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 Let's keep smiling | Dagda & Aisling

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Let’s keep smiling
Dagda O’Raghailligh & Aisling Fitzpatrick


New-York, pendant la prohibition

La salle était légèrement brouillée par la fumée des cigares et cigarettes, mais les rires et la musique des musiciens invités par mon père se faisaient clairement entendre. La voix magnifique de la chanteuse parlait d’amour perdu à un public occupé à boire et jouer, même si quelques rares couples dansaient dans le coin aménagé à cet effet. Dans un coin de la salle, mon père, qui surveillait la bonne marche de ses affaires en compagnie de ses loyaux « cousins », me jeta un regard d’avertissement et je lui répondis d’une petite moue boudeuse, avant de me diriger vers le bar. Il avait fallu faire des pieds et des mains pour obtenir son autorisation pour venir ici ce soir, mais j’avais réussi à le convaincre de mon utilité. Après tout rien de ne valait la présence d’une belle jeune femme pour pousser les hommes à fanfaronner, et donc à jouer et dépenser. Je me savais bien que les autres jeunes femmes de mon âge ne se mêlait pas des affaires familiales, activités réservées aux hommes, mais mon sang irlandais, venant de mes ancêtres immigrés un siècle auparavant, ne me laissait pas être une vulgaire potiche destinée à jouer les faire-valoir aux bras d’un homme et enfanter des héritiers. Je considérais que j’avais mon mot à dire, au même titre que mes frères, et si cela agaçait certains, mon père et mes frères respectaient mon ambition.  

Me penchant par-dessus le comptoir, je fis signe au barman, surnommé par tous Bobby, alors qu’il s’appelait en réalité Cillian, peut-être pour protéger son identité ? Je n’avais jamais posé la question, trop maligne pour passer pour une ignorante, je me contentais de suivre les autres en l’appelant Bobby également, passant commande d’un Manhattan. En attendant mon regard aiguisé balaya la salle, perçant les fumées pour observer les jeux en cours, et déterminer où je serais la plus utile. Ouvrant mon sac à main, j'y attrapai du chocolat, cassant un petit morceau que je glissai dans ma bouche avant de ranger le reste. Cette friandise, un peu hors de prix, était mon péché mignon et j'en avais toujours sur moi, privilège d'une famille qui avait des moyens d'approvisionnement que n'avaient pas les autres. Je laissai fondre le chocolat un peu amer dans ma bouche, ne cessant de regarder l'activité autour de moi, jusqu'à ce que je doive l'avaler, lorsque mon verre me fut servi. Je remerciai le barman d’un sourire, avant de me diriger vers la table que j’avais repéré. Une partie de poker venait de se terminer, et l’un des joueurs quitta la table, visiblement en manque de veine – et probablement ruiné. Plaquant un sourire niais sur mon visage, je m’approchais mon verre en main. La cinquième place vide ne s’était toujours pas remplie quand j’arrivais à la hauteur des joueurs, d’origines et d’âges différents, en train de se moquer du bougre qui venait de les quitter. Au fond de moi, je souriais malicieusement : rira bien qui rira la dernier comme disait le proverbe.

Me penchant, je m’exclamai, avec un enthousiasme feint avec talent : « Bonsoir Messieurs ! Vous jouez au poker n’est-ce pas ? Je trouve cela tellement fascinant ! » . Puis je leur fis une petite moue triste, qui m’avait valu d’obtenir maints cadeaux et friandises de mon père étant enfant, à ceci près que désormais cette expression avait plutôt tendance à attiser les pensées libidineuses des hommes, comme l’innocence d’un ange attire la perversité des démons. J’ajoutai, à avec un soupir traduisant une tristesse inexistante : « Comme j’aimerais savoir jouer … » . Sur ces mots, je laissais ma main caresser le dossier de la chaise vide, buvant une petite gorgée de mon cocktail. Parmi eux, l’un des visages ressortais, vaguement familier. Après quelques secondes, il me sembla me souvenir qu’il travailler pour mon père, mais son nom m’échappait. A propos de nom, je décidai de ma présenter, désirer de me montrer encore plus comme une proie facile en donnant mon nom aussi facilement, mais aussi comme une proie qu’ils ne pourraient pas laisser passer, mon nom de famille ne pouvant que les attirer immanquablement. « Oh, j’ai oublié de me présenter, quelle idiote ! » dis-je avant de pouffer de rire : « Je m’appelle Line Fitzpatrick ! Et vous messieurs ? » . Ce n’était pas totalement faux, Line était un diminutif américanisé d’Aisling, mais ce dernier prénom était trop remarquable, et je ne tenais pas à ce que des étrangers m’appelle de la sorte.

