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 [/!\ +18] (basil) i'd like to find out what he's hiding

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I'D LIKE TO FIND OUT WHAT HE'S HIDING
basil & shura

Shura avait trouvé une nouvelle maison à fouiller. Que personnes ne se méprennent, c’était par simple curiosité. Il ne s’était ni vendu aux flics, ni motivé pour un objet de valeur. C’était plus proche du jeu, de savoir ce que ce type pouvait planquer dans les tréfonds de son sous-sol. Cela dit, il avait tout de même pris quelque mesure de précautions et c’était équipé en conséquent. Etant donné que son hôte lui avait envoyé un avertissement quant à ses prochains pièges, il avait solidement ancré Beasty à sa ceinture et voté pour des piles de rechanges afin d’alimenter plus longuement sa lampe-torche. Le plus drôle ? C’est qu’il était en plein réaménagement. Le tsunami l’avait contraint de bouger prêt du cimetière : ambiance. Le bruit des sabots fracassant la pelouse avait annoncé la venue du voleur, sabots changés en pas à deux temps pour plus de discrétions une fois à la périphérie de la maison. Cette masse dessinant vaguement un cheval s’était évaporé dans l’ombre de la baraque et à sa sortie, Shura longeait les murs avec une certaine précaution. Il était certain qu’à la troisième fois, il allait devoir passer par autre part. Pas par la fenêtre de la façade pour commencer, et encore moins par la porte d’entrée. Il avait voté cette fois-ci pour la porte arrière, armant son revolver dès les premiers pas en territoire ennemi. Enfin, si on pouvait appeler ça un ennemi. Parce que c’était limite s’il ne recevait pas un carton d’invitation à ce rythme.
Remontant son écharpe orné d’une mâchoire squelettique pour masquer un minimum son visage, il était passé par la fenêtre de la cuisine en inspectant le sol pour voir s’il n’y avait rien de suspect autour. Rien à signaler donc, il faut dire que c’est la première fois qu’il met les pieds dans cette pièce. Il s’avançait lentement, regardant s’il y avait de la vie dans les environs. Personne, rien du tout. Tant mieux alors. Il avait commencé à fouiller la cuisine, à s’équiper aussi accessoirement en se servant dans les couteaux de cuisine. On est jamais à l’abri d’un coup fourré et c’est toujours bon d’avoir de quoi se défendre sur soi. En entendant des bruits de pas au-dessus de sa tête, l’idée de se servir de la machine à café expresso comme moyen de diversion lui fit tirer un fin sourire dans son écharpe. Puis s’il pouvait se faire un petit café au passage… Autant rendre la peine agréable. Ça devait l’agacer quelque part qu’un invité comme ça arrive, mais se serve en plus.

La machine avait fait du bruit que lorsque le liquide de noir s’écoulait dans la tasse. Et sans sucre s’il vous plait. Il avait pris la petite tasse et avait changé immédiatement de pièce en évitant de se faire remarquer et les quelques pièges qui pourraient se trouver en chemin. Il avait atterrit dans une espèce de bureau où il y avait plus de cartons que de meubles. Shura ne s’était pas gêné pour en ouvrir quelques-uns pour jeter un œil à l’intérieur, ne ménageant pas une petite moue interrogée. Il n’avait pas très envie de savoir ce que fichait une cravache et des menottes là-dedans. Avalant son café d’une traite, Kochtcheï avait bougé de nouveau, refusant de rester à la même place plus de cinq minutes. Cette fois-ci, manque d’issue, il avait déposé sa tasse vide sur un carton non-ouvert et il était sorti par la fenêtre. Il se mettait à contourner la maison par le jardin, trouvant une autre fenêtre à crocheter pour explorer une nouvelle pièce. Un salon ? Il regardait autour de lui, admirant quelque partition. Le fait que son hôte aimait la musique avait adoucis les traits sur son visage, feuilletant ces dernières en lisant un calepin entreposé à côté. Il avait ouvert des tiroirs avec diverses notes, puis les refermer aussitôt. Le but de Shura n’était pas de voler cette maison –quoi que, s’il y avait un bibelot de valeur, il ne dirait pas non à se le mettre sous le bras pour l’embarquer, mais plutôt de tirer une espèce de portrait de vie de cette personne. Pas un grain de poussière, rien qui traînent sur la table-basse. De toutes évidences les occupants étaient du genre à aimer le rangement et la propreté. C’est tout à leur honneur.

Il parcourait la pièce jusqu’à tomber sur des tiroirs dont l’ouverture nécessité une clé. Là, ça commence à être plus intéressant. Il reviendra plus tard, ça bouge de nouveau à côté. Il était passé par une porte menant à un couloir, attendant un peu que la silhouette au loin passe son chemin pour le traverser et le revoilà dans la cuisine. Est-ce qu’il avait envie de troller ? Oui. Du coup, Shura avait remis en route la cafetière et hop ! Il était repassé par là où il était entré à savoir la fenêtre de la cuisine. Il s’était caché au tournant du mur extérieur, plaquant son dos contre ce dernier.
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Basil Egerton
Basil Egerton
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I'd like to find out what he's hiding

Bip bip. Réveil en toute discrétion. Tu ouvres les yeux et fixes le plafond, retenant un léger soupir. Quelques secondes, que tes idées se remettent en place. Ça y est, ce vilain sourire se pose sur tes lèvres, celui qui laisse présager bien des choses. Tu sais ce qu’il signifie, ce réveil - quelqu’un a posé le pied chez toi. Tu étais joueur à ce point Basil, pour que toute intrusion ne soit non pas notifiée à la police mais à toi et toi seul. Tu ne ratais pas une miette des aventures de tes cambrioleurs, tu cherchais les ennuis, la distraction. Risqué, mais tu n’avais jamais perdu jusqu’alors. Tu te lèves sans te presser, tu allumes ta lampe de chevet et commence à t’apprêter. Chemise cintrée boutonnée jusqu’au col, boutons de manchette, pantalon marine. Correction de quelques épis. Pourquoi s’en faire ? Ce n’était pas à toi de redouter quoi que ce soit. Tu voulais être présentable pour ton invité de la nuit.
Ce n’était pas sa première visite, ni sa seconde d’ailleurs. Tu étais certain de l’identité de ton visiteur. Un homme qui n’intervenait que la nuit et fouillait ce qui lui passait sous la main. Il n’avait rien dérobé à ce jour, ni rien découvert de sensible, a priori. Pourquoi s’obstinait-il ? Que cherchait-il ? Peut-être l’aventure. Si c’était le cas, alors cela vous faisait un formidable point commun. Au fond, c’était un échange de bons procédés - il rendait ta vie plus palpitante, et tu lui fournissais ce petit pic d’adrénaline qui le faisait fuir pour mieux revenir. Au fond de toi, tu commençais à apprécier ce petit jeu, sans te soucier du temps qu’il durerait. Mais puisqu’il était venu cette nuit, autant prendre plaisir à l’affaire.

Un bruit de machine à café. Tu n’étais pas dupe, à cette heure tardive Alix dormait à poings fermés. Jamais il ne se serait caféiné au beau milieu de la nuit, il aurait préféré essayer toutes les stratégies du monde pour retourner dans le monde merveilleux des rêves. Ton cambrioleur était un petit joueur, lui aussi - il voulait te faire savoir qu’il était là. Curieuse entreprise, mais intrigante. Tu sors de ta chambre, fermant la porte derrière toi sans verrou. Au fond, il n’y a qu’une pièce de cette maison que tu conserves tous les jours sous clé, et manque de chance, celle-ci se trouvait désormais dans ta poche. Cela valait mieux sans doute - le jour où ton adversaire poserait la main sur elle, il te faudrait probablement le tuer.
Tu traverses l’étage jusqu’aux escaliers, que tu descends silencieusement, autant que faire se peut. Tu tends l’oreille pour le situer, mais vous serez deux à éviter le face à face - tu trouvais cette tension terriblement plus excitante. Tu le filais à la trace, à quelques minutes d’intervalle, le pas lent, la respiration calme, ce qui contribue à la discrétion de tes déplacements. Et te voilà dans ton cabinet, devant un carton ouvert et une tasse vide. Tu ne peux retenir un léger rire et avance jusqu’à ton bureau pour te saisir d’un plume et d’un bloc de post-its. Le petit jeu allait pouvoir commencer. Tu te saisis de manchettes en cuir et d’un bâillon-boule, ainsi que de la tasse de café, et prends la direction du salon. Tu étais certain qu’il s’y trouvait, et d’ailleurs la réaction ne se fit pas attendre. Il t’avait entendu, il hâtait son pas vers une sortie - tu lui laisses sa chance de s’évader, avant de pénétrer la pièce qu’il venait d’abandonner.

