Teach me how to fight, I'll teach you how to win feat. Castiel Ò Murchù
Invité
Ven 10 Nov - 21:46
Teach me how to fight, I'll teach you how to winAnastasia était perdue. Pas dans le sens où elle ne savait pas où elle était, mais plutôt dans celui où elle ne se rappelait plus de rien. Tout était tellement flou dans sa tête. Elle s'était réveillée dans son lit, et si au départ, ce fut son mal de crâne qui l'interpella, son inhabilité à retrouver ses souvenirs de la veille l'avait presque rendu malade. Enfin, elle se rappelait de certaines choses, mais arrivé à un certain moment, plus rien. Avait-elle trop bu ? C'était le plus étrange : même quand elle faisait trop la fête, sa tête restait claire le lendemain. Jamais elle n'avait eu ce genre de problème, et elle trouvait ça plus qu'étrange, voire inquiétant. Qu'avait-elle bien pu faire pendant sa soirée dans ce bar ? Comment était-elle rentrée chez elle ? Elle se souvenait vaguement d'un homme, qui lui murmurait quelque chose, et puis plus rien, comme si elle s'était endormie. Elle ne se sentait pas si bizarre que ça, pas de grosses blessures à déplorer et aucun mal étrange... Avait-elle été droguée ? Ou alors, elle avait, encore une fois, commencé une bagarre dans un bar, et ça s'était mal terminé... Mais ça restait étrange : comment ne pouvait-elle pas se rappeler de sa fin de soirée, de comment elle était rentrée et de qui l'avait aidé ? Enfin, si ça avait été de l'aide, que cet homme lui avait donné. Elle l'espérait, et elle n'avait qu'une solution pour le découvrir : se rendre sur les lieux, poser des questions au personnel présent en espérant que certains étaient là la veille ou savaient ce qu'il s'était passé. Avec un peu de chance, ils auraient vu qui était ce homme.
Teach me how to fight, I'll teach you how to winT'étais plutôt soulagé, en fin de compte, que ton père soit sorti de l'hôpital. Non pas que t'aimes particulièrement le voir souffrir le martyr et le manque de morphine, mais au moins il avait repris un peu le relais sur les dossiers d'Oaks Pharmaceutics. Ce qui voulait dire que tu pouvais enfin retourner dans ton bar. Le seul endroit où tu te sentais vraiment chez toi, à vrai dire. Ta maison, tu la partageais avec ta femme, et c'était elle qui avait tout arrangé à son bon vouloir, toi t'avais même pas essayé, parce que tu voulais pas, de toute manière, l'avoir autour de toi, t'allais pas de battre pour un endroit où tu serais jamais. Alors t'avais rien dit mais tu te sentais comme un invité dans un hôtel, c'était pas chaleureux, c'était pas personnel. Y avait quelques photos du mariage, au cas où vous receviez des invités, mais c'était les premières choses qui s'écrasaient au sol dans de grands éclats de verre lorsque vous vous engueuliez. Combien de fois t'avais dû refaire les cadres ? Parce que ça rendait bien, des photos d'un bonheur factice, les sourires de surface et les regards faussement amoureux. Tu te souviens de ton cœur déchiré, ce jour là, alors que t'avais dû perdre la femme de ta vie, ou du moins ce que t'en pensais à l'époque. Tu te retrouves con maintenant, alors que t'arrives à te convaincre que t'aimeras jamais vraiment personne. Alors ouais, t'es plutôt soulagé d'avoir le temps de retourner dans ton bar, parce que ça, c'est toi et Niamh, et personne d'autre. C'est votre patte, les tableaux au mur, les tonneaux qui faisaient office de table et le mât qui fait office de décoration. Ça sent votre idéal, et toi t'aimes ça. T'as l'impression de retrouver ta sœur jumelle, là, sous les lumières, qui rit en imaginant ce que ça pourrait être. T'as tout détruit, t'as tout refait par dessus, et elle, avec son petit casque d'ouvrier sur la tête, qui montrait ses plans aux travailleurs. Elle était impliquée, dans ce bar, ta Niamh. Elle y était à deux cent pour cent, jusqu'à ce qu'elle n'y soit plus du tout. Mais tu continues de t'en occuper, jour après jour, avec l'espoir implicite qu'elle repasse la porte d'un moment à l'autre. Mais pour le moment, tout ce que tu y vois, c'est son fantôme.
