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 Bad moon rising + CASTEVE

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Castiel Ò Murchù
Castiel Ò Murchù
MESSAGES : 522
RACE : Triton
MÉTIER/ÉTUDE : PDG de Oaks Pharma
Bad moon rising
EXORDIUM.
Il y a de ces lieux dont on ne se sépare jamais vraiment, qu’on peut bien sûr tenter d’effacer pour ne pas en revoir les souvenirs, lancinants, s’imposer à nous. On a beau y travailler, tenter de supprimer les cris, l’horreur, la douleur et la haine, on s’en trouvait toujours poursuivis. Le manoir Ò Murchù, c’était une dizaine de fantômes et d’ombres qui n’attendait qu’une chose: revoir cette âme tâchée et depuis longtemps empoisonnée pour l’entraîner dans une danse qui ne laisserait, cette fois, aucun survivant. En y revenant, en traversant le jardin imposant qui marquait une distance certaine avec les habitants les plus proches, en foulant une nouvelle fois l’allée de graviers et en permettant à son regard de parcourir les nombreuses fenêtres par lesquelles il s’attendait à voir la silhouette de son père - ou celle de son frère, Castiel savait à quoi il s’exposait. Mais il avait indubitablement changé et l’éventualité de se trouver face à face avec ses démons ne lui procurait plus aucune sorte de peur. Il avait fait son choix et préférait le risque d’une vengeance familiale plutôt que celui d’attirer l’oeil de ceux qu’il voulait chasser. Etre le prédateur et non la proie, il en avait pourtant l’habitude mais la tendance semblait s’inverser ces derniers temps, assez pour l’inquiéter. Si le destin voulait que ce soit le manoir qui ait raison de lui, sans doute trouverait-il cela poétique plutôt qu’une pauvre attaque de dents acérées qu’il pouvait aisément manipuler.

Le triton avait laissé le manoir dans l’état dans lequel il l’avait trouvé. La poussière recouvrait les meubles inutilisés, une lampe sur deux ne fonctionnait pas, les ampoules demandant à être changées et les seules pièces qui étaient en ordre se trouvaient être le bureau, le salon et la chambre de son père, que Castiel avait investie. Il faut dire que lorsqu’il y vivait, il partageait la sienne avec Nathan et y retourner avait été au-dessus de ses forces. Fuyant les dizaines de pièces qui pourraient lui ramener à trop de scènes de sa vie passée, il n’évoluait que très peu dans les couloirs de cette maison qui n’étaient pas sans rappeler les labyrinthes sinistres que l’on pouvait trouver dans des manoirs de l’horreur possiblement hantés. Encore aujourd’hui, il n’y était passé que pour changer de chemise, s’arrêtant brièvement, alors qu’il se reboutonnait, face au portrait souriant de ses parents dans lequel il pouvait voir, flou, son reflet blafard. D’un gest, la photographie fit face au meuble, se cachant à sa vue comme s’il pouvait l’oublier. Ce bonheur qui n’était vrai que lorsqu’une caméra ou un appareil étaient là pour le capturer et qui n’avait jamais eu aucune espèce de réalité lui donnait envie de vomir. Il aimait à croire que ça n’avait pas été exactement la même chose avec Anthéa et qu’il avait, à un moment donné, réussi à lui donner la vie qu’elle méritait. C’était se voiler, sans aucun doute, mais la seule vérité qu’il voulait fuir était cette ressemblance à son paternel aussi poussée que le malheur qu’il propageait, même à la même de ses propres enfants sans parler d’eux-mêmes, qui n’avaient rien connu d’autre qu’une crainte et un respect forcé mais pas un seul sourire sincère de leur naissance à la mort de Gidéon. Castiel aimait à croire que Jack avait eu une vie différente. Pourtant, lui était encore en vie alors que son fils cohabitait avec la poussière.

Castiel sortit du manoir quelques minutes plus tard pour entrer dans sa BMW, posa les mains sur le volant et démarra. Il n’avait pas de temps à perdre. La tension d’avoir perdu son unique piste actuelle le poursuivait depuis qu’il l’avait quittée la veille. Il ne pouvait rester là, pourtant, à s’empêcher de manger, de travailler, de vivre. Il se devait de garder cette double vie qui le laissait aussi sain d’esprit qu’il se devait de l’être, qui lui fournissait une couverture non négligeable dans une ville déjà habitée par la paranoïa. Le triton haïssait sa vie, son quotidien. Ce n’était pas pour rien qu’il n’avait fait aucun effort pour retrouver Niamh, pour arranger les choses avec Phoebe, entrer en contact avec Alexis … Il n’y avait plus rien actuellement capable d’éveiller l’humain derrière le voile de violence et le besoin de vengeance. Il ne voyait plus aucun attrait à vivre et pourtant, il essuyait, jour après jour, des sourires désolés et une pitié dans le regard de ses collègues qui lui donnaient la nausée. Tu verras, ça finira par passer. L’obsession des autres sur ce qu’il devait digérer ou non. Quel temps était considéré raisonnable pour la mort d’un fils, pour celle d’une femme? A partir de quel moment ne serait-il plus en droit de pleurer les siens et de souhaiter la visite de la Faucheuse? Devait-il s’obséder, lui aussi, à trouver une motivation pour mettre sa famille, la seule qu’il avait, au passé? Non.

