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 Bruits de couloir [ft kabukichô kihashi]

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La chaleur de l'eau ruisselant contre son corps. Voilà une chose dont le génie ne se lassera jamais. Plus particulièrement à présent qu'il se retrouvait plus humain qu'il ne l'avait jamais été et que la moindre des sensations de son corps se trouvait décuplée. Il pourrait rester des heures sous cette douche. S'il s'écoutait, il le ferait probablement. Hélas, ce soir il n'en aura pas le loisir. Bien qu'il ne soit arrivé sur le sol irlandais que depuis trois jours, Yelena l'avait déjà inscrit dans une école à Bray. À cause de cela, il se retrouvait ce soir à devoir lire l'intégralité du programme de son collège pour toutes les matières. Le genre de lecture dont il se serait volontiers passé ce soir. Tant pis ! Il verrait bien combien de pages il aurait la foi de lire ce soir avant de s'endormir.

Non sans regret, Illarion coupa l'eau et enroula son corps dans sa serviette. Il prit un instant pour se regarder dans la glace. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Cela devait faire un bon moment qu'il ne s'était pas regardé dans un miroir. Depuis la dernière fois, il avait un peu grandi. Sa silhouette s'était bien affinée. Peu à peu, elle abandonnait ses formes rondes d'enfant pour adopter les lignes d'un adulte. Actuellement, il se trouvait dans l'état transitoire de l'adolescence avec un corps alliant une douceur juvénile et les traits élancés de la croissance. Depuis toujours cet entre-deux était l'étape qu'il préférait. C'était fascinant. Depuis toujours, le génie adorait voir les humains grandir. Aujourd'hui, il faisait lui-même l'expérience de ce phénomène le plus naturellement du monde. Si les poussées de croissance et les hormones ne l'épuisaient pas, il serait aux anges.

Après avoir eu le loisir de contempler un peu son apparence changeante, il enfila son pyjama et sortit de la douche pour regagner sa chambre. Un léger frisson le secoua tandis qu'il  retourna dans le couloir sombre et froid. Au revoir chaleur apaisante de la douche... À présent, il sentait la fraîcheur de l'air s'insinuer sous ses vêtements et à travers ses chaussettes pour le mordre. Il avait bien hâte de s'emmitoufler sous sa couette et d'oublier l'endroit dans lequel il se trouvait. Sa maison de Russie lui manquait un peu. À côté de cela, l'ambiance glauque et froide de l'hôtel le mettait assez mal à l'aise. Ce n'était que provisoire, il le savait mais cela n'empêchait pas le fait que la transition soit un peu rude pour lui. Au lieu du gentil couple sans enfant qui débordait de petites attentions à son égard, il ne rencontrait ici que des drogués et d'autres gens à l'air peu avenants qui lui rappelait certains ports parmi les plus mal fréquentés dans lesquels il avait posé le pied au XIVème siècle... Bah, quand sa magicienne aurait de quoi se payer un appartement ils allaient pouvoir vivre ensemble. Ce serait bien mieux.

Rêvassant à l'idée de ce à quoi pourrait ressembler sa vie dans quelques mois, il faillit rater la porte de sa chambre. Un homme était adossé au mur quelques pas plus loin et pestait contre son téléphone. L'adolescent préféra ne pas s'en préoccuper et commença à déverrouiller la porte de sa chambre. Le bruit de la serrure attira malheureusement l'attention du type qu'il l'appela d'une voix assez révélatrice de l'état d'ébriété dans lequel il se trouvait. Pendant une seconde le génie songea à vite s'enfermer, conscient du risque de la situation. Avec un ivrogne, tout pouvait déraper très vite et il avait promis à Yelena de faire profil bas. Cependant s'il l'ignorait il risquait d'avoir cet inconnu qui se mettrait à tambouriner à sa porte, ce qui n'était guère plus souhaitable. Il décida donc de s'approcher. Le poivrot lui expliqua avoir du mal à déverrouiller son téléphone. Cela n'arrangeait guère le génie qui rencontrait lui aussi quelques difficultés avec les nouvelles technologies. Il accepta cependant de faire un essai. Il prit le smartphone et entreprit de le comprendre pourquoi il refusait de fonctionner. Il cru comprendre cependant la cause du souci lorsqu'il vit en fond d'écran l'image de deux ravissante jeune filles qui n'étaient sans doutes pas les filles de cet homme ainsi que le petit fil sur le côté au bout duquel pendait un minuscule lapin en peluche rose. De toute évidence, il n'avait pas en face de lui le propriétaire légitime de l'appareil. Il s'excusa alors rapidement, déclarant d'un air parfaitement innocent ne pas comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas et entreprit de retourner à sa chambre. Cependant, le bras de son interlocuteur lui barra la route.

