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 No matter what happens you'll deserve it | Max & Dag

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No matter what happens you'll deserve it


Le soleil venait de poser ses rayons sur la ville avec une douceur peu commune une fois le solstice d’été dépassé. La lumière baignait les rues, arrachant à la nuit les bâtiments que l’homme n’avait plus entretenu depuis des décennies. Dans un quartier à l’ouest de la ville, un immeuble s’était effondré sur lui-même et la puanteur des cadavres avait empoisonné les environs plusieurs mois, le temps que des mains solides dégagent les gravats. Des centaines de petites maisonnées plus sûres avaient été construites en périphérie, certaines ressemblaient à des amas de taules et d’autres étaient faites de briques rouges. Le vent emportait dans la rue les déchets et les rats retournaient se cacher dans les égouts, attendant la nuit pour sortir leur museau pointu. Dans une ville aux allures modernes, la vie semblait avoir régressé. Les adultes mouraient avant d’avoir 70 ans, un nombre important de bébés n’atteignait pas les 3 ans et les maladies pouvaient emporter même les hommes les plus solides. Pourtant, le soleil apportait de l’espoir aujourd’hui.

Maxwell était habitué à ne pas se réveiller dès que les rayons passaient sur son visage. Pourtant cette fois il ouvrit des yeux caramel dès la plus faible lumière. La nuit avait été difficile pour beaucoup d’autres jeunes de 20 ans. Le stress, l’adrénaline et l’angoisse avaient agité bien des corps. Il ne faisait pas exception à la règle même si l’adrénaline dépassait largement le stress. Dans une petite chambre qui ne disposait comme mobilier que d’un lit il se leva sans trainer et se rendit à la cuisine. Une odeur chaude embaumait la maison et venait d’une petite casserole sur un feu. Sa grand-mère était déjà partie. Il ne restait qu’un petit mot sur la table. Maxwell eut un pincement au cœur à l’idée de ne pas pouvoir lui dire aurevoir mais, le devoir avant tout. Sage-femme, elle avait été appelée en urgence pour l’accouchement très difficile d’une jeune fille de 15 ans. Il prit son dernier repas assis sur son lit et jeta un œil aux photos d’un couple accroché face à lui sur son mur. Ses parents étaient également partis à leurs vingt ans. Il n’avait pas connu son père mais, avait quelques souvenirs de sa mère. La ressemblance physique était flagrante et, en leur disant au revoir une dernière fois, le jeune homme espéra très fort qu’il avait aussi hérité de leur qualité.

Il rejoint dans la rue une dizaine de jeunes de son âge qui marchaient vers les montagnes. Aux fenêtres, beaucoup de parents faisaient des signes d’adieu à leur progéniture. Il y avait aussi des frères et des sœurs. Deux rues plus loin, il fit un dernier signe à son oncle avant de souffler tout l’air de ses poumons pour évacuer le stress qui lui serrait l’estomac. Une heure de marche l’attendait. Au fil du temps, le nombre de jeunes autour de lui grandit. Plus le groupe s’approchait de la montagne, plus il s’épaississait. Sur leur route, certains leurs criaient « bonne chance » et d’autres leurs riaient au nez avec éclats. Le seul point commun de la masse humaine mouvante était l’âge. Il y avait des garçons et des filles, des petits, des grands, des gros, des musclés, des visages stressés, des faciès heureux, des pleurs, des rires, des discussions, des répétitions, des soupirs angoissés et des airs confiants. Le chemin montait dans la montagne, abrupt, comme un ruban replié sur lui-même. C’était déjà une épreuve pour plusieurs. Arrivés en haut, le groupe accéléra le pas, mené par cet inconscient collectif qui animait les foules. Devant eux, une immense structure en métal qu’ils voyaient tous de loin depuis leur ville, sans pour autant ne s’en être jamais approché. Face à eux, une très large porte de métal comme celles des hangars de la zone industrielle abandonnée les dominait de toute sa hauteur. Deux fenêtres closes en hauteur donnaient un faciès au bâtiment, celui d’un monstre près à les avaler d’un coup.

