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 One step at a time | Kayla Rivers

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Tennessee Ramakers
Tennessee Ramakers
MESSAGES : 49
AGE DU PERSONNAGE : 30
RACE : Magicien
MÉTIER/ÉTUDE : Prof de Krav Maga



One step at a time
One punch at a time. One round at a time.



« Ça t’arrives d’arrêter de manger toi ? ». Tennessee venait d’arriver à salle de sport avec un muffin au chocolat encore chaud. Il avait été attiré par l’odeur sucrée quelques rues plus loin comme un moustique par la lumière. Son collègue semblait fasciné par sa capacité à ingérer des quantités aussi grandes que régulières de sucre sans jamais être malade. Il avala sa bouchée et répondit avec un sourire « C’est des meufs aujourd’hui, va me falloir de l’énergie ». Effectivement, la salle organisait un cours d’initiation au krav maga pour les demoiselles. L’art martial avait du mal à attirer la gente féminine dans ses salles à cause de sa réputation ultra-violente mais depuis de quelques années, les cours de défense 100% féminins avaient la côte. Visiblement les filles ne voulaient plus se faire emmerder dans la rue et Tennessee trouvait qu’elles avaient entièrement raison. Il termina son muffin sur le chemin des vestiaires et garda son petit sourire, sincèrement content à l’idée de pouvoir peut-être enseigner à une jeune fille quelque chose qui la sortirait d’une mauvaise situation. Si Amsterdam était une ville plutôt safe, il se souvenait encore de plusieurs sales histoires arrivées à Rome.

Il s’assit sur un banc en bois dans les vestiaires le temps de scroller sur Instagram. Une notification attira son attention, une nouvelle tête avait liké plusieurs de ses photos et le suivait. Et cette nouvelle tête était rousse, Kayla Rivers, sa jumelle. L’incompréhension se lisait sur son visage. Bien sûr qu’il la stalkait depuis des semaines dans l’espoir de trouver un moyen de la rencontrer sans passer pour un pervers des réseaux sociaux. Il avait songé à lui envoyer un message mais il se voyait déjà bloqué sur toutes les plateformes. « Hello je suis ton frère », quelle idée pourrie. Et la voilà qui venait laisser sa marque sur son profil. Quelques secondes plus tard, il comprit et s’écrasa la paume de la main sur la gueule. Une rapide vérification lui confirma qu’il avait liké sans faire exprès une des photos de la rouquine. Bon au moins cette maladresse sevrait ses intérêts dans un sens, non ? Peut-être que maintenant il passerait moins pour un pervers s’il l’invitait à discuter avec lui.

Lorsqu’il revint dans la salle, les nouvelles étudiantes étaient déjà là. Plusieurs petits groupes s’étaient déjà formés et jetaient des coups d’œil aux deux instructeurs. Sans doute qu’elles s’attendaient à des instructrices et non des instructeurs pour ce cours dédié à la self-defense féminine. Il discuta encore quelques minutes avec son collègue, lui demandant s’il connaissait de bon clubs de boxe dans la région, de préférence accessibles à vélo. Lui qui avait toujours vécu dans d’immenses capitales avait du mal à s’adapter à cette petite ville où tout était éparpillé à droite et à gauche et dans laquelle les voitures pensaient vraiment avoir tous les droits. Il récupéra une adresse mais n’écouta pas la fin car son regard fut attiré par une chevelure rousse qui venait de faire son apparition dans la salle. Improbable. Était-ce bien elle ? Il l’avait suffisamment stalkée tous ses réseaux que pour en être certain. Presque béat, il croisa son regard avec un sourire avant d’être rappelé à la réalité par son collègue qui commençait l’introduction du cours.

Le cimetière pouvait désormais ajouter une nouvelle tombe dont l’épitaphe pleurerait l’attention de Tennessee. Son cerveau éprouvait de sévères difficultés à tenir le rythme entre toutes les questions à propos de sa jumelle qui l’inondaient et la tenue du cours. Heureusement, il n’avait rien à dire pour lui moment. Conscient que fixer une jeune fille pendant un cours qui se voulait « safe » pour la gente féminine était sans doute un excellent moyen de se faire virer, il finit par décrocher pour concentrer tous ses neurones sur son collègue et les mots qui sortaient de sa bouche. Lui se contenta de hocher la tête de temps pour donner l’impression qu’il suivait. Heureusement, ce fut bientôt le moment des échauffements et il pu retrouver un peu de contenance via le mouvement. Les questions étaient toujours nombreuses mais il faisait tous les efforts du monde pour les maintenir de côté et se concentrer sur son travail. Mais l’idée que sa sœur aimait potentiellement le sport lui faisait chaud au cœur.

Quand ce fut son tour de parler, il ne laissa rien paraitre et balada son regard plusieurs fois sur le groupe pour éviter de la croiser elle particulièrement. Il réalisa quelques démonstrations avec son collègue avant de laisser les filles essayer entre elles. Les mouvements présentés n'étaient pas difficiles mais allait leur demander un effort histoire qu'elles soient jetées dans le grand bain directement. L’ambiance était plutôt bonne et il se faufilait entre les paires pour s’assurer que les mouvements étaient correctement réalisés et que personne ne se blessait. Il pouvait déjà distinguer celles qui prenaient ça au sérieux et les touristes mais essayait de donner leur donner autant d’attention. Après tout, peut-être que l’une d’elles se découvrirait une passion. Une main vint se cracher sur son épaule et heureusement pour le reste du corps qui y était attaché que Tennessee n'avait pas eu un mauvais réflexe. « Elles sont un nombre impair, tu peux faire travailler la rouquine là-bas, elle n’a pas encore pu essayer. » Tennessee hocha la tête en se demandant si le destin jouait particulièrement avec lui. Il lâcha un « Okay » à son collègue et se dirigea vers cette élève si particulière à ses yeux. Son regard la parcouru un instant et la remarque qu’il s’était faite en voyant ses photos pour la première fois lui revint en tête « Elle a vraiment les mêmes cheveux que maman ». Les deux se ressemblaient d’ailleurs, ce qui n’était pas pour jouer en faveur de leur potentiellement future relation fraternelle tant Tennessee était en froid avec sa génitrice, et le mot était faible.

« Hum », commença-t-il en essayant de rester concentré sur son travail et de ne pas laisser son cerveau réfléchir à tous les moyens possibles de pouvoir lui parler plus tard. Même si c’était une chance unique, il devait en premier lieu se montrer professionnel. « On m’a dit que tu n’as pas pu encore essayer. Tu peux travailler avec moi si ça te dit ou alors je peux demander à une autre fille d’échanger vos places. » Il avait toujours son petit sourire et quelque chose de presque innocent dans le regard alors qu’il voulait s’assurer d’abord qu’elle n’ait aucune objection à passer quelques minutes avec lui,

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Kayla Rivers
Kayla Rivers
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One step at a time


Tennessee & Kayla

◊ ◊ ◊




Debout face à l’unique miroir du vestiaire dont elle monopolisait l’utilisation, Kayla resserrait sa queue de cheval pour être sûre que cette dernière résisterait à tous les mouvements qu’elle aurait à effectuer, bien qu’elle ne comptait pas se donner la peine de transpirer. Il était hors de question qu’elle ressemble à ces filles dégoulinantes de sueur, décoiffée et avec le maquillage qui suinte après un effort intense. Elle avait pris ses précautions avec un fond de teint résistant à la chaleur et elle avait assez d’épingle dans ses cheveux pour déverrouiller la moitié des portes de la ville si toutefois elle savait les crocheter de cette manière. Elle avait déjà fait trop d’effort pour paraître présentable durant ce cours d’initiation au krav maga pour que son plan ne tombe à l’eau maintenant. Elle avait notamment acheté une tenue très moulante puisqu’elle en avait pas, ne faisant jamais le moindre petit jogging. En revanche elle ne s’était pas renseigné sur les détails de ce sport en particulier et ne savait toujours pas à quoi d’attendre exactement, en dehors d’un sport de combat à première vue. Ce qu’elle savait en revanche, c’est que le prof qui était censé lui apprendre cette nouvelle pratique était diablement sexy. Comment pouvait-elle le savoir alors qu’elle ignorait totalement l’existence de ce club auparavant ? Car l’instructeur lui avait déjà montré un certain intérêt. Pour être précis, il avait simplement liké une des nombreuses photos que la jolie rousse postait régulièrement sur les réseaux sociaux. Mais pour elle, il n’en fallait pas plus pour démarrer un jeu de séduction. Ainsi donc elle avait mené son enquête après avoir pris le temps de poser sa marque sur toutes les photos du jeune homme. Elle en avait appris suffisamment sur lui pour se retrouver à ce cours d’initiation visiblement réservé aux femmes. Malin le bougre, la concurrence serait abondante, mais la magicienne avait un peu d’avance : plus tôt dans la matinée, elle avait pris soin de poster une nouvelle photo d’elle, portant exactement la même tenue. Inconsciemment, il serait plus facile pour lui de la reconnaître. Stratégie manipulatrice ? Oui complètement. Le flirt n’est pas un jeu innocent, elle l’avait prouvé plus d’une fois.

La jolie rousse rejoignit donc la salle principale au côté des autres participantes qu’elle prit le temps de jauger d’un rapide regard. Entre celles qui avaient clairement besoin d’une bonne dose de sport pour perdre les bourrelets qui s’agitaient au moindre mouvement et celles dont la tenue montrait sans aucun doute qu’elles étaient présentes pour apprendre à mettre un homme à terre, elle ne s’inquiétait pas vraiment. Kayla faisait partie de ces femmes dont la génétique généreuse lui permettait de garder un corps sculpté pour le plaisir des yeux sans avoir à faire plus d’effort que nécessaire. Et heureusement d’ailleurs, car l’inverse aurait été dramatique pour la jeune fille qui n’affectionnait pas vraiment la pratique sportive dans son ensemble. Il n’y avait que la natation qui avait pu trouver grâce à ses yeux, notamment pour cette sensation de liberté qui la submergeait lorsqu’elle flottait dans l’eau comme une véritable sirène. Et puis les bikinis semblaient être fait pour elle, faisant ressortir toutes les courbes de son corps, ce qui était un autre avantage certain. Mais son instinct lui soufflait que ce beau prof sexy valait bien quelques efforts, alors elle était prête à risquer quelques courbatures si elle pouvait lui en donner d’avantage la nuit suivante.

Avant même que l’instructeur ne commence son introduction, elle avait déjà échangé un regard ainsi qu’un sourire charmeur avec la source de son intérêt du jour. Satisfaite, mais tout n’était pas encore gagné, il fallait encore survivre au discours interminable sur l’importance du self contrôle et les recommandations quant à l’utilisation destinée uniquement à la défense et non pas l’attaque, sermon qu’elle avait déjà entendu une multitude de fois sous une autre forme tandis que sa mère lui inculquait la magie. Mais après un échauffement pour lequel Kayla n’avait porté qu’un intérêt esthétique en mettant en avant ses atouts féminins, il était temps de passer à la pratique et surtout de mettre en marche son plan. Sa stratégie était relativement simple : trouver la fille ayant la carrure la plus développée du groupe, se mettre en binôme avec elle, faire semblant de se blesser en pointant l’agressivité de sa partenaire, passer le reste de la séance assise sur un banc à flirter avec le prof canon qui ne laisserait probablement pas une élève blessée seule, lui proposer d’aller boire un verre pour le remercier et enfin lui demander des cours particuliers, très particuliers. Son approche était beaucoup moins directe qu’à l’ordinaire mais ce bel étranger suscitait en elle un intérêt spécial sans qu’elle puisse en trouver l’origine. Alors elle était persuadée que son attente et sa patience seraient tous deux récompensés, peut-être même plusieurs fois dans la même nuit.

