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 (ethan) open your eyes

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OPEN YOUR EYES.
ethan & shura

Dragon Alley n’est pas un lieu pour les petites natures, vous êtes prévenus. Si quelques gosses s’y perdaient juste histoire de se la péter dans les bacs à sable, ils détalaient très vite face aux plus anciens qu’avaient des tronches de zombies. Il n’y avait rien de charmant là-bas, même les bâtisses menaçaient de s’effondrer sur elle-même. Shura se trouvait chanceux que le plafond ne lui ait pas tombé dessus pour l’instant. Entre les poutres menaçantes et ce couillon de voisin au-dessus qui passait plus de temps à taper du pieds comme un lapin devant sa télé plutôt que d’aller en salle de sport, il touchait du bois pour que ça tienne encore le coup. On ne va pas se mentir, le brun n’était pas du matin. Il avait la fâcheuse tendance d’avoir une poisse d’enfer, à commencer par les clenches de porte qui lui restaient dans les mains, ou bien la fuite du robinet. Ça lui fait penser qu’il faut qu’il réarrange ça. Demain, la procrastination était de mise avec la cuite de la veille. C’est à peine s’il arrivait à ouvrir les yeux et à marcher de nouveau droit. Il avait quitté son lit, ne percutant pas encore qu’il n’était pas seul dedans, et avait préféré prendre la direction de la salle de bain pour prendre appuie sur l’évier. Ce qu’il y avait de fort avec Shura, c’est qu’il ne vomissait jamais. Pas même quand il se sentait barbouiller. Le clodo du coin lui disait souvent que ce n’était pas bon pour l’estomac, mais il lui répondait avec tout le charme et la délicatesse de cette fichue planète par un doigt d’honneur. Jamais il ne vomira, sauf si vraiment ça ne passe pas. Il avait finalement fais couler l’eau du robinet pour s’en passer quelques gouttes sur le visage. Paraît que ça aide pour réveiller. Lui, il ne voyait pas trop la différence, jusqu’à entendre une autre voix dans l’appartement « Ça va ? ». Une voix masculine sur lequel il ne tiqua pas aussitôt. Quand on disait qu’il n’était pas du matin. « Barbouillé… J’ai l’impression qu’un troupeau d’éléphant m’est passé de…ssus… QU’EST-CE QUE TU FOUS CHEZ MOI ?! »
Il avait fallu qu’il s’étire et fasse craquer son dos pour réagir qu’un truc n’allait pas. Là, ça y est, c’est bon, il a tiqué qu’il n’était pas tout seul. Un retour de plus ou moins polit tout de même pour qu’il réalise que le troupeau d’éléphant en question, et bien… On ne va pas rentrer dans les détails, mais espérons que son partenaire de la veille ne le prenne pas mal de se faire insulter d’éléphant. La vodka était redescendue maintenant, le russe coincé et impulsif au sujet de son attirance sexuel était de retour. Et c’est pour cette raison qu’il avait fermé la porte de la salle de bain en la claquant, enfilant un pantalon en ruminant de plus belle, rouge de hontes. Il refuse qu’on le voit ainsi, alors il avait pris un inspiration, expiré, puis go pour foutre cet inconnu à la porte. Il avait rouvert à moitié habiller, ses tatouages bien visibles, et lui lançait ses affaires dans la figure. Apparemment, ce n’était pas la première fois puisque l’autre riait de sa réaction. Heureusement que Shura avait vieilli. Il y avait vingt-ans, il aurait ris face à sa réaction, il se serait pris une balle dans le genou. « Allez, tu dégages ! DEHORS ! ». Le ton était froid, son ‘’invité’’ préférant décamper en glissant une petite farce comme quoi, le russe était monté comme un cheval. Il avait fermé la porte en voyant le propriétaire des lieux sortir son arme, la balle venant de planter dans le bois de la porte.

« придурок* ! » pesta-t-il doucement en passant une main dans ses cheveux ébènes. Il n’a pas intérêt d’ébruiter cet incident, sinon il risque de le faire taire à jamais. En lui coupant la langue par exemple. Se risquant à passer le regard par la fenêtre pour voir où il en était et ce qu’il faisait, il avait eu la décence de s’habiller avant de sortir dans la rue. Bien. Il n’y avait personne qui l’attendait, preuve qu’il n’avait avertis personne de son absence. Soupirant de plus belle de soulagement, il s’était mis à ‘’ranger’’ sa chambre –si ranger inclut la technique du je fous tout en boule sur le lit, basta ! avant de finir de s’habiller et se préparer. Pour quoi ? Bonne question, lui-même n’en avait aucunes idées. Shura n’avait qu’une envie, c’est de retourner se vautrer quelque part, genre le canapé, pour digérer de la cuite de la vieille en douceur afin de repartir de plus belle ce soir. Sauf qu’en entendant du grabuge en bas de l’immeuble, sa curiosité avait été piquée. Il avait tiré une moue interrogée, retournant à sa fenêtre pour voir ce qu’il en était. Tiens, son ‘’copain’’ de soirée était toujours là, mais il avait été rejoint par ses gars. En décalant un peu son regard vers le droite, il pouvait voir un autre type se cramponnait à son appareil photo comme si sa vie en dépendait. C’était quoi ce gusse, un touriste ? Il avait haussé un sourcil. La vie de super-héros, ce n’était pas pour lui. Puis c’est la dure loi du vol qui venait de le frapper : premier arrivé, premier démuni. Il l’entendait braver ses gars, réclamer son appareil photo qui devait coûter des ronds. Il n’était pas expert dans la matière, mais ça restait du beau matos à vendre. Il faisait les cents pas dans son appartement, encore déglingué de cette nuit bien qu’il faisait de son mieux pour le cacher. Et puis merde, fais chier !, il avait embarqué sa tasse de café, saisissant sa veste militaire noire au passage pour descendre. Décidément, il le fera chier jusqu’au bout celui-là.
Il avait descendu les escaliers en trombe, allant aider ce nouveau venu dans le quartier. Ça serait dommage qu’il reparte avec une mauvaise expérience. Ça allait lui passer l’envie de revenir. Quoi que, en pensant ainsi, Shura se rendait compte que ce n’était pas plus mal quelque part. Aller vendu, il allait pousser l’autre à arrêter de jouer les caïds et rendre à César ce qui appartient à César, puis il lui montrera la sortit. De toutes évidences, s’il s’est fait détroussé aussi facilement, c’est qu’il n’était pas un habitué du coin.

*sale con !
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Open Your Eyes
V. Shura Bäckähäst & Ethan O’Leary


