Le retour du fils prodigue

nom | Ose lui demander son nom et il te méprisera du regard. Comment oses-tu ne pas le connaître ? Il est la raison pour laquelle le nom des McQueen est connu en Europe. Alors si tu ignores qui il est, fais semblant de le savoir, ça passera toujours mieux.
prenom | Les parents McQueen ont eu envie de faire dans le banal. Dans le prénom facile comme tout à porter - ironie. Mortimer. Aka Morti pour tes amis. Sauf que tu n’en as pas vraiment. Donc c’est Mortimer pour tout le monde. Sauf Bonnie et Trevor - qu’est-ce que je vous ai dit ? - mais eux, c’est normal, ils ont tous les droits.
âge | Il a 38 ans et toutes ses dents. Après, je n’assurerai pas que dans le lot, toutes soient vraies. Quand on a les moyens de se faire poser des fausses dents solides et qu’on a prit des coups plus d’une fois, pourquoi s’en priver ?
race | Spoiler : il n’est pas humain, mais métamorphe. Il aurait pu être bien des choses. Je suis sûr que vous vous l’imaginez déjà comme quelque chose de fabuleux. Un oiseau peut-être ? Oubliez. Pensez reptile. Cobra ? Alligator ? Que nenni. Je vous rappelle que son frère est un cafard et sa soeur un chat de gouttière. Lui, il a hérité du lézard jésus-christ. Aka le lézard qui court sur l’eau, c’est pas la classe ça ?
lieu et date de naissance | Mortimer est né et a grandi à Bray, un certain 17 août. Un an jour pour jour avant ce frère dont il a volé la lumière pour le laisser évoluer dans son ombre. Étouffé. Dommage Trevor, fallait être le premier pour réussir dans cette famille visiblement.
orientation sexuelle |  En gros ? Il s’en fout. De toutes façons, il s’est fait avoir une fois par le mariage, pas deux. Il n’est pas prêt de se poser. Mais pour passer un bon moment, tous les gens ont sa préférence, l’avantage d’être bisexuel.
statut marital | Mesdames, messieurs, rassurez-vous, Mortimer est célibataire. Plus exactement, divorcé, mais c’est quelque chose qu’il essaye de ne pas ébruiter. Difficile quand votre ex-femme essaye de tout faire pour vous amener au tribunal le plus souvent possible pour vous soutirer de l’argent. Oh et puis, elle lui a un peu refourgué leur gosse depuis - oui, parce qu’il est père. Sans doute le pire qui puisse exister, mais un père quand même.
metier/etudes | Couteau-suisse, c’est un homme de spectacle qui mélange mentalisme, hypnose, magie et humour - un peu à son insu. Mais avant tout, Mortimer, c’est un psychologue. Un homme d’esprit qui prend encore quelques patients, raison pour laquelle il s’est installé à Bray et qu’il essaye de limiter les tournées.
situation financiere | On va être clair : il est pété de tunes. Genre, vraiment. Il est connu et ses spectacles marchent du feu du dieu. Sur le papier, s’il décide d’arrêter de travailler du jour au lendemain, il aura quand même tout ce qu’il lui faut pour vivre jusqu’à sa mort. Mais il aime ce qu’il fait, donc il continue.  
organisation | Laissez-le déjà revenir avant de vouloir recruter. C’est tout juste s’il connaît l'existence de ces organisations qui pourtant pourraient l’intéresser….
ft |  Matthew Gray Gubler (c)viceroy(bazzart)

Caractère : Obsessionnel - perfectionniste - manipulateur - joueur - beau parleur/charmeur - adaptatif - calculateur et méthodique - curieux - un peu fascinant ? - pas très doué dans les relations humaines. Voir pas du tout - remet tout en question et doute beaucoup, surtout de lui, même s’il donne l’impression d’être sûr de lui

