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 Death may be your Santa Claus | ft. Kyara

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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
Death
may be your
Santa Claus
ft. Kyara K. Kean
icon (c)vocivus
Silence, suffocation, le reste du monde est mort et il ne reste plus dans ta réalité que cette poigne sur ta gorge, la pression de ses doigts fermes et fins contre ta jugulaire, son désir de te faire du mal trop palpable. Elle est haineuse, fiévreuse, violente; tu te tiens solide sur tes deux jambes tant que tu peux jusqu’à ce que la suffocation te rattrape, que tu t’agites et faiblisses. Elle est en larmes. Est-ce que te heurter lui fait autant de peine ? Non, vous êtes deux égoïstes. Tu ne vois même pas qu’elle pleure et c’est pourtant flagrant tant ses joues sont mouillées. Même lorsque tu la regardes, tu ne la vois qu’à peine - tu pourrais lire, interpréter, mais dans cet instant suspendu dans le temps où l’air ne passe ta gorge qu’à peine, il n’y a vraiment plus que toi-même qui t’importe. L’oscillation de ta conscience, la tension dans tout ton corps, dans tes muscles, la crispation de tes phalanges sur ta table derrière elle, les courbatures qui déjà s’y annoncent. La douleur autour de ton cou qui te prend tout le visage, la raideur de tes jambes, la faiblesse de tes articulations, la furieuse chaleur dans le bas de tes reins, et les sueurs froides, frissons gelés qui te passent dans la colonne. Pourquoi la laissais-tu te dominer de la sorte, tu sembles l’avoir oublié à ce moment - pourquoi te sentais-tu en colère, pourquoi avais-tu de la désapprobation dans le ventre ? Tu as la vague sensation qu’elle t’avait déçu. Mais trop pris par le plaisir, trop pris dans l’intensité de la seconde, tu as oublié jusqu’à tes propres émotions, l’avis que tu te forgeais d’elle, le sentiment bon comme mauvais. Le temps était mort dans l’instant, tout le reste perdait son sens et toi, tu te laissais perdre entre ses doigts dans ton excitation.

Ses mains t’abandonnent, l’air subitement pénètre à nouveau tes poumons en détresse. La douleur t’assomme presque et ton corps lesté chancelle, déjà trop écrasé contre elle, à force de ne plus savoir tenir, d’avoir perdu ses maigres forces. Tu es comme un épouvantail, trop grand trop maigre et trop léger, décharné dans tes beaux costumes, la mine écorchée et rouge vif, les yeux trempés malgré toi - mais ton âme est aussi puissante que ta silhouette est rompue. Trop intense, tu es encore trop intense pour réagir ou penser, il te faut un temps pour respirer, pour vivre à nouveau, pour être capable d’un peu de raisonnement. Abruti par le trop peu puis le trop plein d’oxygène, vulnérable et tout à la fois impossible à heurter - comment heurter un homme qui trouve dans le heurt une satisfaction pleine et entière ? C’est peut-être ce qui te sauve, c’est presque la seule chose qui t’ait jamais sauvé, la raison pour laquelle on t’épargne quand on te hait, de répugnance à l’idée de te plaire. Pourtant non, cette fois parait différente : tu t’étonnes, en reprenant ton souffle, en recouvrant ta vue, de voir son visage apaisé et non plus nimbé de colère, de découvrir un contact presque tendre à nouveau, une faiblesse dans ses gestes, une attitude autre - elle a changé du tout au tout. Quelque chose cloche, tu t’en rends compte mais ne parvient pas d’abord à réaliser ce qui te dérange dans l’acte qui se joue. Tu te décentres peu à peu, cesses ton nombrilisme exacerbé, observes ses lèvres, ses mains, sa peau blafarde et les entailles qui la parsèment. Elle est entre diable et sainte, succube et martyre. Toujours larmoyante et le teint porcelaine comme une poupée chancelante sous ta stature.