Aujourd’hui est la journée de repos d’Ethan, pas de rendez-vous, pas d’évènements à couvrir, et son local-magasin de photo est fermé aujourd’hui. Mais comme à son habitude, il s’est levé tôt. Ethan est du genre à se réveiller de bonne heure pour photographier l’aube, mais en prime, il a tendance à faire de mauvais rêves s’il dort trop. Mauvais souvenirs qui reviennent le hanter quand son esprit est le plus vulnérable, l’empêchant d’oublier ses erreurs du passé, troublant son sommeil. Plutôt que de laisser des fantômes venir lui tenir compagnie sous les couvertures, il préfère donc se lever et sortir, histoire de se pousser à s’émerveiller sur les merveilles de la nature. Ou de la ville. Le monde regorge de beauté, souvent temporaire, qu’il faut donc capturer quand elle se présente. C’est ce qu’Ethan fait tous les jours de sa vie, même sur son temps libre, il aime explorer la ville et dénicher de quoi faire des clichés, originaux, beaux, inattendus, tout ce qui sorte un tant soit peu de l’ordinaire. Lorsqu’on a l’œil, qu’on cesse de juger sur les a priori et qu’on observe les choses avec impartialité, on peut voir la beauté et la laideur de chaque chose. Le magicien, lui, préfère se concentrer sur les jolis choses, il a vu suffisamment d’horribles évènements pour ne pas vouloir s’attarder sur le mauvais côté des choses. Bref aujourd’hui, il décide d’explorer le quartier le moins bien famé de la ville. Certains diront que c’est un choix étonnant vu les objectifs d’Ethan, mais justement, il aime montrer que chaque endroit possède sa petite lumière, que tout n’est pas noir. De bonne heure il prend donc la direction de Dragon Alley, le soleil se levant à peine, colorant le monde d’un gris particulier. Il y a quelques ombres à silhouettes humaines, sous les porches et dans les ruelles, et Ethan n’est pas assez innocent pour se demander ce qu’ils font, ils les évitent donc, son appareil photo caché sous son sweat, à la recherche de son prochain cliché. Il avance à travers les rues peu accueillantes pendant de longues minutes, la lumière changeant subtilement au fil du temps. Finalement son regard se pose sur un néon éteint, sur lequel un rayon se reflète particulièrement. Fasciné, il sort son appareil de sa cachette, et prend des clichés, sous différents angles. Puis son intérêt se porte sur le motif tracé un peu plus loin par des éclats de verre. De fil en aiguille, il avance au fil des rues, indifférents aux rues qui se remplissent doucement, plongé dans une transe qui lui est propre. Il ne prend personne en photo, même si ça lui arrive parfois, une part de lui semble se rappeler où il se trouve et le pousse à éviter les habitants du quartier. Pourtant son manège ne semble pas échapper à la vigilance des locaux qui le regarde d’un air méfiant, sans que lui-même s’en rende compte, trop happé par son art. Il ne voit donc pas l’affrontement venir, alors qu’il aurait dû s’y attendre.

Alors qu’il est en train de photographier une fissure dans un mur qui forme un dessin particulier aux yeux d’Ethan, un groupe d’hommes s’approchent agressivement de lui. Par réflexe Ethan ressert ses doigts sur son appareil, de peur qu’il ne soit cassé dans l’affrontement. Pris au dépourvu, il se laissa distraire par le groupe, visiblement habitué à agir de concert. Sans qu’il se rende compte, son appareil auquel il tient tant, se retrouve aux mains des délinquants. Lorsqu’il le réalise, Ethan se traite de tous les noms, n’arrivant pas à croire qu’il s’est fait avoir aussi facilement. Bon sang, il est un soldat de l’Organisation pour le bien des créatures magiques. Comment a-t-il pu se faire avoir aussi facilement ? Furieux contre lui-même il ne sait pas trop comment faire pour récupérer son bien. Enfin, dans l’absolu il peut faire usage de la force, être magicien a ses avantages, mais l’endroit est un peu trop exposé à la vue des autres, et puis même s’il serait dans son droit, il n’a pas envie de faire usage de ses pouvoirs à la légère. Et même s’il ne se débrouille pas trop mal en combat physique, à un contre trois ses chances de réussir sans détruire son appareil photo semblent trop réduites à ses yeux. Il se contente donc d’essayer de parlementer avec eux, même s’il y a peu d’espoir de réussir. S’il le faut vraiment il se résignera à partir pour faire usage de la magie dans un coin discret, mais il espère qu’une solution lui tombera du ciel, parce que l’espoir fait vivre après tout. En attendant, il s’agit de gagner du temps. Réfléchissant à tout vitesse, il dit : « Ecoutez, je me doute bien que vous espérez le revendre cher, mais franchement, ceux qui ont les moyens de se pendre ce genre d’appareil, ils en voudront un neuf, pas une antiquité comme celle-là. ». Bon ça s’apparente plus à un coup de bluff qu’autre chose, mais Ethan n’a pas de grande marge de manœuvre. Il fait donc de son mieux alors qu’un autre homme les rejoint, sortant du bâtiment devant lequel ils se trouvaient. Brun, une veste sombre de type treillis, un mug de café dans la main. Ethan ne sait pas trop quoi penser de lui. Vient-il pour aider les voleurs ? Le photographe en doute, mais il ne sait pas quoi faire de la présence de cet inconnu, suffisamment détendu pour être venu avec son café – café dont lui-même en aurait bien besoin. En attendant la situation semble se figer, un peu à la façon d’une scène dans un vieux western, Ethan dans le rôle de la danseuse de French Cancan, ce qui ne lui plait pas vraiment. Il aurait préféré être le cow-boy de l’histoire, il n’aime pas se sentir impuissant – encore. Même si le cow-boy de la journée, qui a plus des airs de bad boys en réalité, ne le laisse pas indifférent, malgré la situation. Le truc c’est qu’ils ne sont pas dans un film, et tout ne se finit pas toujours bien, Ethan est bien placé pour le savoir, et il espère que les choses ne vont pas trop dégénérer.

© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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OPEN YOUR EYES.
ethan & shura

Venir au secours d’un pauvre type perdu n’était pas vraiment inclus dans son programme pour la matinée. Si bien sûr, Shura avait établi un programme. Pour le moment, ses projets se cantonnaient à une remise en forme, une bonne cafetière complète à ingérer et à se retaper mentalement pour sortir de nouveau ce soir. Il sentait la migraine pointer le bout de son nez, ses doigts se posant sur son front comme si ces derniers étaient dotés de superpouvoir pour passer la douleur. La grimace tranchait légèrement son visage, tentant de se souvenir de ce qu’il avait pu foutre hier soir. Il avait décollé une mandale à un gars, mais ça ne lui expliquait pas ce que l’autre foutait chez lui. Il soupirait, lassé de chercher. Pas sûr qu’il ait envie de savoir finalement et puis, il avait autre chose sur lequel se concentrer. Les escaliers lui avaient semblé interminables, comme si à chaque marche qu’il descendait, une nouvelle apparaissait pour lui faire-faire du surplace. Et puis, finalement, il avait posé pied au rez-de-chaussée, sa tasse de café solidement accrochée à la main. Certes, ce n’était pas la plus terrifiante des entrées, d’autant plus que Shura semblait avoir du mal encore à faire un pas devant l’autre sans être pris de déséquilibre ou de douleurs, mais cela prouvait aussi qu’il ne comptait pas se battre et tenter la … Résolution douce on va dire. Il s’était approché du petit groupe avec une démarche plutôt posé, voir shooté. Il ne fallait pas avoir 200 de QI pour deviner ce qu’il était en train de fumer. Un bon odorat pouvait suffire.
« Tant qu’ils peuvent en tirer quelque chose, c’est ce qui importe. Ce n’est pas comme ça que tu vas les convaincre de te lâcher les baskets. Puis je doute que dans cette ville, y ait beaucoup de personnes pouvant s’en payer un neuf ». Mauvais choix d’entrer puisque de toute évidence, Shura avait décidé de prendre le partie des voleurs… Pour mieux les ramener à une désillusion. C’était un commentaire comme il aurait pu en faire une à leurs égards. Mais de tous, le photographe était l’étranger et donc, celui qui était le plus susceptible de se faire roder. Le brun usé avait pris une grande inspiration, vidant ce qu’il restait de liquide noir dans sa tasse pour pouvoir porter toute son attention sur cette histoire de vol. « Arf, j’savais que j’aurais dû prendre la cafetière au complet ».

