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 Etrange voisinage | Basil

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Iblis avait traîné toute la journée dans le quartier de dragon alley. Qu’attendait-il là-bas ? Il n’en savait trop rien. Il observait les humains se battre, se droguer, boire. Il avait besoin de voir cette décadence pour les mépriser encore plus. C’était son but dans la vie, les mépriser. La créature était habillée de manière peu soigneuse pour ne pas attirer l’attention, il avait fait en sorte de changer son apparence. Même son apparence physique avait changé. Il s’était rajouté des cicatrices, une peau marquée par l’alcool et la cigarette. Les humains le regardaient à peine. Pas assez musclé pour attirer l’attention, pas assez chétif pour s’attirer les brutes. Il était passe-partout. C’était tant mieux car il n’avait pas envie de tuer et de se faire remarquer. Le Djinn sirotait un petit verre de bourbon. Il regardait vaguement deux humains qui se battaient entre eux. Ce n’était pas intéressant, mais il se demandait jusqu’où cet affrontement irait, il était curieux. L’affrontement se termina sur un des hommes qui s’effondra au sol dans un son rauque, avec du sang sur la tête. Iblis en avait assez vu. Il n’avait pas envie de voir plus. Il se leva de sa chaise. Un homme s’approcha de lui, ivre, probablement dans l’idée de se battre, mais le Djinn l’évita avec élégance. « Déchet. » Souffla la créature avant de quitter le bar.

Il rentrait au manoir de son maître. Iblis se cacha dans une ruelle sombre, caché à la vue de tous. Il se concentra suffisamment longtemps pour se transformer en faucon pèlerin et s’envola sans encombre. La sensation de voler lui rappelait presque les sensations qu’il avait dans l’Immatériel. Il souffrait tellement d’être dans une enveloppe charnelle qui le contenait. Dans les airs, il se sentait enfin vivant. Il battait des ailes follement, presque heureux. Il ressentait rarement ce sentiment. Il espérait que son maître ne serait pas encore dans le manoir. Iblis ne se sentait pas d’humeur. Il était particulièrement morose et avait besoin d’air. Il se demandait quand il retournerait dans l’Immatériel. Il souffrait bien trop dans cet état. Le faucon pèlerin qu’il était se posa sur le toit du manoir qu’il connaissait bien, lissant ses plumes avant d’entrer dans la maison par une fenêtre entrecouverte et laissée ainsi par ses soins. L’homme reprit forme humaine sur un beau tapis. Il se donna une apparence un peu plus classe que dans le bar qu’il avait quitté. Rashlan se redressa, étirant son corps dans tous les sens et écoutant les bruits du manoir, rien personne, c’était vide. Un sourire se dessina sur son visage, pas de bonheur, mais mauvais. C’était son sourire naturel.

La nuit commençait à tomber et il se demanda quand son maître rentrerait. Iblis n’était pas pressé. Un bruit attira son attention et il alla à la fenêtre qui donnait sur la rue et montrait son voisin d’en face, Basil. Le fossoyeur étrange qui ramenait des corps. Chacun ses hobbits, mais cela intriguait le Djinn. Tiens, il venait de trouver son occupation du soir ! Il ne savait pas ce que Basil foutait dehors, s’il ramenait un corps, mais il avait bien envie de causer et de l’embêter pour voir sa réaction. Même si malheureusement, le fossoyeur était toujours très stoïque. La créature sortit du manoir et traversa tranquillement la rue. « Bonjour monsieur Egerton. » En plus de vingt ans de vie ici, il avait appris les us et coutumes des humains. « Mais que faites-vous ? Vous ramenez des choses suspectes à la maison ? » Jamais Iblis ne l’avait confronté, mais il aimait bien faire des sous-entendus pour voir si cela allait stresser l’autre homme. La créature avait envie de se laisser un défi ce soir.
AVENGEDINCHAINS
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Basil Egerton
Basil Egerton
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AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
étrange voisinage
feat Rashlan Zarfati
S’il y avait bien une chose que tu tolérais mal, c’était l’ennui. Comme si l’oisiveté t’obligeait à faire le bilan de la personne que tu étais quand tu ne vivais jamais que dans l’instant. Il y avait des fondamentaux qui ne t'effleuraient même pas l'esprit, le genre d'objectif absurde comme “réussir sa vie" ou "atteindre le bonheur", ou pire encore, "être un homme bien" - alors à quoi pouvais-tu bien penser lorsque tu ne faisais rien ? Sinon réfléchir et trouver derechef quelque chose à faire, sans quoi le silence de ta propre introspection devenait trop insupportable. Ce qui expliquait sans doute que tu fasses des nuits si courtes, puisqu’il suffisait de dix minutes à ne pas trouver le sommeil pour que tu t’impatientes et ressortes de ton lit pour t’occuper les mains. Tu avais des journées pleines, et résolument irrégulières, rythmées seulement par les heures d’ouverture et de fermeture du cimetière dont tu gérais le portail. Manger, dormir, ces premières nécessités étaient rendues secondaires, et tu passais ton temps à rebondir de passion en passion, pour ne jamais faire que ce qui avait à tes yeux de l’intérêt. Les tombes, les sciences, l’érudition, les corps, le sexe, un peu de violon, un peu de social, à toute heure et dans n’importe quel ordre. Allant et venant dans Bray et surtout en dehors, du bunker des Dux Tenebris à ton propre cimetière.