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NEW-YORK, PENDANT LA PROHIBITION

Après une journée à faire le guêt face à l'usine désaffectée dans laquelle on stockait nos marchandises illégales, j'avais juste les jambes en compote et le cerveau en miette. J'en étais venu à presque vouloir une descente des flics, histoire que ça bouge un peu. Mais une journée calme, c'était aussi l'assurance de ne pas perdre la cargaison, et d'ensuite pouvoir toucher ma thune sans finir en taule. Et toucher ma thune, ça voulait aussi dire que je pouvais passer une bonne soirée dans l'une des salles illégales que, justement, j'approvisionnais. Parvenir à vider les poches de certains pigeons, fumant clope sur clope. Aussi, arriver à frôler la banqueroute, pour ensuite remonter grâce à un tapis miraculeux. C'était une adrénaline aussi acceptable que le fait de s'attendre à une descente policière. J'avais d'ailleurs récupéré le tapis d'un connard qui avait joué et perdu, tout en nous insultant, nous traîtant de nuls tout du long. Bien fait pour lui.

"Et surtout, ne revient plus ici, enflure de mes deux !"


Alcoolisé, la tête enfumée par les cigarettes et les cigares, je pouvais me montrer vulgaire, très vulgaire, et il fallait dire qu'il l'avait cherché à nous rabaisser. Simplement parce que monsieur avait la soixantaine et sa barbe blanche aussi bien taillée que son costard, il se prenait pour de la haute. Bah on lui avait montré qui ont était. En somme j'étais particulièrement content, et je fanfaronnais un peu. A ce même moment, je vis une magnifique jeune femme arriver, enthouasiste, avec cet air typiquement féminin qui pouvait me rendre tout chose face à une magnifique créature. Elle trouvait donc le poker fascinant ? Hé bien !

"Bonsoir, madame ! Vous pourriez regarder si le coeur vous en dit ?"


J'avais ce sourire qui signifiait clairement qu'elle était à mon goût, après tout, je ne pouvais qu'apprécier la beauté fémiine, et elle savait clairement s'y prendre pour attirer le regard. Par la suite elle eut une petite moue, déclarant qu'elle voulait savoir jouer... Hum, intéressant, un petit peu plus et elle viendrait jouer avec nous. Elle avait l'air assez aisée, peut être avait-elle de l'argent à perdre ? Avec ses airs de biches, elle semblait être un livre ouvert, pas terrible pour jouer au Poker... Rien de tel pour lui vider ses poches n'est-ce pas ? Elle se présenta même, alors même que nous n'avions rien demandé ; Line Fitzpatrick... Fitzpatrick ? Oh par la Saint Patrick, c'était la fille de...

Je détournai le regard vers l'homme concerné. Lui, c'était probablement l'homme le plus riche de cette pièce, plus riche même que l'addition de tous les pauvres hères de ce bar illégal. Alors, je finis par sourire à la douce Line, ne faisant aucune allusion à ce qu'était son statut déclaré de futur pigeon, lui proposant de s'installer à mes côtés. Après tout, elle était une belle femme, et comment se refuser le plaisir d'être si proche d'elle que j'en sentirai son parfum ? Les plaisirs simples étaient tous simplement les meilleurs.

"Je vais vous apprendre... Au fur et à mesure. Retenez simplement que..."