Illarion se rendit alors compte du pétrin dans lequel il s'était laissé prendre. Pendant sa seconde d'inattention, l'homme s'était déplacé afin de se mettre sur son chemin et de pouvoir le bloquer aisément contre le mur. Sa main était appuyée  sur le papier peint à quelques centimètres de la tête du garçon. Celui-ci tenta alors de reculer pour se dégager quand il sentit l'autre large main le saisir par la taille, l'empêchant de fuir. L'ivrogne commença à approcher son visage de la figure pétrifiée de sa prise avec un air satisfait. Son discours devint alors incroyablement plus dérangeant. Le génie était horrifié. Son corps était celui d'un enfant ! Comment un homme pouvait-il être attiré par cette enveloppe charnelle. C'était si répugnant ! Il fallait qu'il se tire de là ! Il avait une idée de la façon dont cela allait finir s'il se laissait faire et il ne voulait même pas y penser. Comment s'échapper cependant ? Ainsi attrapé, il ne pourrait se défaire de la poigne de l'homme sans faire usage de ses pouvoirs. C'était cependant très risqué de faire ça au beau milieu d'un couloir où il pouvait être vu par n'importe qui. Il pouvait toujours tenter de faire du bruit pour justement alarmer quelqu'un qui se trouverait dans le coin. S'il y avait du monde, on viendrait probablement l'aider et s'il n'y avait personne alors il pourrait avoir recours à sa magie.

Voyant les lèvres de son agresseur s'approcher dangereusement des siennes, il se décida à appeler à l'aide tout en plaquant ses maigres bras contre les épaules de l'homme pour le repousser. Vu le faible effet que sa tentative faisait au poivrot dont la force dépassait largement la sienne, il espérait que quelqu'un se montre vite. Sans quoi, il ne résisterait pas longtemps à l'idée de libérer sa magie qui bouillonnait au cœur de son essence.
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J’allais prendre ma douche, avant le service. Car quand je dormais ces quelques heures l’après-midi, au réveil, j’étais une véritable loque, surtout quand ma gamine n’était pas là. Je me réveillais avec mes cheveux dans tous les sens, et il fallait donc que je remette autant ces mèches folles que mes neurones en place. Cela passait par… La douche. Alors, je sortis de mon studio, fit un signe à ma cousine qui gérait l’accueil de jour – l’accueil le plus inutile de tous, étant donné que j’avais très peu d’entrées ou de sortie aux heures de bureau, pour attraper les serviettes et « vas-y teste-moi », ma douce batte de baseball, sur laquelle j’avais immortalisé au marqueur son nom, en japonais.

« Relève dans… Allez, une p’tite heure, Mei. Ça ira ?
_Nani ?
_Mince, Mei, tu vis ici depuis des années, apprend l’anglais ! »


Mei, c’était l’une de ces cousines qui étaient venues en Irlande, espérant y trouver l’amour, le mariage, les enfants, et qui n’avait pas décidé de s’y mettre encore. Cela faisait pourtant des années qu’elle était ici, elle pourrait faire un effort et se mettre à l’anglais ! Mais je fus sympathique, dès le réveil, à lui redire ce que j’avais dit en anglais, mais cette fois-ci, en japonais. Et là, éclair de compréhension, tout ça pour dire qu’elle pourra bientôt se reposer… Bien que la connaissant, elle allait certainement se poser devant ces émissions idiotes qu’elle ne comprenait pas, puisque c’était en anglais, pour s’endormir devant. Ah ! Vivement qu’elle se trouve quelqu’un. Même si ça ne risquait pas si elle restait ici tout le temps.

Sur ces paroles de dialogue de sourd, je me dirigeai vers la salle de bain commune de ce coin-là de l’hôtel. J’en avais quelques-unes un peu partout, sauf dans l’étage supérieure où se trouvait des chambres dotées d’une douche. Fallait dire que le prix de la chambre n’était pas élevé, alors le confort n’était pas non plus génial. Mais je m’en fichais bien à présent, j’étais habitué. J’espérai juste qu’elles n’étaient pas trop immondes, le ménage se faisant le matin, et les gens ayant largement le temps de les dégueulasser durant le reste de la journée. Fallait vraiment que je change de routine, ou que j’instaure plus d’heures pour mes femmes de ménage… Quoiqu’elles seraient capable de me hurler dessus pour ça.

