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 There is not a thin line between love and hate (dagda&maxwell)

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Encore un réveil, encore. Comme un zombie, main grattant le calbar’ en marchant vers la cuisine, je toquai à la porte de mes parents pour les réveiller. Ensuite, je me lavai les mains, manquerait plus que je mette un poil de couille dans les saucisses – lol – de ma mère. Je fis couler au moins un litre de café, un peu pour les parents, beaucoup pour moi. Je ne mangeai pas, me contentant de les regarder d’un air vache pendant qu’ils avalaient ce que j’avais préparé, les admirant déjà frais et habillés aux quatre épingles, pendant que je me baladais en caleçon, torse nu, la gueule enfarinée. Ils me regardaient encore avec cet air disant « tu devrais faire quelque chose de ta vie » et moi je leur répondais par mon œil « laissez-moi tranquille ou je jette votre petit déj’ ».

« Tu seras sympa avec le voisin à côté, Dagda… Tu sais, ce n’est pas un méchant bougre. »

Je lui répondis avec un très mature « gngngngn » qui signifiait quant à lui « laisse-moi tranquille ou je jette ton petit déj ». Ah tient, la même chose ! Et quand ils partirent pour le boulot, je remontai dans ma chambre, comme d’habitude, pour ma routine matinale. A savoir, rester en calbut, me rouler deux pétards d’avance, ouvrir le store de la chambre, faire coulisser la baie vitrée, poser l’immense tasse de café – la deuxième après celle de la cuisine avec les parents – sur la petite table du balcon, poser mon cul sur le transat pour commencer à savourer l’inactivité en plein air au premier étage.

Ah… C’était agréable, d’entendre les gens partir au boulot, tandis que moi, j’en branlais pas une. Il faisait bon ce matin en plus. On voyait bien que l’été arrivait, la preuve, plus besoin de me déguiser en esquimau pour sortir. J’avais juste à sortir du lit, et prendre l’air ! J’allumai mon pétard sur ce moment absolument délectable où personne ne me faisait chier.

Du moins pour le moment. Car à à peine deux mètres de moi, j’entendis ce connard de voisin qui ouvrait la sienne de baie vitrée… Pour sortir sur son propre balcon. Maxwell Graham… Le fils de la copine d’aquagym de ma mère. Ce mec, c’était mon pire cauchemar. Rien qu’à le regarder, j’avais envie de sauter sur son balcon et de lui faire ravaler ce sourire de merde qu’il arborait chaque fois qu’il me regardait. Ce chien me jugeait dès qu’il me jetait un regard, c’était absolument insupportable. Autant les autres, j’arrivais à gérer, mais celui là ? C’était mon pire cauchemar. Il gâchait absolument toutes mes matinées, c’était pire que tout.

Je le fixai durant très exactement trois secondes, pour ensuite tourner le regard. J’étais face à lui, mais ma tête était dirigée vers la rue, je n’avais pas envie de mater sa sale tronche, pas dès le matin comme ça ! Rien de tel pour me gâcher une matinée.

Et juste parce que j’avais envie, je tirai de très grosses lattes sur mon pétard, juste pour bien souffler la fumée en direction de son balcon. Depuis deux semaines qu’il était là, il me pétait les couilles, autant que je lui pète les siennes, tient.
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There is not a thin line between love and hate


Le café était chaud, les œufs frétillaient dans la poêle et la vapeur s’échappait de la salle de bain. Maxwell avait pris cette habitude d’aller courir le matin avant de se rendre au travail. Comme pour beaucoup d’autres humains qui grouillaient sur cette planète tellurique, bouger son corps aidait son cerveau à fonctionner à plein régime dès sa sortie de la douche. Dans sa chambre comme dans le salon, des cartons étaient toujours entassés, certains dont la mention « fragile » pointait vers le bas. Voilà deux semaines que les déménageurs les avaient apportés à cet étage sous le regard satisfait de Maxwell. Comme quoi, même les gens pas malins pouvaient avoir une utilité. Une fois sa chemise bleu nuit et un pantalon enfilés, il observa son reflet dans le miroir. Sa barbe était bien taillée et ses cheveux coiffés sur la droite comme souvent. Son frère lui disait qu’il avait le look du diable et, il ne voyait pas vraiment pour quelle raison. Mais de toute façon, Maxwell ne voyait pas grand-chose.