Je pris quelques secondes tout de même pour lui expliquer rapidement les règles du jeu, ainsi que les différentes combinaisons. Le minimum syndical afin qu'elle puisse se faire la main, si elle le souhaitait, sur le Poker. Là, je fis un regard souriant à mes comparses, qui comprirent que j'avais l'intention de perdre au premier tout, comme eux, histoire de lui donner la confiance, afin qu'elle mise un peu. Ainsi, je lui fis cadeau de quelques jetons, histoire qu'elle se lance.

"Croupier, à vous !"


Et sur un dernier sourire, je commençai la partie avec notre chère Line, et mes quatre autres compagnons de fortune - bien que j'avais l'intention ensuite de les plumer aussi.
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Dagda O’Raghailligh & Aisling Fitzpatrick


New-York, pendant la prohibition

Ma remarque sur mon intérêt pour le poker amena naturellement une réponse positive de la part des messieurs, alors qu’un des plus jeunes – si ce n’était pas le plus jeune – me proposa de regarder. C’était celui que j’identifiai comme un employé de mon père. J’enchainais donc sur l’idée de vouloir apprendre le jeu, ce qui amena des œillades calculatrices de la part des hommes présents, y compris de l’employé de mon père, donc j’ignorai toujours le nom. Mes doigts caressant le dossier de la chaise, sembla fasciner un autre qui s’humecta les lèvres, je fis comme si je n’avais rien remarqué, me présentant à mes futurs adversaires. Bien entendu mon nom de famille fit réagir celui qui m’avait proposé d’observer la partie, qui jeta un coup d’œil du côté de mon père avant de me proposer de m’asseoir sur la chaise vide près de lui. Un sourire ravie orna donc mes lèvres, alors je le remerciai chaleureusement tout en prenant place, ma jambe effleurant la sienne alors que je me glissai sur le siège. Posant sagement mon sac à main sur cuisses, je tournai naturellement mon attention vers celui qui semblait s’être autoproclamé mon « guide », tout en gardant du coin de l’œil les autres joueurs. Lorsqu’il m’annonça qu’il m’apprendrait au fur et à mesure, j’aurais pu en rire. Bah voyons, il allait vouloir voir mes cartes, et ne me proposerait que des possibilités qui l’avantageraient. Mais en bonne actrice, je me contentais d’afficher un air d’admiration et de reconnaissance, tout en lui disant : « Oh merci, c’est tellement chevaleresque de votre part. » .

Finalement il fut tout de même assez honnête pour me donner les vraies règles et quelques connaissances de bases, ainsi que quelques jetons. Un sourire de connivence passa entre les hommes autour de la table et mon moi intérieur en sourit. Ces pauvres hères ignoraient totalement qui étaient les réelles proies à cet instant. Je me contentais d’afficher un air d’élève studieuse, alors qu’on me donna deux cartes, et je suivis le mouvement lorsque les autres avancèrent leurs jetons sur vers le centre de la table. Mon regard croisa celui d’un autre homme de l’autre côté de la table et je lui souris, avant de baisser la tête vers mes cartes. Pour l’instant la chance n’était pas avec moi, il fallait dire. Mais je m’en fichais. Après tout pour ce premier tour, je savais parfaitement que ces messieurs allaient perdre pour me pousser à continuer à jouer. Je fis promener mon regard autour de la table, comme on s’y attendrait d’une débutante souhaitant prendre exemple sur ses ainés. Et bien sûr, quand tout le monde misa, je fis de même, en jetant un regard interrogateur à « mon chevalier servant » comme pour obtenir son approbation. Lorsqu’ensuite les cartes furent placées sur la table par le croupier, je me penchais vers l’inconnu qui m’avait pris son aile, le laissant voir mes cartes, comme par inadvertance. Ce n’était pas comme si cela changerait l’issu de la partie. Alors qu’a contrario, cela achèverait de me faire passer pour la piètre joueuse qu’il s’attendait à me voir être. A voix basse, je demandais : « Donc maintenant je dois prendre en compte les cartes sur la table pour déterminer si j’ai une bonne combinaison ou pas c’est bien cela ? » . Le meilleur moyen d’échapper à la suspicion d’un homme est de la flatter. Et pour le flatter, il suffisait de lui faire croire qu’on avait besoin de lui, qu’on ne savait rien faire sans lui. Une leçon que j’avais appris depuis longtemps et que je mettais à profit à l’instant même.

