-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

 

 Life is a drink, and love's a drug (Ezeckiel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
La musique pulsait à un niveau sonore assez important pour que tout dialogue soit impossible à moins de quelques centimètres. Travailler ici avait permis à Alexis de développer un talent certain pour la lecture sur les lèvres. Une bouteille de vodka dans une main, une bouteille de sirop dans l'autre, elle était occupée à servir des shooters à deux types installés au bar. Un sourire de circonstance collé sur ses lèvres, elle posa les deux verres devant les clients, posa ses deux paumes sur chacun d'eux et les enleva au moment où l'alcool se mettait à flamber. Les deux hommes, émerveillés par ce qu'ils considéraient comme un simple tour de passe-passe, attrapèrent leur shooter, le portèrent à leurs lèvres et l'engloutirent.

La jeune femme se détourna, hésitant entre amusement devant tant de naïveté et dégoût devant ces deux poivrots qui avaient déjà passé plus d'une centaine d'euros en une soirée. La Samson s'avança vers un nouveau venu qui venait de l'interpeller d'un geste de la main et se pencha en avant pour prendre sa commande. Le jeune homme, visiblement déjà bien entamé, lui souriait de toutes ses dents et lui envoyait son haleine alcoolisée en plein dans la figure. Retenant une grimace, elle refusa poliment de se faire offrir un verre, arguant qu'elle n'avait pas le droit de boire pendant ses heures de service - ce qui n'était pas totalement exact - et le servit aussi vite que possible, tout en acceptant son pourboire avec joie.

C'était une des raisons qui la poussaient à rester à l'Ambush, les pourboires. Ici, chaque barman conservait les pourboires qu'on lui donnait. Pas de mise en commun, pas de partage, et cela convenait parfaitement à Alexis, qui était une de celles qui en faisaient le plus. Ses grands yeux et son sourire, mais aussi son décolleté, il ne fallait pas se voiler la face, lui accordaient de généreux pourboires de la part des clients masculins essentiellement.

Tout en continuant à servir, la Samson porta son regard sur la salle. Peu éclairée, on pouvait cependant distinguer des clients assis à des tables en bois grossier, d'autres debout accoudés contre des gros tonneaux qui servaient de table haute, certains dansaient sur l'espace qui servait à cela. Il y avait souvent des bagarres qui éclataient mais le videur était assez imposant pour pouvoir les régler sans que cela ne dégénère trop. La jeune femme s'était quelque fois retrouvée au centre de disputes qui menaçaient de dégénérer en rixes mais s'en était toujours bien sortie.

Son regard se posa sur un homme, assez jeune, assis seul à l'autre bout du comptoir. Il avait déjà un verre devant lui mais regardait cependant Alexis. Quand il croisa ses yeux, il détourna les siens. La jeune femme fronça les sourcils. Elle était certaine que ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait. Depuis quelques jours, elle avait souvent l'impression que ce visage était dans les parages. Sans être paranoïaque, elle se sentait presque suivie. Il ne l'avait jamais abordée, et elle ne lui avait jamais parlé, mais elle se souvenait parfaitement l'avoir croisé de nombreuses fois, de trop nombreuses fois et dans des endroits trop divers pour que ce soit une simple coïncidence.

La fin de son service arrivé, elle finissait deux soirs par semaine à minuit, Alexis attrapa sa veste sous le bar, se servit un verre et l'emmena avec elle, passant derrière le comptoir pour louvoyer entre les clients jusqu'à atteindre son objectif. Elle ne savait pas si elle se faisait des idées, même si elle était convaincue que non, et passerait peut-être pour une folle, mais elle voulait en avoir le cœur net et n'était pas du genre à reculer. Elle se hissa sur un tabouret libre à côté du jeune homme repéré plus tôt et lui dit, assez fort pour qu'il entende malgré la musique trop forte : « Je vous croise souvent, ces derniers temps. Vous me suivez ? »
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Ambush. T'as le don de toujours trouver les endroits les plus mal fréquentés de n'importe quelle ville où tu mets les pieds pas vrai Ez'? Pour ta défense, celui là il est à côté de chez toi. Vous avez préféré la jouer profil bas cette fois, les jumeaux, ça se comprend. D'habitude t'es plus du genre grand loft et t'emmerdes ceux qui te demandent où tu trouves les moyens de le financer. Mais là tu t'es dit que le quartier pauvre pouvait être pas mal. Parce que t'as besoin d'être discret, tu sais pas combien de temps ça va mettre à préparer ton coup alors tu préfères être prudent, ce serait con de te faire chopper pour un appart. Mais ça te déplaît pas, t'es plus un mec de la rue qu'un mec des beaux quartiers de toute manière, à part choquer les voisins, tu sais pas tellement réagir dans ce milieu-là. Ca te ramène à votre période à Phoenix, t'en ris encore. Les culs bénis que t'avais comme voisins se souviennent sans doute encore de toi, mais surtout d'Aidan. Provoquer, c'est votre truc, vous vivez pour ça. Ca se voit à votre façon de vous habiller, à votre amour pour les marques physiques qui vous rendent uniques. T'aimes bien qu'on voit au premier regard que t'es pas le mec parfait mais tout son opposé.