Assis sur sa chaise, il lisait le dernier numéro de Nature en mangeant son petit déjeuner. Dehors, le soleil brillait et apportait toute sa lumière dans son salon. Son regard se posa sur la baie vitrée et il se souvint que lors de la visite, l’idée de disposer d’un balcon lui avait semblée plutôt bonne. La rue n’était pas trop animée et les voitures peu fréquentes laissant le quartier silencieux au petit matin. Malheureusement, dans l’annonce, le propriétaire n’avait pas précisé la présence d’un voisin plus que désagréable. De l’autre côté des murs vivait une famille dont le fils était le genre qui justifiait parfaitement la misanthropie de Maxwell. Une espèce de déchet qui se baladait en caleçon sur son balcon, ne travaillait pas et avait le langage aussi raffiné qu’un camionneur. Le voisin idéal pour un caractère comme le sien, vous vous en doutez.

Certains croient au coup de foudre au premier regard. Maxwell croyait à la haine au premier regard. La première fois qu’il avait posé les yeux sur lui, il n’avait plus s’empêcher de soupirer et de rouler des yeux. Le médecin avait beau être très intelligent, des fois il oubliait simplement que d’autres êtres humains foulaient cette terre, et que tous n’étaient pas de première fraicheur.



Depuis, il se faisait un malin plaisir de l’emmerder chaque matin. Visiblement, sa seule présence suffisait à l’énerver, ça devait être en lien avec sa façon de le regarder - comme s'il était la chose la plus ridicule qu'il ait vue –. Et donc il maintenait sa présence. D’ailleurs, il avait encore un quart d’heure avant de se rendre au travail. Deux minutes après, lui et son sourire maléfique trônaient fièrement sur le balcon, une tasse de café en main. Le regard noir auquel il eut droit le rempli de joie. L’autre était encore là en caleçon, à ne rien faire de sa vie, une cigarette roulée entre les lèvres. D’ailleurs, l’odeur lui apprit que ce n’était pas à proprement parler du tabac. Son sourire maléfique s’agrandit et il disparut de nouveau dans son appartement. Lorsqu’il fut de retour, son voisin favori regardait ailleurs, tant mieux.

Après une visée parfaite, il bascula son seau d’eau dont tout le contenu arriva sur sa cible, éteignant par là-même le pétard malodorant. L’eau était glacée et le cri de surprise témoignait que dix litres sur la gueule par surprise, c’était froid.

« Ta mère me remerciera, les douches tu ne dois pas en prendre souvent. Et la prochaine fois tu fume ta merde chez toi ou j’appelle les flics. »

Evidemment, son sourire maléfique faisait trois fois le tour de sa tête et ses yeux caramel pétillaient. Il était fier de lui et ce simple geste venait d’illuminer sa journée. Il ne s’attarda pas plus que ça, retourna sous le couvert de son toit et ferma les rideaux histoire d’être tranquille pour terminer son café, se disant que cette journée commençait plutôt bien.



Son fond de café avalé, il attrapa son sac et quitta son appartement pour se rendre au travail, pour une fois, d’une excellente humeur.

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Lorsque je reçus le seau d’eau dans ma gueule, d’eau froide, je sursautai juste, renversant presque mon café. En fait, j’étais vraiment choqué. Il n’avait encore jamais fait ça, l’voisin, à la limite on s’était insultés, balancé des horreurs à la gueule, ça oui, mais jeté des trucs ? On n’avait pas encore passé ce stade. Et en plus de ça, il me critiquait, concernant des douches que je prendrais pas, et ma merde que je devais fumer chez moi, avant de s’enfuir. J’étais proprement… Sidéré.

Je restai alors sans bouger, le regardant partir avec son air de chien trop fier, toujours inexpressif, trempé jusqu’aux os, tout en roulant un autre pétard, et récupérant du coup la deuxième tasse de café, qui n’avait pas été touchée par le déluge et, du coup, étant toujours à température buvable. Je le sirotai donc, essayant de garder tout le calme que je pouvais réunir en moi. Il n’était plus là.

Je tirai une latte sur mon pétard, m’enfonçant dans mon siège, me disant :

« Putain, quel lâche, ce fils de putain de mes deux. »

Je pris juste deux minutes pour réfléchir à ma vengeance. Et en vrai, je trouvai vraiment très vite. Car ma mère m’avait donné une seule mission, aujourd’hui : aller acheter du poisson. Et au marché au poisson de Bray… On pouvait trouver de magnifiques petites choses. Mon petit sourire s’étala sur mon visage. Avec une chaude journée comme aujourd’hui… Oh oh oh. Je crois que j’n’avais jamais été autant motivé à sortir de chez moi, alors même que je m’étais limite transformé en ermite, mis à part pour aller au bar.

