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 (utah&alaska)I bet a lot of me was lost

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i bet a lot of me was lost

Une autre soirée, un autre ecchymose dans le visage, un autre mal de tête, une nouvelle honte, une nouvelle solitude, un nouveau lit, un nouvel étranger. Mais pour la première fois depuis des semaines, j’étais à jeun, la pluie s'écoulait sur mon visage alors que je retournais chez moi, alors que l’aube éclairais à peine le sable et la mer. La pluie qui me giflais, le vent qui soufflais, mon esprit qui s'efforçait de nouveau à contrôler la douleur, à détruire la noirceur qui m’envahissait, mais tout ce que je voyais, tout ce que j’étais capable de voir, c’était les vagues qui montait et descendais, c’était la tempête qui rugissais, et moi, j’avais cette envie qui me prenais par l’estomac, celle de retourner à l’eau, de prendre ma planche et de sentir l’eau m’entourer, de sentir les vagues contre mon corps. Et c’était étrange, parce que ce besoin, je ne l’avais pas ressenti depuis sa mort, depuis les flammes et le chaos. Je l’avais vu lui, je l’avais aperçu dans les vagues, dans les flammes, son regard me poursuivant, me jugeant. Et j’avais honte de moi, honte d’être égoïste, honte d’avoir claqué la porte sur ma famille, sur eux, de les avoir laissé seul, honte de m’être écroulé comme une vulgaire poupée, de m’être brisée comme un miroir, de me retrouver chaque matin dans le lit d’inconnu, sans souvenir, avec de nouveaux ecchymoses, de nouvelles blessures. J’avais honte de moi, mais c’était la première fois que je le ressentais aussi bien, l’idée m’était venu, était passé, tel une bande sonore, mais jamais je n’avais réellement fait attention, jamais je ne l’avais réalisé comme aujourd’hui. C’était peut-être les vagues, la pluie ou simplement le fait que j’étais à jeun depuis déjà plusieurs heures, sans alcool, sans drogue. Juste moi et mes pensée. Et la douleur, elle me vrillais l’esprit, elle me percutait tel un bloc de béton, mais je restais droite et je regardais la mer.

Et puis je le vis. Lui. Celui que j’évitais comme la peste, celui que je ne voulais pas voir. Il était là, dans les vagues, roi sur sa planche. Et ça ce fit tout seul, l’instinct. Je m’éloignais, allant dans ma chambre, cherchant, fouillant, trouvant ma combinaison. Celle que j’enfilais, sortant dans la tempête, attrapant ma planche. Un moment, une hésitation, mais mon idée était faite, mon esprit décidé. Je partit vers la mer, plongeant dans l’eau salée, dans mon univers. Première fois depuis mon accident. Première fois depuis des années. Et alors que j’avançais, couché sur ma planche, alors que je me rapprochait de lui, alors que l’eau coulais sur ma peau, que je sentais la pluie sur moi, le sel dans mes cheveux, je ne pu m’empêcher de rire. J’avais l’impression d’être revenue chez moi, d’être enfin à ma place, enfin là où j'étais supposé être. Et je ne pouvais que rire, parce que la première fois depuis des semaines, je sentais un bonheur envahir mon être, une joie sans nom. Et je le regardais lui, un sourire sur mon visage, et l’espace d’un instant, tout était comme avant, avant l’accident, avec l’incendie. L’espace d’un instant, je pouvais le voir comme je l’avais toujours vue, je pouvais me sentir chez moi. Je n’étais pas retournée à l’eau depuis ma transformation, je n’avais pas touché à l’eau salée depuis longtemps, trop longtemps. Et lui le savait, il le savait parce qu’il était comme moi, parce qu’on se ressemblait comme deux gouttes d’eau, parce que nous étions pareils, la mer, les vagues, c’était toute notre vie. Cette sensation de liberté, de joie infini, c’était la mer, l’océan qui nous la donnais.

‘’Désolée.’’

C’était tout ce que je pouvais dire, les seules excuses que je pouvais lui faire. J’étais désolée de tant de chose, de l’avoir fait attendre, de l’avoir abandonné, d’avoir abandonnée Dakota, d’être disparue. Et je m’excusais à moi-même, à mon être. Étrangement, j’étais à jeun et je me sentais mieux. C’était peut-être l’eau, c’était peut-être le sel, c’était peut-être la mer, ou encore simplement parce que j’étais là où j’étais supposé être, mais dans tout les cas, la douleur n’était qu’une palpitation au fond de mon être, présente, tel une bande sonore, mais endurable, gérable.

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Depuis la venue de Juliet, je n'avais pas touché à une seule pilule qui devait encore se planquer à droite, à gauche dans la maison. Ne croyez pas à une quelconque envie de décrocher, car vous seriez bien loin du compte. En fait c'était juste la trouille qui m'avait poussé à rester loin de la drogue. Ca reviendrait, je n'en doutais pas, mais pour le moment je devais me remettre sur pied, arrêter mes conneries quelques semaines avant peut-être d'y replonger avec bonheur. C'est mon prof qui est plutôt content, lui qui me pousse à suivre une cure de désintox, il est plutôt content de savoir que je n'ai pas pris de drogue depuis quelques jours. Bon sauf les joins, mais comme je lui ai dis, on va y aller par étape, il ne faut pas déconner non plus. Quand il m'a demandé pourquoi je voulais arrêter, je lui ai dis que ça m'avait rendu malade et que pas mal de mes potes s'inquiétaient pour moi, ainsi que mes vieux et que je ne tenais pas particulièrement à ce qu'ils se pointent à Bray pour venir me remettre en forme. J'aime mes parents mais je ne voudrais pas les voir. En gros je les aime, mais de loin. C'est un peu cruel de ma part, cela provient certainement du fait que pour le moment je ne peux pas gérer correctement la mort de Dallas et que revoir mes parents ne va pas m'aider. Je sais qu'ils sont là, ils sont en Australie et si j'ai un problème, je sais qu'ils feront tout pour m'aider. Mais je n'ai pas envie de dépendre d'eux. Déjà financièrement je ne dépends plus d'eux, mes sponsors paient pour que je m'éclate, même s'ils l'ignorent. Oh je ne suis pas débile, je sais que ça ne durera pas toute la vie, surtout si je reste en silence radio. Cela fait 2 semaines que je suis en OFF sur le net et ce n'est pas bon pour les affaires. En plus ils n'ont plus de nouvelles de moi, je ne doute pas un instant qu'ils vont me sucrer ma paie si je continue comme ça. Pour le moment je m'en fous, même s'ils le font, je serais retomber sur mes pattes. J'ai encore un peu d'argent de côté et mes parents seront toujours là pour m'aider en cas de besoin. Et puis ça ne durera pas éternellement, je finirais par revenir, tôt ou tard.

