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 (ethan) open your eyes

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OPEN YOUR EYES.
ethan & shura

Le slave ne comprenait pas ce qui lui arrivait et cela faisait partit des choses qu’il déteste le plus. Lorsque la situation n’est pas contrôlée, lorsque rien ne se passe comme il l’avait prévu. Non pas qu’il avait anticipé quoi que ce soit, mais disons qu’il s’attendait simplement à se montrer poli avec lui et qu’ils se quitteraient après avoir fini ce fameux café. Que ça n’irait pas aussi loin. Ce n’est pas le cas. Ses yeux étaient grands ouverts, mais c’est comme s’il les avait fermés pour méditer. Il allait trop loin, il devait faire du clair dans son esprit. Ce n’était pas… Ce n’était pas désagréable, mais particulièrement gênant. Entamer ce genre de sujet avec une personne possédant un caillou à la place du cœur, il ne faut pas s’étonner que cela prenne du temps. Hors là, il avait l’impression que tout était précipité. Qu’il écoutait d’avantage son instinct et ses pulsions profondément enfouis que la raison. Résultat, il se retrouvait à se dévoiler naturellement. Quel petit veinard, Ethan, il pourra se vanter d’en connaître bien plus sur Shura que 90% de cette putain de ville. Et le tout en l’espace d’une heure. Tout se bousculait dans son esprit, il fallait qu’il se raccroche à un sujet pour ne pas se laisser emporter par la panique. Ses doigts avaient trainé brièvement sur ses lèvres, comme pour s’assurer qu’elles étaient de nouveau bien à lui, mais avec une pointe de timidité. Il écoutait le ricain, relevant son attention par le biais du regard pour montrer qu’il était attentif. Dommage que ses mots avaient été mal choisis. Non, ce n’était pas sympa comme rencontre, pas pour la pauvre bête. Mais quand il avait balancé ce commentaire, ce n’est pas à cette interprétation qu’il pensait. Il se sentait trop con, d’où le fait que sa main avait fait une légère baffe frontale. Il avait besoin d’un coup de main pour mieux s’exprimer et être plus concis, d’où le fait qu’il s’était mis à rouler tout en écoutant Ethan relever son commentaire très mal placé. Aussitôt, Shura avait réagi à ce dernier en lui répondant : « Non, c’est pas dans ce sens-là que j’voyais le truc. Entre sauver un chien et voler un chat, je pense qu’il y a une intention plus sympa pour l’animal que l’autre. Quoi que, je l’ai payé ce chat, puis il parait que ladite sœur était une saloperie avec. Je l’ai sauvé aussi du coup, d’une certaine manière ».
Tout en léchant la feuille pour finir son œuvre, il avait haussé les épaules et les yeux en l’air brièvement. Pas sûr qu’il ait été plus clair cette fois-ci, mais il faisait preuve d’une certaine bonne volonté en voulant rectifier le tir. Un premier pour tester le terrain tandis quand le tapotant sur la table pour le fignoler, il avait commencé sa confession. Le pourquoi du comment ? Pourquoi il était aussi réservé à sa manière. Il n’était pas vraiment très précis dans ses dires. Le russe faisait qu’avouer à demi-mot cette sensation qui lui déchire l’abdomen depuis vingt-cinq ans. Quelque part, c’est peut-être aussi la limite qu’il imposait. Aussi bienveillant et à l’écoute pouvait être Ethan, il ne pouvait pas encore tout lui dire. Un seuil atteint tandis qu’il avait stoppé sa tirade pour se remettre à l’aise dans le canapé en s’allongeant sur ce dernier. Il comprenait que le ricain en ait marre qu’il avance en dent-de-scie dans la conversation. Qu’il soit aussi franc et direct, mais qu’il garde une certaine réserve et de la distance une fois sur deux. Car il ne fallait pas croire, il n’était pas aveugle ni stupide. Il les avait sentis, ces regards tournaient vers lui. Cette analyse de haute-en-bas, c’est elle qui mettait mal à l’aise Shura. C’était de bonne guerre, il ne se gênait pas pour détailler le beau brun et avoir un regard insistant sur sa personne.

