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 [+18] Turning wine into sweat dripping down my neck | ft. Sirius J. Brown

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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière

I crave excess turning wine into sweat dripping down my neck I can't deny I'd die without this•
Le regard qui t’ignorait tantôt s’était finalement concentré sur ton déshabillé avec toute l’intensité dont il était capable. Il te dévisage, il t’analyse, avec ce quelque chose de voyeur que tu lui connais - mais sans vulgarité, sans provocation : le regard intéressé du photographe qui envisage le monde comme un support et rien d’autre qu’un outil au service de son art en deux dimensions. Tu es incapable de saisir l’essence de son goût pour la photographie, mais tu comprends néanmoins cette façon qu’il a de poser ses yeux sur chaque parcelle de ton épiderme. C’est un peu ce regard aussi que tu poses sur les morts lorsque tu les découvres pour la première fois, que tu prends note de l’état d’avancement de leur putréfaction, que tu cherches inlassablement dans leur chair et leurs organes la raison de leur mort et les restes de leur routine de vie. Ce regard encore, quand à dix ans sur tes guibolles, tu tournais les pages des encyclopédies, fasciné par des schémas représentant l’intégralité des artères, veines et vaisseaux d’un homme. Alors, pour Sirius comme pour toi, ce regard n’avait rien de sexuel, rien de tendancieux, c’était le regard du passionné avide de découverte et de rareté, même si différent à bien des égards. Et tu désirais presque lui demander ce qu’il pouvait bien voir, ce qu’il pouvait trouver de si renversant dans ta personne, car tu n’avais jamais eu le narcissisme de te regarder toi-même - d’autant que tu te trouvais trop vivant.


Tu avances jusqu’à lui, il fait de même. Ce n’est plus la simple curiosité mais le professionnalisme et la minutie - il te scrute de trop près, et ton individualité n’existe plus le temps d’un instant. Tu es dissocié, un amas d’atomes, des membres, des bouts de peau, des organes, et chacun est digne d’intérêt indépendamment de l’ensemble. Pourtant, jamais il ne te ferait l’affront de te prendre partiellement sans se soucier de ton être - et pour tout cela, tu le comprends. Tu restes immobile dans ton rôle d’homme-objet, subissant la traînée de son regard sur tes moindres crevasses. Tu avais changé, de bien des manières. Il faut dire que tu n'étais encore à l’époque qu'un universitaire - moins sociable, moins ouvert qu’aujourd’hui, il y avait quelque chose de douteux lorsque l’on respirait le même air que toi. Plongé dans tes sciences, dans ton million d’ouvrages, plus silencieux, plus observateur, moins extravagant. Surtout, plus maigre, plus rachitique, plus faible - ton visage ne portait pas autant ce masque de sympathie, c’était un effort que tu te gardais bien de faire, car les vivants, ces êtres qui erraient dans les mêmes couloirs que toi, n’avaient pas le moindre intérêt dans ton regard. Sirius avait été l’un de tes précurseurs, l’un de ceux qui t’avaient appris qu’il y avait, chez certains de tes semblables, quelque chose de plus qu’un visage étranger. Ta passion était déjà nette alors, mais tu n’avais pas su trouver le moyen de l’extérioriser tout à fait, et cette frustration latente pouvait se lire sans trop de mal.
Mais tu avais changé. De ces épaules maigres et noueuses penchées sur tes cahiers, qui s’étaient épaissies, tu t’étais redressé, tu avais apporté dans ton visage et dans ta démarche cette étincelle de provocation et de coquinerie. Les années passées à creuser des fosses, à enterrer ou déterrer des corps, avaient largement sculpté tes épaules, musclant le haut de ton torse quand bien même les jambes étaient un peu en reste. Quoique tu avais encore la taille trop fine, trop marquée, les corsets avaient creusé la chute de tes reins, et l’on eut pu douter que tu mangeais assez. Ou peut-être était-ce le manque de sommeil, ou ta consommation de thé ahurissante, ou encore tout ceci à la fois. Et quelle idée de choisir un travail en extérieur : le soleil certes médiocre de Grande-Bretagne avait démultiplié toutes ces mouchetures, nappant ton visage, tes épaules, tes mains, tes avant-bras - tu en étais couvert des pieds à la tête. Ce n’était plus tout à fait la même pâleur affligeante, tu avais bruni un peu, ne faisant qu’éclater tes iris et ta rousseur. Tu avais mûri - tu n’avais plus la fraîche vingtaine, l’homme encore pris de doutes quant à son avenir. Tu avais franchi le seuil des trente ans, tu maîtrisais tout de ton univers, et tu avais vécu de quoi te noircir. Meurtrier et père - tu fis aussi l’expérience de l’amour et de la nécrophilie, du dépeçage, de ces crimes qui donnent la nausée même à l’écrit. Au fond, tu étais toujours cette même essence, mais au lieu de la contenir en silence, tu l’avais laissée éclater. Et quel éclat - quel éclat dans ton regard, de l’homme capable de manipuler, de dominer, car il sait, il comprend, et il joue de subtilités. Et tu souris, Basil, beaucoup plus facilement.


