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 [+18] Turning wine into sweat dripping down my neck | ft. Sirius J. Brown

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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière

I crave excess turning wine into sweat dripping down my neck I can't deny I'd die without this•
Il t’attend. Livré complètement à ta merci. Les poignets liés bien trop étroitement - il est prêt, impatient même. Il sait ce qui approche, il sait qu’il va aimer ça. Il t'a demandé toi expressément. Une tête aveugle s’étranglant langoureusement sur un bâillon-boule que tu détaches d’un geste délicat. Il n’a pas de nom, il ne t’a jamais vu, mais il sait tout de toi. Lady Bittersweet - promesse d’une torture douce. Tu ne le décevras pas.

Pas de politesse, tu imposes à ses lèvres le contact de ton pouce. Il l’accueille comme d'un baiser mouillé, il s’y livre et se laisse dominer, mordille la peau gentiment. Un mot sévère et le voilà tombé. Il s’irrite les genoux, mais protester n’irait même pas lui traverser l’esprit. Il le fait pour toi, et il le fait l’échine frissonnante, les sens alertes, tendu, offert. La gueule béante alors, sous l’ordre de consignes muettes. Remplie jusqu'à la gorge. Tu te casses la nuque de plaisir. La gueule béante et pleine.

•••

Il attend. Il attend car tu le fais attendre. Plongé dans l’obscurité, il ne peut se fier qu’à son ouïe pour deviner où tu es. Dans la fébrilité et la fièvre. Un coup sec, un cri. Tu rapportes dans ta paume le cuir de ta ceinture. Et tu fouettes - un cri. Les gémissements de douleur. Tu les côtoies et les adores un peu plus chaque jour. Les coups bruinent et pleuvent. Encore. Encore. Encore. Encore. La peau t’appelle, tu t’y jettes. Tu l’aimes soudain du bout des doigts, du bout des ongles, du bout des lèvres. La chair rouge zébrée de blanc. Un coup sec. Encore un gémissement.

•••

Tu l’as suspendu comme un jouet. Agriffé à sa peau brûlante, jouant de pression dans le cliquetis des crochets. Il halète de tout ce que vous avez déjà fait, la respiration bruyante et saccadée. Tu l’as tant battu, mais il te suppliait de continuer, il t’appelait à s’en briser la voix. Il t’épuise, tu te consumes à petit feu sous tes perles de sueur. Tu t’attaches à sa croupe et t’éreintes après lui, tu te donnes, tu te donnes autant que tu lui as pris. Sa dignité, sa force, sa volonté, tout ça tu l’as pris et tu l’as baisé. Et il réclamait, il avait les jambes qui tremblaient, les hanches qui t’appelaient, et il pleurait - et dans ta grande bonté tu répondais à ton martyr. Tu t’appliquais à le rendre misérable sous toi. Tu voulais lui faire sentir qu’il regretterait chaque jour dès lors d’être venu à toi et qu’il ne pourrait plus vivre sans. Il apprenait à se lier avec sa part de féminité refoulée. Tu en faisais un humain en le traitant en objet.

•••

Tu étais tellement pris par les événements que tu en as oublié le monde autour de toi. Le problème avec toi Basil, c’est que tu es passionné, et pour un homme sans limite, le résultat est incontestablement obscène. Tu t’étais cru seul en tête à tête avec ton hôte - ce n’était peut-être pas tout à fait vrai. Mais tu en avais terminé pour aujourd’hui, c’est ce que tu te disais alors que tu enfilais tes vêtements. Tu avais remonté ton pantalon, celui-ci n’était pas encore bouclé. Un à un - tes doigts agiles s’appliquaient à reboutonner ta chemise gris perle. Tu te rhabillais, plus un regard pour quiconque, pas même l’homme qui t’avait idolâtré pendant ce qui semblait une éternité. Il avait filé sans demander son reste, il ne t’avait même pas remercié. Mais de toute façon, tu t’en fous des "merci". Tout ce qui compte, c’est qu’il t’ait diverti assez pour que tu aies pu prendre ton pied. Détendu comme jamais, les joues roses, encore un peu essoufflé. Ta peau, sous ton col, portait encore quelques gouttes de sueur. Ta ligne, tu la devais moins au croquet qu’à ces folles journées.
Tu te sens observé. Bien sûr, quand on était un bel homme, ce n’était rien de nouveau. Les regards sur ta nuque n’étaient pas plus nouveaux. Tu te moques assez d’être peu présentable, mais bien plus encore d’être un centre d’intérêt. Ceinture noire et noeud papillon violet. Un sourire craquant à ton miroir de poche. Comment pouvait-on porter un visage aussi innocent, et tout à la fois faire pleurer et supplier des hommes robustes ? Tu étais un mystère Basil, mais tu souriais. Tu as fini de remballer tes affaires, et tu t’es recoiffé d’un geste négligent, sortant ton téléphone pour vérifier que tu n’avais rien manqué d'urgent.