Ce n’était pas bien, c’était mal. C’est comme ça qu’on lui avait appris cette sale manie qu’il avait de loucher sur les hommes. L’objet de son silence et de cette part sombre. Il n’y avait personne pour les observer, alors il se permettait un petit écart. Reprenant une bouffée de psychotrope, il évacuait lentement la fumée de sa bouche au même rythme que ses songes. De temps en temps, il essayait de faire des ronds pour penser à autre chose et essayer d’éviter le sujet. Il fermait ses paupières, il profitait de quelques secondes pour ne pas… Ne pas quoi d’ailleurs ? Il n’en savait rien, il ne savait plus rien. Il n’arrivait plus à réfléchir et chacune de ses mains était venue couvrir ses yeux clos. Il se déteste, bon dieu qu’il se déteste. Il le sent, il passe à côté de quelque chose. La question tombe, ses joues restent toujours aussi blanches mais son cœur commence à lui faire mal. Est-ce qu’il a aimé ? Est-ce que cela peut devenir du sérieux ? Rien que ce mot lui donnait des frissons. Il ne se sent pas prêt à s’engager dans une relation sérieuse, stable, tout ça. Sinon ça ferait déjà belle lurette qu’il se serait arrêté pour fonder une famille, se marier, ce genre de connerie. La fumée se fait plus dense, son inhalation plus rythmée et il embuait sa tête pour y voir plus clair car c’est souvent ainsi que ça marche chez lui. Il lui faut du brouillard pour réfléchir et retrouver son chemin. Automatiquement, ses lèvres s’étaient étirées pour dessiner un faible sourire lorsqu’Ethan avait avoué avoir aimé. Cela faisait un bon point au slave pour commencer. Ses mains s’enlèvent et son masque de chaire tombe lorsque la voix de son invité se casse. « Tu quoi ? » demanda-t-il pour l’inviter à continuer sa tirade et lui apporter son lot d’explications.
Shura jette un œil à Sans et il le remerciait presque du regard d’aider à apaiser le ricain. Il s’était légèrement relevé en prenant appui sur un coude, son autre bras trop occupé à se tendre pour enlever le surplus de cendre de son bâtonnet toxique. Puis il s’était recouché, incapable de bouger plus car il avait l’impression de tanguer au moindre mouvement. Il préférait rester allongé pour sentir qu’il n’était pas sur un bateau mais bien son canapé immobile. Le russe ne répondait rien, évitant ainsi de le couper dans son élan d’aveux. Etant donné qu’ils en sont à extrapoler ce sujet, autant que chacun prenne son temps plutôt que d’encourager la précipitation qui, jusqu’ici, en avait suffisamment fait. Ses yeux s’étaient détournés de son objectif –qu’ils n’avaient pas quitté depuis qu’Ethan avait commencé ses explications- pour observer Sans se faire virer une fois de plus. Pauvre chat, il n’était pas habitué à ce qu’il y est du monde à l’appartement alors il était sûrement content d’avoir une autre paire de genoux à tester.