La magicienne venait tout juste d’aborder sa future fausse assaillante quand elle remarqua une fille fluette en retrait du reste du groupe, n’osant pas s’approcher, cloîtrée dans une timidité évidente qui était totalement incompréhensible pour elle. Un coup d’œil sur les autres participantes ainsi qu’un rapide calcul et Kayla sauta sur l’occasion pour changer son plan. Si l’une d’elle devait se retrouver seule et potentiellement s’entraîner avec un prof, il fallait qu’elle saisisse l’occasion. Quant à la petite timide qui se ferait probablement hacher par le mastodonte dont la jolie rousse venait de se débarrasser, tant pis pour elle, cela lui apprendra à prendre les devants la prochaine fois. Et si elle pouvait s’économiser quelques mouvements, elle n’allait pas se faire prier. Quelques minutes interminables s’écoulèrent et enfin, Mister Beau Gosse s’approcha. Bingo, son plan se déroulait comme sur des roulettes.

« On m’a dit que tu n’as pas pu encore essayer. Tu peux travailler avec moi si ça te dit ou alors je peux demander à une autre fille d’échanger vos places. »

Kayla gloussa légèrement en penchant la tête avec un air aussi innocent que celui de son interlocuteur, tout en faisant virevolter ses cheveux dans les airs. Les garçons adoraient ça, sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Peut-être un besoin de se sentir irrésistiblement drôle, comme si l’humour était un critère de recherche primordiale pour une femme. Sans doute que le rire d’une potentielle partenaire féminine augmentait leur estime de soi, d’une façon où d’une autre. Peu importe la raison, les hommes étaient généralement friands des ces petites expressions d’allégresse, des mouvements de cheveux, des battements de longs cils, du mordillage de lèvres et d’un tas d’autres manières du même genre. Et Kayla ne ne privait jamais de toutes les utiliser pour parvenir à ses fins, sans la moindre ombre de honte.

« Un cours particulier avec le prof canon ? Ce se refuse pas ! Est-ce que tu pourrais me remontrer le mouvement s’il te plait ? Je ne suis pas sûre pour le placement de ma jambe... »

Ces mots furent accompagné d’une reproduction des mouvements plutôt malhabile dans le but d’initier un rapprochement avec le bel homme. Mais si le charme qui émanait de l’instructeur était difficile à occulter de son esprit, Kayla se devait de rester concentrée sur chacun de ses gestes. Hors de question de se retrouver réellement blessée suite à une bête erreur d’inattention, ce qui la priverait de ses plaisirs nocturnes en bonne compagnie. Et il y avait toujours un risque que le prof juge son niveau trop mauvais pour cacher un quelconque potentiel, pouvant décider à tout moment qu’elle ne méritait pas autant d’attention. Alors elle s’appliqua à suivre les instructions qu’on lui donnait avec une trop grande bienveillance pour l’intérêt réel qu’elle y portait, faisant attention de mêler habilement bons et mauvais mouvements.

Malheureusement, si le beau brun prenait le temps de rectifier chaque posture et geste avec une gentillesse presque attendrissante, il refusait presque de la toucher, plus que nécessaire du moins. Si son professionnalisme à toute épreuve était tout à son honneur, cela n’arrangeait pas la magicienne qui espérait un rapprochement physique avant que son corps ne trahisse son manque d’endurance. Mais puisque les choses ne se passaient pas naturellement comme elle l’espérait, Kayla décida de prendre les choses en main. Elle profita de la démonstration d’un nouveau mouvement pour simuler une chute, accompagnée d’une vocalise de surprise plus que réaliste. Bien entendu, il y avait peu de chance qu'un professionnel de son niveau ne se retrouve les quatre fers en l'air aussi facilement, mais heureusement la jolie rousse pouvait toujours compter sur sa magie pour lui donner d'un coup de pousse. Un claquement de doigts et l’instant d’après, les deux jeunes étaient étalés sur le sol, la demoiselle au dessus, tous les regards de la salle figés sur eux. Elle se redressa suffisamment pour éviter que son poids ne pèse sur le malchanceux, tout en ne prenant pas la peine de se relever entièrement, profitant de cette proximité soudaine.

« Oh je suis teeeellement désolée. J’ai pas mal de progrès à faire avant de pouvoir me défendre toute seule... »

Insinuation n°1 : besoin d’un homme pour la protéger. Y a-t-il un volontaire dans la salle ?

« Je ne t’ai pas fait mal j’espère ? »

Insinuation n°2 : besoin de soin immédiat. Y aurait-il une infirmière sexy dans les parages ? Car après tout, si son plan initial était de prétendre une blessure pour attirer son attention, l’idée de prendre soin de lui et d’être récompensée par une partie de jambe en l’air après son rétablissement était un scénario tout aussi convenable.

◊ ◊ ◊



He was the man of every hour
He was a party all alone
He’d give his jacket to a stranger in the cold
She was the beauty queen from Dallas
She could put a lion on a leash
And before he knew himself
She knew the man that he could be


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Tennessee Ramakers
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Les idées s’accumulaient et s’entremêlaient. Il y avait Kayla bien évidemment, elle était si réelle devant lui que les derniers mois durant lesquels elle avait habité ses pensées lui semblaient d’un coup bien idiots. Il y avait aussi ses cheveux roux qui lui rappelaient ceux de leur mère. Charlotte ne les avait jamais coupés, laissant sa toison sanguine tomber sur son dos comme la crinière folle d’une lionne. Les deux femmes se ressemblaient bien que le temps et les drogues avaient creusé à la pioche les traits de Charlotte. Autour d’eux, il y avait le reste du cours, les apprenties étudiantes et son collègue qui semblaient d’un coup si lointains. Leurs voix s’emmêlaient en un bruit de fond inaudible mais qui venait peser son poids sur sa concentration. Mais peut-être allait-elle lui répondre qu’elle préférait travailler toute seule ou avec une autre fille et il serait bien idiot.

« Un cours particulier avec le prof canon ? Ce se refuse pas ! Est-ce que tu pourrais me remontrer le mouvement s’il te plait ? Je ne suis pas sûre pour le placement de ma jambe... »

Voilà un compliment gracieusement offert qu’il aurait apprécié s’il était sorti de n’importe quelle autre bouche que celle de sa sœur. De souvenirs de sa mère qui ondulait devant d’autres hommes que Japp lui revinrent en tête et il essaya de les chasser directement. Même de l’autre côté de la Manche, cette femme parvenait toujours à être dans sa tête. Gêné, il afficha un sourire réflexe et passa sa main dans son épaisse tignasse noire avant de commencer à travailler avec elle. Comme souvent, le mouvement aidait sa concentration et le bruit de fond se transforma peu à peu en des conversations humaines alors qu’il lui indiquait comme bouger ses bras et positionner ses jambes pour reproduire le mouvement présenté par les deux professionnels. Par contre, l’attitude de son étudiante n’avait rien de professionnel. Elle aussi avait tendance à onduler, à être mielleuse dans ses paroles et chaude dans ses regards. Même s’il faisait tout pour ne pas en donner l’impression, Tennessee était mortifié à l’intérieur. Être l’objet de séduction du clone de sa mère allait hanter ses cauchemars pendant des semaines, il en était certain. Et comme si ce n’était pas suffisant, l’idée que cette chaudière sur pattes soit sa sœur lui donnait envie d’abandonner le cours, partir en direction de la forêt avec une pelle et s’y enterrer six pieds sous terre.

Disparaitre, c’était bien l’envie de Tennessee mais il essayait d’être poli, professionnel et gentil. Un observateur externe aurait pu chronométrer leurs contacts en microsecondes tant il se refusait de la toucher plus que nécessaire. Son sourire pouvait passer pour de la gentillesse mais sa mâchoire était tellement serrée qu’il était bon pour une visite d’urgence chez le dentiste après ce cours. Peut-être devrait-il lui proposer de se concentrer d’avantage sur le cours plutôt que sur lui, avec toute la gentillesse et la délicatesse d’une princesse en porcelaine. Il y songea sincèrement avant d’abandonner, se disant que si elle se vexait il allait passer pour un idiot en plein milieu de son cours et perdrait toute ses chances de pouvoir discuter davantage avec elle. Et en parlant d’idiot, sans réellement comprendre s’était produit, il finit à terre. Ça par contre c’était complètement inattendu. Tennessee était ceinture noire et premier degré depuis 3 ans, il ne pouvait pas être mis à terre aussi facilement. Évidemment, ce n’était pas l’office de Kayla qui avait également chuté. La tentative d’évanouissement était sorti de nulle part et la voilà quasiment allongée sur lui.

C’était terminé. Le cœur de Tennessee battait à tout rompre et il était rouge de gêne alors qu’elle se relevait à moitié, en s’excusant de cette situation ridicule sans la moindre sincérité. « Oh je suis teeeellement désolée. J’ai pas mal de progrès à faire avant de pouvoir me défendre toute seule... » Effectivement, si elle s’évanouissait aussi souvent sans raison apparente, elle risquait de ne pas tenir le choc dans des situations plus problématiques. D’ailleurs, elle ne semblait absolument pas souffrir de quoique ce soit et un instant Tennessee la soupçonna d’avoir fait exprès avant de chasser cette idée de son esprit. Par contre, il entendait le ton mièvre et trainant de la jeune femme en détresse qui voulait attirer un mâle beau et fort dans ses filets. Charlotte en avait fait son arme la plus aiguisée quand il s’agissait d’obtenir la carte de crédit de Japp. Comme il détestait que ce ton mièvre lui soit adressé, surtout dans une position aussi gênante. Elle ne voulait pas descendre d’ailleurs ?  « Je ne t’ai pas fait mal j’espère ? » Physiquement il en faudrait bien plus pour l’abimer. Par contre, ses fantasmes d’une sœur parfaite venaient de prendre un sacré coup au visage. Son égo n’était pas si fragile mais cette chute inexpliquée venait l’égratigner. Quand il s’agissait des sports de combats, Tennessee ne pouvait pas se faire avoir aussi facilement, c’était inadmissible. Dans sa tête, l’accent italien d’Emilio se moquait déjà de lui.

Alors Tennessee répondit d’un autre sourire nerveux, beaucoup plus crispé celui-ci. « Ce n’est rien … » Par contre, il ne se fit pas prier pour se relever sans attendre qu’elle le décide, craignait que ce temps ne vienne jamais. Une fois debout sur ses pieds, il croisa le regard de son collègue venu assister à la scène « T’es premier degree toi ? », se moquait-il déjà. Le regard du magicien se fit plus mauvais d’un coup, blessé dans son orgueil de combattant. Et comme pour ne rien arranger, il lisait aussi un air lubrique sur son visage, le genre qui attendait d’avoir des détails à la fin du cours dans les vestiaires. Ils s’assurèrent tout de même que leur cliente n’avait rien. « Bon je vais devoir vous l’emprunter mademoiselle, on a encore une démonstration à faire. Mais je vous le ramène vite. Essayez de tenir sur vos pieds en attendant. » Il avait annoncé tout ça de nouveau en écrasant sa main lourd sur l’épaule de Tennessee avant de resserrer sa prise et l’attirer avec lui. Il lâcha un soupir et secoua la tête pour se remettre de ses émotions alors que les deux hommes s’éloignaient. « Elle est chaude la rousse hein ? », lui glissa-t-il à de mi-voix. « Beaucoup trop … », répondit-il avec un mélange de terreur et de dégout dans la voix. Maintenant qu’il avait échappé à ses pièges, il recommença à se demander ce qu’il allait bien pouvoir faire. C’était impensable de vouloir profiter de la situation pour discuter davantage avec elle, principalement parce qu’il craignait sincèrement qu’elle ne lui laisse pas le temps de parler. Il se demanda si c’était son tee-shirt qui était trop révélateur pour un cours avant de se dire que c’était fou que des garçons ne puissent pas faire de sport tranquillement sans se faire draguer lourdement par des meufs libidineuses. Dans quel monde vivait-on ?