Mon prof sait que j'ai menti, qu'il y a quelque chose que je ne dis pas. Ce qu'il ne sait pas et que personne ne sait c'est que j'ai fais un bad trip et que j'ai l'impression de ne pas être totalement redescendu. J'ai parfois des hallucinations auditives, voire visuelles et c'est hyper flippant. Je vois Dallas, je l'entends par moment dans ma tête. Je sais que c'est la drogue qui fait ça, mais franchement, je commence à avoir du mal à faire la différence entre ce qui est réel et ce qui n'est que le fruit de mon imagination. Je n'ose pas trop en parler, je me dis qu'en arrêtant un peu les pilules, ça passera tout seul. J'ai bon espoir en tout cas. Je préfère m'occuper de moi tout seul, je suis le mieux placé pour savoir ce dont j'ai besoin ou non. En tout cas c'est ce que je crois, mais on est con quand on a 22 ans. Pour le moment j'arrête un peu la drogue, je diminue aussi ma consommation d'alcool, ça ne fera pas de mal à mon foi. Et surtout, je me remets sur ma planche. Je ne me sens pas encore prêt de rallumer mon portable et de montrer à tout le monde que je suis en vie. Mais par contre je me sens prêt à renouer avec une vieille connaissance, une de celles qui ne m'a jamais lâché, toujours fidèle, mon premier amour j'ai presque envie de dire : ma planche. Si Ska ne veut plus en entendre parler, moi au contraire je ne vis que pour elle. Mais cela fait 2 semaines que je n'en ai pas fais, je me contente en général d'aller au fond de l'eau pour rester seul, j'aime le silence de la mer. Mais aujourd'hui je vais être au dessus. J'enfile ma combinaison et je vais dans l'eau. Mon dieu que ça fait du bien d'être dessus, elle m'a tellement manqué. Au début je reste assis un long moment dessus, profitant de la pluie qui me ruisselle sur mon visage, me laissant dériver au fil des vagues. Et puis je finis par attendre la bonne vague, celle qui me permettra de la surfer et je fonce vers elle, me mets debout sur ma planche et me voilà parti. Mon corps se réveille en cet instant, c'est un pur moment de bonheur. Quand je termine ma vague, je reconnais une silhouette qui vient me rejoindre. Je suis étonné mais étrangement, je n'ai jamais été aussi content de la voir qu'en cet instant.

‘’Moi aussi’’

D'un côté j'ai l'impression de ne pas lui avoir parlé depuis des années et en même temps, d'un autre j'ai l'impression que c'était hier. Se retrouve en sa présence, sur nos planches, me ramène à l'époque où nous faisions encore nos compétitions. Je tournais instinctivement ma tête vers la plage, presque persuadé de voir la silhouette de Dakota et Dallas, mais la plage était déserte. Presque déçu, je retournais vers Ska, mais fini par oublier tout ça, ce n'est pas le moment.

‘’T'es prête ? La prochaine est à toi !’’

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J’aimerais ça tout oublier, revenir quelques années en arrière, alors que les rires résonnaient dans nos coeurs, alors que le surf nous unissait, alors que les plages se superposait, que les voyages aussi. Je voulais revenir en Islande, je voulais revenir au moment où tout était calme, où nous étions tous réunit, où la vie ne nous avait pas déchirés comme de vulgaires poupées, avant que Dallas ne disparaissent dans les flammes, avant Hawaï, avant la mort. Je le savais bien que c’était impossible, que je ne pourrais jamais ramener les années, que rien ne pourrais jamais être pareil, rien ne serais jamais pareil, plus maintenant. Mais l’espace d’un instant, je voulais revenir à cet époque où lui et moi ne faisions qu’un. Ce n’étais pas très loin, mais cela me semblait des siècles. Je voulais me coller contre lui, sentir sa chaleur, sa vie, je voulais qu’il me prenne dans ses bras, qu’il efface la douleur et la mort. Mais je le savais bien que pour l’instant, ce serait trop nous demander, que chaque chose viendrais en son temps. Je suivit son regard, regardant la plage, et je savais qu’il avais espérer y voir Dakota avec sa caméra ou ses châteaux de sable, Dallas avec son éternel sourire, il nous aurais peut-être rejoint éventuellement, mais le surf, cela nous avait toujours appartenu, à Utah et moi. C’était à nous, notre plaisir commun. Nos regard qui se rencontre de nouveau, lui qui m’invite à prendre la prochaine, et je sens mon rire montée dans ma gorge, lui qui semble revenir plus vite qu’il ne le devrais, mais je ne peux m’en empêcher. Et je pourrais presque le palper, ébahit par l’arc en ciel qu’il provoque dans mon âme.

‘’Je suis toujours prête, tu le sais bien!’’

Je lui fais un clin d’oeil, alors que je m’élance vers la grosse vague qui s’approche. Et les gestes semblent presque naturel, instinctif, comme si hier encore j’avais grimpé sur ma planche, comme si je ne m’étais jamais arrêter. Et je me lève, sentir la planche de nouveau sous mes pieds, le mouvement de l’eau qui me propulse, le sel sur ma langue, la pluie qui ruisselle sur moi. Un petit jeu de hanche, la vague qui se referme sur moi, alors que me retrouve dans son tourbillon, toujours debout, alors que l’eau m’entoure, alors que je tends la main vers le mur d’eau à ma gauche, les chaos à ma droite, j’ai de nouveau envie d’éclater de rire, de sourire, et l’espace d’un instant, j’oublie tout, j’oublie ma soirée, ma nuit, l’inconnu de ce matin, l’ecchymose qui prenais une vilaine teinte mauve sur ma joue, j’oubliais le manque, l’alcool, la drogue, il n’y avais que le tonnerre de la vague qui m’entourais, que le battements de mon coeur, ma planche qui glissais, ma main qui caressais la mer. J’avais l’impression d’être revenu chez moi, à ma place. Et c’était ironique, d’avoir eu besoin de sombrer si bas, d’avoir vu les ténèbres de mon être, d’être devenue l’être égoïste et froide de ses derniers temps, pour avoir été capable de remonter, de sentir de nouveau la vie m’entourer, de sentir la mer sous mon corps, la vague faire partie de moi.