Mais t'es pas là pour prendre du bon temps pas vrai? Enfin ... Si, t'es toujours quelque part pour prendre du bon temps, mais c'est pas ton objectif principal ce soir. Vous avez tout planifié avec Aidan, et t'as trouvé ta cible parfaite. Mais tu veux pas presser les choses et tu sais comprends pas mal les êtres vivants, même si la plupart du temps tu peux pas les blairer, et tu sais que plus tu patientes, plus tu atteindras ton but rapidement lorsque ce sera enclenché. Alors t'es assis là, sur ton tabouret, à observer la barmaid, en sachant pertinemment qu'elle a déjà du faire la connexion entre toi et ta présence dans ce bar. Mais au fond, tu l'aimes bien ce bar. On y croise pratiquement que des êtres surnaturels, beaucoup de djinns, beaucoup moins d'humains. Ils sont pas interdits mais quelque part ils doivent avoir un instinct qui les garde en dehors du danger. Tant mieux pour eux.

Mais toi t'es pas comme ça toi t'as pas cet instinct, ou plutôt tu l'as mais dès qu'il apparaît tu fais l'inverse de ce qu'il te commande. Tu t'es souvent dit que c'était peut-être ça qui a tué Orphée, puis tu te refuses à y penser. T'as même fermé ton esprit, t'arrives même plus à visualiser son visage sans que tu l'envoies loin dans les tréfonds de ton esprit. T'aimerais bien pouvoir t'en rappeler sans avoir l'impression de t'arracher le coeur avec les ongles. Avec un peu d'imagination, tu peux même les visualiser racler ta peau jusqu'au sang pour en sortir l'objet de ta douleur. Alors t'y penses pas, tu fais comme si elle avait jamais existé. Ca la ferait chier, d'ailleurs, mais tu peux pas faire autrement.

Non à la place tu préfères voir les gens qui t'entourent comme des objets, des pions que tu peux bouger à ta guise pour qu'ils fassent ce que tu veux. C'est d'ailleurs le cas de la barmaid. Tu t'es un peu renseigné, tu sais qu'elle s'appelle Alexis, qu'elle vit seule et qu'elle doit s'occuper de son frère hospitalisé. Autrement dit pour Aidan et toi, c'est Noël en retard, t'aurais pas pu trouver meilleur bouc émissaire que ça, une fille désespérée de pouvoir se faire un peu d'argent pour payer des frais importants. Si t'étais pas aussi égoïste t'aurais sûrement pitié d'elle. Mais c'est pas ton genre.

Elle finit par s'approcher de toi après son service, comme tu t'y attendais. Au fond de toi tu jubiles pas vrai? Encore un truc ou tu peux dire " fuck it, j'avais raison". Félicitations, tu sais bien jouer avec les gens. Tu fais mine de pas vraiment la voir, et tu prends un autre verre. T'en profites pour t'allumer une clope. C'est aussi pour ça que t'aimes bien ce bar, on te fait pas chier pour une clope, alors que n'importe où on te l'interdirait. Mais toi et les interdits ... Tu te tournes enfin vers la brune. T'as pas choisi le pigeon le plus dégueulasse de la Terre, je dois bien l'admettre. Un sourire moqueur se dessine sur ton visage. " C'est une petite ville." Tu ne rajoutes rien pour le moment, te contente de te concentrer de nouveau sur ton verre. " Mais je suis curieux, t'as de la chance. Pourquoi est-ce que j'perdrais mon temps à te suivre? T'es si spéciale que ça?" T'aimes bien retourner les situations, ça te fait rire. Mais pour t'accorder un peu de crédit, tu pouvais pas vraiment lui dire oui. 
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Peu recommandable. C'est la première chose qu'elle pensa quand elle détailla un peu plus celui à côté de qui elle s'était assise. Bien sûr, dans ce bar, personne, pour ainsi dire, n'était recommandable. L'Ambush concentrait tous les types les plus inquiétants et les moins fréquentables de Bray. Tous les êtres magiques qui l'étaient, du moins, car il y avait peu d'humains lambda qui passaient la porte d'entrée. Ils devaient posséder un sixième sens les avertissant qu'ils ne trouveraient que djinns très prompts à s'énerver, des tritons qui ne l'étaient pas moins, et bien d'autres encore. Le jeune homme ne détonnait donc pas du tout dans ce décor. La brune avait appris à les reconnaître, à la longue, et savait à peu près distinguer d'un coup d’œil les violents des dangereux, les sadiques des simples dragueurs un peu lourds. Alexis le dévisagea quelques secondes, sans se soucier du fait que certains pourraient s'agacer pour moins que cela.

Elle le regarda allumer une cigarette et souffler la fumée, les yeux fixés sur la plafond qu'on apercevait à peine dans la pénombre un peu plus obscurcie par toutes les clopes que le clients fumaient à l'intérieur, puis il se tourna finalement vers la brune. La Samson soutint son regard sans ciller, sans se soucier de la lueur moqueuse qui y apparut au moment où un sourire tout aussi moqueur étirait ses lèvres. Alexis devait bien admettre qu'il possédait un certain charme, sûrement celui du voyou, à la réflexion. Sa réponse lui arracha un petit sourire amusé. Il avait de l'aplomb, mais elle ne le croyait pas plus que cela. D'autres se seraient peut-être arrêtés là, gênés de s'être trompés, mais elle restait persuadée que ça n'était pas le cas. Sa curiosité la guidait, elle avait envie d'avoir le fin mot de l'histoire, même si elle ne discutait certainement pas avec un ange. « Pas à ce point là. »

La jeune femme porta son verre à ses lèvres et laissa plusieurs gorgées couler au fond de sa gorge. Elle s'était plutôt raisonnée, ce soir, n'ayant bu qu'un seul verre qu'un habitué lui avait si gentiment offert, alors même qu'elle pouvait boire sans payer le moindre cents. Ce qu'elle ne lui avait pas dit, préférant glisser la somme dans son pot à pourboire.

