peine arrivée, il l’avait tout de suite abordée avec un enthousiasme non dissimulé qui la mit mal à l’aise. Il faut dire qu’elle ne passait pas inaperçue avec sa jolie robe noire moulante tout en dentelle, ses cheveux ondulés ramenés en une élégante tresse sur le côté laissant apparaître un demi dos-nu et ses talons galbant ses jambes musclées. Lui aussi était plutôt un bel homme dans son genre. Grand, brun, bien bâti, pas un cheveu rebiquant sur sa tête, ni un pli sur sa chemise bleue impeccablement repassée et aux boutons bien fermés laissant deviner des muscles bien dessinés. Tout ce que Leyla détestait le plus en somme. Car elle savait bien que sous ces airs « bon chic bon genre » se cachaient souvent les pires défauts. Elle en avait vu durant toute sa carrière de ses hommes à l’allure irréprochable qui étaient pourtant capables des pires horreurs à l’abri des regards et son père était le premier à lui avoir prouvé que les apparences sont trompeuses.

Elle était pourtant restée et avait essayé tant bien que mal de trouver un intérêt aux conversations insipides qu’il lui proposait. Le pauvre homme était sans doute le rêve de nombreuses femmes, avec son look parfait, son job qui semblait rapporter pas mal d’argent et il lui portait un intérêt touchant, voulant à tout prix tout connaître d’elle, en particulier de son adolescence, ce qui n’arrangeait pas du tout la métamorphe qui détestait autant parler d’elle que de cette période bouleversante de sa vie. Mais alors qu’elle s’apprêtait à mettre fin à la rencontre, elle aperçut une tête blonde beaucoup trop familière dans la masse de jeunes accoudés au bar. Aiden était là, son regard pointé sur elle, une expression indéchiffrable sur son visage. Instantanément, la boxeuse regarda autour de lui, cherchant quelle conquête l’accompagnait pour la soirée. Mais il semblait seul, attendant probablement de repérer une proie facile à ramener chez lui. Alors Leyla fit la chose la plus stupide qu’elle n’avait jamais faite. Elle se mit à rire bien plus fort que nécessaire, à minauder et à battre des cils devant le pauvre Mike qui pensait enfin la voir tomber sous son charme. C’était ridicule, pour pas dire lamentable. Mais pour la jeune fille qui ne s’était jamais réellement engagée sentimentalement, il était difficile de se découvrir une certaine jalousie après un baiser aussi cruellement passionné.

Si elle semblait plus réceptive aux avances du bel homme de l’autre côté de la table, toute son attention restait focalisée à l’autre bout de la pièce, où ses yeux cherchaient inexorablement la même chevelure blonde dans la foule. Mike finit par le remarquer et il se retourna pour essayer de comprendre l’objet de son obsession. Prise de panique, Leyla attrapa sans réfléchir le poignet du beau brun qui reporta instantanément son regard sur elle, oubliant complètement l’intrus au second plan. Avec un regard mêlant timidité et charme, un de ceux que seul les femmes savent faire, elle lui caressa doucement la main et prononça quelques mots, réalisant beaucoup trop tard leur implication.

« Et si on allait boire un verre chez moi ? »

En entendant ces mots sortir de sa bouche, elle comprit à quel point Aiden avait bouleversé sa vie, quel impact il pouvait avoir sur son comportement et son attitude, comme si l’alcool qu’elle avait consommé la dernière fois n’avait pas été une piste suffisante. Mais elle n’eut pas le temps de se rétracter que son rencard avait déjà acquiescé vivement. Elle aurait dû tout arrêter là, s’excuser auprès de Mike, lui avouer qu’elle essayait seulement d’oublier cette fichue soirée, ce fichu baiser, cette fichue photo, ces fichus messages. Elle aurait dû être honnête et dire qu’elle voulait seulement que le beau blond pense qu’elle s’en sortait bien sans lui, qu’elle ne voulait pas paraître aussi désespérée qu’elle l’était vraiment. Le gentil garçon aurait probablement été compréhensif, peut-être même aurait-il accepté de continuer la soirée avec elle simplement pour lui changer les idées. Mais la fierté de Leyla l’empêcha une nouvelle fois de faire le bon choix et elle se contenta d’afficher un sourire gêné, rassemblant ses affaires. Elle venait de proposer à un homme d’entrer chez elle, chose qu’elle n’avait jamais fait auparavant. Pire, elle l’avait invité à boire un verre, ce qui sous-entendait bien plus que ce qu’elle était prête à lui donner. Alors qu’ils se dirigeaient tous les deux aussi lentement que possible vers la sortie, son coeur battant à vive allure, son esprit avait enfin complètement oublié  Aiden, cherchant désespérément une solution de pour se sortir de cette situation catastrophique.

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Aiden B. Jones
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Aiden & Leyla | Leden

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Aiden ne se reconnaissait pas. Il pouvait toujours essayer de se convaincre qu’il n’était ici que pour boire, rencontrer des femmes, finir la soirée dans leur lit, la vérité était criante et si mal dissimulée finalement. S’il avait voulu boire, tout autre bar aurait pu faire l’affaire et son répertoire était plein de femmes peu regardantes sur son état mental, l’une d’entre elles aurait sûrement fait l’affaire. Il n’était ici que pour Leyla et il avait cette désagréable impression que le monde entier le savait. Tout comme le monde entier savait à quel point il pouvait être encore fou d’elle et ironiquement cette idée le rendait encore plus fou. Ce n’était pas lui. Aiden Jones n’avait plus réellement pensé à Leyla depuis tant d’années, l’homme amoureux qu’il avait été un jour était censé être mort et enterré depuis longtemps. Il ne fallait pas être un génie pour deviner que ce n’était pas le cas, il s’en rendait compte mieux que personne. Peut-être que la seule personne à ne pas le voir n’était autre que la principale concernée et c’était parfait comme ça, Aiden s’était brisé le cœur pour la protéger de lui-même et s’il savait à quel point ça avait pu être cruel il restait persuadé d’avoir bien fait. La douleur qu’il avait pu voir dans son regard avait failli le faire douter mais au bout du compte Leyla était seule, sans lui et visiblement partie pour une nouvelle relation. Et c’était bien ça le problème au fond, si la décision était la bonne, si lui faire du mal était nécessaire, qu’est-ce qu’Aiden foutait là ?

C’était bien ce qui posait le plus d’interrogations au métamorphe, sa jalousie l’avait amené dans ce bar à observer Leyla dans cette magnifique robe noire qui évidemment lui allait si bien. Et l’homme qu’elle était venue voir, ce certain Mike, Mikey, Miles ? Bref ce garçon était venu l’accueillir et Aiden ne pouvait pas le voir, dos à lui. En tous les cas ce dos semblait appartenir à quelqu’un de bien habillé, propre sur lui, peut-être riche, brun, grand…Quelqu’un de totalement opposé à Aiden. Cette pensée le fit serrer les dents un peu et sans s’en rendre vraiment compte, le furet était en train de fixer la jeune femme qui croisa finalement son regard. Il y avait tant à dire dans cet échange de regards, tant de douleur partagée, tant de sentiments qu’ils n’arrivaient pas à s’avouer. En voyant le regard de la métamorphe Aiden sentit les regrets pointer le bout de leur nez, eux qui étaient toujours présents mais se dissimulaient derrière une barrière de réflexion, de cette certitude d’avoir fait ce qu’il fallait. Combien aurait-il donné pour être avec elle, sans conséquences, profiter de sa présence, de son parfum, de sa douceur, retrouver cette sensation familière de l’avoir près de lui ? Beaucoup. Mais la vie n’était pas aussi simple. Aiden n’était pas un héros. Il n’avait pas été là pour la protéger quand elle avait eu besoin de lui, préférant se concentrer sur sa douleur à lui et son égoïsme ne s’était pas arrangé avec le temps. Il se savait égoïste, colérique, solitaire, pas le genre d’homme qu’il fallait à Leyla. Et elle n’avait pas son mot à dire, elle vivait sans lui depuis tant d’années et était devenue une femme forte qui n’avait pas eu besoin de lui. Du reste son retour dans sa vie n’était qu’un concentré de souffrance.

C’était tout cela qui passait dans leurs regards respectifs, une douleur incroyable, une distance qu’Aiden leur avait imposé. Son égoïsme avait encore frappé pour la décision sûrement la plus douloureuse de sa vie. Que faisait-il encore là alors que Leyla riait à gorge déployée aux blagues sûrement hilarantes de son partenaire de soirée ? Il n’était pas à sa place ici, avait choisi de ne plus avoir sa place dans la vie de la métamorphe, il fallait assumer ce choix. Pourtant ce regard, ces battements de cils, ce rire…Tout ça lui semblait trop gros. Trop intense, trop forcé. Était-ce sa jalousie qui parlait ou ces années qu’ils avaient en commun ? Peut-être un peu des deux. Peut-être que son égo bien trop imposant voulait croire qu’elle ne passait pas une si bonne soirée et pensait à lui autant que lui pensait à elle. Franchement à bien y réfléchir peut-être essayait-elle simplement de le rendre jaloux ? De lui montrer ce qu’il perdait ? Une autre voix, plus réaliste, lui soufflait que la jeune femme passait sûrement simplement une excellente soirée avec un homme qui n’était pas lui. Un homme qui ne lui criait pas dessus, ne lui faisait pas de mal, la faisait sourire. C’était une petite voix bien cruelle mais terriblement réaliste, il avait choisi de la laisser partir et il s’en mordait les doigts. De toute façon lui n’aurait pas su la faire rire, l’humour n’était pas sa plus grande qualité. Bon sang voilà qu’il en était à douter de lui-même, l’impact de Leyla sur sa personne était terriblement problématique.