Je reviens vers lui, vers celui que j’ai abandonné, vers celui qui avais toujours été une partie de moi. Et étrangement, je ne sais pas quoi dire, les mots voudrais se précipiter, les questions se superposer, mais je sais que si j’ouvre la bouche, rien de concret ne sortirais. J’avais envie de savoir comment il allais, s’il avais repris de la drogue, s’il avais sombré aussi bas que moi. Et j’avais honte de n’avoir aucune idée de comment il avais passé au travers, de comment il était là, ici, au milieu des vagues avec moi. J’avais honte d’avoir claqué la porte si fort que je ne savais rien. Tout ce que je savais c’était ma douleur, ma déchéance, mais je ne savais même pas comment lui s’en sortait. Au fond, j’avais presque l’impression de ne plus le connaître, de ne pas plus rien savoir de lui.

‘’Comment ça va?’’


Ce que j'aimerais lui demander c'est comment tu fais pour survivre, comment t'as fait, est-ce que tu consomme toujours? Mais mon comment ça va, c’est une question stupide, très stupide, parce que je sais qu’au fond, aucun de nous ne vas bien, on s’en sort, on essaie de garder la tête hors de l’eau, et certain coule plus que d’autre, comme si on ne voulais pas s’en sortir, je ne voulais pas m’en sortir. Je préférais aller me battre, je préférais sentir des inconnus me caresser, je préférais ressentir de la douleur physique que celle mentale, je préférais ressentir du faux amour que du vrai. Au fond, j’étais un beau gâchis, un énorme gâchis. Et lui, je voudrais me dire qu'il va mieux, qu'il as arrêter de consommer, que depuis la visite de Juliet, il va mieux, qu'il n'as pas été de nouveau comme cette fois-là. Parce que j'avais eu peur, peur pour lui, peur pour moi, parce que je ne voulais pas le perdre, je ne pouvais pas en perdre un autre. J'étais égoïste, je l'avais toujours été, mais cette fois-là, je n'avais pas voulu le montrer, je n'avais pas voulu qu'il le sache, mais j'avais eu cette peur viscérale qui m'avais pris par les tripes, j'avais eu peur pour lui. Et j'espérais qu'il n'avais pas consommé de nouveau, j'espérais qu'il s'en sortait mieux que moi je m'en sortais.

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On se retrouvait là, Ska et moi, comme au bon vieux temps, comme si rien ne s'était passé, rien ne nous avait séparé. On était là, assis sur nos planches, à nous fixer avec le sourire, effaçant ainsi les peines passées. Pourtant rien n'était oublié, rien n'était effacé. La douleur était toujours là, bien présente et nous le savions l'un et l'autre. Mais nous devions aller de l'avant, c'était inévitable. Nous avions choisi de le faire quasiment en même temps, peut-être parce qu'au fond, nous nous ressemblions vraiment beaucoup et qu'il était donc normal que nous retentions ensemble de nous reconstruire. Mais rien ne serait facile, on n'oublierait pas ces longs moments passer à nous éviter, à nous en vouloir, voire même à nous haïr. Parce que oui, je l'ai haïs du plus profond de mon être, non pas en l'accusant de la mort de Dallas, mais en l'accusant de m'avoir abandonné, de ne pas avoir été là pour moi même si nous savions tous les deux que je ne l'aurais pas laissé faire. J'ai laissé de côté Dakota alors qu'elle était prête à me soutenir dans cette épreuve. J'ai rejeté maintes fois des amis qui n'avaient eu que l'envie de vouloir me voir, m'aider à affronter cette réalité que je détestait tant. Alaska avait fait de même du sien. Comme deux parfaits égoïstes que nous étions, nous nous étions terrés dans nos vices respectifs. Elle a trainer dans les bars, à se battre et à finir dans les bras de parfaits inconnus. Moi à me bourrer la gueule, seul, dans les bras d'une nouvelle drogue chaque soir. Plus de deux semaines à nous détruire, à nous faire du mal et pour quoi au juste ? Est-ce que ça avait permis de le ramener ? Non bien sûr que non puisque rien ne le ramènera jamais. Nous nous étions contenté de nous blâmer de cette mort, de nous punir de n'avoir rien pu faire. Nos penchants autodestructeurs étaient contents eux, ils avaient pu aller jusqu'au bout de leurs vices. Nos corps avaient été malmener, encore et toujours, jusqu'à presque céder, dans mon cas en tout cas. Mon corps a survécu mais mon esprit en a pris un sacrés coup. J'ai parfois cette impression que je ne suis pas totalement redescendu d'un trip et c'est assez flippant. J'ai la sensation d'avoir tourner la carte, mais ce n'est pas aussi facile que ça. Je vais bien, aussi bien qu'on pourrait l'être en tout cas après avoir pris autant de merde en si peu de temps. Mais quelque chose ne va pas là haut, quelque chose c'est détériorer et je ne sais pas comment faire pour le réparer. Est-ce qu'arrête momentanément les drogues suffira à arranger l'affaire ? J'ai un doute mais je ne sais pas trop quoi faire.

Je suis là de mes réflexions quand je regarde Ska affronter sa vague. Elle a un peu perdu, ce qui est normal quand on n'est pas monter sur sa planche depuis aussi longtemps qu'elle, alors qu'elle ne passait pas un jour sans surfer avant. Mais elle reste malgré tout bonne, parce qu'elle l'a toujours été et qu'avec de l'entrainements, elle reviendrait à son niveau d'antan. Je ne me fais pas de soucis pour elle, il lui faudra un peu de temps, mais elle y parviendra. J'ai aussi besoin d'entrainement. Même si j'ai lâché ma planche que durant 2 semaines environs, j'ai quand même un peu perdu. Depuis qu'elle a arrêté, j'ai continue en amateur, juste pour garder un lien avec la mer. Je sais que je ne donnais pas le meilleur de moi-même, que je ne m'acharnais pas autant qu'il l'aurait fallu pour réussir une vague, abandonnant parfois à la première difficulté. Mais c'est terminé tout ça, j'ai décidé de me reprendre en main, ça ne va pas être facile mais je ferais mon possible pour ça. Déjà j'essaie de décrocher un peu de la drogue. Ce n'est pas facile, sincèrement. On arrête pas comme ça du jour au lendemain, ce n'est pas une simple addiction à la clope. Surtout quand on est dans un cas comme moi, j'ai pris beaucoup de merdes en très peu de temps, il faut que je réhabitue mon corps à vivre sans. Les trois derniers jours on été assez difficile pour moi, je les ai passé chez mon prof de photo. Le sevrage. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais croyez moi, ce mot est une torture en vrai. Je n'ai jamais ressenti autant de douleur me parcourir le corps qu'en ces 3 derniers jours. J'ai vomi, j'ai chialé, j'ai haïe, j'ai supplier, j'ai juré … je n'étais vraiment pas beau à voir. Pourtant j'ai tenu bon ou plutôt mon prof a tenu bon pour nous deux. Il a su faire face à tout ça et à tenir le coup. Je lui tire mon chapeau. Quand Ska me demande si je vais bien, j'ai presque envie de rire. Elle est sérieuse quand elle me pose cette question ? Je la fixe sans répondre, puis je soulève les épaules, parce qu'il n'y a pas de vraie réponse à cette question. Qu'est-ce qu'elle veut entendre ? Wouhai super !! ? Non, bien sûr que non ça ne va pas, mais qu'est-ce qu'on y peut.