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Turning wine into sweat fripping down my neck


-Mazette, je te trouve beau comme un Dieu. Et toi joli cœur, ne me trouves-tu pas irrésistible ? *

La couleur était annoncée. Le lieu était parfait. L'homme maquillé à outrance et perché sur ses talons aiguilles indécents l'était tout autant. Vraiment. Tout était tout simplement parfait.
Il est parfois de ses moments où l’on recherche l’inspiration. Certains les chercher dans d’anciennes œuvres. D’autres dans la beauté du paysage. Pour Sirius, c’était les salons de tatouages, l’expressionnisme allemand et les clubs BDSM. Aujourd’hui, son choix c’était porté sur le dernier. A raison visiblement.
Quel plaisir de pouvoir admirer ces corps à moitié nus luisant sous la sueur de l’effort. Ces dos musclés se mouvant au rythme de vas-et-vient langoureux.
Il en faut peu pour être heureux.*
Des murmures. Un nom est prononcé. Lady Bittersweet. Cruelle diablesse*. Un nom évocateur, mais tellement emplis de mystère.
Un jour aussi, Sirius se trouverait un pseudo aussi évocateur. Pour le moment, seule cette créature inconnue comptait. Elle et les promesses d’un spectacle intéressant, à l’écoute des bruits de couloir.
Enfin au bon endroit. Après un combat acharné pour obtenir une place de premier choix. Pour profiter du spectacle. En espérant que cela en vaille la peine. Ce qui n’est pas le cas de la première personne en place. Trop quelconque. Trop attendu. Tellement effacé par l’Autre. Comme une vision du passé.
Chaque tâche peut devenir un plaisir*. Une expression qui n’a jamais été aussi vrai qu’en cet instant. Aussi bien du côté de cet inconnu que Sirius était certain de connaître, que de celui du photographe. S’il avait su ce qui se trouvait dans cette boîte, voilà bien longtemps qu’il serait venu. Quel beauté que ce corps. Et quel corps.
Sirius ne peut en détacher ses yeux. Il scrute. Il détaille. Il admire. Les courbes de ce corps, la façon dont il se mouve. La manière dont la ceinture résonne dans l’air et sur la peau maniée par cette main experte. Ces cheveux. Cette couleur. Tout dans cet être le fascine. Force l’admiration. Quelqu’un essaye de l’alpaguer. Qu’importe. Silence moustique. *Actuellement, tu n’es rien dans le monde de Sirius. Plus rien n’est. Rien à part ces deux corps qui se complètent sur scène. Surtout Lui.
Fin du spectacle. Sirius s’approche, toujours fasciner par cet être. Il veut lui parler. L’approcher. Quand enfin son cerveau reconnecte les derniers fils qu’il manquait. Enfin, il l’a retrouvé. Il sait qui il est.

-Basil.

Un nom prononcé assez fort pour qu’il puisse l’entendre, sans que les autres ne le puissent. Un mot à destination de lui seul. Il est le seul concerner, car ce soir, il n’a que lui aux yeux de Sirius. Il a su le captiver, comme il sait si bien le faire. Petite mouche prise dans les filets de l’araignée. Filets dans lesquels il s’est jeté avec plaisir.

-Pardon, je devrais dire Lady Bittersweet si j’ai bien compris. Tu n’utilisais pas encore ce genre de pseudonyme lorsque je te prenais en photo.


© 2981 12289 0



*Taram et le Chaudron magique, Le livre de la Jungle, les  dalmatiens 101, Mary Poppins, Merlin l’Enchanteur.
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Basil Egerton
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Il aura suffi d’un mot, d’un mot simple et minuscule, tout juste soufflé, pour t’arracher à ta lecture attentive et te faire derechef relever les yeux. « Basil. » Si tu ne savais pas avec certitude échapper à toute condition paranoïaque, tu te demanderais presque si tes sens ne t’avaient pas joué un tour. Tu tournes la tête et dévisage finalement ton interlocuteur, aussitôt intrigué. Pour connaître ton nom à un lieu où celui-ci n’était pas d’usage, c’est que tu n’avais pas affaire à n’importe qui - une connaissance, ou quelque chose d’approchant. Et tu tombes nez à nez avec un homme à l’allure tout à fait étonnante, cernes et drôle de dégaine - un illuminé, mais un illuminé qui t’est familier, d’une certaine manière. Les images te reviennent peu à peu. Londres. Un photographe singulièrement passionné. Tu fouilles silencieusement ta mémoire à la recherche de son nom, et de toute la foule de détails que tu avais dû amasser sur lui. Tu n’oubliais rien des anecdotes, c’est ce que tu te plaisais le mieux à rappeler à tes cadavres de compagnie.

Cependant, il poursuit, employant cette fois ton pseudonyme, mais tu en profites davantage pour redécouvrir ce timbre de voix qui ne t’est pas étranger. L’essentiel t’est déjà revenu, et tu souris largement, haussant les sourcils, te tournant tout à fait de son côté avec une expression de surprise heureuse et bienvenue. « Sirius ? Sirius James Brown, n’est-ce pas ? » Tu ranges ton téléphone dans ton sac par politesse et referme celui-ci, mais ce n’est pas comme si tu pouvais réellement en cacher le contenu. De toute évidence, s’il connaissait aussi bien ton autre nom, c’est que Sirius était au fait de tes activités - et de toute évidence, il s’en moquait pas mal. Ou plutôt que s’en moquer, il ne voyait pas la chose négativement, mais ç’aurait été un comble puisqu’il se trouvait sur le lieu du crime au moins autant que toi. « J’évite de laisser traîner mon nom là où la société le réprouve. Après tout, il n’appartient pas qu’à moi. » Tu feins la gêne avec une certaine légèreté, passant une main sur ta nuque, le sourire au coin des lèvres. Tu n’as pas fini de le dévisager.
« Ce n’est qu’un pseudonyme… Il semblerait qu’il se soit mis à fonctionner un peu. » Si l’on outrepassait l’innocence de ton sourire, on pouvait clairement lire dans ton regard un assemblage de réflexion qui l’étaient bien moins. Mais à défaut d’être pur, tu avais au moins le mérite d’être humble. La curiosité te pique, ton propre cas t’intéresse bien moins que ce revenant des temps anciens. « Qu’est-ce que tu fais à Bray ? Tu y es de passage ? » Aux dernières nouvelles, il ne t’avait pas mentionné son intention de quitter Londres. D’ailleurs, il avait sans doute difficilement de quoi s'offrir le voyage, et à son allure, tu déduisais sans mal que son porte-monnaie n’avait pas dû sensiblement gonfler. Mais tu ne jugeais pas sur le critère de l’argent heureusement, tu connaissais des nobles fortunés ennuyants à crever. Sirius au moins, il savait comment te parler.