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J'aimais ces sourires, cet air de pure admiration tandis que je lui expliquai les règles du jeu. Je me rengorgeais même en l'entendant me qualifier de chevaleresque... Sachant que je ne m'étais pas présenté, je n'avais absolument rien du prince charmant, encore moins vu que je comptais bien la vider de quelques dollars. Mes compagnons avaient la même idée que moi de toute évidence, nos regards de connivence étant assez clairs ainsi. La partie commença en tout cas, et je fis bien attention cette fois-ci à miser correctement, mais dans le but de perdre. D'ailleurs la chance était avec moi : il semblerait que j'aie la pire main de l'univers, et la corne était tout aussi horrible. Je finis par me coucher, avant que la dernière carte, la river, soit posée par le croupier.
Je me retenais tout de même de me pencher sur elle afin de voir ses cartes, étant donné que je m'étais couché. Cependant, ce n'était pas fair play pour mes chers partenaires de jeu. Ainsi je me contentai, à sa question, de me pencher vers elle afin de répondre. Après tout, ils seront bien compréhensifs, nous avons là une véritable néophyte qui n'y connaissait vraiment rien. Je pris tout de même un instant pour dire :
"C'est tout à fait cela. N'oubliez pas, paire, brelan, couleur, suite... C'est facilement reconnaissable, maintenant que la river est là. A vous d'observer ces hommes qui vous entourent... Par exemple, Anthony semble bien content, mais Saoirse fait une drôle de tête... Sans parler de notre cher Ronan, qui a l'air d'avoir avalé une poule. A vous de savoir si vous avez mieux qu'eux, si vous voulez bluffer - faire semblant pour leur faire peur... Au fait, je suis Dagda."
Ils semblèrent tous offusqués de la façon que j'avais décris les hommes autour de la table, donnant leurs noms en les pointant du doigt. Mais c'était aussi une façon de me mousser auprès de la chère blonde qui était à mes côtés. Car si en plus de la plumer je pouvais la séduire... Je n'allais pas dire non, n'est-ce pas ? Et puis, de toute façon, ils semblaient s'inquiéter, un peu, qu'elle perde, tant qu'elle était novice. Anthony et Ronan se couchèrent immédiatement, ne laissant que Saoirse en course. Il devait être certain d'avoir des cartes inutiles... J'en rirais si je ne sentais pas venir les petites espèces sonnantes et trébuchantes.
Et au moment où le croupier allait insister pour qu'on fasse les déclarations et les présentations de cartes, j'entendis des bruits de lutte, à la porte. Ainsi que des cris. Je sursautais, à présent largement inquiet. Que se passait-il ? Etait-ce une descente ? Mais à peine l'information parut à mon cerveau que d'un coup ce fut la panique. A un tel point que la table se renversa sur moi et ma chère compagne. J'en poussai un cri de surprise, avant de réagir pour finalement empêcher le bois de nous écraser, car il était plutôt conséquent, il fallait l'avouer.


"Sortez de là, mademoiselle !"
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Dagda O’Raghailligh & Aisling Fitzpatrick