Le silence tomba comme une chape de plomb dès que la porte commença à se relever lentement, sans un bruit. Elle dévoila un long couloir aussi large. A l’intérieur, deux hommes et deux femmes les attendaient avec un sourire large. Après quelques mots de bienvenue, ils les guidèrent vers deux couloirs plus étroits. Comme souvent, les garçons furent séparés des filles. Des douches collectives s’offraient aux deux groupes qui arrachèrent des sourires aux visages les plus crispés et provoquèrent des murmures enthousiastes. Maxwell eut un large sourire en sentant sur sa peau l’eau chaude à un débit qui rappelait les pluies torrentielles de l’automne. Il se fichait que des dizaines d’autres hommes le voient en tenue d’Adam. Chacun était bien trop concentré sur la joie d’une douche aussi bonne et l’odeur sucrée du savon offert bien gracieusement. Tout le monde se retrouva dans des vestiaires où ils purent échanger leurs vêtements contre des tenues toutes similaires. Des tee-shirt bleu, jaune ou rouges dans une matière faite pour l’exercice physique. Les flancs étaient faits d’un tissu noir sous forme de filet. En se changeant, Maxwell ne put s’empêcher d’observer les autres. Si les rumeurs allaient bon train et que certains tests étaient connus, il ne serait pas étonné de voir des nouveautés. Bien qu’il ait l’avantage d’être grand et assez élancé, il ne ferait pas le poids dans une épreuve de force face au garçon à côté de lui dont les bras étaient aussi larges que des troncs d’arbre. Le vestiaire était redevenu étrangement silencieux et la tension était palpable. Certains pourtant affichaient un optimisme débordant sous le regard dédaigneux des plus malins.

Quelques minutes plus tard, la masse fut conduite dans une immense salle blanche où de grandes fenêtres laissaient entrer toute la lumière que le soleil pouvait apporter. Ils furent disposés en ligne, à intervalles réguliers, comme une troupe militaire. La rigueur était presque naturelle pour ces jeunes. En haut, un homme les dominait de toute sa hauteur. Un immense écran retransmettait son visage et dans la masse, plus personne ne parlait. Maxwell jeta un regard rapide de chaque côté. A sa gauche, il y avait une jeune fille à la peau mate et à l’air paniqué. Celle-là ne fera pas long feu dans le processus. A sa gauche, c’était un gars un peu plus petit que lui, dont la peau était aussi blanche que la sienne. Le cœur battant, il redirigea son regard devant l’écran, attendant que la fin du groupe soit positionnée comme désiré par le maître des lieux pour que ce dernier ne commence son discours.

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Pour Dagda, le Processus, c’était le seul espoir de sa vie. Surtout depuis la vieille au soir. Avec sa sœur, son frère et son meilleur ami, la soirée avait été faste. C’était son anniversaire, il avait eu ses vingt ans, enfin, l’année du processus. C’était son anniversaire mais aussi ses adieux. Car James, son meilleur ami, avait déjà tenté l’an dernier, et avait échoué, malheureusement. Quant à sa sœur et son frère, ils étaient bien plus jeunes, ainsi… Il était probable qu’il ne revoie plus personne. Plus que probable même.

En tout cas, pour James c’était certain.

Dagda, il marchait, sur ce chemin que tant d’autres avaient parcouru, se dirigeant vers le Processus, car la veille au soir, il avait tué James, son meilleur ami. Pourquoi ? La question était simple. Il l’avait fait pour protéger sa sœur, parce que James avait trop bu, et lui sautait dessus. Il était devenu totalement fou, James. Et Dagda… Ce n’était pas beaucoup mieux. Après une bagarre extraordinaire, qui avait attiré l’attention certainement, Dagda avait fini par le poignarder au cœur. Il était mort.

Et Dagda s’étonnait d’être encore en liberté. Il s’était caché, jusqu’au moment d’aller au Processus… Dans l’espoir d’aller sur l’Autre Rive et de fuir les conséquences de ses actes. Certes, il abandonnait son frère et sa sœur dans le processus, mais au moins… Ils étaient saufs. Il en avait assez fait pour eux à présent. Il fallait fuir.

Après cette douche – probablement la première qu’il prit depuis bien longtemps, il fallait l’avouer – il dû s’habiller. Il aurait préféré rester sous cette eau chaude qui avait fait piquer quelques-unes de ses blessures dues à la bagarre de la veille, il avait pu noter dans un miroir qu’il s’était fait péter l’arcade, même que son visage avait dû être en sang et il ne l’avait même pas remarqué… Il vit aussi son visage d’un jeune homme de vingt ans qui n’avait que quelques poils de barbe, qui n’avaient pas été rasés depuis un moment, étant donné qu’il n’avait pas eu de rasoir depuis un bail. Il n’analysait personne, il s’en fichait, il était plus à surveiller les adultes, ceux qui étaient de l’Autre Rive, dans l’espoir que personne ne le cherche. Il fuyait dans le Processus, mais c’était aussi l’endroit où on le retrouverait le mieux si on le dénonçait. C’était un pari, risqué, mais un pari.

Il suivit à nouveau la foule, véritable mouton qui se dirige vers l’abattoir, et s’installa là où il put, plus petit que pas mal de mecs, et même quelques nanas qui grouillaient dans cette salle où ils allaient écouter le discours du Responsable. Il s’en fichait de ce discours, il voulait juste commencer, s’occuper l’esprit, faire quelque chose ! Au moins pour oublier la veille, et oublier la faim aussi.