Anecdotes :  Il possède un oiseau - un cacatoès blanc - qu’il a appelé Mr. Oiseau parce qu’il trouvait ça beaucoup trop drôle d’appeler un oiseau ‘Oiseau’. Il l’a adopté peu de temps après que son frère se soit fait enfermé, parce qu’il se sentait seul + Mais ça, c’était avant de savoir qu’il aurait un gosse à peu près à la même période - Flash qu’il s’appelle (non, ce n’est pas Mortimer qui a choisi son nom, mais il aurait pu. C’est le nom qu’il avait à ses débuts sur scène). Un gosse dont il vient tout juste de récupérer la garde complète. Oh et il est possible qu’il ait oublié d’en parler à Trevor…  + Mortimer n’est pas tout à fait sain d’esprit - non, sans blague ? - et il aime beaucoup comprendre les gens. C’est une obsession chez lui. Il a une salle chez lui avec une photo de chaque personne qu’il a croisé et ses petites notes sur lui. Des notes qui se prolongent souvent sur le mur, parce qu’il les remplit selon son humeur et comme son humeur change souvent… il change aussi souvent de modèle.  + Spoiler n°2 : Mortimer est célèbre. En Europe, mais c’est déjà pas mal ? Il a fait beaucoup de tournée dans tout le pays et dans le reste du continent.  + Polyglotte, il parle anglais, français, espagnol, russe et il commence à voir pour l’allemand. Il aime bien apprendre de nouvelles choses, vous saviez ? + Il ronfle. Pas de bol. + Il a un problème de co-ordination à cause duquel il a un problème de course. Vous voulez voir à quoi ça ressemble ? Dites vous qu’il court de la même façon. Vraiment. + Il offre un pull de Noël moche tous les ans à son frère parce que ça le fait rire. Best brother ever. + Détecteur de mensonge sur patte, inutile de lui mentir. Enfin si, faites-le. Ca lui fera plaisir de vous humilier en expliquant point par point la vérité et comme il a fait pour savoir que vous avez menti. Vous voulez vraiment lui faire plaisir ? + Il porte des caleçons. A motifs ridicules. Sa dernière acquisition ? Un caleçon avec les 151 premiers pokémon dessus.  + Vous vous doutes que ses chaussettes sont assorties. A son caleçon, je veux dire. Quand elles réussissent à rester en paire. + Il adore ne rien faire et lézarder au soleil. + C’est un intellectuel, la course, c’est pas pour lui. Au bout de deux minutes, il est épuisé. + Il a dû mal à créer de vrais liens avec les gens, du coup sa famille est très importante pour lui. Même s’il ne leur montre pas forcément assez. Ou trop par moment. Enfin, mal quoi. C’est Morti. Il n’est pas doué.  + De la même manière, avoir son fils avec lui est très important, même s’il est le pire père de l’année - celui qui va donner un billet vert à son fils pour qu’il aille s’acheter ce qu’il veut et qu’il lui fiche la paix le temps qu’il répète. Mais il y tient à son fils. A sa façon. Il est juste très mauvais en relations humaines.

Une naissance. Le début d’une vie. De la tienne. T’es le fils de deux métamorphes - eux-même fils de métamorphe. T’as une grand-mère veuve - t’as jamais connu son époux, un chic type il paraît - ancienne braqueuse ou quelque chose du genre - une criminelle en somme. La mère de ton père. L’autre est plutôt bon chic bon genre avec un époux sourd comme un pot encore en vie qui est bien content de pouvoir éteindre ses appareils auditifs quand les deux vieilles se retrouvent dans la même salle. Ta mère est plutôt du genre tolérante, calme - mais à ne pas énerver, c’est pas un ours pour rien - là où ton père est du genre pratique, au pantalon et à la veste plein de poche - c’est pas joli, mais c’est pratique et c’est le plus important ! Et puis y a eu toi. Le seul, l’unique - avec un melon gros comme la maison blanche - le fabuleux. Et ç’aurait pu s’arrêter là. Mais non. Il y a eu une suite après toi. Y a eu Trevor, le frangin. Celui qui t’adore, mais qui est arrivé après, alors forcément moins bien. Celui qui a fini en prison - le raté d’après la presse. Enfin, y a eu Bonnie. Votre petite princesse,  devenue pute et junkie.
Une famille normale quoi.


Aussi étrange que celui puisse paraître, t’as eu les mêmes jeux que n’importe quel garçon de ton âge. Tu passais ton temps à défier ton frère, profitant de son caractère de fonceur. Déjà gosse, tu découvrais la magie de la psychologie inversée. Dans une certaine mesure hein. De toute façon, tout ça, ça n’a toujours été que pour énerver Trevor. Tu l’aimes ton frère, tu lui as toujours montré à ta façon - une façon bancale, qui se casse la gueule. Tout comme il lui arrivait de te casser la gueule. Trevor a toujours été le plus fort de vous deux. Toi, t’étais le petit malin. Celui qui évitait les punitions en accusant les autres - surtout le chien des voisins. T’étais brillant, à se demander comment t’as pu avoir un frère aussi stupide - et une soeur pas forcément beaucoup mieux. Mais Dieu que tu les aimes. T’as commencé ta vie seul avec Trevor, puis y a eu Bonnie. Ta petite soeur. Ta princesse. La petite chose précieuse sur qui il fallait veiller. Le point sur lequel Trevor et toi étiez toujours d’accord - et ça même si elle a toujours préféré ton frère à toi. On se demande bien pourquoi…

