Le tic tac de l'horloge t'empêche de réfléchir, le combiné du téléphone collé à ton oreille et Oriana qui de son phrasé habituel t'inondes de ses inquiétudes. Tu soupires, l'écoutes te parler de son fils qu'elle adule mais qui lui as brisé le cœur après cette tentative de suicide avortée. Accoudé au comptoir de ta boutique, l’œil visé vers la porte d'entrée où est placardée un écriteau signalant la fermeture, tu écoutes ta meilleure amie t'imposer la présence de ton neveu adoptif pour une durée indéterminée. Il a besoin de prendre l'air, qu'elle dit. De l'air, dans une boutique fermée qui sent l'encens et les vieux livres ? On a vu mieux. « Ok ma fée. J'accepte. » Tu cèdes à ses désirs comme à peu près toujours, et tu raccroches sans plus de cérémonies. Tu as mal à la tête et ton genou craque quand tu étires tes jambes. Assis sur un grand tabouret de comptoir, tu vois le temps qui passe et pas assez vite à ton goût. Il devrait arriver rapidement, surtout si c'est Oriana qui l'emmènes, mais tu n'arrives pas à te mettre au travail. Tu devrais t'occuper de la comptabilité, des papiers administratifs et des rentrées d'objets à vendre. Tu comptais même participer à une vente aux enchères cette après-midi mais, le bien de ton neveu passe avant tout. Malgré tout. Surtout depuis qu'il est devenu oracle. Depuis que tu as cette culpabilité qui te vrille les tripes en étant persuadé que c'est de ta faute qu'il est comme ça. Que c'est ta présence qui a influencé le cours du plan astral et développé ce don chez ce petit. Tu passes ta main sur ton visage et tu fermes les yeux en soupirant de nouveau. C'est le bruit de la porte qui s'ouvre qui te tire de ton apathie, et quand tu relèves les yeux c'est Lucian qui entre. Ta fée est dans le coin tu le sais bien, mais elle ne s’immisce pas et repart à ses occupations, te laissant son enfant alors que tu n'as pas la moindre idée de comment faire. « Lucian. » Tu débutes, avec ce ton dans la voix un peu sec malgré l'effort que tu fais pour être plus doux. Tu passes ta main contre ta nuque, te redressant sur le tabouret avant de te lever pour l’accueillir. Tu t'approches de lui doucement, fermant la porte à clé avant tout. « Installes toi. » Tu lâches avec quelques octaves de sévérité de moins. Tu es terriblement mal à l'aise avec l'idée qu'il a essayé de se suicider, parce que lui n'as pas le loisir d'être invoqué par des magiciens et de revenir. Toi, si. Et personne n'est au courant de ton petit arrangement avec la magicienne dans ce but. « Comment tu te sens ? » Tu questionnes alors que tu reviens face à lui, un peu plus soucieux de lui que d'ordinaire. « Tu veux du café ? » Tu demandes encore, en ayant une cafetière pleine de préparée à l'avance et qui commences déjà à tiédir parce que tu ne t'en es pas servi une tasse avec l'appel que ta fée a passé.
(c) DΛNDELION
Invité
Sam 23 Mar - 18:40
No more light.
Lucian & Aifric
Aussi, loin, qu'il se souvienne, Aifric avait toujours été dans les parages. Toujours aux côtés d'Oriana, ils se chamaillaient souvent, car le Djinn s'est toujours amusé à lui donner de mauvais conseil et Oriana devait se dépêcher de démentir et d’interdire de faire ce que « tonton dit ». Il sait qu'il est la première personne que sa mère à appeler après qu'elle l'ai trouvé. Il l'a sûrement aidé à nettoyer son sang sur le sol… Il ne sait pas, il était dans les vapes et depuis, il lui semble qu'il se laisse guider par un courant. Il se sent encore plus vide qu'avant... Enfin, pas, tout à fait, il ressent de la culpabilité, d'avoir blessé Oriana … Sur le moment, il n'avait pas pensé qu'elle le trouverait… Et maintenant il se dit que c'est tout de même affreux de laisser la personne qui vous aime à en crever découvrir votre cadavre … Sur le moment, il voulait juste que tout s'arrête. Est-ce qu'il regrette ? C'est un peu confus… Ça reste logique dans son esprit, il n'en pouvait plus, il ne voyait pas d'autre solution… Il n'en voit toujours pas… C'est bien pour ça qu'Oriana est resté avec lui h24 depuis, à le surveiller, à s'assurer que rien de coupant ou de nocif ne soit à sa portée. Mais elle avait besoin d'un break, elle avait besoin de pouvoir craquer elle aussi, mais loin de son fils, parce qu'elle doit rester forte devant et pour lui. Elle ne peut pas montrer les éclats brisés que forme son cœur en cet instant. Alors elle invente un prétexte, et elle l'emmène chez Aifric. Elle dépose un baiser douloureux sur sa tempe, et lui dit d'une voix tremblante « ça va aller mia ciara … Ça va aller » Vraiment ? Pourtant, il se contente d'hocher la tête « Oui mama ... » Est tout ce qu'il parvient à souffler avant de quitter la voiture pour atteindre l'entrée de la boutique.