Soupirant, il avait laissé tomber son bras en ouvrant les yeux un peu plus en grand pour mieux comprendre ce qui se passait autour de lui. Shura avait un sourire faux. Le genre de sourire forçait que seul les nerfs pouvaient justifier. Car on ne va pas se mentir, ce n’est pas la joie. « Bon allez, arrêtes de faire joujou, rends-lui son appareil. T’as entendu ? Tu pourras rien en tirer ». Il avait eu une gestuelle pour illustrer ses propres, une mimique avec ses doigts ordonnant un ordre de retour. Le brun n’allait rien tenté d’insensé de toutes façons, il était en plein jour et les spectateurs ne tarderont pas à venir. Alors, autant couper court à cette conversation et reprendre cet appareil photo… Puis sérieusement, pourquoi voler ça ? C’est stupide, ça sert plus à faire chier l’autre qu’à se remplir les poches. Du pur acte de petits caïds à deux Pecos. Ça ne marchait pas, et Shura s’en mordait l’inférieur, la coinçant entre ses dents. La bagarre au petit-déjeuner, ce n’est pas trop son truc. Vraiment. Ça lui retourne les boyaux, ça lui donne la nausée, ses crampes le rendent aussi souples qu’un bout de bois. Non-non, ce n’était pas du tout son fort. Cependant, maintenant qu’il en était arrivé là, il ne pouvait plus vraiment faire demi-tour. Il avait haussé les sourcils, témoignant ainsi de sa lassitude mélangé à un constat qui ne l’enchantait pas vraiment.
Il s’était retourné vers le … Jeune homme avec un instant de doutes qu’il ne serait définir. Ce qui avait eu pour conséquence de lui faire oublier l’espace de quelques secondes ce qu’il voulait lui dire. Mais qu’est-ce qu’un type comme ça foutait ici ? Faudrait qu’il pense à lui poser la question une fois que cette histoire sera terminée. « Bon tentative pacifiste loupé, j’espère que tu sais te battre. Ça va commencer dans trois, deux, un… » Zéro. Et c’est Shura qui avait donné le premier coup. Ça lui démangeait depuis le réveil, fallait bien que ça arrive au bout d’un moment. Il lui avait décollé un coup direct dans la joue, profitant de la surprise pour attraper l’appareil photo et se baisser pour éviter la riposte.
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V. Shura Bäckähäst & Ethan O’Leary


L'autre homme, qu’Ethan soupçonne d’avoir la gueule de bois, au vu de sa démarche inégale, de sa tasse de café et de ses cernes, s’invite dans la conversation, réduisant les efforts d’Ethan de diminuer la valeur de son appareil photo dans l’idée de le récupérer. Un élan d’agacement et de déception le prend quand il entend ce que dit le brun. Le magicien se mort la langue, pour se retenir de dire une bêtise, et de plus en plus tenté de s’en aller pour récupérer son appareil grâce à la magie. Il lui suffirait d’invoquer un génie mineur, et l’envoyer mettre la main sur l’appareil photo. Plutôt simple, le seul obstacle étant qu’Ethan n’est pas très enthousiasmé à l’idée d’invoquer un djinn pour ça. Le commentaire suivant du « cow-boy » anonyme, totalement hors de propos, prend Ethan totalement par surprise, et il se retient d’approuver : lui aussi aurait bien besoin d’un café là maintenant. Mais il se retient de justesse, il n’inspire pas déjà le respect aux délinquants qui leur font face, alors demander du café n’aiderait surement pas. Ethan reste donc sur ses gardes, curieux de savoir ce que l’inconnu a à dire d’autre. Ce dernier affiche un sourire inquiétant, visiblement destiné aux adversaires d’Ethan, mais qui ne rassure pas le magicien pour autant. Il ne sait rien de cet homme, qui pourtant le fascine malgré lui, lui rappelant un peu Harvard son chien, par son aspect imprévisible notamment. Mais avant qu’Ethan n’aille plus loin dans ses pensées, l’inconnu reprend la parole incitant les voleurs à rendre son bien au magicien, invoquant même l’explication donnée par Ethan plus tôt. Une vague d’indignation le laissa sans voix : comment ce type peut-il réduire en bouilli les arguments d’une personne et ensuite les réutiliser trois minutes plus tard ?

Cependant Ethan ne peut pas vraiment se récrier à voix haute, le brun étant le seul à lui apporter une once de soutien, et le magicien ne peut donc pas faire la fine bouche. Alors il attend … et attend, sans que la racaille ne semble vouloir lui redonner son bien. Il sent à nouveau la tension à travers son corps, plus fortement encore qu’avant. Avant il avait une porte de sortie en la magie pour s’en aller et ravoir son appareil photo plus tard. Maintenant, l’inconnu est venu changer la donne, et si les pickpockets ne lâchent l’affaire, il y a de grandes chances que ça tourne à la bagarre. Ethan réalise un peu tard qu’il aurait dû être plus ferme, ne pas laisser quelqu’un d’autre mener la danse, pour ne pas se retrouver dans cette situation où il ne peut que suivre le mouvement. Finalement le « sauveur » du magicien se tourne vers lui, leurs regards se croisant, et remuant quelque chose chez Ethan, ses yeux clairs donnant envie au photographe de les immortaliser sur un cliché. Sauf qu’il n’a plus d’appareil photo dans l’immédiat. La remarque puis le décompte de l’inconnu déclenche un frisson chez Ethan qui lâche un juron à voix basse et qui sent ses poings se serrer, près à réagir. Et quand le brun décroche un coup de poing dans le visage de celui qui détient l’appareil d’Ethan, ce dernier craint un instant pour le précieux bien. Mais il voit que l’appareil photo changer de main pour passer dans celles de son allié, et décide donc de le couvrir. Sans aucun état d’âme, il balance un coup de genou dans les parties sensibles de l’un de ses opposants, avant de se placer aux côtés du brun, et de décocher un coup au plexus d’un autre qui instinctivement a essayé de protéger son entrejambe en voyant ce qui est arrivé au précédent. Ethan en profite le pousser à terre d’un coup de pied, avant d’éviter le plus gros d’un coup de poing qui parvint à lui égratigner la joue sans trop le sonner.

Ethan ne sait pas trop combien de temps dure la bagarre, mais elle finit par prendre fin sans qu’il soit trop amocher, les autres types sans doute conscients que faire du grabuge de la sorte ne leur apporterait rien. En tout cas, Ethan finit par se tourner vers le brun et, à bout de souffle, lui dit : « Merci pour votre aide. ». Son regard accroche son appareil photo, et il demande, presque avec hésitation : « Est-ce que je peux le récupérer s’il vous plait ? ». Le magicien n’attend presque pas la réponse et lui prend des mains, pour le tourner et retourner entre ses doigts, vérifier chaque centimètre carré, s’assurant au bout du compte que son bien n’a rien. Lorsque le photographe est enfin rassuré, il l’accroche de nouveau à son cou, le camouflant sous sa veste. Ethan relève finalement la tête et offre un grand sourire au brun. « Encore une fois, merci beaucoup, sans vous, j’aurais eu beaucoup plus de mal à le récupérer. Au fait, je m’appelle Ethan, Ethan O’Leary, et vous ? ». Maintenant que le danger est écarté et qu’il a récupéré l’objet de ses soucis du jour, le magicien est curieux d’en découvrir plus sur cet homme qui est venu aider un étranger sans poser des questions. Surtout qu’il n’a pas la dégaine d’un flic ou d’un autre genre de bon samaritain. Ce qui attise encore plus la curiosité d’Ethan, en plus de ses yeux fascinants.

© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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ethan & shura

Parce que … Il n’avait pas toute sa tête ? Pas sûr que ça compte. Il était préférable de ne pas se perdre dans sa logique étant donné son état et sa capacité à s’y perdre lui-même. Dans tous les cas, il espérait en finir avec cette histoire au plus vite. Non pas que cette petite conversation commençait l’ennuyer – en faites si, énormément mais il ne voulait pas l’admettre-, la présence de cet étranger ne le mettait pas particulièrement à l’aise. Pourquoi ? Il ne serait pas le dire. Shura avait eu un instant de latence, plongé dans ses pensées et ces traits en face de lui si … Indescriptible. Il ne serait comment les juger.  Un doute qui le fit relever un sourcil, hésitant entre le mystère et le mensonge. Il avait le regard tendre, les mains d’un artiste, mais l’aura du regret. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour lui poser des questions. S’attarder sur ses courbes pour tracer sa silhouette et ainsi le reconnaître à l’avenir encore moins. Alors à la place, le Kochtcheï était retourné à ses négociations, faisant mine de rien. Il espérait secrètement qu’il daigne à bien vouloir lui rendre cet appareil photo, même si ce n’était pas pour tout de suite. Bien, s’ils ne pouvaient pas le récupérer par la négociation, autant passer un cran au-dessus. Un fin soupir avait traversé ses lèvres alors que ses doigts étaient venus coincés le mégot entre deux, tapotant légèrement pour retirer l’excès de cendres sur le bâtonnet de nicotine mélangé aux douceurs de la marijuana. Shura savait pertinemment qu’il allait faire une connerie, cela se voyait dans son regard lassé de la situation.
C’était dommage que ce charmant jeune homme se soit aventuré dans ces rues par curiosité, vraiment. Il pouvait le refouler autant de fois qu’il le voudrait, le russe semblait prit d’un coup de foudre aussi rapide qu’efficace. Son impétuosité avait pris le dessus et il avait fallu qu’il donne le premier coup sans prévenir. Quasiment pas en tout cas, si on octroi le décompte qu’il avait réalisé avant de décocher cette droite directe.