T'es venu tôt ce matin. Hier c'était ton grand retour, celui où t'as viré deux de tes employés parce que « quand le chat n'est pas là, les souris dansent. » comme ils disent. Sauf que quand le chat revient, y a moyen que les souris se fassent bouffer, et t'as gardé que ceux qui ont permis que ton bar ne coule pas. Malheureusement pour tous ceux là, t'as des oreilles et des yeux partout. T'as pas eu la foi de ranger le bar hier. La soirée a été un carnage. Non pas que t'aies pas l'habitude des perturbateurs, mais là t'en as eu deux fois plus que la moyenne, comme s'ils te mettaient à l'épreuve pour ton retour. Josh, ton barman, est venu t'aider. C'est le seul que t'arrives bien à blairer, il te rappelle ce que t'étais avant de vriller, et on peut dire que plus ça va, plus tu gagnes de l'estime pour lui. A deux, vous avez rendu l'endroit niquel en à peine une heure et demie. Tu l'abandonnes ensuite pour te rendre dans l'arrière boutique. T'aurais bien pris une bière, mais il est encore tôt pour que ce soit bien vu, alors tu vas t'occuper de tes commandes. Tu devrais recevoir une livraison dans quelques jours, alors tu ranges un peu pour pouvoir t'en sortir.
Teach me how to fight, I'll teach you how to winL'homme à qui elle venait de poser ces questions semblaient hésiter, et Anastasia n'arrivait pas du tout à deviner si c'était parce qu'il savait des choses ou non. Était-il présent ce soir-là ou au contraire, il n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé la veille ? L'air complètement perdu d'Ana ne devait pas l'aider en plus, mais elle ne pouvait pas réellement s'en préoccuper. Elle se rappelait très bien du bar, et pouvait même visualiser la bagarre qu'elle avait commencé après une remarque qui ne lui avait pas plu. D'ailleurs, elle avait dû bien boire parce qu'en général, elle ne commençait pas les histoires aussi facilement. Elle se sentait un peu coupable quand elle se rappelait l'état du bar après la scène qu'elle avait causé... L'homme n'eut pas le temps de lui répondre qu'une voix vaguement familière se fit entendre, et un autre jeune homme fit son apparition. Fronçant les sourcils et plissant les yeux, Anastasia pouvait jurer qu'elle le connaissait, ou alors qu'elle l'avait déjà vu quelque part. Peut-être que lui, il avait été présent hier soir et qu'il saurait lui dire ce qu'il s'était passé. Et elle n'eut pas besoin d'attendre très longtemps avant que ses doutes ne soient confirmés. « Vous étiez là, alors. Je ne reviens pas vous causer des problèmes, et d'ailleurs, je m'en excuse. Vraiment. » Mais au fond d'elle, elle voulait surtout savoir comment elle était rentrée chez elle sans problèmes, et sans se rappeler de rien, surtout. « J'ai fais beaucoup de dégâts ? Si c'est le cas, permettez-moi de vous rembourser, ou quelque chose du genre. C'est, après tout, la moindre des choses... » souffla-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, laissant vagabonder son regard sur les tables et chaises vides du bar. Tout était en état, et les deux hommes avaient sûrement été ceux qui avaient tout nettoyé. Elle ne se sentait pas facilement coupable, mais là, elle devait avouer qu'elle avait un peu honte d'elle-même.