Retour au travail. Les deux hommes s’occupèrent de la prochaine démonstration qui fut bien plus physique histoire de montrer aux clientes ce pourquoi elles devaient s’abonner. Il y avait bien sûr toujours le petit avertissement de ne pas reproduire ces mouvements chez soi, qu’ils étaient réalisés par des professionnels. Mieux valait éviter qu’une gamine ne casse la colonne vertébrale de sa sœur pour vouloir avoir l’air cool. Rapidement, le cours repris à un niveau accessible pour laisser leurs clientes continuer à pratiquer sans risquer leur moelle épinière ou tout autre organe vital. Après s’être assuré que les consignes étaient claires, c’était le retour de travail de groupe. Tennessee tenta directement de fuir vers le côté de la salle opposé à sa sœur, se disant qu’il verrait plus tard comment l’aborder mais qu’il devait maintenir surtout sa crédibilité. « Je pense que la rouquine est de nouveau seule Ten ». L’air complètement blasé qui lui répondit ne calma pas les ardeurs de son collègue qui aurait visiblement bien voulu être à sa place. Alors le principal intéressé fit ce qu’il savait faire de mieux, il mentit ouvertement et sans aucune gêne « J’ai une copine ». Par contre, il prit le temps de mémoriser cette information histoire de ne pas s’embourber trop vite dans ses propres mensonges. L’autre instructeur semblait presque déçu de l’information et lui lâcha une vieille expression à propos du droit de regarder le menu quand on était au régime et Tennessee roula des yeux avant d’y retourner.

De retour devant sa rouquine de sœur, il décida de prendre les devants. Encore une fois, il passa sa main dans sa toison noire avant de lui demander « Ça va tu t’es remise ? ». Vu qu’il lui avait servit de coussin amortisseur c’était certain que le choc n’avait pas dû être trop important mais il préférait quand même lui demander. « J’espère que ça ne va pas te décourager de continuer », ajouta-t-il avec un sourire sincère, ayant définitivement chassé de son esprit tout accusation portant sur le caractère volontaire de l’incident. L’idée naïve que sa sœur puisse venir s’entrainer avec lui et qu’ils aient quelque chose à partager avant même de se connaitre réellement lui faisait plaisir. « Enfin, si ça te plait », préféra-t-il ajouter rapidement, conscient que cet art martial n’avait pas une excellente réputation auprès de la gente féminine. Et puis, peut-être se faisait-il des idées, peut-être qu’il avait mal interprété et mal compris le comportement de la rouquine. Peut-être qu’il avait été influencé par le fantôme de sa mère toujours bien vivante. Innocent, il se persuada que c’était sans doute ça et que le niveau maximal de gène avait été atteint. Peut-être même qu’ils allaient pouvoir en rigoler plus tard.  

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La gêne, un sentiment bridant bon nombre de mortels effrayés par l’idée de se retrouver dans une situation gênante, voir humiliante. Kayla n’avait pas cette peur là, la gêne ne faisant pas partie de son vocabulaire, l’audace prenant le dessus sans problème. D’une part, elle assumait chacun de ses actes, que cela concerne le nombre de ses partenaires sexuels ou ce qu’elle faisait pour les charmer. D’autre part, elle n’accordait aucune importance à l’avis des gens, sans quoi elle n’arriverait pas à séduire autant d’hommes et à les jeter ensuite sans un regard en arrière. Ainsi donc elle se fichait pas mal que tous les regards soient rivés sur eux, les deux adultes étalés sur le sol de cette salle de sport, alors que les murmures donnaient déjà naissance à quelques ragots. Au contraire, il n’y avait pas meilleur moyen pour faire passer le message aux autres filles présentes : le beau brun était sa proie, il n’y avait pas la place pour une quelconque concurrence.

Mais alors qu’elle était littéralement au-dessus de lui, fière de pouvoir enfin entamer un semblant de rapprochement, Kayla fut troublée par le regard du coach. Elle n’était pas du genre à se laisser déstabiliser facilement et pourtant, pendant l’espace d’une seconde, son esprit se perdit dans ses yeux qui lui semblaient presque familiers. Ses pupilles reflétaient son propre visage d’une façon si limpide, probablement dû à leur proximité mais elle avait cette sensation de connaître ce regard, cette lueur si réconfortante, sans qu’elle ne comprenne d’où venait ce sentiment. Mais elle n’eut pas vraiment le temps de se pencher sur la question lorsque le beau brun se dégagea de cette position si confortable, balayant même sa question. Elle rigola naïvement à l’intervention du second instructeur, laissant les deux hommes s’éloigner pour poursuivre le cours.

Elle profita de la suite des explications pour reprendre ses esprits, tandis que les deux entraîneurs se lançaient dans une démonstration d’une violence rare. Dans quoi s’était-elle embarquée cette fois ? Oui, Kayla aimait flirter avec le danger d’une certaine façon, elle ne pouvait pas le nier. Cette tendance à user de la magie devant tout le monde, comme elle l’avait fait un peu plus tôt, prenant le risque que son précieux secret soit dévoilé. Elle avait un certain goût également pour les badboy, ce genre de mecs qui pourraient sans aucun doute l’étrangler en une demi-seconde et cacher son corps avant même qu’elle ne puisse réaliser ce qu’il se passait. Et c’était sans compter sa passion pour les motards qu’elle adorait séduire pour profiter de leurs bolides roulant à toute vitesse sur l’asphalte. Mais malgré tout, elle n’était pas coutumière d’autant d’agressivité. Plutôt du genre pacifiste, elle n’avait jamais eu besoin d’user de la force pour parvenir à ses fins, et elle utilisait autant la magie que les bras d’un autre homme pour se défendre en cas de besoin. La seule raison de sa venue à ce cours de krav maga était le beau brun qui lui avait prêté intérêt sur les réseaux sociaux et ne semblait plus se préoccuper d’elle maintenant qu’elle était bien en chair et en os. Et pourtant, elle était persuadée d’être bien plus jolie que sur ses photos, même affublée d’une tenue de sport. Heureusement, la magicienne était obstinée et il lui en fallait bien plus pour qu’elle abandonne.

Pendant un moment qui lui paru être une éternité, elle observa avec un certain dégoût à peine dissimulé les autres élèves se trémousser au rythme des instructions dictées. Certaines tombaient dans gémissements de douleurs, d’autres frappaient le vide comme si elles tentaient de chasser un fantôme tandis qu’elle-même se contentait du minimum syndical pour éviter des remontrances de la part des organisateurs. S’il ne faillait pas attendre grand-chose d’un cours d’initiation, elle trouvait d’autant plus pathétique que ces filles puissent penser avoir la moindre chance en cas d’agression. Certes, des cours réguliers avec un bon instructeur pourraient très certainement les sortir d’un mauvais pas, mais cela demandait un investissement en temps et en énergie que la plupart des filles présentes ne seraient pas capables de fournir dans leur quotidien. Mais Kayla ne pouvait pas vraiment les blâmer non plus car si sa confiance en elle l’aidait à marcher la tête haute même en pleine nuit, elle savait également qu’elle pouvait compter sur sa magie en cas de problème. Un avantage certain qu’elles n’avaient pas certes mais être une petite chose fragile à la merci du monde était la malédiction qui leur été due. Enfin revint le temps de la pratique en duo et à nouveau, l’infirmière s’assura de se retrouver seule en espérant que son instructeur préféré revienne vers elle. Cela ne manqua pas puisqu’il se présenta à elle avec un sourire sincère, qu’elle lui renvoya avec autant d’honnêteté.

« Ça va tu t’es remise ?  J’espère que ça ne va pas te décourager de continuer. Enfin, si ça te plait. »

Pendant l’espace d’une seconde, Kayla éprouva quelques remords pour ce garçon si gentil qui essayait de partager sa passion avec des jeunes filles en tentant de leur enseigner quelque chose qu’il pensait utile. Son terrain de chasse habituel était plutôt les bars et boites de nuits, où elle ne faisait pas perdre leur temps aux hommes venus exactement pour ce qu’elle voulait d’eux. Mais la seconde suivante, elle avait fait taire sa conscience en se disant que tout dans ce monde n’était qu’une pure hypocrisie. Il pouvait très bien être ce coach bienveillant qui organisait ce cours en pensant au bien-être des participantes, tout comme il pouvait être simplement un instructeur essayant d’attirer une nouvelle clientèle pour augmenter les bénéfices de la structure, ou encore plus simplement un vicelard profitant d’une soit disant offre réservée à la gente féminine pour se rincer l’œil. Si la magicienne avait appris une leçon de la mort de sa mère, c’était que le monde était bien plus horrible qu’on ne pouvait l’imaginer. Il y avait bien quelques exceptions, comme ses parents lui avaient prouvé durant toute leur existence, et ce beau brun arrivait par un miracle incompréhensible à lui inspirer la même bonté, elle préférait tout de même éviter de croire que tout était rose dans la vie. Maître de son destin, elle préférait mettre elle-même les couleurs dans son histoire. Elle acquiesça donc, un sourire charmeur étirant ses lèvres, accompagné d’un clin d’oeil provocateur.

« Il y a des choses qu’on apprécie pas du premier coup, mais dont on ne peut plus se passer ensuite. »

Le sous-entendu était certes peu subtil, mais il avait le mérite d’être cohérent avec la conversation, bien qu’il y avait peu de chance qu’elle se découvre une passion pour ce sport qu’elle trouvait bien trop barbare et peu élégant à son goût. Malgré tout, elle prit tout de même la suite de l’entraînement un peu plus au sérieux que la première fois. Peut-être pour se faire pardonner d’avoir utilisé la magie pour initier la chute plus tôt ? Car si elle aimait séduire les hommes, elle n’utilisait que ses charmes naturels pour parvenir à ses fins et refusait de s’abaisser à utiliser un quelconque envoûtement pour obtenir satisfaction. Elle était certes têtue comme une mule et avait la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais elle avait tout de même son honneur. Et vu la réaction ou plutôt le manque de réaction de Mister Beau Gosse lorsqu’elle lui était littéralement tombée dans les bras, elle réussirait peut-être à réveiller son intérêt à son encontre si elle montrait un minimum de compétence. Par chance, si Kayla ne pratiquait pour ainsi dire jamais de sport, elle avait tout de même un minimum d’endurance. La natation avait réussi à développer légèrement son souffle mais c’était surtout son métier d’infirmière qui avait aidé à accroître son endurance, à force de courir à travers tout l’hôpital et rester debout durant des heures. Sa cible semblait toujours aussi réticent à l’idée du contact entre eux, si ce n’est plus encore, mais elle n’y prêta pas attention pour le moment. Elle aurait bien le temps de profiter de la caresse de sa peau contre la sienne lorsqu’elle réussirait enfin à lui arracher ses vêtements, elle pouvait bien faire preuve d’un peu de patience. Pour l’heure, elle devait se concentrer sur ces exercices rébarbatifs si elle voulait avoir une chance d’aller plus loin. Mais malgré tous ses efforts, ce n’était pas suffisant pour égaler le niveau du professionnel qui lui faisait face et elle chancela à nouveau, pour de vrai cette fois, en réussissant tout de même à se stabiliser au dernier moment, notamment en se raccrochant au bras salvateur tendu par son prof pour la rattraper. Légèrement essoufflée, elle tenta une nouvelle approche, affichant une moue timide reflétant une fragilité factice.

