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 The asshole and the beauty feat. Evelynn G. Page

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The asshole and the beautyAnton avait le scoop du moment. Ça lui était un peu tombé entre les mains, alors qu'il fouillait les archives, et écoutait les rumeurs. Quelques bouches avaient dû être beaucoup plus parlantes que d'autres, et les nouvelles atteignirent sans problèmes les oreilles du jeune chasseur. En même temps, c'était assez facile pour lui : le journal lui permettait tellement de choses, et il semblerait que les gens aient plus de facilité à parler quand ils apprenaient qui il était, d'où il venait et où il travaillait. Ce monde était pourri jusqu'au bout, et Anton n'allait pas être l'idiot qui n'en profitera pas pour son propre bien. Il était un Tetras, et de base, il avait déjà pas mal de possibilités dans la vie. Il avait dû se battre pour les avoir et les garder, certes, mais elles lui avaient été données par sa grand-mère avec le sourire. Même si celui-ci avait été plutôt calculateur, il n'était pas idiot et savait très bien qu'elle voyait plus loin que ses petits-enfants. Mais il s'en fichait : on lui donnait des solutions pour s'en sortir, et il n'allait pas les jeter par la fenêtre comme un imbécile, surtout pas dans ce monde où tout le monde devait se battre pour survivre.

C'était une journée comme les autres lorsqu'il entendit parler de cette fameuse attaque à l’hôpital de Bray. D'abord, il trouva cela assez étrange : une attaque assez importante pour que des personnes en parlent, mais qui n'avait pas fait la une des nouvelles ? Ça l'avait d'abord pas intéressé, pensant que ce n'était que des rumeurs, du vent. Mais quand ses doutes avaient été confirmés, ça avait été une toute autre histoire, et très vite, il avait tout fait pour parler avec la personne qui semblait savoir ce qu'il s'était passé. Et quand il put enfin le faire, il se rendit compte qu'en fait, elle ne connaissait pas tant de choses que ça : elle avait été présente à l’hôpital lors de l'attaque, et avait seulement eu vent de ce qu'il s'était passé. Ce n'était pas une source sûre, au contraire, mais Anton devait saisir sa chance et aller voir lui-même. Le plus simple avait été de retrouver la personne concernée : l'argent aidant, et l'influence de sa famille aussi. Certaines personnes restaient sur leur garde, mais il suffisait de sortir quelques billets et toutes bonnes valeurs disparaissaient d'un seul coup... L'argent, c'était magique dans ce monde.

La jeune femme qui avait subi l'agression s'appelait Evelynn, et dès que ses informations personnelles étaient arrivées, Anton l'avait contacté. Il ne pouvait pas dire que ça avait été des plus faciles d'avoir une rendez-vous avec elle, étant donné qu'elle insistait sur le fait qu'elle ne dirait rien. Mais il n'avait pas abandonné, et après de longs jours à l'appeler, elle accepta enfin, sûrement plus par envie d'être tranquille qu'autre chose. Ce n'était pas de sa faute si le jeune chasseur trouvait toute cette histoire bien étrange... Si l'agression avait bien eu lieu, pourquoi ne souhaitait-elle pas en parler ? N'était-elle pas allée à la police pour porter plainte ? Et si non, pourquoi ? Toute cette histoire était auréolée de mystères, et Anton n'avait qu'une seule envie : connaître la vérité pour en faire part à la communauté de Bray. Ils avaient rendez-vous dans un café assez connu du coin, mais qui pouvait être assez tranquille : certaines tables étaient reculées pour laisser un peu plus d'intimité aux gens, et c'est là qu'avait choisi de prendre place Anton, qui attendait désormais son invitée, prêt à lui poser des tonnes de questions et à découvrir ce qu'il s'était réellement passé ce jour-là. Info ou intox, ça allait vite se savoir.
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The asshole and the beauty
Evelynn & Anton

