Je m’étais réveillé à pas d’heure, comme d’habitude. Transpirant comme un porc dans ce lit, dans cette chambre, dans cet hôtel bien trop chaud à cause de la saison qui se terminait – j’aimais la chaleur mais au point de devoir changer de drap tous les jours, non – je me dépêchai à foncer sous la douche. Douche expédiée, pour retourner à ce bureau qui ne me servait plus que comme salle d’archive, je regardai le registre. Quelques départs prévus aujourd’hui… D’après ma montre, il était presque onze heures. Certains devaient donc au moins être partis, j’irai vérifier à l’accueil avec ma nouvelle employée. Les autres… Hé bien j’irai toquer, certainement.
Erlina me confirma qu’effectivement, il ne restait plus qu’une seule personne, d’ailleurs, c’était une fille avec ce prénom un peu louche, je n’arrivais pas à savoir si c’était russe, tchèque ou même italien.
Zoya. Ce n’était pas moi qui avait fait son entrée dans la chambre, donc le nom de famille, je le découvrais.
Russe à tous les coups. Bon… Onze heures trente. J’allais m’occuper d’elle, puis manger les nouilles que ma cousine m’avait laissé à manger – trop gentille. Quand je passai une première fois, j’avais encore la tête tellement dans le cul que je n’avais même pas encore fait gaffe à ces deux ahuris qui étaient dans la piscine, et j’avais encore moins vu cette fille qui correspondait à la description d’Erlina sortir comme pour les rejoindre. J’avais une cible, c’était cette chambre.
Je toquai… Rien. Bon. Personne dedans. Super. Je m’étais sué dans mon short de bain à fleur et cette chemise assortie pour rien. Je tournai alors les talons pour retourner à l’accueil, passant à nouveau devant la piscine. Sauf que cette fois-ci, y’a une bagarre, les deux ahuris justement, qui se battaient avec une gonzesse. Bon, elle se débrouillait très bien toute seule, et si j’avais pas été un chic type, probablement que je l’aurai laissée faire. Mais bon, une fille seule contre ces deux-là, c’était pas tellement le top. Je soupirai pour crier ensuite :
« Merde, les mecs, vous êtes pas foutus de vous tenir tranquilles deux minutes ?! » Mais ils ne devaient pas avoir spécialement envie de m’écouter. Personne m’écoutait dans ce fichu hôtel – est-ce qu’ils se souvenaient que j’étais le patron ?
Alors, bah… Je sautai dans l’eau, peut-être pas aussi vite que je l’aurais dû, pour séparer les trois personnes : les couilles d’un côté, les ovaires d’un autre.
« HEY ! VOUS M’ECOUTEZ MAINTENANT ? » J’espérais bien qu’ils m’écoutaient, car bon, j’avais juste les cheveux devant les yeux et j’y voyais que dalle. Alors, d’une main – celle qui tenait la fille à distance, j’avais assez confiance au sexe féminin pour se tenir tranquille – je libérai mes yeux, pour voir que j’avais un coup de poing qui arrivait.
Mais où était Sayanel quand j’avais besoin de lui hein ? Comment ça c’était pas ses heures, là ? Bah je l’emmerdais quand même.
« Mais merde à la fin ! » Je m’étais déjà enquillé des punks avec leur molosse qui m’avait laissé une sacrée cicatrice sur le bras avec ses dents d’acier, j’allais pas me taper en plus deux crétins hein ? Je tentai de lancer des coups un peu au hasard vers eux.
AVENGEDINCHAINS