Ambrose Doyle ✥ Il y a des chants funestes

nom |Doyle. Un nom qui a su se faire une place depuis des siècles dans l’artistocratie irlandaise. Leur richesse n’est plus à démontrer, autant que les déboires de plusieurs des membres de cette famille.  
prenom | Ambrose. Éternité. À l’image de cette lignée qui jamais ne s’éteint. À l’image du mythe fondateur qui accompagne Ulysse ou d’autres renommées de la Grèce Antique. Il sait ainsi se faire tentateur à l’image de l’ambroisie en vous promettant monts et merveilles...avant de s’éclipser.
âge | 37 ans. Il est le premier de sa fratrie. La première déception de ses parents. Naïf, il a entendu le chant du monde et s’est échoué sur les pentes glissantes de l’amour. Mais cela c’était autrefois. Les années ont forgé son cœur aussi sûrement qu’il sait jouer désormais avec le monde des émotions.
race | Triton. Poséidon est le dieu des océans...et des illusions. Les désirs et les croyances sont malléables...
lieu et date de naissance | Dans la nuit du 18 janvier 1981 à Bray. Le souffle glacial de l’hiver ne put rien contre ce nouveau né qui réchauffa le cœur de ses parents.
orientation sexuelle | Ambivalence. De son désir qui ne s’attache pas aux formes. De son cœur qui savait aimer en un croisement de regard et qui désormais semble inaccessible. Communément, on le dirait donc pansexuel.
statut marital | Le mariage n’a plus été une option à partir du moment où il a tourné le dos à sa famille. Il n’a plus été une option quand il apprit à quel point l’amour est une arme qui provoque une douleur sourde. Célibataire. Il reste toutefois un parti bien en vue que beaucoup aimeraient parvenir à convaincre qu’une bague au doigt et une descendance pourrait être une suite plus agréable que ce qu’il imagine.
Mais lui ce qu’il préfère est la multiplicité de ses relations. Il ne s’ennuie ainsi jamais. Il ne s’attache pas non plus. Ou presque.
metier/etudes | Il est partout. De simple artiste peintre, il a connu la célébrité et a décidé d’investir dans de nombreuses entreprises qui répondaient à ses valeurs éthiques, mais également dans des causes humanitaires qui respectaient les océans et leurs habitants. Son métier principal est donc Artiste peintre, mais il est connu comme un grand mécène pour de nombreux artistes ou entreprises.
situation financiere | La mort accidentelle de ses parents est la raison qui l’oblige à revenir à Bray. Son héritage (à savoir la propriété de nombreux médias de presse comme télévisuels) est assez conséquent en plus de sa fortune personnelle, ce qui fait de lui l’un des hommes les plus en vogue du moment.
organisation | Aucune. Mais ses parents faisaient partie de l’OBCM. (si possible je voyais bien son père être l’un des quatre conseillers). Peut-être que l’organisation va vouloir se rapprocher de lui?
ft | Jared Leto (c)Manika