Un contact, le long de ton dos - tu ne t’y attends pas, il t’arrache un frisson agréable qui te traverse la colonne. La caresse n’est pas pour te déplaire, ce serait mentir, mais sa délicatesse, son simple survol exacerbe tes sens et ajoute un nouveau délice à ta servitude. Il te redécouvre par le toucher, cette peau infiniment lisse depuis que tu es en mesure d’en guérir les moindres égratignures et aspérités. Tu es magnifique, lance-t-il à l’intention du vent. Tu te moques bien d’être magnifique, tout ce qui t’importe c’est de lui plaire, tu n’aurais supporté de le décevoir. Après tout, sans regard, tu n’es rien qu’un homme, c’est son jugement qui fait de toi un peu plus qu’un autre. La caresse glisse à tes épaules, et te les presse, tu l'écoutes : ton genou touche le sol, puis le second, mais ta tête est restée droite et elle attend son ordre propre. Le voilà qui vient - une main sur ta joue qui fait tressaillir ta pommette. Ton regard s’attache à lui, ton visage suit la direction qu’il lui impose, et ta lèvre s’ouvre sous ta pression d’un doigt. Il y a toujours tes bras dont tu ne sais quoi faire et il s’éloigne pourtant sans te donner d’indice. Tu attends, l’interrogation imprègne tes traits davantage que l’expression qu’il veut y faire passer - il s’éloigne, il te laisse là, dans ton exhibitionnisme. Puis un contact froid qui te fait tressaillir, et le cliquetis des menottes qui t’enserrent les poignets.
Tu perds ton confort, ton dos se tord et se creuse, cherchant une position dans laquelle te caler. Ce n’est rien encore, mais tu te doutes que tu en as pour de longues minutes à tenir cette pose, et cette seule idée t’insupporte autant qu’elle t’excite. « Tu as gagné en assurance » murmures-tu dans un souffle. Il a serré trop fort, pourtant tu l’aurais laissé faire bien pire - tu t’interdisais en fait la moindre protestation, refusant net d’entraver son génie artistique. Il était le même, et tout à la fois, il avait grandi. Il n’était plus sans doute ce jeune garçon empêtré dans une relation toxique avec ce qui lui servait de mère - encore que tu ne savais rien de cela sans doute. Peut-être osait-il davantage, peut-être maîtrisait-il mieux son environnement. Il te prend, dans le silence, l’observation, la distance. Ton regard se traîne à lui, tu veux le voir - et lui parler. Rester immobile à ne rien faire était loin d’être une passion chez toi, en fait on pourrait même dire que tu détestais cela. Tu dévies ton visage pour le garder en ligne de mire, mais quel modèle désobéissant tu fais. « Je m’excuse par avance, j’ai perdu l’habitude de poser. Combien cela fait-il… Huit ans ? » Car je n’ai posé pour aucun autre. Bien entendu, puisque ce n’était pas la photographie qui t’intéressait. Il allait te dire de te taire sans doute, peut-être viendrait-il corriger ton visage, mais tu voulais rattraper le temps perdu. Il n’aura qu’à tronquer ses photos, il le faudra bien de toute façon, pour en garder l’anonymat. Mais cela te tire un fin sourire. « Tu es devenu un homme. » Un murmure - car tu ne l’étais pas. Tu espérais presque qu’il vienne te faire taire. Une jolie claque, pour que tu fasses ce que l’on te demandait au lieu de rendre les photos floues. Peut-être bien que sur ce point aussi, tu avais un peu changé.