Il avait encaissé le recul, saisissant l’appareil dans l’élan de son coup. Maintenant, il ne fallait pas le casser. Et là, c’était une toute autre histoire. Les hommes autour d’eux s’agitaient tels des chiens enragés, mais il n’allait rien dire. C’était totalement de sa faute après tout, c’est lui qui avait déclenché tout ceci. Mais, on ne va pas se mentir : si Shura ne l’avait pas fait en premier, ils en seraient arrivés aussi aux mains au bout d’un moment. Ses mains bien agrippée à l’appareil de l’étranger, Shura avait esquivé le coup suivant en se penchant en arrière. Bien, il n’avait pas perdu en souplesse, c’était plutôt une bonne nouvelle. Cet engin entre ses mains était un vrai boulet en fin de compte. Il ne pouvait pas se concentrer à la fois sur les coups à éviter et sur l’état de l’appareil. Alors, lorsque l’autre était venu l’aider, c’était un véritable soulagement qui le fit lever les yeux aux cieux. C’est qu’il savait se battre en plus. Kochtcheï approuvait d’un mouvement de tête avec une légère moue. Quoi que pour les bijoux de famille de l’autre, il n’avait pas pu s’empêcher de grimacer de douleur en compatissant pour lui. Le pauvre. Cela dit, il avait encore ses jambes à disposition et cela lui avait permis de coordonner ses mouvements avec son allié –ou du moins son protégé vu la situation- pour le soutenir et lui éviter quelques feintes de la part de leurs adversaires. Un croche-pied bien placé, puis une balayette dans le genou pour un autre qui tentait de venir en aide à celui qui s’était mangé un coup dans le plexus.

Ils avaient rapidement désenchanté et ce n’était pas plus mal. Les fuyards avaient pris leurs jambes à leurs cous et il ne restait plus qu’eux deux. Shura fixait ceux qui traçaient à l’horizon, un semblant de compassion pour eux. Mais qu’est-ce qu’il raconte ?! Il n’est pas compatissant du tout. Raaah, il se fatigue lui-même. Frottant ses yeux avec son pouce et son index, il avait reporté toute son intention vers le beau brun, détournant le regard. Bien, maintenant, que faire ? Il avait accomplis sa bonne action du jour, mais il était toujours aussi piètre bavard. Kochtcheï n’avait rien répondu au premier remerciement, ni même à la question qui avait suivi. Maintenant qu’il le pouvait, il analysait plus en détail l’objet qui avait été au cœur de ce conflit. De toutes évidences, il n’avait rien d’extraordinaire cet appareil photo. Il faut dire aussi que c’est la première fois qu’il devait en avoir un dans ses mains. D’ordinaire, il ne se fatigue pas, il prend son portable quand il a besoin d’une image en guise de souvenir. Shura le tenait d’ailleurs affreusement mal que ça en tenait du miracle qu’il ne l’avait pas fait tombé. Ses jambes pesaient lourds. S’il s’écoutait, il se serait déjà assis par terre au beau milieu de la rue sans aucunes retenues. Cependant, l’appareil s’était dérobé de ses mains et c’est seulement maintenant qu’il se rendait compte que l’autre lui parlait depuis une bonne minute. Il maintenait son silence, le fixant avec ses yeux verts que l’on jugeait empoisonnant dans son entourage.
« Tu peux me tutoyer » avait-il enfin dis en avançant légèrement sa tête comme si ses mots s’étaient échappés d’eux-mêmes de sa bouche. Et c’était peut-être vrai. Il s’étonnant encore à quel point il pouvait être direct avec les étrangers. Par contre, pour ce qui était de son accent … Disons que le réveil difficile se faisait sentir et qu’il n’arrivait pas à le faire taire. « Shura... Ne me remercie pas, ça me chagrine de voir les nouveaux-venus se faire dépouiller comme des gosses. C’est des rapaces ici. ». Plaisanterie ? Il semblerait en vue de l’esquisse que tirait le brun au recoin de ses lèvres.

Discrète esquisse gâchée par son automatisme de porter son mug à ses lèvres jusqu’à ce qu’il se rende compte que le café n’était pas miraculeusement réapparu, ce qui le fit soupiré d’ailleurs. Il allait devoir remonter les escaliers, la poisse. Levant les yeux au ciel rien que d’y penser. « Dis, est-ce que… Tu pourrais m’aider à remonter. J’vais me rétamer dans une marche, j’en suis quasiment sur et ce foutu ascenseur n’est toujours pas réparé. Je te paye le café une fois arrivé là-haut, ça te dit ? » . Shura devait être conscient que sa question était stupide. C’est presque comme si son subconscient avait pris les commandes pour s’assurer d’avoir un rencart improvisé avec Apollon. Il avait qu’une envie, c’était de remonter vite fait bien fait à son appartement et s’y enfermer à double-tour. Mais par raisons de fiertés, il attendait sa réponse.
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V. Shura Bäckähäst & Ethan O’Leary


Appareil en main, les délinquants en fuite, Ethan pourrait presque se sentir à l’aise s’il n’y avait pas des curieux autour d’eux en train de les regarder plus ou moins ouvertement. Mais il ne peut pas non plus s’en aller s’en demander son reste, alors que l’autre homme l’a aidé, s’en rien demander en retour. En prime il intrigue le magicien qui a envie d’en savoir un peu plus sur lui, de comprendre un peu mieux ce que le brun lui inspire. Proposant à Ethan de le tutoyer, l’autre homme se présente sous le nom de Shura. Prénom ou nom de famille, Ethan ne saurait le dire avec certitude mais il penche pour le prénom vu l’invitation à la familiarité. Un prénom étranger, sans nul doute, souligné par l’accent qu’Ethan placerait comme venant des pays de l’est, sans avoir suffisamment de connaissance sur le sujet pour déterminer le pays d’origine. Il note toutefois la question pour plus tard, si l’occasion se présente, et se contente de répondre avec un peu de gêne au trait d’humour un peu noir de dénommé Shura : « Et bien, je n’avais pas vraiment l’intention de me faire dépouiller, et je suis plus prudent d’habitude, je me suis juste … laisser distraire on va dire. ». Ethan ressent encore de la honte de s’être fait avoir aussi facilement. Nul doute que ses camarades soldats de l’ordre se moqueraient bien de lui s’ils venaient à l’apprendre. Et bien si tout se passe bien, ils ne le sauraient jamais.