Amusée, elle tourna à nouveau légèrement la tête vers lui. Spéciale ? Oui, elle l'était sûrement, ne serait-ce que parce qu'elle pouvait maîtriser le feu, mais ça, elle ne le criait pas sur tous les toits. « Visiblement, je le suis assez pour que tu le fasses. À toi de me dire pourquoi. » Alexis le fixa un instant, toujours un léger sourire amusé flottant sur ses lèvres, avant de se détourner pour attraper le paquet de clopes qu'elle avait acheté la veille, suite à une soirée particulièrement lucrative. Elle allait porter un doigt à sa cigarette pour l'allumer mais s'arrêta une seconde avant, se souvenant qu'elle était en plein milieu du bar. La brune se tourna donc à nouveau vers le jeune homme. « T'as du feu ? »
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Tu sais bien que ton frère compte pour toi. Lui c'est le stratège, celui qui élabore les plans et qui fonce dans le tas quand c'est le moment. Toi t'es l'homme d'action, surtout. Tu mets en place, tu agis. T'es pas le genre à faire les dessins pour être certain de pas te planter. C'est en ça que vous êtes complémentaires et que tu serais perdu sans lui. Tu ferais autrement, cela dit. Ce serait le massacre, et depuis Orphée t'as presque plus rien à perdre, si Aidan part du tableau, tu sais pas vraiment à quel point tu pourrais vriller. Au-delà du raisonnable, c'est certain. Là y aurait moyen de partir en mission suicide. En tuant le plus de gens possibles pour te venger de ton malheur. Parce que t'es comme ça. Mais là ça se pose pas. Il t'aurais pas arrêté, y a six ans, tu l'aurais fait, hein. Mais c'est la différence entre ton toi seul et ton toi autour d'Aidan. T'as pas été aidé dans la vie, et finalement, tu t'en fous. Parce que là où t'es, tu restes convaincu qu'il pourrait pas t'arriver pire. Que tu laisseras jamais quelque chose comme ça se produire. C'est pour ça que t'aimes pas laisser ton frère seul, tu te dis toujours que c'est mauvais signe. Mais parfois t'as pas le choix, comme ce soir. Ca aurait pas eu l'effet que tu voulais si tu t'étais pointé avec lui. Elle serait sûrement pas venue vers toi. Déjà que tout seul tu peux être intimidant, alors un deuxième comme toi, fallait pas être fou.

Mais elle semblait toutefois un peu plus caractérielle que les autres, cette nana, et ça te plaît, d'un côté. T'aimes les challenge, c'est pas ton truc la facilité. Elle te rappelle un peu Orphée, mais Orphée, elle était sauvage. Trop pour toi, c'était trop, ça te consumait. Mais tu chasses cette idée, et tu continues de sourire comme si ton esprit ne vagabondait pas trop loin. Elle a de la répartie, tu peux pas lui enlever ça, et toi, ça te fait du bien de pouvoir parler sans avoir l'impression d'écraser automatiquement la personne avec qui tu discutes. T'en étais presque arrivé à te dire que les irlandais étaient pas intéressants. Ouais, t'aimes bien mettre tout le monde dans le même panier. Tout le monde sauf toi. " Disons qu'on apprécie les mêmes endroits alors."  Tu te démets pas de ton assurance, ça t'arrive jamais, en vérité, tu fais bien trop attention à ce que rien ne te touche.

Tu bois toujours. T'as pas pris assez de verre pour sentir les effets de l'alcool, mais ça a le mérite de t'occuper les mains. Tirant une taffe de nouveau sur ta cigarette, tu observes la brune à tes côtés. Elle te fixe, c'est sans doute pour que tu comprennes qu'elle est pas intimidée, toi ça te fait rire. Si elle savait ce qui l'attendait, elle resterait pas assise là. Mais ça c'était ton boulot de faire en sorte qu'elle le regrette un jour. Et t'es plutôt bon pour ça.