Et puis vint le moment où la jolie jeune brune posa la main sur le bras de l’homme en face d’elle, battant des cils, souriant en coin d’une expression qu’Aiden connaissait chez d’autres personnes. Pas chez elle. C’était un sourire séducteur et c’est en la voyant attraper son sac à main que le furet comprit qu’ils partaient, tous les deux, sûrement pour aller chez elle, chez lui, dans un autre bar, peu importe. Et Aiden se sentit minable. Il avait fallu un rendez-vous à ce Mike pour lui redonner le sourire tandis que lui ne serait pour toujours qu’une source de douleur. Peut-être devrait-il envisager de déménager ? Il en était à ce stade de la réflexion, descendant son verre d’une traite quand l’homme qui accompagnait Leyla se tourna enfin vers lui, sans vraiment de raison mais suffisamment pour qu’Aiden puisse accorder un regard à son visage. Il en manqua de s’étouffer, c’était CE Mike que Leyla côtoyait ? Son sang ne fit qu’un tour, remettant en cause toutes ses pensées du soir. Mike ou Michael était un collègue de travail de Caleb. Un chasseur de métamorphe. Bon sang Leyla avait beau être charmante, cet enfoiré ne devait pas être là pour son beau sourire. Il fallait qu’il réagisse avant qu’ils ne sortent du bar et en une seconde, la décision fut prise et Aiden fila par une autre porte pour contourner l’entrée et arriver devant eux. Pile au bon moment pour sourire à Leyla et faire comme s’il venait d’arriver.

« Ley mon cœur je sais que j’avais promis de ne pas t’embêter avec ça mais toutes ces odeurs de cigarettes autour…C’est vraiment pas bon pour le bébé. »

L’improvisation était bancale mais avait le mérite de susciter une réaction puisque les deux sourcils de Leyla se levèrent, éberluée. Mike, lui, n’en leva qu’un, semblant se demander qui était cet idiot et s’il n’était pas alcoolisé. Alors Aiden prit son courage à deux mains, conscient qu’il était connu des chasseurs et lui tendit la main. « Oh excusez-moi, je m’appelle Aiden, je suis le fiancé de Leyla. » Franchement il n’avait jamais été aussi poli de sa vie, il méritait une médaille de courtoisie après un acte pareil. « On devrait rentrer sweetheart, on a rendez-vous tôt demain matin pour l’échographie c’est pas raisonnable. » et avec ces mots, il glissa ses doigts dans les siens, enchainant avant qu’elle ne puisse avoir le temps de répondre, la regardant dans les yeux, espérant qu’elle comprenne où il voulait en venir. « Fais-moi confiance. On devrait rentrer. » Il fallait qu’il la tire de là. Il fallait qu’ils filent, le plus vite possible, loin, sans permettre à Mike d’avoir l’adresse de Leyla quitte à inventer un nom à ce faux bébé.

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Leyla J. Anderson
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Aiden & Leyla | Leden

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Le coeur de Leyla battait si fort dans sa poitrine qu’elle avait l’impression de frôler la crise cardiaque. Chaque fois qu’elle croisait la chevelure blonde qui hantait sa vie depuis quelques semaines, elle se sentait un peu plus ridicule et ce soir battait tous les records. Elle avait invité un pur inconnu à boire un verre chez elle. Comment avait-elle pu paniquer à ce point ? Il était le seul à pouvoir changer son comportement de cette façon, aussi radicalement, probablement malgré lui. Et ce changement la rendait folle, car s’il survenait à chaque fois qu’elle repensait à son passé, c’était bien plus difficile à gérer maintenant qu’il refaisait surfasse dans sa vie. Et il n’y avait qu’un miracle qui pourrait la sortir de cette mauvaise situation avec cet homme pourtant tout à fait respectable.

Mais alors qu’ils sortaient tous les deux du bar, ils se retrouvèrent nez à nez avec un visage beaucoup trop familier. Aiden Blake Jones. Il était là, face à eux, à elle, suffisamment proche pour qu’elle sente son odeur si déstabilisante. Comment était-ce possible ? Il était à l’autre bout du bar à peine deux minutes auparavant ! Leyla tourna furtivement la tête pour regarder dans l’entrebâillement de la porte qui se refermait derrière eux, vers la place où elle l’avait vu plus tôt, mais de toute évidence, il n’y était pas. L’avait-elle imaginé ? L’échange de regards entre eux lui avait paru si réel, mais à bien y réfléchir, peut-être qu’elle l’avait rêvé. Peut-être qu’il n’avait jamais été là-bas à l’observer, peut-être était-ce qu’une illusion créée par un désir inavoué de le revoir, encore et encore. Elle se sentit incroyablement pitoyable, honteuse de ne plus maîtriser la réalité. Elle était bien plus perturbée qu’elle avait imaginé. Mais elle comprit vite que cette fois-ci il était bien devant eux lorsqu’elle entendit le son de sa voix, beaucoup trop calme pour être naturelle, contrastant avec chacune de leurs rencontres précédentes.

« Ley mon cœur je sais que j’avais promis de ne pas t’embêter avec ça mais toutes ces odeurs de cigarettes autour…C’est vraiment pas bon pour le bébé. »

Leyla eut le souffle coupée par la surprise. Ce surnom, qu’elle ne pensait plus jamais entendre de sa part, ces paroles invraisemblables, ce ton qu’elle ne lui connaissait pas, cette bienveillance qu’elle avait cru perdue à jamais. Incapable de répondre, elle haussa juste les sourcils, en posant doucement une main sur son ventre, ce qui venait appuyer les propos du beau blond sans qu’elle s’en rende compte. Mike était visiblement tout aussi surpris, attendant des explications qu’elle ne pouvait pas lui donner, ne comprenant pas elle-même ce qui se passait. Et comme si ça ne suffisait pas, Aiden avait frappé là où ça faisait mal. Bien qu’elle ne l’ait jamais avoué à voix haute, la métamorphe avait une peur profonde en elle : celle de ne pas pouvoir avoir d’enfant un jour. L’accident de voiture qui avait causé la fin de sa carrière de boxeuse avait été particulièrement violent et les blessures qui en résultaient étaient nombreuses. Et si les médecins n’avaient jamais abordé le sujet, elle vivait depuis dans la peur d’être stérile. C’était plutôt ironique pour une personne qui n’avait jamais pris la peine de s’investir dans une relation amoureuse, mais elle savait qu’un jour, elle voudrait des enfants. Elle voudrait leur transmettre la force d’affronter ce monde, et la bonté d’aider ceux qui n’y arrivaient pas. Et la possibilité qu’elle ne puisse pas la faisait souffrir en silence. Bien sûr, Aiden ne pouvait pas savoir tout ça. Il n’était même pas au courant pour son accident, il ne savait rien de ce qui s’était passé dans sa vie depuis leurs adolescences et visiblement il ne savait rien de ce qu’elle ressentait. Et pourtant, sa maladresse faisait naitre à nouveau la même colère qui surgissait tôt ou tard à chacune de leur rencontre. Ce n’était pas une illusion, ni même un rêve, mais plutôt un véritable cauchemar.

« Oh excusez-moi, je m’appelle Aiden, je suis le fiancé de Leyla. » Elle regarda les deux hommes se serrer la main de façon totalement surréaliste. « On devrait rentrer sweetheart, on a rendez-vous tôt demain matin pour l’échographie c’est pas raisonnable. »

Était-elle droguée ? Peut-être Mike avait-il glissé une substance dans son verre sans qu’elle s’en rende compte. À cet instant, c’était l’explication qu’elle trouvait la plus plausible, car il était tout bonnement impossible que cette scène soit réelle. Mais Aiden attrapa sa main, glissant ses doigts entre les siens et elle comprit que tout cela était bien vrai. Jamais elle n’aurait été capable d’imaginer cette sensation, ces sentiments. Tout était indescriptible. Un subtile mélange de bonheur, une sensation de chaleur et de sécurité inexplicable qui s’emparait de son corps, ainsi que du soulagement, comme si elle avait toujours rêvé de ce moment. Et pourtant, un soupçon de colère venait entacher ces émotions, la colère de savoir que d’une façon ou d’une autre, tout cela était faux. Et pour la seconde fois depuis leurs retrouvailles, Leyla sentit un frisson incontrôlable parcourir son corps. Un frisson qui annonçait une transformation imminente, exactement comme celle qui l’avait fait tomber dans les pommes, nue face à Aiden, alors qu’ils se disputaient à peine retrouvés. Mais elle ne pouvait pas se transformer en chat maintenant, devant Mike, devant tout le monde. Alors elle serra un peu plus la main du métamorphe dans la sienne, et les frissons s’estompèrent instantanément, avant même de prendre la teinte rousse de son pelage félin. D’un point de vue extérieur, il ne s’agissait là que d’un frisson classique, pouvant être attribué à la surprise de la situation.