Un soupir lui répond, mais il ne lui semble pas être destiné, Shura jetant un regard que le photographe jugerait de dépité à ses mains vides. Shura. Ethan aime bien la sonorité de ce nom, qui attise sa curiosité et semble plein de mystères. Des mystères que le magicien aimerait bien découvrir. Il cligne des yeux, un peu perturbé par cette pensée saugrenue et se reprend juste à temps pour entendre les paroles suivantes de son sauveur. L’aider à remonter dans son appartement ? C’est vrai que maintenant qu’il en parle, l’autre homme ne semble pas aller très bien, entre son visage pâle, ses cernes et son équilibre instable. Aussitôt Ethan le rassure : « Oui, oui bien sûr, c’est le moins que je puisse faire. ». Le photographe s’approche du brun, glissant un bras sur la taille de l’autre pour le soutenir, manquant de frissonner en sentant la chaleur de l’autre à travers ses vêtements. Que l’autre l’invite à monter dans son appartement ne veut pas dire qu’il est intéressé d’une façon ou d’une autre. En fait, ce peut très bien être un piège, l’homme contre lui l’ayant aidé et se faisant passer pour faible pour mieux s’attirer sa confiance et pouvoir plus facilement s’en prendre à lui. Il faut reconnaitre que ça fonctionne, qu’Ethan est plutôt enclin à le suivre docilement, en partie aussi à cause de l’attirance malvenue qu’il éprouve pour ce étonnant inconnu. Mais Ethan s’est déjà fait avoir une fois aujourd’hui et il n’est plus dans une ses transes inspirées et il est bien plus lucide sur le monde qu’il l’entoure. Son compagnon d’infortune – ou de fortune, selon le point de vue – ne l’aurait donc pas aisément s’il a réellement l’intention de lui faire du mal. Et puis cela donne une occasion à Ethan ne satisfaire sa curiosité à l’égard de l’étranger. Les pensées d’Ethan oscillent dangereusement entre la méfiance légitime et l’intérêt déplacé, et finalement il se dit que du café ne pouvait pas être une mauvaise idée.

La drôle de paire qu’ils forment, monte précautionneusement les escaliers, histoire ne pas trébucher, et de redescendre les escaliers encore plus vite. Ethan ignore quelle est leur destination alors il compte sur le brun pour le lui dire, se contentant de l’assister. Et peut-être de prendre un peu de plaisir à l’avoir contre lui. C’est plutôt innocent, mais ce contact avec Shura, quand bien même semble-t-il en sale état, commence à ne pas le laisser indifférent et le magicien se mort les lèvres, pour que la douleur détourne son attention et que son corps se calme avant de se manifester de façon trop voyante. Il manquerait plus que son compagnon se révèle homophobe et que ça ne tourne mal. Surtout que même avec une gueule de bois, le slave n’est pas à prendre à la légère, et Ethan a eu son quota de combat pour la journée. Finalement, Ethan décide de détourner son attention du contact un peu trop excitant de leurs corps en parlant à Shura : « Par curiosité, ton appartement est à quel étage ? ». Après coup, Ethan réalise que sa question peut être interprété comme le fait qu’il en a déjà marre de supporter Shura, alors que ce n’est pas le cas loin de là. Mais il ne sait pas trop comment rattraper le coup, alors il se contente de se taire, en se disant qu’il aurait dû attendre le café avant d’ouvrir la bouche. Maintenant c’est trop tard, et il préfère ne rien dire plutôt que de faire une nouvelle boulette. Il manquerait plus qu’il se mette à dos son bienfaiteur.

D’autant qu’au contraire il voudrait plutôt s’en faire un allié, un ami. En tout cas en savoir plus sur cet homme qui vit dans un quartier louche, mais vient quand même aider un inconnu pour un simple objet volé, alors que lui-même est loin d’être au mieux de sa forme. Un type qui n’a rien à voir avec l’affaire mais qui prends quand même le temps de descendre pour se bagarrer quand des délinquants alors qu’il aurait mieux fait de rester au lit. Oui, ce Shura intéresse Ethan de plus d’une façon, et il ne veut donc pas le froisser, juste parce qu’il n’est pas doué avec les mots. Il se laisse donc diriger sans un mot, poussant plusieurs minutes plus tard la porte non verrouillée de son sauveur. Ethan n’en revient que cet homme soit venu à son secours sans même fermer son appartement. N’a-t-il donc pas peur de se faire voler ? Après réflexion, peut-être pas, après tout, il vient de montrer dehors qu’il n’est pas le genre de personne à qui il faut chercher les ennuis. L’aidant à s’installer sur la canapé, Ethan lui demande : « Tu veux que je prépare le café ? ». Dans la mesure où Shura ne va pas bien, Ethan ne se voit pas lui demander de leur faire le café, et ça ne le dérange pas plus que ça, après tout il le lui doit bien.

© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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ethan & shura

Une bonne chose de faites, drôle de pensée d’ailleurs selon lui. Mais, un peu de satisfaction personnel ne faisait pas de mal au quotidien. C’était un peu comme une bonne tasse de café : reposant. Cela dit, Shura n’était pas au bout de ses peines. De corps comme de cœur, il avait encore une petite chose à régler : l’étranger. Il s’était tourné en sa direction, cessant toutes pensées compatissantes à l’égard des défaits pour se concentrer uniquement sur lui. Ethan donc, ça sonnait  très américain comme nom. Il aimait bien. Il était très loin des vieilles rancœurs patriotiques. Bien sûr, il avait grandi parmi les propagandes désignant les States comme les gros méchants de l’histoire. Mais il avait aussi grandi parmi des malfrats, des personnes de l’ombre que les politicards graissaient les pattes pour faire le sale boulot. Les voyages aussi lui avaient permis d’ouvrir sa conscience et de ne pas se laisser berner par des préjugés. Alors franchement, qu’il n’ait pas l’accent slave et un prénom américain, ça ne gênait pas du tout Shura. Il souriait même quand celui-ci avait défendu son honneur pour s’être fait avoir. « Pas besoins de te justifier, ça arrive au moins une fois à tout le monde ». Il avait haussé les épaules pour appuyer ses propos et le fait qu’il ne comptait pas remettre cet incident sur le tapis. Par contre, il faisait bien moins le malin. Lui qu’était si fier, son allure ne l’était pas autant et il avait été contraint de demander de l’aide à un inconnu.
Qu’il espérait connaître un peu plus. Kochtcheï ne disait rien, mais la lueur dans son regard parlait à sa place. Il était … Intimidé, intrigué, gêné, mal à l’aise derrière cet air à la fois stoïque et shooté de la vieille. Sa respiration aussi était anormale, il la retenait dès qu’il sentait que des mots peu appropriés allaient passé le seuil de sa bouche. Dis pas de conneries, attends de voir avant pensait-il pour lui-même. Des pensées interrompues quand l’autre était venu le prendre par la taille. Ok, il n’en demandait pas tant, une épaule aurait suffi, mais pourquoi pas. Non vraiment, ce n’était pas du tout déplaisant et il se retenait de gâcher ça en plaçant un petit commentaire sarcastique qui pourrait être mal interprété. Cette fois-ci, c’était un rire dissimulé dans un soupir qu’il s’était pressé d’étouffer dans le col de sa veste. Putain, t’es pitoyable se disait-il en baissant la tête. Puis finalement, il avait passé son bras sur les épaules solides de l’autre, le laissant le supporter jusqu’à chez lui.