Je m’approchais petit à petit de mon point d’arrivée, quand je vis ce gamin, Illarion, que sa mère avait laissé dans cet hôtel. J’avais pour habitude de ne jamais poser de questions, laissant les gens faire bien ce qu’ils voulaient tant qu’ils ne cassaient pas tout et ne s’agressaient pas les uns et les autres. Cependant, cet Illarion ne me semblait pas beaucoup plus âgé que ma propre fille – enfin si, mais fallait dire qu’il avait encore cette bouille de gosse qui me rendait nostalgique quand elle n’était pas là, ma petite Natasha. Bref, Illarion était dans le couloir, et je le vis être accosté par un des types qui vivaient là régulièrement, faisant mon fonds de commerce.

Mais vu que ça semblait ne pas très bien se passer, je me fichais bien du fonds de commerce – j’étais bien prêt à le jeter dehors s’il emmerdait les autres de mes clients réguliers – de mes clients tout court en fait. Encore moins quand il s’agissait d’un putain de fils de pute de pédophile. J’étais déjà en train de m’approcher quand je le vis vouloir approcher son visage de celui du gosse. Mais il était sérieux ?! Faire ça chez moi ? Je ne croyais pas non !

« Jake, tu ferais mieux de lâcher ce môme maintenant, parce que sinon je vais t’en coller une, MAIS UNE GROSSE ! »

Oups, pas content, et j’avais crié en plus… En même temps il y avait de quoi. Depuis quand cet alcoolique de voleur était un pédo ?! Je n’avais jamais vu ça, et surtout ça me révulsait. Des drogués, ok, des voleurs, ok, mais merde, pas les gamins ! Surtout pas les gamins ! Mes foulées se firent de plus en plus grandes, jusqu’à ce que je chope l’enfoiré qui me mettait hors de moi par les cheveux – heureusement qu’il ne les coupait jamais, ça faisait une bonne prise. Et en fait je le tirai tellement fort avant de le lâcher parce que, oh merde, ils étaient dégueulasses ses tifs, qu’il tomba à la renverse, faisant voler un téléphone avec un petit lapin accroché.

Hein ? Un petit lapin ? Depuis quand il avait des petits lapins… ?

Mais le souci le plus important, c’était qu’il était couché par terre, et il s’était cogné la tête. Il bougeait plus. Alors, d’une main je poussai Illarion en arrière, histoire d’être certain qu’il puisse plus être touché par ce pervers, et moi, je me forçai à poser deux doigts sur sa carotide, juste histoire de vérifier qu’il était toujours vivant.

« Ah bah… Je l’ai assommé je crois. Au moins il n’est pas mort… Ça va, gamin ? »
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Le visage de l'homme était de plus en plus proche et obstruait complètement son champ de vision. À une époque, le génie aurait parfaitement su gérer une telle situation sans avoir recours à la magie. Hélas aujourd'hui, son enveloppe corporelle était bien trop frêle pour espérer mettre un adulte imbibé d'alcool au tapis. Il aurait pu tenter un coup de genou bien placé mais le corps de son adversaire se collait de plus en plus au sien  de sorte qu'il ne puisse plus armer sa jambe. Quelle pitié était-ce là... Lui qui s'appliquait à économiser sa magie en toute circonstance, il allait devoir l'utiliser sur un homme abject sans le moindre mérite. Tant pis, il ne tolérerait pas que cette enveloppe ne soit souillée davantage. Cette apparence avait appartenu à un autre garçon avant de lui appartenir. En faisant cela, c'était la mémoire de cet enfant que l'homme tâchait.

Une petite sphère lumineuse s'alluma au bout des doigts de l'adolescent. Il y avait là peu d'énergie. Juste assez pour faire tomber l'homme dans l'inconscience. La dépense d'énergie fit immédiatement perdre ses couleurs au visage d'Illarion.


C'est alors qu'une voix rugit derrière eux. La puissance du coffre de l'homme les fit sursauter tous les deux. Le garçon pris au piège essaya de regarder au-dessus de l'épaule de l'ivrogne pour voir qui avait décidé de s'en mêler. Même s'il n'y arrivait pas, il entendit le bruit de pas qui se rapprochaient rapidement. Ralenti par l'alcool, son agresseur mit une grosse poignée de secondes à réagir et avant de faire quoi que ce soit, il fut rapidement tiré en arrière. Dans un espoir de résister, il s'agrippa une demi-seconde à sa prise avant de s'effondrer. Le garçon vacilla un peu, complètement déséquilibré. Son sauveur le poussa un peu en arrière, histoire de l'écarte de tout cela. Il trébucha mais réussit péniblement à garder son équilibre. Il appuyer sa main sur le mur pour se remettre mais c'est à ce moment qu'il se rendit compte que la petite boule de magie luisait toujours sur le bout d'un de ses ongle. L'homme qui était intervenu ne semblait pas avoir remarqué pour le moment mais il ne le tarderait pas si la sphère ne disparaissait pas rapidement. Il s'adossa au mur et laissa la boule glisser dans le creux de sa main. Serrant le poing, il laissa l'énergie pénétrer doucement sa peau pour réabsorber son pouvoir. Il ne recouvrerait pas instantanément ses forces mais il éviterait ainsi la migraine et les douleurs post-magie.