---

Au soir, je n’attendais qu’une seule chose, assis sur ma terrasse, désormais sec, à attendre que rentre mon cher voisin. Car je voulais absolument voir sa tête, quand il découvrira l’état de sa terrasse, remplie de trace de vase, d’algues, et autres morceaux de poisson, les restes que la poissonnière avait bien voulu me céder pour un petit prix. J’avais ensuite bien pris mon pied à tout jeter sur sa terrasse de merde, voulant absolument faire pareil que lui, lui balancer une merde à la gueule. Mais à vrai dire, j’avais surtout envie de lui faire ravaler ses merdes de ce matin. Qu’il dise que je pue, pas de problème. Que je fumais le pétard et que ça l’emmerdait, pareil, rien à foutre. Par contre, j’avais pas envie qu’il prononce un seul mot sur ma mère.

Alors, à son retour, j’attendis juste qu’il ouvre la baie vitrée, pour viser sa tête avec la tête de poisson que j’avais gardée toute la journée à côté de moi. Et une fois cela fait, je me levai juste, pour dire :

« Parle encore une fois de ma mère, sale chien, et je t’écrase ta face de catin contre ton crépi. »

Et sur ces mots, je me tirai juste, fermant ma propre baie vitrée, pour me diriger vers la salle de bain, histoire de me décrasser la main, qui puait quand même un poil le poisson, satisfait de m’être vengé.

Car j’avais pas envie de le cogner, et de risquer d’aller en prison.
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Le voisinage pouvait faire perdre de la valeur à une habitation, cet appartement risquait de voir son loyer diminuait si l’autre connard ne mourait pas dans les jours qui suivaient. Néanmoins, il n’était pas assez important pour que Maxwell ne pense à lui pendant son travail. Par contre, dès son retour dans le quartier et à peine sa voiture garée, il soupira. Depuis le trottoir il pouvait déjà voir son balcon habituellement immaculé couvert de quelque chose qu’il ne savait identifier. Les opposés s’attirent non ? Maxwell étant extrêmement intelligent, on pouvait en déduire sans trop prendre de risques de son voisin était extrêmement con. Une fois dans son salon il eut l’immense plaisir de découvrir que sa terrasse était envahie par la mer : des résidus de poissons, des algues et de la vase, le tout visiblement resté au soleil pendant un moment. Il fit l’erreur de pénétrer sur le balcon et reçut à ce moment un poisson gluant lancé avec un amour fou.

« Parle encore une fois de ma mère, sale chien, et je t’écrase ta face de catin contre ton crépi. »

Toujours ce langage châtié et gracieux qui lui sied à la perfection. La menace bien qu'imagée n'était pas très effrayante. Avec son caractère, Maxwell en avait vu d'autres. Il n’eut pas le temps de répliquer qu’Aquaman disparu dans sa tanière. Bon, ce petit con voulait la guerre, il allait l’avoir. Maxwell laissa ce joli présent sur le balcon qui empestait et rentra dans son appartement se laver les mains avant de prendre son téléphone. Comme beaucoup de gens, le médecin avait cet étrange désir de marcher pendant un appel. Une voix féminine répondit alors qu’il observait à travers la baie vitrée la présence bien heureusement de la caméra de surveillance du quartier.

« Salut Abiageal, tu pourrais me rendre un service ? »

Son frère avait de nombreux défauts mais, il avait eu l’intelligence d’épouser une avocate au grand cœur avec laquelle Maxwell s’entendait plutôt bien. Elle était toujours là pour le sortir de ses emmerdes, surtout quand elle pouvait empocher son cachet dans le processus. Il lui demanda d’envoyer l’huissier le plus cher qu’elle connaissait et lui exposa à peu près la situation. Bien qu’Abigeal se doutait que son beau-frère n’était pas complètement innocent dans le conflit, elle lui apporta son aide. Deux heures plus tard, un homme dans la quarantaine au large front dégarni vient sonner à sa porte. Une fois le constat effectué, il discuta un peu avec le médecin qui pouvait presque se montrer agréable. Ensuite, ce fut un service de nettoyage qui débarqua pour redonner à son balcon sa propreté et son parfum d’antan. Le soir était déjà bien avancé et nul doute que la facture allait être salée. Pas de problème, il ne comptait pas la payer. Le lendemain Maxwell resta prendre son café à la table de son salon avant d’aller travailler en attendant des nouvelles de sa belle-sœur favorite. Les nouvelles arrivèrent dans le milieu de l’après-midi, tout était bouclé.