‘’Mal ... très mal même ... mais on fera avec !’’

Je rie, mais plus un rire jaune qu'autre chose. Je ne vais pas lui faire l'audace de lui réitérer la question parce que ce serait ridicule. On a perdu Dallas, donc non définitivement ça ne va pas. Je suis en plein sevrage donc non, carrément pas que ça va. Si je suis sur ma planche c'est qu'il n'y a que ça que j'ai envie. Je veux oublier, l'espace d'un instant qu'on a une vie de merde et que rien ne va. Je veux offrir à mon corps un peu de réconfort et la fraicheur de la pluie et de l'eau me fait du bien. Je décide de me lancer à mon tour à l'assaut d'une vague. Je chute au milieu, mon pied a glissé, mon esprit est ailleurs. Sous l'eau, je suis bien. Je ne risque pas la noyade, c'est déjà un bon point. Je reste là, quelques instants, laissant mon corps couler, inerte, avant de remonter à la surface pour rattraper ma planche et y regrimper dessus.

‘’Qu'est-ce qui t'as poussé à remonter sur ta planche ?’’

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La tempête qui faisait rage, les vagues qui levais et descendais, se fracassait sur la plage avec arrogance, fierté, la pluie qui ruisselais sur nos corps, et nous, petites choses, minuscules au centre des vagues et de l’arrogance de l’océan, assis sur nos planches, sur notre bouée de sauvetage. Je le savais bien que ma planche, l’océan, les vagues, c’était la seule chose qui pouvais me sauver de moi-même. Utah, il était trop pareil à moi, trop dépendant de la moindre petites choses. On se lançait dans nos dépendances, dans nos vices, laissant tout de côtés, oubliant les autres pour ne se concentrer que sur nous, que sur nos vie, notre douleur. On se laissait vider de notre force vitale pour se laisser emporter par un tourbillon de haine et de rage. On était trop pareil, on était incapable de s’aider pour se remonter. Dallas, il avais été celui qui nous faisait voir que l’on ne pouvais pas toujours s’enfoncer, il nous prenait par la main pour nous remonter, pour nous montrer le chemin. Mais seuls? On avait aucune chance. On s'enfonçait toujours plus loin, toujours plus profondément, jusqu’au point où on ne voyais plus la lumière du jour, on ne voyais plus que la noirceur qui nous entourais, que nos dépendances qui nous amenais vers le fond, toujours plus loin. Je me disais que sans Dallas, c’était impossible que l’on vivent longtemps, que tôt ou tard, l’une de nos dépendance nous amènerais trop loin, trop profond. On serais mort bien avant le temps.

Mon regard se porta sur les vagues, sur l’océan qui se déchaînait, et quelques part, je me disait que mourir dans les vagues, mourir dans la fureur de la mer, ce serait une belle mort, l’une de celle que j’accepterais, l’une de celle que je ne combattrais pas. J’étais née de la mer, il me semblait normal d’y mourir. Et à l’instant précis, alors que mon corps se fait ballotter par les vagues, je me demande ce qui m’as retenu si longtemps, tout ces doutes, questions, honte, il me semblait qu’il n’y avais rien de valable dans tout ça, que d’avoir attendu aussi longtemps, c’était stupide. Si je n’avais pas arrêter, on se serait jamais retrouvé à Bray, petite ville sans vraies vagues, sans mer vraiment déchaîné, Dallas n’aurais jamais périt sous les flammes, on serait toujours ensemble, unie. Et surtout, Utah ne serais pas un étranger pour moi, on serait toujours le duo que l’on avais toujours été, on serait toujours ceux que l’on était supposé être. C’était étrange de reporter la faute sur moi, j’en avais voulu à Utah, à Dakota, mais maintenant, je m’en voulais à moi. Et je le savais bien que Utah et Dakota, il n’aurais rien pu faire, que cela avait été peine perdue, mais j’avais une part de responsabilité. Et je me disais que si j’avais rien dit, si je n’avais pas été aussi imbue de moi-même, on en serais pas là aujourd’hui. Mes yeux rencontrèrent les siens alors qu’il me disais qu’il allais mal, et je savais que ma question elle était stupide, que ce n’était pas réellement ce que j’avais voulu dire, mais je ne savais plus comment m’exprimer avec lui, je ne savais plus comment agir. Parce qu’au fond de moi, je savais que rien ne serais plus jamais comme avant. Je le vis aller prendre une autre vague, glisser, tomber, resté sous l’eau un moment avant de réaparaître. Et me poser l’ultime question.

‘’Toi.’’

Parce que je m’étais dit que si lui, il avais le courage de prendre sa planche après tout ça, j’en avais le courage aussi. Parce que d’une manière, je m’étais dit que si je montais sur ma planche, si je le rejoignais, peut-être, peut-être serais-je capable d’ouvrir cette porte que j’avais fermé si violemment, peut-être pourrais-je être là pour lui de la seule manière que j’étais capable.

Les vagues qui se fracassait dans un tourbillons, et l’espace d’un instant, je me retrouvais de nouveau dans le passé, dans le tourbillon, dans l’écume et mon corps qui se fracassait sur les récifs, l’espace d’un instant je me vis de nouveau, cette panique qui s’engouffrait en moi, le manque d’air dans mes poumons, la mort qui semblait si proche. J’aurais dû mourir cette journée là, au moins Dallas serait encore en vie.