« Fais-moi confiance. On devrait rentrer. »

Ce frisson, ce regard, cette phrase, c’était trop. Plus qu’elle ne pouvait le supporter. Leyla le savait, tout cela était faux. Ni un rêve, un cauchemar, ni même une illusion. Simplement faux. Il n’y avait pas de « on », pas d’endroit où rentrer, et certainement pas de confiance entre eux. Pas après que Aiden soit venu jusqu’à chez elle pour piétiner ses sentiments, l’humilier et la détruire. Voulait-il recommencer ce soir ? Peut-être qu’il refusait de la voir avec un autre homme, si lui-même ne réussissait pas à obtenir ce qu’il voulait d’elle. Mais elle ne se laisserait pas faire, elle refusait d’être son jouet, comme elle avait été le jouet de son père violent pendant des années. Et comme à chaque fois lorsqu’ils étaient ensemble, c’est la colère qui prit le dessus sur tous les autres sentiments.

« Non mais tu te prends pour qui Aiden ?! »

Elle avait presque hurlé, sans même s’en rendre compte. Elle lâcha la main du beau blond dans un geste tellement féroce qu’ils reculèrent légèrement tous les deux.

« À quoi tu joues bon sang ? »

Elle s’était surprise à aimer la proximité qu’il y avait eu entre eux, à apprécier ce baiser qu’elle n’avait jamais osé imaginer, à savourer la sensation de sa main dans la sienne. Mais Aiden avait été très clair : ce sentiment-là n’était pas réciproque. Il n’était pas intéressé, c’était les mots qu’il avait lui-même utilisé. Et elle l’avait accepté, du moins c’est ce qu’elle voulait lui faire croire. Car il était hors de question de s’emprisonner dans des sentiments non réciproques et de souffrir d’avantage. Alors comment osait-il venir la torturer de cette façon ? Prétendre à une relation qu’il avait refusé. Pour s’amuser ? Pour prendre sa revanche ? Plutôt mourir.

« Tu devrais pas être en train de chercher une nouvelle proie ? Une fille, une énième pauvre idiote, que tu laisseras tomber en quittant la ville sans lui dire au revoir, comme… Comme quand...»

Sa voix tremblait, déformée par les nuances de colères et de douleurs, elle n’arrivait même pas à terminer sa phrase, à se remémorer le départ du métamorphe sans finir le lycée, sans la prévenir. Aiden ouvrit la bouche pour répondre, mais Mike ne lui laissa pas l’occasion : il se plaça entre les deux anciens meilleurs amis, le regard dur tout en bombant le torse, voulant visiblement dissuader son concurrent.

« Leyla, si ton ex pose problème, je peux m’occuper de son cas ».

Une menace à peine voilée, Leyla en fut troublée. Si beaucoup de filles rêvaient peut-être de voir deux hommes se battre pour elles, ce n’était pas son cas. Premièrement car elle pouvait se défendre elle-même et elle ne supportait pas qu’on la traite comme une petite chose fragile. Deuxièmement, si les deux garçons en venaient aux poings, elle serait obligée de s’en mêler. Et malgré toute la fierté dont elle pourrait faire preuve, elle se placerait du côté du métamorphe, trahissant tous les sentiments qu’elle essayait d’enfouir au plus profond d’elle-même. Ils s’étaient d’ailleurs déjà retrouvé dans une situation similaire, lorsque la boxeuse était venue en aide au beau blond lors d’une bagarre dans ce même bar. La suite s’était très mal déroulée et elle préférait éviter de revivre ça. Alors elle se contenta de secouer la tête et d’attraper le beau brun par le bras avec une délicatesse qui contrastait avec la prise ferme qu’elle excercait.

« Non laisse. C’est du passé... » Puis elle se tourna vers Aiden, plantant son regard dans le sien « Et c’est ton choix je te rappelle.»

Mike ne leur laissa pas le temps de réagir d’avantage et passa un bras autour des épaules de Leyla pour les éloigner l’un de l’autre. Ce geste le fit frissonner, un frisson bien différent de ceux provoqués par le beau blond, du genre complètement désagréable. Malgré tout, la jeune fille se laissa faire et ils partirent, le grand brun fusillant Aiden du regard. Arrivés près d’une belle voiture, le cavalier de la boxeuse lui ouvrit la portière côté passager en parfait gentleman, attendant qu’elle monte pour les conduire chez elle. Mais après ce qui venait de se passer, Leyla n’avait plus qu’une seule envie : se transformer en chat et aller courir sur les toits de la ville, comme à son habitude. La soirée était bien entamée et les étoiles commençaient à briller dans le ciel. Elle avait besoin de s’évader. Alors elle recula légèrement, affichant une mine désolée à la fois sincère et distraite.

« Je suis désolée Mike. Tu es très charmant et j’ai vraiment passé une agréable soirée. Du moins avant… Tout ça. Mais je crois que je vais plutôt rentrer seule »

Mike était l’homme parfait d’un certain point de vue. Il comprendrait bien qu’elle n’avait plus la tête à passer un moment intime après ce qu’il s’était passé avec son « ex ». Il proposerait probablement de la raccompagner malgré tout, prétextant que ce n’est pas sûr pour une jeune fille seule de rentrer aussi tard. Et elle déclinerait poliment, avec cette désagréable sensation de sembler faible à nouveau. Mais au lieu de la réaction bienveillante qu’elle attendait, le visage du grand brun changea brusquement pour afficher une expression victorieuse emplit de dégoût, et il lui attrapa le poignet avec une force qu’elle ne soupçonnait pas.

« Même pas en rêve, sale petite métamorphe »


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Aiden B. Jones
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Aiden & Leyla | Leden

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Il avait essayé. Il avait VRAIMENT essayé, son ton mielleux ne pouvait pas être plus mielleux, son regard insistant ne pouvait pas être plus clair. Comment avaient-ils pu passer de se connaitre sur le bout des doigts à ces deux inconnus ? Oh wait. Oui, ça lui revenait. Sa main dans la sienne, ses doigts glissés aux siens le perturbaient plus qu’il ne voulait l’avouer et pourtant il se devait d’être impassible, montrer un quelconque trouble aurait prouvé que la situation n’était pas habituelle. Et pourtant elle se devait de l’être, le risque que cet homme ne soit là que pour la nature de métamorphe de Leyla était trop important. Mais malheureusement, son plan qui n’était pas si mauvais tourna court quand la jeune femme le repoussa, sûrement aussi violemment que lui l’avait fait les dernières fois. Son mouvement de rejet le désarçonna plus qu’il ne l’avait prévu et il l’observa alors qu’elle le criait dessus, une nouvelle fois. Il l’avait trop fait. C’était si prévisible, il avait voulu croire que ça fonctionnerait.

« Tu devrais pas être en train de chercher une nouvelle proie ? Une fille, une énième pauvre idiote, que tu laisseras tomber en quittant la ville sans lui dire au revoir, comme… Comme quand...»

De la même façon qu’il l’avait fait à sa sortie du lycée. Ils n’en avaient jamais parlé et Aiden au fil des années avait fini par se dire qu’elle s’en fichait, de la même façon que le reste du monde. Il avait quitté la ville, le lycée, ne s’était pas retourné, apeuré de ce qu’il y avait vécu. Il avala sa salive un grand coup en l’entendant ne pas pouvoir finir sa phrase, il y avait tant de non-dits entre eux, tant de choses qui n’avaient jamais cicatrisé. Mais qu’avait-il pu y faire à l’époque ? Il ne regrettait pas, avait fui, peut-être aurait-il dû le lui dire mais n’était-ce pas elle qui l’avait quitté, des années auparavant ? S’il avait compris, depuis, les raisons de ce rejet, son incompréhension de l’époque, sa colère, son départ, il ne regrettait rien, n’aurait pas pu faire mieux. Ou peut-être que si, il ne savait plus, à force. Il voulait lui répondre, arrêter là son hésitation et reprendre la comédie pour la sortir de là mais il n’en eut pas le temps, il avait à peine ouvert la bouche que le gorille qui lui servait de date s’interposa.

« Leyla, si ton ex pose problème, je peux m’occuper de son cas ».