Et puis cela te frappe, l’incohérence dans son portrait : l’immobilité de sa cage thoracique. Elle est comme morte, abandonnée à ton emprise, les membres lâches, le regard vide - la respiration coupée. Une imitation imparfaite mais si pleine de finesse, si charmante que tu te sens à nouveau captif; les secondes s’égrènent, déjà tu ne parviens plus à décrocher tes pupilles de leur contemplation. Aide-la Basil, sauve-la, il faut qu’elle respire, il faut qu’elle respire mais tu ne l’entends pas, toi, cette petite voix dans la tête qu’a le reste de l’humanité, cette bonne conscience, morale, compassion pour l’être en souffrance. Elle est superbe. Tu vois ses mouvements las et lents, ses mains se porter mollement à ses épaules, tu sens à ton contact ses forces l’abandonner, tandis que tu recouvres les tiennes presque comme si tu les lui volais; mais quand tu te sens à ce point captivé, fasciné, obsédé par elle, tu te demandes malgré tout lequel d’entre vous est le plus volé. A deux corps immobiles, tu ne fais rien contre la course du temps qui la rattrape, laisses ces minutes en suspens à l’envahir de tes regards trop impudiques. Tu rêves de ces pupilles inanimées, de cette impuissance consciente, tu rêves de porter tes lèvres à ses poignets, les baiser chastement, de les sentir si frêles et presque froids. Passer ton bras sous sa taille et la sentir se désarticuler, la serrer contre toi comme un pantin sans ficelles. Les secondes se changent en minute, et tu te sens si calme, apaisé comme s’il n’y avait plus dans cette morgue, sinon toi-même, que des macchabées. « Tu es belle quand tu ne respires plus. » Tu le chuchotes du bout des lèvres, abandonnant le vouvoiement au monde des vivants - lui offrant tes familiarités de cimetière. Tu l’enterres un peu vite peut-être, mais quand finalement sa tête se laisse rouler dans sa faiblesse, elle en devient presque tienne.
Elle garde des traces du vivant mais ce sont les plus charmantes, des mouvements amorphes éparpillées, des expressions de souffrance, une détresse presque palpable et tu t’imagines qu’elle te supplie - toi, toi et aucun autre, te supplie de t’emparer d’elle, de faire quelque chose, de la tirer de sa torpeur ou de l’y plonger entièrement pour ne pas qu’elle demeure dans cet état torture. Mais tu es fasciné, envieux, pour ne pas dire profondément jaloux de son état. Et tu l’enserres finalement cette taille trop fine d’un geste trop doux, tu la saisis cette nuque pour l’amener contre ta poitrine. Tu laisses aller ton visage dans ses cheveux roux, étreignant tendrement celle qui te haïssait tantôt à t’étrangler et te donner des coups, celle que ton existence avait rendue furieuse, celle qui voudrait te voir mort entre ses doigts - mais c’est elle qui se meurt, et toi qui la capture sans violence. Calme, composé de nouveau, on te dirait imperturbable ou plutôt victime d’un quiproquo. Tu avais laissé en arrière la maladresse sociale et te sentais parfaitement à l’aise au chevet d’un mourant, comme si tantôt, tantôt tu allais pouvoir l’emporter dans ton antre, et peut-être découper finement sa peau laiteuse, exhiber à tes regards ses entrailles rubescentes. Tes lèvres vont à sa tempe mouillée dans une tendresse macabre.
BY CΔLΙGULΔ ☾


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Death May Be Your Santa ClausScreaming, Deceiving, and Bleeding for you, and you still won't hear me - Amy Lee