Je m’aspergeais le visage, effaçant le passé, effaçant les souvenirs, prenant de nouveau mon élan pour atteindre la prochaine vague, la prochaine lancée. Je m’y retrouvais de nouveau, roi du monde au sommet de la montagne. J’avais été celle qui aimais braver les vagues gigantesques, celle qui préférais le longboard plutôt que le short, celle qui aimais se sentir minuscule au milieu de vagues immenses. Fût un temps où je cherchais toujours la plus grosse vague, celle du siècle, celle qui ferais battre mon coeur, frénétique, celle qui me ferais sentir en communion avec une force beaucoup plus grosse que moi. Je revenais vers lui, j’en avais perdue, je me sentais souvent débalancée, instable, mais je le savais bien que c’était normale, qu’après tant de temps, j’allais avoir perdue un peu de prestance, mais je savais que cette fois, c’était mon salut, mon seul moyen de m’en sortir vivante, qu’à partir de maintenant, j’allais sûrement passer le plus clair de mon temps dans les vagues, surtout maintenant que j’avais lâché les cours. Peut-être que je pourrais refaire de la compétition, peut-être, éventuellement. Je regardais de nouveau Utah, il fût un temps où il aurait compris sans que je ne dise rien, qu’il aurais compris mes inquiétudes, mais maintenant on était des étranger. Je pris une grosse inspiration, essayant de répondre à sa question, mais sérieusement, je ne savais pas trop moi-même.

‘’Je suis à jeun pour la première fois depuis… m’enfin. J’ai eu l’impression que… que… que c’était la seule chose qui pouvait me sauver de moi-même.’’

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Il pleut et nous sommes certainement les seuls à être dehors, à être dans l’eau. Comment rester chez soi alors que c’est le temps idéal pour pouvoir surfer ? Ce n’est pas comme si il était aisé de surfer dans le coin, il faut bien être honnête. Nous qui venions d’Australie, un endroit parfait pour surfer et qui avions entrepris de nombreuses compétitions dans le monde entier, nous restions sur notre faim dans le coin. Mais ce n’était pas pour le surf que nous étions ici, c’était bien évident. Ska ne voulait plus en entendre parler jusqu’à présent, je devais donc me contenter de ce que j’avais. C’était raisonnable mais sans être sensationnel. Au moins je pouvais continuer à monter sur ma planche, c’était déjà ça de pris. Peut-être était-ce le début d’une nouvelle vie. Il était évident que nous ne pourrions pas reprendre notre ancienne vie, sans Dallas ce ne serait plus jamais pareil. Mais nous pouvions tenter de construire quelque chose de nouveau. Il suffisait de se trouver un nouvel entraineur, reprendre sérieusement les entrainements, nous inscrire à des compétitions, refaire notre grand retour parmi les pros et nous serions de nouveau nous-même, ou en apparence du moins. Mes sponsors ne m’abandonneront pas, je pourrais garder le même train de vie que d’ordinaire et ce serait cool. On s’est fait une vie ici, c’est évident mais je ne m’imagine pas passer mon existence dans ce trou. Je veux pouvoir reprendre la route, vivre et non plus survivre. Est-ce possible ? Je l’ignore, ça nous demandera certainement du temps, déjà pour revenir à notre niveau d’avant, à refaire notre place parmi les surfeurs pro, mais je suis sûr que c’est possible. Dans l’immédiat je ne nous vois pas quitter Bray, mais c’est quelque chose qu’il faudra envisager. Certes nous sommes liés à cette ville parce que Dallas est mort ici, mais son corps et retourner en Australie, nous pourrons toujours nous rendre sur sa tombe quand nous rentrerons. Après je n’en ai pas discuter avec les filles, déjà que je ne leur ai pas vraiment adressé la parole depuis la mort de Dallas, on va mettre du temps à renouer le contact. Il suffit de nous voir, Ska & moi, on ressemble à deux inconnus, alors qu’on se connait depuis toujours. Bordel, parfois j’ai envie de nous frapper tous les deux, pour nous réveiller. C’est pas ça nous, on est tellement plus que de vulgaires potes. On est de la même famille, on devrait pouvoir tout affronter ensemble ….

Je lui demande ce qui l’a poussé à remonter sur sa planche. Elle qui ne voulait plus entendre parler, restant sur ses positions à chaque fois que j’abordais le sujet, la voilà devant moi, sur sa planche, comme si tout était normal. Tout d’abord elle me dit que c’était moi. J’en resta sans voix quelques instants, parce que j’avoue que je ne sais pas trop comment le prendre, non pas que je vais le prendre mal mais ça me surprends venant de sa part. On ne peut pas vraiment dire qu’on a été très proche ces derniers temps c’est donc normal que je trouve cette révélation étrange et déstabilisante. La voilà qui repart à son tour à l’assaut d’une nouvelle vague et je la laisse faire, vaguant de mon côté un peu dans mes pensées. Tout cela me semble si surréaliste. Nous voilà de nouveau sur nos planches, comme si de rien n’était, pourtant rien n’est plus pareil. Le temps est l’incarnation même de ce qui nous agite. Nous sommes aussi sombre et violent que lui et c’est certainement parce que nous nous retrouvons dans ce dernier qu’il ne nous effraie pas. Ca et le fait que nous sommes des grindylows, nous ne pouvons pas mourir noyer, ça aide forcément. Quand elle revient, elle reprend la parole et ce qu’elle raconte fait écho à ma propre expérience. Nous sommes définitivement pareil. C’est hallucinant, sans même se concerter, nous plongeons ensemble dans les abîmes de la tristesse et nous tentons d’en remonter en même temps. Tout ça pourrait paraître étrange pour certains, mais au fond c’est normal pour nous, nous avons toujours fonctionnait comme ça. Nous sommes de vrais faux jumeaux, nous nous ressemblons sur tellement de point qu’on fait tout pareil et pensons tout pareil sans même nous concerter. ‘’Je vois qu’éloigner de toi depuis … 2 semaines … ne changent rien au fait que nous sommes connectés.’’ Non, je ne dirais pas à haute voix le nom de mon meilleur ami ou le fait qu’il soit mort. Je n’en suis pas capable, je suis dans le déni pour le moment et ça me va très bien, qu’on me foute la paix. Je ne vais pas affronter une nouvelle vague, je me laisse voguer au gré du courant, laissant mon regard se perdre dans l’agitation du moment. Parce que c’est mon état d’esprit, je suis agité. Je n’arrive pas à savoir où est ma place et comment faire pour y rester. J’aimerais revenir dans le passé, redevenir l’ancien Utah, celui toujours joyeux et je m’en foutiste. Au moins j’étais heureux ou je le pensais. Aujourd’hui je ne suis même pas sûr de savoir ce qu’être heureux signifie.

‘’Tu crois qu’on va s’en sortir ?’’