De quoi se mêlait-il cet idiot ? Il y avait une certaine satisfaction à être appelé « l’ex » de Leyla, il ne l’avouerait jamais, leur relation n’en étant jamais allé jusque-là. Il écouta la jeune femme calmer son date du soir, lui dire que ce n’était que du passé (ce dont il doutait très sérieusement mais il n’allait pas lui donner une nouvelle raison de crier) et c’est au moment où Leyla planta son regard dans le sien pour lui rappeler, même s’il en était conscient, que c’était son choix, qu’un frisson lui parcourut l’échine. Il le savait mieux que personne, s’en mordait les doigts mais ce soir cela n’avait rien à voir avec lui, avec eux, avec leur histoire. C’était elle, sa survie, et le mouvement de l’homme avec elle lui fit lever un sourcil encore plus haut, s’arrêtant très peu finalement sur la cassure entre eux deux. Ce n’était pas important, ils avaient le temps de se crier dessus plus tard. Et comme dans un cauchemar, Aiden les vit se diriger vers une voiture, tous les deux. Bon sang. Il s’agita, cherchant une excuse, une parade, quelque chose pour les ralentir, réfléchissant une seconde à balancer un verre plein sur le dos du rendez-vous de Leyla. Pitoyable mais sûrement efficace.

« Même pas en rêve, sale petite métamorphe »

Son sang ne fit qu’un tour. Personne d’autre n’avait entendu les mots utilisés, précisément, ne s’en inquiétant pas mais Aiden ne s’était pas trompé. Cet abruti de chasseur n’était effectivement là que pour Leyla et pas pour ses beaux yeux. Et il ne perdit pas une seconde alors que l’autre avait attrapé le poignet de la jeune femme pour débarquer, sa voix, il l’espérait, le distrayant suffisamment pour lui laisser le temps de partir.

« HEY ! » qu’est-ce qu’il pouvait regretter, parfois, de ne pas toujours être accompagné de son voisin, sa voix portait bien plus.

« Tu ne veux pas t’en prendre à quelqu’un de ta taille ? »

Faux. Archi faux. Aiden ne faisait pas la moitié de la carrure du chasseur, était bien plus petit et s’il se battait contre des idiots alcoolisés à la sortie des bars, sa technique de combat faisait peine à voir. Il n’avait aucune arme et attrapa une bouteille, voulant la casser contre une table mais se rendant vite compte, contrairement aux films, que le goulot ne lui resta pas dans la main et explosa comme le reste. Très bien. S’il s’en sortait sur ses deux jambes de celle-là, ce serait un miracle.

« Dégage. Ca m’intéresse pas. »

Dieu que ça n’intéressait pas Aiden non plus et que son instinct de furet préférait s’enterrer bien profond, fuir, loin, et ne pas se retourner. Il inspira un grand coup, il ne pouvait pas faire ça alors que la main de l’autre idiot était encore accrochée au poignet de Leyla. Alors il ramassa un bout de verre au sol, très certainement inutile et s’approcha, le menaçant tant bien que mal. Ce n’était pas son moment le plus glorieux.

« Lâche là. Tu veux un métamorphe ? Viens voir par ici je vais t’en donner s’il n’y a que ça pour te faire plaisir. »

Et il jeta un regard à Leyla. Le regard du « c’est quand tu veux pour dégager ton poignet et FUIR ». Alors quand d’un regard commun la jeune femme tenta de se dégager, Aiden se mit à l’action, lâchant un coup de pied en plein estomac de l’autre idiot pendant que son attention était sur Leyla. Et enfin, il n’était pas trop tôt, elle s’en dégagea, reculant de quelques pas.

« Casse-toi Leyla. »

Bon sang qu’il n’était pas un héros. Son instinct de survie lui hurlait que c’était une très mauvaise idée, qu’aucun des alcooliques à la terrasse d’à côté ne viendrait l’aider, plutôt intéressés de voir l’issue du combat. Et le coup d’Aiden, un nouveau, voulut s’écraser sur le visage de Mike qui esquiva sans nul effort et lança son propre poing dans la cage thoracique du métamorphe, lui coupant la respiration. L’issue allait être funeste.

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And I never dreamed that I'd lose somebody like you
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Leyla J. Anderson
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Se tenir la main. Donner des surnoms affectueux. Déposer un baiser sur la joue. Passer la nuit dans des bras réconfortants. Leyla avait connu tout ça. Des hommes avaient partagé sa vie, peu, jamais trop intimement, mais elle avait eu des relations. Néanmoins, elle n’avait jamais réussi à apprécier pleinement tous ces moments partagés, à éprouver cet amour pour lequel la plupart des gens était prêt à tout et parfois à n’importe quoi. Et pourtant, l’espace d’un instant, l’idée de pouvoir faire toutes ces choses ne lui avait pas paru si désagréable que d’ordinaire. Aiden. Il n’y avait que lui qui puisse faire naître ce genre de désir chez la métamorphe. Et pourtant c’était bien de sa faute si elle avait essayé d’envisager de pouvoir apprécier une relation avec un autre homme. C’était de sa faute si elle s’était jetée sans le savoir dans les bras d’un chasseur en acceptant ce rencard. Mais elle l’avait compris bien trop tard, alors qu’il la tenait fermement par le poignet dans la rue, sans que personne ne réagisse. Personne ou presque. Quelqu’un les apostropha et la seconde suivante, la petite tête blonde familière se trouvait à leur niveau.

« Tu ne veux pas t’en prendre à quelqu’un de ta taille ? »

Pourquoi ? Pourquoi diable Aiden était-il venu s’interposer ? Il ne voulait pas de Leyla, il avait été très clair là dessus. Et s’il refusait peut-être de la voir avec un autre, elle ne pouvait pas croire qu’il serait prêt à mettre sa vie en danger pour un simple désir de possession. Et pourtant il se tenait là, à ses côtés, prêt à en découdre avec un homme bien plus grand que lui à en croire sa veine tentative de casser une bouteille pour s’en faire une arme. Mais le verre explosa et se répandit sur le sol, n’offrant rien de plus que la preuve qu’il n’était pas de taille. À ce moment précis, la métamorphe ne réalisait même pas qu’elle était à la merci d’un chasseur et elle ne se demandait pas non plus comment il pouvait connaître sa véritable nature. Toutes ses questions concernaient uniquement son ancien meilleur ami, allant jusqu’à oublier la douleur qui se propageait dans son poignet.

« Lâche là. Tu veux un métamorphe ? Viens voir par ici je vais t’en donner s’il n’y a que ça pour te faire plaisir. »

À ces mots, le cerveau de Leyla sortit enfin de ses questionnements futiles, réalisant la gravité de la situation et le danger imminent. Un chasseur, deux métamorphes. S’ils étaient en supériorité numérique, ils ne pouvaient pas se transformer en pleine rue pour prendre la fuite alors que des fêtards étaient encore attablés en terrasse. Il fallait d’une façon ou d’une autre mener un combat qui semblait perdu d’avance face à la véritable machine à tuer qui retenait encore son bras. Elle croisa le regard du beau blond et comprit instinctivement ce qu’il attendait d’elle : qu’elle se libère. L’espace d’une seconde, ils avaient réussi à se comprendre et communiquer sans un mot, comme dans le passé et si elle n’avait pas le temps de s’en réjouir, ce serait un détail qu’elle n’oublierait pas. Ainsi donc Aiden porta un coup de pied en plein dans l’estomac du chasseur, un coup qui manquait de technique mais qui avait eu l’effet escompté puisqu’elle réussit à se défaire de son emprise, reculant de quelques pas.

Aiden lui ordonna de partir, semblant vouloir assumer seul sa défense. Et très honnêtement, Leyla hésita à prendre la fuite sur le champ. Non pas qu’elle était du genre lâche, bien au contraire. Mais la dernière fois qu’elle avait apporté son aide au beau blond contre sa volonté, la soirée s’était mal terminée, en partie tout du moins. De plus, c’était de sa faute. Sans lui, sans sa décadence sexuelle, elle n’aurait jamais accepté de rencontrer un pur inconnu et elle n’en serait pas là. Et surtout, surtout : lui l’avait abandonné face à un chasseur. Le jour même de leurs retrouvailles, alors qu’elle était blessée et encore épuisée, Aiden l’avait mise à la porte, hurlant clairement qu’il se foutait qu’elle se fasse attraper par le chasseur qui l’avait poursuivie toute la nuit. Alors pourquoi ne le laisserait-elle pas ici face à Mike ? Parce qu’il venait tout juste d’essayer de lui sauver la vie ? Certes. Un point partout, elle ne lui devait plus rien. Elle devrait partir sans même se retourner.

Puis le chasseur évita un coup dans la figure pour le rendre instantanément dans l’estomac du métamorphe, avec une force bien plus grande. Fatalement, Aiden se plia en deux sous la douleur, ne pouvant plus respirer. Mike arma un nouveau coup en direction de sa nuque, prêt à l’achever et le mettre hors combat pour un bon moment. Mais Leyla fut plus rapide et sans s’en rendre compte, elle tira d’un coup sec le jeune homme en arrière, le faisant tomber au sol sans ménagement tandis que le coup s’abattait dans le vide. Elle aurait voulu lui assener en suivant un coup de pied suffisamment puissant pour le faire reculer de sorte à prendre la fuite, mais sa robe moulante ne lui laissait pas cette possibilité. À la place, elle opta pour une technique bien moins classe mais terriblement efficace : le coup de genou dans les parties génitales. Avec ce qu’elle venait de lui mettre, il aurait probablement du mal à assurer une descendance de chasseurs et ce n’était pas plus mal. Ce fut alors au tour de Mike d’être plié en deux, les mains croisées sur son entrejambe, grimaçant de douleur. À la terrasse voisine, les hommes sifflaient, soit pour applaudir le retournement de situation, soit pour désapprouver le coup bas. La métamorphe aurait bien aimé leur faire remarquer qu’ils pouvaient venir prêter main forte au lieu d’admirer le spectacle mais elle préféra profiter de la confusion du chasseur pour détaler.