Il a toujours aimé venir dans la boutique d'Aifric, l'ésotérique l’intéresse, et il y avait toujours de drôle d'objets sur les étagères poussiéreuses. Et c'était si amusant de déplacer des trucs pour faire hurler le vieux grincheux… Depuis l'obtention de son bac, il n'était pas revenu, il ne voyait Aifric que lorsque ce dernier venait chez eux. Ils ne se sont pas parlé depuis sa tentative, il ignore comment son oncle de cœur va réagir, il n'est pas des plus démonstratifs ou des plus doué en matière de relation humaine … La froideur dans sa voix quand il prononce son prénom donne le ton… Peut-être lui en veut-il ? Pour faire de la peine à sa fée ? Il ne peut pas le blâmer, il s'en veut aussi… « Merci ... » Dit il allant là ou il sait qu'il y a de quoi s’asseoir, posant son sac au sol, pliant sa canne avant de la ranger. Il garde la tête basse, il se sent vidé… Il lui semble entendre comme de l'inquiétude dans la voix de l'homme, ce qui est plutôt surprenant, il ne lui semble pas que cela ai déjà eu lieu … Ça le touche, que l'inflexible génie semble tenir à lui, même un peu … Et d'un autre côté… Ça le fait se sentir encore plus mal… De le mettre dans cette position. Il hausse les épaules. « Encore plus merdique qu'avant... » Son annulaire passe sous sa manche, frôle la pointe boursouflé à son poignet, quelques minutes de plus, et tout était finit, plus de vision, plus de migraine, plus de désespoirs… Pour lui, car Oriana elle … Elle aurait du vivre avec la mort de son enfant… Ca lui donne envie de vomir rien que frôler l'idée de ce que cela aurait fait à la fée... Si tu vis pas pour toi, vis pour elle... Se dit-il... Il ne peut pas l'abandonner, mais il ne voit plus de chemin face à lui, juste un grand vide sombre qui ne lui demande que de plonger à pieds joint... « Au moins, c'est déjà guérie... Grâce à mama... Ça m'évite d'avoir cette douleur en plus... » il ferme les yeux et secoue la tête doucement... Est-ce vraiment utile de parler de ça ?
Il acquiesce à la demande « je veux bien... ». Voilà quelque chose qui n'a pas changé, une boisson chaude ça l'aide toujours. « Tu sais enfin en faire un descend ? Ou c'est encore un café expérimental ? » Tente-t-il de plaisanter maladroitement pour détendre l'atmosphère. Son très léger sourire se transforme en pincement, il ne sait vraiment pas quoi dire ou quoi faire, il lui semble qu'Aifric est dans le même état... « Désolé de t'imposer ma présence… Ma' veut plus me laisser seul une seconde... »C'est à peine si il peut fermer la porte de la salle de bain lorsqu'il se douche... Il a passé les derniers jours avec elle, chez eux, ou à la galerie. Elle ne veut pas qu'il retombe en apathie, elle le fait lire, ils font des jeux de société, elle a même tenté de le faire cuisiner, mais ça n'a pas été très glorieux… Il a fait comme elle voulait. «Tu veux me poser des questions ? Savoir pourquoi, ou-ou m’engueuler, me faire la morale… Demande moi ou engueule moi maintenant si c'est le cas… Qu'on crève l’abcès... Et si t'as rien à demander ou dire… On peu juste profiter de ton café tiède alors.» Dit-il doucement. Si Aifric veut des réponses, il lui en donnera du mieux qu'il peut, sinon, le malaise continuera, mais au moins il ne craindra plus de l’instant ou la question tabou ou l’engueulade arrivera … Peut-être que cela enlèvera un léger poids même...
code by exordium.