Le triton gara sa voiture à l’orée de la forêt, à côté du cimetière. Ses pas l’amenèrent rapidement devant le caveau familial où résidait sa mère, son père et son frère. Pour les deux premiers, il n’était pas question de fleurs, de photos ou de souvenirs, de cadeaux non plus. Seul Nathan avait droit à son bouquet fraîchement coupé qu’il était facile d’attribuer à Phoebe. Alors comme ça elle passait encore dans le coin … Soucieux de la croiser, Castiel continua son chemin. Ce n’était de toute manière pas là qu’était sa destination, mais il fallait qu’il brouille les pistes. Quiconque voyait sa voiture l’imaginerait se recueillant dans la vieille église abandonnée ou dans le cimetière, assez grand pour que sa présence passe inaperçue. Ressortant, discrètement, Castiel contourna le lieu pour s’enfoncer dans les bois par une route qu’il ne connaissait que trop bien. Combien de fois l’avait-il fait alors qu’il se rendait au quartier général des Dux Tenebris? Il y avait passé des heures, enfermés dans ces sous-sols qui ne semblaient viables que par l’existence des dispositifs électriques. Maintenant, l’endroit n’était rien d’autre que des couloirs qui pouvaient être ensevelis d’un instant à l’autre, des bureaux abandonnés et lugubres devant lesquels il passait, après avoir trouvé la seule entrée possible du lieu. Le bunker avait une sortie de secours en cas de coupure d’électricité mais la porte principale était impossible à ouvrir sans. Il avait donc fallu qu’il se faufile. A en juger par l’état de la porte, d’autres y étaient déjà entrés. Castiel était parti du principe que tous ceux qui avaient voulu mener leur propre enquête suite à l’enlèvement des enfants avaient donc eu le temps de le faire. Il ne se préoccupait plus, maintenant, de savoir s’ils avaient trouvé quelque chose pouvant l’incriminer, ne sachant pas quels documents restaient de son temps dans l’organisation. Mais ce n’était pas pour cela qu’il était là. Il utilisait le bunker depuis des jours pour ses installations disons … Pratiques.

Les Dux Tenebris, comme l’OBCM en leur temps, avait toute une section, bien profondément ancrée sous terre, destinée à l’époque aux prisonniers. Ceux sur lesquels on faisait des expériences, qu’on ne voulait pas tuer parce que trop précieux à la cause mais qui finissaient victimes des pires accidents, moyennant une souffrance que les chasseurs leur auraient volontiers évitée. C’était là que Castiel avait décidé de mener son enquête et le premier vampire qu’il avait trouvé était, en l’instant, attaché misérablement par des chaînes à une chaise en acier fixée au sol. Sans un regard pour l’homme qui devait, à vue de nez, avoir une trentaine d’années mais qui dépassait de toute évidence les trois cent, Castiel se dirigea vers la table qui se trouvait au fond de la pièce et où on pouvait voir un assortiment de couteaux et d’ustensiles de toutes sortes. “ J’espère que tu es d’humeur bavarde aujourd’hui, parce que j’ai beaucoup de questions à te poser.” La lumière de la lampe, fixée à un réseau électrique portatif qu’il avait mis en place pour faciliter ses allées et venues, vacilla, comme pour lui répondre, éclairant la lame qui se trouvait désormais dans ses mains, ainsi que le visage, apeuré et recouvert de sang séché, de l’homme en face de lui. “Tu connais les règles, une mauvaise réponse et tu perds. Si tu tentes de m'offrir une réponse faussement intelligente pour me prouver que tu peux te rebeller tu perds . Si tu ne sais rien tu perds. Un nom et tu auras droit à une autre nuit ici. Si tu me dis exactement ce que je veux savoir, je pourrais même penser à te libérer. Prêt à jouer?” Comme pour rectifier un oubli, un sourire un peu vague aux lèvres, Castiel releva les manches de sa chemise. Ce serait une bien mauvaise chose s’il venait à la tâcher, n’est-ce pas?


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Eve St John
Eve St John
MESSAGES : 411
AGE DU PERSONNAGE : 31
RACE : Chasseuse
MÉTIER/ÉTUDE : Serait peut-être temps d'en trouver un
Bad moon rising
Casteve