« Décidément, je risque d’être vulnérable si je me fais attaquer… Je pourrais peut-être t’appeler en cas de problème ? Je serais rassurée de savoir que je peux compter sur quelqu’un capable de me défendre... »

Nouvelle stratégie visant à l’inclure dans ses contacts téléphoniques, l’idée n’était pas mauvaise. Le pauvre garçon ne s’imaginait pas dans quelle misère il s’embarquait s’il acceptait de lui donner son numéro. Kayla n’aurait aucune honte à simuler une attaque pour l’appeler à son secours à une heure tardive de la nuit. Elle serait tout à fait capable de manipuler un homme pour le mettre suffisamment en colère et ainsi rendre le danger et la nécessité d’une protection plus crédible. En y réfléchissant bien, elle pourrait même prétendre avoir l’impression de se faire suivre plus d’une fois. Ce serait l’occasion parfaite pour demander au beau brun de la raccompagner régulièrement jusqu’à chez elle, pour ensuite réussir à l’attirer dans son lit. Ce nouveau plan faisait doucement son chemin dans sa tête tandis qu’elle s’imaginait déjà venir lui rendre une visite surprise dans les douches après la fin d’un cours, prétextant le remercier de jouer les gardes du corps. Après tout, les mecs adoraient ça, faire étalage de leur virilité, non ?

◊ ◊ ◊



He was the man of every hour
He was a party all alone
He’d give his jacket to a stranger in the cold
She was the beauty queen from Dallas
She could put a lion on a leash
And before he knew himself
She knew the man that he could be


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Tennessee Ramakers
Tennessee Ramakers
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AGE DU PERSONNAGE : 30
RACE : Magicien
MÉTIER/ÉTUDE : Prof de Krav Maga



One step at a time
One punch at a time. One round at a time.



Tennessee ne voulait pas vraiment croire que Kayla l’avait fait tombé volontairement pour le simple plaisir de lui grimper dessus. Il se répéta que c’était sans doute cette ressemblance entre la mère et la fille qui le poussait à interpréter les choses d’une mauvaise façon. C’était en plus leur premier échange et il ne pouvait pas encore se faire une idée aussi négative d’elle, pas après avoir déménagé dans un autre pays pour la rencontrer. Évidemment elle n’était pas la seule raison de sa présence à Bray mais elle était importante. Alors il décida à l’unanimité avec lui-même que tout ce qui s’était passé une dizaine de minutes plutôt appartenait au registre des malentendus et qu’il devait faire table rase. Par contre, il ne s’expliquait toujours pas comment l’instructeur qu’il était avait pu se retrouver si facilement au sol. Avec ses nonante-cinq kilo, ce n’était pas le poids plume face à lui qui allait pouvoir l’attirer au sol même en tirant de toutes ses forces sur sa jambe. Il se dit qu’il était peut-être plus fatigué qu’il le croyait ou que ses consommations illégales commençaient à manifester des effets secondaires embêtants. C’était définitivement la fatigue.

« Il y a des choses qu’on apprécie pas du premier coup, mais dont on ne peut plus se passer ensuite. »

Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil et Tennessee passa de nouveau sa main dans sa propre toison noire. Il ne savait pas s’il était censé comprendre un sous-entendu alors il se concentra de toutes ses forces pour éviter d’y penser. Résultat de cette stratégie : il y pensa encore plus. Par contre il n’était pas assez malin que pour comprendre le sens du message caché sans l’expression enjôleuse de sa jumelle. Il se demanda alors si elle se comportait de la même manière avec tous les hommes qu’elle rencontrait … Oh les problèmes en vue … Tant pis, il se concentra sur l’idée en elle-même. Ce n’était pas surprenant qu’elle n’apprécie pas réellement le sport proposé, la proportion de filles dans les salles de classes et parmi les instructeurs était déjà très faible. En plus, avec sa tenue parfaite de fit girl, Kayla n’avait pas vraiment l’air du genre de fille qui était prêt à risquer des bleus. Il se la représentait davantage dans un centre commercial avec un idiot derrière pour porter ses sacs … Et avec un peu de chance ça allait être lui cet idiot … Oh les problèmes en vue …. Il se reprit, en se disant que l’idée devait venir de ces longues après-midi au centre commercial avec sa mère et Jaap dans lesquelles il courrait dans les rayons avant de finir par faire porte-manteau près de la cabine d’essayage avec Charlotte qui lui laissait retomber dessus une robe plus longue que lui, transformant son fils en Casper rose à paillettes. Tennessee devait absolument arrêter de tisser des parallèles entre Charlotte et Kayla, mais leur ressemblance constituait un véritable challenge, peut-être qu’avec un sac en papier sur la tête …

Heureusement, elle fut plus docile durant les minutes qui suivirent. Elle s’appliquait beaucoup plus dans les exercices et suivait ses consignes. Résultat, le coach afficha un petit sourire satisfait qui illuminait sa gueule d’ange. Au moins maintenant il pouvait être certain qu’il s’était fait des idées. Et puis peut-être qu’elle allait finir par apprécier le sport, ou peut-être même un autre. Peut-être qu’elle préférait faire du jogging dans un décors boisé ou de la natation, ou peut-être même de la boxe. Tennessee se surprit à se faire des films dans laquelle il montrait la collection complète des aventures de son idole à sa jumelle avec du popcorn chaud et sucré. Martijn restait son meilleur ami et la personne la plus importante dans sa vie mais le principal concerné avait désormais femme et enfant, laissant dans le quotidien du magicien un manque qu’il essayait de combler comme il le pouvait, de préférence avec quelqu’un qui pouvait prendre autant d’importance que Martijn. L’opportunité de pouvoir reconstruire l’ébauche d’une famille qu’il n’avait pas eu depuis une vingtaine d’années motivait ses actions et il ne voulait même pas imaginer l’idée qu’elle lui refuse cette relation.

Kayla faisait les efforts demandés et Tennessee maintint le rythme juste pour voir si elle pouvait le tenir. Il ne l’aurait sans doute pas fait avec une autre étudiante mais il était curieux de voir ce qu’elle était réellement capable de faire. Si c’était évident que sa génitrice n’était pas celle qui lui avait transmis ces séquences de nucléotides qui le poussaient à courir dans tous les sens, peut-être que sa jumelle avait également hérité de cette caractéristique. Même s'ils ne sauraient probablement jamais ni l’un ni l’autre qui avait fécondé leur mère, ils devaient bien avoir quelques intérêts et traits communs. Mais de toute façon ce n’était pas si important qu’elle soit sportive ou pas, il lui apprendrait facilement. Mais peut-être n’était-il pas si bon professeur que ça car elle failli de nouveau à la tâche ardue de tenir sur ses jambes. Il la rattrapa rapidement avec un air inquiet sur le visage. « Ça va ? » Demanda-t-il directement. Souffrait-elle d’une quelconque affection qui l’empêchait de tenir sur ses jambes plus de vingt minutes ? Est-ce qu’elle s’était blessée et vivait avec une faiblesse musculaire ou ligamentaire ? Est-ce qu’elle avait mangé ce matin ? S’il avait su, il lui aurait définitivement pris un muffin.

« Décidément, je risque d’être vulnérable si je me fais attaquer… Je pourrais peut-être t’appeler en cas de problème ? Je serais rassurée de savoir que je peux compter sur quelqu’un capable de me défendre... »

Elle était là à son bras à lui faire les yeux doux en essayant de récupérer son numéro de téléphone et Tennessee ne savait plus réellement quoi penser. Il se demanda si elle avait des problèmes avec des personnes mal intentionnées. Ça expliquerait sa présence à ce cours et sa demande particulière. Si elle en était réduite à demander de l’aide au premier prof de self-défense qui passait ce n’était vraiment pas bon signe. « Tu devrais t’asseoir », il la conduisit à un banc au bord de la salle et l’observa « Tu fais de l’hypoglycémie des fois ? ». Quelle que soit la réponse, c’était le scénario qui collait le mieux avec ses faiblesses à répétitions. « Bouges pas, je vais te chercher un truc. » Il la laissa et retourna dans les vestiaires. En récupérant sa carte bancaire, il réfléchit à cette histoire. Soit sa jumelle était une dragueuse invétérée prête à inventer le moindre scénario pour lui grimper dessus, soit elle avait réellement des problèmes, en plus de la mauvaise habitude de sauter le petit déjeuner. Vu comment elle était fine, il la voyait déjà faire partie de ces filles qui trouvaient ça pertinent de faire des diètes à base de citron et de thé pendant trois jours pour ressembler aux nanas d’Instagram. Bon il allait devoir refaire toute son éducation alimentaire si c’était le cas.

Devant le distributeur, il regarda rapidement les sucreries proposées et sélectionna une barre de chocolat qui avait l’air particulièrement sucrée. Il récupéra une bouteille d’eau pour étancher sa propre soif et réfléchit à sa demande en passant sa carte sur le lecteur. C’était évident que si elle avait des problèmes il n’hésiterait jamais à rappliquer à la rescousse, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Mais il le ferait parce que c’était sa sœur. Tennessee avait bon cœur mais il n’allait pas pouvoir sauver toutes les demoiselles en détresse de Bray et des environs. Kayla était spéciale à ses yeux mais ça elle n’en savait rien. Il se gratta la tête sur le chemin du retour en se demandant encore quoi faire. À une autre il se serait contenté d’orienter la demande vers un service plus compétent, à savoir la police, avec elle c’était une autre histoire. Bon de toute façon quand elle saura quel lien de parenté les unissait, elle l’aura son numéro, donc c’était sans doute juste une avance.

De retour dans la salle, il indiqua d’un geste à son collègue qu’il n’y avait rien de grave et qu’il pouvait continuer le cours sans lui. Rapidement, il rejoignit le banc sur lequel le fessier de Kayla reposait toujours et lui tendit la barre de chocolat avant de s’asseoir à côté d’elle. « Tiens, ça devrait te remettre sur pieds. T’as pris un petit-déjeuner ce matin ? Et à midi t’as mangé ? » Un seul non suffirait sans doute à expliquer ses ébauches d’évanouissement et lui permettrait d’écarter la piste de problèmes plus graves ou importants. Tennessee avait tout de même cet air inquiet et sans doute aussi naïf sur le visage. « Et pour ta demande, si tu as des problèmes, tu devrais vraiment contacter la police. » Ça lui semblait évident de s’y référer même s’il avait appris à Rome que les agents de la paix pouvaient souvent trouver leurs intérêts dans des affaires plus sombres et n’étaient pas toujours les plus avenants avec l’autre sexe. Il espérait que les choses soient différentes ici en Irlande mais rien n’en n’était moins sûr. « Je peux te donner mon numéro si ça peut te rassurer, tu peux m'appeler en cas de problèmes ». Elle n’avait sans doute aucune idée de l’efficacité dont il était réellement capable. Le Krav Maga avait déjà cette réputation de violence mais Tennessee restait surtout un chasseur. Casser des rotules ou étrangler une trachée avec un câble faisait partie des compétences dont il ne pouvait pas faire preuve dans une salle de cours mais qui avaient leur place dans un combat de rue, face à un adversaire qui l’exigerait évidemment. « T’as des problèmes avec des gars ? » lui demanda-t-il en espérant qu’il n’y ait rien de grave. Il la voyait déjà, si jolie qu'elle était, s'attirer des problèmes avec le genre de type qui n'aimait pas qu'on lui dise non. « ‘fin … si c’est pas indiscret … » ajouta-t-il en passant encore une fois sa main dans sa tignasse noire, ne voulant pas s’imposer dans ses affaires sans y être formellement convié.