Sa réponse ne manque pas de te faire sourire de nouveau. Si tu dois bien reconnaître quelque chose, c'est que t'as plutôt bien choisi ta cible. T'aurais pu trouver pire. " Même si j'ai un faible pour les jolies choses, j'irais pas jusque là." T'aimes bien balancer des phrases comme ça sur le ton de l'humour. Tu te foutrais presque de sa gueule ouvertement, mais t'y peux rien, t'es comme ça avec tout le monde, c'est pas un cas à part. Tu lui tends ton feu, puis finis ton verre. La fumée piquerait presque les yeux, si t'y étais pas autant habitué. " Sérieusement, je te cherche pas, je suis pas un espèce de psychopathe. Si tu veux tout savoir, j'habite à côté. " Et tu commences à sortir la carte de la sociabilité et du mec cool. Le rebelle au coeur tendre. T'aimes bien ça parce que c'est un cliché que tu défonces à chaque fois que tu montres ta personnalité véritable. Mais pour que tout se passe bien, faudra pas qu'elle le voie tout de suite.
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Aimait-elle cet endroit ? Il y a quelques années, sa vision du quartier dans son entièreté était catégorique : elle n'y poserait jamais le moindre orteil. Ses parents lui avaient toujours dit que, même s'ils vivaient dans le quartier le plus riche de Bray, rien n'était jamais acquis et qu'elle ne devait pas regarder ceux qui avaient moins de chance de haut. Ce n'était donc pas l'orgueil qui la poussait à ne pas s'aventurer du côté de Dragon Valley mais plutôt la prudence et, sûrement, au fond d'elle, l'inquiétude et peut-être la pitié qu'elle s'imaginait ressentir en voyant tous ceux que le destin ne favorisaient pas. Quand ses parents étaient morts, ce sentiment s'était accru. Elle était désormais seule et l'avenir lui montrait qu'il était de plus en plus possible qu'elle finisse elle aussi ses jours ici. Puis la répulsion avait cédé face à la nécessité de trouver un travail rapidement et qui payait plutôt bien. Petit à petit, le quartier lui était devenu plus familier, plus agréable. Le bar plus que tout autre endroit. Elle avait détesté y travailler, au début. Devoir supporter les regards lubriques de certains clients, les blagues sexistes de d'autres, les bagarres, les haleines avinées... mais elle s'y était faite et avait commencé à s'attacher et à se reconnaître dans tous ces gens au destin brisé, tous un peu cassé, d'une manière différente, et qui pouvaient tous apporter quelque chose. Quel endroit correspondait le mieux à une jeune femme complètement perdue dans un monde où ses parents étaient décédés et où son frère était dans le coma, un monde dans lequel elle avait perdu de nombreux repères. Alors oui, elle était venue à aimer l'Ambush. Ça faisait partie d'elle, désormais.

Pensive, elle attrapa le briquet que lui tendait le jeune homme en le remerciant d'un mot et alluma la cigarette coincée entre ses lèvres. La première bouffée la tira de ses pensées, la seconde lui rappela qu'il y avait toujours cet inconnu à côté d'elle. La Samson lui rendit son feu tout en soufflant la fumée en direction du plafond où elle la regarda se mêler à celle de toutes les autres clopes allumées un peu partout dans le bar. Le jeune homme insista sur le fait qu'il ne la suivait pas et elle décida de faire comme si elle le croyait. « C'était donc le hasard, alors. » À quoi bon prolonger la chose, elle était sûre d'elle et s'il n'avait toujours pas cessé la discussion c'est bien qu'il voulait quelque chose, elle le saurait tôt ou tard. Peut-être qu'elle l'intéressait, simplement, et qu'il n'y avait rien d'autre que cela. Elle aurait mentit en disant qu'il ne l'intéressait pas. Il dégageait quelque chose d'intriguant. « Je suis rassurée de savoir que tu n'es pas un psychopathe. » ironisa-t-elle, « Même si c'est sûrement ce que dirait quelqu'un qui l'est réellement. »

Qu'il habite à côté, elle aurait pu le deviner. Il a plutôt la gueule de l'emploi, après tout. Il y avait peu de clients qui choisissaient de venir à l'Ambush alors qu'ils habitaient un autre quartier. Il y avait de nombreux bars plus proches de chez eux et beaucoup plus sûrs. Les rares qui le faisaient souhaitaient trouver ici l'indifférence quant à leur identité et puis un lieu où leur particularité ne poserait pas de problème. « C'est la première fois que tu viens à l'Ambush, alors ? Je ne t'avais encore jamais vu au bar. » Attrapant son verre, elle le vida et écrasa son mégot dans le cendrier devant elle.
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Parfois, tu te dis que tu devrais trouver un sens à ta vie, que ça t'aiderait à voir clair dans ce que vous faites avec Aidan. T'en es toujours pas certain, parfois tu te dis même que vous jouez aux braqueurs parce que vous savez rien faire d'autre, et que ça a quelque chose de rassurant. D'un côté, c'est pas totalement faux, t'as décidé d'emmerder la société quand t'as compris qu'elle ne te donnerait jamais rien parce que t'as eu le malheur de naître sans parents pour te supporter. T'était un bébé, t'avais rien, et t'as dû faire avec. Sauf que quand on vit dans un orphelinat, on peut pas vraiment prétendre à la vie de rêve, et si tôt relâché, même si tu t'étais pas barré, tu te serais retrouvé dans la merde, à faire la manche dans les rues de Lille parce qu'y a que ça qui marche de nos jours. T'aurais pas trouvé de boulot parce que t'as jamais été très bon à l'école et que de toute manière même si t'avais été brillant, personne aurait financé tes études. Alors ouais, vous avez trouvé que ça. Prendre le monde à l'envers, pour essayer d'en retirer du bénéfice. Et dis-moi, ça fonctionne bien? Oh, au début ça marchait pas mal, y a pas à dire. Puis t'as perdu plus que tu pourras jamais gagner et maintenant c'est devenu une habitude. Vous allez trop loin, toujours trop loin alors même dans ton esprit y a pas moyen d'arrêter. Comme une drogue, t'arrives pas à passer au-dessus. Alors pour pas être inactifs tu te contentes d'élaborer des plans, et d'essayer de les faire marcher. Mais Aidan a compris la chose avant toi, il a voulu se poser un peu, faire profil bas. Pas pour lui, mais pour toi, parce que t'es en train de vriller, ça fait six ans que tu vrilles et il s'inquiète pour toi. Mais t'as toujours été qu'un p'tit con qui se force à rien voir et à continuer tête baissée. Et c'est ce que tu fais ce soir.