Le jour suivant, Maxwell s’installa sur son balcon dès 5h50 du matin. Il avait toujours été quelqu’un de matinal mais, cette fois, il ne voulait pas rater le spectacle. A 6h précise, le même huissier vint sonner à la porte de la maison maudite. Il fallut quelques minutes pour qu’une dame en peignoir l’air visiblement endormi ne vienne ouvrir. C’était sans doute la mère de l’autre erreur de la nature. Le type se présenta et fit très bien son métier. Il transmit donc la lettre d’Abigeal, la facture du service de nettoyage, ses propres honoraires ainsi que ceux de l’avocate. Le montant avoisinait déjà les mille euros. Après un petit blabla expliquant que la famille avait un mois pour payer et qu’une fois cette date dépassée, les rappels seraient à chaque fois facturés. La lettre de l’avocate comprenait l’explication de la situation, la précision qu’une somme supplémentaire de dédommagement était requise – presque aussi salée que la facture principale – et que s’ils désiraient contester, l’affaire se réglerait devant le tribunal de Dublin. De plus, l’affaire devrait s’y régler assez rapidement puisque les enregistrements de la caméra de surveillance de la rue n’allaient pas tarder à arriver sur l’ordinateur de l’avocate. Maxwell affichait son sourire maléfique habituel et décida de ne pas bouger de son balcon. Aquaman dormait sans doute encore à cette heure-ci, bien qu’il ne doutait pas que son sommeil risquait d’être rapidement écourté …  



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Il s’était écoulé un bon bout de temps après mon départ de Bray pour quelques temps, chez mon petit frère, puis après mon rendez-vous avec Emily afin de savoir quoi faire de la grosse couille qui m’était tombée sur le coin du pif. Une couille nommée Maxwell Graham, dont la mère était copine avec la mienne. Sans déconner… C’avait été un cauchemar. D’abord, il avait fallu que je présente mes excuses à ce connard d’enfoiré de merde, et que je paye pour le nettoyage de son balcon poissonnerie. Il l’avait bien cherché…

Et en plus il avait fallu l’héberger pendant des travaux. Sérieusement. Est-ce que quelqu’un était en train de me maudire, quelque part ? Je n’en savais rien. En tout cas, je m’étais tenu tranquille, car j’avais un espoir, un seul. Celui de me venger. Et j’avais trouvé la parfaite occasion. Je savais que la mère Graham ne savait rien du fait que son fils se tapait un mec. Rien. Merci les ragots de maman qui me noyait dès le matin. Et moi j’avais déjà vu un type, le mec de la pizza, aller chez l’autre, et y rester un peu plus longtemps que la normale. Dison que le type de la pizza, il était pas censé rester plus de dix minutes sur place, quand il avait pas de bol et tombait sur un client con. Or, je savais que ce connard de Maxwell battait des records, ce n’était pas à ce point.

Donc, j’avais monté un petit plan, dès que j’avais vu arriver son mec. J’avais pris mon téléphone, et l’avait difficilement tiré en mode souris jusqu’à son balcon de merde. Pas de camera pour me choper cette fois-ci. Et j’étais allé là où y’avait des bruits pour mitrailler – heureusement que j’avais pensé à retirer le flash… Pour ensuite m’être barré, en mode sorcière Carabosse, développer les photos, et les déposer innocemment devant chez sa daronne – en prenant soin de ne pas être vu, encore.

Toutes les précautions que j’avais prises… Merde, j’avais même évité de mettre mes empreintes sur les photos. Bon, je m’étais senti sale d’avoir fait le coming out forcé de ce connard, mais au moins, comme ça, lui aussi allait avoir aussi mal au cul que moi.

Et je n’attendais qu’une seule chose. Voir le désespoir de ce bâtard de merde sur son visage. Le voir se torturer comme moi je m’étais torturé. J’avais pratiquement campé sur mon balcon, absolument certain de n’avoir laissé aucune preuve, sinon des marques de dents de souris sur les photos. Et il ne savait rien du surnaturel, donc rien à foutre. J’étais tranquille, avec mon pétard, prêt à réagir au moindre seau lancé si encore ce connard comptait m’en lancer un. J’étais paré à choper mon téléphone, pour le filmer en pleine agression.