AVENGEDINCHAINS
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Ce silence entre lui et moi, cette distance pesante qui semblait s’étaler en longueur, sans point de repaire, seulement cet écart entre lui et moi, ce kilomètre de sentiment et de dépit qui nous séparait. Et j’avais beau me couvrir sous une montagne de rejet, j’avais besoin de lui comme j’avais besoin de respirer. J’avais besoin de savoir qu’il était toujours là, qu’il était toujours une partie de moi, que j’étais toujours une partie de lui. J’avais besoin de faire partie de sa vie. J’avais besoin de ressentir pour lui, de m'inquiéter, de me faire un sang d’encre. J’avais besoin de ne pas m’en foutre. D’être autre chose que cette froideur dont j’avais fait preuve. Il était toute ma vie, il était une partie de moi. On était plus que des amis, plus que simplement des meilleurs amis, il était tel un jumeau, ma famille. Et des quatre, on avait toujours été les plus proches. Pareil, trop pareil. Il était une partie de moi et sans lui, je me sentais vide, tellement vide. J’avais l’impression d’avoir perdu la moitié de mon être, l’une pour toujours et l’autre semblait tellement lointaine qu’elle ne semblait plus atteignable. Utah et Dallas. Dallas et Utah.

Il m’arrivait parfois de vouloir combler une partie du vide, de vouloir sentir un maigre réconfort, un semblant de bonheur, de me soulager un peu de la honte qui semblait peser toujours un peu plus sur mes épaules, alors j’allais me réfugier dans son lit, dans ce lit vide, froid, alors que son odeur semblait toujours peser dans l’air, tout les jours un peu moins présente, mais bien là. Et je me réfugiais sous les draps, fermant les yeux, je pouvais presque sentir son rire dans mon oreille, son bras se refermer sur moi, m’envelopper de sa chaleur, de son odeur, de lui. Je pouvais sentir son souffle dans mon coup alors qu’il essayait de me réconforter, de me faire vivre de nouveau, de m'insufflez un peu de la vie qui semblait s’échapper de mon être. Je pouvais presque me dire qu’il était bel et bien là, en vie, tout près. Et puis, j’ouvrais les yeux et la vérité semblait me transporter de nouveau vers le fond du gouffre, alors qu’il disparaissait dans la lueur du jour, alors que je me retrouvais de nouveau seule. Seule. Et parfois, je me disais que je l’avais aimer plus que je n’aurais dû aimer un frère, qu’une partie de moi l’avais aimé comme une femme aime un homme, mais j’enfermais cette pensée loin, je ne voulais pas y penser, je ne voulais pas souffrir plus.

C’était de ma faute si j’étais seule, si je me retrouvais avec mon être en tête à tête, avec ma tristesse et ma culpabilité. C’est moi qui avait violemment claquer la porte derrière moi, qui les avait tenu éloigné, c’est moi qui en avait voulu ainsi, mais en vrai, j’aurais aimer qu’il fasse un semblant d’effort, qu’il fasse un semblant d’effort de s’intéresser à moi, de vouloir me sauver de moi-même. Et quand j’allais me battre dans les bars, quand je provoquais volontairement les hommes qui semblaient le plus dérangés, quand je m’arrangeait pour me faire refaire le portrait, au fond c’était un cri à l’aide, une tentative extrême pour me plonger de nouveau dans mes illusions. Je me disais qu’ils débarqueraient, lui pour allégrement donner des coups avec moi, l’autre pour nous sortir du pétrin, de nouveau. Mais je me retrouvais toujours face à la réalité, blessé physiquement, mentalement. Je me retrouvais toujours avec l’alcool, le sexe, les inconnus. Parce que c’était ma dernière porte vers l’oubli de moi, de ma vie, de mon être.

Et maintenant que je me retrouvais face à une partie de moi, maintenant que je me retrouvais de nouveau face à lui, sur nos planches, alors que les vagues semblait nous ballotter de tout bord tout côté, alors que la pluie ruisselait sur nous, que la tempête faisait rage, on se regardait, sans un mot, sans comprendre. Et il parla, nous disant que nous étions toujours pareil, même sans ce parler pendant tout ce temps. Mais ça je le savais déjà, je l’avais toujours su. On était pareil, on l’avais toujours été.

‘’Pourquoi ça l’aurait changé?’’

Parce que notre connection, elle venait de plus profond qu’une simple amitié, elle venait de plus profond qu’un simple lien familial, elle venait de deux être si semblables qu’ils ne pouvaient qu’être lier à travers le temps et la vie. Lui et moi, on serait toujours connecté, même si dix milles kilomètres nous séparait, ça je l’avais toujours su. Mais c’était justement cette connections qui nous éloignait, qui nous séparait. Parce que ni l’un, ni l’autre on était prêt à voir la souffrance de l’autre. Parce que ni l’un, ni l’autre on était prêt à souffrir à deux.

Mon regard qui se pose sur les vagues qui se fracassent, sur le spectacle qui se jouait devant nous, et au fond, j’aimerais pouvoir lui dire que oui, que nous allions nous en sortir, que tout allais être correct, mais je n’étais pas capable de mentir, pas à lui, il me connaissait trop. J’aimerais lui dire qu’il allait être toujours à jeun, qu’il n’allais pas retomber, que la douleur s’évaporerait, j’aimerais lui dire que j’allais arrêtez de chercher à soulager une douleur mentale par une autre plus physique, j’aimerais lui dire que j’allais arrêtez de coucher avec des inconnus, que j’allais être sobre. J’aimerais lui dire que nous, notre lien, notre amitié, elle allait s’en sortir. Mais en vrai, j’en avais aucune idée, prise dans un univers de mort et de rancune, de haine et de culpabilité, je ne savais pas regarder vers le bonheur de nouveau, en vrai, je ne voulais pas regarder vers le bonheur.

‘’J’en ai aucune idée.’’

Mais une partie de moi me disait que je pourrais m’en sortir, que nous pourrions nous en sortir, que le surf, les vagues, l’océan allaient nous sauver.