Leyla attrapa Aiden qui reprenait doucement son souffle et l’entraîna au loin en courant. Il peinait toujours à respirer et elle tenait son bras fermement contre elle pour s’assurer qu’il continue la course, jetant parfois un coup d’oeil en arrière pour vérifier qu’ils n’étaient pas rattrapés par leur poursuivant. Après s’être redressé difficilement, elle vit Mike monter dans sa voiture et la démarrer à toute vitesse pour faire demi-tour et filer dans leur direction. Alors elle tourna au coin d’une rue, puis d’une autre et encore une autre, espérant semer le chasseur, emportant toujours le métamorphe avec elle. Au bout d’un moment, elle ne voyait plus la voiture à leur trousse, mais elle avait tellement tourné qu’elle avait fini par se perdre dans les rues. Elle s’arrêta alors dans une ruelle vide et peu éclairée, lâchant enfin le bras de son compagnon, elle-même essoufflée par cette course où sa robe moulante et ses talons haut l’avaient grandement gêné. Elle voulut lui demander comment il allait, s’inquiétant de savoir s’il n’avait pas une côte cassée ou quelque chose du genre. Mais sans le vouloir, sa réaction fut bien différente.

« Non mais ça va pas de jouer au héro comme ça ?! T’es devenu suicidaire ?! »

Si elle ne supportait effectivement pas du tout qu’on prenne sa défense en tant normal, sous-entendant qu’elle était trop faible pour y arriver seule, la vérité n’était pas aussi simple. Leyla était en réalité bien plus en colère par le fait qu’il ait mis sa vie en danger à cause d’elle /ou pour elle/ alors qu’il aurait pu tourner les talons et rester en dehors de cette histoire. Dans d’autres circonstances, elle aurait probablement pu être touché par ce geste, bien qu’elle ne le comprenait toujours pas. Mais en l’occurrence, ça la renvoyait au fait qu’elle-même ne l’avait pas aidé lorsqu’il en avait eu besoin dans leur adolescence, alors qu’il subissait les brimades de leurs camarades. Elle lui avait tourné le dos, contrairement à lui ce soir. Et elle ne le supportait pas. Finalement, la petite brune était bien plus en colère contre elle-même que contre lui, mais elle ne pouvait pas l’avouer. Par fierté peut-être, par honte plus probablement.

Aiden ouvrit la bouche, probablement pour lancer une réplique cinglante comme ils ne cessaient de le faire à chacune de leur rencontre. Mais au même moment, Leyla entendit le bruit d’un moteur non loin. Aussitôt, elle se jeta contre lui avec un « Chuuut » pour le plaquer au mur de la ruelle, essayant de fondre leurs corps dans la pénombre environnante. Une voiture passa dans la rue adjacente, éclairant furtivement les deux jeunes ressemblant peut-être à des voyous tentant de cacher des affaires malhonnêtes. Au volant du véhicule : un vieux couple d’une soixantaine d’année, probablement sur le chemin du retour d’un bon restaurant. Rien à voir avec le chasseur qui les poursuivait.

La métamorphe lâcha un léger soupir de soulagement en voyant qu’ils étaient hors de danger pour le moment. Puis Leyla tourna son regard vers Aiden et réalisa à quel point ils étaient à nouveau proche tous les deux. Elle s’était jetée sur lui pour les mettre hors de vue des passagers de la voiture, sans penser qu’elle perdait tous ses moyens à ses côtés. Si son corps était face au mur, contrairement au beau blond qui y était de dos, elle se retrouvait collée à lui, la main sur son torse, son visage à quelques centimètres du sien à peine. Instantanément, elle fut une fois de plus troublée de cette proximité et son visage s’empourpra. À cette distance, elle pouvait presque voir les détails dans les iris bleus du métamorphe, sentir sa respiration encore saccadée par la course, humer son parfum à la fois si familier et pourtant si différent. Elle recula rapidement mais maladroitement, complètement décontenancée.

« Je suis assez grande pour me défendre toute seule Aiden. Rentre chez toi. »

Elle tournait la tête, fuyant son regard et sa voix était beaucoup moins ferme que d’ordinaire, marquant son trouble. Mais elle n’en oubliait pas pour autant le danger qui rodait et si elle semblait rembarrer une nouvelle fois Aiden, elle souhaitait en réalité l’éloigner pour assurer sa sécurité. La plupart des chasseurs étaient réputés pour ne pas briller d’intelligence et si Mike semblait légèrement au dessus du lot, il n’avait peut-être pas encore réalisé qu’Aiden était lui aussi un métamorphe, avec un peu de chance. La boxeuse restait sa proie principale, il en avait après elle et s’il rentrait discrètement chez lui maintenant, il avait encore une chance de s’en sortir en un seul morceau. Quant à Leyla… Elle finirait bien par trouver un moyen de s’en sortir. Camper en tant que chat dans la forêt pendant quelques jours le temps de se faire oublier par exemple ?

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Franchement, Aiden ne savait pas dans quel film d'action il se trouvait. Son bout de verre ridicule, ses qualités médiocres en termes de combat, la tête de moins qu'il faisait par rapport à Mike, rien n'allait. Et l'espace d'un instant il se sentit revenir en arrière brusquement, dans une période de sa vie où il n'avais pas su se défendre pour lui-même alors il n'aurait défendu personne d'autre. Cette sensation lui donna encore plus envie de s'enfuir, loin mais il y avait également cette autre petite voix, celle qui avait passé des années à l'armée, des matins à faire du jogging, des séances à la salle de sport à tenter de se construire un semblant de physique. Il n'était plus le petit Aiden grassouillet qu'il avait été toute son adolescence, il n'allait pas fuir face à une brute. Et il y avait Leyla qu'il ne pouvait décemment pas laisser comme ça, de toute façon, le choix n'en était pas vraiment un. Seulement voilà, à peine deux secondes après le début de l'affrontement, le métamorphe était déjà plié en deux de douleur avec cette impression funeste de ne pas franchement pouvoir s'en sortir. Quelle connerie cette petite voix courageuse, dans quel état allait-il finir ?

Heureusement pour lui (mais pas franchement pour son égo) Leyla ne s'était pas enfuis en courant et d'un coup de genou bien placé leur offrit une ouverture pour fuir puisque, il fallait se rendre à l'évidence, fuir était une bonne idée. Elle avait attrapé son bras et avait engagé une course que le métamorphe n'avait pas réussi à suivre tout de suite, reprenant son souffle tant bien que mal. Lui qui connaissait plutôt bien Bray (travailler pour Xyler Cosgrave avait ses avantages) ne reprit correctement ses esprits que quelques rues plus loin. Aussi, quand Leyla se stoppa finalement, il mit quelques secondes à regarder autour de lui pour se repérer correctement, dans ce genre de courses poursuites il était préférable de savoir où ils allaient. Dans un sens, Mike, qui n'était pas franchement un nouveau né chez les chasseurs connaissait lui aussi parfaitement l'endroit. Nul doute que leur tentative pour le semer allait être vaine.

« Non mais ça va pas de jouer au héro comme ça ?! T’es devenu suicidaire ?! »

Hein que quoi ? La voix de Leyla venait de s'élever entre leurs respiration haletantes pour visiblement lui crier dessus, pour changer. Mais cette fois-ci le métamorphe leva un sourcil, est-ce qu'elle aurait préféré qu'il la laisse se faire enlever et sûrement mal finir cette soirée voir ne pas la finir du tout ? Il l'observa un instant, essayant de lire entre les lignes de sa colère mais rien ne venait. Il faut dire que l'espace d'un instant, dans cette foutue rue, il s'était lui-même demandé s'il était devenu suicidaire. Etait-ce l'adrénaline qui l'avait poussé à se jeter ainsi dans la gueule du chasseur ou simplement l'idée que Leyla soit en danger ? S'il savait la vérité en son fort intérieur, jamais ne l'avouerait-il. Aussi concentra-t-il sa réflexion sur l'adrénaline qui faisait encore battre son coeur de rongeur. La bagarre, la douleur et maintenant les cris de Leyla, c'était beaucoup et puis qu'est-ce qui lui prenait ? Alors certes, en temps normal elle avait mille raisons de lui en vouloir mais ce soir un merci aurait été le bienvenu. C'est ce qu'il allait lui dire, ouvrant la bouche pour prononcer les mots "Et un merci ça t'écorcherait la gueule ?" dans sa plus grande élégance mais la jeune métamorphe se jeta littéralement sur lui, projetant son dos contre le mur en pierres derrière eux. Aïe.