New-York, pendant la prohibition

De manière évidente mon « parrain » de poker appréciait ma compagnie, mais surtout que je semble dépendre de lui. Il fallait reconnaitre que je faisais de mon mieux pour donner l’impression d’une frêle femme, qui ne savait pas quoi faire sans les directives d’un homme. Penché vers l’inconnu à mes côtés je lui accordais, en apparence toute mon attention, comme un oisillon en attente de la becquée. En réalité, mon regard aussi acéré que celui d’un aigle balayait la table, notant les expressions des autres, les tics, leurs langages corporels. Mentir avec sa bouche était à la portée de beaucoup de gens. Mentir avec son corps nécessitait beaucoup d’entrainement – ou de talent. Un talent que je possédais à en juger par la facilité dont je dupais ces hommes. Surtout le brun qui répondit diligemment à ma question me rappelant les règles – ce dont je n’avais bien sûr pas besoin – et me faisant remarquer le comportement des autres joueurs. Si je n’étais pas aussi impliqué dans mon rôle de jeune fille ignorante qui cherchait à s’encanailler un peu, j’en aurais ri. Je n’avais pas eu besoin de lui pour décrypter les expressions des autres, d’autant plus que décidés à me laisser gagner cette première manche, ils ne se donnaient pas grande peine pour se cacher non plus. Au lieu de rire, je lui offris un sourire reconnaissant, d’autant que le bougre s’était enfin décidé à me confier son prénom : « Vous avez raison, je n’avais même pas remarqué. » . Je fis mine de jeter un regard autour de la table pour observer le visage des autres joueurs, qui m’offrirent des sourires crispés, que deux d’entre eux se couchèrent : Anthony et Ronan si j’avais bien compris. Décidément je m’amusais beaucoup, à les voir jouer au petit jeu dans lequel je les avais fait tomber. Mes yeux retournèrent sur le visage de mon guide, alors que j’ajoutai en minaudant : « Merci Dagda … Je suppose que vous pouvez m’appeler par mon prénom aussi. » . Je battis des cils, le rouge me montant aux joues sur demande. Un petit tour que j’avais appris à force d’entrainement. Pas évident considérant qu’en temps normal il n’y avait pas grand-chose qui me faisait rougir.

Malgré le plaisir que je prenais à les duper, la partie ne put se finir. Un brouhaha se fit entendre et quelques secondes plus tard la panique balaya la salle, et la table se renversa sur nous sous les tentatives de fuites des clients. Je jurai à voix basse, les mots sortant de ma bouche indigne d’une jeune fille bien élevée. Mais ce n’était guère ma priorité alors que je ne devinai la source du raffut. Sans nul doute une descente de police. Je n’avais pas intérêt à me faire prendre, mon père ne me laisserait plus jamais venir arnaquer des clients et me cloitrerait chez nous. Je ne me fis donc pas prier quand Dagda me cria de sortir, alors qu’il soulevait la table. Je parvins à me glisser alors qu’autour de nous tout n’était que cris et cavalcades. Prestement, je parvins à mettre la main sur mon sac qui gisait par terre, avant de jeter un regard en arrière vers le brun. Je ne pris que quelques secondes de réflexion. Sans lui je serais restée coincée et la police m’aurait arrêtée. Sans doute qu’elle m’aurait relâchée, je les aurais convaincus que je n’étais qu’une pauvre idiote qui s’était laissé convaincre par un homme de venir dans ce bar clandestin. Mais pour moi ça aurait été la fin de la liberté dont je jouissais, mon père prêt à tout pour éviter que l’incident se reproduise. Sans perdre de temps, je lui fis signe de me suivre. « Dagda, Suivez-moi ! Je connais une sortie secrète. » . Je ne pris pas la peine de vérifier qu’il me suivait. Je me faufilai à travers les corps autour de moi et parvins à rejoindre le bar. Poussant une étagère contenant des bouteilles, qui coulissa facilement dans le mur derrière, je dévoilai un trou dans le mur. Je me glissai derrière attendant de voir mon compagnon d’infortune apparaitre pour de nouveau pousser l’étagère. Cacher notre porte de sortie nous ferait gagner un peu de temps, et nous permettrait de filer à travers le passage étroit qui n’avait d’autre sortie une porte dans une ruelle adjacente au bar.

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C’était la panique totale, les policiers arrêtant tous les malchanceux qui n’avaient pas été assez rapides. Heureusement, j’étais parvenu à nous cacher derrière la table, nous dissimulant de la vue de ceux qui allaient nous traquer, mais j’ignorais totalement comment nous sortir de ce mauvais pas. En effet, la porte grouillait de policiers, la sortie de secours de même. Et si nous disposions d’autres passages secrets… Je ne les connaissais pas. Cependant, j’entendis la jeune femme à mes côtés, celle à qui j’avais enseigné le poker, qui m’appela pour ensuite me crier qu’elle connaissait une sortie secrète. Oh ! C’était là une excellente nouvelle. Alors, j’en profitai pour vite ramasser quelques billets qui étaient tombés en passant - les miens, et probablement d’autres qui ne m’appartenaient pas - mais qui m’auraient appartenu au fil de la partie, c’était certain. Puis, je la suivis, derrière cette étagère remplie de bouteille, qui se décala pour dévoiler un trou dans un mur. Ingénieux !