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Réunion. ••• Quel plaisir de retrouver une connaissance dans cette ville emplie d'inconnus pour Sirius. Un premier point de repère. Ou non. Qui sait où ces retrouvailles pourraient les mener ? Peut-être qu'une fois sortie, ils seraient à nouveau inconnus l’un pour l’autre. Comme lorsqu’ils étaient rentrés. Chacun de son côté.
Un nom. Son nom. Sirius avait fait l’effort de ne pas prononcer le nom complet de Basil. Basil ne c’était pas embarrassé de la chose. Normal. Ce n’est pas comme si ça dérangeait Sirius, de toute manière. Il assumait être rentrer ici, comme il assumait ses photos à controverse. Au contraire, quel meilleur moyen pour lui de se faire connaître que d’entendre son nom se murmurer dans un lieu quel qu’il soit ? En plus, quel plaisir de savoir qu’il se souvenait de lui. De son nom.
Un sourire. Admiration.
Sirius observe Basil. Il a évolué. Il a changé. Grandi, dans un sens. Quel plaisir de pouvoir à nouveau le regarder. Il fait partie de ces personnes que l’on ne peut oublier.

-Je comprends bien.

Oui, il comprenait. Dans le fond, il était comme lui. Victime de la société et de ses diktats. Obligé de se plier à ses exigences pour s’en faire bien voir. A une différence près, le nom de Sirius n’appartenait qu’à lui. A lui et à ses photos. Donc à lui.
Que faisait Basil dans la vie, déjà ?
Ce geste. Ce geste discret. Cette main dans sa nuque. Sirius est séduit. Il est toujours à guetter ce genre de petits gestes qui donne toute sa saveur à une personne. Qui la définit. Qui l’inspire. Qui lui donne des idées.
Sirius se détend – avait-il vraiment été tendu ? Il écoute Basil en silence. Se refait à ce timbre de voix trop longtemps oublié. Un pseudonyme. Une autre façon de se définir aux yeux de Sirius.  Lady Bittersweet. C’était tellement évocateur. Doux-amer. Cela veut bien dire ce que ça veut dire. Une juxtaposition entre deux choses qui pouvaient se compléter, ou tout ruiner si ce n’était pas justement dosé. Vu ce qu’il avait vu, cela allait très bien à Basil. Lady Bittersweet, pardon. Il fallait qu’il s’y fasse.
La question. Enfin posée.
Un nouveau sourire.

-Je m’installe. J’ai trouvé du boulot ici, sans un petit magasin qui vend du matériel photo. Comme ça, je peux me permettre de continuer à faire ce que j’aime. J’ai d’ailleurs laissé mon matériel à l’entrée.


Discrète allusion.

-J’espère que j’aurais à nouveau l’occasion de te voir derrière mon objectif.

Beaucoup plus direct cette fois. Pourquoi passer par des chemins détourner ?
Sirius n’était pas comme ça. Basil non plus, dans ses souvenirs. De toute façon, il lui faudrait de nouveaux modèles ici également. Autant profiter d’en avoir un ancien sous la main. D’autant qu’il avait été très agréable de travailler avec lui.

-Que deviens-tu ?

Direct. Toujours.
A part passer l’une de tes soirées dans un club de ce genre. Bien sûr.
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Basil Egerton
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C’est son visage que tu regardes à présent, il paraît attentif. Tu avais raccroché ton regard à ses yeux, n’était-ce pas l’usage lorsque l’on s’adressait aux gens ? Mais entre vous, les formalités étaient superflues. Déjà à l’époque, vous ne vous formalisiez de rien, et c’est ce qui avait permis au courant de passer si aisément. Toi, tu cherchais l’anecdote, la surprise, n’importe quoi qui puisse exciter ta curiosité. Lui, il avait l’oeil du photographe, il s’attardait sur le moindre mouvement, la moindre courbe, cherchant un quelque chose qui puisse éveiller son côté artiste et son inspiration. Avec vous, tout était histoire de détail, vous vous examiniez scrupuleusement sans jugement, avec une forme de finesse irrévérencieuse. Sentir son regard glisser sur toi ne te dérangeait pas le moins du monde et tu le laissais faire, sans changer ton comportement d’un iota - cette parfaite indifférence vis-à-vis de l’observateur faisait de toi un sujet idéal. Il n’était pas étonnant alors qu’à l’époque, il soit déjà revenu vers toi à plusieurs reprises. Et toi, tu te laissais intriguer à chaque fois par cette espèce d’extravagance neutre et mesurée qui s’affairait derrière l’objectif.

