Un peu perché, beaucoup trop rêveuse, extrêmement optimiste, Lucy apportait de la douceur dans la vie de Shura, restant en dehors des conflits du surnaturel. Elle aime les étoiles, elle aime s’émerveiller, les contes de fée, et les histoires à l’eau de rose. Elle exècre l’odeur du tabac, les relations malsaine, et tous les gens qui vont avec. Un peu trop pure pour l’enfant d’un mafieux, elle n’a jamais connu le volage géniteur, partit avant même qu’elle voit le jour. C’est peut-être pour ça d’ailleurs qu’elle a été préservé de sa noirceur et de sa colère. Une erreur de la nature, une erreur de jeunesse, grandissant dans un orphelinat en Bretagne. Pourtant, elle n’en a jamais voulu à ses deux parents. Parce qu’elle ne sait pas quoi leur reprocher. Leurs absences ? Elle avait les autres enfants dans le même cas qu’elle. Leurs irresponsabilités ? La matriarche chargée de les éduquer était suffisamment responsable et aigrie pour quinze. De l’amour ? ... Oui, ça, elle pourrait être rancunière, mais elle se console autrement. Notamment en se rendant dans la forêt de Brocéliande, en quête de fée. Elle croit aux fées. Elle y croyait avant même rencontrer Daniel, ou d’arriver à Bray. Si bien que l’existence du surnaturel ne l’a jamais effrayée. Elle y a même trouver un cheval noir, qu’elle appelait affectueusement Hrimfaxi car il était apparu la nuit et ses yeux brillaient comme les étoiles. Il l’avait laissé approcher, et elle s’en était fait un ami. Un de plus. Il l’emmenait en promenade sur son dos, explorant avec elle les clairières où reposaient des dolmens, les lisières où se cachaient encore quelques traces de barbelés de la guerre, et les lacs encore préservés de la pollution citadine. C’était reposant, mais un jour, il s’est approché trop près de son orphelinat et il s’est enfuit en entendant les hurlements de la matriarche. Elle ne l’a jamais revu.
++ Elle n’est pas restée indéfiniment dans cet endroit. Un beau jour, un homme est venu la chercher. Son l’épouse l’avait quitté, et elle était partie avec son fils. C’est moche à dire, mais Lucy a été adoptée par cette personne juste dans le but, au départ, d’être un animal de compagnie en quelque sorte. Puis, en voyant sa bonne humeur, Daniel s’est laissé attendrir, même s’il ne comprenait pas toutes les histoires qu’elle lui racontait. Demandé pour son «travail», le chasseur a emmené cette môme avec lui à Bray, et ils y sont restés pendant un temps. Elle était aveugle, sur les pratiques de Daniel, et elle a également rencontré son vrai père des années après. Un junkie ronchon dont la rencontre se résume à une attente au feu rouge à Pilgrim Village. Un café, des sous-entendus, et puis la vérité éclate. Lucy s’est sentie bête, mais tout aussi bête que Shura finalement. Ophuchius, ainsi est la constellation qu’elle lui a attribué à cause de son serpent tatoué autour de son cou. Ce qu’elle ne sait pas, c’est le différent entre lui et Daniel. Daniel qui l’a laissé à moitié mort, Daniel qui l’a ramenée avec lui en France, souhaitant éloigner sa «fille» de cet individu. Le problème, c’est qu’à force de lui cacher la vérité, Lucy a commencé à se rebeller et elle a haussé le ton pour pouvoir choisir ce qu’elle voulait faire maintenant.