Le désespoir. Le vide. Cette impression que rien ne saurait réparer ce qui a été fait et que rien ne saurait l'aider à oublier ce qu'elle avait vu. Eve était dehors, un jour de plus, comme si les murs de son appartement lui étaient insupportables. Mais c'était théoriquement stupide puisque tout lui était insupportable. La vie lui était insupportable et la jeune chasseuse déambulait dans Bray, cherchant une raison de se raccrocher à son existence. Les visages qu'elle croisait n'avait pas de sens, pas d'identité propre, ils faisaient partis d'un autre monde, celui auquel elle n'appartenait plus. Eve voulait oublier. Eve voulait partir. Eve n'avait pas le courage de partir alors elle restait mais pour quoi ? Pour qui ? Ezra était mort. Il n'y avait rien d'autre à dire, la jolie brune était partie des Etats-Unis et l'avait abandonné pour le protéger et il était mort à cause d'elle. Les représailles des vampires avaient été terribles, comme elle l'avait prédit et le jeune homme en avait fait les frais. Pourquoi donc était-elle encore là, elle ? Son reflet dans le miroir la dégoutait, elle était là, lui ne l'était plus. Lui, le jeune étudiant en médecine destiné au plus beau des avenir avait rencontré Eve. Il était tombé amoureux d'elle et avait scellé son destin de la plus terrible des façons.  Y avait-il une seule façon dont la jeune femme pouvait se remettre d'une telle chose ? Elle n'aurait pas dû survivre à l'attaque. Elle y avait survécu. Et la culpabilité qui rongeait son âme était bien pire que tout ce qu'elle avait pu ressentir dans sa vie.

Le deuil ne lui était pourtant pas étranger. Cette fois-là semblait pourtant encore bien plus douloureuse. Parfois, Eve repensait à ce qu'elle avait perdu. Ses parents. Kieran qui, même s'il était revenu, était mort sans qu'elle n'en sache rien. Alix qui était parti suite à la mort de sa fille. Castiel qui avait disparu au Japon aux dernières nouvelles, Ezra...C'était trop. Quand elle regardait autour d'elle, que voyait-elle ? Personne. Devait-elle recommencer à zéro ? Partir de Bray, suivre l'exemple de Castiel, partir à l'autre bout du monde, essayer de laisser son passé là où il était ? Elle ne voyait pas comment cela pouvait être possible. Alors elle déambulait sans objectif dans les rues de Bray en attendant la révélation, l'élément qui lui permettrait de prendre une décision. Et ses pas la menèrent vers la partie ouest de Bray, la plus isolée. Alors qu'elle baissait les yeux, de l'herbe foulée très récemment attira son attention. Etait-ce sa formation de chasseuse ou simplement son côté paranoaique qui prenait le dessus ? Elle ne voulait pas vraiment se poser la question alors elle avança, suivant la piste très fraiche qui s'ouvrait devant elle. Les personnes foulant les terres de cette partie de la forêt n'étaient pas si nombreuses et peut-être la jeune femme était-elle curieuse. Ou peut-être était-ce son instinct. En tous les cas, une fois arrivée devant le bunker, Eve entra. L'idée était mauvaise, elle était seule, très légèrement armée et avec peu d'envie de se battre mais peut-être était-ce ça, justement ? S'il y avait un groupe de vampires au fond de ce bunker, peut-être ne leur échapperait-elle pas, cette fois.

“J’espère que tu es d’humeur bavarde aujourd’hui, parce que j’ai beaucoup de questions à te poser.”

Elle sursauta. Si fort qu'elle crut qu'un petit cri avait passé la barrière de ses lèvres mais aucun son n'était sorti. Elle connaissait cette voix. Peut-être la connaissait-elle un peu moins grave, légèrement moins menaçante et ne l'avait-elle pas entendu depuis un moment mais elle la connaissait. Aussi s'approcha-t-elle doucement de la pièce dont provenait la dite voix, voulant confirmer ses doutes. Il devait être au Japon n'est-ce pas ? Pourtant, en passant une tête dans l'embrasure de la porte menant sur cette fameuse pièce, elle le reconnut en un instant. Castiel O'Murchu.

“Tu connais les règles, une mauvaise réponse et tu perds. Si tu tentes de m'offrir une réponse faussement intelligente pour me prouver que tu peux te rebeller tu perds . Si tu ne sais rien tu perds. Un nom et tu auras droit à une autre nuit ici. Si tu me dis exactement ce que je veux savoir, je pourrais même penser à te libérer. Prêt à jouer?”

Toute à sa confirmation de l'identité de l'homme qui avait prononcé ces mots, Eve n'avait même pas remarqué la présence d'un deuxième homme, attaché et en sale état. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre la dynamique de la scène et l'un de ses sourcils se leva légèrement. Que Castiel soit de retour à Bray, c'était déjà une surprise mais qu'il torture des hommes au fond d'un bunker ? C'était inhabituel, autant le dire. Elle le vit relever ses manches et eut un très léger sourire, comment pouvait-il voulait rester classe dans ces circonstances ?

« Tu n'aurais pas pu prendre une tenue adaptée pour ce genre de chose ? » souffla-t-elle, apparaissant dans l'embrasure de la porte.



« Hey Castiel... » arriva-t-elle à prononcer alors qu'il se retournait vers elle. Et qu'elle pouvait voir dans ses yeux le reflet de ce qu'elle avait du mal à dissimuler. La douleur. La fatigue. Peut-être chez lui quelque chose de plus agressif que chez elle. La recherche d'une raison de rester, en tous les cas. Leurs douleurs respectives qui se faisaient face. Qui se comprenaient peut-être. Comme elles l'avaient toujours fait.

Things aren't the way they were before
You wouldn't even recognize me anymore
Not that you knew me back then
But it all comes back to me in the end
You kept everything inside
And even though I tried, it all fell apart

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