Et puis tout a basculé le jour où ta mère t’a amené voir un spectacle. Un spectacle comme jamais tu n’en avais vu. Il admirait cet homme capable de faire apparaître et disparaître des choses. De deviner ce que les gens pensaient. De leur faire faire des choses sans qu’ils en aient conscience. La magie et le mentalisme, t’adorais ça. Tu trouvais ça génial. Tellement que t’as commencé. La magie d’abord, avec un petit kit pour enfant. Mais vite il t’en a fallu plus. Toujours plus. T’as commencé aussi le mentalisme. Tu t’es exercé sur les personnes de ton entourage. Surtout Trevor. Pas de bol pour lui. Mais il a été un cobaye parfait. Pas sûr qu’il l’ait bien vécu par contre…

Un lézard. Certains auraient adoré être un animal majestueux, genre un aigle ou un lion. Mais pas toi. Parce un aigle, ou un lion, ça ne passe pas inaperçu. En ville, tout le monde le verrait. Paniquerait. Alors qu’un lézard… C’est petit. C’est mignon. C’est passe-partout. Tu savais que tu te transformerais un jour, tu ne savais juste pas quand, ni en quoi. Tu jouais quand t’as commencé à avoir mal. T’as eu tellement mal - jamais t’as autant souffert. Cette sensation d’être coupée de part en part, lentement, comme pour te faire souffrir. Et t’as souffert. Tellement souffert. T’as fermé les yeux. Quand tu les as rouvert, le monde était immense et froid. Le moindre brin d’herbe - encore avait-il fallu que tu comprennes que c’était de l’herbe - était aussi grand que toi. Le soleil sur ta peau était une sensation des plus agréables. Et t’as compris. T’as compris ce qui t’était arrivé et ce que tu étais devenu. Et mon Dieu, un lézard, ça avait tellement tout pour te plaire. C’était parfait. Passe-partout. Rapide. Fuyard. Intelligent. Posé. Parfait. Et tellement mieux qu’un cafard.

T’avais tout pour toi, Mortimer. Elève brillant, élève adoré. T’as toujours pu faire tout ce que tu voulais. Là où ton frère et ta soeur ont arrêté très tôt leurs études, toi t’as continué. T’étais destiné à de grandes choses après tout. T’as fait des études de psychologie, avec une spécialité dans la thérapie par l’hypnose. Logique. Des études pour être mentaliste, c’est pas encore reconnu. En parallèle de quoi, t’aidais ton frère à son spectacle de magie. Trevor le magicien. Une idée cool, marquante. Mais sans toi, jamais elle n’aurait fonctionné - ce n’est pas de la vantardise, juste une vérité. Et puis ça t’a donné des idées. Celle de ton propre spectacle. Mentalisme. Magie. Humour. Hypnose. Ton spectacle mélangeait tout en même temps. Et le public a adoré. Vraiment. Faut croire que t’étais plus charismatique que ton frère. Ou juste, tes idées étaient meilleurs. Les deux étaient crédibles.