Tout était parfait, et rien ne pouvait aller de travers. Absolument rien. J’étais certain qu’il allait comprendre que c’était moi, absolument certain. Mais j’en avais rien à foutre. Il n’avait aucune preuve, son avocat n’allait rien pouvoir faire. Et la diffamation… C’était pas beau.
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La vie était devenue plus compliquée ces derniers temps. La pression, Maxwell connaissait. Les concours, les examens, les travaux, les thèses, les présentations, la sélection par l’abandon forcé, les nuits blanches, les centaines d’heures de récitation, tout ça il connaissait. Par contre, l’espoir né de sa mère de le voir se caser et fonder une famille, c’était nouveau. Enfin, pas tout à fait. Sa mère avait toujours nourri cet espoir alors que son père pariait avec ses cousins sur son éternel célibat. Mais maintenant qu’un illustre voyeur avait décidé de balancer son plan cul à sa daronne, les choses étaient différentes. Il n’avait pas eu le courage de lui dire que cette pseudo-relation était tout sauf sérieuse. Quelques mois avant il l’aurait eu mais maintenant qu’il savait que les jours de sa génitrice étaient comptés, il n’avait plus le courage de renvoyer ses espoirs au placard alors que lui en sortait.

En mère modèle, Maria n’avait pas plus que ça regardé les photos dès qu’elle en avait compris l’idée principale. Même si elle l’avait vu sous toute ses coutures quand il était un petit garçon, les choses étaient différentes maintenant que la trentaine s’installait. Elle lui avait également promis de ne pas ébruiter l’affaire. Il n’accordait aucune homophobie, ou biphobie, dissimulée à son père ou à son frère mais il n’avait absolument pas envie que les deux hommes passent un an complet à se foutre de sa gueule du fait qu’il ait un copain. Résultat, son quotidien n’avait pas vraiment changé même si une certaine frustration était née de ce coming-out forcé. Mais que pouvait-il y faire ? Impossible de savoir qui avait pris ces photos et s’il avait soupçonné Meursault pendant plusieurs jours, cette piste était désormais morte (comme lui lol). Ne croyant pas aux voisins débiles qui se transforment en souris perverses, il se dit qu’il avait dû oublier de fermer les rideaux et qu’un drone ou une connerie du genre avait fait son office.  

Ce jour-là, son humeur était moyenne, les heures de sommeil étaient courtes et il avait perdu la foi d’aller courir le matin. Après une bonne douche il se fit couler un café et alors qu’il allait s’installer à son bureau pour continuer une lecture abandonnée vers 4h du matin, un halo de lumière pénétra dans la pièce depuis la baie vitrée. Le dieu des emmerdes lui envoyait un signe clair, celui d’aller sur le balcon. Et comme on ne discutait pas avec un dieu, c’est ce qu’il fit, son café dans une main, sa pomme dans l’autre. Les derniers jours de soleil de septembre rendaient le matin encore, ce pour quoi le soleil ne pouvait rien faire, c’était ses problèmes de voisinage. Dagda était encore là à fumer sa beuh dès le matin – on voyait les effets sur le cerveau – avec un air presque de l’attendre. Qu’est-ce qu’il lui voulait encore ce con ? Lui payer un peu plus de thunes ? Un instant, il se contenta de l’ignorer, préférant déjeuner en paix et terminer la lecture de son article.

Satisfait d’être enfin à jour et la caféine faisant son effet, il afficha un large sourire en se levant, prêt à aller bosser. En retournant dans son appart, il déposa sa tasse dans son lave-vaisselle et jeta son trognon, la journée allait pouvoir commencer. Malgré tout, une sensation lui restait dans l’estomac, ce n’était pas l’acidité du café mais plutôt une sensation d’inachevé, comme si quelque chose manquait. Maintenant que son esprit était clairement réveillé, il savait quoi. Un sourire maléfique étira son visage alors qu’une idée démoniaque gerba dans son esprit étriqué et qu’il attrapa son portefeuille avant de retourner sur le balcon et d’invectiver son voisin.

« Ah et merci pour l’argent au fait ! J’en ai fait bon usage »

De son portefeuille, il sortit un billet de 10 qu’il déposa sur la rambarde du balcon de la vilaine petite souris. Son sourire maléfique faisait quatre fois le tour de sa tête.

« Tiens c’est la monnaie pour ta mère, j’ai oublié de lui rendre l’autre fois. Encore souple pour son âge mais c’est pas donné ! »

Par cet acte gratuit, le dieu des emmerdes fut satisfait et se détourna du monde des mortels, pour le moment.