La reconnaissance de son physique, de ses caractéristiques par l’arrêt respiratoire lui causa un rictus de dédain, presque une grimace – la surprise demeurait son impression générale de cet entretien déroutant. Un champ de bataille se dressa sous ses yeux. Kyara démarra une fantaisie dont elle était la seule maîtresse – la générale en chef d’une guerre internationale entre deux continents entiers. La fée qui abandonnait la réalité peu à peu se laissa tomber doucement dans un état quasi-inconscient. Remplie de vertiges, incapable de convaincre son instinct de survie de poursuivre son initiative, davantage impuissante devant l’échec de son désir le plus infantile. La silhouette de Kyara, si fière, flancha dans le clan ennemi, se désarticula un étage à la fois : un jouet trop brisé pour être récupéré, une carcasse volontaire pour se retrouver dépecée dans un caniveau. Le plus beau des rêves se tendait à sa portée; cette tendresse qui lui avait été refusée dès la naissance, ces mains qui recevaient son corps frêle - sa taille et son cou vendus, tranchés à vif par l’ennemi.


Tout son sens du toucher semblait sollicité, déboussolé de perdre les reines de son propre empire : tout cela ne pouvait que lui évoquer la guerre, la pensée de Kyara connaissait sa localisation dans la ville de Bray, mais toute logique flamba aux inepties qui se créaient dans le fil de sa pensée. Chaque fois que le clan ennemi posait un geste sur sa personne, une bombe explosait dans cette partie de son corps. L’illusion de son os fracturé en mille morceaux, si ce n’était guère consumé de cendres par l’impact, de ses tissus nerveux frits, de ses tissus musculaires fendus et déchirés – lynchés aux quatre coins du globe. Les veines brûlées, les artères ouvertes qui déversaient leur afflux sanguin de sang oxygéné contre le carrelage impeccable de la morgue. Tout ce qu’elle voyait se composait d’images floues, de vertiges impressionnants…Ses doigts tremblaient de frayeur, presque autant que d’inconfort dans son immobilité, dans sa propre incarcération apnéique.  


Les battements d’un cœur lui crevèrent soudainement les tympans… C’était l’étranger, c’était Docteur Egerton qui la recueillait comme le fardeau qu’elle était : le macchabée qu’elle aspirait à devenir dans peu de temps. Intérieurement, toujours, elle le supplia de l’abandonner à son sort, de laisser son corps gérer son stress de sa propre façon à la suite de ses fabulations mégalomaniaques : piètre résultat d’une néophyte au domaine du surnaturel. Quelque chose tire sa crinière de feu sur le côté, ce même quelque chose respira cruellement de l’air sur sa chair et la brûla. Elle explosa. Elle se révolta. Elle se métamorphosa.


Étirant sa souffrance jusqu’au bout du fil, la fée inanimée bougea légèrement son crâne, le secoua à la naissance d’une tension infime qui la paralysait. Ses mains, faibles, le repoussèrent sans la moindre force. Ses doigts se crispèrent en s’accrochant à ses habits, pendant que son faciès las reprenait l’absence d’expression – le seul qu’il savait produire en fin de compte. Le même choc frappa sa tempe, provoquant l’inspiration. À ce contact bizarre, la fée refusa d’ouvrir ses yeux pendant quelques secondes. Certes elle dut rassembler l’entièreté de son courage pour faire face au responsable qui semblait composer une fascination de sa propre idée. Deux incendies violacés dardèrent leur violence sur sa personne, sur son être. À une distance si forte, la rousse reprit son oxygène à son tour d’une lenteur révoltante. Au compte de cinq, Kyara arborait toujours la guerre dans son regard. Or, un mystère semblait vaguer, définir le caractère bien trempé qui marquait ses traits. Doucement, ses yeux furieux se refermèrent sur ses joues détrempées. Le carrousel de sa colère la porta vers des actes impurs; dans une direction que sa propre conscience n’aurait jamais pensé exister. Le souffle de Kyara se perdit sur sa tempe, au même moment qu’elle tournait son visage pour le confronter. Sur-le-champ. C’était la mort dans ses yeux. Une mort imminente : la sienne. Sur-le-champ. Sa fin. Sur-le-champ.