Invité
Lun 22 Avr - 9:22
no more light
lucian & aifric
T'as du mal à faire face à ce gamin, du mal à faire face à ses yeux morts et son air tremblotant. Des airs sous la carapace qu'il génère et que tu n'as pas envie de briser à cet instant. Comment pourrais-tu, aujourd'hui, lui faire du mal ? Ton mépris usuel n'est même plus sur ton faciès, tu es neutre par obligation. C'est comme si tu la sentais elle sur ton épaule, t'obligeant à être plus humain que tu ne l'es vraiment, comme si ta fée te maudissais par avance d'agir comme d'habitude avec lui. Avec son fils. Tu lèves les yeux au plafond, alors que le jeune s'assoit sur l'un des confortables poufs de l'entrée et que tu fermes à clé la boutique. Tant pis pour les clients, qui ne se pressent de toute façon pas au portillon aujourd'hui, ils n'entreront pas. Tu coules un regard vers le plus jeune - tout en sachant que finalement, en années de vie sur Terre, vous en êtes presque au même niveau - et tu lui demandes un peu piteusement comment il se sent. La question est ridicule et inutile, mais il réponds quand même et si tu ne sais pas quoi en dire, tu te rapproches pour lui proposer du café. Un réconfort bien maigre, d'autant que tu le vois toucher ses blessures. Tu détournes le regard, alors qu'il acquiesces, taquinant sur ton café qui n'est pas toujours des meilleurs. Tu hausses un sourcil, surpris par sa capacité à sourire malgré ce qu'il s'est infligé. Une vraie énigme les humains : se faire du mal pour mieux se sentir vivre. « Il est juste tiède, j'imagine. » Tu lâches sans sècheresse, marchant sur des œufs figuratifs. Tes yeux ne quittent pas sa tignasse brune, à défaut de le regarder droit dans les yeux, et tu attends un peu mal à l'aise, alors qu'il s'excuse. Mais ce n'est pas à toi qu'il doit s'excuser, mais à sa mère. Toi, c'est secondaire dans ce cas-ci, mais elle... Elle en serait morte de chagrin s'il avait réussi son coup, et tu ne peux l'accepter. Une vie sans ta fée t'es impossible, et il est hors de question qu'un gamin malingre et malchanceux te l'enlèves. Tu soupires encore, t'es pas son père, même si t'en as parfois pris le rôle, et t'es pas doué pour les accolades réconfortantes ou les prises de paroles agréables. Pour autant tu ne te sens pas de crier, ni de râler outre mesure, alors plutôt que de laisser s'installer un silence morbide, tu t'éloignes pour aller chercher le fameux café ainsi que deux tasses. Rapidement, tu reviens face à lui, posant la cafetière sur la table basse et rapprochant un siège pour t'asseoir dessus. Sans un mot, tu sers le breuvage noir dans chacune des tasses et tu lui tends la sienne sans cérémonies. Portant ta tasse à tes lèvres, tu souffles sur le café pour le refroidir, comme s'il n'était déjà pas suffisamment tiède, et tu bois deux gorgées avant de soupirer et reposer celle-ci. « T'es vraiment un sale môme. » Tu lâches, étirant tes jambes et touchant sans le vouloir les pieds de la table, la faisant légèrement trembler. « T'es pas venu ici pour te morfondre, et tu vas m'faire le plaisir de fissa enlever ta mine de six pieds de long. » Tu le pointes du doigt, inutile mais habituel. « J'suis pas ma fée et j'vais pas accepter que tu lui fasses du mal comme ça. » Tu reprends une gorgée de ta tasse, le temps de ravaler des paroles plus mesquines encore. « T'es venu pour te changer les idées et tu vas m'aider à classer les nouveautés de la boutique. » Tu lâches, catégorique. Elle t'as demandé de l'aide et tu fais à ta façon. « J'ai reçu trois caisses aujourd'hui, et mon employé est en congé alors y'a du boulot. » Tu lances, reposant la tasse sur la table avec un peu trop de brutalité, renversant du café sur celle-ci, marmonnant un juron. Tu avises à droite à gauche, cherchant de quoi ramasser ce café perdu. Tes genoux craquent douloureusement alors que tu te relèves trop vite pour attraper les quelques serviettes déposées sur une étagère adjacente. « Tiens prends ça, y'en a de ton côté. » Tu dis, envoyant les dites serviettes sur ses genoux pour qu'il s'exécute.
Accueil