Il reporta alors son attention sur son héros. Il s'agissait du propriétaire de l'hôtel. Il lui avait déjà parlé une fois ou deux. C'était un homme assez sympathique, semblant assez las de ce qu'il voyait ici. Ce qui pouvait aisément se comprendre du point de vue du génie bien qu'il ne sache probablement pas le tiers de ce qui se passait dans ces couloirs. Il s'occupait de vérifier l'état de son client alcoolique. Heureusement, il ne semblait être qu'évanoui. Il se retourna ensuite et s'enquit de l'état du gamin qu'il venait de sauver. Celui-ci hocha la tête avant de répondre :

-Euh, je crois oui... Merci beaucoup Mr.Kihashi.

Il dut cependant vite se rendre compte du manque de crédibilité de sa réponse au vu de son teint pâle et de ses léger tremblements. Tout cela s'arrêterait une fois sa magie ré assimilée mais pour en attendant, il serait un peu faiblard. Il en avait l'habitude et par chance, cela pouvait facilement se justifier dans la situation actuelle. Ce qui le troublait le plus dans cette situation, c'est ce qui aurait pu se passer si le propriétaire n'était pas intervenu et s'il n'avait été un être surnaturel. Que se serait-il passé si ce type dans ses délire d'alcool s'en était pris à un enfant ordinaire ? Cette simple pensée le fit frissonner encore plus fort. Cela dit même s'il était un être de la plus immonde espèce, si son état s'aggravait, celui qui l'avait assommé risquait des soucis. Ils ne pouvaient pas le laisser là.

-Vous pensez qu'on devrait appeler une ambulance ?
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Je l’avais sérieusement esquinté quand même… Totalement évanoui par terre, il faisait bien plus pathétique qu’il n’était effrayant à peine un instant plus tôt. Enfin, il avait effrayé un gamin, pas un adulte de mon âge qui avait bien vu pire. Je m’étais quand même enquis de son état, toujours penché sur l’autre là, et je l’avais entendu me répondre qu’il croyait aller bien, me sortant du monsieur Kihashi à la suite. Je le regardai, tout de même, histoire qu’on soit assez sûr, et il n’étais pas très convainquant le gamin… Il était pâlot et il tremblait comme s’il était un épileptique.

« Bon, c’est bien, t’es poli, mais moi, c’est Kabu, monsieur Kihashi c’était mon père. Et t’es pas des masses convainquant dans ton rôle d’aller bien. On va s’occuper de toi hein… »

Mais avant de gérer un gosse en plein état de choc suite à une sacrément belle frayeur, il allait falloir que je prenne l’autre alcoolo pour le jeter dehors. Hum. Sauf si j’appelais une ambulance pour le faire emmener… Cela avait plusieurs avantages, et plusieurs inconvénients. Du côté des avantages, c’était qu’il sera emmené loin pour un moment, et le p’tit pourra porter plainte pour agression. Du côté des inconvénients, c’était que j’allais encore avoir une enquête sur le dos, encore des ambulanciers, encore des flics, du remue-ménage qui allait faire fuir mes clients, le temps que ça se tasse – parce que certains n’étaient pas très franchement à l’aise auprès des forces de l’ordre…

Ce n’était pas mon genre de couvrir un mec qui était probablement – certainement – un pédophile en puissance, mais d’un autre côté je voulais protéger mon commerce. Et le fait que mon commerce soit aussi pourri, ça faisait que ma morale avait tendance à vaciller légèrement. Je savais qu’un autre type aurait déclenché le plan complet pour défendre la vertu d’Illarion, les policiers auraient débarqué plein gyrophare, ambulance avec menottes en option dans le lot. Et moi, j’étais le connard qui hésitait.