CODAGE PAR AMATIS

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Kayla Rivers
Kayla Rivers
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MÉTIER/ÉTUDE : Infirmière


One step at a time


Tennessee & Kayla

◊ ◊ ◊




Kayla avait indubitablement tout pour plaire au commun des mortels. De beaux et longs cheveux roux qu’elle savait faire virevolter avec sensualité, des jambes fines qui paraissaient interminables et mettaient en valeur les courbes de son corps, des lèvres dont le sourire charmeur parlait bien plus que ses paroles, un regard séducteur encadré par de longs cils battant au rythme des mots aguicheurs qu’elle susurrait, une peau lisse légèrement pâle dont la douceur pouvait faire rougir les nouveaux nés, des hanches qu’elle aimait faire doucement basculer pour faire perdre la tête de ceux qui la regardaient, sans parler de ses attributs féminins qui lui attiraient la jalousie de plus d’une femme. Oui, la génétique avait été particulièrement généreuse avec la magicienne et elle l’avait compris suffisamment jeune pour apprendre à en tirer partie rapidement. Alors en plus de ce physique ravageur 100 % naturel, elle abordait une attitude qui finissait de séduire n’importe quel homme sur lequel elle aurait le malheur de jeter son dévolu. Du moins, c’était le cas à l’ordinaire. Le jeu de séduction était devenu presque trop simple tant elle avait une facilité à obtenir ce qu’elle voulait de ses victimes. Bien sûr, il y avait toujours quelques cas récalcitrant, Lars en étant le meilleur exemple à l’heure actuelle. Il arrivait parfois qu’un homme ne soit pas du genre à partager son lit le premier soir, dans lequel cas elle savait se montrer patiente et d’autant plus manipulatrice si elle jugeait que le jeu en valait la chandelle. Peut-être était-ce pour cette raison que le beau brun qui essayait tant bien que mal de lui apprendre comment se défendre semblait si peu réceptif à ses avances ? Mais la jolie rousse avait décidé qu’il valait bien le coup d’attendre un peu et que cette entrevue pouvait bien donner suite à quelques autres avant d’obtenir ce qu’elle attendait avec engouement. Dès qu’elle avait aperçu son visage angélique sur le petit écran de son téléphone, il l’avait attiré d’une façon qu’aucun autre homme ne l’avait fait auparavant et cette sensation ne faisait que s’accentuer à chaque regard qu’ils croisaient ensemble. Non, Kayla Rivers ne tombait pas amoureuse de ce beau mâle, ce n’était pas son genre et ce sentiment était tout autre. Mais son instinct ne la trompait jamais alors elle saurait se montrer persévérante.

« Tu fais de l’hypoglycémie des fois ? Bouges pas, je vais te chercher un truc. »

Assise sur un banc sur le conseil de son nouveau coach, la jeune fille avait à peine le temps de secouer la tête pour répondre par la négative qu’il était déjà parti en quête d’une collation. En tant qu’infirmière, elle connaissait très bien les limites de son corps et ne pouvait pas se permettre de manquer de force sur son lieu de travail, alors son alimentation était presque irréprochable. Heureusement d’ailleurs, car le mélange de son penchant pour les sucreries et son manque du sport pourrait lui causer quelques problèmes de poids notamment, ou encore cardiaque, mais par chance elle avait un métabolisme relativement efficace. Merci la génétique à nouveau.

En attendant l’instructeur docilement installée, Kayla jeta un coup d’oeil sur le reste de la salle. Les autres participantes avaient à peine remarqué leur petit aparté et le second coach s’occupait de ses élèves sans se préoccuper d’elle. Rien d’étonnant à cela mais elle remarqua tout de même que d’autres jeunes filles semblaient éprouver quelques difficultés à tenir le rythme. Ce n’était pas vraiment anormal, ce sport s’avérait relativement rude et demandait un entraînement régulier, la première session était donc assez éreintante. Et pourtant, Mister Beau Gosse ne semblait pas s’inquiéter pour les autres demoiselles présentes. Le plan de la jolie rousse fonctionnait donc parfaitement, ce qui l’étonna légèrement. Non pas que ses plans ne marchaient jamais, loin de là, elle savait toujours s’adapter à toutes les situations, mais lui qui semblait si réticent au moindre contact et si peu réceptif à ses minauderies se dévoilait tout à coup bien attentionné envers elle. Soit il commençait doucement à entrer dans son jeu, soit il avait simplement peur de se retrouver avec un procès sur les bras si jamais elle venait à perdre connaissance durant le cours. Si c’était le cas, elle pourrait toujours garder cette option en tête, avec un peu de chance il accepterait de la revoir plus d’une fois pour s’assurer qu’il y ait pas d’attaque en justice ou quelque chose du genre. Il finit enfin par la rejoindre légèrement à l’écart du reste du groupe en lui tendant le résultat de sa quête.

« Tiens, ça devrait te remettre sur pieds. T’as pris un petit-déjeuner ce matin ? Et à midi t’as mangé ? »

Un petit sourire étira ses fines lèvres en l’entendant se préoccuper ainsi de sa santé et elle le remercia d’un signe de tête. Il était vraiment touchant, avec une naïveté qui se lisait sur sa gueule d’ange. Il faut dire qu’elle n’était pas vraiment habituée à ce genre d’attention de la part d’un homme. Ceux qu’elle côtoyait d’ordinaire ne partageait pas assez de temps dans sa vie pour avoir ne serait-ce que l’occasion d’y penser, tant ils étaient éphémère à ses yeux. Il y avait bien sûr les plus habitués également, comme Aiden ou Sayanel pour ne citer qu’eux. Mais si ces amants pouvaient prétendre à plus présence plus régulière, le contrat entre eux était clair : pas d’attachement, pas de sentiment, juste du plaisir. Si l’infirmière venait à faire un malaise devant eux, elle ne doutait pas une seconde que ces hommes-là s’occuperaient d’elle convenablement, par principe. Elle avait beau aimer particulièrement les mecs peu fréquentables, elle savait tout de même à qui accorder suffisamment de confiance pour ce genre de choses. Mais aucun d’eux ne la traiterait probablement avec autant de délicatesse que le beau brun le faisait actuellement. Décidément, il avait vraiment quelque chose de spécial. Elle se contenta de répondre un « ça va ne t’en fais pas » à ses questions, restant volontairement évasive pour que cette attention envers elle ne disparaisse pas trop vite. Puis elle porta son regard sur l’en-cas qu’il lui avait ramené : une barre chocolatée, relativement sucrée. Parfait ! Il ne pouvait sans doute pas savoir à peine point elle était friande de ce genre de sucrerie mais elle était bien heureuse de cette opportunité de se régaler. En tant normal elle aurait probablement évité : manger devant un homme n’est jamais vraiment sexy, d’autant plus qu’elle n’était pas du genre à se faire inviter au resto par une conquête, préférant passer directement au dessert. Malgré ça, elle laissa tout de même la gourmandise prendre le dessus et commença à croquer dans la friandise.

« Et pour ta demande, si tu as des problèmes, tu devrais vraiment contacter la police. »

Sans répondre, elle se contenta d’afficher une petite moue triste, laissant supposer d’un simple regard que ses problèmes imaginaires ne se réglerait pas aussi facilement. Si son excuse n’avait pas été qu’un prétexte pour obtenir son numéro, Kayla irait-elle voir la police pour demander de l’aide ? Probablement pas. Tout d’abord, elle préférait rester le plus loin possible de tout ce qui se rapprochait de la justice, de peur que ses petites arnaques aux jeux d’argent ne finissent par attirer l’attention. Elle avait risqué gros quelques années auparavant, bien avant son arrivée à Bray, lorsqu’elle s’était fait jeter d’un casino à Paris pour accusation de triche. Bien sûr, il n’y avait eu aucune preuve, puisque sa magie se révélait quasiment indétectable pour de simples humains, et ce même sur des caméras de surveillance, mais elle n’avait tout de même pas apprécié l’interrogatoire qu’elle avait subi. De plus, si elle appréciait plus au moins le noble travail de protéger les habitants, elle ne savait que trop bien que la police n’était pas toujours d’une impartialité sans faille. Que ce soit la façon de critiquer la tenue portée par une femme venant porter plainte pour violence sexuelle, ou le manque de compassion pour les victimes de violence, ou même le fait de ne pas prendre en compte le harcèlement, occasionnel ou récurrent, elle était consciente des limites du système. Vu sous cet angle, ce cours d’initiation au krav maga était une aubaine pour de nombreuses femmes.

« Je peux te donner mon numéro si ça peut te rassurer, tu peux m'appeler en cas de problèmes »

Si la jolie rousse n’affichait qu’un sourire rempli de gratitude, à l’intérieur elle sautait de joie pour fêter sa victoire. Elle pourrait sans doute courir jusqu’au vestiaire pour récupérer son téléphone et y enregistrer le précieux numéro, mais un regain d’énergie trop soudain pour éveiller des soupçons, tout comme une satisfaction un peu trop prononcée. Finalement, son plan se déroulait incroyablement bien, grâce à la naïveté combinée à la bienveillance de sa cible. La suite de son stratagème commençait doucement à prendre forme : d’abord, elle l’appellerait à une heure tardive mais pas trop, prétendant se faire suivre en rentrant après une garde à l’hôpital. Ainsi donc elle paraîtrait vulnérable mais sa tenue sobre d’infirmière et son absence d’invitation à monter dans son appartement donnerait à cette fausse alerte une dimension très réelle. Après quoi il lui suffirait de lui proposer de lui payer un verre pour le remercier et se faire pardonner de l’avoir fait déplacer inutilement. Et si cette occasion ne s’avérait toujours pas être le moment opportun pour conclure, elle pourrait toujours le croiser « par hasard » avec une marque mystérieusement bien visible sur un bras ou même un œil au beurre noir, laissant supposée une altercation. Elle n’aurait pas de mal à simuler une étreinte un peu trop violente ou un coup de poing au visage avec un petit tour de magie, l’illusion étant sa seconde spécialité après les soins. Le beau brun valait-il la peine de faire autant d’effort pour une nuit de folie de leurs corps s’emmêlant dans un rythme effréné ? Elle avait envie de penser que oui.

« T’as des problèmes avec des gars ? ‘fin … si c’est pas indiscret … »

Un nouveau sourire intérieur venait illuminer sa fierté tant il avançait docilement dans son piège. La plupart des hommes avait ce besoin animal de faire étalage de leur force, d’autant plus devant la gente féminine. Il ne fallait pas les blâmer trop sévèrement, cela venait sans doute d’un instinct primitif à l’époque où savoir se défendre devant un mammouth était le seul moyen de séduire une potentielle partenaire de reproduction. L’instructeur ne semblait pas être ce genre de personne. Il n’y avait qu’à voir à quel point il se souciait d’elle alors qu’il avait l’occasion d’aller pavaner devant des minettes prêtes à observer chaque démonstration de ses techniques. Mais l’intérêt qu’il montrait pour la jolie rousse était tout à son avantage et elle n’avait plus qu’à choisir les bons mots pour garder son attention. Elle finit donc de manger sa délicieuse barre chocolatée en haussant les épaules avant de répondre.

« Oh c’est rien, le truc habituel tu sais... » Elle laissa un moment sa phrase en suspens pour lui laisser le temps de s’inquiéter d’avantage tout en faisant mine d’être gênée d’aborder un tel sujet « Tous les mecs sont pas aussi gentil que toi, alors y en a qui se font un peu trop insistants pour avoir mon numéro, ou qui n’apprécient pas que je refuse de leur donner… Ce genre de choses... »

Dans une fausse discrétion, Kayla se frotta doucement le poignet en prenant soin d’afficher un air pensif en regardant dans le vide, le but étant de sembler se remémorer une fausse attaque un peu violente, ce qui l’aurait visiblement marqué physiquement et psychologiquement. Oui, elle n’avait aucune honte à jouer avec la corde sensible de sa victime, et elle n’hésiterait pas à se créer de véritables problèmes si ça pouvait l’aider à se rapprocher de son objectif. Après tout elle ne risquerait rien puisqu’elle aurait son sauveur pour lui la tirer du mauvais pas dans lequel elle se mettrait. Mais pour l’heure, elle devait passer pour une jeune fille fragile qui avait besoin d’aide et si en temps normal elle n’appréciait pas l’idée de ne pas paraître aussi indépendante qu’elle l’était vraiment, jouer la comédie était un jeu qui lui plaisait beaucoup. Elle replongea alors ses yeux dans celui du beau brun, désignant d’un signe de tête le groupe qui continuait de travailler un peu plus loin.