Une fois que celle-ci fut fermée, je voulus tout de même prendre un certain temps pour la remercier de son aide, car elle n’était pas obligée de m’appeler pour m’informer de ce moyen de fuite. Elle aurait pu me laisser sur la touche, comme les autres… D’autant que j’avais eu pour projet de la dépouiller ! J’avais un peu les remords qui me faisaient penser qu’à peine quelques instants plus tôt, je comptais la dépouiller totalement. Alors… Je la suivis, jusqu’à cette ruelle, bien décidé à faire mon gentleman reconnaissant en la couvrant si jamais on nous attendait. Ce qui était probable, le bar devait être encerclé. Ainsi, lorsque je passai devant elle pour ouvrir la sortie du tunnel, je dis :

”Attend, je vais regarder si la voie est libre avant…”


J’avais l’impression d’être dans ce seul et unique film que j’avais vu de ma vie - si on exceptait la propagande de guerre qu’on nous diffusait il y avait quelques années. Cet homme qui protégeait, arme au poing, une femme poursuivie par des malfaiteurs. Sauf que là… J’étais plutôt le malfaiteur avec une demoiselle bien plus débrouillarde que celle du film, poursuivis par des policiers. Assez amusant… Manquerait plus que l’on termine notre fuite par un baiser passionné. Sauf que je n’avais pas d’arme… Elles étaient toutes ramassées à l’entrée dans le bar, pour éviter les duels qui faisaient tâche. Mais à vue de nez… Personne. Alors, je fis signe qu’on pouvait y aller.

”C’est bon je pense…”

Sauf que grâce à l’écho dans le tunnel, j’entendis la porte - du moins l’étagère qui gardait l’entrée intérieure - s’ouvrir, ainsi que des policiers s’y engouffrer. Oh zut ! Alors, j’attrapai la main de Line, pour la tirer en courant dans la ruelle, espérant y trouver un moyen de s’enfuir au plus vite. Je réfléchissais à toute allure, espérant trouver un moyen de nous cacher, de façon à ne pas être repéré par les bruits de la calvacade, entre ce qu’on percutait et les talons de Line, nous n’étions pas très discret. Mais d’un coup, je repérai un de ces escaliers qu’on trouvait à l’arrière des immeubles, menant aux fenêtres d’appartement, ces issues de secours. Si on parvenait à monter puis à s’engouffrer au hasard pour s’en aller… Je nous arrêtai alors, pour sauter attraper l’échelle, et l’aider à monter en la poussant. Enfin…

Je cassai une fenêtre, pour l’ouvrir, et entrer. C’était visiblement vide… Tant mieux, personne pour hurler que nous étions là. Alors, je remontai l’échelle, discrètement, et j’intimai le silence à Line.
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Dagda O’Raghailligh & Aisling Fitzpatrick


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Maintenant que nous étions cachés, je me demandais comment la police avait réussi à venir jusqu’ici. Qui nous avait vendu ? Et où était les sentinelles de mon père ? D’ailleurs où était mon père, s’en était-il sorti ? Malheureusement je n’avais pas les réponses, et je ne risquais pas de les avoir en restant là. En fait, ce que je risquais le plus à ne pas m’enfuir, c’est de ma faire attraper, avec tous les ennuis qui en découleraient, et surtout les réprimandes de mon père. Encore que dans le pire des cas, je pouvais toujours jouer les filles influençables qui s’était laissée avoir par la promesse de musique et danse. Dagda ferait un parfait coupable à ce propos. Ce serait juste assez indélicat de ma part considérant qu’il m’avait aidé sans avoir de raisons particulières de le faire. En tout cas je m’avancer, connaissant le chemin, guidant le jeune homme derrière moi. Au moment de sortir toutefois, le brun me dépassa, annonçant qu’il allait vérifier que la voie était libre – et me tutoyant au passage. Je fronçai légèrement les sourcils mais ne dis rien, le laissant faire. Si cela pouvait flatter son égo d’homme, je n’avais rien à perdre. J’aurais pu très bien me débrouiller seule, je n’étais pas le pot de fleur que j’avais fait croire. Mais d’un autre côté j’avais mis tellement d’efforts à le lui faire croire que je ne fus pas vraiment étonnée de son comportement. Après un moment de silence, il m’annonça que la voie était libre. Alors que je m’apprêtais à lui répondre que c’était tant mieux, un bruit m’alerta, venant de mon dos. Mince, les policiers avaient trouvé l’entrée du tunnel. Mon compagnon d’infortune sembla le comprendre car il m’attrapa la main – sans me demander la permission ! – et me tira à sa suite. Je me retins de lui faire remarquer que je n’étais pas un sac à patates, reconnaissant que ce n’était guère le moment pour des récriminations.