Il était un peu tard, l’heure de fermeture était déjà passée et tu avais le champ libre jusqu’à huit heure tapante le lendemain. Comme souvent, tu avais eu ce jour-là envie de la compagnie des morts. Alors, comme souvent, tu avais attendu que l’obscurité te couvre, que les lieux soient déserts, et tu avais creusé une tombe choisie pour en déterrer le corps. Des corps toujours sélectionnés minutieusement selon l’usage que tu en faisais, selon si cela était pour la science ou pour ta seule compagnie. Le paramètre de la décomposition faisait que tu devais changer fréquemment de cible, même si tu usais de tes dons pour ralentir le phénomène et conserver sur le long terme tes petits préférés. Quel dommage d’ailleurs que cette découverte n’ait pas été suffisamment aboutie autrefois lorsque tu avais commis le meurtre de Meredith, tu te serais sans doute fait un plaisir de la garder tout spécifiquement, pour des raisons que l’on se gardera d’évoquer. Mais bref, tu étais revenu sur tes pas, le corps emmailloté dans un linge funéraire à l’intérieur d’une de ces blouses mortuaires, bien à l’abri de ton coffre. Sauf qu’au sortir de ta voiture, et alors que tu te dirigeais mécaniquement vers celui-ci, tu remarquas tout juste à temps que tu n’étais pas seul. L’un de tes charmants voisins se tenait là, l’acolyte du proprio d’en face. Un drôle de couple à ton avis, ou peu importe ce qu’il en était. Ils avaient l’air d’être des gens biens, si l’on exceptait que tu y avais compté bien plus d’entrées que de sorties, et que tu avais observé au moins une scène tout à fait douteuse, juste là, au milieu de la rue, il y a déjà un moment. Une jeune femme s'efforçant de fuir et ramenée de force par le compère claudiquant - tu avais croisé son regard de détresse, mais bien sûr tu n'avais rien fait, sinon peut-être sourire.

C’était Rashlan, ou quelque chose d'approchant - tu ne te souvenais pas avoir vu son nom à l'écrit, et vous n'aviez pas discuté tant que cela, après tout vous étiez des hommes très occupés. « Bonsoir voisin », ce qui évitait toute erreur de prononciation. Tu étais aussi de ces insupportables personnes à corriger un bonsoir lorsqu'on faisait l'erreur de te souhaiter le bonjour en pleine nuit. Tu ne t'étais pas vraiment attendu à sa question, il te confrontait là plus directement qu'il ne l'avait jamais fait. Se sentait-il d'humeur taquine ? Mais tu restais calme, et même presque intrigué de le voir t'aborder dans cette optique. « En toute logique, s'il n'y a rien de criminel, il n'y a rien de suspect. Il fait plutôt bon ce soir, vous ne trouvez pas ? » Et tu t'es mis à regarder le ciel sans te sentir inquiété, il faut dire que tu ne t'inquiétais jamais de grand chose. « Je vous proposerais bien le thé mais vous avez sans doute beaucoup à faire, je ne vous dérange pas plus longtemps. » Une façon polie de le congédier, puisque tu avais effectivement à faire. Comme sortir le corps de ton coffre avant qu’il ne pourrisse. Tu avais de la frustration à le savoir juste là et à ne pas pouvoir y accéder. Bien que tu sois un homme patient, il y avait des choses qui te mettaient plus facilement hors de toi, et qui sait combien de temps tu tiendrais dans ces dispositions.
☾ anesidora
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