« C’est pour ça que je suis venue ici. J’ai un spray au poivre dans mon sac mais j’espérais me sentir plus… Rassurée si je savais me défendre. C’est pas gagné pas vrai ? »

Un petit rire blasé s’échappa de ses lèvres, comme si elle cherchait à rire d’une situation qui n’avait rien de drôle. Elle laissa un léger silence s’installer en triturant l’emballage de la sucrerie qui lui avait ouvert l’appétit à présent. Si elle aimait parler, sauf d’elle-même, elle savait également à quel point les silences pouvaient être important dans une conversation, pour laisser à son interlocuteur le temps de digérer les informations par exemple, ou comme ici, ajouter un léger effet dramatique à sa déclaration. Toute cette manipulation était tellement naturelle pour elle, mais elle avait mis des années à parvenir à ce résultat. Dans ses débuts, lorsqu’elle avait encore un soupçon d’innocence, elle s’avérait moins directe, souvent pas assez et la confusion lui avait fait louper un certain nombre d’occasions. Avec le temps, elle avait compris que faire preuve d’aplomb et manquer parfois d’un peu de délicatesse permettait d’accélérer la suite des évènements. Après tout, la subtilité n’avait aucune place dans les rapports brutaux qu’elle entretenait avec la plupart d’entre eux. Mais l’expérience lui avait aussi appris qu’il fallait savoir changer son fusil d’épaule et surtout s’adapter à la situation. Ainsi donc elle pouvait facilement jouer la fille qui fait du rentre-dedans et qui cache une certaine douceur insoupçonnée. Si elle préférait la méthode directe pour assouvir une envie de plaisir nocturne immédiat, elle savait tout autant apprécier le genre de jeu qu’elle construisait avec l’instructeur, bien malgré lui.

« Au fait, je m’appelle Kayla. Enchantée. Et toi c’est quoi ton ptit nom ? »

Qu’importe la réponse, il serait probablement affublé d’un « Mister Beau Gosse » dans son répertoire. La magicienne avait beau avoir une assez bonne mémoire, elle aurait probablement du mal à s’y retrouver entre les « Mec canon bar », « Beau ténébreux moto » et autre « Blond sexy ++» qu’elle enregistrait parfois dans son téléphone, ne souhaitant pas toujours faire l’effort de retenir l’identité d’un homme qu’elle ne reverrait pas une fois le levé du jour. C’est pourquoi le charmant surnom du coach serait probablement accompagné d’une photo qu’elle emprunterait sur ses réseaux sociaux, voir carrément qu’elle prendrait discrètement avant de quitter la salle de sport. Mais dans l’immédiat elle avait besoin de créer un lien avec lui, de s’assurer qu’il se rappellerait d’elle autrement que la fille pas très douée au krav maga qui devait lui rembourser une barre chocolatée. Il fallait qu’il mette un nom sur son joli minois, afin qu’il puisse le crier très prochainement durant toute la nuit au rythme des ondulations de leurs corps.

◊ ◊ ◊



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Tennessee Ramakers
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L’inquiétude se devinait facilement avec le flux de questions qui quittait ses lèvres. Entre ses évanouissements à répétitions qu’il ne voulait pas mettre sur le compte d’une stratégie de séduction très osée et sa demande plutôt inquiétante, Tennessee ne pouvait que s’inquiéter sincèrement. Bien sûr, la naïveté dont il faisait preuve dans cette interaction devait énormément à son refus instinctif de vouloir imaginer quoique ce soit de romantique ou sexuel avec sa propre sœur. Bien sûr qu’elle était magnifique mais ils sortaient du même utérus c’était juste inconcevable. Alors il refusait de tout son être qu’elle puisse avoir la moindre idée du genre à son égard. Et refuser que toute cette comédie fasse partie d’une stratégie l’obligeait à lui accorder un certain crédit, ou même tout le crédit qu’elle voulait vu comment il était déjà prêt à aller casser la gueule au premier type qu’elle pointerait du doigt. Il la regarda croquer dans le chocolat avec une certaine satisfaction. Elle avait décidément besoin de plus de sucre cette petite.

Par contre, il crut que son cœur allait se briser quand elle afficha un petit air triste en réponse à sa remarque sur la police. Ses questions n’était plus les seules à trahir son inquiétude dont la jauge venait de prendre trois niveaux d’un coup. Sur son visage, un froncement de sourcil curieux avait laissé place à un faciès véritablement inquiet mais aussi beaucoup plus sévère. Son cerveau était inondé de questions entrecoupées de scénarios dramatiques. Était-ce si grave ? Peut-être qu’elle avait des problèmes avec un policer. Avait-elle déjà essayé de les contacter sans succès ? Peut-être qu’ils étaient plusieurs. Et surtout, la plus importante, qu’est-ce qui se passait ? Cet entretien avait beau être le premier, et il l’espérait de tout cœur, pas le dernier, Tennessee était déjà prêt à réagir au quart de tour pour défendre sa sœur, qu’elle le veuille ou non.  

Il ne se détendit pas vraiment quand elle lui afficha un sourire en échange de la promesse d’un numéro. Si elle était à ce point heureuse qu’un inconnu un peu baraqué propose de lui venir en aide c’est que la solitude devait régner dans ses problèmes. Elle ne répondit pas tout de suite à sa question, laissant monter le suspense et Tennessee mariner dans ses questionnements. Peut-être que sa question était trop indiscrète, qu’elle ne voulait pas faire étalage de ses problèmes devant un inconnu bien qu’elle lui ait demandé de l’aide. Ou peut-être qu’elle réfléchissait à si ce prof de sport pouvait être mis dans la confidence. Il n’en savait rien mais n’était pas confortable dans cette attente. L’idée d’être intrusif ne lui semblait plus si problématique maintenant que son instinct avait été piqué à vif. Il voulait savoir ce qu’il en était réellement pour une bonne raison : régler le problème et protéger sa jumelle avant que d’autres types ne décident de couper court à ses espoirs innocents de famille sans lui demander son avis.

« Oh c’est rien, le truc habituel tu sais... » Habituel ? Qu’est-ce qui était censé être habituel ? Demander son numéro à un inconnu pour un coup de main n’était sans doute pas habituel. Les problèmes récurrents de ce genre qu’il avait connu dataient principalement de ses années romaines et de sa mauvaise habitude de se disputer avec les mauvais gars. La cicatrice sur son bras était là pour lui rappeler. Ce cheminement de pensée l’emmena sur le pire scénario, celui du problèmes avec les chasseurs. Si cet abruti d’Emilio avait cru aux mensonges de Charlotte sur la transmission des habiletés magiques, sans doutes que d’autres apprentis génocidaires feraient la même erreur. Ou peut-être que Kayla pratiquait la magie de manière plus régulière que lui et s’était attiré des problèmes avec le clan du coin. Ça c’était définitivement le pire scénario car il impliquait un affrontement avec des gars qui n’hésiteraient pas à lui placer une balle entre les deux yeux. Et alors que Tennessee réfléchissait déjà à la suite des évènements, elle se décida enfin à dissiper les ombres et suggérer une voie beaucoup moins surnaturelle. « Tous les mecs sont pas aussi gentil que toi, alors y en a qui se font un peu trop insistants pour avoir mon numéro, ou qui n’apprécient pas que je refuse de leur donner… Ce genre de choses... » Alors Tennessee hocha la tête. Bien sûr qu’un chasseur pouvait être impliqué dans ce genre de comportement. Quand on approuve l’idée d’un génocide racial, on n’était rarement en première ligne des manifestations féministes. Mais l’histoire était sans doute plus simple, celle d’une rouquine trop jolie pour son propre bien qui attirait l’attention du genre de type qui n’aime pas entendre un non. Ce genre de gars là se calmerait sans doute bien rapidement une fois collé au mur avec ses pieds à dix centimètres du sol.

Elle attira son attention en se frottant le poignet. Il avait déjà observé des gens faire ce geste automatique mais c’était au niveau du coude principalement parce que la peau fine qui cachait l’articulation était percée régulièrement par une aiguille qui délivrait dans la veine victime toute la dose d’héroïne ou autre saloperie qu’elle pouvait. Mais personne ne s’injectait dans le poignet alors cette idée n’eut pas assez de poids pour mettre effleurer la frontière de sa conscience. Peut-être qu’elle avait été piquée par un moustique ou qu’elle avait perdu un bracelet. Il jeta d’ailleurs un coup d’œil dans les parages pour voir si un de ces grigris brillants que les filles s’accrochaient pour faire joli trainait sur le sol de la salle.

« C’est pour ça que je suis venue ici. J’ai un spray au poivre dans mon sac mais j’espérais me sentir plus… Rassurée si je savais me défendre. C’est pas gagné pas vrai ? » Il lui répondit d’un sourire tendre. Elle n’était pas la première fille à se balader avec ce genre d’outil dans son sac ni à venir au cours pour se rassurer après une mauvaise expérience. De toute façon ce n’était pas avec deux heures d’initiation qu’elle allait vraiment apprendre quelque chose d’utile. Pour ça il lui faudrait passer plusieurs ceintures, ou passer quelques mois avec Emilio mais ça c’était hors de question. Tennessee se demanda un instant ce qu’il serait s’il n’avait pas vécu sous la garde de l’italien autant d’années. Il n’aurait pas cette brûlure déguisée sur le bras, c’était certain. Sans doute qu’il aurait quand même découvert la boxe mais y aurait-il mis à tel point son âme s’il n’avait pas tant de haine à cracher ? Sans doute pas. Même s’il n’aimait pas cette idée, Emilio avait façonné une partie de lui, la partie la plus violente et sombre mais aussi la plus dangereuse. C’était certain que lui n’avait jamais peur quand il se baladait dans une rue les mains dans les poches, et ce quelle que soit l’heure.

« Au fait, je m’appelle Kayla. Enchantée. Et toi c’est quoi ton ptit nom ? » Il lui afficha un large sourire même si l’information ne lui était pas inconnue. Elle était mignonne quand même quand elle n’essayait pas de lui grimper dessus. « Tennessee mais je ne suis pas américain » précisa-t-il directement, habitué à la supposition faite car son prénom était celui d’un état. « Ma mère aimait beaucoup un chanteur et elle a trouvé mon prénom dans une de ses chanson ». Il se souvenait encore de son voyage en France et de tous ces intellectuels pas capables d’aligner deux phrases sans un accent inaudible qui trouvaient ça spirituel de lui dire qu’ils avaient tous en eux quelque chose de lui. La seule fois où il avait rigolé c’était quand une fille avec qui il avait couché lui avait sorti la blague. « Je viens des Pays-Bas en fait », enchaina-t-il rapidement, se rappelant qu’ils avaient la même mère et que la probabilité que Kayla connaisse la chanson n’était pas nulle. Que sa jumelle ait hérité d’un véritable prénom court et mignon pendant que lui se baladait un titre de chanson impossible à écrire était bien la preuve que Charlotte ne voulait pas du garçon. Et dire qu’il avait failli s’appeler Johnny. « Amsterdam », précisa-t-il encore, conscient que ces irlandais perdus dans le nord de l’Europe ne devaient pas forcément connaitre leurs voisins mais que la capitale légendaire des fêtards et fumeurs était connue à travers le globe.