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S’il y avait une chose sur laquelle je refusais de changer, c’était ma routine du matin. Mon pétard sur mon balcon, avec le café, c’était quelque chose de sacré, auquel je tenais. N’en déplaise à l’autre enfoiré. De toute façon, il avait eu gain de cause, il avait son fric désormais, qu’il cesse alors de me péter les couilles. Connard. C’était pas de ma faute si nous étions voisin, et si quelqu’un devait déménager, ce ne devait certainement pas être moi. Même si j’y songeais. Mais pas à cause de lui. Juste parce que vivre chez ses parents, c’était pas génial, à force. Surtout que j’avais droit à un Moon assez encombrant, et que les darons pouvaient bien en avoir marre à force de se taper un inconnu.

J’étais en train de penser à tout ça, quand je vis l’autre résidu d’avortement sortir à son tour sur son balcon. Je l’avais juste regardé d’un air torve, voulant même plus me battre – c’était bien pour Emily que je faisais ça… Mais ouais, rien de plus. J’étais d’ailleurs pas loin de finir, et de commencer à me préparer pour aller au boulot, quand je l’entendis me parler d’un coup. Qu’est-ce qu’il me voulait lui ? Y’avait pas genre moyen de demander une injonction à ce qu’il ferme sa gueule, juste ?

Il m’disait merci pour l’argent, qu’il en avait fait bon usage. Bah, okay, grand bien m’en fasse, va chier ?

Ca aurait pu s’arrêter là s’il m’avait pas laissé un billet sur sa rambarde, le sourire du démon sur sa face, en me sous entendant clairement qu’il avait niqué ma mère. Oh. Hé bien, c’était gracieux. Vraiment. D’un bon goût ! « Hé bah putain mon pote. » A vrai dire, pour une fois, j’avais rien à dire.

J’avais grandi sûrement un peu ? Ou tout simplement je n’en avais plus grand-chose à foutre de ce qu’il pouvait dire. J’avais déjà foutu ma fierté aux chiottes en faisant ce virement pour renflouer son compte qui n’en avait pas besoin… Alors ça. Ca, c’était absolument magique. En fait, j’étais resté un peu con sur le coup.

Parce que je m’étais senti totalement supérieur à lui, pendant un moment. Je n’avais pas la sensation d’avoir été aussi méchant, aussi gratuitement, ne serait-ce qu’une seule fois dans ma vie. Jamais. D’ailleurs, dans cette histoire je m’estimais plus victime de ce chien que réellement responsable de ce qui était arrivé.

Qu’il s’abaisse autant pour son propre plaisir, au final… Ca me donnait cette sensation de supériorité. J’étais un type bien. C’était une merde. J’avais fait des erreurs, lui en était une. Et ça, c’était une putain de pensée positive dès le matin qui motivait à fond pour faire des étincelles au boulot !

Je partis donc, l’esprit en paix, libéré.

Ah ça faisait du bien.

Cimer, raclure.
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Maxwell avait sans doute dépassé les bornes mais ce comportement n’était pas non plus si surprenant venant de lui. Connu pour son caractère détestable, il avait cette manie partagée avec beaucoup d’autres être humains de vouloir mettre les autres plus bas que lui dès que son égo était touché. Et qu’il le veuille ou pas, il avait détesté être ainsi mis sur scène sous le jugement douloureux de sa génitrice bienfaisante. Tendance autodestructrice ou pas, il n’était pas complètement idiot et s’attendait à une dispute, encore une. Il voyait déjà Dagda vouloir lui casser le nez ou déclencher une nouvelle guerre de voisinage, le genre qui faisait perdre de la valeur au quartier, ou du moins à leurs deux immeubles. Malheureusement pour lui, rien de tout ça ne se produit. Pas de cri, pas d’insulte, pas de cri. Juste un air surpris et un départ qui le laissa debout tout seul comme un con. Après la surprise, la colère monta d’un coup, tel qu’il frappa dans la rambarde du balcon et se blessa. Depuis quand Dagda était-il pacifique ? Pire, depuis quand pouvait-il avoir le dernier mot de manière adulte et mature alors qu’entre eux deux, c’était clairement Maxwell le plus intelligent ? En tout cas, c’était sa vision des choses. Une première lancée autodestructrice venait d’être avortée, prête à en engranger mille autres.