Teach me how to fight, I'll teach you how to winTu voyais Josh hésiter derrière le comptoir, face à la rousse qui semblait l'assaillir de questions. T'es pas du genre bon seigneur, et si tu l'avais pas reconnu dès le premier regard, tu l'aurais sans doute laissé se démerder. Enfin … Si t'avais la moindre envie de bosser t'aurais réagi de la même façon, faut être honnête, ce qu'il se passait dans la vie des autres te préoccupait pas tant que ça, t'avais vraiment assez à gérer avec la tienne, entre la compagnie de ton père que tu menais tant bien que mal avec lui et ton bar qui devait avancer tant bien que mal, malgré les soirées mouvementées des derniers temps. Fallait comprendre les habitants, en vérité. T'as réussi à laisser l'endroit ouvert malgré le tsunami, malgré la panique. Parce que tu le savais, que le seul endroit qui pouvait les faire se sentir chez eux, comme toi, c'était ici. Tu pouvais pas le leur enlever, quand bien même t'étais bloqué chez toi de par ta nature, pour éviter de te transformer devant tout le monde. Alors vous aviez continué, Josh et toi, et il a assumé des soirées dont t'as même pas idée, tout seul parce que tu devais veiller sur ton père et sur Oaks Pharmaceutics. Alors la veille, t'avais pris le relais, parce qu'il avait bien besoin de se reposer et que tu l'appréciais assez pour t'en rendre compte. Alors tu t'avances, tu poses ton téléphone et tu regardes la jeune femme. T'as jamais été friand d'excuses. Pour toi, elles ne veulent rien dire. Le mal qui est fait est fait et de simples mots ne pourront jamais remplacer ce qui a été détruit. Pas forcément dans cette situation, d'ailleurs. Pour tout. Les excuses ne valent rien, seulement une perte de temps pour qui les prononce et qui les écoute. Alors tu ne réponds pas, tu te contentes de hocher la tête. T'es pas né hier, tu sais que si elle est là c'est pas pour se repentir, t'es pas si con, alors t'attends de voir ce qui l'amène. A cette heure-ci, c'est sûrement pas pour boire une pinte. Tu secoues la tête face à sa proposition alors que tu vois Josh se marrer un peu plus loin, alors qu'il retournait nettoyer les tables. « Proposer de la thune à un Ò Murchù, on aura tout vu ! » Tu lui jettes un regard noir et te détournes quelques secondes de la jeune femme. « Tu devrais y penser vu les clopes que tu me dois. » Un ricanement te répondit, donnant le signal pour revenir à la conversation en cours. « Généreux de ta part mais comme l'a signalé l'ami, inutile. Je m'attache plus au principe qu'à l'argent. » Une phrase qui marchait bien quand on est bourré de thunes. « Par contre si faire de la plonge t'intéresse, je recherche du personnel. » Tu blagues à moitié mais t'accompagnes ça avec un sourire, histoire qu'elle se détende. Elle semble un peu sur le qui-vive, alors tu te poses des questions, mais tu finiras bien par avoir les réponses que tu cherches.
Teach me how to fight, I'll teach you how to winAnastasia était sur les nerfs, et était presque prête à imploser à tout moment. Elle était venue chercher des réponses, mais elle avait l'impression que tout devenait encore plus flou. Elle pensait pouvoir se souvenir de quelque chose en mettant les pieds ici, mais rien. À part le fait qu'elle avait bel et bien casser la gueule à des mecs, rien ne lui était revenu correctement. Et tout se mélangeait avec le fait qu'elle se sentait vraiment désolée pour le jeune homme. Peut-être n'avait-il pas besoin d'argent, mais son côté sans histoires se sentait mal. Par contre, son côté qui cherchait les ennuis, lui, ne cessait de lui répéter que ces gars l'avaient bien mérité. Heureusement qu'elle savait faire la part des choses et n'écoutait pas toujours son instinct. Pas comme la veille, quoi. « La plonge ? Si y a que ça pour faire oublier mon mauvais caractère, alors pourquoi pas. » Parce qu'après tout, c'était quoi, faire la vaisselle ? Elle était pas en train de signer un contrat à vie, alors si elle pouvait aider pour se rattraper un minimum, pourquoi pas, vraiment. Elle adorait pas ça, patauger dans l'eau avec des assiettes sales en guise de seule compagnie, mais elle était presque rassurée qu'il ne lui demande pas d'argent. Elle en avait, certes, mais pas au point d'être riche ou de le gâcher à cause de ses conneries. Elle voyait déjà la tête de son oncle quand elle lui racontera tout, et heureusement qu'elle lui téléphonerait au lieu d'aller le voir. Au moins, il ne pourra pas le poursuivre partout avec un balai en gueulant.