Difficile de faire une conversation quand le malaise vous étouffe. Vous cherchez, vous regardez autour de vous s’il n’y a pas une source d’inspiration. Puis vous vous enfermez sur votre téléphone ou derrière un magazine pour faire semblant que rien ne vous déranges. Là, Shura, c’était pareil. Lui qui n’était pas très bavard en temps normal avait la langue bloquée. Il n’avait jamais trouvé la cage d’escalier aussi intéressante que maintenant. Et pas moyen de prendre son portable, ça serait mal venu. Ou alors, une source nouvelle de conversation dont il se voyait mal répondre qu’un client attendait son gramme de beuh dans le quartier voisin. Il ne savait même pas son opinion sur ce sujet. Peut-être qu’il avait horreur de ça ? Peut-être qu’il se sentait obligé ? Le russe avait jeté un coup d’œil en direction de grand brun, le voyant se mordre les lèvres. Il avait aussitôt détourné le regard, préférant pester contre lui-même et contre toutes les interprétations possibles qu’il devait faire de ce geste. Non, ce n’était pas … Quoi ? Il ne savait même pas ce qu’il devait penser, conscient d’être en train de faiblir. Ce n’était pas le moment. Ce n’était jamais le moment avec lui. Il avait baissé de nouveau la tête pour cacher un tant soit peu ses rougeurs honteuses dont il sentait l’ascension. Dans sa ligne de mire, il avait la main d’Ethan qui avait trouvé un point d’ancrage au niveau de sa hanche pour le tenir. Sauf que contrairement au dernier en date, il n’avait pas vraiment envie de lui coller son poing dans la mâchoire. Non-non, c’était à titre d’exceptionnel pour l’aider. Il n’avait pas trop le choix, c’est ce dont il devait se concentrer. Ses pensées avaient été interrompues par la question. « Au troisième ». Réponse simple et efficace sans fioritures, digne de Shura quelque part. De toutes façons, vu son état spirituel actuel, son gramme d’alcool restant en train de se dissiper et la situation, il ne fallait pas s’attendre à un monologue de sa part. Il pataugeait totalement dans le jus et la confusion pour avoir envie de faire la conversation. Il se connaissait bien, Kochtcheï. Il savait qu’il était capable de balancer une raillerie pour faire mine qu’il était détendu. Et le but n’était pas de le vexer.

A quoi il s’attendait ? C’était de sa faute aussi, il aurait dû le laisser partir sans demander son reste. Quand la porte de son appartement grande ouverte était en vue, il y avait du soulagement. Il sera sans doute plus à l’aise dans sa bulle plutôt que là, au beau milieu des escaliers à la vue de premier voisin qui se déciderait à sortir de chez lui. Ce n’était pas très grave que la porte soit restée ouverte, personne n’osait entrer dans son appartement sans son consentement. Ils risquaient bien trop de se faire défenestrer à grand coup de pieds au cul. Stop, c’est bon, arrêtes, je peux me débrouiller. S’il te plait, j’ai l’air de quoi là … Oh c’est ricain alors… Pitié, stop… songeait-il en se faisant un peu plus agité qu’à l’ascension. Indépendant de ses fesses ouai, obligé de se faire assister jusqu’à poser le cul dans le canapé. Même le chat avait l’air de se foutre de lui sur son rebord de fenêtre ! Shura n’avait cependant rien dis, prenant une grande inspiration en ayant du mal à digérer l’assistance. Puis il avait expiré une fois posé dans son canapé, réalisant que ce n’était pas si mal que ça finalement. « Si tu veux, fais comme chez-toi. Mais je peux le faire sinon, c’est toi l’invité donc c’est moi qu’est censé servir. Ce n’est pas comme ça que ça marche ? ». Le ton avait beau être las de l’effort, il y avait encore de la plaisanterie tandis qu’il laissait sa tête se poser lourdement sur le dos du fauteuil. Une fois son maître installé, Sans s’était dépêché de descendre de son rebord de fenêtre. Dans sa tête, ça devait être quelque chose du genre “DES GENOUX !!! MINE !!!”. Mais, heureusement pour nous, il ne parlait pas encore. Ce n’était que des miaulements bruyants qui s’étaient extirpés de son museau face au nouveau-venu dans l’appartement. Tout en prenant place –en ne ménageant pas les griffes plantées dans la chaire au passage- sur son “coussin officiel” « Putain de ! » ronchonnait-il en attrapant l’animal pour faire un face à face avec ce démon « Pourquoi c’est sur moi que tu plantes tes griffes ?! Tu ne pouvais pas les planter sur ce type. Non ? Tu t’en fous ? Sale con va…. ». Shura qui engueule son chat c’est … étrange parce qu’il le rouspète, mais deux secondes après, il lui fait un câlin comme si c’était son doudou avec sa tête de Grumpy Cat. Très étrange donc. Entre temps, Ethan était revenu. Sans doute avait-il fini et le russe avait tapoté sur le canapé à côté de lui afin de l’inviter à s’installer. Un café debout, ce n’est pas top. C’est scientifiquement prouvé, parait que ça donne envie d’aller aux toilettes plus vite. « Alors, tu faisais quoi dans le coin ? Enfin si je tape pas dans un sujet classé secret défense bien sûr ». Comme quoi, le brun était plus à l’aise maintenant qu’il était chez lui, il était plus apte à faire la conversation.
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V. Shura Bäckähäst & Ethan O’Leary


Le sourire du slave l’a un peu pris par surprise ce qui explique qu’Ethan ait apprécié le changement soudain de conversation avec plaisir, plaisir qui n’a rien à voir avec le fait de serrer l’autre homme contre lui. En tout cas le magicien tente de s’en persuader alors qu’il monte les escaliers en soutenant son sauveur. Tout comme il tente de se persuader qu’il ne ressent rien de particulier quant au fait que l’autre homme le laisse les mener sans rien dire. Pourtant il est difficile pour le photographe de penser à autre chose que le contact entre leurs corps alors qu’ils montent lentement les étages dans le silence, seuls leurs respirations se faisant entendre. Le propre son de sa voix le surprend presque, ce dont Ethan se réjouit, puisque qu’une chute de la tension qu’il ressentait s’en suit. La réponse courte qui lui parvient le déçoit un peu, lui qui aurait aimé entendre un peu plus la voix fascinante de celui qui était venu spontanément à son secours. Ethan ne se pense pas particulièrement attiré par les accents de l’Europe de l’Est mais visiblement c’est le cas puisque les deux mots lâchés par l’autre fait battre quelques papillons dans son ventre. Une raison de plus pour qu’Ethan s’abstienne de lui répondre. De toute façon son sauveur a l’air mal au point, comme s’il avait utilisé toute l’énergie qu’il avait pour venir à son aide, et la culpabilité se fait sentir chez le photographe. Il a fallu qu’il se mette dans un beau pétrin pour qu’un type qui n’était pas au mieux de sa forme soit obligé de venir l’aider. Mais quelque part Ethan n’arrive pas à s’en vouloir complétement parce que cette confrontation aura eu au moins une issue positive : il a fait la rencontre de Shura. Certes, peut-être que ça ne déboucherait sur rien, c’est même probable, mais Ethan ne peut pas s’empêcher de ressentir de l’espoir. On aurait pu croire qu’après tout ce qu’il a vécu, l’espoir aurait abandonné Ethan, mais au final elle est toujours au fond de lui, à l’instar de la boite de Pandore.

Le slave semble soulagé une fois assis sur le canapé, et Ethan ne peut que compatir, ne voulant pas être à la place de Shura, mal en point et sortant d’une bagarre. Le café semble être une bonne solution pour aller mieux se dit le photographe en se rappelant de la proposition faite auparavant. A sa question le propriétaire des lieux lui laisse le choix, lui rappelant toutefois qu’en tant qu’hôte ce devrait normalement à lui de le faire. Il semble à Ethan entendre de l’humour dans sa voix, mais c’est surtout la fatigue qu’il entend qui lui fait prendre la décision finale : « Si c’est comme ça que ça marche, mais en temps normal tu n’as pas aidé un inconnu en se battant à ses côtés. », ce dont Ethan lui est reconnaissant sans nul doute : « Alors laisse-moi faire ça pour te remercier d’accord ? C’est le moins que je puisse faire. ». Alors que le magicien s’apprête à se rendre dans la cuisine, un chat qu’il n’avait pas remarqué apparait, prenant sa place sur les genoux de son maitre. Ethan sourit malgré lui, ayant un faible pour les animaux, puis un homme qui a un chat ne peut pas être profondément mauvais selon lui. Les chats sont trop fiers pour rester en compagnie d’être qui leur feraient du mal. D’ailleurs d’après le cri qu’Ethan entend, il en déduit que celui qui se fait martyriser dans cette relation c’est plutôt Shura. Se déplaçant dans la cuisine ouverte, ce lui permet d’entendre et voir ce qui se passe dans le salon, il fait la moue mais ne dit rien quand son hôte demande au félin pourquoi il ne plante pas ses griffes sur leur invité. Il ne fait aucune remarque toutefois alors qu’il lance la cafetière ayant trouvé tout ce qu’il fallait pour faire couler le breuvage sombre. D’autant que l’autre lui offre un spectacle touchant alors qu’il câline le chat. Oui décidemment cet homme a bon fond vu sa façon d’interagir avec son animal.