Sensible. Plus qu’il ne l’avouera jamais. Sa nature lui donne un accès direct aux émotions de ce qui l’entoure. Pour lui, cela magnifie son art, mais en réalité il se rend bien compte que ça accentue tout, surtout les sentiments. Autrefois, il en était le naïf prisonnier, laissant son cœur le guider, l’adrénaline le renforcer...jusqu’à le tuer. Deux fois. Alors l’eau est devenue glace.
Connard. Cela coule de source. Sa capacité à voir clair en l’autre l’amène à blesser intentionnellement. Mais après tout, est-ce peut-être pour votre bien? Au moins vous pouvez garder votre attention pour des choses qui le méritent, telles que les causes humanitaires.
Mécène. À côté de cela, il peut quand même être touché par votre art (pas par vous). Il pourrait ainsi se montrer généreux pour vous aider à le partager. Pour lui, ce monde a besoin de beauté, et seul l’art sait le lui apporter.
Égoïste. Même s’il adore sa famille, il a su lui tourner le dos par amour...De lui. Au final, tout ce qui a toujours compté était sa liberté. Ce n’est pas car il aide de grandes causes qu’il est un être altruiste. Au contraire, c’est lui et ses intérêts en premier, le reste...un jour.
Danseur. Peut-être car la musique accroche les notes comme l’océan des gouttes d’eau? Il aime se laisser mener par certaines sonorités, le rendant un excellent danseur, dans le rythme, sur la longueur d’onde.
Musicien. En souvenir à Ruben il se met parfois à chanter, mais jamais en public. Il y a des choses qui restent encore trop intime, même pour lui.
Libertin. De ça il ne s’en cache pas. Le sexe n’est pas quelque chose de si privé, il suffit de voir les tabloïds qui affichent qui couche avec qui à la moindre occasion. Il aime séduire, mais aussi que ses partenaires le surprennent. Malheureusement, très peu savent le retenir assez longtemps. Il se lasse vite. L’inspiration aime la multitude.
Control freak. Il l’est. De bien des façons. Tout ce qui touche au business, il le manie d’une main de fer. C’est ainsi qu’il accordera toujours beaucoup d’importance à un coup de fil professionnel, peu importe que vous preniez cela pour de l’irrespect.
Fumeur. C’est plus fort que lui. Il aime l’odeur de la nicotine au réveil tandis qu’il contemple l’océan. Vous êtes en retard? Il en profitera pour allumer une clope. Toute occasion est bonne à prendre.
Sportif. Il pratique donc le Parkour, ce qui lui vaut des excursions nocturnes tardives pour profiter des villes comme d'un terrain de jeu. Il a déjà du payer de lourdes amendes pour avoir pratiquer dans des endroits interdits.
Méfiant. Après tout quand on est une des fortunes les plus en vue du moment, surtout avec l'accident (prémédité?) de ses parents, il y a tous lieux de l'être, non? Mais au-delà de ça, c'est dans sa nature, surtout si vous vous intéressez à lui plus que l'inverse.
Solitaire. C'est normal vous dira-t-il pour créer. Mais c'est en oubliant qui il est initialement. Un amoureux de l'amour qui s'interdit désormais ce sentiment. La solitude lui pèse parfois plus qu'il ne l'avouera jamais.
Charismatique. Cela n'a pas toujours été le cas. Le fait d'avoir du survivre par lui-même lui a apporté une prestance qu'il ne possédait pas malgré qu'il a toujours su "bien se tenir" qui fait suite à son éducation.
Ambitieux. Étrangement, davantage pour investir dans des domaines qui lui parlent, plus que par amour du pouvoir. Parfois, à ce sujet, il se surprend à souhaiter ne plus rien avoir afin de savoir qui resterait auprès de lui.
Distant. Mais pas hautain. Il ne prend personne en pitié. Il a connu, même si de courte durée, ce que cela était de devoir se débrouiller par soi-même, de n'être personne...Cette expérience lui a apporté beaucoup plus de compassion qu'il ne le montrera. Il respecte les personnes qui ne sont pas nées dans une grande famille, et encore plus celles n'ayant pas ses facultés hors normes.

Golden Coast

Un nom qui fait rêver. Un nom qui appelle quiétude et volupté. Un nom que j’ai fuis dès que j’ai compris que ma vie ne m’appartenait pas.

L’enfance au bruit de l’eau et de l’immensité.

Celle des réceptions qu’organisaient ses parents. À peine âgé de neuf ans, il se retrouvait avec les grands de ce monde, obligé de se présenter avec un port de tête impeccable et une élocution parfaite. On le disait promis à reprendre la fortune familiale mais surtout à faire prospérer le nom de sa lignée. Doyle. Un nom renommé autant pour sa noblesse que pour ses membres excentriques. Plusieurs ont en effet eu le goût de l’aventure, loin des traditions familiales, comme celle de prendre un époux du même rang, et surtout aquatique dans le sang. Ces écarts de conduite ont toujours été lourdement punis, mais la famille reste ce qu’elle est: sacrée. Et c’est aussi cela sa force principale.

C’est ainsi que les Doyle prenaient un soin certain à ce que leurs enfants s’entraident et se soutiennent. Ambrose n’était en effet loin d’être leur unique enfant, bien qu’il soit l’aîné. Ils étaient quatre: lui, deux sœurs et un frère. Il avait beaucoup d’affection pour son frère et ses sœurs. Ils aimaient aller se baigner ensemble, laissant leur vraie nature s’emparer d’eux en ayant la sensation que tout leur était permis. C’est longtemps ce que chacun d’entre eux pensa.

Jusqu’au moment où les obligations commencèrent à se manifester. Surtout pour lui. Alors qu’il n’était qu’un ado, accro à la peinture et au Parkour (cette dernière passion lui valait de nombreuses réprimandes), il dut commencer à étudier le droit, notamment celui en lien aux médias. Il n’y avait pas assez des heures de cours au collège réputé où il était inscrit, il fallait qu’il continue à prendre de l’avance pour être prêt le plus tôt possible à reprendre les entreprises familiales. Mais de ça il ne voulait pas. Il ne voulait pas de cette vie loin de ses pinceaux et de sa liberté. Il voulait continuer à moduler des colombes d’eau et voir le regard de ses sœurs briller. Il voulait continuer à apprendre l’italien, le français, afin que dès ses 18 ans, il puisse choisir une université loin de cet endroit…

Mais cela n’exista pas.

Le premier amour. L’âme déchirée. Le cœur en miette.