Mais t'iras au bout, parce que t'es comme ça, t'as l'assurance de celui qui réussit. T'es imprévisible, c'est peut-être ça qui te rend dangereux. Autant que le fait que t'as plus grand chose  à perdre. Attrapant le feu que la jeune femme à tes côtés te tend de nouveau, tu le poses sur le comptoir devant toi. Autant le laisser dehors, tu fumes comme un pompier, tu risques de bientôt en avoir encore besoin. Lorsqu'elle renchérit, tu ne réponds pas. T'as compris qu'elle doute encore de ta bonne foi, sans doute la chose la plus intelligente qu'elle ne fera jamais, mais tu t'en fous, elle finira par l'oublier, t'es assez confiant concernant tes capacités pour en être persuadé. Bientôt, que tu l'aies suivie ou pas, ça n'aura plus d'importance. Tu te mets à rire doucement. T'es pas un psychopathe. A la limite un connard, mais pas le genre tueur en série. " Si un jour je te découpe en morceaux il sera toujours temps de te poser la question !" T'y peux rien, t'es obligé d'ironiser sur tout. T'as du mal à être sérieux, ça t'es plus arrivé depuis ... Ouais, six ans. ça agace ton frère d'ailleurs mais tu préfères largement être comme ça que tout l'inverse.

Tu te dis qu'elle a déjà dû comprendre depuis que t'as ouvert la bouche que tu venais pas d'ici. Si tu manies parfaitement la langue, on ne peut pas spécialement dire que ton accent français a totalement disparu. T'as également affreusement tendance à mêler quelque peu l'anglais et l'américain quand tu parles, vestiges du passage des jumeaux River à Los Angeles. " Oui c'est la première fois. Je suis arrivé y a à peine quelques jours, je suis français." Tu prends une pause. " ça fait longtemps que tu travailles ici? Tu ressembles pas vraiment à l'image standard que je me faisais des employés du coin." Entre le patron qui semblait tout droit sorti d'un film de gangsters et le reste des employés qui semblaient aussi peu portés sur l'hygiène que l'ensemble de la salle, tu dois bien admettre qu'elle fait tâche dans le tableau. C'est pour ça qu'elle t'intéresse d'ailleurs.
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Une cigarette à peine terminée, elle en avait déjà envie d'une autre. Grand drame de l'existence que d'être accro à quelque chose et de ne pas avoir les moyens de pleinement satisfaire cette addiction. Alexis hésite une petite seconde puis céda, préférant fumer un peu trop que trop boire. Elle devait encore conduire pour rentrer et restait toujours prudente sur ce genre de choses, ne cessant de se dire que si elle mourra plus personne ne pourrait payer les soins de Caleb ou que si elle avait un accident, elle ne pourrait jamais payer son hospitalisation en plus de la sienne. Elle se devait d'être prudente pour lui. Attrapant le briquet que son interlocuteur avait laissé sur le bar, elle alluma une deuxième clope. Rentrer chez elle lui aurait fait économiser des cigarettes puisqu'elle se sentait moins le besoin de fumer dès qu'elle était seule, dans cette grande maison vide, alors que dans un bar bondé où les gens ne faisaient que fumer, la tentation était plus grande. Mais décidément, l'homme à ses côtés l'intriguait et elle était partagée entre l'envie de rester et celle de partir.

Son rire surprit la Samson. Elle l'imaginait plutôt le regard toujours sombre, l'ironie coulant de chacun de ses mots, les lèvres se desserrant à peine pour en lâcher quelques uns. Caricatural, peut-être un peu. Pourtant, il avait un rire agréable qui tranchait avec son côté froid. « On va dire que tu n'es pas un psychopathe alors. Pas envie de me retrouver coupée en petits morceaux. » Alexis était plutôt confiante quant au fait que ça n'était pas un psychopathe. Certes, dans les séries, ça arrivait que le tueur s'approche ainsi de ses victimes, les mettant en confiance avant de les kidnapper sur le parking. Mais elle doutait fortement que c'était le cas dans la situation présente.

Maintenant qu'il le disait, Alexis décelait un léger accent français auquel elle n'avait pas prêté attention au début. La France. Elle n'y était jamais allée. En fait elle n'avait jamais quitté l'Irlande sauf pour se rendre en Angleterre avec ses parents, notamment à Londres car ils tenaient à ce que leur fille connaisse un peu l'endroit où elle était née. « Pourquoi avoir quitté la France pour l'Irlande ? » Elle n'imaginait pas vraiment ce qui pouvait rendre Bray attractive mais allez savoir.