CODAGE PAR AMIANTE
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Turning wine into sweat fripping down my neck

A ce moment précis, le temps s’est suspendu. Plus rien ne compte. Il n’y a plus rien autour de toi. Plus rien si ce n’est ton appareil et ce corps qui est tien pour les minutes - voir les heures - à venir. T’es dans ta bulle. Dans ton monde. Plus rien n’a d’importance - est-ce que quelque chose a déjà vraiment eu de l’importance à tes yeux de toute manière ? Tu ne penses pas. En tout cas, pas comme Basil compte à tes yeux. T’as jamais pu l’oublier, c’est fou. Comme quoi, ça tient à peu de chose…
Tu le détailles sous toutes les coutures. En cet instant, Basil n’a plus rien d’humain devant tes yeux. Ce n’est rien de plus qu’un objet. Tu l’examines. Tu le détailles. Tu le regardes comme certains peuvent regarder un morceau de viande avant de l’acheter. C’est normal de vouloir savoir ce que l’on va manger. C’est tout autant normal pour toi de savoir ce que tu vas photographier. Il faut bien savoir par quel angle attaquer. De quel côté le faire tourner pour avoir la meilleure lumière. Tant de choses à penser et si peu de temps.
Finalement, quelque chose te dérange. Tu le sens après le premier cliché. L’angle d'attaque probablement. Ou quelque chose avec le corps de l’autre - tu ne le considères même plus comme quelqu’un, mais comme quelque chose. Et là, ça se met à parler. Non. Non. Non. Il n’a pas à faire ça. Ca te fait grincer. Tu claques ta langue. ‘Tais-toi.’ Ta voix est basse, mais strict. T’as besoin de silence. Faut que tu te concentres. Que tu comprennes ce qui ne va pas. Pourtant, il recommence. Cette fois, tu tappes un peu du pied. ‘Tais-toi j’ai dis.’ Lorsque tu es photographe, t’as aucune patience avec ton modèle, s’il ne fait pas d’effort. Et tu sais que Basil fait exprès - tu en es persuadé. Il te connaît. Même si ça fait huit ans. Il sait que tu ne supportes pas ça. Tu n’as pas besoin de voir son visage pour sentir son sourire. Sauf que là, t’es pas d’humeur à jouer. ‘Tu es devenu un homme.’ Oh oui, Basil a raison - t’es enfin devenu un homme. Tu vas te faire un plaisir de lui démontrer pas vrai ?
Tu fais le tour pour te retrouver face à lui. Juste à son niveau. Et tu le gifles. T’es sûr qu’il n’attendait que ça, de toute façon. En suivant, t’attrape son menton entre ton pouce et ton index, pour le forcer à te regarder. Tu t’es accroupies, histoire d’être à son niveau. Que vos regards soient l’un en face de l’autre. ‘Ecoute-moi bien Basil. Dès l’instant où tu es rentré ici, tu m’as laissé les pleins pouvoirs - et tu le sais. Dès l’instant où tu m’a donné ton consentement, tu n’es devenu rien de plus qu’un objet entre mes mains. Non. Pas un objet. De l’argile. Une matière que je peux modeler à mon envie pour obtenir ce que je souhaite. Dès l’instant où tu as accepté d’être mon modèle, tu as accepté de m’obéir. Et je t’ordonne de te taire. On parlera après. Tu sais comment ça fonctionne pourtant. Mais puisque tu n’es pas capable de te tenir… ’ Tu te redresses pour attraper sur la table un  bâillon pour faire taire ton sujet.  Tu fais ça de façon brutale. Sans délicatesse. T’en es plus capable. T’es frustré. T’as besoin d’exprimer cette frustration. Mais en même temps, c’est Basil. Tu ne peux pas lui en vouloir. Tu comprends qu’il veuille jouer avec toi. Qu’il te teste. Il doit te redécouvrir…
Tout en réduisant au silence sa bouche, tu te penches pour murmurer doucement à son oreille quelques mots. ‘Basil. Tu n’as pas à t’excuser. Tu es toujours aussi parfait.’ Parfait qu’il s’était préservé pour toi. Parce qu’il n’avait pas eu l’audace de se dévoiler derrière d’autres appareils que le tien. Parce que ce lien entre vous - tu en est persuadé - est unique. Tu trouveras jamais un autre modèle comme Basil. Aussi docile. Aussi beau. Aussi parfait.
Finalement, tu sais enfin quoi faire. Tu commences par photographier son dos. D’abord au naturel - si on peut dire, qui a-t-il de plus naturel qu’une peau mise à nu ? Puis tu commences à le griffer. Tu n’as pas besoin d’accessoire. Juste tes doigts. Tu veux voir les réactions de  cette peau à une agression. Réactions que tu immortalises. Puis tu fais pareil après la caresse d’une plume - l’une des tiennes, t’en as toujours une qui traine quelque part, comme pour te rappeler ce que tu es. Et tu aimes assez l’idée que seul toi - quelque soit ta forme - touche sa peau. Un peu comme une façon de le marquer, comme un animal marque son territoire, même si tes traces finiront par s’effacer. Pour le coup, tu regrettes presque de l’avoir forcé au silence. T’aurais bien aimé l’entendre. Mais tu sais que si tu le libères, il va chercher encore à tester tes limites. Et ça, t’en as pas envie. Pas là. Pas pour le moment.
Après son dos, tu t’intéresses à son profil. Seulement une partie - rien de jamais reconnaissable, c’est ta règle. Mais tu aimes voir la peau de sa joue tirée par son bâillon. D’autant plus qu’il y a toutes ces tâches - ces magnifiques tâches - de rousseur. Et puis son oreille. C’est con à dire, mais tu trouves ça beau, les oreilles. Chacune est unique. Elles sont une belle représentation de la vie : avec ses hauts, ses bas, ses zones d’inconnus. On ne sait jamais où la vie nous mène, et t’as l’impression d’y voir ce même chemin avec une inconnue au bout, dans les oreilles. Ou c’est peut-être juste parce que c’est Basil que tu te dis ça ? Il te fait perdre tes moyens. Tous tes moyens.
Pendant un instant, t’hésites à t’intéresser au torse de Basil. Mais tu finis par te dire que t’as déjà assez de matériel pour commencer. De toute façon, Basil mérite mieux. Enfin, plus travaillé. Pas seulement une séance photo en improvisation totale, à l’arrière d’un club SM. Du coup, tu te décides à le libérer. Tu commences par sa bouche. Comme ça, t’en profite pour l’embrasser, tout en lui soufflant un ‘merci’ avant d’aller libérer ses mains. Ce serait mentir que de dire que tout ça ne t’a pas excité. Mais comme souvent avec lui. Basil est un homme excitant. Aussi bien dans la soumission que lorsqu’il veut prendre les règles. ‘Je te laisse les rennes maintenant ?’ Le sous-entendu est clair, non ? Enfin, sous-entendu… Non. Basil devait comprendre le message aussi clairement que si tu t’étais  tatoué sur ton corps Prends-moi. Plus d’une de vos séances s’était terminée ainsi. Et ça aussi, ça t’avait m’anqué.  Mais l’as-tu vraiment mérité Sirius ? Tu penses qu’il sera d’humeur à ça, toi ?