Enfin, il fallait encore une fois signaler que j’avais bien changé, depuis que j’avais quitté ma place de maître de conférences et de chercheur pour devenir hôtelier. Bon, j’étais sympa, j’allais lui demander son avis, au p’tit. Je n’étais pas comme ça hein. Je me redressai donc, prenant appui sur ma batte de baseball pour lui parler ensuite :

« Si j’appelle une ambulance, ils vont demander pourquoi il a fini assommer… Du coup, faudra leur expliquer. Et du coup, faudra certainement que tu portes plainte. T’es prêt à faire ça ? Ta mère est dispo pour t’aider ? »

Je posais pas de questions sur sa famille, sur sa mère, sur pourquoi il vivait là et pas avec elle. J’en avais jamais posé et j’en poserai jamais. Juste, là, c’était important pour le gosse d’avoir quelqu’un avec lui, enfin, je supposais. C’était encore jamais arrivé à Natasha, un truc pareil, et j’en remerciais Dieu pour ça, car je serais devenu fou, de rage, de tout, je serais vraiment devenu bon à interner. Simplement, il allait être nécessaire pour sa mère d’être là s’il portait plainte, vu son âge.
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Illarion a un léger sourire en coin quand le propriétaire de l'hôtel lui demande de l'appeler par son prénom et lui fait remarquer qu'il n'est pas très convainquant. S'il s'était attendu à ce qu'on lui dise ça à lui qui était pourtant expert dans l'art d'endosser un rôle et de se fondre dans le décor. Il fallait bien admettre que dans ce cas, il n'était effectivement pas des plus crédible...

La question de l'ambulance sembla faire réfléchir profondément Kabukichô ou plutôt Kabu comme il voulait être appelé. Le génie se demanda ce qui semblait le déranger dans toute cette histoire quand l'homme se tourna vers lui et lui expliqua la situation. Le génie se fustigea intérieurement. Il avait proposé d'appeler une ambulance sans trop y réfléchir car depuis qu'il avait découvert avec quelle surprenante facilité les humains pouvaient faire venir des secours en cas de besoin à cette époque, il avait pris le réflexe. Il n'avait cependant pas pensé à tout ce que ça impliquait. S'il devait porter plainte, il se retrouverait alors au poste et il courrait le risque d'être découvert avec Yelena au passage. Il fallait qu'il trouve une idée. N'importe quoi ferait l'affaire mais vu le travail qu'elle faisait pour s'intégrer dans cette ville, sa magicienne n'avait certainement pas besoin que son "fils adoptif" se retrouve mêlé à une affaire de tentative d'attouchement sur mineur.

Il lui vint lors une idée. Si son état physique l'empêchait de mentir, il pouvait donner un côté plus authentique à ses réactions s'il l'utilisait bien. Il fit alors un pas en arrière et mis ses mains sur sa poitrine en bredouillant :

-Que... M.. moi ? Porter plainte ? Non je... je ne veux pas causer de p... problèmes !

Il ponctua sa phrase d'un air effrayé. À cet instant, il aurait pu paraître l'incarnation-même de l'innocence. Sans laisser une chance à son interlocuteur d'argumenter pour le pousser à porter plainte, il reprit son petit numéro.  S'adossant contre le mur, il lança un regard suppliant :

- Je... On pourrait dire qu'il est t... tombé dans l'escalier, non ? Mais ma mère, elle... Elle a déjà énormément de choses à gérer... Vous savez, après le tsunami et notre maison qui a été inondée elle a tellement de choses à faire pour qu'on puisse retrouver notre "chez nous". Je... Je ne veux pas qu'elle s'en fasse en plus pour moi... acheva t'il avec une expression de culpabilité sur le visage.

Voilà un petit moment qu'il n'avait pas monté d'histoire de toute pièces en pleine conversation mais il était plutôt satisfait de celle-ci. À la fois dramatique et empreinte de la candeur d'un enfant qui aurait peur que ce genre d'histoire n'arrive aux oreilles de sa mère comme s'il avait fait une bêtise. Voilà qui devrait faire l'affaire. Il allait falloir qu'il envoie un message à Yelena pour la prévenir de ça quand elle viendrait à l'hôtel la prochaine fois. Enfin, seulement de l'histoire du tsunami. Il comptait bien omettre la partie avec cet alcoolique. Lui qui était censé rester discret et ne pas faire d'histoire en attendant qu'elle ait les moyens de les faire vivre ensemble, il ne comptait pas la contrarier en lui faisant savoir qu'il avait tapé dans l'œil d'un sale type. Et d'une certaine façon, il protégeait ainsi cet homme de la colère de la russe.