Ce fut un discours vraiment chiant. D’ailleurs, il l’écouta à peine, se concentrant pour éviter de grogner du ventre, ce bruit très gênant. Il avait retenti deux fois déjà durant ce discours à la con… D’ailleurs, Dagda gigotait pendant qu’il se tenait debout, souffrant légèrement du genou, qui avait pris cher aussi durant la bagarre. Ce qui lui fit perdre l’équilibre le temps d’un instant, quand un type à côté de lui bougea son coude et le percuta au flanc.

« Eh oh, connard ! »

En perdant l’équilibre, Dagda avait perdu un peu de sa contenance aussi, parlant un peu fort, mais pas assez pour interrompre le discours du Responsable, mais surtout s’était presque allongé sur son voisin – Maxwell, cet inconnu qui n’en sera bientôt plus un. Il se remit sur pied pour jeter un regard assassin au responsable de sa presque chute, sans s’excuser auprès de l’autre. Après tout, ce n’était pas de sa faute, pourquoi demander pardon ?
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Les grands hommes étaient comme les grandes œuvres, uniquement définis par les discours et les mots. Les idées et concepts n’étaient pas différents. La preuve principale résidait dans la rapidité à laquelle les idéologies naissaient et s’écroulaient dans l’histoire de l’humanité. Le processus avait ses croyants et ses détracteurs, Maxwell se rangeait dans la première catégorie même s’il n’avait aucune certitude sur ce qui l’attendait de l’autre côté, sur l’Autre rive. Il croyait aveuglément au processus et écoutait avec une attention certaine chaque mot du discours. Celui qui en était responsable les regardait depuis son piédestal et les candidats devaient lui sembler bien insignifiant. Combien ce centre de tri à échelle humaine avait vu passer de vies ? Quoiqu’il en soit, seuls 3% d’entre eux réussiront.

Visiblement, tout le monde n’était pas aussi émerveillé que lui. Le type à sa droite semblait plus préoccupé par son estomac grognant que par l’intensité du moment. Maxwell serra les dents, énervé par un tel manque d’implication. Si le processus ne l’intéressait pas, ce crétin aurait tout aussi bien pu rester chez lui. Comme si ça ne suffisait pas, la proximité désagréable engrangea un presque accident. Ce voisin qu’il ne savait déjà pas saquer lui tomba à moitié dessus, manquant de provoquer un magnifique effet domino dans la foule, une chute disgracieuse accompagnée d’une insulte visiblement en direction du type à côté qui semblait mortifier. La secousse dans la marée humaine n’avait pas attiré l’attention de l’homme aux discours ou bien celui-ci était resté imperturbable. La première pensée de Maxwell – ou plutôt la seconde – était sur les éventuelles conséquences de ce petit dérangement. La première était de souhaiter une mort lente et douloureuse, elle était bien évidemment accompagnée d’un regard en coin haineux. Rapidement, il retourna son attention sur la fin du discours, le dos droit.

Ce qu’il en retint, c’était ce qu’il savait déjà, tout ce qui leur arriverait, ils le méritent. Cette idéologie lui convenait parfaitement et il ne faisait pas partie des regards anxieux échangés un peu partout dans la masse. Ils furent ensuite conviés vers le début du processus. Beaucoup d’anciens parlaient de cette première étape, l’interview. Certaines questions étaient déjà connues et d’autres seraient sûrement une surprise. Comme beaucoup, il avait déjà réfléchi à ses réponses sans pour autant les apprendre par cœur. Alors qu’il essayait de se concentrer sur toutes les raisons qui faisaient qu’il croyait dans le processus, l’idiot qui l’avait bousculé était de nouveau à côté de lui.

« Si t’es pas capable de tenir sur tes jambes tu ferais mieux de dégager maintenant »

C’était direct et sans doute un peu méchant. Qu’importe, Maxwell était certain que cet abruti n’allait pas dépasser l’étape de l’interview. Au moins il aura la paix une fois sa tête de con de retour dans la misère du continent. Ou, avec un peu de chance, il fera partie de ces faibles d’esprits qui se suicident après avoir été éliminé du processus. Avec un peu de chance …

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L’effet domino avait été évité, heureusement. Et j’avais ensuite insulté l’autre connard qui était pas fichu de tenir debout comme il fallait, pour ensuite continuer à attendre la fin du discours, pour que commence enfin la sélection. J’avais envie de finir ça, de le finir vite bordel. Je n’avais aucune patience, surtout en sachant que derrière moi, il y avait peut-être des flics qui m’attendaient au tournant. J’ignorais totalement, d’ailleurs, s’ils pouvaient m’arrêter durant le Processus. Cela m’étonnerait, vu son caractère sacré. Donc, je restai là, nerveux, attendant que ça passe. Parce que c’était genre, très long, comme discours.