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Basil Egerton
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I crave excess turning wine into sweat dripping down my neck I can't deny I'd die without this•
Comment pouvait-on prétendre photographier la soumission d’un homme lorsqu’on était dans l’incapacité physique de le soumettre ? Tu te sentais d’humeur taquine, oui. Sirius était de ces rares personnes dont tu désirais un peu plus qu’un visage inexpressif que la mort a durci et décoloré. Les expressions, l’expression de la passion, du génie, l’émotion qui déborde, c’était bien là le seul intérêt de sa photographie. Alors dans l’immédiat, autant le dire, tu t’ennuyais. Tu t’ennuyais parce que l’on attendait de toi que tu restes immobile et que tu fasses semblant de te soumettre et de souffrir, mais qu’on ne t’avait imposé ni l’un ni l’autre. Tu t’ennuyais parce que tu n’avais rien d’autre à revêtir sur ton visage que l’attente interminable pour une impression froide sur papier glacé. Quel intérêt auraient eu ces photos, si ce n’était que pour montrer le corps tordu d’un homme qui s’ennuyait ? Alors tu l’avais provoqué. Tu l’avais provoqué pour le réveiller un peu, pour le contraindre à venir te faire taire. Tais-toi, avait-il répété par deux fois, mais à l’évidence sans véritable effet. En temps normal, tu te serais tû - dans la vie quotidienne tu t’efforçais de ne contrarier personne, et si l’on exigeait du silence de ta part, tu t’exécutais volontiers. Mais vous n’étiez pas dans cette situation, et s’il ne venait pas t’imposer du silence, tu parlerais - car tu avais envie de parler.
La gifle. Elle creuse tes fossettes, relève les commissures de tes lèvres. Il n’y a pas de honte, pas de regret dans ton regard, à l’évidence. C’est ce que tu voulais, c’est ce que ton corps réclamait, et cela t’a fait plaisir. Il attrape ton visage et se place à ta hauteur, tu le laisses guider ton regard avec obéissance - c’est lui que tu dévisages, ses yeux, ses traits, sa bouche qui te parle. Tu voulais discuter ? Fort bien, le voilà qui ne tarit plus son flot de parole. Tu t’es donné à lui, Basil. Tu es un objet, Basil. Tu es de l’argile, et il va te modeler. Qu’attends-tu alors ? S’il veut que tu prennes une forme, c’est à lui d’écraser ses doigts dans la pâte, plutôt que de s’attendre à ce que tu fasses le travail tout seul. « Oui, fais-moi taire. » Tu le dis d’une voix soufflée, et ce n’est pas tant une provocation que l’expression d’un soulagement, comme s’il avait finalement compris ce qu’il lui fallait faire. Il n’est pas doux lorsqu’il t’impose ce bâillon, mais tu aurais haï qu’il le soit. Ce n’était pas le bon moment pour être doux, tu n’avais pas envie de sa considération. Il ne peut s’empêcher de te glisser un compliment à l’oreille pourtant, et tu roules des yeux avec un ricanement étouffé. T’excuser auprès du monde, oui - auprès de Sirius, c’était autre chose. Mais toi, parfait ? On pouvait le dire, mais il fallait être bien stupide pour le penser. Et de toute façon, quelle notion subjective et très peu scientifique !