Puis, lorsque son regard s’était redirigé vers Ethan, ses verdoyants avaient traduit une certaine stupeur atténuée grâce à sa cigarette magique. Sans doute dû au fait que les distances avaient été grandement diminuées et la sensation d’avoir une décision importante à prendre l’incombait. Ou juste qu’il était encerclé, à devoir faire face à l’origine de cette douleur dans sa poitrine. Il n’avait pas répondu tout de suite, trop occupé à sonder ce regard ancré dans le sien jusqu’au moindre détail. Puis ce visage pour y desceller si les propos étaient sincères. C’était stupide de se poser ce genre de doute maintenant après tout ce qui lui avait avoué, mais c’était la méfiance et la prudence qui agissaient. Et Shura avait fini par étouffer un faible rire, excès de nerfs qu’il éteignait avec une nouvelle bouffée. Il ne se moquait pas d’Ethan, il se moquait de lui-même. Il avait été stupide. Pas longtemps cela dit pour ne pas briser la magie de cet instant. Il n’osait pas bouger, ses yeux restant figés sur ce bel homme qui lui fait une demande proche de celle qui consiste à décrocher la lune. Vlasi a bloqué la première fois qu’il a voulu répondre, ses mots s’étouffant dans sa gorge en sentant l’étreinte se resserrer. Il ne pouvait pas mentir ni s’échapper, alors il relevait simplement le menton en échos à son corps qui se repositionnait, qui tentait de trouver une position plus confortable avant de réaliser que l’actuelle n’était pas si mal. Il faisait attention à ne pas bruler le ricain avec son mégot, tout comme il prenait garde à ne pas lui cracher sa fumée au visage. La seconde fois, ses mots s’étaient étriqués et il se haïssait. Il laissait cette faiblesse, ce point sensible, le rendre fragile et incapable. Là encore, la marijuana s’occupait d’atténuer ce ressentit. Il fallait qu’il donne une réponse. « D’accord. Je comptais pas te mettre à la porte de toute façon ». Il avait étouffé un ricanement à cette blague stupide. Il s’en mordait la lèvre inférieur, quel abruti franchement. Faire de l’humour douteux dans un moment pareil. C’était sa façon de se détendre, on ne pouvait rien y faire. Cela dit, le calme était revenu dans son regard et sur son visage, sa tête se décollant du tissu pour aller chercher les lèvres du ricain timidement. « J’espère que tu es conscient de ce que tu fais et où tu vas, parce que j’en ai aucune foutue idée… » Pour confirmer son accord, Shura était venu offrir un baiser à Ethan en guise de signature. Durant cette langoureuse réponse, le slave avait tendu le bras du mieux qu’il pouvait pour poser ce qui restait de son pétard afin d’avoir les mains libres sans risquer de le blesser. De longues secondes, ou bien des minutes, il n’en avait aucune idée. Il s’était bien trop défoncé la tête pour chercher à comprendre ou à savoir. Il estimait qu’après un tel discours, Ethan savait ce qu’il voulait et qu’il n’avait pas de raisons de le faire douter. Ses mains cherchaient un point d’ancrage, quelque chose à laquelle se raccrocher avant que son dos ne décide de le pousser à se rallonger. Ce à quoi il a dû plier, rompant contre son grès le contact de leurs lèvres en fermant les yeux. Il ignorait ce sentiment de honte, il le mettait de côté. Il préférait ouvrir les yeux et sourire. Une esquisse à la fois provocante et innocente. Un petit rictus qui témoignait pleinement que ses paroles n’avaient pas été du vent et qu’il avait, en effet, aucune idée dans quoi il s’embarquait …
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V. Shura Bäckähäst & Ethan O’Leary


La remarque d’Ethan sur la cruauté sous-jacente à sa rencontre avec Harvard pousse le slave à justifier son choix de mots. Pas que ce soit nécessaire, le photographe ne l’a pas mal pris, et il a saisi l’idée derrière les paroles de Shura. Mais il suppose que le russe tient à ne pas être mal compris, alors il lui sourit doucement quand l’autre homme décide de reprendre la parole pour éclaircir ses propos, notant que ma rencontre avec Harvard a une portée plus profonde que celle qu’il a eu avec Sans. Son trait d’humour sur le fait d’avoir également sauvé Sans, amène un vrai sourire sur les lèvres du magicien qui a son attention entièrement focalisée sur le russe. Il acquiesce en murmurant, n’ayant pas grand-chose à répondre à cela. De toute façon Ethan ne l’a pas sauvé juste pour pouvoir se vanter, tout comme il ne l’a pas gardé pour se faire mousser, c’est juste arrivé. Mais il se doute que ce n’est pas ce que sous-entend Shura alors il ne dit rien de plus, pour ne pas l’embarrasser. Alors que la fumée envahit lentement l’appartement, Ethan ne peut détacher son regard de la silhouette de l’autre homme, fasciné au-delà de la raison, comme il ne l’a jamais été auparavant. Ce n’est pas juste quelque chose de physique. L’histoire du russe, qu’il accepte de livrer sans qu’Ethan ne s’y attende, mais qu’il écoute attentivement, enregistrant le moindre mot, pendu aux lèvres qui le font rêver. Quand a-t-il autant captivé par un autre être ? Ethan ne se rappelle pas l’avoir jamais été autant. Sans nul doute cela explique pourquoi il est toujours là, qu’il fait sans possible pour ne pas partir tout de suite, subjugué par la présence de Shura, par l’atmosphère étrange entre eux. A se demander si la magie n’y est pas pour quelque chose, mais Ethan ne voit aucune source surnaturelle susceptible d’être responsable. Certes si Shura était une fée ou triton il aurait les moyens de l’embrouiller, pour des raisons qui lui échappe d’ailleurs, mais le magicien est en pleine possession de ses moyens, il le sait. S’il le voulait, il n’aurait aucun problème à quitter la pièce. Le simple fait que son esprit soit capable d’émettre des doutes, même si c’est pour les réfuter, prouvent que sa raison n’est pas altérée.