Tu poses tes objets en évidence sur la table basse à l’exception de la tasse, accompagnés d’une note en belles lettres bouclées. « Bonsoir petit fouineur. Sais-tu à quoi sert ceci ? Tu le sauras si je t’attrape. » Tu sépares ton petit bloc en deux et abandonne à côté de ce mot la moitié de tes post-its. Après tout, peut-être souhaiterait-il te répondre, pour une fois. Il n’aurait qu’à se trouver un stylo - rien de très compliqué, pour un cambrioleur. Un bruit de machine à café. Tu ne peux t’empêcher de sourire à l’audace de ce vilain garçon. C’était pour cette raison que tu continuais cette chasse nuit après nuit. La prudence est mère d’ennui, mais lui connaissait les règles du jeu. Tu lui laisses une petite minute, et tu en profites pour allumer une lampe à pied du salon. Une manière de lui indiquer que quelque chose l’y attend. Puis tu t’engouffres dans le couloir et prends la direction de la cuisine.
Tu ne prends pas la peine de regarder autour de toi, il aurait pu se trouver au coin d’un meuble que tu n’aurais rien changé à ton comportement. De deux choses l’une. Tu saisis dans un premier temps la salière et l’agite au dessus du café bouillant tout juste versé. Sait-on jamais que ton cambrioleur désire en goûter un second, dans le cas contraire cela piégerait peut-être Alix au petit matin. Puis tu t’attelles à une rapide vaisselle de la tasse vide qu’il t’avait négligemment abandonnée - en fredonnant doucement le Confutatis de la messe de Requiem de ce cher Amadeus, de ta voix insupportablement mielleuse. Mais tu ne t'attardes pas, et reprends la direction de ton cabinet, où tu dénicheras peut-être ton prochain jouet. Ce n'était jamais que le début d'une longue nuit.
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basil & shura

Une lumière qui s’allume et Shura semblait attentif. Il regardait le moindre mouvement qui s’opérait dans cette maison. Est-ce qu’il le cherchait un peu ? Oui. Mais n’aimait-il pas un tant soit peu ce genre de distraction ? Parce que dans le cas contraire, il aurait déjà appelé la police pour le forcer à détaler. Le dos plaqué contre le mur, son cœur battait à toute allure. Ce n’était pas un cambriolage classique qui se résumait à prends tes tunes et casses-toi, c’était un énorme pied de nez qui avait une teinte amusante. L’occupant n’avait pas l’air d’un mauvais bougre. Il avait même cette allure d’anglais, légèrement excentrique, mais tout en finesse. Non, le prenez pas mal amis anglais, le russe n’est pas le seul à vous voir ainsi. Shura tâchait de reprendre sa respiration convenablement, cherchant par où il pourrait passer à présent. Maintenant qu’il était là, dans la cuisine, l’étage était libre d’exploration. Cependant, passer par l’intérieur était risqué vu qu’il était au rez-de-chaussée. Se baissant dès qu’il devait passer devant une vitre, le voleur faisait le tour de la maison afin de trouver une façade où il aurait une fenêtre facile d’accès. Et une fois trouvée, il avait pris quelques pas de reculs sur la pelouse pour prendre son élan. Il avait penché brièvement la tête sur le côté en voyant la hauteur qu’il avait à gravir, grimaçant un peu. Puis, il avait fini par s’élancer, prendre appuie sur un premier rebord de fenêtre du rez-de-chaussée pour pouvoir agripper le bois de la seconde à l’étage.
Heureusement qu’il n’était pas encore rouillé en matière de souplesse. Il était même très bien conservé pour escalader aussi facilement une façade. La faute à un exercice régulier. Si son totem n’était pas le cheval, ça aurait été sûrement le chat. S’installant plus confortablement sur la fenêtre, les mains accrochées à son rebord le plus haut tandis que ses pieds prenaient appuient sur celui du bas, Kochtcheï s’était invité dans ce qui semblait être une chambre inoccupée. Ou plutôt, abandonnée récemment en sentant que le lit était encore chaud. Il ricanait derrière son écharpe, devinant facilement que la personne qui avait trouvé le repos dans cette pièce n’était autre que celle qui était dans la cuisine maintenant. Les chambres, généralement, c’est la caverne d’Ali-Baba en matière de passes et autres clés. Sans doute parce que les occupants estiment cette pièce être leurs territoires le plus important. Il tendait l’oreille, prêt à bouger si besoin. Il avait fouillé la table de nuit, trouvant des clés, des notes et … Un rouge-à-lèvre. Y a une femme dans cette baraque ?! La tête de Shura avait eu un mouvement de recul, attrapant les clés et le rouge-à-lèvre avec une petite idée en tête pour l'accessoire de beauté. Seules les notes n’avaient pas changés de places, et le voleur était repassé par la fenêtre pour redescendre en deux temps trois mouvements. Son premier reflex a été de s’accroupir, profitant d’une nouvelle pause dans sa course pour calmer les battements de son coeur.

Il n’avait plus qu’à essayer ces clés. Et comme il avait repéré des tiroirs verrouillés un peu plus tôt, son intuition lui dictait de retourner dans le salon. Longeant les murs, jetant furtivement un coup d’œil pour sonder l’intérieur du dit salon par la fenêtre, il n’y avait personne. La lumière était cependant allumée, ce qui ne présageait rien de bon. Ou alors, que l’occupant aussi s’amuser avec lui. Tant pis, il était là pour l’adrénaline après tout. Une fois de nouveau à l’intérieur, Shura avait automatiquement dirigé ses pas vers les tiroirs verrouillés. Sa déception avait été grande en voyant que ce n’était rien d’autre que des dossiers après le mal de chien qu'il s'était donné pour mettre la main sur les clés. Rien ne l’en empêchait de les feuilleter, il s’agissait de rapports d’autopsies pour la plupart avec quelques vers glissés hasardeusement. Il s’arrêtait pour les lire, déposant ceux dont il avait fini l’exploration sur le bureau, le tiroir grand ouvert. De temps en temps, il relevait la tête, toujours sur le qui-vive avant qu’il ne remarque qu’autre chose avait bougé. Il n’y avait rien sur la table-basse à son dernier passage, et encore moins ces … Trucs. Ça devait être la première fois que Kochtcheï avait à faire à un bâillon-boule sans doute pour que l’interrogation s’affiche sur son visage. A quoi ça sert ? L’image d’un petit cochon avec une pomme dans la bouche lui était venue aussitôt, mais il l’avait effacé rapidement de son esprit en se doutant que ce n’était pas pour faire cuire un porc en vue des manchettes en cuirs juste à côté. Il avait pris le mot qui accompagnait ce drôle d’attirail entre ses doigts, le lisant. Il avait laissé un rire s’échapper de sa bouche, se dépêchant d’y répondre. Il avait attrapé un stylo qui traînait. Et pour l’occuper, il lui avait même fais le plaisir de lui répondre avec sa langue et son alphabet natals « Смотри, не задохнись, приятель* ». Ça n’aurait pas été très polit de ne pas répondre, n’est-ce pas ?

Il était ressortit par la fenêtre, retournant à la cuisine pour y récupérer le café qu’il avait préparé. A peine avait-il avalé la première gorgée en pensant le narguer qu’il avait toussé par dégout, reposant le tout à la volé. Mon Dieu que c’est dégueulasse. Et mesquin. Ok, il ne touche plus au café, mais ça ne veut pas dire qu’il allait s’arrêter là pour ce soir. Il avait pris une nouvelle porte cette fois-ci, tentant d’entrer dans une nouvelle pièce si on suit la logique des choses, mais cette dernière était fermée à clé. Il avait saisi celles qu’il avait récupéré dans la chambre, aucunes ne passaient : déception. Il pouvait  toujours essayer de crocheter la serrure, et pour ça il allait avoir besoin de matériels. Le garage donc. Shura avait cessé de s’attarder dans le couloir sur cette serrure pour passer une autre porte, celle qui menait au garage. Il attrapait un tournevis et une fine tige de métal, espérant avoir le temps de ressortir par la même entrée avant que le propriétaire ne vienne le rejoindre. Le tout mit dans son sac, il avait entrouvert la porte pour voir. Ok, il devait avoir fini de lire son petit mot laissé dans le salon pour retourner dans la cuisine. Il avait ouvert la porte bien en grand cette fois-ci pour passer, et Shura avait filé à l’étage pour attirer à ce dernier là-haut.