Pourtant, à peine m’étais-je calmé de l’autre idiot, voilà qu’un autre me fit remonter en pression, le crétin sur lequel j’étais tombé. Putain mais est-ce qu’il n’y avait que des cons qui passaient ces épreuves ?

« Je t’emmerde, sinon. »

Je ne voulais pas me faire remarquer, pas alors que je n’avais même pas commencé cet entretien qui permettra de décrocher le premier sésame. Alors, avec un regard noir, je l’avais envoyé péter, avant de commencer à marcher pour suivre les autres abrutis directement vers l’abattoir numéro un : ces cabines pour parler à un examinateur qui aura directement la main mise sur mon avenir. Pas de bagarre à peine arrivé, pas une bonne idée. Et je n’étais pas certain que le Processus valide les futures élites qui cèdent à l’appel des poings… Autant le planter là. Avec l’espoir qu’il se laisse crever après avoir foiré l’entretien.

Ce fut particulièrement énervé, serrant les dents, que je vins devant l’examinateur. Il m’avait cherché, il avait fouillé chaque possibilité afin de me faire sortir de mes retranchements, mais pourtant, je n’avais pas lâché. C’était ça, ou j’finissais par crever en taule ou sous les coups de feu des flics. Parce que la vie de fugitif, très peu pour moi. Alors, j’avais tout donné, essayant d’éviter les pièges du genre supplie pour que je te garde dans le Processus et surtout, en restant calme, autant que je le pouvais. C’était difficile, ça, pour une personne aussi sanguine. Je n’avais jamais su être un type posé…

Et pourtant, après cet entretien qui avait bien failli mal finir pour ma part, je le revis. Putain, il avait passé cette épreuve aussi ! Je ne pouvais pas y croire. Espérons que la prochaine soit mieux… Mais en attendant, l’esprit mauvais, je ne pus pas m’empêcher de passer à côté de lui, déclarant d’un ton suintant de mépris :

« Faut croire que les cons parviennent à passer entre les mailles du filet, parfois… »

Suite à cela, je ne m’installai pas très loin de lui, contre un mur, toujours debout et les bras croisés. Je me doutais bien que ce genre de personne me voyait comme de la merde, et que rien que ma présence allait le foutre en l’air, directement. J’en retirai comme une sorte de satisfaction. D’une certaine façon, s’il avait envie de péter un câble, peut-être bien qu’il fera une erreur et dégagera le plancher à la prochaine épreuve.

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Sans doute aurait-il été plus logique d’adresser sa remarque mesquine au premier domino tombé plutôt qu’au second. Malheureusement, la logique n’était pas maitresse des opinions et l’instinct pouvait l’ensevelir en quelques minutes. Ce type ne lui revenait pas, c’était aussi simple que ça. La misère ne rendait pas les gens méchants, elle dévoilait simplement leur véritable nature. Aisé ou pauvre, Maxwell était un connard. Ainsi va la vie. C’était sans doute un avantage dans le processus, savoir se défendre par soi-même et ne pas laisser une quelconque sensibilité obliger à regarder en arrière. Visiblement, ce type n’était pas non plus d’une nature particulièrement sensible. Le regard et la réponse qu’il obtint avaient un petit air de reflet de sa propre médisance.

Une chose était certaine, aucun des deux bruns ne voulait se faire remarquer. D’un accord commun inconscient ils s’éloignèrent l’un de l’autre pour au final progresser dans une direction commune, la première épreuve. Connue de tous, le premier niveau de sélection consistait en une interview, un entretien avec un sélectionneur où chaque émotion, chaque ambition serait analysée. Certain s’y préparaient en apprenant par cœur un discours glorifiant l’Autre Rive, d’autres décidaient d’y aller au talent. Cette deuxième option ne pouvait engranger le succès que pour ceux qui en disposaient. Inutile de dire que la majorité de la population n’était pas concernée par ce cadeau.

Même si son cœur accéléra un petit peu lors de ces longues minutes passées assis face à un homme à l’air sévère, Maxwell fut relativement épargné par le stress. Ses réponses circonscrites et construites furent acceptées. Après deux ou trois dizaines de minutes, il rejoignit le groupe de ceux qui avaient survécu aux questions pièges. Un léger sourire étirait ses lèvres, la première étape avait été franchie. Pendant qu’il réfléchissait à la prochaine étape du processus, une voix le sorti de ses pensées. Cette voix, il ne l’avait entendue qu’une seule fois et pourtant il la reconnaissait déjà.