Tu exprimes volontiers ton enthousiasme en apprenant qu’il se faisait résident à nouveau dans la même ville que toi. Tu te moquais assez d’être seul ou entouré, de connaître ton entourage, mais tu étais toujours ravi de te laisser intéresser. Les gens ennuyeux ne manquaient pas, et à tes yeux, Sirius ne l’était pas. Tu souriais donc, feignant d’être ravi pour lui, par habitude de l’hypocrisie sociale - mais bien sûr, sa boutique, tu t’en moquais assez. « Quel heureux hasard! Jamais je n’aurais pensé te recroiser ici. Tu devrais me laisser une adresse, il nous faudra rattraper le temps perdu. » Ah ça, tu espérais qu’il ait mille petites histoires à te raconter autour d’un thé brûlant, rien n’était plus insupportable qu’une personne qui répondait à un Quoi de neuf par un rien et toi. Toi, tu aimais qu’on te raconte, et avec du suspense s’il vous plaît. Peut-être aurait-il des photos à te montrer, ou peut-être pourrait-il te les décrire. Ou bien vous vous assiériez là et il te laisserait analyser toi-même ses clichés à haute voix, et tu t’y attèlerais à grand recours de belles lettres et de métaphores filées, avec une minutie et une attention au détail qui vous était si particulière.

Sirius avait encore autre chose en tête et ne tarda pas d’ailleurs à te le faire entendre. Tu te trouvais presque ridicule de n’avoir pas compris l’allusion aussitôt, et cela te fit rire légèrement, mais tu ne perdais rien de cet enthousiasme presque touchant, pas plus non plus que de ta voix posée. Il embraye derechef sur une autre question, était-ce pour effacer le risque d’un rejet ? Non, tu ne pouvais lui appliquer la même logique qu’aux autres - lui devait être réellement intéressé. La question, si vaste, te tire un « Oh » à l’anglaise de lassitude amusée. Tu en aurais pour des années à raconter ce que tu étais à cet instant précis, tu pourrais en écrire des tomes entiers, pourtant tu n’étais pas grand chose au final. Rien de plus qu’un homme. « Je suis installé à Bray depuis bientôt deux ans, je dirais. J'habite West End avec l’un de mes cousins, à proximité du cimetière. Le poste de fossoyeur était inoccupé, je m’en suis emparé et personne ne s’en est plaint. Mais je pourrais dire tant et tant de choses!... » C’est presque de la frustration, une frustration délicieuse, que d’avoir tant à dire et si peu de temps. « Toi aussi, tu as beaucoup à me dire. » Il y a de la malice dans le regard que tu lui lances alors, ce petit éclat qui semble réclamer et ne pas se satisfaire de peu. Tu exiges - la domination te réussissait, quelque part. « Dans tous les cas, ce serait un plaisir de reposer pour toi Sirius. Je suis curieux de découvrir de quelles façons a évolué ta manière de travailler. » Tu lui dis cela avec une certaine négligence, mais tu n’en penses pas moins - c’est que pour toi l’évidence est là, et le sujet désinvolte : comment pourrais-tu même envisager de le lui refuser ?

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Joie. ••• Lui non plus ne pensait pas le retrouver dans ses conditions. Sirius ne pensait pas un seul instant retrouver quelqu'un de son ancien vie à vrai dire. Un mal pour un bien. Ou un bien pour un mal, selon les personnes. Même s'il avait coupé tout pont avec son passé, forcé de constater qu'il était retomber sur la seule personne qu'il aurait pu être ravi de revoir.
Ce sourire. Ce sourire qui sonnait faux. Certains l'aurait mal pris. Sirius en était ravi. Parce que ce sourire racontait beaucoup plus qu'un sourire sincère. C'était exactement ce qu'il aimait chez Basil. Tout son corps lui parlait, lui raconter quelque chose. Plus encore que n'importe quel mot.

-Je te noterai ça. J'ai toujours un doute sur le nom de la rue. Je n'ai pas envie de te dire de bêtises, et qu'on ne puisse pas rattraper le temps perdu.