Il ne reste que des explications « normales » pour justifier ce qui se passe entre eux. Un cercle, non pas vicieux, mais de plus en plus incitatif, qui les poussent l’un vers l’autre à toute allure. La chimie de leurs corps les a poussés à rester proches physiquement. Leur proximité les a poussés à lâcher quelques confidences. Ces confidences les poussent à s’ouvrir leurs cœurs. Et les voilà que les révélations amènent des sentiments inattendus, ces sentiments les amenant à s’effleurer un peu plus. Aveux, émotions et contacts physiques, un cocktail détonnant, un maelström qui les lient de plus en plus, presque irrévocablement. Il y a une certaine logique dans cet enchainement, et pourtant il n’y en a pas. Depuis des années Ethan fuient. Ils fuient ces souvenirs, ses regrets, sa culpabilité et les relations longues durées. Il a trop perdu et ne veut pas perdre plus. Cependant, avec un peu de recul, il devrait admettre que ce n’est pas quelque chose qu’il peut planifier. Il suffit de voir les quelques relations qu’ils s’est tout de même faite depuis son arrivée à Bray. Il aurait dû se douter qu’entrer dans l’OBCM signifiait s’attacher. Il n’est qu’un homme seul, qui n’a pas la cruauté, l’égoïsme nécessaire pour ne vivre qu’avec lui-même. Alors même s’il le fait à reculons, il commence à se reconstruire une vie à Bray, à se faire des amis. Peut-être que ces deux dernières années ont préparé le terrain pour l’aberration qui est en train de se dérouler dans cet appartement en plein milieu d’un quartier malfamé. Son esprit en ébullition, son cœur égaré, c’est la présence du chat sur ces genoux qui l’ancre là alors qu’il écoute les dernières confidences de Shura.

Quand le silence tombe, il sait que c’est à son tour cette fois. Il a du mal conscient que les mots qu’il s’apprête à prononcer marque un tournant dans sa vie, sans doute aussi dans celle du slave installé suavement près de lui. Il hésite donc, avant de se lancer, encouragé par Shura. Oui, il n’aurait pas pensé dire ce genre de choses quelques heures plus tôt. Peut-être qu’il n’a jamais cru dire de telles paroles un jour. Mais le voilà qui va à l’encontre de ce qu’il croit être, à l’encontre de ce qu’il s’est promis à lui-même. Pourquoi ? Il n’en est pas sûr. Il suit son instinct, son cœur, parce qu’il a l’intense conviction qu’une chance lui est offerte, et même si une partie de lui veut fuir, encore, à nouveau, fuir la possibilité d’une nouvelle perte, de maux de cœur, il en a aussi marre de vivre avec les regrets. Marre de se dire « Et si … ? ». Et il sait que s’il tourne le dos au russe, qu’il décide de quitter cet appartement pour ne plus jamais revoir le bel homme qui habite là, il passera le restant de sa vie à se demander « Et si … ? ». Alors Ethan se prend en main pour changer, et décide de faire un grand saut, de prendre sur lui pour … Et bien il n’en est pas sûr, mais clairement pour aller de l’avant, avoir quelque chose de plus que ce qu’il a pour l’instant. Une part de lui a conscience qu’il faudrait qu’il songe à tout cela à tête reposée sans les effets de la fumée, seul sans le corps aguicheur de cet homme pour le déconcentrer. Mais il ne veut pas partir sans être sûr qu’ils vont se revoir. Il réfléchira plus tard. Pour le moment il agit, laissant son corps prendre le contrôle, reléguant son esprit handicapé, son cœur fiévreux au second plan.