Sa remarque lui arracha un petit sourire. Avec le temps, elle avait eu l'impression de se fondre dans le décor, d'adopter les manies et l'attitude de ceux qui travaillaient depuis longtemps à l'Ambush, qui avaient grandis dans ce quartier, pour la plupart, au point, peut-être, de perdre un peu de ce que ses parents avaient fait d'elle. Il fallait croire que non, qu'elle détonnait encore dans ce décor. Et ça la soulageait quelque peu. « Ça fait plus d'un an. Il faut dire qu'ils embauchent rapidement et je n'avais pas le temps de chercher mieux. » Alexis n'aimait pas spécialement s'épancher sur ses problèmes financiers et familiaux. D'ailleurs, elle n'était pas sûre qu'aucun de ses collègues soit au courant de sa vie privée, et c'était très bien ainsi. Elle n'aime guère inspirer la pitié ce qui ne manquait jamais quand elle racontait que ses parents étaient décédés et que son aîné était dans le coma. Et puis les gens qui s'excusaient alors qu'ils n'étaient pour rien dans cette histoire, elle trouvait ça passablement insupportable. Plutôt que de penser à elle, Alexis préféra s'intéresser à son interlocuteur. Il avait dit qu'il était là depuis quelques jours. Ne savait-il pas que ce bar était uniquement fréquenté par des êtres magiques, dont la majorité ne supportaient pas qu'un simple humain vienne dans leur repère, ou alors avait-il lui-même des pouvoirs ? Ça l'intriguait assez mais encore fallait-il poser la question et demander de but en blanc à inconnu qui ne croyait peut-être pas à la magie s'il avait des pouvoirs n'était pas vraiment recommandé. « Et on t'a chaudement recommandé ce bar ou tu l'as trouvé par hasard ? »
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
La vie était quelque chose de surprenant. Quelques mois plus tôt, t'aurais pas pensé pouvoir ni vouloir te poser quelque part. C'est toujours pas le cas, faut pas se leurrer, dès que tu pourras tu vas te casser, le plus loin possible, parce que c'est comme ça que tu mènes ton existence depuis des années alors tu vas pas changer. Mais même quelques mois, quelques semaines ... Ca ne t'avait jamais frappé. Il faut cependant que tu te rendes à l'évidence, si t'as l'impression de faire ça pour Aidan, tu sais que c'est pas vraiment le cas et que lui le fait pour toi. Après tout, c'est toi qui vrille, c'est toi qui gère plus. On dit souvent que la douleur s'estompe avec le temps, que d'une torture constante elle devient une compagne. Mais t'es pas d'accord. Plus le temps passe, plus elle t'écorche. Et cette vie, celle que t'a bâti, celle de fugitif, Orphée en faisait pleinement partie. Et depuis qu'elle est partie, tu te lances dans des missions suicides dont Aidan te sort. Il l'a compris et toi tu peux rien y faire, vivre. Alors vous êtes à Bray pour que tu te reprennes, que tu trouves autre chose pour calmer ta douleur. Tu peux bien montrer au monde entier que t'es un connard sans coeur, la chaîne autour de ton cou montre le contraire. Et plus encore, tu te connais. Trop pour que tu croies vraiment au jeu auquel tu joues.

Alors t'évites de regarder trop cette nana à côté de toi dans les yeux, parce que t'as toujours cette peur qu'on te découvre, ton regard, c'est la seule partie de ton être que tu peux pas feindre, et si tu ris, t'as pas franchement envie qu'elle voie à quel point ton regard est dur. En plus de compromettre tes chances de te barrer d'Irlande, tu serais obligé de parler, et tu détestes ça.  T'es plutôt fort lorsqu'il s'agit de feindre tes sentiments, parce que t'en éprouves plus tellement, plus les bons, du moins. Alors c'est ce que tu fais. " C'est plutôt sage de ta part!" Tu te rallumes une cigarette et appelle le barman restant pour qu'il t'apporte une bière.T'as fini avec le whisky, trop boire ça nuirait à ton efficacité, et c'est pas tellement ce que tu veux. On pourrait croire que t'es là pour te détendre, mais c'est bien loin de la vérité. Si tu pouvais choisir, tu serais sans doute avec Aidan.

La question suivante te fait sourire. Plutôt de manière énigmatique. Elle ne pourrait pas comprendre et ce n'est pas encore le moment de le lui expliquer, en vérité. Il fallait la jouer un peu plus subtil que " je suis un fugitif et j'ai besoin d'un complice pour mon prochain braquage, you're in?" et ça t'en es bien conscient, t'es pas à ton coup d'essai. Depuis Orphée, vous ne fonctionnez qu'avec des pigeons. Moins de risque de les perdre en chemin, et même si c'était le cas, tu t'en foutais carrément. " Une fois qu'on en a fait le tour, le pays perd de l'intérêt. Et on est plutôt du genre à voyager, avec mon frère. " C'est ta technique personnelle. Moins t'en dis, plus elle voudra en savoir. Tu te dis que c'est la meilleure technique pour le moment après tout, si tu commences à t'ouvrir - même faussement - elle perdra son intérêt pour toi et c'est pas ce que tu veux. La carte du tatoué mystérieux marche toujours, tant que c'est pas au niveau Twilight.