*C’est ça, comptes là-dessus.
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Basil Egerton
Basil Egerton
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Tes mains s’affairent parmi les cartons. La lame du cutter tranche le ruban adhésif avec la même précision que le scalpel dans la chair de tes patients. Où diable les avais-tu rangées ? Ce déménagement t’avait hélas fait perdre quelques repères, tu étais moins réactif par la force des choses car un peu moins familier avec ton environnement. Et ton visiteur était à l’étage ; tu entendais ses pas, le craquement du parquet. Ta chambre, il était dans ta chambre. Un léger tour de pensée, tu cherches un éventuel détail qui t’y aurait échappé, mais à l’exception du crâne cabossé de ta chère et tendre Meredith, tu ne te souviens d’aucun autre détail d’intérêt. De ton intérêt peut-être. Il faut dire que cette maison était un formidable concentré d’informations, sur Alix comme sur toi, mais il y en avait tant et tant que cela en devenait illisible. Comment un seul homme pouvait-il s’investir dans des choses aussi incompatibles ? Comment associer entre un seul être le travestissement et le croquet ? Comment savoir quelle information se rattachait à l’un ou l’autre d'entre vous ? Indubitablement, il aurait toujours du mal à te cerner, et une dizaine de nuits d’exploration n’y changeraient rien au compte.
Enfin, tu trouves ce que tu cherches, calé presque écrasé sous le bureau. Tu adresses un sourire au contenu du carton et prends aussitôt la porte du cabinet, traversant la maison jusqu’à la salle à manger. Où était-il à présent ? Crissement de tiroirs dans le lointain. Le salon, sans doute était-il proche de découvrir ton petit message. Dans ce cas, tu te ferais un plaisir de lui en laisser davantage. Tu tires une chaise et t’y assieds, étirant ces baguettes qui te servent de jambes. Tu désires en apprendre plus sur ton invité, et il te semble juste de commencer par des présentations formelles. « Would you happen to have a name ?* » Tu abandonnes celui-ci tout au centre de la table que tu quittes aussitôt, laisses ta lumière allumée, et te rends derechef à la porte d’entrée.

La clé de Alix pend négligemment à votre accroche-clefs mural. Trois quarts de tours et te voilà dehors, ce carton quelque peu conséquent dans les bras. Tu n’as plus qu’à faire le tour de ta demeure, pour disposer ces chausses-trappes au pied de chaque fenêtre. Ces pauvres antiquités du siècle dernier que tu avais dénichées sur une brocante avaient hélas subi le raz-de-marée d’il y a quelques jours, ils étaient d’autant plus rouillés et moins présentables, mais tu étais certain que ton visiteur aurait la politesse de ne pas s’arrêter à ce détail. Tu évites bienheureusement la fenêtre du salon, du moins momentanément, pour ne pas le laisser te surprendre. Tu entends néanmoins son léger rire, dans le silence de la nuit. Difficile de le manquer. Et cette exploration extérieure t’informe tout autant des fenêtres que monsieur a déjà employé. Sale gosse. Tu l’évites proprement et termine ton petit tour sans précipitation, avant de retourner à l’intérieur - il s’agirait de ne pas prendre froid. Tu refermes la porte d’entrée, non sans abandonner tes deux derniers chausse-trappes à l’extérieur de celle-ci, la verrouille, et replace la clé sur son support. S’il désirait s’en emparer, grand bien lui fasse – tant pis pour Alix, cela lui apprendrait, à ne pas protéger ses affaires en vue d’un éventuel cambriolage.
Juste à temps pour entendre le garnement s’étouffer sur le café que tu lui as laissé. Tu souris, amusé qu'il se soit laissé prendre. Tu aurais pu tout aussi bien l'empoisonner et il serait mort ce soir-même. Tu devrais lui apprendre la prudence. Et tu prends la direction du salon, pour lui laisser le champ libre - il te tarde de savoir si ton correspondant a accepté de te laisser un petit mot. Bien sûr qu’il l’avait fait. Il jouait autant que toi. Tu mets peu de temps à déchiffrer les caractères en cyrillique, après tout, tu lis couramment le russe - et c'est de bonne guerre, toi qui avait soudainement eu l'envie de t'étaler dans une autre langue à ton tour. Mais cela t’en disait un peu plus sur lui, et cette information pour le moins insolite ne faisait que t’exciter un peu plus. Tu adoreras collectionner ces anecdotes, le jour où tu devras prendre en charge son corps, et visiter sa tombe jour après jour. Tu en profites également pour faire un tour des tiroirs, curieux de savoir s’il ne t’a rien dérobé, s’il n’a rien déniché de compromettant. Non, c’est acceptable. Tu le laisseras vivre un peu plus longtemps. Tu laisses une autre note au dessus de la commode qu’il avait passé tant de temps à retourner. « What exactly are you looking for, my boy ?* », puis deux autres sur la table basse, en réponse à son propre message - « My house - my rules. Every night in, you’re mine a little more.* », « You don’t believe I don’t know where you are, do you ? Could it be you do want me to catch you ?* ». Tu le termines d’un cœur, prévoyant le frisson de dégoût qu’il engendrerait.

A peine sorti du salon, tu l’entends grimper les escaliers. Tu espères un peu que dans la précipitation, il sautera par la fenêtre et atterrira bien mal sur l’une de tes petites surprises métalliques. Tu prends sa suite, de toutes les façons tu veux savoir dans quel état il a laissé ta chambre. Mais pas tout de suite, tu as un petit quelque chose d’autre à lui laisser avant cela, c’est pourquoi tu te diriges vers un placard de produits ménagers. Du cirage, pour le sol. Tu en répands sur les premières marches, puis retourne le bidon dans son rangement et referme la porte. Satisfait de tes bêtises, tu t'essuies les mains et entre dans ta chambre, l’œil avide d'un quelconque indice quant à l'objet de la curiosité de ton hôte. La table de chevet était ouverte, mais c'était tout. Un peu décevant. D'autant qu'ayant vu les tiroirs du salon ouverts, tu savais déjà qu'il s'était emparé de ces clés. Le reste semblait intact – à l'exception d'un rouge à lèvres, mais il t'était complètement sorti de la tête, après tout tu avais l'habitude de ranger tous ces effets féminins au même endroit, et tu étais loin de ne posséder que cela. Tu devais bien avoir une trousse de maquillage quelque part, mais qu'importe. Tu refermes la table de nuit et laisses un ultime mot sur le dessus de celui-ci - « Don't you have better things to do ?* ». Sait-on jamais qu'il revienne sur ses pas.


* Se pourrait-il que tu aies un nom ? (une tournure commune, et à la fois une curieuse manière de le lui demander)
Que cherches-tu précisément, mon garçon ?
Chez moi, ce sont mes règles qui s'appliquent. Chaque nuit passée ici, tu m'appartiens davantage.
Tu ne crois tout de même pas que j'ignore où tu es, n'est-ce pas ? Se pourrait-il que tu veuilles que je t'attrape, au fond ?
N'as-tu rien de mieux à faire ?
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basil & shura

Peut-être aurait-il dû prêter plus d’attention aux agissements de son hôte. Mais, il sentait aussi la colère montait en lui. Un ras-le-bol, et une frustration causée par ce café piégé. Shura s’en raclait encore la gorge avec une soif monstrueuse causée par le sel. Pas le temps de s’attarder là-dessus, il était remonté à l’étage, préférant de pas prendre le risque de se promener au rez-de-chaussée le temps qu’il y était, car il allait avoir besoin de crocheter cette porte. Et pour ça, il allait devoir s’assurer d’être tranquille et bien pénard pour. Donc, lui donner de quoi s’occuper en haut. Il pourrait cesser de s’embêter et l’assommer directement avec le premier chandelier qui lui passait sous la main, mais ça ne serait pas drôle. Sauf que cette fois-ci, il n’était pas allé dans la chambre. Au lieu de prendre la porte de cette dernière, il avait pris à gauche pour s’engouffrer dans un couloir. D’abord une autre chambre une masse dormait, Shura avait refermé avec la plus grande minutie la porte pour ne pas réveiller l’occupant. Cependant, il entendait aussi que sa suite avait été prise et qu’il ferait mieux de trouver une pièce où se réfugier le temps qu’il aille vérifier sa chambre. Il avait pris la suivante, la salle de bain. Une autre fenêtre était présente, mais bien plus petite et étroite. Ok, il devait redescendre au rez-de-chaussée, mais passer par cette petite fenêtre ? Ça allait être tendu.
Un peu comme lui en ce moment. Le voleur ne se sentait pas bien et incroyablement euphorique à la fois. Un effet notable de l’adrénaline, l’impression d’être de plus en plus acculé dans un coin à cause de ses passages restreints et de l’animosité de son occupant le rendant plutôt nerveux. Ça allait peut-être suffire pour ce soir. Il avait calé sa lampe-torche entre ses dents, passant dans un premier temps sa tête pour analyser un peu les appuis disponibles sur cette façade de la maison. Pas grand-chose, mais il reconnaissait le chemin qu’il avait pris précédemment pour aller dans le salon un peu plus tôt ainsi que la fenêtre. Raaah, la curiosité allait le perdre, c’est définitif ! Grommelant de plus belle, Shura continuait et il s’était coulé de nouveau dehors par cette fenêtre moins large. Mais bon, comme il a le gabarit d’une crevette, ça passe easy. Il avait agrippé la gouttière de la toiture pour s’assurer une prise en sortant, prise qu’il avait changée pour le rebord de la fenêtre. Ses pieds prenaient appuis sur le mur tandis que la lumière de sa lampe-torche reflétée sur des choses en contre-bas sur la pelouse. Ca puait cette histoire. Ok, il n’avait pas intérêt à se louper. Il avait pris un petit temps de concentration puis il avait fini par se lancer en lâchant le rebord. Ses pieds avaient réussi à récupérer le bas rebord de la fenêtre du salon, mais il avait un souci d’équilibre à cause de cette soudaine chute.