Le temps passa et aucune autre confrontation ne vint se jouer telle un drame sur leurs balcons. Avec l’avancée dans l’année et l’orange qui venait colorer les feuilles, on avait moins envie de trainer sur son balcon. Et pour Maxwell, les choses étaient différentes. Il en venait presque à croire au karma tant les merdes s’amoncelaient sur son chemin. Après avoir cédé à la pression de sa génitrice, voir son sourire et son regard s’illuminer d’une pointe de fierté, le voilà de nouveau célibataire. Ce n’était même pas sa faute pour une fois et pourtant, il aurait bien préféré être responsable de ce célibat qui lui collait à la peau. Ni lui ni son petit ami d’un temps n’avait juré jusqu’à ce que la mort les sépare mais, ce fut le point final de leur relation. Le médecin n’avait pas pleuré mais son visage affichait un air d’incompréhension, une expression qui lui était tellement inhabituelle qu’elle semblait défigurer son visage. C’était au moment où il commençait à saisir ce qu’une relation stable pouvait apporter, qu’il commençait à prendre un peu de maturité que la main du destin décida de rebattre les cartes et il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ce qui s’était passé. Comment pouvait-il être mort de cette façon ? Et surtout, comment pouvait-il être passé à côté ?

Ces questions tournaient dans son esprit alors qu’il se garait devant son appartement. La pluie tombait drue et les parapluies se baladaient dans la rue alors qu’il en sortit, vêtu d’un simple manteau. Alors qu’il tapait le digicode qui le séparait d’un couloir sec, il vit quelqu’un l’imiter dans la maison d’à côté. Le voisin qu’il avait le plus détesté de sa vie rentrait également chez lui. Sans doute pas assez dans son assiette pour continuer son chemin, il se détourna de l’entrée et traversa la ligne imaginaire qui séparait leurs deux terrains. Une frontière d’air qui, connaissant les deux, aurait dû être un mur couvert de barbelé. Une autre lancée autodestructrice ? Non pas vraiment. Pour la première fois, il venait en paix. Enfin, pas vraiment dans ce but, il cherchait plutôt des réponses.

« Meursault, le type qui venait chez moi. Je sais que tu le connais il est venu sonner chez toi une fois ou deux. Est-ce que tu lui a parlé récemment ? Est-ce qu’il t’a dit quelque chose sur une dispute avec quelqu’un ou quoi ? »

Pas de bonjour ni de politesse, il s’en foutait. Il avait autre chose en tête. En ponctuant sa question, une petite voix dans sa tête lui murmura que c’était lui l’ex copain, c’était lui qui était censé être au courant de ce genre de trucs, pas le voisin.



panic!attack
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J’rentrais chez moi après une autre journée de merde. J’avais été tout seul au boulot, à constater l’absence du type qui devait bosser avec moi, et qui était pas là parce qu’il était mort. Bon, je le connaissais pas de fou, mais voilà, je m’étais habitué à sa présence, et ça me faisait chier de savoir qu’il allait plus jamais revenir. J’déprimais donc, un peu. L’deuil il paraît, un vrai salaud ce concept. J’étais donc sorti de ma caisse, croisant le regard de Maxwell qui rentrait exactement au même moment.

Je me sentais un poil comme une merde aussi, rapport aux photos. Puis, c’était son mec, l’Meursault, même si bon, voilà. J’me demandais ce qu’il foutait avec une merde pareille, le Meurs. Mais bref, j’allais pas me poser plus de questions, juste continuer ma route, me presser vers chez moi, me mettre au chaud, voir si Moon avait pas fait de conneries, embrasser ma daronne qui était déjà rentrée, attendre mon père, puis glander jusqu’au prochain réveil encore.

Enfin ça, c’était le plan jusqu’à ce que je voie Maxwell marcher vers moi. Eh, c’était pas parce qu’il était encore plus en deuil que moi que j’allais devoir supporter une autre merde hein ? Je l’attendis exactement là où je m’étais arrêté, curieux quand même ce qu’il pouvait bien me vouloir l’enfoiré de mes deux couilles.