« Numbing the pain for a while will make it worse when you finally feel it. »
Evelynn avait mis du temps à sécher ses larmes et elle ne saurait dire comment cette soirée s’était terminée. C’est comme si elle avait fait un moment d’absentéisme, ne prêtant aucunes attentions à ce qui l’entourait. Elle avait mal, affreusement mal et cette même douleur ravivée les souvenirs douloureux de cette nuit. La blonde avait dû demander une faveur à son supérieur et son colocataire pour prendre quelques jours de congés. Bien entendu, il n’avait pas pu refuser. Adam était même furibond en voyant dans quel état elle était rentrée. Mais malgré sa voix grondante, elle ne lui avait rien raconté. Elle s’était contentée de lancer un mensonge, comme quoi elle était tombée dans les escaliers, et d’esquiver le sujet. Cela faisait plusieurs heures maintenant qu’elle s’était enfermée dans sa chambre. Les jours s’étaient écoulés trop lentement à son gout. Cela faisait deux jours maintenant, et pourtant tout le quartier était déjà au courant, comment ça se fait ? Elle est bien consciente que les nouvelles vont vites dans une petite ville, mais de là à être aussi rapide alors qu’elle n’avait parlé de ça à personne, c’était incroyable. Et terriblement honteux. Emmitouflée dans son plaid, Evelynn regardait le dernier Star War pour passer la douleur, mais elle ne riait pas. Elle ne s’émerveillait pas non plus, elle se contentait de se plonger dans le film. Du moins, essayer.
Car une fois de plus, son portable avait sonné. Si c’était une amie qui cherchait à la réconforter et prendre de ses nouvelles, ça irait. Pas du tout. C’était encore le même numéro, encore une fois ce journaliste qui la stalkait pour avoir un rendez-vous. La blondinette lui avait dit plusieurs fois non. Qu’elle ne voulait pas extrapoler sur ce sujet et que si c’était pour lui attirer d’autres ennuis, ou même se faire virer de son boulot, c’était hors de questions. Alors elle n’avait pas répondu, puis le téléphone avait sonné de nouveau. Une fois, deux fois, à la troisième elle avait fini par craquer et décrocher. Sauf qu’Evelynn, c’était Evelynn. Ça avait été déjà suffisamment compliqué et douloureux pour elle de lui poser un lapin plusieurs fois pour qu’elle recommence une fois de plus. Alors, elle avait craqué. Elle avait accepté d’aller à sa rencontre dans un café plutôt chic. Elle devait y être dans une heure, ça lui laissait largement le temps de se préparer.

La fée était sortie de son plaid avec beaucoup de mal. Ses courbatures l’empêchaient de se mouvoir comme elle le voulait et elle avait la main plaquée sur le plus gros bleu de sa panoplie. Elle avait pris la direction de la salle de bain, admirant avec aucune fierté l’état dans lequel elle était. Elle avait encore les traces des coups sur sa mâchoire et son front. Même ses yeux étaient abimés et un magnifique œil au beurre noir orné celui de droite. La blonde avait attrapé son fond de teint qu’elle avait mis en grosse quantité pour cacher le tout. C’était impossible, elle ne pouvait pas sortir ainsi, si… Pitoyable. Autant faire de son mieux pour cacher la façade. Evelynn avait grignoté son heure à se maquiller et à cacher les ecchymoses pour se rendre présentable à son rendez-vous. Elle avait eu un mal de chien à enfiler son jean et ses chaussures, se baisser étant une torture. Et puis, en guise de touche finale, elle avait mis une paire de lunette de soleil très épaisse et très large pour cacher le restant. C’est vrai, en hiver, ça ne pouvait faire que suspect. Ou alors soûlarde qui cherchait à cacher ses cernes. Ce n’était tellement pas son genre. Tout était fin prêt et elle avait soufflé un coup pour retrouver son masque souriant et sa bonne humeur avant de sortir.
Seulement, elle n’avait pas calculé dans son trajet ses difficultés à mettre un pied devant l’autre sans éprouver de la honte ou des remords. Plus ses pas avançaient en direction du café, plus elle craignait que ça ne soit pas une bonne idée. Il était cependant trop tard pour faire machine arrière, car elle était arrivée et sa volonté de parler s’était envolée. « Bonjour » disait-elle timidement en s’installant à sa table. Elle l’avait reconnu assez facilement, étant donné qu’elle l’avait déjà vu auparavant. Ses doigts se resserraient sur son sac-à-main nerveusement, refusant de retirer ses lunettes de soleil malgré l’impolitesse que cela pouvait évoquer. « Qu’est-ce que vous voulez savoir ? Vous n’aurez pas de nom, le secret médical m’empêche de dévoiler l’identité de mes patients. Aussi …. Enfin, vous m’avez comprises ». Peut-être pas, mais il devait bien se douter que parler de cet incident à un inconnu, ça n’allait pas être une partie de plaisir.
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The asshole and the beautyAlors qu'Anton attendait la jeune femme, des questions remplissant sa tête, il se demanda s'il avait pris la bonne décision. Sa grand-mère avait été ravi en apprenant qu'il avait enfin réussi à avoir un rendez-vous avec la victime, et pour tout avouer, ça ne le surprenait pas tant que ça. Elle aimait être au courant de tout, et peut-être que cette fois-ci, ce qui s'était passé était aussi un mystère pour elle. Avait-elle des doutes sur l'origine de l'attaque ? Anton en avaient aussi. Pour lui, cela devait être l’œuvre d'une créature. Ça tournait même à l’obsession, prêt à mentir si jamais on lui révélait le contraire. Juste s'imaginer la réaction de la matriarche Tétras ne lui donnait pas du tout envie de connaître la vérité si celle-ci n'était pas celle qu'ils voulaient. C'était horrible à dire, mais il priait pour que ça soit une attaque causée par une de ces choses. Il s'en fichait de savoir pourquoi, parce que peut-être qu'il y avait une bonne raison derrière tout ça. Mais ce n'était pas ce qu'il cherchait. Pas ce que sa grand-mère voulait. Et comme le bon petit-fils qu'il était, il savait se plier à ses demandes, quitte à détourner les faits. Qui se préoccupait de la vérité aujourd'hui ? Tout était basé sur le sensationnel, et les gens étaient manipulés. Le pire, c'était que la plupart s'en rendre facilement compte. Combien de fois avait-il entendu des gens dirent que les médias n'étaient qu'un tissu de mensonges qui contrôlaient les pensées de leurs lecteurs ? Et pourtant, tout était bel et bien régit par la peur, et les Tétras savaient très bien se servir de celle-ci pour atteindre leurs buts.