Et à force de brasser de l’air pour retrouver pied, il avait fini par rentrer dans le salon un peu en trombe. Dans la même précipitation que celle qui l’avait poussé à sauter tout en évitant … MAIS QUEL CONNARD !. Sa lampe-torche avait quitté ses dents une fois qu’il avait de nouveau pieds sur terre et pas plantés dans ces … Merdes ! Mais sans blagues, c’est qui le teubé qui avait ça chez-lui, il avait un problème ce type ! Shura tournait sa langue dans sa bouche pour faire passer son envie de hurler de frustration et avait préféré s’afférer à continuer sa fouille. Son regard s’était tourné vers la table-basse où les petits-mots à son intention avaient fleuris. Il les lisait, puis les froisser de dégouts en voyant ce ridicule petit cœur. Pire encore ! Comme si l’étalon allait se laisser posséder aussi facilement. Les papiers soignés avaient fini en boulettes chiffonnées par terre sans qu’il ne prenne la répondre à ces derniers. Pas tout de suite en tout cas, pas quand un autre l’attendait sur la commode. Cette fois-ci, il allait répondre à sa question, mais de manières beaucoup plus originales. Il avait attrapé le premier papier qui trainait, une radio toute fraichement sortie d’un des dossiers, puis il s’était mis à écrire dessus avec le rouge-à-lèvre. Colère et raillerie, il allait bien lui faire comprendre que ça n’allait pas être une mince à faire. « ЧТО-НИБУДЬ ИНТЕРЕСНОЕ ! НЕМНОГО КАК ЭТО ДЕРЬМО ЧТО ВЫ ОСТАВИЛ МЕНЯ В МОЕМ НАМЕРЕНИИ! ОБРАТИТЕ ВНИМАНИЕ ДО СНА ВАС СЕГОДНЯ ВЕЧЕРОМ. БУДЕТ ВОЗМОЖНЫМ, ЧТО Я СОБИРАЮ ИХ И ЧТО Я ПОМЕСТИЛ ИХ В ВАШУ КРОВАТЬ, ГРЯЗНЫЙ СОБАКА! »*. Bon, il avait barbouillé cette radio de rouge, mais la haine était présente. Et il ne faut pas compter sur lui pour laisser un petit cœur, of course. Il avait attrapé le coupe-papier qui traînait sur la commode, plantant ainsi sa ‘’douce’’ intention sur le mur de façon à ce que ça soit la première chose sur lequel il tombera en revenant ici.

Réajustant son sac sur son épaule, il n’en avait pas fini avec ce rouge-à-lèvre dont l’idée même de l’essayer ne lui traversait pas l’esprit. Il s’efforçait plutôt d’éviter de le broyer entre ses doigts comme il l’avait fait avec les mots. Passant une porte, il avait atterris dans la salle à manger. Nouvelle pièce donc ! Sauf que la lumière était allumée dans celle-ci aussi. Il fallait qu’il trouve le billet à son intention, c’est ça ? Haussant un sourcil, Shura s’était mis à parcourir la pièce du regard jusqu’à tomber dessus. Encore cette écriture soignée. Ça le rassurait quelque part, ça voulait dire qu’ils n’étaient pas deux à le faire tourner en bourrique dans cette maison. Cependant, il ne comptait pas s’attarder ici, il avait une porte à crocheter. Et puis, quelque chose lui disait qu’il n’allait pas rester en haut indéfiniment. Saisissant le mot à son intention, il était ressortit de la pièce, passant devant la porte d’entrée pour prendre la clé accrochée près de cette dernière. On ne sait jamais, pour la prochaine visite, ça peut être utile de passer par-là plutôt que par les fenêtres. Il était revenu prêt des escaliers tout en écrivant sa réponse. «КОЩЕ́Й ! ВНИМАНИЕ ГДЕ ВЫ ПОМЕСТИЛО НОГИ  СВОЛОЧЬ ! »** Il y avait comme une teinte de plaisanterie dans cette remarque. Le brun cagoulé était retourné à l’escalier, mais l’odeur de la cire lui titillait les narines. Il avait rehaussé un sourcil avant de plier le papier sous forme de petit avion pour le jeter en direction de l’étage. Une fois, mais pas deux. Il avait déjà échappé de justesse aux fenêtres piégées, il n’allait certainement pas risquer une gamelle dans les escaliers. Une fois le mot retourné à l’envoyeur, il s’était dépêché de retourner à la porte verrouillée pour commencer à la crocheter. Il remit sa petite lampe-torche dans la bouche pour avoir les mains libres, dégainant la fine tige de métal et le tournevis pour jouer des deux dans la serrure. Le tournevis n’était pas là pour faire le gros du travail, il était juste ici comme support à ce crochet de fortune qu’il avait fait avec la tige de métal.

* « QUELQUE CHOSE D'INTERESSANT ! UN PEU COMME CES MERDES QUE TU M'AS LAISSE A MON INTENTION ! FAIS ATTENTION AVANT DE TE COUCHER CE SOIR. IL SE POURRAIT QUE JE LES RAMASSE ET QUE JE LES METTE DANS TON LIT, SALE CHIEN ! »
** « KOCHTCHEÏ ! ATTENTION OU TU METS LES PIEDS CONNARD ! »
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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
I'd like to find out what he's hiding

Tu achevais l’écriture de ta note, l’oreille tendue mais tranquille. Tu n’étais pas inquiété le moins du monde, tu aurais dû sans doute. Tu sais, l’angoisse pousse parfois les hommes à faire de bien formidables choses. Tu te crois tellement prudent ! Tu ne sauras jamais combien tu as tort. Enfin, tu ne penses pas à t’attarder davantage dans ta chambre, de toute évidence il n’envisagera pas d’y entrer tant que tu y seras. Pour être parfaitement honnête, tu commences à ignorer où il se cache. Tu le penses à l’étage, alors tu explores, silencieusement, tu ne veux pas le surprendre, mais t’assurer de la pièce dans laquelle il se trouve. La chambre d’Alix ? Non, non il n’aurait osé s’attarder dans une pièce pleine d’une présence proche de s’éveiller à tout instant. La salle de bain ? Que pourrait-il bien espérer y trouver. Tu devais la partager avec ton cousin, alors elle était relativement normale. Si l’on y excepte, peut-être, quelques affaires de femme.
Mais tu décides d’aller assurer ta conscience. S’il n’y était pas, où était-il ? Tu entrouvres la porte de la salle de bain et jette un coup d’oeil à l’intérieur. Vide, fenêtre ouverte. Il s’était donc laissé tomber, pourtant ton oreille n’avait perçu aucun cri de douleur. Avait-il réussi à éviter tes chausses-trappes ? C’est envisageable, mais cela te déçoit. Tu aurais apprécié le cueillir comme une fleur ensanglantée et lui proposer tes « soins ». Ou peut-être l’aurais-tu laissé y moisir quelques dizaines de minutes avant cela. Pour lui passer l’envie de recommencer à ouvrir toutes les fenêtres et à créer de pénibles courants d’air. Cela lui apprendra, le jour où il entendra des portes claquer. Tu entres, tu explores - pas le moindre signe de fouille. Qu’était-il venu faire alors, si ce n’était pour retourner toutes tes affaires ? Il ne serait quand même pas allé fouiller du côté de la chambre d’Alix ?...