« Faut croire que les cons parviennent à passer entre les mailles du filet, parfois… »

Effectivement, les deux cons de service avaient réussi la première étape du processus. Et ce, à leur grand désarroi. Maxwell fixa avec une certaine médisance cet ersatz d’individu disposé à plusieurs mètres de lui. Sa propre foi dans la sélection des 3% n’en souffrit pas, il se dit simplement que tout système avait ses failles petites ou grandes. Autour de lui, les échanges allaient à bon train, comme par instinct, de petits groupes se formaient. Les solitaires appuyés contre un mur, assis sur le sol ou occupés à gérer leurs propres pensées étaient moins nombreux qu’avant la première épreuve. Des alliances se créaient et Maxwell ne comptait pas en faire partie. Ou du moins, pas tant qu’il pouvait les éviter. Assis sur une table, il attendait le signe d’un agent qui lui guiderait vers la suite de cette aventure. Si les choses n’avaient pas changé, l’exercice suivant allait challenger leurs habiletés visuo-constructives ainsi que leur rapidité. La concentration était nécessaire et plutôt rare dans cette pièce. Enervé, il décida de s’écarter de la masse et le seul endroit qui semblait offrir un peu de silence était le recoin où l’autre con était appuyé. Se promettant à lui-même de ne pas s’énerver, il vint s’asseoir contre le mur, tachant de maintenir une distance suffisante avec l’autre énergumène. Une réplique salée lui brulait la langue et il tâcha de la retenir. Perdre son énergie pour lui était inutile. Le bruit était toujours présent mais, moins intense, lui permettant de prendre plusieurs minutes pour réfléchir à l’épreuve qui l’attendait.


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no matter what happensyou’ll deserve itL’attente pour la prochaine épreuve fut longue, très, très longue. Surtout alors que l’autre était dans le coin. L’autre, c’était celui que Dagda ne pouvait pas piffrer une seule seconde, rien que son visage désormais lui donnait envie de lui en coller une. C’était extraordinaire ces tronches à claque qui pouvaient faire leur apparition dans le pire moment ! Dagda se retenait tout de même, se faire jeter car on massacrait quelqu’un était purement anti-productif, d’autant que s’il était là, ce n’était pas tant parce qu’il avait foi en ce Processus, mais parce qu’il voulait fuir d’où il venait. Alors, il préféra rester dans son coin, à se calmer, à se retenir, essayant d’imaginer toutes les épreuve possibles et imaginables. Il avait une certaine imagination, ça oui… Mais imaginer qu’il allait finir devant des cubes, comme les enfants ? Avec un peu de logique – et vu une autre personne de l’épreuve, un peu de vol – ce fut assez vite passé. Il se demanda même si le but de cette épreuve était de virer les simplets du Processus… Et les victimes de vol. A mort les victimes de vol ! Est-ce qu’il y avait réellement quelque chose à dire dessus ? Mis à part que Dagda avait eu du mal à ne pas rire devant le culot de ce type, notant que le Processus semblait ne pas tenir rigueur au non-respect des lois et du fair-play… Noté, ça oui.

Après un passage par une infirmerie, rapidement, il fut considéré comme étant en bonne santé – peut-être un petit début d’angine, mais le corps semblait bien se battre contre, et une malnutrition qui datait depuis longtemps, mais on se moquait de qui ? Que des choses mineures. Rien qui n’empêcha Dagda de continuer, ainsi que… Maxwell. Et en plus de ça, de continuer dans une pièce, en groupe. Un groupe ! Et parmi tous ceux qui passaient les épreuves cette année, fallait se taper celui qu’il ne pouvait pas piffrer !

Tout cela dans une scène où il y avait de la nourriture, bien sûr. S’il n’avait pas un peu de tenue, il serait allé vérifier si c’était du carton-pâte ou de la vraie nourriture… Quoique, même si c’était de la vraie, il n’y aurait probablement pas touché. On ne savait jamais… peut-être que ça pouvait être prétexte à élimination cette fois-ci, piquer de la nourriture.

« C’est quand même hyper ballot de se taper une merde avant même d’avoir pu déguster son assiette. »

Il ne pensait pas une seule seconde que ça pouvait être une tentative de meurtre, ou même un meurtre tout court, déjà parce qu’ils n’ont pas dit « résolvez ce crime », mais aussi parce que c’était bien connu, l’Autre Rive était exempte de tout crime. Alors, tu continuas un peu, histoire d’amorcer la réflexion commune :

« Bon, soit on a un cas médical, soit une dispute, soit un accident. Quelqu’un a une théorie ? »

