With a taste of a poison paradise, I'm addicted to you, Don't you know that you're toxic? ¤ Sayanel

J'ignore toujours si mon déménagement était toujours une si bonne idée. Toutes ces démarches que j'avais entreprises pour mon transfert au travail, trouver ce loft à distance, enfin tout ce qui entoure les déménagements. Il était clair pour moi que je devais faire le pas, enfin au début... Maintenant je doutais un tout petit peu. Il ne voudrait jamais entendre raison. Pourquoi le ferait-il? J'avais vingt-cinq ans et je n'avais jamais entendu parler de lui jusqu'à tout récemment... C'était clair qu'il n'avait aucune idée de j'existais... Maman n'a jamais voulu me parler de lui, mais pourquoi? Pour me protéger? Parce qu'elle ne voulait pas l'encombrer de mon existence? Cela restera à jamais un mystère. Toute mon enfance, j'avais voulu savoir qui il était et devant l'attitude de ma mère, je n'avais jamais insisté. Cependant, elle n'était plus là... et pourquoi m'avoir dit son nom si ce n'était pas pour le retrouver. Ça n'aurait pas de logique! Par chance, mon copain n'avait pas été trop difficile à convaincre, mais depuis que nous étions arrivés, il me parlait un peu plus de chasse et de ses trucs que je comprends à moitié... C'est légèrement décourageant, mais il adore cela alors je le laisse faire. Ça s'appelle le lâcher-prise à ce qu'il parait!

Depuis mon arrivée dans cette ville, j'avais tenté d'obtenir d'autres informations, des trucs importants à savoir sur lui avant de ne faire un quelconque mouvement. Il ne fallait pas non plus que je me retrouve dans le pétrin. Le profiler en terrain inconnu était loin d'être une chose aisée. Déjà, dès que je posais des questions, on remarquait immédiatement mon bel accent français et automatiquement on me parlait que de ça... Oui je suis nouvelle, oui, j'ai un superbe accent, mais ce n'est pas la peine pour toujours détourner la discussion. RAH! J'espérais que dans quelques semaines au maximum, je cesserais d'être l'attraction parmi le poste et les informateurs. J'avais un boulot à faire quand même et le même qu'eux... bande de... Nan je ne le dirai pas! Donc! Oui, la méconnaissance du terrain était un immense désavantage pour moi. Si j'avais été chez moi, en France, j'aurais eu tôt fait de savoir ce que je voulais et j'aurais pu le pister presque à ma guise, mais ici à Bray, c'était vraiment une tout autre histoire.

Mon esprit jonglait à toutes ses histoires, toutes ses informations, tous ses souvenirs qui hantaient jour et nuit ma tête. Les yeux fixés sur mon reflet que me renvoyait le miroir de ma salle de bain, j'échappai un soupir las. Tout ça, c'était une obsession pure et simple. Je voulais savoir... Non, je le devais! Si dans mes principes/valeurs que j'avais, je détestais, les obsessions, je ne considérais pas que cela faisait partie de la même catégorie. J'enquêtais sur-lui! C'était le même sentiment que lorsqu'on traque quelqu'un de dangereux, ça tient en haleine jusqu'à ce qu'on ait obtenu ce qu'on voulait. Jusqu'à un certain point cela peut devenir un jeu... Un jeu que nous voulons absolument tous gagner! Donc Tristan, c'était mon dangereux à moi que je me devais de me contrôler... Simple à comprendre non?

Arrangeant rapidement ma frange sur mon front et rajustant ma chemise, je sortis de la salle de bain et j'attrapai rapidement ma longue veste. L'enfilant par-dessus le tout, j'avais l'air d'une vraie Sherlock Holmes avec mon chignon serré. Ayant passé une partie de la nuit à chercher de nouvelles informations ainsi que trop lâche pour me faire moi-même mon café, je lançai ma bourse sur mon épaule et je sortis de chez moi. Marchant tranquillement pour me rendre sur place au dépanneur du coin. Ça ferait l'affaire pour ce matin. Je commandai mon café puis je retournai vers la maison, songeuse à tout ce qui pouvait me tourner dans la tête à ce moment. Tout se mélangeait entre mes enquêtes du bureau et mes enquêtes personnelles et ça c'était sans compter ce que mon copain tentait de m'inculquer en travers, mais ça je n'y comprenais définitivement rien! Arrivant au logement, je me dirigeai dans la cours arrière pour aller récupérer ma voiture stationnée à l'arrière. Y pénétrant, je jetai un coup d'oeil à l'arrière pour être sûre que j'y avais bien laissé mes vêtements de sport la veille pour gagner du temps. Vint ensuite le temps de prendre la route en mettant de la musique à tue-tête et à chanter sans que moi-même je m'entende, parce qu'une voix de casserole, j'en ai une! Enfin pas tant que ça, mais c'était à peu près le seul moment que je m'adonnais à chanter.

Je m'arrêtai dans le stationnement du poste de police dans le centre-ville, descendant ma musique pour ne pas m'auto-surprendre par le bruit et récupérant mon sac derrière. J'y plaçai ma bourse à l'intérieur et attrapant mon café d'une main, j'entrai pour commencer ma journée. Ce n'est que sur l'heure du repas du midi que je me rendis dans la salle de bain pour me changer. Vêtue de mes vêtements de sport, plaçant des écouteurs dans mes oreilles, je partis du poste en courant dans les alentours pour faire mon jogging quotidien. Courir me faisait un bien fou! Ça me permettait de me défouler et de retirer toutes les tensions qui m'assaillaient. Je m'étais toujours sentie incroyablement bien à la course. L'air entrait à plein régime dans mes poumons et il n'y avait que ça qui me passait par la tête à ce moment, cela et le rythme irrégulier de mon souffle à mesure que le temps passait dans ma course. Je m'arrêtai au coin d'une rue, le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine, mais le sourire aux lèvres en regardant le chrono sur ma montre. Ouais! J'avais amélioré ma performance! Un nouveau dépanneur près me permit de m'arrêter pour me prendre une bouteille d'eau avec ma carte glissée dans l'étui de mon cellulaire. Prenant deux minutes pour m'hydrater et reprendre convenablement mon souffle avant de vouloir repartir, je regardai partout autour de moi, quelques trucs attirants mon attention pendant quelques secondes. La tête hochant légèrement au son de la musique que me poussait mon cellulaire, je détaillais surtout le visage des gens autour qui passait près de moi, simplement pour regarder, mais en même temps, je connaissais tellement peu de personnes ici qu'il m'était difficile d'en reconnaître qu'une seule!