Lentement il se glisse contre le brun aux yeux verts, la cuisse d’Ethan effleurant à peine celle de Shura, ses deux mains se posant de part et d’autre de la tête de l’autre qui fume toujours, sans le toucher pour autant. Certes il avance vers lui, mais le photographe ne veut pas être le seul à prendre les décisions, il veut que Shura recherche son contact en retour. Le slave semble se débattre avec les mots, mais Ethan se fiche que seul le silence se fasse entendre pour le moment. Il n’attend pas forcément une réponse verbale, il se contentera de l’acceptation physique de son interlocuteur. C’est pourquoi il se place doucement au-dessus de Shura, un genou entre les cuisses de son sauveur, leurs corps alignés, ses yeux accrochant ceux dilatés du russe, mais avec pour seul point de contact leurs cuisses qui se frôlent. Ses biceps et abdos légèrement contacté sous l’effort, le magicien attend désormais que l’autre homme fasse un geste quelconque pour se rapprocher. Au lieu de ça, il entend de nouveau la voix rauque s’adressant à lui, et il boit chaque parole, totalement insensible à ce qui les entoure. Shura lui répond qu’il ne l’aurait pas fichu à la porte, l’ombre d’un rire se faisant entendre dans sa voix. Ethan lui offre un sourire en coin en retour, pas totalement satisfait toutefois. Il a conscience que la drogue inhalée pour l’autre homme n’aide pas à avoir une conversation sérieuse. Mais d’un autre Ethan lui est reconnaissant d’alléger l’ambiance qu’il a alourdi par sa proposition solennelle.

Heureusement Shura semble comprendre que ces mots ne sont pas assez alors il se rapproche, que leurs lèvres s’effleurent. Il continue en disant espérer que le photographe savait ce qu’il faisait. Cette fois c’est Ethan qui étouffe un rire alors qu’il souffle : « Pas le moins du monde. ». Paroles spontanées, véridiques. A peine dites, la bouche de son futur amant – car plus aucun doute n’est possible désormais – vient se coller à la sienne, et Ethan répond au baiser avec voracité, sans esprit déconnecté. Il n’a plus envie de réfléchir, plus envie de penser, son esprit est devenu encombrant. Ethan se contente de réagir, ressentir, se laisser porter par les sensations, étourdissantes. Il n’a plus aucune conscience de monde en-dehors de leurs deux corps, et il ne sait donc pas combien de temps dure leur baiser. Assez pour qu’il soit essoufflé. Mais pas assez pour qu’il ne ressente une pointe de déception quand Shura se recule. Il regarde ce dernier fermer les yeux alors qu’il se rallonge sur le canapé, et le photographe ne peut que contempler le corps lascif sous le sien. Il a presque envie de prendre son appareil photo pour immortaliser ce moment. Pourtant les photos érotiques ne sont pas son truc, mais là qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour le faire. Néanmoins il se garde d’en faire la proposition, pour ne pas gâcher le moment, mais aussi pas peur de la réaction de Shura. Alors il se contente de coller son corps à celui du russe, la sensation lui arrachant un léger grognement alors qu’il n’est pas totalement satisfait : trop de vêtements entre eux. Le magicien veut sentir la peau du slave contre la sienne. Mais ils ont le temps, maintenant qu’ils savent qu’aucun des deux ne va faire demi-tour, et Ethan veut profiter de chaque seconde.

Avant de poser à nouveau ses lèvres sur celles qui le tentent impunément, il ajoute à mi-voix : « Peu importe ce qu’on fait, où l’en va. Du moment qu’on le fait tous les deux. ». Il n’est pas sûr d’où lui viennent ces paroles quelque peu mièvres. Elles lui ont échappé sans qu’il y réfléchisse, traduisant pauvrement l’état d’esprit de l’américain. Avant qu’il ne s’autorise à dire d’autres bêtises de la sorte, il repose ses lèvres sur celles de Shura, notant au passage que ce dernier s’est débarrassé de son joint à un moment donné. Ne s’appuyant plus qu’à une seule main, il utilise sa main droite pour caresser la joue de Shura, sa langue cherchant la sienne. Sa main glisse plus bas, effleurant la gorge offerte, où il lui semble sentir un pouls aussi affolé que celui du magicien. Les doigts d’Ethan glissèrent plus bas, jusqu’à attraper le bas du pull que porte le russe. Tout ce temps leur baiser n’a pas cessé, alors que chaque frôlement de leurs langues envoie une décharge de plaisir supplémentaire à travers le corps du photographe. Doucement sa main tire sur le vêtement encombrant que porte Shura, essayant de le retirer. Conscient que vu leur position, il n’y arrivera pas, il se résigne à mettre un peu de distance entre eux, avant de dire : « Ce n’est pas que j’aime pas ton pull, mais ça te dirait pas de l’enlever, avec ton t-shirt ? ». Lui-même conclut sa demande en retirant son haut finissant torse nu. Il est un peu gauche, même s’il sait qu’il n’y a pas de raison pour. Shura lui a fait comprendre qu’il avait envie de lui, et lui-même a très envie de sentir leurs peaux l’une contre l’autre. Sans compter qu’il n’a pas vraiment de raison d’avoir honte de son corps : en tant que soldat de l’OBCM, il est bien obligé de se garder en forme. C’est juste qu’il est hyper-conscient des réactions du slave, sensible à son avis comme il l’a rarement était de l’avis d’une autre personne, surtout ces dernières années. C’est stupide, mais involontaire, il veut être sûr qu’il plait à son amant venu de l’Est. Digne d’un lycéen devant son premier coup de cœur.
© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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ethan & shura