Lorsqu’il a fini de faire couler le café, Ethan retourne dans a partie salon, en demandant tout en indiquant de la tête le félin : « Comment il s’appelle ? » Ses mains prises par la cafetière, les tasses et le sucre, il dépose le tout sur la table basse, alors que le slave lui fait signe de s’asseoir près lui. Hésitant, il enlève d’abord sa veste, avant de suivre les indications de l’autre homme. Bien entendu, le fait que leurs genoux se touchent est totalement dû au hasard, comme Ethan tente de se le persuader. Ce qui ne l’empêche pas d’apprécier la chaleur qui se dégage de son hôte, à travers le tissu de leurs pantalons respectifs. Shura, qui semble aller un peu mieux, engage la conversation, curieux de savoir pourquoi Ethan se trouvait là. Avec un petit haussement d’épaule gêné, le magicien révèle : « Et bien j’aime bien prendre des photos. Enfin c’est mon métier, je suis photographe d’évènements, mais j’aime aussi faire de la photographie pendant mon temps libre. Enfin bref, je regardais juste s’il y avait des choses intéressantes à immortaliser. ». Ethan a conscience d’être allé trop loin dans ses explications, sans doute que l’autre ne lui a posé la question que par pure courtoisie, alors que lui monologue sans vergogne. Un peu embarrassé, il ajoute : « J’étais un peu dans mon monde et je n’ai pas vu arriver celui qui m’a pris mon appareil. C’est gênant. ». Il fait un petit sourire timide pour illustrer ses propos, avant de décider de changer de sujet de conversation, histoire de mettre fin à son malaise. « Si ce n’est pas indiscret, tu viens d’où ? Ton nom et ton accent ne font pas trop Irlandais. » Cette fois un vrai sourire apparait sur les traits du photographe, comme pour rassurer l’autre homme sur le fait que ça ne lui déplait pas. Loin de là même, mais Ethan n’ose pas trop le lui faire comprendre et préfère d’attendre d’en savoir plus sur lui, de passer plus de temps avec le slave pour éventuellement lui faire comprendre son intérêt.
© Frimelda, sur une proposition de © Blork

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ethan & shura

Shura ne savait pas trop quoi pensé. Et en bon solitaire qui se respecte, il était bien trop occupé à se construire une coquille d’isolement mentale autour de lui pour ne pas laisser transparaitre quoi que ce soit. Ce n’était pas contre Ethan, mais plutôt contre la population de l’immeuble en général. Il y avait sûrement des curieux, des yeux observateurs quelque part et il ne voulait pas faire l’objet de rumeur dont le contenu serait infondé. Ça serait dommage d’avoir à tabasser quelqu’un de trop bavard parce qu’il avait rencontré un beau garçon. Alors il avait simplement répondu par deux mots. Les seuls qu’il avait prononcé durant l’ascension, car le restant avait pour but de se coacher mentalement. Il se trouvait faible, vulnérable et dépendant, tout ce dont il avait horreur finalement. Il tenait bien trop à son indépendance pour accepter l’aide de qui que ce soit, d’où son attitude grincheuse depuis qu’il s’était résigné à demander de l’aide au photographe. Il avait fallu attendre qu’il soit chez-lui pour que son attitude se déride un peu et qu’il retrouve son aise. Surtout quand il avait posé ses fesses sur son fidèle canapé. Il n’y avait eu ni soupir de soulagement, ni mot de travers. Juste un chat un peu trop pressé de retrouver le confort de son maître. Ethan disait vrai. Ce n’était pas la première fois qu’il se battait avec un inconnu contre d’autres, mais le ricain restait quand même une exception sur un point. Ce n’était pas tous les jours qu’il invitait des gens dans son appartement, surtout que le fameux logement n’était pas très luxueux. Le russe avait craqué sa nuque distraitement tout en répondant à la question. « D’accord, mais n’y prends pas gout. C’est … à titre exceptionnel. Y a peu de gens qui passent le seuil de ma porte, et je n’aime pas spécialement dépendre de quelqu’un ».
Son ton n’était ni froid, ni chaleureux. C’était une parfaite neutralité qui donnait de l’intonation dans sa voix. Parce qu’il n’y avait rien. Pas de déception, pas de frustration, ni d’excitation à l’idée de se faire servir. Le russe se contentait de prendre ce service comme Ethan venait si bien de le dire : comme un remerciement. Cependant, comme à son habitude, il se rendait compte que ses mots pouvaient être traduits dans un tout autre sens. Il ne s’en mordait pas pour autant les doigts, trouvant simplement ça stupide de ne pas avoir donné plus de bonnes volontés dans sa réponse. Il s’était redressé un peu pour retirer sa veste usée par l’échange. Lui qui avait hésitait à la mettre à laver ce matin, il était fixé maintenant. Il l’avait posé sur le dos du canapé à l’arrache, et il avait attrapé le pull de noël tricoté par les bons soins de la mamie française pour le mettre sur son dos. Il était moche, mais ça ne serait pas un pull de noël sinon. Cela dit, il avait l’avantage d’être trop grand –beaucoup trop grand  pour lui, en plus d’être déformé par ses genoux et donc, d’y trouver son aise. Pourrait y avoir pire, elle avait bien pigé que son truc c’était le noir. Alors elle avait usé la laine du petit mouton noir pour le faire et son dessin était une mauvaise blague de Batman remplaçant le père noël. Shura avait beau avoir un invité, il s’en foutait : il n’avait pas de tenu, pas d’obligation et il était chez lui. Donc s’il a envie de se balader à poil, il se baladera à poil.

Sans était arrivé comme une trombe, lui avait planté allégrement ses griffes dans ses cuisses et c’était pris un “sermon” entre guillemet. Car, on ne va pas dire le contraire, ça ressemblait à tout sauf à une engueulade. Il avait jeté un coup d’œil dans la cuisine, la tête de son chat collé sous son menton. Puis, en voyant être observé, il avait éloigné le matou de lui, s’éclaircissant la gorge. « C’est pas pour toi que je disais ça. Mais pour le gars qui t’a fait chié, il était chez moi y a pas plus d’une heure ». Il ne voulait pas en dire plus, détournant de nouveau le regard face à la télé en attendant la venue de son invité. Une fois qu’Ethan était revenu à ses côtés, Shura s’était un peu redressé. Sans avait été contraint de se pousser aussi et d’attendre que son propriétaire retrouve ses aises pour se réinstaller sur lui. « Sans, mais ça se prononce Sanse. J’avais pas d’idée quand on me la refourgué. Pas d’idées, sans idées, Sans c’était très bien » avait-il répondu avec un petit peu de gêne, terminant de s’installer en tailleurs sur le canapé. Son pull était tellement étiré de tous les côtés qu’il avait dix euros en trop sur chaque manche et pas assez pour couvrir ses épaules. Si bien que la première partie de ses tatouages étaient visible. Tout en saisissant sa tasse, il souriait. Shura ne savait pas pourquoi, même ses valises sous les yeux semblaient porter le poids de l’interrogation. Peut-être parce qu’il était bien, tout simplement. Il avait beau râler, sentir une présence plaisante à côté de lui, ça le rend un peu plus lumineux que d’habitudes. Il s’en pinçait la lèvre inférieure avec son incisive, écoutant attentivement sa réponse. « C’est quoi un photographe d’avènement ? ». Ce n’était pas une faute, mais une erreur de prononciation. Evènement, c’est ce qu’il voulait dire, mais son accent avait déformé le mot. Il n’arrivait plus à se concentrer dessus pour le canaliser, trop préoccuper par cette proximité plaisante. Il avait apporté sa main droite sur son front pour le frotter. Il devait se reprendre, c’était ridicule. Quoi que de mieux pour ça que de se concentrer sur la question posée ? Shura ne savait pas trop s’il devait le dire, mais le sourire de son invité le réconfortait. Pourquoi pas ? Il n’avait jamais pris le temps de parler de ses origines. Sans doute parce qu’elles n’étaient pas reluisantes, mais s’il triait les informations, il n’y avait pas de raison. « De partout et nulle part à la fois. Je suis né en Russie, mais j’ai beaucoup voyagé. Voronej pour être exact. C’est au Sud de Moscou, près de la frontière ukrainienne. Tu connais un peu la Russie ? ».