Il songea alors à une solution alternative pour se sortir de cette situation. Puisque l'homme ne saignait pas, ils pouvaient très bien faire croire à une mauvaise chute. L'alcoolémie pourrait rendre cette histoire tout à fait plausible. Le propriétaire de l'hôtel n'aurait qu'à dire qu'il serait venu rapidement en entendant un bruit sourd et il l'aurait découvert inconscient étendu à terre. Personne ne le soupçonnerait. Encore fallait-il qu'il soit d'accord pour mentir aux autorités. Depuis plusieurs millénaires, Illarion ne comptait plus le nombre de mensonge qu'il avait du raconter aux quatre vents même s'il n'avait jamais aimé ça. Cet homme en revanche n'était peut-être pas dans un cas similaire. Mentir à la police n'est jamais aisé.

Il s'arrêta dans ses pensées. Mieux valait se renseigner au lieu de tirer des plans sur la comète.

-Alors Mr. Kih... Euh, Kabu... Vous seriez d'accord ? Pour qu'on en parle pas à ma mère ? demanda t'il en levant les yeux vers Kabu.
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En donnant le choix à Illarion de porter plainte s’il le voulait, j’essayais de ne pas passer pour un connard. Mais en vérité, j’étais sacrément content qu’il décide de ne pas porter plainte. Je soupirai même de soulagement, parce qu’ainsi, moins de problèmes. J’allais simplement répondre au p’tit gars quand il commença à préparer une histoire, comme quoi il était tombé dans un escalier. Il m’expliqua même pourquoi il voulait pas impliquer sa mère dans l’histoire… Le tsunami, qui avait détruit leur maison, faisant que sa maman était très occupée.

« Hey, n’aie pas peur, hein, pas besoin de tout justifier, je vais pas te forcer à porter plainte ! »

Je n’aimais pas trop l’idée de le forcer, et puis moins j’en savais sur mes clients, plus facile c’était de les jeter dehors dès qu’ils faisaient de la merde. Parce que je savais que certains de mes clients, tout connards qu’ils étaient, n’avaient qu’ici où aller, et s’ils faisaient de la merde, il fallait que je puisse taire ma compassion pour leur montrer la sortie sans férir. Mais il se compliquait la vie quand même, ce môme. Vraiment beaucoup.

« Non, mais panique pas. On va appeler absolument personne. J’vais le mettre dehors et on en parle plus. Va dans ta chambre, je reviens. »

Pas trop de compassion, mais quand même un peu. Bah ! ce n’était pas un mauvais gamin, juste un gosse qui était laissé là par sa mère, complètement livré à lui-même. J’allais devoir faire un truc par rapport à ça… Pour le moment, je posai ma batte sur le côté, contre le mur, pour soulever comme je pouvais le frêle esquif qui gisait sur le sol, histoire de le porter jusqu’à dehors. Je traversai la rue, pour le poser à terre, adossé contre une vitrine d’un magasin à la con. Une fois hors de la vue du gamin, je pris le porte-monnaie du mec, histoire de récupérer de quoi payer sa note d’hôtel, enfin, j’espérais qu’il avait encore de quoi faire… Bingo ! Je pris donc le montant qu’il me devait, de mémoire, ainsi que dix balles en plus pour le môme, en dédommagement. Le reste resta dans le truc miteux qui lui servait de portefeuille, que je rangeai dans sa poche de veste.

« Allez, dors bien, connard. »

Sur ce, je me dirigeai vers l’accueil, histoire de récupérer ma boîte à outil, très utile dans un hôtel où des gens cassaient pas mal de trucs. En passant, je fouillai dans ma réserve, pour trouver une petite serrure supplémentaire. Ma compassion prenait vraiment le pas sur le reste, et j’avais envie de faire un truc pour le gamin, mince, ça n’allait pas, ça. Et quand je trouvai enfin ce que je voulais, je retournai à la chambre d’Illarion.

« Bon, il est tard, mais j’vais faire un truc à ta porte, donne-moi vingt minutes okay ? »