« Restes cinq minutes après le cours, je te passerai mon numéro si tu veux. » L’invitation n’était pas innocente puisqu’il espérait pouvoir trouver un moyen de discuter plus calmement avec elle. Tennessee avait réfléchit des dizaines d’heures à comment lui dire la vérité mais aucun scénario ne s’était démarqué des autres. Alors il s’était dit qu’il allait y aller à l’instinct, lui dire quand il estimerait le moment opportun. Et puisqu’elle demandait son numéro, il n’y avait rien de déplacer à lui demander d’attendre cinq minutes de plus pour lui donner. En attendant, il avait encore un cours à donner avant de se faire virer. Bien sûr que son collègue ne le balancerait pas à la direction s’il restait cinq minutes de plus avec elle mais il allait bien devoir décoller ses fesses de son banc à un moment. Quant à ses problèmes, il était presque déçu qu’elle n’ait pas de liste de nom à lui fournir. Il aurait fait le tour des adresses pour décourager tout prétendant trop ambitieux lui-même. « Et pour tes soucis, c’est sûr que en deux heures je ne vais pas faire de toi la reine du street fight », ajouta-t-il avec un petit rire, amusé par l’idée. « Mais si jamais t’as un gars qui t’emmerdes un peu trop régulièrement, juste envoie-moi un message et j’irais discuter un peu avec. » Il avait fait cette proposition avec un large sourire qui cachait habilement toute la violence dont il était capable mais qui la laissait entrevoir à quelqu'un qui savait comment l'interpréter. C'était certain que la discussion finirait par deux coudes cassés pour être certain qu'on ne porte plus la main sur sa soeur. Mais ça, il ne le formula pas à voix haute. Il n’avait pas envie d’effrayer Kayla en passant pour le gars trop branché baston même si c’était certain que le jour où les salles de sport fermerait, il rencontrerait quelques problèmes d’agressivité.  « Mais si t’es dans l’urgence, vises les couilles. Ça calme direct je t’assure et t’auras le temps de t’enfuir. Et vas-y vraiment de toutes tes forces, faut pas que ce genre de gars se reproduise. » Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie pour dédramatiser un peu mais son conseil était tout à fait valable en cas de problèmes. Ou juste de vampire au mauvais endroit au mauvais moment.


CODAGE PAR AMATIS

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Kayla Rivers
Kayla Rivers
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MÉTIER/ÉTUDE : Infirmière


One step at a time


Tennessee & Kayla

◊ ◊ ◊




L’attention que lui portait le prof de sport était particulièrement agréable pour Kayla. Il buvait chacune de ses paroles, prêtait attention à ses problèmes aussi imaginaires soient-ils et semblait même éprouver de l’inquiétude à son égard à en croire les traits tendus de son visage. Et elle adorait ça. C’était le cœur même de sa nature et de sa personnalité, cette envie et ce besoin d’avoir toute l’attention sur elle pour compenser sans même s’en rendre compte la nécessité de cacher sa véritable nature. Bien sûr, son utilisation intensive de la magie au quotidien n’était pas vraiment en phase avec cet aspect « cacher sa nature pour essayer de se pas se retrouver les boyaux à l’air par un chasseur hideux ». Mais la jolie rousse évoluait depuis longtemps dans un mode de vie totalement contradictoire : utiliser la magie face aux humains sans qu’ils s’en rendent compte pour prendre sa revanche sur la mort de sa mère accusée de sorcellerie, enchaîner les relations éphémères pour ne pas s’avouer qu’elle est terrifiée par l’idée de perdre encore une personne qu’elle chérit, tout miser sur des apparences frivoles et superficielle pour cacher une profonde solitude enfouie, manipuler de pauvres naïfs pour éviter d’avoir à faire face à ses propres sentiments. Il ne fait aucun doute qu’un psy s’en donnerait à cœur joie pour analyser ce comportement si ambivalent, liant probablement le tout à sa famille brisée ou à un traumatisme refoulé dans son enfance. Heureusement, la magicienne n’était pas du genre à perdre son temps à discuter sur un canapé, préférant bien d’autres activités plus physiques sur ce genre d’assise. Activité qu’elle se ferait un plaisir de partager avec sa nouvelle proie, tant qu’il marchait dans son piège de la jeune fille fragile.

Kayla avait donné son nom au beau brun et attendait de connaître le sien en retour. Lorsqu’elle était plus jeune et qu’elle débutait à peine dans la chasse aux amants éphémères, il lui arrivait régulièrement de donner de faux noms, s’inventer une tout autre vie et parfois même user de la magie pour changer son apparence, notamment sa couleur de cheveux bien trop reconnaissables, profitant ainsi de l’occasion pour entraîner ses pouvoirs d’une nouvelle manière. À l’époque, elle tenait à ne pas se faire reconnaître une fois qu’elle avait obtenu ce qu’elle désirait de ses soupirants. Par mesure de précaution d’une part, car si son désir secret de prendre sa revanche sur le monde en utilisant la magie était bien présent, la peur d’en subir les conséquences était bien plus forte à cet âge. Mais il faut avouer qu’à ce moment-là, elle n’assumait pas vraiment d’être manipulatrice et encore moins d’avoir une activité sexuelle aussi intense. La faute était probablement à rejeter sur son jeune âge ou sur la société présentant une femme sexuellement active et libre comme étant une mauvaise chose, ou un savant mélange des deux. Mais avec le temps, elle avait fini par refuser de ne plus être elle-même lors de ses manigances ou ses conquêtes. La confiance qu’elle avait acquis avait suffit pour que la fierté de ce qu’elle était prenne le dessus sur la peur d’une mort atroce qu’elle avait fini par accepter pour pouvoir savourer pleinement chaque seconde. Ainsi, si ce comportement contradictoire était toujours présent, étant l’essence même de sa personnalité, elle utilisait maintenant son vrai visage ainsi que son vrai nom. Et si les mensonges étaient toujours au coeur de ses manipulations, comme elle le faisait présentement en demandant une protection pas tout à fait utile, chacun de ses bobards se basait sur un fond de vérité. Cela rendait l’imposture que plus réelle, tout en lui conférant l’avantage d’être plus facile à se remémorer. Après tout, ça serait dommage de passer à côté d’un bon coup tout ça parce qu’elle aurait oublié qu’elle nom elle lui avait donné lord de leurs premiers échanges, non ?

« Tennessee mais je ne suis pas américain »

Kayla fit de son mieux pour ne pas rire en entendant la réponse du beau brun concernant son nom. Elle savait bien qu’il ne s’était pas affublé lui-même volontairement d’un tel patronyme, mais elle appréciait d’autant plus celui qui avait été choisi par sa propre mère. Il n’avait pas toujours été facile à porter durant son enfance, les sonorités anglo-saxonnes n’étant pas des plus communes en France, où elle avait grandi. Mais tout comme sa magie ou son caractère particulier, elle s’y était vite habituée, l’originalité de son prénom étant toujours un bon sujet de début de conversation dans son pays natal. Depuis son arrivée en Irlande, il passait bien plus inaperçu, d’autant plus la variété des origines qui régnait à Bray rendait les noms les plus excentriques presque quelconque. Néanmoins, Tennessee sortait tout du même du lot, d’autant plus s’il n’était pas américain.

« Ma mère aimait beaucoup un chanteur et elle a trouvé mon prénom dans une de ses chanson »

L’explication se trouvait donc dans les goûts peut-être en un peu particulier de la mère du jeune homme. Elle n’était pas la première à confier le fruit d’un attachement particulier à une chanson à son enfant. Si Tennessee pouvait être un prénom étrange, il pouvait toutefois se considérer comme chanceux que sa mère n’ait pas décidé de le nommer d’après une autre passion, le pauvre garçon aurait pu se voir affubler de prénoms bien plus ridicule. Le sien faisait uniquement penser à la chanson bien connue de Johnny Hallyday que son père écoutait de temps à autre, avant que sa mère ne lui demande de changer de musique, ne la supportant pas de toute évidence. Kayla fronça légèrement les sourcils en faisant le rapprochement avec le chanteur français. Ce pourrait-il que Mister Beau Gosse partage les mêmes origines qu’elle ? La probabilité était mince étant donné la renommée internationale du chanteur mais la situation n’en serait que d’autant plus cocasse.  Mais alors qu’elle s’apprêtait à lui poser la question, espérant une réponse favorable pour interpréter un point commun hasardeux comme étant un signe du destin, il la devança en l’éclairant sur racines.

« Je viens des Pays-Bas en fait. Amsterdam. »

Visiblement, elle ne pourrait pas s’appuyer sur un pays natal en commun pour amorcer un nouveau rapprochement entre eux et la déception se lit dans ses yeux. Ceci dit, maintenant qu’elle le savait étranger, elle comprenait mieux le léger accent qu’il abordait en parlant. Elle n’y avait pas prêté attention jusqu’à maintenant, bien trop concentrée sur son physique et la manière de l’attirer plutôt que le ton de sa voix. Et pour une petite française installée depuis quelques années en Irlande, tout le monde avait un accent, étant consciente qu’elle-même n’avait pas adopté entièrement les subtilités sonores de la langue locale. Elle perdait même parfois son vocabulaire anglophone, le remplaçant par un équivalant français, lorsqu’elle était fortement perturbée ou lorsque l’ivresse pointait le bout de son nez, ce qui avait tendance à arriver un peu trop souvent étant donné son incapacité à tenir l’alcool. Néanmoins, l’accent de Tennessee était presque imperceptible pour peu qu’on se soit pas particulièrement attentif à ce genre de détail. Le néerlandais étant la langue des Pays-Bas, l’anglais est également très couramment utilisé, comme dans bon nombre de pays de l’Europe. Néanmoins, en tant que bilingue depuis sa tendre enfance, elle avait pu constater aisément que si cette langue pouvait être enseignée dès le plus jeune âge à l’école, ce n’était pas pour autant que tous les habitants la maîtrisaient de façon à peine correcte. Depuis quand le jeune homme était-il en Irlande, et plus précisément à Bray ? Kayla n’avait pas la prétention de connaître tout le monde, loin de là malgré le nombre de relations qu’elle avait pu entretenir. Et si elle n’avait pas pour habitude de traîner autour des salles de sport, elle aurait pourtant remarqué plus tôt. Quoi qu’il en soit, la vie à l’étranger et l’intégration dans la petite bourgade était un point commun sur lequel ils pourraient converser ensemble car tout prétexte était bon à prendre. Faire attention aux détails de la vie des gens et les utiliser à bon escient, voilà tout l’art de la manipulation.

« Restes cinq minutes après le cours, je te passerai mon numéro si tu veux. »

Kayla sourit en hochant la tête, fière d’obtenir son numéro, marquant la réussite inespérée de la première étape de son plan. Plus encore, elle était conviée à rester plus longtemps à la fin du cours, ce qui leur laisserait le loisir de parler sans sentir le regard des autres élèves pointer sur eux, la jalousie se lisant dans les yeux de certaines. Elles ne pouvaient pas imaginer à quel point cette convoitise amusait la petite rousse qui prenait un malin plaisir à narguer les autres demoiselles en leur lançant quelques regards narquois et furtifs. Elle s’imaginait déjà pavaner devant elles, faisant fièrement virevolter sous leur nez le bout de papier avec le numéro du beau prof griffonné dessus. Bien sûr, une telle scène ne se produirait jamais, la magicienne ayant bien trop de classe pour montrer un comportement si puéril. Mais disons que dans une série télévisée bas de gamme, une petite bulle apparaîtrait sur l’écran pour montrer cette cinématique grotesque telle qu’elle pouvait se la représenter dans sa tête.