Malgré qu'il ne connaissait pas cette Evelynn, il se sentait coupable. Un tout peu peu, certes, mais quand même. Au téléphone, elle avait semblé être au bout du rouleau et Anton savait très bien que c'était en partie de sa faute. Mais quitte à choisir, il préférait largement le malheurs des autres que le sien. Comme presque tout le monde sur cette maudite planète d'hypocrites. Voyant arriver la jeune femme, il arrêta ses pensées qui partaient partout, et il lui sourit, charmeur. Ou du moins, il tentait de l'être pour la mettre en confiance. « Bonjour. » Que pouvait-il dire d'autre ? Désolé de vous avoir dérangé ? C'était faux. Il n'était pas désolé. Pas complètement, en tout cas. Pourquoi le serait-il ? Il avait besoin de ce scoop, et les mystères l'entourant étaient une aubaine pour lui et la lutte contre les créatures magiques. Evelynn était nerveuse, ça se voyait au premier coup d’œil. Il nota aussi qu'elle ne retira pas ses lunettes, sûrement pour cacher quelque chose. Des blessures, peut-être. Des cernes, aussi. Ou alors elle ne souhaitait pas qu'il puisse la fixer dans les yeux, recherchant toutes émotions qui pourraient en ressortir. En conclusion, elle cachait définitivement quelque chose, et il allait découvrir quoi. « Je comprends complètement, et je respecte votre choix de garder secret le nom de votre attaquant. » répondit-il, marchant sur des œufs. Il devait faire attention à ce qu'il disait ou il pourrait la faire fuir. « Je veux juste savoir ce qu'il s'est passé. » eut-il à peine le temps de dire qu'une serveuse arriva pour prendre leur commande. « Commandez ce que vous voulez, c'est pour moi. » indiqua-t-il alors à la jeune infirmière.