Je le prévenais juste, tandis que je branchais la perceuse, pour ensuite prendre un crayon et préparer les dessins sur la porte, avant de trouer. Partir à l’aveugle, sans prendre les mesures pour que ça colle à la serrure, c’était idiot – et je l’avais fait, à mes débuts, quand je n’étais pas encore un plutôt bon bricoleur. Il fallait dire qu’à présent, je devenais doué dans le domaine, voire même j’étais capable de fabriquer un meuble si je me donnais la peine – ça m’avait occupé, pendant la période de deuil après la mort de mon père où je ne sortais jamais, ne voulant voir personne.
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Illarion se détendit un petit peu lorsque je type l'assura qu'il n’appellerait personne et que cette histoire resterai secrète. Si cet endroit était profondément glauque, il avait aussi quelques bons côtés ! Il comprenait pourquoi sa magicienne avait choisi de l'emmener ici et pas dans un foyer pour jeunes travailleurs qui, même s'il aurait pu être moins cher aurait été bien plus regardant. Il haussa un bref sourcil quand le propriétaire lui dit qu'il allait revenir après avoir sorti l'alcoolique dehors. Apparemment, il était un peu plus humain que ce que le milieu sordide qu'il dirigeait pouvait laisser soupçonner. L'adolescent acquiesça et alla s'enfermer à clé tandis que l'homme s'échinait à sortir son agresseur de l'hôtel.

Une fois seul, le génie laissa échapper un long soupir venu du plus profond de son cœur. Quelle histoire ! Ça lui rappelait l'époque où il arpentait les ports mal famés d'Europe quand il était chez les marins. Les folles soirées de luxures qu'il avaient passées à cette époque lui revenaient en tête. Quelle nostalgie !

Si l'adolescent serait bien resté un moment à rêvasser des soirées qu'il passait en compagnie des filles de joie, le fait que son sauveur de la soirée allait revenir d'un instant à l'autre le poussa à se reprendre et à jeter un œil à sa chambre afin de ne rien laisser trainer qui puisse trahir son identité. À l'évidence, ce Kabu s'en moquait éperdument. Toutefois, il préférait ne pas le mettre au courant de chose qui pourrait l'amener à se poser des questions un jour.  Heureusement qu'il était ordonné dans ses affaires. Il n'eut donc que quelques petites choses à cacher : le livre écrit en russe sur son bureau qu'il avait emmené avec lui pour finir de le lire, des fiches de révision qu'il  avait écrites en italien afin d'en faciliter la relecture. Il se contenta de les fourrer dans la valise dans un coin de la pièce et de glisser quelques vêtements dessus. Il changea ensuite la langue du site internet qu'il visitait pour la repasser en anglais. Une fois cela fait, il commença à ouvrir plusieurs livres scolaires plus pour l'apparence que pour réellement les étudier. Après tout cela, il n'en avait nullement l'intention. Il serait peut-être perdu pour ses premiers jours de cours mais ce ne serait pas long avant qu'il ne rattrape son retard de toute manière. Après tout, il avait été à l'école en Russie. Même si ce retard résultait de la différence des programmes scolaires de ces deux pays, il était loin d'être illettré.

Il passa ses mains dans ses cheveux et se laissa tomber dans son lit. Pendant plusieurs secondes, il prit de longues inspiration. Ses muscles se détendirent et il put ainsi se concentrer sur la magie qui réintégrait son essence. Cela n'annulerait ni le mal de tête ni les contractions qui saisissaient son cœur mais en réabsorbant plus rapidement sa magie, il diminuerait déjà ces symptômes. Ré assimiler son énergie ne prit que quelques minutes. Il faut dire qu'il était habitué à économiser ses forces et à sauvegarder jusqu'à la plus infime parcelle de son pouvoir. Triste habitude pour un être autrefois capable de sauver un homme aux portes de la mort sans difficultés et qui pouvait déchaîner des vagues d'énergie sans y prêter la moindre attention. Peut-être qu'une fois son enveloppe charnelle arrivée à maturité, elle serait capable d'emmagasiner plus de magie et éventuellement de mieux encaisser les contrecoups de ses sorts mais actuellement, c'était plutôt délicat ! Et encore, il ne pouvait pas se plaindre. Quand il n'avait que 10 ans physiquement, il ne tenait plus debout après la moindre incantation.

Une fois régénéré, il se redressa sur son lit. Il se massa les tempes pour essayer de calmer la migraine quand on frappa à sa porte. Le propriétaire de l'hôtel sans doute. L'adolescent bondit sur ses pieds et alla ouvrir. Il ne s'était pas trompé mais il fut quelque peu surpris de voir Kabu avec tout un attirail de bricolage. Qu'est-ce qu'il avait en tête ?

Lorsqu'il lui expliqua qu'il allait travailler un peu sur sa porte, il remarqua le verrou au milieu des outils. Quelle gentille attention. Décidément malgré son attitude indifférente, le propriétaire semblait se préoccuper du bien-être d'Illarion. Celui-ci se sentit touché par cette gentillesse. Il accepta et s'écarta pour lui laisser la place de travailler.