Malgré mes talons peu confortables, et surtout bruyants, je courus après lui donc, jusqu’à ce qu’il nous arrête devant un escalier de secours. Quelques minutes plus tard, nous avions grimpé la maudite échelle, et Dagda avait fracturé une fenêtre pour nous faire pénétrer à l’intérieur. Je suivis sans un mot, restant silencieuse alors que les policiers envahissant la ruelle. Nous étions dans une pièce plongée dans l’ombre, et bien entendu les agents de police ne pouvaient nous voir – quand bien même ils auraient eu l’idée de lever la tête. Satisfaite, je laissais quelques minutes passer, avant de chuchoter, ma voix impossible à entendre de l’extérieur : « Au fait, je ne me rappelle pas t’avoir donner l’autorisation de me tutoyer, ni de me tenir la main. » . Bien entendu le fait que je le tutoie en retour montrait que je ne lui en voulais pas, en tout cas pas totalement. Les circonstances étaient particulières après tout. Mais puisque nous étions plus autour d’une table de poker, je n’avais pas de raison de bluffer et de passer pour une jeune fille naïve et stupide. Autant lui faire comprendre que je ne comptais pas me laisser faire. Observant le ballet des hommes en uniformes à l’extérieur, j’ajoutai : « J’ai l’impression qu’on va devoir attendre un moment. ». Mon père n’allait apprécier ça – enfin s’il avait réussi à s’enfuir.

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Visiblement, ils étaient passés, les policiers… Nous étions tranquilles un petit moment. Il fallait juste qu’on se fasse petit un moment, au cas où ils tenteraient un coup de filet autour du quartier pour les fuyards ayant réussi à se cacher. Ce n’était pas compliqué de nous reconnaître : nous n’étions pas dotés de vêtements chauds tandis qu’il faisait froid dehors. Nous avions dû fuir sans ceux-ci, puisqu’ils étaient rentrés par l’endroit où il y avait le vestiaire. D’ailleurs, il faisait un froid de canard ici, avec ce courant d’air… Je commençais à avoir l’espoir de trouver des vêtements à piquer ici. Et tandis que je me redressai pour aller fouiller les environs, je l’entendis, cette chère Line, me signaler que je n’avais pas eu l’autorisation de la tutoyer ou de tenir sa main.

”Je pense que notre situation de fuyard m’autorise quelques disgressions… Line.”

Puisqu’elle le faisait elle-même, je n’allais pas arrêter de la tutoyer. Enfin ! J’avais chuchoté mais on pouvait entendre le rire derrière ces mots. Elle semblait légèrement différente qu’un instant plus tôt, dans ce bar à jeux et alcool. Oh, avais-je face à moi une escroc qui laissait voir son visage ? Difficile de reconnaitre la jeune femme timide à celle qui me faisait face, à défendre son tutoiement et sa main. En tout cas elle avait raison, on allait certainement attendre un moment :


”Quitte à attendre un moment… Partons en exploration dans cet appartement. Nous pourrons peut-être trouver de quoi nous changer pour nous en aller en toute discrétion, n’est-ce pas ?”