Il s’appelait Ruben. Ils l’avait hébergés pendant plusieurs mois car il était leur cousin. Juste un an de moins qu’Ambrose. Ils étaient devenus proches rapidement. Ruben encourageait Ambrose à chanter tandis que lui était à la guitare. Des gamins, juste dix-sept ans au compteur, ayant besoin de décrocher des exigences de leurs familles. C’est pour cela qu’il accepta le joint qu’il lui tendit. C’est pour cela qu’ils se déshabillèrent, lovés dans la nuit avancée. Mais ce n’était pas pour cela que leurs lèvres se sont trouvées. Que leurs corps se sont rapprochés. Que leurs âmes ne firent plus qu’une. Cela avait été naturel. Le désir avait pris possession de leurs êtres et ils s’étaient laissés guidés.

Un secret.

Ils étaient cousins. Ils étaient vouées à un mariage que leurs parents devaient déjà avoir arrangés. Leurs épaules pouvaient supporter ce secret. Tant qu’ils se retrouvaient pour jouer de la musique et faire vibrer leurs corps. Parce-que l’amour peut tout. C’est ce qu’il croyait naïvement, jusqu’au jour où Ruben du partir de chez eux au milieu de la nuit. Ambrose avait été réveillé par les cris, tout comme le reste de sa fratrie. C’était son oncle qui était hors de lui. Il tenait des propos véhéments contre son propre frère. Et Ambrose crut entendre - mais il ne souhaitait pas le croire - que son père avait couché avec sa belle sœur. Avec sa tante. Et que...Ruben était en réalité son demi-frère.

C’est là que son cœur se craquela de honte. Personne ne le savait pourtant qu’ils s’aimaient, que leurs corps s’appartenaient. Mais il se sentit sale, terriblement. Qui pouvait-il être pour coucher avec son demi-frère?! Il aurait du le sentir! D’autant plus en raison de sa sensibilité aux émotions et aux désirs que lui conférait sa nature. Il aurait du.

Ruben lui envoya un sms. Un suivant. Un nombre qu’il arrêta de calculer. Il ne pouvait lui répondre. Il ne pouvait lui dire ce qu’il avait entendu. Il changea de numéro de téléphone et étouffa une première fois son cœur.

La jeunesse est pleine d’espoir. Et de conneries.

L’épisode de Ruben laissa une marque indélébile sur son cœur, tandis que l’ambiance à la maison c’était assombrie. Sa mère était devenue froide avec son père tandis que ce dernier continuait à mener d’une main de fer la petite fratrie.

C’est ainsi qu’il en vint à parler à Ambrose d’une jeune femme qu’il souhaitait lui faire rencontrer. Une sirène d’une famille en vue. Un excellent pedigree quelque part. Le jeune homme qu’il était, à peine âgé de dix-huit ans accepta. Il avait appris depuis longtemps que tout ce que son père voulait, il le lui devait. Qu’il ne devait pas oublier que sa vie était possible grâce au patriarche que ce dernier était.

Sauf qu’à cette époque, Ambrose avait perdu le sens de sa vie. Il avait du mal avec les grandes réceptions, il avait du mal avec les masques de convenance. C’est pour cela que lorsqu’elle entra dans sa vie, il était sans aucune défense. Elle n’avait pas souhaité le blesser, mais c’est pourtant ce qui arriva.

Pas au début. Connaisseuse en art, elle provenait d’une bonne famille et était plus âgée que lui. Elle le trouva charmant de par son jeune âge et ce côté rêveur propre à de nombreux artistes qu’elle avait assisté. Sauf qu’il était vrai que pour lui, le fait de venir le dénicher dans une si prestigieuse famille la faisait se sentir particulièrement importante. C’est ainsi que de fil en aiguille, elle l’encourageait dès qu’il remettait en question l’autorité de son père. Elle le soutenait quand il lui disait qu’il voulait être un artiste, et qu’il était certain qu’avec elle en tant qu’agent artistique il irait loin. Tant et si bien, qu’un jour elle se lassa de la ville de Bray et qu’elle lui proposa de l’accompagner.

Le cœur d’Ambrose explosa à cette époque-là. Il ne pouvait sciemment laisser passer l’amour de sa vie. Il ne pouvait sciemment manquer ce rendez-vous avec le destin.

Non pas un destin heureux, mais bel et bien un détour tragique.

Il quitta sa famille, amenant l'opprobre sur elle.
Il délaissa les longues études qu’il aurait du poursuivre, ainsi que des stages tous plus prestigieux les uns que les autres.
Il abandonna ses sœurs et son frère, prétextant qu’ils comprendraient.

Tout cela pour se retrouver sur la côte ouest des Etats-Unis accompagné de celle qu’il mit trop tôt sur un piédestal. Trop tôt, car leur idylle dura six mois. Six mois où elle ne parvint à lui dénicher qu’une unique exposition et avec laquelle il gagna juste de quoi payer deux mois de loyers. Parce-que ses parents lui avaient bien entendu coupé les vivres. Et qu’elle? Elle n’était pas aussi renommée qu’elle l’avait prétendue.