AVENGEDINCHAINS
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Pourquoi ça aurait changé quelque chose que l'on soit éloigné depuis 2 semaines ? Cette question était pertinente. Il est vrai qu'un lien comme le notre ne peut être changé aussi rapidement, mais tout est possible. Après tout, il y a un mois de ça, on se croyait tous invincible, surhumain et presque éternel. Nous étions tous au courant bien entendu que nous ne l'étions pas, mais à 22 ans, tu ne t'imagines pas mourir demain, c'est évident, même avec la vie que nous avions. Et voilà qu'aujourd'hui nous n'étions plus que 3 sur 4, sans savoir si demain sera aussi ravageur que la veille ou plus clément. Qui me dit que je vais rester en vie ? Ou alors que la mort ne va pas me ravir Ska ou Dak' ? Rien ne peut m'assurer leur bien être, ni même le mien. Je déteste vivre dans cet état d'esprit, ce n'est absolument pas moi. Je veux redevenir insouciant, je veux rire de tout et de rien, ne pas me prendre la tête, vivre dangereusement et me sentir vivant. Là, à être trop raisonnable, je me noie dans l'ennui et la peur et je m'éloigne de celui que j'ai toujours été. Je ne me suis jamais sentie aussi mort qu'actuellement. Pourtant dieu sait que j'ai été raisonnable ... Je me déteste. Je déteste Dallas d'avoir fait naître cette crainte et de m'avoir ouvert les yeux sur cette triste réalité qu'est notre mortalité. Je le déteste de nous avoir abandonné, de nous avoir trop protégé durant toutes ces années et de ne plus être là pour veiller sur nous. Comment allions nous nous en sortir ? Ce n'est que grâce à lui que je suis encore en vie, ma vie ne tient qu'à un fil sans lui. Je déteste Ska & Dak aussi, parce qu'aujourd'hui j'ai peur de les perdre et je ne supporte pas de les voir non plus. Je suis perdu, dépassé par les événements, envahie par la peine, la peur, le désespoir et cette putain de drogue qui m'envahie encore les veines. Je la sens, même encore aujourd'hui. Elle m'appelle, elle m'envoute et j'ignore comment je vais faire pour y résister. ‘’Je ne sais pas ... Peut-être parce qu'on n'arrive plus à rester dans la même pièce 5 minutes ? Qu'on se déteste et qu'on se manque, mais qu'on est trop fière pour faire le premier pas ?’’ Il faut être réaliste, ne pas se voiler la face, on ressent la même chose. On a de gros problèmes de communication, certainement parce qu'on est pareil et du coup on s'éloigne. Mais malgré cet éloignement, je n'imagine pas ma vie sans elle. J'y ai déjà songé, prendre ma planche et me barrer, sans rien dire à personne. Vagabonder au gré de mes envies, jusqu'à ce que j'ai repris ma vie en main, sauf que l'idée d'être loin de Dak & Ska me rend malade. Comment puis-je vivre sans elles ? Je me ferais du soucis sans elles, je le sais. Et puis nous n'avons jamais été séparés. Déjà que devoir vivre sans Dallas c'est l'enfer, alors sans mes deux meilleures amies, je ne pourrais m'y contraindre.

Je laisse dériver au gré des vagues, nous ne faisons plus qu'un. Tout de suite je n'ai pas envie de surfer, non pas parce que Ska est là, mais parce que je crois qu'il est important qu'on discute vraiment et peut-être que dans notre élément, sur nos planches, on y arrivera peut-être mieux. Nous mentir ne servirait à rien et c'est ce que j'aime avec elle, elle pense la même chose. Nous n'avons pas la science infuse, comment savoir si on va pouvoir se sortir de tout se merdier ? Mais peut-être qu'à deux, on y arrivera, qui sait. Et si Dak se rend compte qu'on fait des efforts pour s'en sortir, avec viendra aussi à notre secours. Je me rends compte que depuis la mort de Dallas, je me repose beaucoup sur Dakota, alors que je ne le devrais pas. Mais je n'y peux rien, il faut bien quelqu'un pour le remplacer non ? Et elle s'est montrée si forte que j'avoue que j'ai choisi la facilité et je l'ai laissé gérer nos vies. Sauf qu'elle n'est pas indestructible, il arrivera un moment où elle atteindra ses limites et ce jour là, serons nous là pour l'aider à se relever ? Où jouerons nous encore nos lâches à rester de notre côté ? ‘’Peut-être qu'à deux on serait plus fort que tout seul ... ’’ Commençais-je par lui dire avant de tourner mon regard de l'autre côté. Non pas qu'il y avait quelque chose de particulier de l'autre côté, mais je sentais que c'était le moment de lui dire pour mon sevrage, mais j'ignorais comment aborder le sujet ... au final je décidais qu'en balançant l'info comme ça, sans préparer le terrain, ce serait aussi bien. ‘’J'ai commencé à me sevrer de la drogue ... Et on sait tous les deux que je n'y arriverais pas tout seul ...’’ Hé oui, je suis une merde pas capable de me débrouiller tout seul et si je ne m'en sors pas, je pourrais rejeter la responsabilité sur les autres, c'est ce que je sais faire de mieux !!

AVENGEDINCHAINS
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Ensemble, au milieu des vagues, sous la pluie, il m’aurait presque sembler que je pouvais toucher à un morceau de notre passé, un morceau de notre vie commune, je pouvais presque toucher ce lien qui nous reliais, comme avant. Ensemble. Je pouvais presque sentir cette force qui émanais de nos deux être combiné, cette force qui n’existait que lorsque l’on était ensemble, seul, on était rien.

“Ce n’est pas de la fierté. Tu me manque comme si on avais arraché une partie de mon âme, mais ce n’est pas de la fierté qui m’empêche de faire le premier pas. J’ai peur.”


Je laisse le mot planer, j’ai peur de les perdre, peur de m’attacher de nouveau pour les voir partir comme Dallas était partit, comme il nous avais abandonner sans même un regard en arrière. Alors je refermais la porte sur eux, les laissant s’éloigner alors que je me laissais couler un peu plus profondément, un peu plus loin dans ce trou dans mon âme. J’avais peur de les perdre, mais en vrai, m’éloigner comme je le faisais, c’était une manière de les perdre aussi. Différente, pas définitive, mais ils étaient des étrangers maintenant. Était-ce réellement mieux?

La vie, elle semblait avoir toujours été clémente avec nous, elle nous avait tous donner, tout offert sur un plateau d’argent. On avais jamais été dans le besoin, on avais toujours eu ce que l’on voulais quand on le voulais, une famille, un sourire, un rire sur le bord des lèvres. On avais tout eu, sans jamais avoir besoin de quoi que ce soit. On avait eu le monde à nos pieds. Je n’avais rien demandé de tout ça, je n’avais rien demandé à la vie, tout ce que je voulais, tout ce que j’avais toujours voulu, c’était lui, c’était eux, c’était nous tous ensemble, à la vie à la mort. C’était notre quatuor dans l’infini du temps. Je pouvais survivre sans le surf, je pouvais survivre sans la mer, l’océan, le ciel, le soleil. Mais je ne pouvais pas survivre sans eux. Seule, je me noyais, je m’enfonçais dans un univers de vices. Seule, je n’avais aucune chance de m’en sortir et je le savais.