Pendant ce temps, il en profita pour prendre quelques notes par peur d'oublier des détails. Il ne s'était rien passé pour le moment, mais il préférait tout noter. Il valait mieux avoir trop que pas assez. Une fois leur deux commandes passées, il lui relança un sourire, se voulant rassurant. On lui disait souvent qu'il avait un visage amical, mais c'était différent d'entendre ça par des employés ou des amis. Il avait toujours trouvé qu'il avait cet vieil aura de mec chelou, sûrement à cause de Bérénice. Toute sa famille avait cet aura, en même temps. « Je ne veux pas vous bousculer, au contraire. Mais vous savez, les habitants de Bray ont le droit de savoir ce qu'il s'est passé. Les gens ont peur, et savoir ce qui les attend peut les rassurer. » Jouer la carte de la pitié, c'était ce qu'il tentait pour le moment. Evelynn n'avait pas l'air d'être le genre de personne qui sen fichait des autres, mais en même temps, il ne la connaissait pas personnellement. Les quelques recherches faîtes sur elle ne reflétait peut-être pas qui elle était vraiment, ce qu'elle pensait ou comment elle agissait dans ce genre de situation. Il était préparé à tout et espérait prendre le bon chemin avec elle. Si elle ne lui révélait rien, peu de solutions s'offraient à lui. L’intimider, il était prêt à le faire si jamais le besoin arrivait. Et si même ça ne fonctionnait pas, alors il allait devoir broder une histoire. Même si en fait, c'est ce qu'il ferait même avec les bonnes informations, surtout si celles-ci ne sont pas celles qu'il attendait et voulait. « Surtout, prenez votre temps. Je ne suis pas pressé, et cet endroit est plutôt sympathique. » Et un petit sourire, faux comme tout, comme toujours. On ne changeait pas une combinaison gagnante, après tout.
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The asshole and the beauty
Evelynn & Anton

« Numbing the pain for a while will make it worse when you finally feel it. »
Son assurance avoisinait le chiffre zéro. Ses doigts resserraient son sac à main au fur et à mesure qu’elle approchait du café où il s’était donné rendez-vous. C’était plutôt perturbant, d’accepter le rendez-vous d’un inconnu. En temps normal, lorsqu’elle se déplaçait, elle connaissait déjà les personnes chez qui elle se rendait. Evelynn avait beau être ouverte et sociable, elle ne cachait pas apprécier connaître son interlocuteur un minimum. Là, rien. Elle ne savait pas du tout qui il était et ce qu’il attendait d’elle. Hormis être journaliste. Elle se fiait naturellement aux préjugés sur ces derniers. Puis, la blondinette était entrée dans le bar. Une entrée qu’elle n’avait pas vu venir. Elle s’était perdue dans ses songes et la voilà face à l’adversité. Elle s’attendait à bien pire, mais sa voix demeurait étriquée. Elle était intimidée, la fée cabossée. Elle craignait les conséquences de son geste. Une timide esquisse était apparue, mais elle ne fit rien d’autre. Par mesure de précautions, elle établissait des règles, des conditions. Elle se taisait, et se laissait bercer par ses paroles rassurantes. Lorsque la serveuse était arrivée, Evelynn n’avait pas bronché. Elle restait recroquevillée sur elle-même, osant tout juste lever le museau lorsqu’il l’avait invité à commander ce qu’elle souhaitait. « Un cappuccino » demanda-t-elle avec un ton timide et presque inaudible sauf pour les plus attentifs. Elle avait quitté son cocon pour faire face à la réalité. Quiconque aurait trouvé ce geste audacieux, Evelynn quant à elle le trouvait stupide.
Elle osait tout juste regarder son interlocuteur. La fée ne le trouvait pas spécialement bizarre ou inquiétant. Non, elle le trouvait plutôt sympathique et polit. Le dernier point était un plus qui la rassurait. Elle inspirait profondément, elle cherchait un point d’ancrage pour son regard afin de s’y perdre dedans. Ses côtes la lançaient, et une fine grimace était apparue sur son visage. Douleur encouragée par la pression montante. Ses ailes frétillaient faiblement derrière elle, ne laissant aucunes poudres s’échouer sur le sol. « Est-ce que je peux être sûre que mon témoignage restera anonyme ? » De toutes évidences, son anonymat était depuis longtemps remit en doute. Si cette personne avait réussi à la retrouver, c’est que son nom circulait déjà dans les rues.