Et quand il me posa sa question, sur le coup, bah j’me sentis quand même un peu con. Parce que bah… J’pouvais comprendre. Il voulait des réponses, et ça, j’pouvais pas lui en vouloir. Mais ouais, alors, déjà… « On bossait ensemble. » Puis je précisai quand même : « Avec Meurs. » Parce que voilà, il avait pas juste sonné deux trois fois chez moi, hein. Mais bref. En vrai, ça me gonflait qu’il vienne me causer gentiment – si on voulait, parce que la politesse de base, visiblement monsieur se sentait trop bien pour ça – uniquement parce qu’il voulait des infos. « Et non. J’sais que’d. J’savais qu’il se faisait cogner parfois, mais j’en sais pas plus. »

Façon, c’était la vérité. J’savais pas grand-chose de sa vie privée, à lui, j’étais pas le mec casse-couille à poser des questions persos. Bon, j’savais la couleur de son cul, mais ça c’était par accident. Il était avec le mauvais mec au mauvais moment, le type qui faisait ressortir le pire de moi. M’enfin, j’hésitais. Est-ce que je le consolais l’autre ? Genre, une tape sur son épaule, un p’tit mot sympa et après j’le laissais là ? Ou un autre truc ? J’en savais rien.

C’était un connard, mais voilà, c’était pas drôle de perdre son mec. Et si j’faisais un effort, p’tèt que ça allait s’arrêter, les conneries. Bref, j’finis par dire le premier truc qui me sort par la tête, une idée pas géniale, mais c’était mon style ça : « T’veux une bière ? » Façon, c’était pas comme si j’en avais pas déjà plein le frigo et qu’il était jamais venu chez moi. Merci à nos daronnes qui avaient décidé qu’un dégât des eaux dans sa piaule, c’était un bon prétexte pour qu’il crèche dans la chambre à ma sœur. J’espérais qu’il avait quand même apprécié le papier peint rose.
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Bonjour, comment-ça va, est-ce que je peux te demander un truc ? Maxwell aurait sans doute dû commencer par une de ces propositions, juste histoire de ne pas passer pour le connard qu’il était. Mais bon, c’était plus fort que lui surtout qu’il méprisait au plus haut point son interlocuteur. Ça lui arrachait déjà la gorge de venir lui poser une question pareille. C’était bien la première fois de sa vie où il ne pouvait pas compter exclusivement sur lui-même pour trouver une réponse à ses questionnements. C’était pathétique en soi de chercher des explications chez le voisin avec qui il avait parlé deux fois. C’était quoi la suite à ce rythme-là ? Questionner la caissière du supermarché.

« On bossait ensemble. Avec Meurs. »

Il n’était pas au courant de cette collaboration. Il savait que Meursault avait trouvé un nouveau travail mais n’avait pas écouté plus que ça. En plus il n’était pas bien bavard le gamin non plus. Voilà ce qui se passe quand on met ensemble un type qui n’écoute pas et un autre qui ne parle pas, Maxwell se retrouvait comme un con à apprendre des trucs post-mortem.

« Et non. J’sais que’d. J’savais qu’il se faisait cogner parfois, mais j’en sais pas plus. »

Déjà c’est quoi cette idée d’abrévier les mots à une seule lettre ? Sa mère elle ne lui a pas appris à parler à ce con ? Mais bref, Maxwell se contenta d’hocher la tête légèrement. Il avait remarqué les bleus sur son corps mais n’avait jamais posé la question, se disant que ce n’était pas ses affaires. A ce moment sa gorge se serra. Peut-être que s’il avait posé la question l’issue aurait été différente. Non, c’était stupide, il n’était pas responsable de ce qui s’était passé, quoiqu’il se soit passé en fait. Alors qu’un « merci salut » allait rapper sa gorge et qu’il allait disparaitre de son côté de la rue une idée saugrenue fit son apparition.

« T’veux une bière ? »

Cette question lui rappela son voyage chez la famille Sionnach grâce à sa plomberie de merde. Le papier peint rose hantera ses cauchemars pendant encore plusieurs mois. Quelle idée bizarre mais, d’un autre côté, il était plutôt fatigué de se disputer. C’était sans doute passager et les seaux d’eau recommenceront à voler dès les premiers jours de chaleur de l’été prochain. Du coup, sans vraiment savoir pourquoi, il haussa les épaules et lâcha un petit :

« Pourquoi pas »

Sans aucune condescendance pour une fois. Le fait qu’une partie de son esprit étriqué était encore en train de traiter la mort de son petit ami devait favoriser ce genre de choix. Une idée venue de son côté irlandais jaillit et il demanda :

« T’as pas plutôt du Whisky ? Sinon j’en ai chez moi »

Avec des parents comme les siens, il était bien obligé d’avoir une verrière contenant au minimum une bouteille de whisky et un vin italien. On pouvait dire que ses goûts de petits bourgeois n’appréciaient pas vraiment la bière mais, en vérité il avait plutôt envie de se souler la gueule une bonne fois.


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