Il comprit, assez rapidement tout de même, le bruit de moteur qui s'approchait d'eux et évidemment le lien avec Mike qui était en chasse, en voiture, sûrement pas si loin. Une nouvelle fois son coeur accéléra furieusement, était-ce l'adrénaline, le danger si proche, la peur de mourir ou tout simplement la proximité de leurs deux corps qui était telle qu'Aiden pouvait sentir le coeur de la jeune femme battre contre son torse. Elle était beaucoup trop proche à son goût et encore une fois, s'il n'était pas étranger à la proximité de deux corps, ce corps là était bien particulier. C'était Leyla et Aiden n'était pas idiot. Il avait arrêté de se mentir en prétextant qu'il ne ressentait rien pour la jeune métamorphe, évidemment que ses sentiments étaient toujours là, toujours aussi présents, toujours aussi gênants. La colère, si elle restait concernant les années qu'ils avaient perdu avait laissé la place à une affection qui n'avait pas changé. Un court instant il repensa aux mots de son cousin, quelques mois plus tôt, à l'enterrement de Sarah. Comme quoi il était étrange qu'il ne soit pas accompagné de Leyla, lui qui ne la quittait pas. Si de l'eau avait coulé sous les ponts de leurs vies, cet attachement qu'il avait toujours su comme étant plus que de l'amitié était toujours là. Et une attirance incroyable, au passage, était-elle obligée de se coller ainsi à lui ?

« Je suis assez grande pour me défendre toute seule Aiden. Rentre chez toi. »

Ce fut au moment où la jeune brunette se recula qu'Aiden se rendit compte qu'il avait arrêté de respirer et il reprit enfin sa respiration, l'observant. La poussée de colère qu'il avait ressenti juste avant, provoquée par ses cris était redescendu aussi sec, c'était incroyable l'impact qu'elle pouvait avoir sur lui.

« C'est toi et moi Leyla. C'est toujours toi et moi. » prononça-t-il finalement, le regard plongé dans celui de la métamorphe qui s'était tournée vers lui suite à ces mots. Depuis combien d'année ne l'avait-il pas prononcé, cette petite promesse qu'ils se faisaient l'un à l'autre sans vraiment en comprendre les implications ? C'était leur mot d'ordre à eux, leur motivation. Il se souvenait de Leyla qui l'avait prononcé quand il avait peur de plonger d'une petite falaise jusque dans l'eau en vacances. Ou quand il n'osait pas demander quelque chose à ses parents. En bref, c'était une petite phrase qui leur donnait du courage, montrant, à l'époque, qu'ils étaient là l'un pour l'autre. Cette fois-ci Aiden en comprenait les implications. Et à son regard, Leyla aussi. La pauvre petite devait sûrement essayer de faire la part des choses entre cette promesse qui lui renouvelait et ce qu'il avait dit, quelques jours auparavant. Devait-il lui dire la vérité ? Revenir sur ses paroles ?

« AAH ! »

Il n'en eut pas le temps. Sa jambe s'écroula sous lui, ne lui laissant pas vraiment le temps de réfléchir à sa nouvelle action. Par réflexe, le métamorphe posa une main sur sa jambe, sentant un liquide chaud s'écouler...Du sang. Une balle, certainement. Bon sang il ne l'avait pas vu venir celle là.

« Ca te dérange si on remet cette conversation à un peu plus tard ? » grogna-t-il dans un gémissement de douleur, commençant à partir dans l'autre direction, pas vraiment sûr d'où Mike peut se trouver, attrapant la main de Leyla. Ils auraient bien le temps pour se disputer plus tard.

Et c'est finalement en titubant pas mal et en passant par des chemins que Mike ne peut emprunter en voiture qu'Aiden parvint à guider Leyla dans les rues sombres de Dragon Alley. Son territoire, en quelques sortes, lui qui, pour Xyler, a cherché tous les meilleurs endroits pour effectuer ses transactions le plus discrètement possible (pour ne parler que de ça). Et c'est dans un immeuble désafecté que le métamorphe la guide autant qu'il le peut, s'écroulant finalement derrière un mur, blanc comme jamais il ne l'a été.

« C'est pas pour me plaindre mais je pense qu'il est possible que je...décède prochainement. »


◊ ◊ ◊



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Leyla J. Anderson
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Aiden & Leyla | Leden

◊ ◊ ◊




Leyla avait l’impression de devenir folle, comme à chaque fois qu’elle se trouvait en présence d’Aiden. La culpabilité venait la ronger dès qu’elle posait le regard sur sa petite tête blonde et puisqu’elle était incapable de l’avouer, par peur qu’il avoue sa rancœur également, c’était donc la colère qui prenait le dessus, produisant un résultat assez explosif. Fatalement, elle finissait par lui crier dessus, être plus que désagréable, comme si lui donner toutes les raisons du monde de la détester était plus facile que d’affronter la vérité. Quelle vérité ? Sa lâcheté. Son amour. Car oui, c’était bien ces deux sentiments qui la submergeaient à peine elle pensait à son meilleur ami d’enfance. De même, elle ne savait jamais si elle voulait être près de lui ou non. Bien évidemment, toutes les derrières rencontres avaient été mouvementées et avaient mal fini. Le réveil à ses côtés avait été le moment le plus magique de sa vie et certainement aussi le pire dans les minutes qui avaient suivi. Ainsi tous ces sentiments contradictoires lui donnaient envie de s’enfuir à chaque fois qu’ils se retrouvaient tous les deux. Et pourtant, un espoir sourd de le revoir apparaissait dès qu’il était hors de vue. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui, de se sentir rassurée par sa simple présence et de rêver qu’il ressente la même chose. Finalement elle était peut-être déjà complètement folle. Folle de lui. Mais pour le moment, cachés dans cette ruelle, elle devait mettre tous ces sentiments de côté, voulant assurer sa protection. Et le plus simple face au danger que représentait un chasseur comme Mike, c’était d’éloigner le métamorphe.

« C'est toi et moi Leyla. C'est toujours toi et moi. »

Ces quelques mots, prononcés les yeux dans les yeux, plongèrent instantanément Leyla dans le passé, à une époque bien plus insouciante où leurs problèmes étaient encore dérisoires. Cette petite phrase, cette promesse quelques années auparavant leur donnait force et courage, comme si ensemble ils devenaient invincibles. Ils étaient persuadés que tous les deux, ils pourraient affronter le monde entier, leurs peurs, leurs doutes, leurs peines, leurs difficultés. Cette promesse d’être toujours là l’un pour l’autre, qu’ils pourraient toujours compter sur l’autre, quoi qu’il arrive. Comme lors du marathon de l’école où le petit Aiden rondouillard n’arrivait plus à avancer, complètement essoufflé. C’était les mots que la petite brune avait prononcé en faisait demi-tour pour le rejoindre et terminer la course à ses côtés. Les mêmes mots que le garçon lui avait soufflés au creux de son oreille lorsqu’elle était morte de peur à l’idée de se faire opérer de l’appendicite, ayant même réussi à convaincre les adultes de rester dormir avec elle à l’hôpital. Et aujourd’hui à nouveau, il lui faisait cette promesse, celle de ne pas l’abandonner malgré le danger qu’il connaissait pertinemment. Leyla en eut les larmes aux yeux, hésitant à le traiter de menteur en faisant référence aux nombreuses femmes qui avaient partagé avec lui bien plus que ce qu’elle pourrait oser imaginer. Mais elle avait également envie de le serrer contre lui, de le remercier, de fondre en larmes, de s’excuser, de l’embrasser.

Mais elle n’eut pas le loisir de choisir sa réaction, Aiden poussant un cri épouvantable avant qu’elle ne puisse réagir. C’est en le voyant se tenir la jambe qui saignait abondamment qu’elle comprit qu’on lui avait tiré dessus. Et malgré le quartier, qui était certainement le pire de la ville, il ne pouvait bien sûr s’agir de personne d’autre que Mike. Comment ? Elle n’avait rien vu, rien entendu. Un silencieux. Son rencart était un chasseur et cela probablement depuis des années, le silencieux était de toute évidence un élément indispensable de son attirail. Elle se précipita vers le beau blond, passant un bras autour de sa taille pour l’aider à avancer, ce qui n’était pas chose aisée puisqu’elle-même boitait, son genou ayant du mal à se remettre de leur première course, surtout avec ces talons hauts. Si la blessure par balle l’inquiétait, elle était bien contente de ne pas aborder le sujet tout de suite, lui laissant un peu de temps pour faire la part des choses dans son esprit. Mais maintenant elle n’avait plus le choix, son compagnon était impliqué et elle ne pouvait pas le laisser de côté. Alors Leyla se laissa guider par le métamorphe qui semblait se repérer avec aisance dans les rues de la ville. Elle avait beau la parcourir dans tous les sens régulièrement sous forme de chat, elle restait généralement sur les toits et si elle savait se repérer en vue aérienne, elle était totalement désorientée au sol, d’autant plus qu’elle préférait habituellement éviter Dragon Alley qui n’était pas un endroit sûr, même pour un animal.