Tu refermes la fenêtre de la salle de bain d’un coup sec et quitte la pièce, rejoignant la porte de ladite chambre. Tu l’ouvres, ménageant ta discrétion. Peut-être l’avais-tu réveillé, mais tu t’en moquais assez pour ne pas le remarquer. Tu fouilles la pièce du regard, et t’empresses d’aller soulever quelques rangements pour apaiser ta conscience. Quelque part, tu considérais cette chambre comme la pièce la plus sûre de la maison. Et quelque part, tu n’avais pas tort - ton invité ne s’y était pas attardé. C’est l’esprit quelque peu allégé que tu quittes la chambre en refermant bien évidemment la porte derrière toi. Moment en suspens.
Où était-il ? Bonne question. Dans ce bref empressement, tu as déconcentré toute ton écoute, et tu te trouves tout bonnement incapable de le situer. Tu n’as plus qu’une certitude : il n’est plus à l’étage. Et pour l’avoir quitté si tôt, tu commences à te douter qu’il s’agissait avant tout pour lui de t’attirer là. Pour quoi faire ? Fouiller ? Ou trouver ? Là, Basil, tu trouves que tu ne te méfies pas encore tout à fait assez. Et tu t’élances pour descendre les escaliers mais… Mais tu les as barré toi-même, stupide. Tu n’as d’autre solution - tu déploies tes ailes, après t’être assuré qu’il ne t’attendait pas en bas, et tu survoles ces marches sans y poser le pied, ce qui aurait également l’avantage de lui faire croire que tu étais encore à l’étage. Et tu te diriges aussitôt dans le couloir, tu jettes un coup d’oeil à cette fameuse porte verrouillée. Close, et pas de cambrioleur à l’horizon. Pas encore. Mais c’est assez pour te soulager à l’instant. Tu ranges tes ailes et orientes tes pas vers le salon, tu y entres après confirmation qu’il ne s’y trouve pas. Ah, ton oeil parvient sans mal au mot qu’il t’a laissé - planté dans le mur avec ton joli coupe-papier. Pas de post-it, cette fois-ci il s’agissait d’une radiographie que Damian t’avait apporté. Ah, comment allait-il lui expliquer le rouge à lèvres…

Tu t’aventures jusqu’à cette note de fortune, ôtant précautionneusement la lame du mur pour éviter de l’abîmer davantage. Tu soupires, passant la main sur l’entaille que ce crétin y a laissé. Alors que vous emménagez à peine ! Cela te préoccupe un peu, mais tu te rabats malgré tout à déchiffrer ce message en russe - avec davantage de peine que le précédent, la rage ayant fortement déformé les lettres. Tu plisses les yeux. Quelque chose... d’intéressant. Oui, tu t’en étais douté, en fin de compte. Tu préférais juste qu’il ne trouve pas trop de choses intéressantes. Tu continues ta traduction lentement, mais quelle écriture illisible, sans compter que le papier utilisé n’avait rien pour te simplifier la tâche. La suite te fait sourire cependant. L’allusion à tes petits cadeaux compensait l’absence d’accident, tu aurais été déçu qu’il ne les remarque même pas. Oh, mais cela semblait l’avoir mis furieusement en colère. Ah, oui c’était une réaction commune, lorsque la santé immédiate d’une personne était menacée. Était-il fâché au point de renoncer à revenir ? Il faut avouer que cela t’arrangerait beaucoup. Sale chien. Dieu, quelle poésie. Cette insulte-là, tu la préfères dans d’autres circonstances. Alas. Tu brandis ton plume et lui laisses une réponse. « Tu n’aurais pas à t’en plaindre si tu te mêlais de tes affaires, petit fouineur. Réjouis-toi plutôt d’y avoir échappé. » Tu détaches un second post-it, prêt à y inscrire une suite, mais tu t’interroges alors. Où est-il ? Que fait-il ? Tu tends l’oreille, espérant en déduire sa position. Et s’il était parti ? Cela ne serait pas tout à fait surprenant. A quoi bon écrire un mot qu’il ne lirait pas ? Tu abandonnes celui-ci sur la commode et quitte le salon.

Il est là, le petit malin. Au beau milieu du couloir, devant la porte qu’il ne devrait pas ouvrir. Ah, tu aurais sans doute dû faire preuve de davantage de prudence. Mais tu n’es pas le seul - il n’a même pas décelé ta présence, tant il est concentré sur son travail. Tu n’as plus d’autre choix, réduit à cette extrémité. C’est la fin de votre petit jeu, du moins pour ce soir. C’en était fini de toutes ces esquives, de cette distance, de ces cloisons ; il fallait que tu l’interceptes, pour ne pas être contraint de le tuer. Je sais, tu t’amusais enfin. Cela te prend chaque nuit qu’il passe entre ces murs : tu te plais tant et tant à le faire tourner en bourrique que tu te laisses tenter à le laisser aller toujours plus loin. Tu finiras par te laisser prendre, Basil. Espérons que tu n’auras pas à le regretter.
Mais après tout, ce n’est pas ton premier fouineur, tu as frôlé plus d’une fois la catastrophe avec la police également, chez toi, à Londres. Tu as un dernier recours avant le meurtre heureusement, et il est grand temps pour toi d'y accéder. Une fois encore, tu déploies tes attributs ailés, plongé dans la pénombre, ne quittant pas des yeux ce voleur qui s’apprête à commettre l’irréparable. Il te faut peu de temps pour le rejoindre, ton pied ne touchant pas terre, maintenant un silence pesant tout au long de ton approche. Ta poussière, comme un voile, s’en dégage tandis que tu te poses dans son dos, à quelques pas à peine. Tu ne tardes pas non plus à camoufler tes ailes, désireux de maintenir secrète ta nature, mais tu sais que le mal est fait. Sans y penser, dans sa concentration, il aura ingéré cette poudre hypnotique, qui lui fera voir et croire chacun des mots que tu lui auras soufflé. Il parvient finalement à faire cliqueter le verrou, et tu profites de cet instant pour te pencher à son oreille. « C’est se donner beaucoup de peine, pour un placard à balais », lui murmures-tu de ta voix basse et doucereuse. Qu’il le veuille ou non, il ne verra rien de ce sous-sol ce soir.
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basil & shura

C’était bientôt fini pour cette nuit, il le sentait bien. De toute façon, quand ça commence à placer des espèces d’oursins métalliques aux fenêtres, c’est que ça prenait une teinte trop bizarre à son gout. Voir même dangereuse, chose qui le poussait à revenir un peu plus chaque soir. On ne va pas se mentir, Shura adore jouer avec le feu, ce n’est pas nouveau. Il était en train de déverrouiller la porte la plus suspecte de toute la maison, de quoi l’absorber dans ses songes. Qu’est-ce qu’il allait pouvoir trouver à l’intérieur ? Quelque chose en rapport avec les dossiers qu’il avait lu un peu plus tôt ? Il ne laissait pas l’impatience dicter ses gestes pour se rater, préférant la concentration. Il s’était formé une bulle autour de lui afin de crocheter la serrure avec minutie. Kochtcheï n’entendait rien de suspect, pensant que le propriétaire était encore à l’étage car il ne l’avait pas entendu dévaler les escaliers sur les fesses. Il se berçait dans cette illusion comme quoi, il était seul. Illusion bien sûr, car c’était loin d’être le cas. Il avait eu les yeux qui piquaient, ne suspectant pas la poudre diffusée dans les airs, mais plutôt le fait d’avoir le regard braqué sur le même point depuis plusieurs minutes. Il s’arrêtait que lorsqu’il toussait, penchant sa tête sur le côté par reflex. Bordel, foutu poussière. Il la croyait propre cette maison ! Si seulement il savait. Alors que le clic révélateur de la porte avait fini par s’enclencher, il se figea en entendant la voix d’un autre derrière lui qui se moquait définitivement de sa personne. Un placard à balais ?! Putain de … Non, stop les grossièretés. La frustration était présente, prête à exploser, mais il était trop fier pour déclarer forfait, même avec la sensation de ne pas avoir toute sa tête.
« Dommage qu’il y ait pas de binoclard à éclair enfermé dedans, ça ne m’aurait pas choqué à ce stade ». Un fin rictus tandis qu’il s’était remis debout comme il faut sans ménager de bousculer l’occupant de la maison. Il avait répondu cette fois-ci en anglais, langue courante de l’Irlande, en cachant de son mieux son accent. Shura avait pris la direction de la porte d’entrée pour filer. Parce que quitte à partir, autant prendre une sortie confortable …. Ou pas. Il était tellement dans un état second qu’il ne regardait plus où il marchait. Il avait simplement fais une petite grimace de douleur en sentant les chausse-trapes qui s’étaient plantés dans sa semelle. C’était aussi agréable qu’une épine dans le pied, mais ça n’allait pas l’empêcher de courir. L’avantage d’être drogué, c’est la sensation de douleur amoindrie et supportable. C’est demain qu’il allait avoir plus de mal. Le voleur avait fermé la porte en la claquant derrière lui, boitillant un peu avant de filer.