Lentement, elle avait resserré ses doigts autour de l’anse. Sa tasse était venue devant elle, la serveuse était repassée. Le jeune homme continuait de parler et de presque la supplier de dire quelque chose au sujet de son agression. Blondinette ne tenait pas vraiment à en parler, mais il la prenait par les sentiments. La fée semblait si fragile, autant physiquement que psychologiquement. Elle avait à peine oser plonger sa cuillère dans la crème chantilly, apportant une fine pelletée à sa bouche. Elle tremblotait un peu, nerveuse, mais le nuage moelleux avalé lui apportait un peu de réconfort. « Très bien » annonça-t-elle tout d’abord en prémices de ce qui allait être un monologue.  « La soirée avait bien avancé. J’étais aux archives à trier les dossiers. J’ai entendu courir dans les couloirs et j’étais assez agacée. Je suis sortie et j’ai voulu rattraper cette personne qui courrait… ». Elle se remettait en place le contexte à haute-voix et elle semblait plongée dans la scène. Derrière ses lunettes de soleils, un semblant de calme. Mais elle était choquée et revoir le début de la scène lui permettait de mieux se rendre compte à quel point la situation avait dégénéré. « Je suis arrivée à un embranchement de couloir. En face, cette personne élancée était déjà loin, mais il m’a semblé voir des tatouages sur sa peau. Quand j’ai tourné la tête sur ma droite, il y avait un homme qui tenait à peine debout. Il menaçait de s’effondrer à tout moment. Je ne me suis pas posée de question, je l’ai aidé et j’ai dû l’installer à la hâte. Il n’avait pas choisi le meilleur endroit pour se faire opérer. L’administration n’est pas prévu pour accueillir des patients ». Elle s’était permis une petite boutade pour évacuer le surplus de stress. Mais aucuns rires n’avaient traversés sa bouche. Tout juste un petit sourire alors qu’elle relevait la tête brièvement pour jeter un coup d’œil sur son interlocuteur.
« J’avais presque fini de stabiliser son état pour l'emmener au bloc et puis … Il s’est emporté… Contre moi… ». Elle sentait les larmes lui monter aux yeux, ne sachant si elle devait dire pourquoi. Car on ne peut pas dire que la dernière confession lui avait été favorable. Elle avait relâché sa tasse, glissant ses doigts sous ses carreaux noirs pour essuyer les larmes qui commençaient à couler. « J’avais l’impression d’avoir à faire face à un monstre. Il était souffrant, il pouvait à peine marcher et il a mis à sac les points de sutures que je lui avais fait. Pourtant, il a continué, encore et encore, à me .... me frapper. J’ai dû lui jeter de la poussière aux yeux, attendre qu’il s’épuise pour pouvoir me libérer et m’enfuir… ».
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The asshole and the beautyLa première chose qui frappa Anton, ce fut la timidité de la jeune femme. Faire des recherches sur quelqu'un, c'était une chose. Mais découvrir la personne en face de soi, c'en était une autre. Les gens l'avaient décrite d'une manière, et même s'il retrouvait ses descriptions assez facilement chez elle, rien ne l'avait préparé à ça. Il savait très pourquoi il était là. Garder les choses professionnelles, tout le monde était logé à la même enseigne. Timide, presque renfermée sur elle, elle semblait si petite sur sa chaise, effrayée par quelque chose. Était-ce Anton qui lui donnait autant envie de s'enfuir en courant ? Il savait très bien qu'il avait été insistant avec elle, et voilà que sa culpabilité revenait au galop. Il n'avait pas le temps pour ça. Pas le choix, surtout. Mais s'il voulait avoir ce qu'il souhaitait, il devait se la jouer finement. Prendre les choses avec des pincettes pour ne pas brusquer la pauvre demoiselle déjà si apeurée. « Bien entendu. Je demanderai à quiconque connaît votre identité de ne pas la dévoiler. » Sous-entendu ; ne pas la dévoiler à quelqu'un d'autre. Parce que oui, les témoignages qu'il avait reçu, c'était pour la plupart des gens qu'elle connaissait, que ce soit de la vie de tous les jours ou juste de vue. Il pouvait comprendre ses réticences face au fait de dévoiler qui elle était. Anton espérait simplement pouvoir convaincre sa grand-mère que ce n'était pas utile de donner son nom, ou une photo d'elle. C'était les faits qui les intéressaient, après tout, pas la victime.