Quel plaisir que cela serait. Il en aurait des choses à lui dire. Peut-être même qu'à lui, il lui en parlerait de cette femme qui a tant marqué son esprit. A moitié suffoquante sur le bord de la chaussée. A moitié morte. A moitié vivante. Entre les deux. Un état qui a mis le photographe dans un état qu'il n'avait jamais ressenti avant. Rien que d'y penser, l'excitation le gagnait peu à peu. Mais avant d'en arriver là, peut-être faudrait-il passer d'abord par des histoires bien moins excitantes, mais tout aussi exotique. Comme celle de Miranda par exemple.
Une bien belle femme que Miranda. Une brune sulfureuse, qui aurait pu être parfaite dans le rôle d'une pin-up si elle ne cachait pas son corps derrière de grands vêtements larges. Vêtements qu'elle a accepté de laisser tomber devant l'objectif de Sirius, pour dévoiler un corps qu'elle flagellait elle-même en guise de rédemption pour une faute dont elle n'a jamais voulu dire le nom. Des Mirandas, Sirius en avait plein sa mémoire – toutes gravées à travers des photos, dont certaines se trouvaient dans son porte-feuille – et il se ferait une joie de les raconter à Basil. Il était certain que lui aussi aurait des choses à lui dire.  
Maintenant que le moment émotionel des retrouvailles était passé – et Dieu que Sirius n'aimait pas ce genre de chose normalement, mais avec Basil, tout lui allait – il était tant d'entrer dans le vif du sujet. Sirius n'était pas du genre à mettre les formes lorsqu'il parlait, mais la société lui avait fait prendre cette habitude. Une habitude qu'il n'aimait pas et qu'il savait pouvoir laisser tomber avec Basil. Mais malgré tout elle était tenance. Que deviens-tu ? Cette question était sortie tellement naturellement alors qu'elle n'avait pas sa place dans cette conversation. Pas comme ça. Pas à cet instant.
Le cimetière. Voilà un lieu qui allait parfaitement à Basil. S'il l'y autorisait, Sirius se ferait une joie d'immortaliser cet endroit ainsi que le protecteur de ses occupants. N'est-ce pas là la meilleure façon de décrire un fossoyeur ? L'image de Basil entre les morts et les tombes p arlaient à son âme de photographe. Des images commençaient à prendre forme. Comme certaines l'avaient fait lorsqu'il l'avait vu exécuter son numéro de domination. Oh oui... Sirius avait hâte que Basil passe à nouveau sous l'objectif de son appareil...

-Pourquoi pas maintenant ?

Les mots s'échappent des lèvres de Sirius sans même qu'il y pense. C'est... tellement naturel, pour lui, comme requête. Tellement normal. Il est inspiré. C'est le moment où jamais.

-J'ai laissé mon appareil à la consigne. J'ai envie de toi depuis que je t'ai vu. Il doit bien y avoir un endroit où c'est possible ici.

Sirius avait vraiment envie de Basil. Dans tous les sens du terme. Même si dans cette phrase, il voulait dire derrière son appareil.
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Basil Egerton
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Ce faisant, alors qu’il admettait volontiers de te céder son adresse, tu t’étais retourné vers tes petites affaires en lui offrant ton (superbe) profil pour farfouiller les tréfonds de ton sac, et en tirer le téléphone que tu avais abandonné tantôt. Tout en lui lançant des coups d’oeil réguliers, et poursuivant ton petit discours, tu avais ouvert la page prête à l’ajout d’un nouveau contact. Quoi que non, à bien y penser, Sirius devait déjà y être dans un coin délaissé de ta carte mémoire, et tu te pressais de l’y retrouver pour mettre à jour ses coordonnées. Pourquoi pas maintenant, t’a-t-il dit alors, et un autre sourire barra ton visage en te déformant les joues, alors que tu coinçais dans ta gorge un autre de ces rires amusés. Tu t’y étais attendu, cette fois, tu faisais même exprès de ne l’avoir pas deviné. Tu lisais l’empressement dans son timbre de voix, dans son regard, et ce n’était pas tout à fait pour te déplaire. « Pourquoi pas, en effet. » Tu avais eu tout juste le temps de glisser cette réponse d’une voix posée avant qu’il n’enchaîne derechef.
La suite t’étonna davantage, et par « davantage » j’entends que tu haussas un sourcil, que ton pouce s’immobilisa au dessus de ton écran tactile, et que ton envie de rire se décupla tout à fait. De le savoir si hâtif et si enthousiasmé, ça te donnait envie de le faire languir une éternité ou deux. Alors tu fis tarder ta réponse quelque peu, refermant une nouvelle fois ton sac, puis lui glissant ton portable dans les mains en tapotant sa surface d’un air entendu, te départissant de ton sourire à l’identique de la manière dont il t’était venu.


Et puis, avec une lenteur rageuse, tu te fis pensif et pris le pas de la consigne, sac en main et ramassant ton trench en tweed. Tu ne t’étais pas préoccupé de l’inviter à te suivre, tu savais qu’il le ferait, qu’il te suivrait comme un chien. Et ce n’était pas de lui avoir donné une occupation qui l’empêcherait de te suivre à la trace. « Cela doit bien se louer, il faut seulement espérer que les locaux ne soient pas pleins. Laisse-moi arranger cela rapidement, et sinon nous n’aurons qu’à aller chez moi. » Tu te gardais bien d’afficher la même impatience, et c’était un peu pour le charrier. Mais ces mots, ce j’ai envie de toi n’avait de cesse de résonner entre les parois de ton crâne avec délice, l’écho tournant ceux-ci en un gémissement de plaisir, un peu plus chaque fois. Tu aimais la subtilité - mais les phrases crues, honnêtes et d’une franchise désarmante au moins autant.
Tu lui lanças un autre coup d’oeil, quel âge avait-il déjà ? Tu tâchais de te souvenir de la dernière fois qu’il t’avait informé à ce sujet, ainsi que l’année et le mois. Votre première rencontre remontait assez loin, il était encore mineur, un gamin - c’est fou, pourtant, à quel point il avait peu changé. A bien y réfléchir en fait, tu jurerais qu’il ne t’avait jamais donné son âge exact. Il avait lourdement argumenté pour se rendre majeur à tes yeux même, mais c’était une évidence, tu l’avais toujours su - il ne l’était pas. Et il ne l’avait sans doute pas été, de toute la période où tu l’avais connu. Oh, ça ne t’avait en rien empêché d’y toucher un peu. Il avait quelque chose, ce Sirius, qui te plaisait follement - quelque chose d’intemporel ou d’infiniment mature. Et puis après tout, bafouer la loi avait toujours été parmi tes passe-temps préférés.
Tu as passé la consigne, tu t’es rendu jusqu’à l’accueil, penchant vers la secrétaire ton expression charmeuse. Lorsque tu as interrogé la disponibilité des salles, elle t’apprit pour ton grand plaisir qu’ils n’étaient pas pleins et qu’il était possible de t’arranger cela dans les délais les plus brefs. Un coup de fil rapide, tandis que tu lui tends ta carte bancaire, tirée du portefeuille d’une poche intérieur de ce que tu tenais à la main. Quelques échanges brefs et affables, et puis, avec la plus nette indifférence, tu repris la direction de l’intérieur du club, et t’engouffras dans un escalier en colimaçon. « Ce n’est pas un cabinet de photographie, en revanche. Tu n’auras pas de spots blancs ou d’éclairage de qualité, entre autre. Mais le cadre est intéressant, pour qui aime le bois et les crochets de fer. » Un demi-couloir, une porte modeste, nommée en lettres bouclées d’un nom provocateur quelconque - tu l’ouvris et comme un gentleman devant une dame, tu l’invitas à entrer.