Il évitait de s’avancer pour le moment, certainement pour permettre à d’autres de briller, et lui qui profitait de ce résultat. Parce que vraiment, à part avoir une foi incroyable en l’Autre Rive et son manque de crime – s’il savait… - il n’avait pas la moindre idée.
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La masse grouillante faisait peine à voir. Entre espoir et illusion, toutes ces vies gâchées vivaient dans l’anticipation d’un avenir meilleur. Que pouvaient-ils faire d’autre ? C’était soit espérer et être déçu, soit ne pas essayer et finir au même endroit. La règle des trois pourcents était tout aussi arbitraire que le processus mis en place, assembler des pièces de puzzle pour former des cubes n’était pas forcément la qualité maitresse du parfait citoyen de la ville parfaite. Mais, Maxwell y croyait aveuglément comme tant d’autres, peut être avec un œil plus rationnel sur la situation que les prêtres qui chantaient la gloire du processus dans des habits colorés. Après tout, si dans le paradis qui les attendait de l’autre côté il n’y avait ni mort ni misère, sous quelque forme que ce soit, c’est qu’assembler des cubes était important non ?

L’épreuve n’en n’était pas vraiment une pour le jeune homme. Il faisait partie de ces gens dont le cerveau tournait assez vite pour immédiatement visualiser comment agencer les pièces de ces neuf structures à construire. C’était une épreuve de vitesse et sans doute la première où des êtres humains étaient laissés sur le carreau, jetés du train en marche parce que les autres étaient meilleurs et que la pitié n’était pas une des qualités sélectionnées par le processus.

Une fois sortie de cette ambiance sombre, les visages ne tardèrent pas à se dérider. Dans la file pour le scanner, il écouta une conversation énergique deux pas derrière lui. Aux dernières nouvelles, quelqu’un avait triché dans l’épreuve précédente et n’avait pas été sanctionné. Cette information lui arracha un rictus amer. L’œuvre ne prend son importance que par le discours qui l’affuble. Peut-être que la tricherie sera qualifiée de courage et de détermination. La fin justifie-elle le moyen dans l’Autre rive ?

Après un rapide scan et un feu vert concernant son état de santé, Maxwell rejoignit la masse qui fut séparée en plusieurs groupes de 6 à 7 personnes. Un regard rapide sur ses coéquipiers désignés volontaires lui appris que parmi eux, il y avait encore et toujours Dagda. Increvable.

Il garda sa langue dans sa bouche le temps de rentrer dans la salle. Ils avancèrent tous avec une certaine prudence, peu certains de ce qui les attendait. Aucun piège mortel ne leur tomba dessus et le sol ne se déroba pas sous leurs pieds. Au lieu de tout ça, ils se trouvèrent face à une scène installée dans un appartement parfait. Le but de l’épreuve était de comprendre ce qui s’était passé dans cet aperçu presque cruel de l’Autre Rive que leur offrait le processus.

« C’est quand même hyper ballot de se taper une merde avant même d’avoir pu déguster son assiette. »

Un regard condescendant fut la réponse de Maxwell. Cette tâche était sans doute chronométrée, inutile de perdre plus de temps avec des remarques débiles.

« Bon, soit on a un cas médical, soit une dispute, soit un accident. Quelqu’un a une théorie ? »

« Super merci ! On va réfléchir pendant que tu fais les commentaires »

Ce n’était pas tellement méchant, surtout venant de lui. Sans se soucier plus que ça il commença à faire le tour de la pièce avec d’autres membres du groupe. Ils n’étaient pas vraiment accordés et repassaient l’un après l’autre comme une mauvaise équipe d’escape room. Certains avaient simplement décidé d’attendre et de profiter du moelleux des canapés. Après quelques minutes, des voix se firent entendre et plusieurs théories confrontées. Les deux majeures étaient plutôt simples et assez opposées : une tentative de meurtre pour une histoire d’infidélité versus une allergie et une tentative de secours. Maxwell était tenant de la première option, doutant fort qu’une scène issue de l’Autre Rive puisse présenter un meurtre. Pour trancher et mettre tout le monde d’accord, un vote à main levée clos les débats. A sa grande surprise, Dagda leva sa main en même temps que lui. Peut-être n’était-il pas si idiot que ça. Le chef auto-proclamé du groupe en la personne d’un grand brun aux épaules larges transmis leur réponse au processus alors que tout le monde retenait son souffle.

Ils étaient entrés à 7 et ressortirent à 6. Leur théorie était la bonne mais, la blonde qui avait préféré profiter du canapé avait été éliminée car elle n’avait pas contribué à la solution. Leur nouveau chef semblait très fier de son succès, comme si la théorie venait de lui. Tant mieux s’il se plaisait à jouer au leader, il en faudrait bien un pour prendre les claques si leur aventure devait se poursuivre en groupe. Alors qu’ils marchaient tous ensemble vers la suite de leur aventure dans le processus, il se retrouva à côté du petit Dagda et lui jeta un regard en coin. Il ne l’appréciait toujours pas mais, s’il n’avait pas voté en faveur de la bonne théorie, l’issue de cette épreuve aurait pu être différente.