***
(Trois jours plus tard)


Quand on disait que la douleur allait être vivifiée une fois ses esprits retrouvés. La cigarette dans le recoin de ses lèvres, il avait encore ses bandes aux pieds alors qu’il se promenait dans son appartement. Y avait un petit truc qui le chagrinait malgré tout : pourquoi foutre le placard à balais sous clé ? Il avait réuni ses observations sur diverses notes, croisant les bras devant celle-ci en réfléchissant. Ses plantaires lui faisaient encore un mal de chien, le brulant à chaque pas réalisés, mais ce n’est pas ce qui allait le décourager. Il avait détroussé bien d’autres personnes en Russie alors que les engelures le bouffaient. Ce n’est pas deux-trois oursins en métal qui allait lui faire faire demi-tour. Il trouvait la situation terriblement ridicule. Se faire piéger en sortant par la porte d’entrée en plus, ce type était loin d’être net. Kochtcheï gardait pourtant son calme et son professionnalisme légendaire, regardant le plan de la maison qu’il avait dessiné. Il traçait les chemins qu’il avait déjà réalisés du bout de son doigt, se rendant compte qu’il avait négligé quelques autres issues. Ses prochaines portes d’entrées donc. Il n’était pas à l’abri de voir de nouveaux pièges fleurir tout comme il ne savait pas s’il avait retiré les précédents. Alors le mieux, c’est de prendre des chemins non-explorés. Et puis, il voulait retourner à cette fichue porte. C’est trop gros. Il ne se souvenait de rien, sa mémoire était floutée au moment où il avait réussi à l’ouvrir, se rappelant d’une sensation proche de la transe. Qu’est-ce qu’il pouvait cacher ? Plus Shura se faisait mettre à la porte, plus ça le motivait à y revenir tant sa curiosité était titillée.
Sauf que cette fois-ci, il n’oubliera pas son propre jeu de passes pour les serrures. C’est tout de suite plus facile et plus rapide de bosser avec son propre matériel qu’à se dépatouiller avec un tournevis et un cure-dent en métal. Sans, un chat un peu bizarre qu’il avait rebaptisé après qu’une blonde le lui ait vendu –ce n’est pas une blague, le chat s’appelle « Sans » comme Comic Sans MS mais en le prononçant à l’américaine-, regardait son maître avec des yeux de je-m’en-foutiste, miaulant simplement à la famine. Parfois, il oubliait la présence de ce chat tellement qu’il était aussi indépendant que lui. Le brun lui avait refilé ses croquettes à la vas-vite dans un coin de pièce, la boule de poil se précipitant dessus comme si sa vie en dépendait. Bien, maintenant qu’il avait de la nourriture sur le nez, il ne risquait pas de le suivre. Enfilant ses chaussettes double épaisseur pour compenser la douleur et ses converses, il s’était remis en route. Il était minuit encore, minuit et quart, le temps d’arriver à la maison. Il n’y avait plus qu’à recommencer. Mais cette fois-ci, lui aussi avait apporté quelques pièges. Oh oui, Shura avait l’esprit revanchard. Un bidon de produit ménager, et quelque clou. Les clous, c’est surtout pour venger ses pieds, mais on verra plus tard ce qu’il va en faire.

La lampe-torche bien agrippée à sa main, Shura était passé cette fois-ci par la porte de derrière, atterrissant directement dans le garage. Maintenant qu’il avait gouté à l’incident avec les chausse-trapes, il faisait attention à ce que rien ne traîne par terre. D’où le fait qu’il dirigeait la lumière vers le bitume. Rien du tout, un début en douceur. Il devait trouver le moyen d’avoir plus de temps pour déverrouiller la porte. Comment il avait fait pour descendre au faites ? Il avait besoin de tirer ça au clair aussi. Entrant dans la maison par la porte du garage, il avait mis les pieds dans le noir. Pas de lumière cette fois-ci et sa porte ciblée demeurait verrouillée après tentative de réouverture. D’un côté, il s’en doutait. Comme quoi, il n’y avait pas que des balais derrière cette porte. Il marchait à pas de velours dans le couloir pour topographier un peu la maison et s’il n’avait pas de nouveau surprise. Son premier reflex avait été d’aller à la fenêtre de la cuisine et du salon, ces deux favorites de la nuit dernière, pour voir s’il y avait toujours des pièges. Plus de chausse-trapes, mais elles étaient solidement fermées. Il avait bien fais de ne pas reprendre la même issue. Se dirigeant dans le salon, il avait rouvert les tiroirs, s’asseyant dans uns des fauteuils pour lire plus en détails les dossiers. Ah tiens ! La radio qui avait été couverte de rouge. Kochtcheï ne faisait pas attention au résidu de son message et se concentra plutôt sur ce qu’elle était censée représenter en l’éclairant avec sa lampe-torche. La dernière fois, il était bien trop remonté pour y prêter attention. Mais cette fois-ci en se concentrant un peu plus, il pouvait voir un nom qui était censé être au cimetière. Ce type bosse pour la morgue ? Ou un truc dans le genre. Non-non, sinon il ne cacherait rien. Il en avait pris un nouveau, là encore une personne décédée.
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A ta grande déception, ton voleur n’avait même pas sursauté au son de ta voix. Tu aimais pourtant le déceler, ce frisson, cette angoisse soudaine face au danger qui pouvait essorer le plus courageux des hommes. L’effet de surprise, ça, c’était amusant. A la place, c’est toi qui fus surpris, d’ailleurs tu avais mis un temps beaucoup trop long à comprendre son allusion, et pendant un cours instant tu as sincèrement pensé qu’il s’attendait à trouver des hommes cloîtrés et ficelés un peu partout chez toi. Cet étonnement, qui fut suivi tantôt d’un rire, tu t’y étais si peu attendu que la sensation ne s’en fit que plus agréable. Ce fouineur méritait réellement toute l’attention que tu lui donnais, tout fouineur qu’il était. Il pouvait se targuer du crédit d’être capable de te divertir de pas grand chose. Il prit pourtant la fuite sans tarder, comme il fallait s'y attendre, vacillant sous l'effet de la poussière ingérée. Plutôt que de le poursuivre, tu refermes calmement la porte, refermant celle-ci de la clé que tu portes sur toi en un cliquetis décourageant pour celui qui avait passé tant de temps à l'ouvrir. Tu le laisses filer, encore. Combien de temps vas-tu le laisser jouer avec toi, Basil ? Combien de temps vas-tu encore jouer avec lui ? Il t'intrigue, ce petit gusse. Un bref état des lieux t'apprend par ailleurs son nom. Kochtcheï. Un nom d'emprunt, un personnage de conte, et ce n'était pas un hasard qu'il soit russe. Cela t'en disait long sur ton visiteur, tu te planifiais quelques recherches supplémentaires, grâce à tous ces nouveaux indices qu'il laissait à ta disposition. Le sang que tu prélèves le lendemain sur l'un de tes vilains chausse-trappes, alors qu'Alix manquait de justesse de s'empaler dessus, te permet même quelques analyses supplémentaires, toi qui aime à l'occasion jouer au petit chimiste. De quoi poser un nom sur ce dossier que le temps gonflait petit à petit. Kochtcheï.

***

Trois jours qu'il n'était pas venu, et tu commençais à t'interroger. C'était la première fois, à ta connaissance, que ce Kochtcheï  se blessait sur ton territoire, et tu te demandais si, pour cela, il allait refuser purement et simplement de revenir. Ce n'était pourtant pas ton fait, après tout tu ne l'y avais pas poussé, il y avait posé le pied lui-même. Il savait que tu avais semé des pièges et il n'avait pas regardé où il marchait - et puis, c'est lui qui avait pénétré ta propriété. De vous deux, tu étais indéniablement l’innocent. Il n'aurait pas pu t'en vouloir pour si peu, n'est-ce pas ? Ou peut-être se disait-il que l'exploration n'en valait plus la peine, puisque tu ne cachais rien de mieux qu'un placard à balais. Quelque part, il fallait l'admettre, tu serais déçu qu'il ne revienne jamais. C'est con à dire, mais il te distrayait assez pour te motiver à multiplier les recherches, et à te creuser la tête sur des bêtises à lui faire subir. Tu avais été contraint de ranger tes chausse-trappes (Alix avait insisté, il trouvait cela dangereux et craignait que cela effraie ses amis, apparemment) mais tu n'en démordais pas. Tu étais même allé te chercher un serpent pour lui faire peur à l'occasion, et le vivarium avait fini dans ta chambre sous l'insistance marquée de ton cousin lorsqu'il t'avait vu arriver avec l'animal. Mary avait aboyé dessus près de quatre heures (ce que Alix avait aimé encore bien moins) avant de finalement l'accepter, et tu espérais sincèrement que l'effort n'ait pas été vain. Il t’avait fallu ranger le désordre, jeter le rouge-à-lèvres dont l’embout était définitivement foutu (ce qui t’avait justifié l’achat de quatre autres qui avaient rejoint tes affaires, décidément tu es un homme incorrigible), prendre en charge le cirage des escaliers, et expliquer à Alix pourquoi ses clés avaient disparu. Toutes ces corvées pourtant n’entachaient pas ton enthousiasme, bien au contraire.