“Je me noie. Je me noie et je ne vois plus le bout du tunnel, je ne vois plus la surface. Seule je ne suis rien, seule je ne survivrais pas.”

Et cette mort qui m’attendais si je m’efforçais encore et encore à rester seule, à fermer la porte sur ceux qui m’aimais, sur ceux qui pouvais m’aider, elle arriverais plus vite que prévue. Si je continuais dans cette voie, je le savais que mon corps ne tiendrais pas longtemps, qu’un jour ou l’autre, j’allais tomber dans l’abysse qui me contemplais sournoisement. Ces mots qui sortent de sa bouche, sevrage. Je ferme les yeux, laissant la pluie couler sur ma peau, les vagues me balancer, laissant la mer m’envahir. Je le savais qu’il n’y arriverais pas seul, j’étais pareil. Seul, on se lançais dans le vide à corps perdu, on se lançais dans un monde de vice, courant après le prochain, sans arrêt, sans jamais prendre le temps d’arrêter et de combler la destruction que l’on avais semer sur notre chemin. Seul, on ne pouvais pas survivre. Ce n’était pas dans nos gènes.

“On sait tout les deux que je ne te laisserais pas faire ça seul.”

Parce que j’avais beau être un être égoïste, froide, sans coeur, il était tout ce qui me restait, il était toute ma vie. Je ne pouvais tout simplement pas survivre sans lui, je ne pouvais pas continuer sans lui, et je le savais que c’était pareil de son côté. Trop semblable, trop pareil. On était comme des livres ouverts l’un pour l’autre. J’avais beau l’avoir repoussé de toute mes forces, je ne me sentais pas capable de l’abandonner, de le laisser se débrouiller seul dans cette étape, cette épreuve. J’avais beau avoir peur comme jamais auparavant, parce que je le savais que j’étais encore loin de cette étape, de ce moment où j’aurais le courage de tout laisser derrière, de tout laisser tomber, je n’étais pas prête, mais j’avais beau ne pas l’être, si lui l’était, je n’allais pas l’abandonner. Pas maintenant, pas encore.

AVENGEDINCHAINS
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Je me souviens encore de la dernière fois où nous nous sommes parlés ou plutôt où nous nous sommes rentrés dedans. Parce que ce n'est plus que comme ça que nous discutons. Nous ne sommes plus patients, nous nous en voulons et nous voulons blesser d'autre et il faut dire que même si Juliet pouvait être blessante parfois, nous sommes les mieux placer pour blesser l'autre. Mais n'allaient pas croire que je ne m'en suis pas voulu. Au contraire, je me suis détesté d'être aussi con, mais c'était fais et le retour en arrière était impossible. Alors j'ai assumé jusqu'au bout, j'ai ignoré sa peine et la mienne et je suis allé de l'avant et elle a fait de même. Depuis nous ne nous sommes plus parlés, j'ai fais une descente aux enfers et j'ai tenté de cherché de l'aide, ailleurs qu'auprès de mes meilleures potes. C'est stupide mais parfois il vaux mieux se tourner vers de parfaits inconnus pour nous aider, c'est plus efficace. Non pas qu'on leur doit rien et que c'est pour ça que c'est moins difficile, mais au moins il n'y a pas le passif qui rend l'aide impossible. ‘’Tu crois que je n'ai pas peur ? Peur de vous perdre. Peur de finir seul. Peur de me perdre. Peur de me rendre compte qu'on est mortel ... Mais ça n'arrangera rien tout ça. On fait de la merde et on la fait bien ... à croire qu'on ne sait faire que ça ...’’ Je n'ai jamais été aussi raisonnable que dans ces paroles. Mais elles ne sont pas sorties toutes seules d'un chapeau, c'est le fruit d'une longue réflexion et d'un bien triste constat. Nous sommes deux merdes et nous avons besoin l'un de l'autre, parce que nous sommes les mêmes, que nous ne pouvons pas vivre l'un sans l'autre et que séparément, on fait n'importe quoi, peut-être qu'unis on fera quelque chose de mieux. Après ça ne veut pas dire qu'ensemble on fera forcément quelque chose de bien, mais disons que c'est quand même bien de tenter pour vérifier. A deux on sera plus fort, peut-être plus intelligent, sait-on jamais. Et puis elle me manque bordel !!

Au gré des vagues on se confit. C'est la première fois depuis le drame que nous sommes posés au même endroit en train de discuter calmement, de s'ouvrir l'un à l'autre. Il nous en aura fallu du temps pour y parvenir mais peut-être qu'après la déception, la colère, le dégoût - sait-on jamais - la frustration, Dallas est peut-être enfin soulagé et heureux de voir qu'on se retrouve enfin. Sans lui on met du temps, rien n'est évident, tout devient difficile, presque infranchissable, mais on y parvient, au gré de nombreux efforts. Est-ce que Dakota a raison ? Est-ce qu'il nous voit de là où il est ? Sincèrement je n'espère pas. Déjà parce que ce serait chelou, je n'apprécie pas des masses l'idée qu'il me suive à chacun de mes pas, pour ne plus se sentir seul et constamment épié, c'est quand même l'idée parfaite. Et moi je préfère l'idée d'une réincarnation possible. Wouhai je sais c'est cliché mais moi j'aime bien. J'aime l'idée d'un cycle, d'un recommencement, d'un schéma. Il n'y a finalement pas de début ni de fin, c'est un perpétuel recommencement. ‘’Pour m'aider il faudrait que t'arrête de faire de la merde de ton côté ... ’’ On était d'accord pour dire qu'à deux on serait plus fort que tout seul et elle m'offrait son aide sans hésité. Pour elle il était évident qu'elle m'était acquise d'avance mais pour m'aider, il faudrait déjà qu'elle mette de l'ordre dans la sienne. Parce que je n'ai pas envie d'avoir un cadavre drogué à côté de moi qui me rappelle que moi aussi je l'ai été et que je crève d'envie d'une certaine façon de le redevenir, parce que c'est plus facile et que ça demande moins d'effort. Parce que je n'ai pas envie de la voir découcher constamment et revenir avec des bleus de partout, simplement parce qu'en ce moment elle n'est pas capable de prendre son pied autrement. J'ai besoin de quelqu'un de solide, qui tient droit et qui sera là dans mes moments de rechute.

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