Aiden finit par les conduire jusqu’à une espèce de bâtiment désaffecté dont les fenêtres étaient brisées, les murs décrépits et humides, le tout menaçant presque de s’effondrer. Pendant un instant, la petite brune se demanda comment il pouvait connaître un endroit aussi délabré, espérant secrètement qu’il n’en faisait pas un lieu de rencontre avec ses conquêtes, les droguées étant plutôt le genre de fréquentation qui venait ici. Mais pour le moment, l’immeuble en ruine leur offrait une certaine protection non négligeable contre Mike et surtout plus de temps pour s’occuper de la blessure à la jambe du jeune homme qui s’effondra contre un mur, le teint livide.

« C'est pas pour me plaindre mais je pense qu'il est possible que je...décède prochainement. »

Leyla tomba à genoux à ses côtés, salissant au passage sa jolie robe noire qui contrastait avec l’ambiance moisie qui régnait autour d’eux. Non. Non il ne pouvait pas mourir. Pas lui. Pas maintenant. Pas après avoir réitéré cette promesse de leur enfance. Elle n’en avait pas la force, celle de subir une nouvelle perte d’un être cher. Une mort qui serait à nouveau de sa faute, tout comme la mort de sa mère qui avait succombé aux coups de son père dont la colère avait pour racine ses propres pouvoirs. Pouvoirs qui avaient attiré Mike, Mike qui avait tiré dans la jambe de la seule personne vivante qui comptait encore pour la jeune fille. Elle attirait toujours des problèmes à ceux qu’elle aimait le plus, c’était d’une évidence morbide. La culpabilité refit surface et la submergea, plus forte que jamais tandis qu’elle serrait les poings pour essayer de ne pas exploser, ses ongles s’enfonçant dans sa peau.

« Non... Non ! T’as pas intérêt à mourir Didi... Je te l’interdis, ok ?! Tu m’entends, je t’interdis de mourir Aiden ! »

Cette fois-ci les larmes avaient passé le barrage de ses yeux et coulaient sur ses joues, sa voix trahissant d’autant plus sa panique. Même sa peau était recouverte de frissons qui n’avaient rien à voir avec la fraîcheur qui les entourait ou sa proximité avec lui qui ne la troublait pas de la même façon que d’habitude. Mais Leyla devait se ressaisir pour avoir une chance de lui sauver la vie. Alors elle sécha son visage d’un revers de main, repoussant ses cheveux qui n’avaient plus rien de la coiffure élégante qu’elle arborait plus tôt puis chercha son téléphone pour appeler les secours. Elle improviserait une excuse pour justifier cette blessure qui alerterait probablement la police, justifiant une bagarre avec un prétendant qui aurait mal tourné. Heureusement, elle pourrait toujours compter sur l’aide d’Evan pour éviter qu’on leur pose trop de questions. Mais Evan comprendrait-il ? Savait-il que son frère était un métamorphe ? Connaissait-il le danger que les chasseurs représentaient pour les gens comme eux ? Elle n’en savait rien, la boxeuse n’avait pas prit le temps d’aborder le sujet avec lui depuis les révélations sur la vraie nature de son frère. Pour l’heure, elle devait appeler les pompiers, le samu, la police, la garde nationale ou même le FBI ou la CIA, quiconque serait en mesure de sauver Aiden, sans aucune exagération. Elle était même prête à laisser cette agaçante rousse s’occuper de lui si elle pouvait le soigner. Mais il y avait un problème dans son plan  : son téléphone était introuvable. Elle le chercha autour d’eux comme s’il pouvait apparaître miraculeusement, en vain. Il n’était pas là, tout comme sa pochette où il était rangé d’ailleurs, qu’elle avait dû perdre sans s’en rendre compte durant leur fuite. Elle jura grossièrement, ce qui n’était pas dans ses habitudes mais ce soir, rien n’était habituel.

« Putain de merde fait chier, je l’ai perdu. Aiden passes moi ton téléphone pour que j’appe-… Aiden ?... AIDEN ?! »

En se tournant vers le garçon qui devenait de plus en plus pâle, elle remarqua qu’il semblait perdre connaissance, ses yeux se fermant à moitié tandis que sa tête commençait à pencher. Il n’avait plus assez de force pour répondre à se demande, le sang se répandant doucement autour de lui. Elle devait réagir et vite, commençant bêtement à le secouer doucement pour le faire réagir. La boxeuse n’avait aucune notion de premier secours ou quoi que ce soit du genre mais si les séries qu’elle regardait régulièrement pendant les week-end lui avaient bien appris une chose, c’était comment faire un garrot pour arrêter une hémorragie. Alors la jolie brune se leva en hâte et tenta de s’arracher un pan de sa tenue. Mais étant loin d’avoir la force d’une super héroïne de film, elle ne réussit pas, le vêtement restant intact entre ses doigts tremblants de peur. Après 5 tentatives infructueuses, elle alla chercher un bout de verre brisé non loin et parvint enfin à déchirer sa robe qui devint soudainement beaucoup plus courte que sa dignité ne l’aurait voulu, mais l’heure n’était pas à la pudeur. Leyla noua alors le tissu autour de la perforation laissée par la balle dans la jambe du métamorphe, le serrant suffisamment fort pour arracher un gémissement au blessé, ce qui était plutôt bon signe puisque cela prouvait qu’il était toujours en partie conscient.

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Aiden B. Jones
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Aiden & Leyla | Leden

◊ ◊ ◊




L'adrénaline qui avait jusque là permit à Aiden de rester conscient et même de courir était doucement en train de le quitter, le laissant maintenant avec la réalisation de la gravité de sa blessure et de la quantité de sang perdu. Il avait beau ne pas être spécialement doué en médecine, il se rendait bien compte que cette blessure, pour un homme de sa corpulence n'était pas bon signe pour la suite de l'aventure. Il n'était pas dans un film, pas un surhomme et s'il aimait faire croire qu'il était plus fort que les autres, c'était bien faux. Il n'eut même pas la force de faire une remarque sur le surnom stupide que venait de lui donner Leyla (faut-il être vraiment mort pour avoir une preuve de virilité dans ce bas monde ?!), ne sentant finalement plus sa jambe. Ce n'était pas bon signe. Il la vit s'agiter, cherchant sûrement un téléphone mais ce fut plus fort que lui, ses paupières devenaient de plus en plus lourdes, au fur et à mesure des secondes. C'était trop long, beaucoup trop long, ce n'était que quelques instants mais ce fut trop long pour Aiden qui ne put rien dire de plus. Il n'avait jamais dit à Leyla à quel point il était désolé pour ce qu'il avait fait de leur relation et des instants qu'ils auraient pu vivre ensemble. Il pensait avoir le temps alors, la réalité l'avait décidément violemment giflé.

Et à partir de cet instant, ce fut le flou complet. Le jeune furet n'entendit la métamorphe parler que de très loin, comme s'il était sous l'eau et elle à la surface. Il ne la sentit pas le secouer, il n'y eut que la douleur dans sa jambe pour lui rappeler que peut-être il était encore vivant mais jamais assez efficace pour le raccrocher à la réalité. Il partait, progressivement ne se rendant pas compte véritablement du temps qui se déroulait, des instants qui étaient peut-être des minutes dans la vraie vie. Il n'y eut qu'une chose qui parvint à atteindre son esprit embué et pour être honnête, il se crut mort. Ce ne fut qu'une poignée de secondes pendant lesquelles ses yeux s'ouvrirent et aperçurent un visage que le métamorphe était certain d'avoir oublié. Aiden était très certainement mort, c'est certain, comment expliquer autrement la présence dans sa réalité de Côme, des années après leur dernière entrevue ? Peut-être était le fantôme du passé qui venait se rappeler à lui, nourrissant des regrets qui l'étouffaient, en temps normal comme à l'instant présent. Il n'avait pas eu le temps d'arranger les choses. Ni avec Leyla ni avec Côme. Et c'était trop tard.

Quelques heures plus tard, en salle de réveil...

La buée sembla s'éclaircir autour du champ de vision du métamorphe, rendant à ses sens toute leur importance. Qu'étaient-ce que ces bruits insupportables ? Ces bip et cette odeur désagréable? Etait-ce ça, le paradis, du blanc et une odeur  de...médicament ? Aiden comprit. Il tourna lentement sa tête sur le côté pour apercevoir le mur de l'hôpital de Bray qu'il connaissait quelque peu...Enfin peu, disons que si Alexis Samson était dans les parages, elle le reconnaitrait sans difficulté. Assomé par ce qui avait dû être une anesthésie plutôt importante, le jeune homme cligna des yeux à plusieurs reprises, esssayant de remettre en ordre ses pensées et plus particulièrement ses souvenirs. Il se souvenait de Leyla. Et de Côme mais ce n'était pas possible, il avait passé des années à chercher le jeune homme, il avait sûrement halluciné à cause de la douleur. Il voulut se passer une main sur le visage mais son bras lui sembla soudainement très lourd.