Cette nuit se prévoyait animée, pourtant. Tu as eu la chance de tomber sur un fou et un inconscient Basil, pour qu’il revienne dès la nuit du troisième jour se balader dans tes pattes. A peine l’oeil ouvert que tu souris déjà. Ton ouïe te signifie qu’il n’est pas entré par la porte d’entrée, ce qui est assez surprenant compte tenu qu’il en possède la clé. Une autre fenêtre, ou peut-être l’arrière ? Tu regrettes un peu de n’avoir rien laissé dans le jardin mais cela faisait mauvais genre pour les « voisins ». Tu te lèves et saisit ta chemise, figeant ton geste à demi. Tu ne te sens pas de la mettre. Non, ce soir c’est autre chose. Ton visiteur apprécierait-il ? Oh, après tout, il cherchait quelque chose d’intéressant, pas vrai ? Alors tu allais lui offrir du spectacle, même si cela revenait à prendre le temps de t’apprêter. Tu reposes la chemise sur le dossier d’une chaise et tire de ton armoire des vêtements plus à ton goût. Des bas opaques, une blouse blanche en soie dénudant les tâches de rousseur de tes épaules et une jupe crayon soulignant tes genoux, amincissant ta taille déjà marquée. Basil se fait belle - une tête de boucles brunes que tu poudres délicatement avant de dessiner tes lèvres d’une arabesque rosée. Rien qu’il ne serait supposé voir de toute manière, mais les talons, eux il les entendrait.
Tu envoies un baiser au vent à Meredith avant de quitter ta chambre et de prendre les escaliers. Tu les descends sans te presser, même si l’habitude te rend la chose facile. Tu avais pris ton temps, où était-il ? Le salon, ah, il aurait sans doute bien des choses à y trouver. Comme dans toute cette maison d’ailleurs, il faudrait des mois pour y dénicher tout ces trésors dont tu recelais. Toi-même, il t’arrivait d’égarer certaines choses, mais le déménagement encore récent donnait encore à la maison une petite impression de vide, que tu t’efforçais chaque seconde de combler avec ce que tu trouvais. Tu retournes en premier lieu à ton bureau récupérer ton plume et tes post-its, bureau en meilleur ordre soit dit en passant, vous aviez donné le coup de collier à votre emménagement. Tu en as trois à lui laisser en signe de bienvenue, et tu t’empresses de ce pas d’aller les lui coller, de ta plus belle écriture féminine dont tu ne te départis jamais. « Bonsoir Коще́й » sur la porte d’entrée - « Pas de café ce soir ? » dans la cuisine. Et un petit dernier, sur cette fameuse porte ; tu n’étais pas dupe, il devait s’en douter : ce n’était pas une porte banale et il revenait pour l’explorer. « Tu ne veux pas savoir. » Voilà qui exciterait sa curiosité - et toi par la même occasion. Et tu te décides à rester là un petit moment, pour le contraindre à ne pas y venir dans l'immédiat, prenant le temps d'une cigarette puisqu'après tout vous n'étiez pas pressés.
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Les feuilles et autres diverses radios glissaient entre ses mains alors qu’il avait pris ses aises sur un fauteuil pour sa lecture. Légèrement intrigué, Kochtcheï se demandait s’il n’avait pas atterris dans la maison d’un fou fanatique de Burton. Des morts, encore des morts, toujours des morts, ça lui faisait tirer une moue de dégout plutôt prononcé. Surtout quand quelques dossiers avaient le privilège d’être garnis d’une photo ou deux du macchabé. Ceux explorés, il les remettait dans le tiroir pour prendre une poignée de nouveau où l’un d’entre eux avait requis toute son attention. En même temps, quand il voit son nom d’emprunt sur l’un d’entre eux, il ne peut pas faire autrement que de s’interroger. Et s’inquiéter un peu aussi, au passage. Parce que de tous ceux qu’il avait déjà lu, c’était bien le seul à parler d’une personne belle et bien vivante. A moins qu’il soit devenu un poltergeïst dans le savoir ? Avant même qu’il n’ouvre la couverture pour entamer une nouvelle lecture, un bruit de talons piétinant le bois avait attiré son intention. Merde alors, il y avait belle et bien une femme aussi ici ?! Bien sûr, trouver un rouge à lèvre il y a trois jours dans le tiroir de sa table de chevet avait déjà suscité sa curiosité, mais là c’était bel et bien réel à en juger par la démarche. A moins que … Oh non, il ne préfère même pas l’imaginer en faites ! Il avait rétracté son cou brièvement pour retenir un frisson à cette idée, ne ménageant pas une moue de stupeur les dents serrées.
Il préférait se concentrer sur ce bruit de talons qui se rapprochait à grand pas, descendant les escaliers. Le jeu pouvait reprendre, bien que pour cette nuit, il avait surtout l’impression que sa fuite allait être grandement encouragée par la tenue de son hôte. Il avait coincé le dossier à son nom sous son bras, filant en toutes hâtes pour éviter de le croiser de nouveau. Mais cette fois-ci, pas de fenêtres ! La nuit dernière avait été suffisamment marquante pour ses pieds. Il avait préféré prendre les portes qui faisaient la liaison entre les différentes pièces. Du salon donc, il était passé à la cuisine, voyant vaguement à travers la porte menant au couloir la silhouette travestie qui restait piquée face à sa cible. Shura ne manquait pas de pester, réfléchissant à un moyen de le faire bouger. Normalement, avec des talons, il devait avoir du mal à courir, non ? Non-non, ne pas y penser, sinon il allait pouffer de rire.

Un peu de sérieux donc. Il fît le tour de la cuisine, attrapant la première note à son attention. Non, il n’avait pas très envie d’un café après le coup du sel à la place du sucre. Mais la note, quant à elle, le faisait grimacer un peu. Elle sentait le sarcasme à peine nez, sans doute une référence avec le petit incident salé. Cela n’allait pas l’empêcher d’y répondre cela dit. Attrapant le premier stylo qui traînait, il s’était mis à écrire en anglais cette fois-ci. Inutile de lui donner un dialecte en russe s’il savait le lire après tout, ce n’était pas très amusant. « On verra plus tard ». Une réponse claire, nette et précise. Le plus tard respectant sa fonction, à savoir donner un indicatif temporel suffisamment vague. Cela pouvait être cette nuit comme la prochaine, tout dépendra de son envie. Cela dit, maintenant qu’il était dans sa cuisine, il pouvait mettre en place la première chose qui lui était venu à l’esprit comme piège avec son produit ménager à savoir empoisonner la nourriture. C’était sale, vicieux et on en passe, mais c’était de bonne guerre ! Après tout, il lui avait salé son café, il allait javelliser son lait. Ouvrant le frigo pour prendre un verre de lactose –au passage, il avait versé le contenu un peu de javel dans la bouteille pour la remettre ensuite à sa place et refermer le frigo derrière lui. Kochtcheï buvait son lait en réfléchissant à par où passer. Hormis retourner dans le salon, il n’avait pas grand choix entre passer par la fenêtre ou par le couloir. Et sachant que la Drag Queen l’attendait de pieds fermes dans ce dernier, la fenêtre restait la meilleure alternative pour ne pas le croiser.