Après lui avoir fait ses excuses, Anastasia en vint enfin à ce pourquoi elle était là : savoir ce qu'il s'était passé la veille. Dans un sens, elle savait très bien ce qu'il s'était passé. C'était assez simple à comprendre, et elle s'en souvenait très bien. Des mecs avaient cherché des noises, et Anastasia, l'alcool dans le sang et énervée avait répondu avec ses poings. C'était un peu injuste de se battre surtout qu'elle se servait toujours plus ou moins de ses pouvoirs, mais elle ne contrôlait pas grand-chose quand elle avait bu. Autant elle se souvenait toujours de tout le lendemain, autant elle semblait être un simple pantin de sa propre conscience la veille. Les réponses qui lui furent donnés la rassura tout en la rendant encore plus curieuse. Elle ne voulait pas sous-estimé le jeune homme, mais en général, elle ne laissait personne la gérer. Elle n'écoutait pas, et quand Ana ne voulait pas faire quelque chose, c'était difficile de la convaincre. « Rien d'irréparable, alors. » sourit-elle à sa remarque pour l'ego et les nez cassés. Il était vrai que se faire rembarrer et frapper par une gringalette comme elle n'était pas le summum de la virilité pour ces mecs, mais elle s'en foutait complètement. S'ils l'avaient cherché, alors ils méritaient. Et apparemment, elle n'avait tué personne ou blessé aucun de ces idiots gravement.
Teach me how to fight, I'll teach you how to winTu prends quand même avec des pincettes la venue de cette fille au TDM. Les conséquences et toi, ça fait deux. Même si en soi t'as rien fait de mal, même l'inverse, pour une fois, tu peux pas t'empêcher de te dire que tu t'es mis dans la merde pour rien. Mais tu t'en aurais voulu si t'avais pas bougé et que plus grave serait arrivé. T'en as déjà vus des gens bourrés prêts à s'éclater la gueule contre le trottoir, d'autres qui étaient là seulement pour voir quelle nana ils pourraient ramener en jugeant d'abord leur taux d'alcool – qui leur permettrait d'oublier l'idée du consentement. Alors non t'as pas mal agi, mais t'es tombé sur une de ces personnes qui se contentent pas de se dire qu'elles ont trop picolé pour pouvoir se souvenir de quelque chose. Alors tu souris face à ses excuses, encore et encore. Toi tu t'en fous, t'en as vu d'autres. Mais en général ils revenaient pas tout de suite, tu dois bien l'admettre. « Laisse moi ton numéro et je t'appellerais en cas de besoin.» Faut pas déconner, c'est elle qui propose tu vas pas cracher dessus. T'en as quelques uns des habitués qui ont le chic pour foutre bordel, et dans ceux là, ceux qui sont encore les bienvenus ce sont ceux qui te filent la main quand t'es en galère, comme Kyle. Ouais c'est un turbulent, mais d'un autre côté il sait se faire pardonner, alors finalement maintenant t'en rigoles. T'es pas sûr que Niamh serait des plus heureuses si elle voyait ce genre de deals, mais c'est un peu la seule bonne nouvelle au fait qu'elle ne soit pas en ville.
Comme tu t'y attendais, la rousse ne laisse pas tomber ce pourquoi elle était venue. D'un côté tu comprenais ce caractère profondément curieux, même s'il semblerait qu'aucun mal ne soit arrivé. Mais non il fallait à tout prix connaître les détails, savoir à chaque minute ce qu'il s'était passé. Comme une ombre qui n'en finirait plus, si jamais on venait à se demander ce qu'on avait pu dire. « J'ai pas l'air comme ça mais je suis plutôt costaud. Et raisonner les gens bourrés ça fait partie du boulot, qu'on le veuille ou non. » Tu ne mens pas vraiment. Si t'aurais pu la contrôler sans faire appel à tes pouvoirs, grâce à l'entraînement subi depuis des années, t'as voulu te rendre la vie plus facile. T'aurais sûrement pas dû mais c'est pas la pire connerie que t'aies jamais faite, pour le moment tu vois pas encore bien quelles conséquences ça aura.