Certaines choses doivent mourir, pour continuer de vivre.

Artiste. Ça ne paye pas les factures. C’est vrai. Les paroles de son père lui reviennent en mémoire. Ainsi que toutes les connaissances qu’il a apprises au fil des années. Il valait mieux que cette chambre qu’il venait de louer, faute de pouvoir se payer un vrai appart. Il valait mieux que les regards méprisants que lui lançait son loueur, tout ça car il avait laissé ses cheveux longs et qu’il trimballait son chevalet pour peindre sur la plage.

Il aimait venir se recueillir à cet endroit. Il avait besoin de la proximité de l’océan. Besoin d’aller s’y engouffrer pour goûter à cette liberté ultime. Et il ne lui fallut que quelques mois pour se souvenir de la force qu’il portait en lui. Que quelques années pour comprendre à quel point il pouvait s’emparer des besoins de son interlocuteur et l’amener à faire ce qu’il voulait. C’était subtile que de plonger dans le monde intérieur d’autrui pour venir y jouer une mélodie qui sert ses propres desseins.

Mais pour aller y toucher et devenir un virtuose au fil des années, il avait du toucher à ses propres abysses. Il avait du toucher à sa propre douleur et ne laisser les émotions le guider que face à une toile vierge.

C’est à cette période que sa naïveté laissa la place à une imprudente assurance. Il renouait avec ses origines aussi sûrement qu’il avait rompu autrefois avec ses parents. Il était encore jeune, et il comprenait que l’apparence était importante, au même titre que les mots. Il commença donc à en jouer afin de se représenter lui-même auprès de galerie de plus en plus prestigieuse. Chaque vente de ses tableaux étaient réinvestis dans son apparence - pour donner le change - mais aussi dans des entreprises dont il sentait la réussite.

Jaillissement!

On dit que la puissance d’un triton dépend de sa richesse. Il était fier d’avoir su monter sa propre richesse à partir de rien. Il était fier de pouvoir montrer à ses parents que l’art peut payer les factures, et même grassement.

Il n’était plus le gamin en quête d’amour. Il ne cherchait plus à comprendre ceux qui l’entouraient mais bel et bien à les utiliser si l’occasion se présentait, et sinon à prendre du plaisir avec eux. Il était ainsi connu dans la presse pour ses nombreuses conquêtes féminines, mais aussi masculines. Il choquait, il dérangeait, et il aimait ça.

Parfois, il aimait mettre dans l’inconfort son interlocuteur. Il aimait amener les autres à dépasser leurs blocages, leurs croyances, tout ce qui les maintenait dans une illusion précaire. On le traitait souvent de connard...Avant qu’une autre personne lui dise à quel point sa sensibilité était un atout pour tous ceux qui l’entourait. Il devenait ainsi impalpable, intouchable. Personne ne savait vraiment qui il était au-delà des différentes façades qu’il affichait. Personne à part les quelques rares proches qu’il a su laisser entrer. Personne à part son frère, avec qui il a pu reprendre contact avant son retour à Bray. Ses sœurs ne lui ayant pas pardonné - du moins c’est ce qu’il croit - son comportement passé.

Retour aux sources

Personne est préparé à un drame. Pas même lui. Cela fait quelques jours uniquement qu’il est rentré à Bray. Étrangement, en apprenant la mort de ses parents il n’a pas hésité. Il a délaissé la donzelle dans son lit sans même un mot d’aurevoir, n’a pas pris la peine d’appeler son assistant pour annuler les nombreuses invitations auxquelles il se montrait régulièrement.

Tout le long du voyage, son regard était vide. Les larmes ne parvenaient pas à se frayer un chemin. Est-ce que son cœur était trop fermement clôt? Il s’en fichait. Seul comptait se rendre à Golden Coast. Seul comptait le fait de revoir ses sœurs et son frère. Seul comptait de les revoir eux. Dans leur éternité.

Il n’avait pas encore conscience de l’héritage qui allait s’annoncer. Il pensait être déshérité depuis longtemps, mais il aura la surprise d’obtenir la majorité des actions dans les entreprises en lien aux médias de ses parents, ainsi que la majorité de leurs biens immobiliers et matériels, tel que la maison familiale.

Il n’avait par conséquent pas conscience que son retour précipité à Bray ne serait pas de courte durée.

Il ne savait pas, enfin, qu’il serait temps pour lui d’assumer ces responsabilités qu’il avait fuit depuis toutes ces années, mais aussi de prendre position dans les guerres intestines qui pouvaient exister entre surnaturels et non surnaturels.