Shura était donc repassé par la fenêtre de la cuisine pour se rendre à celle de la chambre avec son verre de lait dans la main. Pas de courses ce soir, il n’en avait pas l’utilité si son hôte restait piqué devant une porte. Une fois le verre engloutit, il l’avait déposé dans le salon avant de recommencer la même manœuvre à savoir prendre appuie dessus pour atteindre celle de la chambre. Et là, en entrant dans cette dernière, surprise ! Un putain de serpent ! Bon, encore dans son vivarium mais quand même ! Le voleur s’était figé à la fenêtre à peine ses pieds posés sur le plancher de la chambre, fixant le reptile. Un échange de regard tandis entre lui et la bestiole, il en avait une sainte horreur. Sans quitter le sang-froid du regard, il s’était approché de l’armoire en inspectant les poches de chaque veste, espérant y trouver un oubli de sa part comme une note, un ticket de caisse, un numéro de portable, une connerie dans le genre. Mais le serpent…. Le serpent quoi ! Heureusement qu’il était encore dans sa cage en verre parce que sinon, Kochtcheï serait repartit de la chambre illico. Cela dit, maintenant qu’il y était, il pouvait se servir de ses clous pour piéger le lit en plus. Il les avait planqué sous le drap, soulevant le matelas au passage pour voir si –on sait jamais-, il ne cachait rien là-dessous aussi. Il commençait à ignorer petit-à-petit la présence du serpent, préférant se concentrer sur le crâne qui trônait dans la chambre. Un crâne bel et bien humain : glauque. Il osait à peine y toucher pour une question d’ethnie avant de finalement l’inspecter pour voir s’il n’y avait pas un nom déposé dessus.
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Tu portais la clope à tes lèvres, encore, et encore, l'oreille tendue. Le plus détendu du monde, on ne t'aurait pas cru affairé, mais tu étais attentif. C'est à peine si tu appréciais le goût du tabac - à vrai dire, tu avais toujours davantage aimé l'odeur, et tu ne fumais en général que les plus parfumées, occasionnellement, comme alternative au brûlage d’un bâton d'encens. C'était aussi bien pour la sensation de détente, même si en l'occurrence tu n'en avais pas besoin. Tu étais ailleurs, tout embrumé dans ces vapeurs lourdes et suaves. A distance, tu suivais sa démarche, le feuillettement des pages, le craquement du parquet. Il savait être discret, rien d'étonnant pour un cambrioleur. Tu avais un peu remonté ce pseudonyme qu'il t'avait laissé, Kochtchteï. Tu n'avais pas encore eu le temps d'aller très loin, en si peu de jours, tu avais tant à faire. Mais tu t'étais déjà amusé à recenser les moindres détails qu'il t'avait laissés au cours de vos nuits bien avant d’avoir obtenu son nom, et dans ces détails anodins tu en avais fait un portrait robot qui aurait sans nul doute pu intéresser les autorités. Mais tu trouvais bien plus divertissant de les garder pour toi, plutôt que de les offrir ou de les vendre - tu n'allais tout de même pas laisser la police s'en attribuer tout le mérite. D'ailleurs, quelque chose te disait que ton hôte n'avait pas manqué de trouver ce petit recueil et c’était tout aussi bien. Cette nuit aussi s’annonçait prometteuse.
Il était allé à la cuisine, sans doute réagissait-il à la note sarcastique que tu lui avais laissée. Il s’y attardait, mais que croyait-il ? D’Alix et toi, tu n’étais clairement pas celui de vous deux qui cuisinait à la maison, ton séjour en cuisine se limitait tout bonnement à la préparation du thé ou d’une pâtisserie occasionnelle lorsque l’envie t’en prenait. Mais semer des bibelots glauques ou peu hygiéniques à côté de la nourriture ? Aussi adorable qu’était ton cousin, il t’aurait peut-être tué pour ça. Tu étais bizarre, admettons, mais certainement pas dénué de bonnes manières - même si, il faut bien l’avouer, il t’arrivera surement de profiter du congélateur d’une manière ou d’une autre, surtout lorsque viendront les fortes chaleurs. Mais à ce stade de votre emménagement, la cuisine avait encore échappé à ton invasion - en faisant l’exception d’une quelque cinquantaine d’infusions.

Tu te lasses finalement de ton immobilisme et tu prends la direction du salon, profitant du cendrier de celui-ci pour y écraser ton mégot. Tu farfouilles derechef dans tes propres affaires, affligé par le désordre qu’il était possible d’y mettre en si peu de temps. De toute évidence, il s’était installé pour lire - quelques derniers dossiers qu’il avait négligé de retourner dans tes tiroirs à l’instar des autres patientent pour toi sur la table basse, et un simple geste te signifie que le coussin du fauteuil n’était pas froid. Tu t’empresses de les retourner avec les autres, et une recherche rapide confirme ton soupçon : la disparition du dossier à son nom. C’était assez peu étonnant, mais plutôt que de te contrarier, cela te faisait sourire. Tu étais même presque un peu déçu de ne pas pouvoir savourer l’expression de son visage devant l’amas d’informations et de détails que tu te passionnais toujours à rédiger. Tu te décides donc à laisser une petite note supplémentaire à son intention, dans le tiroir, sur la pile de dossiers. « Ce ne sont que des bouts de papier. Entre nous, j’en connais tout le contenu pour l’avoir écrit, et je doute que tu y apprennes quoi que ce soit. ( : » Dans ta frustration de ne pouvoir lui adresser un sourire moqueur, tu l’y avais dessiné à l’encre en préservant de ton mieux l’embout de ton plume.
Tu prends la direction de la cuisine, quittant le parquet pour le carrelage, faisant claquer tes talons. Tu t’étais bien sûr assuré qu’il ne s’y trouvait plus, encore que l’envie de rompre cette distance se faisait de plus en plus insistante. Interpréter les détails, lire, écouter, deviner, cela excitait ton envie de voir - bien sûr, c’était tout l’intérêt du jeu. Tu te faisais languir et cela te plaisait. Mais quelque part, tu te disais qu’un peu de proximité de vous ferait pas de mal. Jouer de l’apparence, de tics et de gestes, de sourires et de regards, c’était toute une autre partie qui t’amusait dans un petit jeu d’attrape-souris. Mais l’heure est encore aux petits bouts de papier, et tu relèves la réponse de ton cambrioleur, avec un léger rire à peine audible. Tu n’avais rien à répondre à cela, si ce n’est peut-être l’inviter pour boire un verre. Aimerait-il cela ? Si c’était la curiosité qui l’amenait ici après tout, pourquoi ne pas simplement venir te demander des renseignements autour d’une tasse de thé ? Qui sait, la proposition pourrait te surprendre assez pour te donner l’envie d’accepter - à ses risques et périls.
Tu ne t’attardes pas davantage, te contentant de jeter vos petits mots par manie de propreté avant de délaisser cette pièce décidément peu intéressante. Un petit tour au rez-de-chaussée te laisse comprendre que ton charmant jeune homme n’y est plus, ne reste alors que deux possibilités - ou bien celui-ci s'était enfui avec son dossier pour le parcourir à l’abri de toute menace, ou bien (comme tu l’espérais) il s’était aventuré à l’étage, en profitant que tu n’y sois pas. L’agitation au dessus de ta tête finit par confirmer tes soupçons, et te laisse par ailleurs supposer qu’il s’est débattu d’une façon ou d’une autre avec ton lit. Tu te demandais un peu s’il ne s’agissait pas encore d’une stratégie pour t’éloigner de sa cible, mais puisque ça lui avait si peu réussi la dernière fois, ç’aurait été un peu ridicule de sa part. D’autant plus qu’il avait peut-être détourné son attention de cette porte en fin de compte, après votre dernière séance.
Tu t’élances donc à l’étage, sans précipitation aucune - ça aurait été délicat, avec la jupe et les talons - les yeux rivés sur le palier. Que découvrirait-il cette fois ? Ton serpent, en premier lieu. C’était peut-être pour toi l’occasion de le libérer de son vivarium, après tout tu l’avais acheté pour ça, qu’il vive ou qu’il crève t’indifférait assez. Ou peut-être s’attarderait-il davantage sur Meredith, après tout c’était une décoration assez peu commune. Un crâne sans socle et sans étiquette, posé à même l’étagère, cabossé par un violent coup de pelle, sans un grain de poussière. Peut-être découvrirait-il également ta chienne, d’ailleurs avec ses mouvements de lit, il l’avait réveillée sans doute, et tu l’entendais s’agiter à mesure que tu montais les marches, grogner, si ce n’est plus. Ta pauvre Mary, aussi dangereuse qu’un bébé lapin et conne comme une poutre, tu espérais que Kochtchei ne détestait pas les chiens. Te voilà à l’étage au terme de ta réflexion, et l’envie de le surprendre te reprend soudainement, si bien que tu te diriges derechef vers la porte de ta chambre. Main sur la poignée, tu la tournes un sourire aux lèvres, sans te presser dans le cas où il désirerait malgré tout t’échapper. Puis tu l’ouvres et entres, le plus naturellement du monde, balançant à ta chienne à distance, toujours en train de grogner, un « Silence, Mary », auquel elle obéit aussitôt.
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[/!\ +18] (basil) i'd like to find out what he's hiding
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