Sans attendre son avis, je pris sa main à nouveau, un sourire narquois sur les lèvres, pour la tirer avec, certes, plus de douceur que plus tôt. J’ouvris une porte au hasard, qui donna sur la salle de bain. Aucun intérêt… Je me dirigeai alors vers une seconde porte, qui dévoilà par contre une chambre. Avec une armoire à l’intérieur ! Parfait, exactement ce que je recherchais. Peut-être y aura-t-il des choses intéressantes, hum ?


”J’espère que nous sommes chez un couple… Histoire que nous puissions tous les deux être habillés. Je me vois mal porter une veste de femme… Bien que je n’ose imaginer ta beauté dans un manteau d’homme.”

Je ne pouvais pas m’en empêcher, taquiner un peu cette demoiselle. D’autant qu’en ouvrant… Je ne découvris que des vêtements d’homme, du moins en apparence. Je ne pus pas m’empêcher de l’imaginer, juste un instant, portant une tenue telle la mienne. C’était assez amusant. Mais d’un autre côté je ne pus m’empêche de souligner qu’il y avait pas mal de vetements, juste pour un homme, et que surtout, tout semblait être fait pour deux personnes ici. Un lit double. Deux commodes. Deux côtés d’armoires remplis.

Oh, doux Jésus… Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à cela.
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New-York, pendant la prohibition

Ma remarque sur les privautés qu’il s’était permises amena comme réponse que les circonstances particulières l’autorisaient. Je fis une petite moue. J’aurais aimé le voir user de cette excuse devant mon père, haute autorité, familiale, mais aussi dans la pègre. J’avais de sérieux doutes sur le fait que cela fonctionnerait avec lui. Pour ma part à vrai dire je m’en fichais. Si ce Dagda allait trop loin, je saurais le frapper fort là où cela ferait le plus mal. En attendant je n’étais pas prude ni bête, et si le laisser me caresser le menait à m’aider, pourquoi pas, ce n’était pas insupportable non plus. Je ne répondis donc pas, et enchainai sur l’attente que nous allions devoir subir, ce que le jeune homme confirma, en ajoutant qu’il valait mieux donc explorer l’appartement, et peut-être se changer pour être plus discret. Jetant un regard critique à ma robe de soirée, je poussais un soupir, peu ravie à l’idée de l’abandonner derrière moi. Avant que je ne puisse émettre une objection, il attrapa ma main pour le tirer derrière lui. J’haussai un sourcil, à la fois agacée mais aussi amusée, mais tâchant de ne pas montrer mon amusement, il souriait déjà bien assez, l’arrogant.

Nous traversâmes donc une salle de bain, et avant de déboucher dans une chambre, où Dagda espéra à voix haute espérer que c’est l’appartement d’un couple, même si l’idée de me voir dans des vêtements d’homme semblait lui plaire. Je dois avouer que j’étais curieuse de savoir ce que ce serait de ma balader en pantalon pour changer. Ce n’est pas quelque chose à laquelle ma famille m’aurait autorisée, mais puisqu’il n’était pas là. Profitant du fait qu’il ouvrit l’armoire, je m’échappai de son étreinte, et allai m’asseoir sur le lit, jambes sagement croisées, mon sac posé à côté de moi. Je répondis avec un sourire sarcastique : « Pourtant j’aimerais bien te voir en robe, c’est un spectacle qui vaudrait le détour. ». Telle une princesse attendant qu’on la serve, j’ajoutai : « Alors cet armoire, que contient-il ? ». Du peu que je voyais, ni robe ni jupe à l’horizon. Il semblait que le petit chanceux allait pouvoir me voir avec un manteau d’homme. Etonnamment mon interlocuteur s’était figé, sans que j’en comprenne clairement la raison. Avait-il entendu quelque chose ? Je tendis l’oreille mais ne perçu rien d’alarmant. Qui soit l’homme vivant ici, il n’était pas là pour le moment. Haussant les épaules, je lâchai un petit toussotement pour attirer l’attention vers moi et j’attendis donc que monsieur daigne me dire ce qui n’allait pas.

©️ HELLOPAINFUL



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Let's keep smiling | Dagda & Aisling
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