« Bon sang... »

◊ ◊ ◊



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Aiden & Leyla | Leden

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Le soleil se levait doucement, répandant une faible lueur dans la pièce blanche, dessinant les premières ombres de la journée sur les murs. Leyla n’avait pas fermé l’oeil de la nuit et fixait l’horizon par la fenêtre, comme pour oublier le lieu elle se trouvait. C’est ce qu’elle avait fait à l’époque où elle s’était retrouvée longuement hospitalisée après son accident de voiture : s’évader en pensant au monde extérieur pour tenter de faire abstractions du silence pesant entrecoupé des bruits de pas et des machines, de l’odeur de médicaments et surtout de la solitude et la culpabilité qui la rongeait à chaque seconde. Deux sentiments qui ne la quittait pas en ce moment-même, pire, qui s’intensifiait un peu plus. Et si ce n’avait pas été Aiden allongé dans ce lit, jamais elle n’aurait accepté de passer à nouveau une nuit dans cet endroit lugubre lui rappelant de si mauvais souvenirs. Et pourtant, elle n’avait pas pensé une seule seconde à le laisser seul et comptait bien être là à son réveil.

Un bruissement dans son dos suivi d’une espèce de grognement lui fit tourner la tête en direction du lit d’hôpital. Aiden émergeait doucement, et visiblement le réveil n’était pas facile. Qui aurait pu croire que les deux premières fois où le beau blond se réveillerait dans la même pièce que la jeune fille, les conditions seraient de pire en pire ? Leyla s’approcha doucement de lui, s’asseyant à son chevet et tendit la main vers la sienne mais hésita une seconde avant de se raviser. Elle avait eu toute la nuit pour réfléchir, dans un tourbillon de pensées et de sentiments très divers et très intenses. Et maintenant qu’il était conscient, l’une d’elle prenait le dessus : la peur qu’il la tienne pour responsable de sa blessure et qu’il la déteste un peu plus. Comment pourrait-elle lui en vouloir si c’était le cas ? Elle-même se considérait comme étant fautive et se haïssait pour ça. Alors elle se contenta de poser ses mains sur ses genoux, son regard exprimant malgré elle tout son désarroi et sa fatigue.

« Tout va bien Aiden. Les médecins ont dit que ça irait pour ta jambe. Ta… Ton... Amie, Kayla, s’est bien occupée de toi… Oh et le pompier aussi, il semblait te connaître. Je me souviens plus de son nom… Cole… Non Côme je crois. »

Elle faisait de son mieux pour parler normalement et paraître détachée, mais prononcer chacun de ces mots était une épreuve en soit. Non seulement parce que dans la folie de cette soirée, elle ne s’était pas attendue à ce que le pompier venu les secourir dans ce vieil entrepôt désaffecté reconnaisse son meilleur ami d’enfance, lui sauvant même la vie, sans qu’elle n’arrive à savoir plus que son nom. Il fut une époque où les deux jeunes bambins connaissaient tout de la vie l’un de l’autre, incluant les amis et connaissances. Une époque bien lointaine. Mais aussi, Leyla avait été perturbée de laisser la jolie infirmière rousse s’occuper du métamorphe blessé, connaissant l’intimité qu’ils partageaient régulièrement. Mais le plus dur pour la petite brune était de paraître presque désinvolte alors qu’à l’intérieur elle était détruite par tout ce qu’elle ne pouvait pas avouer à Aiden.

« Et… Tu n’as plus à t’inquiéter pour Mike... »

Un murmure à peine audible, il était évident qu’elle ne voulait pas en dire plus. Peut-être qu’un jour, elle lui avouerait ce qu’il s’était passé après qu’il ait perdu connaissance. Il faudrait alors qu’elle lui raconte que le chasseur avait réussi à les retrouver beaucoup plus rapidement que prévu. Aiden le comprendrait probablement très vite, en voyant les blessures issus du combat qui avait suivi qu’elle portait encore. Ce qu’il ne saurait probablement jamais en revanche, c’est que Mike avait pointé son arme sur lui, pour l’achever, selon ses propres termes. Ce que Leyla n’avouerait jamais, c’est qu’elle s’était interposée entre eux, le suppliant de prendre sa vie et de laisser le beau blond vivant, prétextant qu’il n’était rien d’autre qu’un humain. Qu’elle était allée jusqu’à lui proposer de faire des expériences sur elle ou de lui révéler tous les secrets des métamorphes. Qu’elle était prête à se sacrifier pour lui. Qu’elle avait dit des mots qu’elle n’aurait peut-être plus jamais le courage de prononcer. Qu’elle avait tout avoué, ses remords, sa culpabilité, ses regrets, ses sentiments, comme une confession avant la mort imminente qui se présentait devant elle.

Une douleur à l’épaule la fit grimacer, lui rappelant la suite des évènements. Mike n’avait pas tiré, il n’en avait pas eu le temps car la boxeuse avait réussi à le désarmer grâce à une parade qu’elle avait appris quand elle cherchait encore à se défendre de son père. Le combat avait été rude, jusqu’à qu’elle ramasse le revolver et le pointe en direction du chasseur. Bien entendu, la petite brune n’avait jamais tiré sur qui que ce soit. Elle savait vaguement comment ce genre de choses fonctionnait, mais elle ne savait ni viser, ni contrôler le recul. C’est cet effet qui la blessa à l’épaule, ce mouvement en arrière qui dévia la trajectoire initiale, manquant la tête du brun qu’elle visait, pour venir lui coller une balle dans le bras. Pas assez pour le tuer, mais suffisamment pour le faire fuir. Et heureusement car la jeune fille n’aurait pas pu continuer le combat, ses mains tremblant à l’idée d’avoir tenté de commettre un meurtre. Mike était un chasseur, autrement dit un assassin, une ordure de la pire espèce essayant d’exterminer les créatures surnaturelles, mais il était aussi un être humain, une personne vivante. Et Leyla ne tuait pas, elle ne frappait pas pour le plaisir comme son père avait pu le faire. Elle avait passé sa vie à se défendre, puis à défendre ceux qui étaient incapables de le faire eux même. Et si elle essayait de se persuader qu’elle avait tiré pour défendre Aiden, le protéger et lui venir en aide, l’idée constante de voir un nouveau cadavre devant elle était insupportable, lui donnant envie de vomir.

Dans sa fuite, le chasseur laissa tomber son téléphone. Une véritable bénédiction pour Leyla qui s’en empara pour appeler les secours, cachant l’arme avant leur arrivé. Malheureusement, la suite des évènements ne fut pas de tout repos non plus. Si le pompier prénommé Côme s’occupa très bien d’Aiden, la métamorphe quant à elle dû expliquer pourquoi son ami avait une blessure par balle à la jambe. Encore secouée par l’expérience qu’elle venait de vivre, elle réussit tout de même à convaincre les policiers qui l’avaient longuement interrogés que son rencard n’avait pas apprécié qu’elle le repousse, les poursuivants à travers la ville, jusqu’à leur tirer dessus, repartant soit disant avec l’arme. Par chance, les quelques ignares ayant assisté à la première bagarre face au bar pourraient plus ou moins corroborer sa version des faits. Elle n’aurait plus qu’à récupérer l’arme dissimulée dans un jour ou deux, pour plus de sécurité, bien qu’elle espérait ne jamais avoir à s’en resservir. En attendant, elle disposait toujours du téléphone du chasseur, avec l’accès à toutes ses infos perso ou presque, ce qu’il lui donnait une garantie ou presque qu’ils seraient en sécurité, pendant un temps au moins.

« Aiden, je suis vraiment... »

Elle n’eut pas le temps de finir ses excuses que la porte s’ouvrit, laissant entrer un médecin qui vérifia les constantes du blessé sans dire un mot tandis qu’elle fuyait son regard tant bien que mal. D’une façon générale, Leyla était quelqu’un de fier qui avait du mal à reconnaître ses torts et à s’excuser. Cela avait toujours été le cas d’ailleurs, mais aujourd’hui plus que jamais car elle se rendait bien compte que toutes les excuses du monde ne seraient pas suffisante pour effacer la terrible nuit qu’ils avaient vécu. De même, elle ne savait pas comment le remercier. Car dans cette folie, Aiden ne l’avait pas abandonné. Il savait très bien à quel point il pouvait être dangereux de se mettre à dos un chasseur et pire, de le combattre et pourtant, il était venu à son secours et ne l’avait pas laissé tomber quand il en avait eu l’occasion. Et ses mots, « C'est toi et moi Leyla. C'est toujours toi et moi. » résonnaient dans son cœur, s’y raccrochant pour ne pas sombrer, telle une bouée de sauvetage dans la tempête déchaînée qu’était sa vie.

« Alors Monsieur Jones, comment vous sentez-vous ? Vous avez fait une belle frayeur à votre copine vous savez ».



◊ ◊ ◊



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