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Sirius ne l’avouerait jamais, mais tout chez Basil lui avait manqué. Absolument tout. Pas seulement son visage. Même son profil, il l’appréciait. Il lui parlait. Il lui disait plus de choses que celui de la plupart des personnes peuplant ce bas monde. Il aurait pu passer des heures voir des jours à observer Basil jusque dans ces moindres détails. La ligne de son nez. Le pli de ses yeux. La chute de ses reins. Son sourire. Son sourire. Son sourire… Sirius pourrait s’y perdre. Examiner chaque plis de ses lèvres pour s’y perde encore et encore. Pour toujours et à jamais. A tel point qu’il n’entend qu’à peine la réponse de Basil. Sirius entend sa voix sans comprendre le sens de ces mots.  Trop plongé dans sa contemplation. Il n’y avait que Basil pour lui faire cet effet. A chaque fois. Même après tant de temps.
Et puis ce rire. Cette absence de réponse remplacée par ce rire. Malgré tous les bruits de la salle, il est le seul qu’il entend. La seule chose qui le tire de ses rêveries est la présence du téléphone entre ses doigts. Il sourit doucement en le voyant et entre ses informations dans le téléphone. Il met à jour son numéro et intègre aussi son adresse. Après tout, il lui avait promis, pas vrai ? Le temps que Sirius termine, Basil avait déjà commencé à s’avancer. Décidément, petit Sirius fonctionne au ralenti aujourd’hui. C’est l’effet Basil, ça. Alors il le rattrape en courant un peu, manquant de perdre l’équilibre au passage. Cette fois-ci, Sirius l’écoute. Il l’écoute et approuve silencieusement. Il n’a rien à dire. Mais l’idée d’aller possiblement chez Basil. Non pas qu’il était mal dans ce lieu, Mais l’idée de découvrir Basil dans son environnement, parmi les choix qu’il avait fait, avait quelque chose de terriblement excitant. Et inspirant.  

-Le temps que tu vois ça, je vais chercher mon appareil. Je n’en ai pas pour longtemps. Je te rejoins.

Sirius lui faisait confiance. De toute façon, s’il ne récupérait pas son matériel, il n’y avait aucun intérêt à la démarche de Basil. Il n’aurait rien pour le photographier. Ce serait dommage quand même… De toute manière, les vestiaires et l’accueil n’étaient pas loin l’un de l’autre. Après avoir attendu pendant quelques minutes, il finit par obtenir l’attention d’une des demoiselles s’occupant des affaires, pour lui tendre son numéro de vestiaire, histoire de récupérer son appareil. Un petit reflex, loin d’être le meilleur appareil de Sirius, mais malgré tout performant et efficace. Il faisait le boulot qu’on lui demandait, pas vrai ? Surtout, il était très bien pour l’intérieur et pour les endroits avec peu de lumière. Sirius savait choisir son matériel selon le lieu qu’il visitait. Sitôt son appareil autour du cou, il rejoignit Basil. Le temps de le voir payer. Il avait donc trouvé un endroit dans ce club. Magnifique. Un sourire se dessinait à nouveau sur les lèvres de Sirius. Tant mieux. Il n’était pas sûr de pouvoir se retenir jusqu’à chez Basil.

-Qu’importe. Un rien t’habille, mon cher. Tout ira avec toi.

Sirius pensait chaque mot qu’il prononçait. Chaque. Mot. Basil n’avait besoin de rien. Son corps et sa peau suffisaient. En même temps, il avait cette chance d’avoir de magnifiques taches de rousseurs. Ca vous habille un homme, ça. En souriant, Sirius pénètre son atelier d’une journée. Effectivement, à part un éclairage à néon dans un coin de la pièce, on ne pouvait pas dire qu’elle était vraiment bien éclairé. Sirius s’adapterait. Il recréerait ses effets de clair-obscur sur logiciel, après la séance. Il était beaucoup plus simple de travailler dans ce sens.
La salle n’était pas très grande, mais bien réfléchi. Outre une belle collection de sex-toys divers et variés alignés religieusement sur une table, on pouvait trouver une croix dans le fond, des crochets, une corde, et même une balançoire tout en cuir et suspension. A peine arrivée, Sirius vit de nombreuses images traverser son esprit. Des images magnifiques. Des images qu’il allait s’empresser de réaliser.