La séance reprend ses droits et en vient à l’essentiel. Tu ne peux bouger ni parler, tu ne peux rien sinon te laisser faire, laisser ton dos se tordre avec lenteur sous l’effet de ses menottes, laisser ton bassin s’ajuster pour soulager la pression sous tes genoux. Il a disparu de ton champ de vision, tu fermes les yeux, tu te montres patient. Ses ongles écorchent la peau de ton dos, tu te tends et te tords, tu te soucies peu de cacher que tu aimes ça. La plume ensuite, et cette fois tu frissonnes, tu souffles dans ton bâillon. Il t’excite, et quelle frustration que d’être attaché là, incapable de rien faire - mais loin de toi l’envie que cela cesse. Tu le sens te contourner, s’intéresser à son profil. Tu rouvres les yeux et les lances de son côté, tentant en vain de lire son visage. Tu veux lui faire passer malgré le silence les pensées qui te viennent dans une telle situation. Il t’observe et tu ne peux qu’attendre. Et enfin, enfin il est satisfait, ou lassé, ou qu’importe. Il repose son appareil et revient te libérer. Il faut dire que déjà à l’époque, tu n’avais pas toujours un long moment à lui accorder, la durée de vos séances était en cela très variable. Sitôt débarrassé du bâillon, ses lèvres s’imposent aux tiennes un peu trop sèches qui s’y attachent en quête d’un peu d’humidité. Tu n’as que faire de son remerciement, tu te fous bien de lui faire plaisir. Tu n’es jamais auprès de lui que pour toi-même, pour ton propre plaisir. Si ce ne devait être qu’une corvée, tu ne serais jamais devenu son modèle.
Tes mains sont de nouveau libres, tu n’attendais rien de plus pour venir lui saisir possessivement la taille, mordant distraitement tes lèvres pour les humecter davantage. Vas-tu prendre les rênes maintenant Basil ? « Je devrais peut-être t’attacher à mon tour en représailles. » Toujours, cette voix basse, cette voix de cimetière, trop douce pour ton âme noire. Tu ne lui en veux pas, tu n’es pas un homme porté sur la vengeance et ton sourire l’exprime assez pour toi, mais la pensée d’un Sirius à ton entière merci n’est pas non plus déplaisante. Photographie mise à part, il est davantage ton objet que tu n’es le sien - c’était autrefois le cas du fait de votre différence d’âge, mais quelque part cette empreinte t’est restée au fond de l’âme. Dire que toutes ces années, tu n’as pas pensé à lui et qu’il ne t’avait pas manqué, mais quelque part il te suffisait de le revoir pour que cette éternité d’absence ne s’exprime.


Il est trop habillé et cela te déplaît. Pourquoi serais-tu le seul à devoir t’exposer aux regards quand vous étiez deux passionnés du corps humain ? Cela faisait si longtemps, tu voulais le découvrir, le comparer à tes souvenirs, voir l’homme qu’était devenu l’adolescent. Tu glisses tes paumes sous ses vêtements, et relève le t-shirt jusque par-dessus sa tête, régalant tes pupilles. Une main sur sa joue, dans son cou, sur sa nuque - la seconde, explorant ses formes pour les définir comme tiennes. Tu es intrusif, les bornes ne tardent pas à être dépassées. Il te désire et tu le sais, tu le vois, c’est même difficile à manquer d’un côté comme de l’autre. Tu te serres à lui, pressant ta cuisse entre les siennes, chaque minute à venir tu ne t’attachas à rien d’autre qu’à rompre cette intolérable distance. Chair contre chair, peau contre peau, et sans impatience, tu ne tardas malgré tout pas à lui dérober ce qu’il lui restait de vêtements. Tu ne prenais pas la peine de longs détours ou de faux-semblants, vous saviez autant l’un que l’autre où cela vous mènerait - et l’un comme l’autre saviez parfaitement que de vous deux, c’est toi qui dominerait.

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