Teach me how to fight, I'll teach you how to winC'était certain, l'homme devant elle n'avait pas l'air costaud du tout. Elle avait tendance à juger les gens sur les premières impressions, et il ne fallait pas se mentir, tout le monde le faisait. Alors forcément, s'imaginer que ce gars ait pu l'obliger à se calmer, à le faire prendre un taxi pour ensuite rentrer sans faire d'histoires, c'était assez intriguant. Peut-être avait-il une force cachée ? Mais la question restait, cette force, était-elle physique ou venait-elle d'ailleurs ? Anastasia savait très bien que certaines fois, elle frôlait limite la paranoïa, mais avec tout ce qui se passait en ce moment, c'était assez difficile de ne pas l'être. Mais vu l'air assez dubitatif de l'homme devant elle, peut-être qu'elle devrait commencer à penser autrement que par le mot magie. Tout n'était pas forcément lié à une créature, ou un magicien. « Il faudrait vraiment que j'apprenne à me contrôler, que ce soit pour l'alcool ou même mon sang froid. » Avec un peu de chance, elle y arriverait un jour. Et ça lui permettrait sûrement d'arrêter de se foutre la honte devant les gens et de devoir faire face à ce genre de situations malaisantes. Et encore, elle avait eu de la chance de tomber sur quelqu'un d'aussi compréhensif ou du moins qui se fichait pas mal des dégâts matériels. Le mec semblait avoir pas mal d'argent, ou du moins c'est ce qu'il avait dis. C'était rare de tomber sur des gars bourrés de frics qui n'y tenaient pas autant qu'à leur vie. Ou alors, il venait de mentir et préparait sa future vengeance. Totalement probable aussi, dans cette ville.
La laisser s'épuiser toute seule, maintenant qu'elle y pensait, c'était une assez bonne technique. Elle ne pourrait pas témoigner de l'efficacité de ce choix, mais ça ne paraissait pas totalement idiot ou insensé. Bon. Peut-être avait-elle réellement affaire à un être humain normal qui ne cherchait pas les ennuis. Enfin, ça pouvait aussi être une créature qui ne cherchait pas les ennuis, mais dans ce monde, c'était presque comme si dès qu'il se passait quelque chose, un être surnaturel en était la cause ou du moins l'accusé. « Oh. Pourquoi pas. Je vais peut-être éviter l'alcool, par contre. » sourit-elle, prenant place pour être mieux installée. Elle se saoulerait bien encore un peu, mais il n'était ni l'heure, ni le moment. Anastasia détestait ne pas être maître de ses actions, et ce qu'il s'était passé le nuit dernière lui donnait de mauvais boutons. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, et à chaque fois, elle se tapait sur les doigts mais rien ne changeait. Elle refaisait encore la même erreur et s'en voulait toujours après. C'était sûrement ça, être une femme. Enfin, c'est ce que lui aurait dis son oncle, qui adorait expliquer toutes ses actions par ce fait logique et indéniable. Elle était effectivement une femme. Mais si cela avait à voir avec ses colères soudaines et son amour pour l'alcool, c'était encore quelque chose à prouver...