T’as toujours été là pour ta famille. Pour tes parents quand ils ont eu besoin d’aider. Pour ta soeur même quand elle ne le voulait pas. Pour ton frère à son plus grand regret. Parce que pour lui, t’as toujours été là. Même quand il n’en avait pas besoin. S’il allait mal, t’étais là. S’il avait besoin d’aider, t’étais là. S’il avait besoin qu’on le pousse, t’étais aussi là. Toujours. Y a eu un soir notamment. T’étais curieux. Tu voulais voir jusqu’où tu pouvais inciter ton frère. T’avais repéré ses tendances pyromanes. Des pulsions contre lesquels il luttait. Toi, t’as allumé l’allumette et tu lui as tendu. Histoire de mettre le feu aux poudres, dans tous les sens du terme. Mais cette fois, y a eu des complications. Des gens impliqués. Des dommages collatéraux. Des broutilles. Les gens, t’avais rien à faire qu’ils crèvent. Par contre, ton frère a eu des problèmes. Par ta faute. Pour ça, tu t’en voulais. Tu t’en es tellement voulu que tu n’as jamais cessé de clamer haut et fort que ton frère n’y était pour rien. Que tu étais le responsable. Mais personne n’a rien voulu entre. Trevor avait un casier, pas toi. Pour le monde entier, t’es passé pour un bon saint-maritain. Celui qui voulait aider et protéger son frère. Un homme qui tient à sa famille. Depuis, t’as plus jamais été honnête. Avec qui que ce soit. Les gens n’ont pas voulu entendre quand t’as voulu l’être ? Très bien. Alors tu ne le serais plus. Tant pis pour eux.
L’arrestation de ton frère a été une épreuve. Il te manquait. Beaucoup. Bon, pas assez pour que t’arrête de monter sur scène mais quand même. T’avais un truc à combler. Alors tu t’es jeté à corps perdu dans le spectacle. T’as acheté un oiseau aussi - un cacatoès blanc qui te déteste et qui s’appelle Mr. Oiseau. T’as commencé à te faire connaître. T’as fait des conneries après tes spectacles aussi. T’as couché à droite à gauche. T’as pris un nom de scène ridicule. T’as fait ça pendant quoi, un an, deux ans ? Puis tu t’es rendu compte que t’avais merdé. Particulièrement quand une femme est venue te voir. Une femme avec un gosse de quelques mois. Le tien. T’as fait un test ADN pour être sûr, parce qu’on ne sait jamais. Tu commençais à faire complet. T’avais de plus en plus de contrats, d’opportunités. On aurait pu vouloir profiter de toi - spoiler : c’est ce qu’elle a fait. Mais du coup, toi pour qui la famille est ton seul point t’accroche, tu l’as épousé. Pour que ce fils ait un père. T’as quand même continué les spectacles, un peu partout en Europe, pour subvenir au besoin du gosse. Jusqu’à ce que la mère demande le divorce. Ce gosse, elle en avait rien à foutre, il était juste la pour te faire raquer. Et visiblement, elle avait fini par trouver quelqu’un d’autre. Elle a tout fait pour garder le gosse - pour te faire chier, juste pour ça - et elle en a facilement obtenu la garde, même si tu as eu un droit de visite. C’est facile quand on a un boulot stable et qu’on est pas tout le temps à droite à gauche. Alors pour oublier ça, t’es à nouveau tombé dans le travail. Les tournées. Les nouveaux numéros. Y avait plus que ça qui importait. Tout en revenant sans cesse à Dublin - pour ton fils - et à Bray - pour ta famille. Même si ton frère était en prison. Même si ta soeur ne voulait plus te voir. Toi, t’étais attaché à eux. Même à distance, tu continuais de tout faire pour eux. Même s’ils ne voulaient pas de ton aide.
Ton frère t’a manqué. Terriblement. Et finalement, il a été libéré. Bien sûr, tu l’as vu quand il était enfermé mais putain, c’était pas pareil. Pouvoir le toucher. Le prendre dans tes bras. Le jour J, t’étais là à l’attendre, contrairement à Bonnie - et Dieu que tu lui en veux pour ça. T’étais là pour lui. Parce que tu pensais qu’il en aurait besoin. Parce que tu te sentais toujours un peu coupable. Tu lui avais proposé ton aide. Pour tout. Son spectacle, s’il en avait envie. Ton toit, s’il en avait besoin. Mais Trevor a eu envie de mener sa propre vie. De son côté. T’as compris, bien sûr. T’as la tienne aussi à mener, de vie. Tes spectacles. Ton choix. Des gens à comprendre. A étudier. Aller toujours plus loin. Mais en cas de problème, t’accourerais toujours. Et puis t’as eu une nouvelle tournée. La dernière. Partout en Europe. Tu l’as arrêté au milieu quand t’as eu un appel de ton fils. Celui que t’as jamais vraiment pu connaître. T’es revenu parce que tu t’es dit qu’une tournée, ça peut se reprogrammer. Ca s’arrange. Mais quand la famille appelle à l’aide, on répond toujours présent. Il n’avait aucune envie de te supporter, t’étais rien de plus qu’un inconnu pour lui. Mais visiblement, le nouveau copain de sa mère ne le supportait pas. Et selon lui, tu serais toujours le moins pire des deux. Entre un présent qui donne des coups avec une mère qui ne nous a jamais aimé et un autre qui serait absent à cause de ses spectacles et qui ne le ferait pas chier, le choix était vite fait. Du coup, t’as enfin pu récupérer sa garde même si t’as aucune idée de comment on gère un gamin. D’autant plus que tu te doutes que ton ex ne va pas laisser tomber comme ça. Tu ne lui dois plus rien, mais elle, elle voudra toujours de ton argent. Un bien beau bordel.

Tout ça pour dire que t’es de retour à Bray. Et visiblement, cette fois, tu ne pourras pas t’échapper en cas de problèmes.