Puis c'est à ton tour de t'intéresser un peu à elle. T'es déjà au courant de ses problèmes d'argent, mais même sans ça, ça aurait pas été très dur à deviner. On ne travaillait pas dans ce genre de bar par vocation. Mis à part les djinns,t'as entendu dire que l'endroit en était infesté, malheureusement t'as pas de sixième sens pour les flairer ceux-là. C'est bien dommage d'ailleurs, t'as jamais été un grand fan de magie ni de ce qui en ressortait, si tu pouvais ne pas t'y coller ce serait pas plus mal. " Je vois. Ca doit pas être facile tous les jours, considérant les cas que j'ai croisé rien que ce soir. Et si tu pouvais, tu ferais quoi? " Si tu peux sentir certaines espèces, c'est bien les tritons, et il y en a au moins trois dans le bar. L'avantage d'avoir des sens aiguisés, même si t'as l'impression que l'endroit pue le poisson. T'es pas spécialement amoureux de cette espèce non plus. D'aucune en particulier sauf de ta gueule, si on regarde bien. " Appelle ça l'instinct, j'ai comme l'impression que je ferais un peu tâche ailleurs."
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Son rire s'estompa vite, un peu trop selon Alexis qui trouvait un certain charme dans cette expression spontanée. Elle aimait voir les gens sourire, d'ailleurs elle aimait sourire, trouvant fascinant qu'un simple étirement des lèvres puisse tant exprimer : de la joie pure, une ironie sans borne, une preuve de sincérité... Mais elle était encore plus fascinée par le rire, encore moins contrôlable qu'un sourire et peut-être plus expressif. C'était un son qu'elle appréciait, encore plus quand il venait de quelqu'un qui y semblait totalement étranger au premier abord.

Un nouveau sourire, plus fugace, plus secret aussi. Quelque chose l'amusait visiblement dans sa question même si elle ne voyait pas encore quoi. Elle écouta sa réponse tout en tirant sur la cigarette qu'elle tenait coincée entre deux doigts. Un petit coup sec de son pouce, et la cendre s'effondra dans le cendrier. La Samson n'imaginait pas qu'un pays puisse un jour perdre de l'intérêt : il devait y avoir toujours de nouvelles choses à voir. Même Bray, qu'elle connaissait depuis ses trois ans, lui apportait toujours de nouvelles choses. Il suffisait d'aller se balader en montagne ou dans les bois pour avoir l'impression d'être dans un nouveau pays et ça n'était jamais la même forêt, jamais les mêmes sentiers d'un jour à l'autre. C'était peut-être ça qui faisait le charme de cette ville. « Vous êtes allez ailleurs qu'en France et en Irlande ? »

La brune préférait poser des questions et écouter les réponses que de devoir parler d'elle-même. Elle s'était rendu compte que la majorité des personnes préfèrent parler d'eux et elle savait plutôt bien écouter. Cela lui convenait donc très bien. Il n'y avait qu'auprès de rares personnes qu'elle appréciait réellement de se confier. Scylla, Nathanaël... d'autres étaient au courant de certains aspects de sa vie, mais c'était plus parce que Bray est une petite ville que parce qu'Alexis avait décidé de leur en parler. Non pas qu'elle cachât le coma de son frère ou le décès de ses parents, elle était loin d'en avoir honte, mais y étaler au grand jour ne faisait pas partie de son fonctionnement. Elle n'était pas comme ceux qui parlent de leur drame personnel pour attirer l'attention sur eux.

« Pas plus difficile qu'un autre job, au final. On apprend vite à reconnaître les fauteurs de trouble qu'il vaut mieux éviter des clients plus sympas. » Une nouvelle taffe. Un coup d’œil pensif dans le bar. Ça n'était pas le boulot le plus calme du monde mais elle y trouvait certains avantages. Elle s'y était faite, à ce travail de barmaid, à ces clients surnaturels, tous un peu violents, très peu vraiment fréquentable. La brune n'étais pas certaine qu'elle ferait autre chose si elle en avait l'opportunité, là tout de suite. Elle se sentait prise dans une temporalité étrange, depuis six ans, comme si le temps ne s'écoulait plus vraiment, qu'elle avait mis pause sur sa vie et son avenir en attendant que Caleb se réveille et vienne la tirer de là. Elle ne s'imaginait pas du tout trouver un travail dans la branche de ses études, devenir cadre, peut-être patronne plus tard, tout ça ça n'était pas pour elle telle qu'elle était maintenant. « Je n'ai pas dit que j'avais envie de faire autre chose. Ce n'est pas pire qu'un autre travail, au final. »

Un peu tâche ailleurs ? C'est vrai que bon nombre de clients feraient tâche ailleurs. Des djinns à l'Ambrosia, elle n'était pas certaine que ça passe. Surtout quand on savait à quel point ils aimaient les conflits. En tout cas, ceux qui venaient à l'Ambush les aimaient. « Je me demande bien ce qui te fais dire ça. »
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


Ezeckiel & Alexis
Life is a drink, and love's a drug
Tu te remémores tes voyages, tu te remémores la France. Ce pays qui t'a vu naître, qui t'a vu mourir également. Tu te demandes, si ils s'étaient laissé faire, s'ils n'avaient pas pointé ces armes, s'ils n'avaient pas ton visage placardé sur les murs, si t'y serais resté, te contentant de ça. Sans doute pas. T'es un enfant du monde, tu ne te contentes pas de peu, t'essaies d'avoir le mieux. Tu serais peut-être parti ailleurs, dans des pays exotiques, tu te voyais bien au Japon, ou en Espagne. Faire un tour au Mexique, ces pays chauds où t'as jamais foutu les pieds. Mais c'est pas non plus ton truc les pays chauds, t'es plutôt du genre à vouloir visiter Moscou, t'exiler en Sibérie et pourquoi pas finir par échouer en Alaska.