Il alla s'asseoir sur la chaise de son bureau et observa attentivement le travail de l'humain. Si cela semblait anodin, cela faisait bien longtemps que le génie n'avait pas vu  d'humain bricoler. Il était curieux de voir comment leur techniques de fabrication avaient évoluées et celui-ci semblait s'y connaitre. Il prenait ses marques sans trop se servir d'instruments de mesures. C'était assez curieux. Si au début, le garçon essayait de rester discret dans sa façon de regarder, il ne put bien vite plus détourner les yeux. Lorsque Kabu alluma une petite machine électrique fortement bruyante et se plaça face au mur, cachant ce qu'il faisait au génie. Intrigué, il se leva et s'approcha afin de voir de plus près ce dont il s'agissait. Il écarquilla les yeux en voyant l'extrémité de l'outils s’enfoncer dans la porte. Étrange... l'humain ne semblait pourtant pas appuyer.


Peut-être s'était-il trop approché car le bricoleur arrêta son geste et lui jeta un regard. Illarion recula de quelques pas en bredouillant :

-Désolé... C'est juste que je me demandais comment ça marchait votre... Enfin, ce que vous faisiez. C'est juste que je n'y connais rien en bricolage. Ça fait longtemps que vous bricolez ?


Une approche bien maladroite tout à fait digne de l'adolescent qu'il incarnait mais sa curiosité n'était pas feinte, loin de là. Depuis toujours, il avait été passionné par les passes-temps humains et c'est vrai qu'il n'avait jamais eu le temps de s'intéresser à celui-ci.
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Constater qu’Illarion n’était pas de ceux qui venaient déranger, poser trente mille questions pendant la toute petite période où il fallait me concentrer – période des mesures pour de pas trop faire n’importe quoi – c’était agréable. Ma femme avait été du genre à débarquer dans le petit atelier qui me servait à réparer les meubles – comme cette commode – et à simplement parler, espérant que je réponde sans se poser de question… Très ennuyeux, car dès que je levais la tête, je perdais totalement le fil de ce que j’étais en train de faire.

En tout cas, ce fut fait. Je n’avais plus qu’à faire les trous avec la perceuse, et je m’y attelai rapidement. Premier trou, hop, deuxième trou, hop… Cependant, au troisième, je sentis la présence du gamin à mes côtés. Je m’arrêtai, et le regardai, afin de savoir ce qu’il se passait, sans vraiment poser la question pour le moment… Puisqu’il se dépêcha de reculer en bredouillant comme tout gosse pris en faute qu’il ne faisait que regarder, car il ne connaissait rien en bricolage… Et demanda aussi si ça faisait longtemps que je faisais ça, bricoler. J’eus un petit sursaut de rire, je ne savais pas pourquoi, c’était mignon ça.

« Non, ça fait genre, trois ans ? Quand j’ai repris l’hôtel. Tu te doutes que rien ne reste en état très longtemps avec les clients que j’ai… Recule un peu, faudrait pas que tu te chopes une écharde vu ta taille. »

C’était peu probable, on était d’accord, qu’il se chope une écharde, vu que c’étaient des petits trous mais j’avais ce côté papa qui faisait que ma propre gosse, je la mettais à deux mètres de toute source de danger potentiel – minimum. Et tandis que je me remis en position pour faire mon troisième trou, je me mis à expliquer, d’une voix un peu distraite, histoire quand même de rester bien droit :

« Je fais des trous pour que la serrure tienne. La perceuse – c’est une perceuse ça – elle tourne à toute vitesse, et dès que je l’avance, elle fait des trous. Voilà, c’est tout bête. »

Puis, je refis le dernier trou sur le mur, puis je m’arrêtai. Je fixai un peu Illarion du regard… J’avais bien envie de lui proposer de tester. Après tout, s’il s’y intéressait… Je n’allais pas le contrarier hein ? J’éteignis alors la perceuse, pour me pencher vers lui – il était bien plus petit que moi quand même, ça se sentait que c’était un adolescent.

« Tu veux essayer ? C’est pas compliqué. Faut juste que tu vises les points que j’ai dessiné, t’appuies sur ce bouton là, et t’avances doucement… Tout doucement, sur trois ou quatre centimètres, pas plus. Et après tu recules la perceuse, tranquille. Ca te branche ? »

Après lui avoir montré les endroits stratégiques – la pointe foreuse de la perceuse, le bouton de démarrage, les points dessinés sur la porte, juste à côté des trous que j’avais fait précédemment – je lui tendis la perceuse. A lui de voir s’il était partant ou pas !
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Bruits de couloir [ft kabukichô kihashi]
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