« T’es pas aussi con que t’en a l’air », ce qui, dans la bouche de Maxwell était un compliment.



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no matter what happensyou’ll deserve itIl lui sortait vraiment par les trous de nez, le Maxwell. Il puait l’arrogance, et c’était typiquement ce genre de type que Dagda ne supportait pas une seule seconde, ça lui donnait envie de… De lui péter le nez. Mais… Pas maintenant. Pas alors qu’ils étaient en train de chercher à être sélectionnés pour devenir l’élite de l’élite. Déjà que, contrairement à ce qu’il disait haut et fort, il ne voyait absolument pas ce qu’il y avait d’élite en lui, il valait mieux qu’il fasse profil bas. Car s’il sortait d’ici pour retourner d’où il venait, il était bon pour finir en charpie. D’ailleurs il était même fort probable que ceux voulant lui faire la peau l’attendent directement devant l’entrée du bâtiment du Processus.

Ou peut-être que personne ne l’attendait, Dagda, en fait. Surtout qu’il était presque sûr qu’il n’y avait aucun témoin, sinon sa sœur et son frère, et il avait confiance en eux pour ne rien dire à personne. Cependant, il y avait toujours ce « et si ? » qui restait dans sa tête, l’effrayant suffisamment pour qu’il ne veuille certainement pas y retourner.

Du coup, autant prendre avec un poil d’humour ses piques de merde, hum ? Surtout que Maxwell comme Dagda semblaient être d’accord, au moins sur le fait que ne ce soit pas un meurtre. D’ailleurs, ce fut fastidieux d’arriver à une conclusion, parce que sans déconner, Dagda n’était pas une flèche, il fallait l’avouer, encore moins un putain de médium. Par contre, voter, ça il savait faire. Même si c’était la même idée que Max, peut-être qu’il n’était pas con, en tout cas la solution qu’il votait était celle qui lui convenait le plus. Il n’avait d’ailleurs pas prévu de faire de commentaires là-dessus, mais après avoir passé l’épreuve – avec une connasse de moins – ils marchaient vers la suivante quand il entendit Maxwell à côté de lui qui le… complimenta à moitié. « Putain, par contre pour les compliments c’est pas ça, toi. Merci cimer, t’es moins con que je le pensais. Tu vois ? Ça c’est mieux. » L’ironie, ça détendait. Surtout qu’il valait mieux être détendu avant cette épreuve, car les explications pour cette nouvelle étaient claires, nettes et courtes : Il y a 5 pièces, ils sont 6, une personne du groupe va du coup devoir être éliminée. Par vote, ou autre chose.

Oh génial.

« Je sens que ça va devenir sanglant ici… » Evidemment, quelques personnes n’aimèrent pas vraiment être enfermées dans cette petite pièce exiguë et ils commencèrent à se disputer pour les pièces. Dagda y compris. Il n’avait vraiment pas envie de retourner dehors, et il était prêt à sortir des poings pour ça. Sauf que pour avoir certaines pièces, il allait sûrement falloir en buter au moins un.

Pas génial, de buter quelqu’un dans une épreuve qui devait mener justement à l’élite, qui prônait le zéro crime. « Hey, attendez ! DU CALME ! Merde, vous m’écoutez ?! » Il voulait que ça s’arrête. Ou bien il allait juste arracher une pièce de quelqu’un et se tirer ? Il n’en savait rien, c’était la cohue déjà.
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Il y avait ces gens qui savaient toujours quoi dire, ceux pour lesquels les mots étaient des armes et qui savaient transformer par un seul discours une foule craintive en un bataillon discipliné. Maxwell n’en faisait pas partie. Si la nature et la vie l’avaient doté de certaines qualités de leader, la magie des mots lui manquaient pour atteindre ce stade. Leur chef auto-proclamé semblait bien plus doué que lui sur ce jeu et marchait déjà fièrement devant, trainant son groupe derrière lui, laissant une certaine frustration à Maxwell. Sur l’Autre Rive aussi les chefs seraient des idiots qui s’approprient les idées des autres ? Certaines choses ne changeaient pas visiblement. Quoi qu’il en soit, le message qu’il avait adressé à Dagda était sa façon à lui de dire quelque chose de gentil. Mais oui ça restait méchant.