-Déshabille-toi.

Sans même se retourner vers lui, il ordonnait. Basil avait accepté de venir ici avec lui. Basil s’avait comment Sirius fonctionnait. Maintenant, il était maître de ce qui allait se passer. Basil n’avait plus qu’à obéir. Il fallait bien reconnaître que le contexte du lieu se prêtait particulièrement bien au ton strict et sans appel dans la voix de Sirius.


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Basil Egerton
Basil Egerton
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MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière

I crave excess turning wine into sweat dripping down my neck I can't deny I'd die without this•
Bien évidemment, et tu l’avais prévu ainsi, il s’était détaché de toi pour retourner s’emparer de son appareil. Tu imagines un peu, s’il s’était trouvé soudainement démuni ? S’il était advenu que ledit appareil avait disparu, et que Sirius s’était soudain trouvé sans aucun autre moyen de photographie, peut-être, que la piètre caméra d’un téléphone portable ? Il l’aurait sans doute vécu bien mal. Et c’était pourtant quelque chose que tu aurais pris plaisir à voir, dans un silence spectateur, et comme devant une comédie grotesque - à sourire de son malheur. Mais après tout, tu aimais autant que lui l’idée de repasser sous sa caméra. Ou non, en fait, sans doute pas autant - et c’est ce qui te permettait de garder cet air si détaché, tandis que lui ne voyait déjà plus que toi. Tu n’aimais pas outre mesure être le centre d’attention - en fait, tu faisais même quelques efforts pour ne pas l’être, et quand on joue avec la Loi quotidiennement comme tu le fais, c’est sans doute plus sûr, en effet. Mais être le centre de son attention était encore tout autre chose. Car Sirius n’avait pas un regard de juge, mais un regard d’artiste. Et pour celui-ci, plus que pour tout autre, tu prenais plaisir à te livrer.
Ses mots. Sirius parle peu, mais tu sais qu’il pèse et pense tout ce qu’il dit, et les sous-entendus y sont généralement flagrants. Il ne t’apprend rien, bien sûr - ce n’était pas une vulgaire copie conforme, il aurait pris plaisir à te photographier en sous-vêtements dans une benne à ordures, et y aurait peut-être même pris davantage de bien-être que dans une pièce intégralement vide. Encore que - y avait-il réellement de plus et de moins avec ton photographe ? Il se prêtait toujours au jeu, dans toutes les situations, et tu suivais aveuglément ses consignes, en parfait modèle-photo. Tu goûtais pourtant peu à la photographie, et tu n’aimais pas particulièrement prendre des poses. Des clichés figés - tu t’en lassais vite, tu préférais l’authenticité, le concret, le relief, l’organique. Et pas du papier glacé. Pourtant tu le faisais, sans hésiter, sans te plaindre, par intérêt pour Sirius et intégralement pour lui. Pour ce gamin qui était venu te trouver avec son matériel encore amateur, avec ses grands yeux, sa fébrilité, sa gueule atypique et son génie. Tu n’étais jamais nu devant son objectif - c’était son regard, toujours, qui t’habillait.


A peine avais-tu fermé la porte derrière toi que les rôles s’étaient inversés. Tu restais le même pourtant, Basil, mais tu obéissais sans arrière-pensée. Surtout, la porte close te ramenait enfin totalement à un univers délaissé il y a de longues années de cela. Comme si ces huit ans n’avaient jamais eu lieu, comme s’ils s’étaient engouffré dans un souffle de vent, et vous revoilà, identiques et plus vieux. Les mêmes passions, les mêmes regards - mais plus intenses, plus mûrs peut-être, exacerbés, et remplis de savoirs. Chacun dans son domaine, mais des sujets qui s’entrecroisent. L’amour du corps, l’étude en détail, la précision, l’exigence, l’entièreté. Vous ne faites pas les choses à moitié. C'est la même communication muette, la même compréhension. Les gens changent, parait-il, on est souvent déçu. On retrouve de vieilles connaissances, et on y voit l'influence de leurs autres relations. Et on est déçu, et différent soi-même. Mais vous, vous deux tout particulièrement, vous aviez un quelque chose d'immuable, et c'était chacun à cette essence inchangée que vous vous attachiez.
Déshabille-toi. Tu poses ton sac et ton trench avec la plus complète négligence, sans une pensée pour les convenances. Tu ancres ton regard dans le sol avec sérieux et tu retires ce noeud papillon qui t’égorge soudain. Qui es-tu pour le garder noué ? Sirius ne t’a-t-il pas exigé ta nudité ? Et tu t’exécutes. Tu as fini de le faire trop languir, tu as fini de le charrier pour un temps. Tu te mets à nu sans plus d’attente, sans une hésitation, sans une honte. Jusqu’au boxer ? Jusqu’au boxer bien sûr. Pour n’avoir rien précisé, c’est qu’il n’attendait pas mieux - et tu savais parfaitement dans quoi il se spécialisait, de toute façon. Tu n’étais pas un gamin à flancher dans ta timidité. Et tu t’étais tu, et tu avais attendu la suite. Vous aurez tout le temps de parler, mais laisse d’abord ton photographe se familiariser à son nouveau terrain de jeu. Tu approches tranquillement, tu le scrutes du coin de l'oeil, tu cherches où se pose son regard. S'il est suffisamment clair, il n'aura pas à parler - un geste, un signe de tête, un froncement de sourcils et tu aurais obéi à sa consigne avant même qu'elle ne soit formulée.