Teach me how to fight, I'll teach you how to winT'es plutôt habitué au fait qu'on te voit comme un mec frêle qui pourrait pas soulever une brique s'il le voulait. Le fait est que tu l'es pas, et tu le sais, alors tu t'en formalise pas. Tu t'es entraîné toute ta vie pour la chasse, pour le combat. Même si tu prends l'option de facilité quand t'as pas vraiment l'envie de faire l'effort, t'es plutôt certain que t'aurais réussi à la calmer sans ça. Ça t'aurait sans doute pris un peu plus de temps. Mais au final tu dis rien, toi tout ce que tu veux c'est qu'elle oublie ce jour-là. Le pire dans cette histoire c'est que tu l'as fait pour elle. Pour qu'elle évite de se blesser, parce que même si elle a l'air d'être assez forte, il y a pas mal de gens en ville qui le sont plus qu'elles et c'est pas à ces gens-là qu'il faut qu'elle se frotte. Heureusement que le mec qu'elle a agressé hier n'en faisait pas partie. Pour elle comme pour toi, les bains de sang dans ton bar, c'est pas quelque chose qui te met très en joie. « C'est pas une mauvaise idée, tu devrais le faire imprimer sur un tee-shirt.» Tu te moques un peu, mais t'es plus ou moins le même quand tu laisses parler tes émotions. Le fait est que ça fait des années que tu te maintiens plutôt stable, même si tu sens que ça commence à flancher, que le trop plein, quand il éclate pas, il finit par te bouffer. Avant t'avais la boxe, avant t'avais Skye, mais voilà qu'elle s'est rebarrée on ne sait où. T'arrives pas à la suivre, cette fille, elle part, elle revient, inconstante, indiscernable. Tu te dis que tu la reverras sans doute, t'as jamais fini de lui apprendre ce qu'elle voulait, alors t'as pas de doute, elle reviendra. Parce que ce qu'elle aime plus que tout, c'est sa liberté, ça au moins tu le sais. Et elle l'aura jamais avec cette faiblesse ci.
Tu mets la machine à café en route après avoir entendu sa réponse, puis tu poses une tasse devant elle. Tu souris en demi-teinte. « Je t'en aurais pas servi de toute manière, on vient de ranger. » Mais faut l'avouer, t'es quand même mal placé pour juger. Si tu t'es calmé, l'alcool et toi, c'était une grande histoire d'amour dans le temps. Tu finissais bourré bien trop vite, et t'en as fait des conneries, jusqu'à envoûter Cally. Mais bon, elle l'avait bien cherché, elle avait qu'à pas te piquer les clés de ta bagnole. Puis maintenant que t'y réfléchis, la nuit s'était pas trop mal terminée pour vous deux. Tu te demandes parfois ce qu'elle devient, cette humaine. Sans doute encore en Italie, mais tu peux pas en être certain. Quelque part tu la retrouves dans Anthéa, ce serait presque drôle si c'était pas aussi perturbant.
Teach me how to fight, I'll teach you how to winAna ne savait pas si elle jouait la sécurité ou si elle se sentait vraiment mal pour le gars devant elle, mais elle arrêta ses questions digne d'un interrogatoire. Elle cherchait des réponses, mais apparemment, il n'y avait qu'une seule bonne réponse dans les deux scénarios qu'elle s'était imaginés. Soit il s'était passé quelque chose d'étrange, soit au contraire, tout avait été normal. Si le premier scénario était bon, alors le mec était vachement doué pour cacher son jeu, et elle ne pouvait que lui tirer son chapeau. Si c'était l'autre, alors dans ce cas elle n'était juste qu'une chieuse de première qui venait de gâcher la journée d'un inconnu après lui avoir ruiné sa nuit et son bar la veille. Elle ne savait pas s'il était extrêmement cool ou s'il cachait des choses, et ça commençait à lui donner un mauvais mal de tête. Peut-être devait-elle tout simplement arrêter de réfléchir autant ? Ça pouvait être utile et ça lui éviterait des situations gênantes qu'elle ne supportait que très mal. Elle s'était donc installée pour boire un café que venait de lui offrir la pauvre victime de sa colère le soir d'avant, et elle ne savait pas quoi en penser. À la place, elle préféra mettre de côté ses doutes et accepta avec plaisir la boisson chaude qui lui ferait un bien fou. Elle n'en était pas fan, mais c'était la seule chose qui pouvait la réveiller complètement, alors autant en profiter à son maximum. « Merci, en tout cas. Pour le café. C'était pas obligé, surtout après mon comportement. » lui dit-elle, un sourire rempli d'excuses prenant place sur son visage désolé. Elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus, et s'excuser oralement encore une fois serait sûrement de trop. Elle détestait en faire de trop, même si elle semblait toujours se mettre dans des situations où elle se retrouvait à le faire.