Shura n’avait pas spécialement l’âme patriotique. Mais s’il ne connaissait pas beaucoup ce territoire, c’était l’occasion d’en parler. Il perdait rarement du temps à parler de son pays d’origine car il éveillait chez lui un pincement au cœur, de la culpabilité et un rappel à l’ordre. Un rappel sur ce qu’il faisait, d’où il venait, et ce qu’il avait à faire. Le mieux finalement, c’était qu’il se taise, d’où le fait qu’il plongeait son nez dans la tasse en attendant les réponses à ses questions.
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V. Shura Bäckähäst & Ethan O’Leary


La réponse de son hôte, quand Ethan demande de le laisser le remercier, le perturbe et l’amuse un peu aussi. La plupart des gens apprécient de se faire servir, de laisser les autres travailler à leurs places. Mais visiblement ce n’est pas le cas de Shura, qui ne veut pas qu’il prenne l’habitude de le faire, comme si cela peut le rendre dépendant d’un autre. De toute façon ce n’est pas dit qu’Ethan vienne tous les jours lui faire son café, le photographe a déjà bien du mal à s’occuper de lui-même parfois, tête en l’air comme il l’est, ce n’est pas pour rien qu’il recherche un assistant pour l’aider avec son travail. Alors la remarque se montre vraiment inattendue, de bien des manières. Sans compter que le photographe ne sait pas si ces mots sont aussi un message caché pour lui faire savoir qu’ils ne se reverraient peut-être pas après ça. Le ton de l’autre homme est trop neutre pour révéler quoi que ce soit, ce qui ne laisse que des interrogations dans l’esprit du magicien. Des interrogations auxquelles ils ne voient pas comment répondre pour le moment, alors il les laisse de côté et décide de se concentrer sur le moment présent, et de profiter de la compagnie, loin d’être désagréable de son sauveur. C’est donc dans cet état d’esprit qu’il est parti faire du café, alors que l’autre homme s’est mis à l’aise, dans un pull de noël qui manque d’arracher un sourire au magicien, qui finalement se retient. En fait ce pull lui rappelle ceux qu’une certaine magicienne qui le considérait comme son petit-fils lui confectionnait. Mais ce n’est pas le genre de souvenir sur lequel il veut s’attarder, surtout en considérant les évènements tragiques qui sont associés à ces réminiscences.

Quand Shura lui explique la remarque ne s’adresse pas à lui, Ethan lui offre un sourire rassurant, il ne lui en aura pas voulu de toute manière. Par contre le reste de la phrase le laisse perplexe : que faisait l’un de ses agresseurs chez lui plus tôt ? Ils ne devaient pas être proches sinon son hôte ne se serait pas battu contre son délinquant. La seule autre explication que l’imagination d’Ethan lui laisse entrevoir le remplit d’espoir quant aux « goûts » de l’autre homme. Mais il préfère ne pas relever, en tout cas pas tout de suite, il veut d’abord en découvrir un peu plus sur son mystérieux sauveur. Aussi quand il revient dans le salon avec le café, il l’interroge, en commençant par l’animal qui a attiré son attention. Le nom attise d’autant plus la curiosité du photographe, et l’explication l’amuse, mais ce n’est pas comme s’il avait quelque chose à redire à sa logique. Lui-même avait appelé son chien Harvard à cause de son manque d’intelligence. De toute façon il n’y pense plus guère quand son regard s’attarde malgré lui sur les tatouages que le pull étiré laisse voir. Après un moment de latence, Ethan détourne vite le regard, rougissant presque, en prenant sa propre tasse et en buvant rapidement une gorgée du café qui manque de l’étouffer. Mentalement il se traite de tous les noms, se sentant idiot, et décide de prendre les devants et de détourner l’attention de sa presque mort par stupidité. Au moins l’incident a réussi à détourner son attention de la chaleur enivrante qui se dégage du corps près du sien. Lorsque Shura lui demande des précisions sur son métier – il décide de ne pas relever la faute, déjà parce que ce n’est pas poli, puis il n’est pas sûr que ce soit une erreur de compréhension ou juste son accent – il répond en haussant les épaules : « Rien d’extraordinaire, un photographe d’évènement c’est bêtement celui qui prend des photos de mariages, baptêmes, ou autres occasions du genre. Parfois j’arrive à décrocher un contrat avec la mairie ou le journal local pour prendre des photos d’évènements organisés à Bray, ou alors des contrats pour faire des photos publicitaires. ».

Le photographe que son métier n’a rien de passionnant, pour la plupart des gens, mais aussi pour lui quand il s’agit de certains aspects – principalement la partie administratif et la comptabilité – mais il aime photographier, et même si ce sont pour des évènements « insignifiants » il reste quand même celui sur qui compte les gens pour immortaliser un moment important qui ne se reproduira plus. Considérant que la conversation a assez tourné autour de lui, Ethan décide de céder à sa curiosité et interroge le centre de son attention, assis tout près de lui – trop près de lui ? – sur son accent. La réponse de ne l’étonne pas trop, même s’il se demande désormais ce qui a attiré le russe en Irlande. Encore une question que le magicien ajoute à sa collection de mystères à résoudre, qu’il commence à accumuler avec Shura. Étonnamment en temps normal, il se fiche des mystères des autres, ce dont les gens lui sont généralement reconnaissant. Sans doute parce que lui-même a un lourd passé dont il ne veut pas parler, alors il ne se voit pas investiguer la vie des autres. C’est donc assez étrange que l’autre homme lui inspire un comportement aussi contraire à lui-même, mais Ethan est trop plongé dans l’instant pour s’en soucier. A sa propre surprise, son genou effleure celui du russe alors qu’il lui répond : « Non, je ne connais pas désolé, je n’ai jamais été très bon en géographie je le crains, mais je regarderai sur un carte plus tard du coup ! Et comment du sud de Moscou tu as fini ici ? Enfin tu n’es pas obligé de répondre, je suis juste curieux. ».

Une curiosité qui transparait dans ses gestes alors que son corps s’est rapproché de l’autre, sa peau comme enflammé. Il s’écarte quelque peu en le réalisant, à contrecœur car il apprécie la proximité de Shura, qui lui donne envie de lui ôter son pull pour pouvoir découvrir l’intégralité des dessins qui ornent sa peau pâle. Surpris par ses propres pensées, Ethan se dépêche de porter sa tasse à sa bouche, prenant le temps de boire correctement le liquide cette fois. Il se ridiculise suffisamment comme ça devant cet homme qui est inconnu encore pour le moment, même si Ethan aimerait – Non, il ne va pas y penser ! Soucieux d’enchainer sur la conversation pour ne pas se perdre encore dans des pensées malvenues, il ajoute : « Et toi, tu travailles dans quoi ? Enfin si tu travailles. Non pas que ce soit nécessaire que tu travailles, je veux dire, heu, enfin voilà quoi … ». Il se tait brusquement en rougissant légèrement. Finalement il aurait mieux fait de se taire. Mais que va bien pouvoir penser son hôte de lui ? Ethan préfère encore ne pas y penser, concentrant son regard sur le fond de sa tasse et essayant tant bien que mal d’ignorer le corps attirant près du sien.

© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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(ethan) open your eyes
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