Un soulagement le prit quand elle accepta enfin de raconter ce qu'il s'était passé. Anton ne pouvait pas vraiment dire que ça avait été compliqué de la faire parler, mais quand même. Il avait beau ressentir de la pitié pour la jeune femme qui avait l'air de souffrir, il pensait surtout à sauver ses petites fesses. S'il n'arrivait pas à avoir l'interview du tonnerre, celle qui allait mettre Bray encore plus en tension, Bérénice n'hésitera pas à montrer son mécontentement. Et croyez-lui, personne ne voulait vivre après avoir déçu sa grand-mère. Il n'osait même pas penser à ce qu'elle l'obligerait à faire pour se rattraper ; des chasses, de articles encore plus faux que d'habitude, peut-être s'en prendrait-elle à ses frères et sœurs... La moindre petite chose qui pouvait la contrarier prenait toujours des ampleurs accablantes. Il écouta alors attentivement son histoire, prenant autant de note qu'il pouvait, enregistrant en même temps les paroles de la jeune femme. Ce qui lui était arrivé semblait vraiment sortir du lot. Il avait l'habitude des choses étranges qui se passait ici, mais ça... C'était différent. Pourquoi l'homme s'en était pris à elle ? Il commençait déjà à se créer ses propres hypothèses lorsqu'elle termina son histoire sur quelque chose qui le fit s'arrêter. S'arrêter de penser, d'écrire, voire même d'écouter. Le monde était comme flou autour de lui, et son cœur se mit à battre beaucoup plus rapidement.

« Je... » commença-t-il, reculant un peu de sa chaise, bousculant quelqu'un au passage. Il s'excusa rapidement, reprenant rapidement ses esprits. D'après Evelynn, elle avait dû lui jeter de la poussière aux yeux pour s'en sortir. Pour quiconque de normal, c'était étrange mais ça s'arrêtait là. Peut-être que la pièce était vraiment sale et qu'un peu de saleté l'avait sauvé. Ce n'était pas le plus important dans l'histoire, pas pour les autres. Pour lui, ça changeait tout. « Vous êtes une fée ? » souffla-t-il en continuant de la fixer, ne sachant que ressentir. Son instinct lui disait franchement de faire quelque chose. Qu'il ne pouvait pas la laisser s'en sortir, pas comme ça. Mais son cœur, ses tripes, lui disaient complètement le contraire. Que faire face à tant de pensées contradictoires ? Il opta, pour le moment, de continuer son jeu jusqu'à en apprendre plus. « Cet homme, était-il, lui aussi, magique ? Y avait-il quelque chose d'anormal avec lui ? Une puissance accrue, des... pouvoirs ? » Il espérait qu'elle dise oui. Comment pouvait-il présenter à sa grand-mère cette histoire en ayant pour victime une créature ? Elle n'accepterait pas ça. L'histoire devra être réécrite, remplie de mensonges accusant Evelynn pour ce qu'il s'était passé. Il voyait déjà les gros titres, parlant de ses soins mal faits, du fait qu'elle ait utilisé sa magie sur lui avant qu'il ne commence à la frapper. Anton ne savait pas pourquoi, mais elle dégageait autre chose. C'était rare de voir quelqu'un d'aussi terrifiée, même chez une créature. « N'ayez pas peur, je n'écrirai que ce que vous voulez que je dise. » Il aurait tellement aimé pouvoir y croire, à ce mensonge. Mais en fin de compte, ce n'était pas lui celui qui décidait. Et s'il le faisait sans consulter Bérénice, les retombées allaient être en conséquence de ce qu'il avait fait.
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Evelynn & Anton