CODAGE PAR AMIANTE
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Turning wine into sweat fripping down my neck

Le modèle. Rien d’autre que le modèle. Voilà ce qui fait d’une photo une réussite à tes yeux, n’est-ce pas Sirius ? Même sans appareils numériques, avec rien de plus que l’appareil d’un téléphone - ou pire, ces petites versions numériques que l’on peut acheter à un prix dérisoire qu’il est, d’après toi, une honte de qualifier d’appareils photos. Même avec seulement ça, tu auras su t’adapter. C’est ça qui fait un bon - et un réel - photographe. Celui qui s’adapte au lieu, à la personne et au matériel. Pas celui qui s’enferme dans sa petite routine d’une banalité affligeante. Avec Basil, cette routine n’existerait pas. Elle ne le pourrait pas. Elle n’en aurait pas le temps. C’est ce que tu pensais. Et tu n’en démordrais pas. Mais qu’importe. Qu’importe ce qui aurait pu se passer. Ce qui compte, c’est ce qui se passe là. Maintenant. Tout de suite.
Un rêve éveillé.
Une chose que tu n’aurais pas imaginer arriver - du moins si vite - lors de ton arrivée à Bray.
Oh, bien sûr, la ville t’avait attiré. Tu ne l’avais pas choisi par hasard - mais tu aurais pu. Tu savais qu’elle recèlerait des mystères, des pépites, des trésors - elle est suffisamment grande pour ça. Mais de là à tomber d’office sur un diamant encore brut dont l’éclat éteindra toujours celui de n’importe qui d’autre. De là à retrouver Basil. Non. Tu ne l’aurais même pas rêvé. Tu n’as pas pu oublier Basil, c’était trop demandé. Mais son image commençait à s’effacer doucement de ton esprit. Relégué au rang de souvenir.
Tu comptes bien profiter de l’instant pour t’en créer de nouveaux, des souvenirs.
Plus beaux.
Plus brillants encore.
Tu avais évolué depuis tes première photos. Basil allait le comprendre.
Ton regard reste insistant. Tu ne le quittes pas un seul instant.Tu admires ses longs doigts retirer une à une les couches qui cachent le véritable trésor. Tu prends un malin plaisir à suivre des yeux la chute de chaque morceau de tissu au sol, chacun te dévoilant un morceau de peau de plus à chaque instant. T’es comme un gosse à Noël, pas vrai Sirius ? T’es excité comme tu ne l’as pas été depuis longtemps. Tu le laisses faire. Tu le laisses aller à son rythme. Quand il s’approche, tu prends ça comme ton signal. Tu t’approches à ton tour. Tu commences par le détailler de plus près sous toutes les coutures. Sans le touche. Non, ça, se sera pour après. Tu fais ton tour. Comme un marchand scrute la marchandise avant d’en faire l’acquisition. Mais toi, tu sais déjà que tu seras conquis.
C’est lorsque tes yeux tombent sur le dos de Basil que tu craques. Tu te rapproches jusqu’à le toucher. De la pointe. Doucement. Tout doucement. Comme s’il était fragile. Comme s’il allait se briser au moindre instant. Tu retraces du bout de tes mains les courbes de son corps. ‘Tu es magnifique. Vraiment.’ Qu’importe qu’il l’entende. Tu te parles plus à toi-même plus qu’à lui. Les images et les mots se bousculent dans ta tête. En cet instant, tu auras tellement d’envie. Tellement. Mais tu es sage - il faut y aller par étape. Tes mains se glissent jusqu’aux épaules de Basil, pour l’inciter - lui ordonner - de se baisser. Tu veux Basil à genou devant toi. Et tu l’obtiendras. Si la pression n’est pas assez clair, tu l’attraperas par le bras. Tu n’es juste plus en état de demander. S’il le fallait, tu le jetterai au sol.
Une fois qu’il est à genoux, tu te mets dans son champ de vision. Tu veux être face à lui. Pas derrière. Cette fois, tu veux le voir. Ta main vient caresser sa joue. Ton pour retrace le chemin de sa lèvre inférieure pour l’ouvrir légèrement. Tu l’incites à redresser la tête. Puis tu t’éloignes. Tu l’observes un instant. Il manque quelque chose. Tu tapes du pied. Tu réfléchis. Et puis tu trouves. Tu le quittes - pour un instant seulement. Celui de trouver une paire de menotte. Sans demander son accord - parce que tu sais que tu l’as - tu l’attaches. Sans doute un peu trop fort. C’est volontaire de ta part. Tu veux voir son dos se replier, se crisper. Tu aimerais le voir souffrir. Mais tu ne le feras pas. A défaut, tu le veux hors de sa zone de confort.
Maintenant tu peux attraper ton appareil.
La séance commence. Le ‘clic’ de ta machine se fait entendre.
Enfin, on rentre dans le vif du sujet, pas vrai Sirius ?




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