« Et pour tes soucis, c’est sûr que en deux heures je ne vais pas faire de toi la reine du street fight » Il ne croyait pas si bien dire, sachant qu’elle ne se donnerait même pas la peine d’essayer de devenir ne serait-ce qu’une fille qui sait se défendre. La féminité et les apparences avant la sécurité, c’est bien connu. « Mais si jamais t’as un gars qui t’emmerdes un peu trop régulièrement, juste envoie-moi un message et j’irais discuter un peu avec. »

Bingo, Tennessee se transformait déjà en beau chevalier sur son cheval blanc prêt à venir sauver sa demoiselle en détresse ! Bien qu’elle ne comptait pas réellement l’appeler en cas de problème, sauf bien sûr pour un danger imaginaire lui servant de prétexte, savoir qu’il était là pour la protéger était étrangement réconfortant. Kayla était suffisamment indépendante pour ne pas se soucier d’être perçu ou non comme une petite femme fragile ayant besoin de protection et elle n’avait jamais eu le besoin d’en avoir une. En revanche, comme beaucoup d’enfant unique, elle avait passé une partie de son jeune âge à rêver d’avoir un frère ou une sœur avec qui elle pourrait jouer, partager des secrets, se chamailler et sur qui compter en cas de problème inavouables aux parents. Avec son manque d’intérêt pour ses avances et son côté protecteur, le beau brun avait tout de l’image du grand frère qu’elle s’imaginait plus jeune, lui apprenant à faire du vélo et grognant lorsqu’elle rentrerait après le couvre-feu, mais la couvrant pour bon nombre de ses bêtises auprès des parents. Mais heureusement ils n’avaient aucun lien de parenté et ce qu’elle imaginait lui faire maintenant n’était pas choses convenables à faire à un membre de sa famille. Elle s’imaginait plutôt lui apprendre tout un tas de choses à faire dans la chambre d’un hôtel et ils rentraient tous deux à une heure bien déraisonnable.

« Mais si t’es dans l’urgence, vises les couilles. Ça calme direct je t’assure et t’auras le temps de t’enfuir. Et vas-y vraiment de toutes tes forces, faut pas que ce genre de gars se reproduise. »

Sur ce point, la magicienne n’était pas vraiment d’accord avec ce point de vue. Certes les êtres abjectes jugeant que le consentement d’une femme dans le processus de flirt était optionnel ne devraient pas pouvoir se reproduire en effet. Mais si toutes les femmes s’attaquaient aux parties intimes des hommes qu’elles trouvaient trop lourd à leurs goûts, il y en resterait bien peu aptes à apporter plaisir et satisfaction à la jolie rousse qui se verrait obligée de se rabattre vers les plus timides qui n’oserait pas abordé une demoiselle et ces derniers ne sont pas vraiment sa tasse de thé. L’idée lui arracha tout de même un léger rire.


« Le plus simple ça serait peut-être que tu ne me quitte plus d’une semelle, je serais sûre d’être en sécurité au moins » elle ne lui laissa pas le temps de trouver une manière polie de décliner son offre qu’elle enchaina en faisant un signe de la tête vers le reste du groupe « Je crois qu’on t’attend pour la suite du cours. Vas-y, moi je reste me reposer un peu »

Elle passa sa main sur sa jambe, comme pour signifier que la douleur était encore présente. C’était entièrement faux, sa maladresse ne lui avait valu aucune souffrance, mais elle avait senti le début d’une goutte de sueur couler le long de sa colonne vertébrale et il était hors de question qu’elle fasse un seul mouvement supplémentaire et risquer ainsi de se retrouver aussi poisseuse que les autres filles du cours. Tennessee paru à nouveau un peu contrarié mais s’éloigna tout de même d’elle pour aller dispenser de nouvelles instructions. De son côté, la jolie rousse resta sagement assise sur le banc, profitant de l’occasion pour le dévorer du regard. Après tout, elle avait l’excuse parfaite : elle ne pouvait certes pas participer au cours, mais rien ne l’empêcher de continuer à le suivre visuellement en tentant de mémoriser les techniques dispensées. C’est probablement l’idée qu’elle devait donner, bien qu’en réalité elle ne fixait que les muscles du beau brun roulant à chacun de ses mouvements tandis qu’elle imaginait pouvoir les sentir se contracter sous ses mains au rythme de coups de reins effrénés. Les muscles de ses bras se crispant lorsqu’il la porterait contre un mur, sa mâchoire se serrant sous l’effet de ses baisers dans le creux de son cou, sa peau frémissant contre la sienne, tous les détails défilaient dans son esprit de façon si limpide que cela pourrait être des souvenirs. Difficile de dire combien de temps Kayla se perdit dans ses pensées, mais pour résumer heureusement qu’un bruit la ramena à la réalité car des gémissements n’auraient pas tardé à se faire entendre dans le fond de la salle.

C’était le bruit un objet tombant au sol après une projection assez longue qui tira la magicienne de son fantasme pour la ramener au cours de self-defense. À en croire l’accessoire qui avait glissé jusqu’à ses pieds, ils étaient passé à la partie « Comment se défendre contre une agression au couteau ». Si dans la théorie cette pratique semblait plus qu’essentielle étant donné la gravité de la situation, Kayla avait vu de ses propres yeux que se sortir d’un situation pareille était bien plus compliqué que dans ce cours théorique avec des armes en plastique. Elle n’avait pu en réchapper que grâce à l’intervention de Sayanel qui avait de toute évidence l’habitude de se battre étant donné le nombre de fois qu’il avait débarqué chez elle par la suite en étant couvert de diverses blessures, dont certaines semblaient bien plus grave qu’un petit coup de canif. Kayla se leva et attrapa l’accessoire qui avait glissé jusqu’à ses pieds alors que la propriétaire courrait à petites foulées dans sa direction pour le récupérer. La maladroite était plus petite qu’elle, ce qui était un exploit assez grand pour le faire remarquer, et plutôt ronde, avec un acnés difficilement camouflé par du maquillage maladroitement étalé sur son visage. Avec son physique de parfaite cheerleader à la couette implacable, on pourrait croire que la jolie rousse serait du genre à regarder la pauvre fille avec un air hautain avant de lui assener une phrase bien tranchante tel que « T’as pas besoin d’être ici toi, quel homme voudrait s’en prendre à toi ? Rentre manger des gâteaux et arrête de gâcher le paysage ». Mais contrairement aux apparences, l’infirmière est beaucoup plus douce qu’on ne pourrait le croire et n’est pas du tout le genre à rabaisser les gens gratuitement et sans raison. Insulter un abruti qui cherche à convaincre une fille résistante à se faire raccompagner chez elle ? Sans aucun problème. Dénigrer une pauvre fille qui tente tant mieux que mal de gagner un peu confiance en elle pour se sentir plus en sécurité en rentrant seule le soir ? Plutôt avaler mille aiguilles. Alors elle tendit le faux couteau à la demoiselle avec un sourire bienveillant et un léger hochement de tête pour l’encourager et cette dernière repartie en courant après l’avoir remerciée, visiblement impressionnée. Kayla faisait souvent cet effet, autant sur les garçons que les filles en manque de confiance en eux, son aura rayonnante ayant facilement tendance à les intimider de par le contraste avec eux-même, ce qui avait le don d’exaspérer la magicienne qui avait envie de leur expliquer « Je mords mais uniquement quand ça procure du plaisir, alors n’aie pas peur » avec un clin d’oeil dont elle avait le secret.

Le reste du cours se déroula et fut totalement inintéressant. Mister Beau Gosse ne cessait de corriger la posture ou les mouvements des élèves et cette proximité ne plaisait vraiment pas à la jolie rousse qui fulminait dans son coin. La jalousie ne faisait pas vraiment partie de ses traits de caractère, mais aimer avoir toute l’attention sur elle si. Sa proie glissait parfois un rapide coup d’oeil dans sa direction, mais leurs regards ne se croisaient pas suffisamment pour qu’il y se créé cette petite étincelle si caractéristique du désir mutuel. Quand la fin du cours fut annoncée, Kayla sauta sur l’occasion. Tandis que les participantes s’avançaient vers les professeurs pour les remercier et poser leurs questions, elle retourna rapidement dans le vestiaire récupérer ses affaires puis couru jusqu’au distributeur. Elle attendu un temps incroyablement long que toutes les demoiselles finissent d’accaparer le séduisant instructeur, pour s’avancer vers eux. Un seul regard envers le second prof suffit pour qu’il s’éloigne, prétextant ranger le matériel pour les laisser enfin seul. Elle s’approcha de lui avec un sourire beaucoup trop grand pour être naturel en lui tendant la bouteille d’eau qu’elle venait tout juste d’acheter.

« Tiens, il faut penser à bien s’hydrater après un entraînement »

Il fallait la voir parler comme une pro du fitness alors que ses capacités en la matière se limitaient à du yoga dans son salon, de la natation occasionnellement et courir après les patients dans les couloirs de l’hôpital. Mais de cette façon elle paraissait encore plus bienveillante qu’elle l’était naturellement et semblait impliquée dans la vie du garçon, autant qu’il l’avait été face à ses faiblesses durant le cours. Il la remercia et suivit son conseil en ouvrant la bouteille pour avaler quelques gorgées. Instantanément, l’image de Tennessee se vidant l’intégralité du flacon sur le visage en secouant la tête dans un ralenti digne des meilleures pub de boisson / ou porno / se créa dans la tête de la jeune fille. Tout d’un coup, les douches dans les salles de sport ne lui paraissaient plus aussi repoussante et l’idée de s’y aventurer en bonne compagnie était plus qu’alléchante. Kayla secoua sa tête pour retrouver ses esprits avant qu’il ne remarque qu’elle fixait sa bouche d’une façon étrange. Pourquoi perdait-elle autant ses moyens en sa présence ? Cela commençait à devenir agaçant, il fallait qu’elle retrouve sa contenance habituelle.

« Je t’invite à boire un verre » Un peu trop direct à en juger par le regard surpris du garçon « Pour te remercier pour la barre de chocolat, le cours et… Ta gentillesse »

Difficile de trouver une excuse encore plus bidon, d’autant plus que les garçons gentils n’étaient vraiment pas son genre d’ordinaire, ce qui rendait sa phrase totalement improbable. Mais après tout, puisqu’il avait déjà offert de lui venir en aide en cas de problème et accepter de lui donner son numéro de téléphone, aller boire un verre ne devait pas paraître si aberrant, bien qu’en temps normal, elle lui aurait plutôt proposé de venir boire un verre directement chez elle, à proximité de son lit. Mais un bar près d’un hôtel ferait tout aussi bien l’affaire puisqu’elle avait choisi de prendre son temps avec cette proie-là. Tennessee, tu as intérêt d’en valoir le coup.

« Enfin… Si ça ne dérange pas ta copine bien sûr ? »

Pas beaucoup plus subtil, Kayla avait tout de même besoin de savoir si le coeur du garçon était déjà pris. Si l’organe entre ses côtes dans sa cage thoracique l’intéressait beaucoup moins que celui entre ses jambes, elle avait pour principe de ne jamais s’attaquer aux amoureux épris. Le concept du couple avait beau ne pas l’intéresser le moins du monde, elle respectait néanmoins le choix de ceux qui avaient décidé de s’orienter vers la tristesse de la monogamie et elle s’était jurée de ne jamais devenir une briseuse de ménage. On pouvait lui attribuer un bon nombre de défauts dont elle se fichait éperdument, mais elle tenait à ses principes. Alors autant savoir si Mister Beau Gosse avait une chanceuse dulcinée à faire grimper au rideau avant qu’elle ne se donne d’avantage de peine pour une cause perdue.

◊ ◊ ◊



He was the man of every hour
He was a party all alone
He’d give his jacket to a stranger in the cold
She was the beauty queen from Dallas
She could put a lion on a leash
And before he knew himself
She knew the man that he could be


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