« Numbing the pain for a while will make it worse when you finally feel it. »
Cette timidité étouffante était exceptionnelle. Evelynn n’était pas ainsi en temps normal. Elle était plutôt ouverte à la discussion, sociable et à l’aise avec tout le monde ce qui lui valait sa réputation de cruche. Elle souriait, elle pétillait de vie en temps normal. Sauf ces derniers jours. Parce que ces fameux derniers jours, elle avait vu l’horreur. Elle avait vu un monstre qui, envers et contre toute sa gentillesse, l’avait tabassé jusqu’à l’épuisement. Elle avait vu que son sourire ne l’avait pas sorti d’affaire et qu’elle avait été sans défense face aux rares démons de ce monde. Elle avait des séquelles, autant sur le plan physique que psychologique et elle éprouvait de la honte. La honte d’avoir été naïve, la honte d’avoir été vulnérable, la honte d’avoir été si facilement atteignable. A chaque mot que la fée voulait sortir de sa bouche, le sentiment de culpabilité la prenait alors qu’elle était la victime dans cette histoire. Mais non, elle endossait le rôle de la responsable contre une personne qui s’était laissée emporter par la colère. Sous prétexte qu’elle était une fée, sous prétexte qu’elle avait ravivé des souvenirs douloureux, elle acceptait les conséquences et sombrait dans les remords. Elle demandait à ce que son nom reste secret, mais Evelynn se doutait qu’il ne l’était plus dès le moment où on l’avait surprise sortir couverte de bleue de l’hôpital. C’est tristes à dire, mais les ragots s’éparpillent assez vite et poussent à dire la vérité. Elle avait hoché la tête pour bien faire comprendre qu’elle notait dans un coin de son esprit qu’il assurait son anonymat, puis elle se mit à enchainer.
Confrontée à ses plus douloureux souvenirs, elle avait dû trouver la force dans un peu de douceur. En l’occurrence, le cappuccino qu’elle avait commandé et que le journaliste lui offrait. Ce qui lui faisait penser à quelque chose ; elle ne connaissait même pas son nom. Elle était bien consciente qu’il était parfois plus facile de se confier à des inconnus –bien qu’en l’occurrence, cet inconnu-ci n’était pas la meilleure personne à qui se confier quand on sait qui se cache dans son ombre, mais ça elle n’était pas censée le savoir-, mais l’infirmière aime connaître un minimum l’identité des gens. Elle posera la question plus tard, elle la mettait de côté.

Car elle avait enfin trouvé la force de tout raconter avec plus ou moins de détails pour sa propre sécurité. Elle revoyait la scène, le bureau, les couloirs, le tout et elle tremblait. Evelynn cherchait un point d’ancrage, une image pour se raccrocher à la réalité et se dire que tout ceci n’était que des mauvais souvenirs. Qu’elle n’était pas à l’hôpital, mais dans un café à discuter avec une personne qui ne voulait pas lui faire du mal de toutes évidences à en juger par son discours. Elle l’avait trouvé, ce n’était autre que la personne qu’elle avait en face d’elle. Elle avait placer le contexte avec un frisson dans le cou, puis les faits sans donner plus de détails sur son assaillant. Au fur et à mesure qu’elle racontait, elle se rendait compte qu’elle était proche de dire quelque chose qui ne fallait pas. Qu’elle était sur le fils du rasoir, prêt à tomber aux moindres écarts de langages.
Cela avait fini par se produire.

Sur le moment, elle ne s’était pas rendue compte de sa boulette et le fait qu’elle avait énoncé la poussière et que cela pourrait la conduire à être démasquée. Et puis, c’est quand elle lui avait demandé si elle était une fée qu’elle se sentit fondre en larme. Elle en avait trop dis, elle n’avait pas réussi à rester suffisamment flou et la peur se remit à la téténiser. « Je …. J-je… » Comment se défendre ? Comment rétorquer ? Evelynn ne sait pas mentir et elle s’était déjà bien enfoncée. Elle avait retiré ses lunettes noires pour pouvoir plaquer ses mains sur ses yeux, se mettant à pleurer à chaude larme. « Ne me frappez pas pour ça, s’il vous plait » gémissait-elle entre deux sanglots, avouant à demi-mots qu’il avait vus juste. La blondinette savait qu’elle aurait dû rester chez elle, devant Star Wars ou Doctor Who. Qu’elle n’aurait pas dû quitter son cocon de fortune à savoir son plaid bien douillé et qu’elle aurait dû rester tapie dans son pyjama-combinaison Stitch. Evelynn osait tout juste lever son regard en sa direction, essayant tant bien que mal de répondre à la question. « N-non, je ne crois pas. Il était très charismatique, et il parlait fort, mais je ne suis pas sûr que ça soit quelque chose de magique. Quoi que, il était vraiment très beau pour son âge… » Disait-elle sans grande conviction. La blondinette se calmait petit-à-petit, reprenant un peu de contenance et saisissant sa tasse pour tremper timidement ses lèvres dedans. La porcelaine tremblait pour suivre le mouvement de ses mains et elle avait de nouveau peur. Peur qu’on lui fasse du mal pour ce qu’elle était, peur pour sa vie, tout simplement.
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