« Putain, par contre pour les compliments c’est pas ça, toi. Merci cimer, t’es moins con que je le pensais. Tu vois ? Ça c’est mieux. »

Là Maxwell bugga comme un vieil ordinateur qui fait les mises à jour sournoises de Windows. L’ironie dans sa propre bouche, il la maitrisait. Dans celle des autres par contre, le problème était bien plus compliqué. Quoiqu’il en soit, ils se retrouvèrent tous les deux dans la prochaine épreuve. Si la précédente avait fait la part belle à la logique, les probabilités que la suivante lui permette encore une fois de jouer de ses neurones étaient faibles. Tous dans une pièce aux couleurs étranges, une voix leur donna la mission de sortir à 5 membres. Et malheureusement, ils étaient 6. Un groupe composé d’inconnus complets devait se mettre d’accord sur lequel d’entre eux allait abandonner ses rêves et retourner dans la misère et la crasse. L’équivalent d’une demi-seconde il se dit que le processus ne mettait pas vraiment en avant les qualités auxquelles il s’attendait. Dès cette demi-seconde écoulée, son cerveau se braqua uniquement sur l’idée majeure de ne pas se faire éliminer par une bande d’idiots. A peine la consigne avait-elle été donnée que la tension s’installa directement.

Une chape de plomb invisible était tombée sur eux alors qu’ils commençaient tous à se regarder de manière suspicieuse. Chacun cherchait le maillon faible, le mouton noir à pointer du doigt pour sauver sa propre peau. La dispute commença verbalement et Maxwell proposait de jeter aux lions celui qui avait été à l’origine de la théorie contraire dans l’épreuve précédente et qui donc avait faillit les faire échouer. A ses yeux, ce choix était rationnel. La punition devait tomber sur celui qui avait merdé. Malheureusement, ils n’étaient pas tous d’accord à ce sujet. Un grand costaud proposa d’éliminer le plus petit ou le plus faible, un autre proposa de faire le choix parmi les femmes. Les voix montèrent et alors que plus personne n’écoutait personne, le grand costaud et une fille en virent aux mains pour se disputer une pièce. L’émeute commença à ce moment là et bien que Maxwell n’était pas particulièrement constitué pour la bagarre, il y pris part jusqu’à ce qu’un coup de coude sorti de nulle part lui coupe la respiration et l’obligea à se reculer, prenant une vue d’ensemble sur la situation. Ils n’allaient pas gagner comme ça, il leur fallait trouver une méthode qui mettait tout le monde d’accord plutôt que d’en venir à la violence.

Leur grand chef réussit à calmer les esprits le temps que tout le monde se mette d’accord pour laisser le hasard décider de la situation. Bien sûr, personne n’était d’accord sur le fond mais, le temps coulait et ils devaient arriver à une solution. Maxwell était le premier à trouver ça stupide et ouvrit sa bouche :

« C’est complètement idiot, le processus n’est pas fait pour le hasard. Vous aller simplement montrer à ceux qui nous regardent que vous n’êtes pas capable de prendre une décision par vous-même »

Prendre une décision et l’assumer quelle qu’en soit les conséquences était une qualité importante à ses yeux Mais, jusqu’ici, il s’était trompé sur les gens sélectionnés par le processus. Peut-être avait-il tort encore une fois. Quoiqu’il en soit, personne ne jugea sa réflexion suffisante pour arrêter le tirage au sort. Un foulard fut déchiré en morceaux égaux sauf un plus petit qui allait désigner celui qui allait perdre. Pendant que tout le monde se noyait dans son stress ou fixait au choix le sol ou le nouveau grand chef, Maxwell s’essaya à trouver ce qui distinguait le petit morceau. Le tissu était plein d’irrégularités, il y avait d’office quelque chose qui pouvait lui assurer de sauver sa peau. Et l’irrégularité miraculeuse lui apparut, une petite tâche de graisse. Décidé à ne pas se laisser avoir, il tira en premier un morceau suffisamment long pour lui permettre de tenir dans ses mains sa pièce doré. Visiblement, il n’était pas le seul à avoir trouvé la faille du hasard parce qu’une fille l’imita et demanda à tirer immédiatement aussi, visiblement sûre d’elle. Deux morceaux. Deux pièces.

Le tirage continua et Maxwell remarqua que Dagda allait être un des derniers à tirer. L’autre était le type à l’origine de la théorie foireuse. Quelle que soit la véritable origine de sa décision, il décida de se racler la gorge assez fort pour attirer l’attention qui lui avait servit sa dose d’ironie de la journée. D’un geste de la tête, il indiqua le côté gauche de la pièce, le morceau plus petit étant encore à droite. Il ne restait plus qu’à ce que Dagda comprenne ce qu’il voulait lui dire et surtout, qu’il décide de l’écouter. Et ça, ce n’était pas gagné. Mais qu’importe. Maxwell avait sa pièce, c’était ce qui lui importait le plus.



panic!attack
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No matter what happens you'll deserve it | Max & Dag
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