Trop cachée dans les bras de cette fée, trop abandonnée à ses soins, trop tendre et soumise, ses lèvres de sang affrontèrent les siennes. Dans une bataille des plus chastes et réservées, voire malade de timidité. Avec minutie, avec délicatesse, la maladresse de son geste demeurait omniprésente : en territoire inconnu, son abandon ultime fut de son plein gré. Kyara laissa le clan ennemi voler sa victoire, donnant autant une partie d’elle-même qu’une vérité enflammée : ses bras couleur neige se perchèrent à sa nuque, caressant ses épaules trop hautes puis le bas de son crâne. Décontenancée par ses propres gestes, Docteure Kean ne se réveilla pas de cette torpeur – de cette incompréhension morbide. Mécaniquement, son corps ne bougea pas d’un millimètre. Seuls ses yeux se promenèrent sur l’inconnu qui lui faisait face, acceptaient finalement de rejoindre son raisonnement. La haine de son cœur cessa de l’aveugler, laissant une fée tout autant vulnérable boire le silence qu’ils partageaient. Un tremblement fut sa prochaine sensation : de laisser la liberté à cet étranger de l’approcher, d’exploser son être de douleurs psychologiques des plus intenses. Ce qu’il y avait dans son regard, derrière ce mystère et cette violence, c’était une mort dans l’âme. Kyara n’était qu’un cadavre qui respirait parmi les vivants, ne demeurait que ce vaisseau vide exigeant sa destinée, sa raison d’être.


Soudain, elle essaya de s’exprimer – de formuler des mots. Rien ne pouvait franchir la barrière des états d’âme qui la conquéraient depuis le début de leur rencontre : bouleversé, brisée, pulvérisée. Les genoux de la fée valsèrent, succombèrent presque à la pression qui scindait son crâne en deux, son être en éclats de miroir. L’oxygène perçait sa volonté à plein flots, affluait dans son sang virulent d’impatience et d’interrogations. Elle reprit contenance, laissa ses mains timides se balader sur les territoires du clan ennemi. Le fil de sa pensée s’inonda de sa curiosité maladive, poussant la jeune femme à envahir son interlocuteur de regards avides et vils. Les questions ne purent franchir sa carapace qui désirait connaître la vérité ultime – son absolution, sa renaissance.      


« Parlez, je vous en supplie…Je veux savoir : je ne veux pas mourir dans l’ignorance de ma propre nature, dévorée par ma haine et ma curiosité. Votre prix sera le mien, Dr Egerton... »


Mélodieuse, apaisée, sereine, pour la première fois, sa voix témoignait de son intention véritable : ses chuchotements n’en dévoilèrent qu’une enfant abandonnée au pied d’un orphelinat. Une fille sans mère et sans père, une fille refusée à sa destinée grâce à l’œuvre des humains. Une personne sans identité, dont le nom n’avait jamais rien révélé. Seule une chanson perçait désormais les affres de ses souvenirs les plus lointains, de ceux qu’elle ne pouvait observer clairement une fois endormie dans le sommeil le plus lourd. De ceux qui ne viennent plus; de ceux qui l’ont abandonnés eux aussi. Le visage dans l’ombre du sien, le souffle froid, éteint se perdit sur ses habits. Une main blanche, froide s’y posa en frémissant.

La terreur de leur étreinte semblait vivre en elle tel un poison qu’elle ne pourrait plus jamais oublier. La chirurgienne dont le corps semblait être composé de glace, frigide et crispé, chatoyait d’inquiétudes et d’espérances discrètes – diaboliquement opportunistes. Désormais, la victoire appartenait à son pire ennemi. D’ailleurs, les bras glacials de la femme accompagnaient merveilleusement la raideur de ses membres. Les enseignants des techniques opératoires avaient trouvé ce manque de circulation sanguine des plus fascinants, complimentés par une déficience de l’autorégulation de sa température corporelle et de la quantité épouvantable d’inflammation qu’elle accumulait dans ses articulations. Kyara oublia la tension, la réflexion qui lui déchirait l’âme afin de s’offrir volontairement à sa merci –à leur adoration mutuelle de la mort au cœur de l’être vivant. 



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