Si le slave le pouvait, il se taperait sûrement la paume de la main contre son front. Shura se trouvait affreusement débile de rattraper ses propos alors que … Bah il ne rattrapait rien du tout en faites. Il ne faisait que arrondir les coins, mais ça ne redore pas son blason. Du coup, il a choisi de se taire et laisser le sujet partir à la trappe. Il préférait se concentrer sur quelque chose de beaucoup plus intéressant, et beaucoup plus terrifiant. S’il pestait sur la précipitation depuis le début, on ne peut pas dire qu’il ait tout mis en oeuvre pour stopper son avancée. Au contraire, il ne faisait que l’encourager, se mettant à ses aises comme s’il était seul alors que c’était très loin d’être le cas. Pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Il est habitué à vivre seul depuis qu’il est partit de chez-lui. Et même lorsqu’il était entouré de sa “famille”, il s’arrangeait toujours pour se mettre à l’écart afin de s’isoler dans sa bulle. Il n’avait pas vraiment changé sur ce point-là, il n’avait fait que adoucir la décoration de son cocon. Il ne connaissait pas les codes, les petits gestes d’attentions. Quand ses doigts se levaient, c’était pour se serrer entre eux et frapper. Frapper de toutes ses forces, tenir le contact pour détruire. Laisses-toi faire semblait souffler sa conscience tandis qu’il nageait en plein brouillard. Une de ses phases où ses pensées prennent la parole, ses secrets inavouées se réveillent et insistent. Insistent pour qu’il cesse de se bercer d’illusion, où il confond réalité et fiction car il ne sait plus quoi penser, à quelle perle de réalité se raccrocher. Dans cette lande de confusion, c’est là que Shura y trouvait son aise. Parce que c’était son palais mentale, la matérialisation psychédélique de son fameux cocon où il pouvait trouver ses solutions en toutes quiétudes. Extérieurement, il plâne, il est à peine réceptif. Intérieurement, il réfléchit à toute allure, il contemple depuis ses fenêtres, ses yeux, la beauté inaccessible qu’est son cowboy photographe. Inaccessible parce que tabou. Inaccessible parce que … timide ? Possible, Shura tait tellement cette partie là de lui-même qu’il ne serait pas étonnant d’y trouver ce genre d’obstacle.
Pourtant, il est présent. Pas totalement, mais toujours. Il écoute et il répond quand Ethan lui pose des questions. Ses yeux verts ne sont pas éteints, loin de là. Ils brillent. Ils scintillent de curiosité et de malice qu’on pourrait croire voir une autre personne. Belle et bien humaine, avec des sentiments, l’envie de vivre, l’intérêt d’apprendre, de connaître et de s’aventurer ! Son teint pâle et froid contraste avec cette vie dans ses yeux, cette chaleur dans sa voix. Shura n’a pas envie de se dérober, c’est pour ça qu’il ne bouge pas ou qu’il ne recule pas. Il ne recule jamais, quelque soit l’épreuve de toute façon. Le slave retient son souffle en se sentant “envahir” par la présence du ricain, envahir étant un mot bien péjoratif à côté de ce qu’il ressent réellement. Cela émoustille son envie de se laisser aller, d’écouter ses instincts et de mettre de côté pendant quelques heures le masque de Kochtcheï. En échos au léger rire d’Ethan à ses propos, ses lèvres dessinent un fin sourire en coin alors que son esprit est déjà ailleurs.