Tu fais passer dans ta tête les images de ces villes où t'es allé, Los Angeles, New York, Vegas. Les nuits mémorables de Vegas pour un mec comme toi qui avait plus rien à perdre, plus rien qui le retenait. Tu te souviens Montréal, ton amour pour le Canada, un amour qui ne fut pas rendu, parce que tu as toujours fait ce que tu sais faire le mieux. Tromper, voler, partir. Tu revois Sidney, Londres, Cardiff, Berlin, Saint-Petersbourg. Tes yeux, ils ont vu passer du paysage, des merveilles que tout le monde t'envierait, toi tu vois que noirceur dans tout ce passé. T'as eu six ans pour voyager, et même si Aidan se faisait un plaisir de te traîner ça et là, faire les touristes, comme si t'avais une chance de te rendre compte de la beauté des lieux, tu pouvais juste voir ce qu'il n'y avait pas. T'as fait les plus grandes places du monde, t'aurais aimé que ce soit pas le cas, parce que tu voyais rien d'autre que le fait qu'Elle ne soit pas là pour le voir. T'as tout mis dans un placard, au fond de ta mémoire, en espérant ne jamais avoir à le rouvrir. Sauf Nantes. Ce n'est pas le genre de souvenirs que l'on oublie. Un peu partout. On a visité la Russie, l'Angleterre, le Pays de Galle, l'Australie. On s'est installé quelques temps aux Etats-Unis et nous voilà ici. Et toi, tu as déjà vu autre chose que Bray?

Tu te demandes ce qui peut pousser quelqu'un à perdre sa vie dans une si petite ville. Toi tu t'y sens emprisonné, mais t'as les montagnes autour, où t'aimes bien promener ton tigre, et la forêt, le fleuve, qui te donnent l'illusion de retourner à l'état sauvage. Mais tu te dis que n'importe qi d'autre qui n'est pas toi ne voit pas forcément ces attraits, alors tu te questionnes. Pour toi, tout n'est qu'excuse. Le manque de moyen? T'es parti de rien et t'as fait le tour du monde. Tu restes persuadé qu'on a la vie qu'on s'impose, que personne n'est jamais libre tant qu'il ne l'a pas décidé en son âme et conscience. Tu te persuades que ce que tu fais est bien, prouve ta liberté. Parce que c'est la chose pour laquelle tu te rendrais malade plus que n'importe quoi d'autre, cette notion impossible à atteindre à moins de vivre en dehors de la société qui t'as élevé, bon gré mal gré. Mais après tout, c'est ce que tu fais , tu sors des rangs comme si rien n'avait vraiment d'importance.  

T'as envie de lui dire que son radar est cassé, que si c'était si simple de reconnaître les connards, elle serait partie en courant depuis le temps, mais tu hoches la tête. Tu demandes pas à tes pigeons de faire preuve de perspicacité, ça nuirait à tes affaires. Alors tu rajoutes rien. Tu te contentes de la regarder, puis de te rouler une autre clope et de te l'allumer. T'avais pour but d'être sympa, vraiment, parce que c'est pas en leur parlant mal que tu vas les attirer, les mouches. Mais tu peux pas t'empêcher de ricaner. On peut pas enterrer entièrement toute une personnalité, t'essaies de mettre les formes mais l'idée reste la même. Pour toi, c'est un tissu de conneries. " C'est ça ton ambition de vie? Trouver un truc qui est pas pire qu'ailleurs?" Tu la comprends pas, comme tu comprends pas la plupart des gens. Peut-être parce que si t'as galéré pour en arriver où t'es, t'as jamais rien fait que tu voulais pas profondément faire. " Si tu veux pas que ta vie soit complètement dénuée de sens, tu devrais revoir ta définition. Tu parles d'une voix complètement neutre, en vrai t'en as rien à foutre, t'es juste un peu trop franc et pas très soucieux de savoir si ce que tu dis plais ou pas. Tu donnes ton avis, tout le temps, t'es un chieur, c'est comme ça.

Le sujet dérive une nouvelle fois, et tu lui lances un regard moqueur. Tu sais pas trop ce qu'il lui faut de plus, à Alexis, pour qu'elle remarque que t'es pas franchement le genre de type fancy. " Trop de tatouages pour un bar lambda. Trop de tendance à la franchise et un peu trop souvent à la baston." Le tigre hésite jamais vraiment à te faire entrer dans un conflit, c'est un fait.
© wild bird
   
   
   
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
Life is a drink, and love's a drug (Ezeckiel)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» Drink an other one ∆Ravi
» drink on & on & on & on (ft. Alix)
» Your suffering will come again; and never fall away. feat. Ezeckiel
» The Happiness Of Meeting Again After A Long Time [Violet/Skye/Ezeckiel]
» Drink With Me...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
► URBAN LEGENDS :: Les écrits-