Il n’a pas le temps de répondre. La langoureuse réponse lui a coupée toutes paroles et il ne cherche pas à rétorquer quoi que ce soit. Juste à maintenir le lien, à garder l’apnée aussi longtemps que possible pour en profiter autant que faire se peut. Beaucoup moins assuré que son amant, il attend que l’air lui manque avant de rompre tout contact. Il en profite, jusqu’à la dernière seconde, et ses doigts -tous libres à présent- se glissent timidement dans le cou de l’américain. Cet état second confère à son toucher une douceur dont lui-même n’avait pas conscience d’avoir. Des caresses légères, une étreinte tout juste serrée et une ultime bouchée, il avait fini par rompre tout contact. Son corps était lourd, sa tête encore plus et il soupirait légèrement de déception envers lui-même. Quelle idée aussi de s’embrouiller le cerveau dans un moment pareil. Il n’y avait pas de raison de s’en vouloir se disait-il, ce n’est pas comme si Shura l’avait encouragé à faire demi-tour. Bien au contraire. Cette prison de chair loin d’être déplaisante se refermait sans lui laisser d’échappatoire, et l’ex-mafieux y voyait une forme de jeu. Il relève le menton, il rouvre les yeux et un petit sourire malicieux se dessinait sur son visage. Provocateur, mais dans la finesse, Shura écoutait cette messe-basse comme s’il s’agissait de la parole sainte. Il aurait pu frissonner en entendant ces quelques mots presque niais, mais non. Le slave nageait bien trop dans la plénitude et l’attraction pour relever ce qui l’aurait rebuté en temps normal.
Ses doigts avaient glissé jusqu’à se coincer dans les boucles de sa ceinture, rebroussant chemin en remontant le long de son dos pour rejoindre sa tignasse brune. Il n’eu le temps de répondre, Ethan revenant à la charge pour combler cette rupture et s’emparer de nouveau de ses lèvres. L’effervescence de ce contact le rend de plus en plus agité, de plus en plus remuant d’autant plus que les doigts du ricain effleurant sa peau et traçant leur chemin n’arrangeait en rien les choses. Il faisait de son mieux pour faire taire ce sentiment de peur et d’appréhension naissante. Il préférait envoyer sa concentration ailleurs, et emmêler ses phalanges dans la chevelure en bataille du brun. Sa seconde main était partie à la poursuite de celle d’Ethan, venant effleurer cette dernière au bout du chemin. Les distances avaient été reprise à contrario et cette fois-ci, il garde les yeux bien ouverts.

C’est lorsque la question tombe et qu’il voit ce torse nue, dépourvue de dessins honteux et lourds en signification qu’il se remet à douter. Shura ne lui refuse pas tout de suite, comme il ne l’accepte pas immédiatement non plus. Ses mots ne sortent pas, parce qu’il n’a pas encore décidé de quel côté il devait faire pencher la balance. Déjà débraillé, ses jambes toujours coincées, il ne peut que se redresser un peu à l’aide de ses mains et réfléchir vite. “Je…” ne sais pas. Cette phrase qu’il n’avait même pas fini à voix haute n’avait jamais pris autant de sens qu’à cet instant précis. Je ne sais pas... Lui qui savait tout, il ne savait pas ce qu’il voulait. Entre se laisser tenter, plier à l’envie et tout envoyer balader. Ou bien cacher cette peau couverte de hontes, de marques et de cicatrices. Shura baisse les yeux pendant quelques instants avant de les relever et de le voir. Attendant patiemment qu’il enlève cette ultime barrière, ce pull ridicule et son tee-shirt en dessous par la même occasion. Quelques millisecondes d’hésitations qui lui ont paru être une éternité avant qu’il ne finisse par se décider. Finalement, il s’était débarrassé de son pull et uniquement de ce dernier. Il avait gardé son tee-shirt et il avait affiché de nouveau ce sourire joueur. Shura s’était redressé pour se rapprocher de son oreille afin de lui souffler : “Si tu y tiens tant que ça, enlèves-le”. Il avait attrapé ses mains, le guidant pour le retirer. N’était-ce pas lui qui lui avait lancé une belle phrase finissant par Du moment qu’on le fait tous les deux ? Espiègle sans laisser transparaître le moindre excès, glissant un coup d’oeil sur les tablettes du soldat en laissant une moue approbatrice transparaître brièvement, Shura avait repris en le fixant dans les yeux cette fois-ci. “Ne me juges pas pour ce que tu vas voir là-dessous.” C’était davantage une demande qu’un ordre. Lui qui prônait la liberté à n’importe quel prix, il serait bien illogique qu’il cherche à priver du libre-arbitre. Mais cela témoignait aussi d’une crainte certaine, et d’une honte qui continue de le hanter à cause de son motif sur l’abdomen.
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