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 Dans une prochaine vie, papa, j'aimerais ne pas te reprendre comme père [Oz & Margot]

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Tu te réveilles. Du moins tu ouvres les yeux, le sommeil, le véritable sommeil, celui agité par les songes, cela fait bien longtemps que tu ne le connais plus. Tu te reposes tout au plus. Tu regagnes des forces.  Dormir est un luxe que tu te permets pas encore, non, tu préfères rester sur ton qui-vive, prête à tout moment à réagir. Deux ans dans une cage t'as fais comprendre largement le danger du sommeil mais aussi son absolue nécessité. Dormir, un tant soi peu, permet de rester debout, d'être combative, de survivre. Sans sommeil on est pas plus qu'une loque ou une poupée de chiffon. Sans sommeil on finit par frôler la mort. Tu en sais aussi quelque chose, tu as faillis y passer, dans les mains de ces monstres, parmi toutes leurs menaces, tu as faillis mourir d'un simple manque de sommeil. Ironique mais au combien représentatif de ces jours sans nuit -ni jour d'ailleurs- rythmés par leurs farces sadiques, à base de sang comme réveil matin, leurs ricanements ou pire l'apparente ignorance qu'ils feignaient de prendre. Tu n'étais pas dupe, depuis le début, ça on devait bien te le reconnaître, jamais ils ne t’avais t'ignorer, mépriser, oui, mais pas ignorer. On ignore jamais une proie quant on est un prédateur, aussi chétive et futile qu'elle soit, une proie est toujours l'objet de l'attention. Tu le comprend tout à fait maintenant. Que trop bien, cela devrait te désespérer ou t’inquiéter mais au contraire tu te surprends à t'en réjouir. On se réjouit comme on peut après tout. Quelque chose d'autre que tu avais appris dans ta cage. Alors que tu mourrais tu avais appris la valeur de la vie.

Tu te redresses droite comme un I et commence tes étirements. Garder la forme. Tu te répètes ça comme un mantra. Tu as commencé à le faire il a un peu près un an. Dans ta cage, on revient toujours au basique, devant eux, avec ton regard aussi vide que haineux. Cela te valait parfois des ''séances'' supplémentaires ou de simples remarques sur le fait que ta viande serait plus ferme. Tu feignais à ton tour de les ignorer, ainsi que leurs coups ou leurs tentatives de te faire du mal. Parfois tu riais intérieurement, en t’apitoyant faussement sur eux, tout leurs efforts étaient vains. C'était trop tard, la proie étaient partie pour un monde meilleur et plus ils jouaient avec elle, plus elle devenait elle aussi une prédatrice. Tu soupiras. Cela n'avait pas d'importance, pas pour le moment en tout cas, le grand méchant loup allait un jour rencontrer son heure mais cela n'était pas dans tes priorités. Tu devais encore te la jouer fine de ce côté là. Tout en fredonnant, tu mis fin à tes étirements matinal, pour te vêtir de ton jogging et à pas de loup tu sortis du taudis familial. Une fois dehors, tu profitas instant du lever paresseux du soleil, une belle journée en perspective, dans un geste négligeant tu arrangea ta chevelure en queue de cheval et sans plus attendre tu te mets à courir. Oubliant tout jusqu'à toi même pendant la durée de ta course.

A peine essoufflée, tu commences de mieux en mieux à maîtriser ton souffle, tu t'arrêtes avant de te diriger vers ta masure devant le terrain de basket proche de chez toi. Ironique encore une fois. Tu t'autorise quelques souvenirs heureux mais néanmoins douloureux. Douloureux sans l'être puisque la Margot qui aurait pu en être bouleversée n'est plus. Presque plus puisque ils réaniment de plus belle la haine qui t'anime et que tu avais mise de côté le temps de ce que le peuple appelle un ''jogging matinal''. Bientôt ces souvenirs ne te feront plus rien ressentir, tu te le promets une fois de plus devant ce panier de basket en piteux état. Bientôt - ou pas, mais cela t'importe peu, le concept de temps te paraît désormais dérisoire - ces souvenirs ne renverront plus qu'au passé et une fois de plus la sensation grisante de la vengeance te réjouit. Sur cette constations tu rentres enfin chez toi, juste à temps, pour préparer le petit déjeuner pour Gatsy, Juliette et Phoebus. De nouveau le court d'un petit instant, tu t'oublies et tu esquisses un sourire sincère. Tu chantonnes, tu étales le beurre sur le toast venant à peine de sortir du grille pain, tu souffles pour refroidir le chocolat chaud de l'un et le thé de ta petite sœur qui se prend actuellement pour la reine d’Angleterre… Pour ces petits êtres, tu redeviens la Margot d'avant. Tu remets le masque, ils font parti des rares personnes qui le méritent. Les rares personnes qui arrivent à le provoquer. Tout simplement. Tu entends les marches grincer, c'est lui, Gatsby, un des soleils de ta vie, qui en descends les yeux encore fatigués mais s’écarquillant devant le déjeuner tout prêt. Les deux autres ne tardent pas à descendre et vous déjeuner tous ensemble dans la joie et la bonne humeur. Tu leurs dois bien ça, tu vois bien que ton absence inexpliquée à fais naître chez eux des sentiments qui n'auraient jamais du exister chez de si jeunes âmes. Alors tu les protèges, la haine et l'amour que tu leurs porte voila ce qui te fait tenir debout depuis bien deux ans. Une fois le déjeuner finis, tu les accompagnes jusqu'à l'arrêt de bus et leur fait un dernier coucou remplis de tendresse avant de rentrer de nouveau chez toi. Tu passes ton entretien d'embauche pour devenir serveuse que dans l'après-midi.

Tu ouvres la porte et quand tu remets les pieds dans la cuisine, la première chose que tu vois, c'est lui. Oz et son regard de chien battu. Le chien qui fait tellement pitié, au point de devenir horripilant,  qu'on qu'une envie : l'abandonner au bord d'une route peu fréquentée.

Lui aussi, il est une des rares personnes à te faire ressentir des émotions, mais t'aurais préférer t'abstenir. Autant pour lui que pour toi.

- Bonjour Papa.
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Dans une prochaine vie, papa, j'aimerais ne pas te reprendre comme père
Margot & Oswald

« After the first glass of absinthe you see things as you wish they were. »
Le bruit des bouteilles clinquantes entre elles amorçaient le réveil d’Oz. Où était-il ? Il ne le savait pas. Il fallait attendre encore un peu pour qu’il daigne à ouvrir les yeux et réaliser ce qui se trouve autour de lui. Des chaises en bois rangées sur les tables de la même matière, les tabourets sur le comptoir, hormis le sien puisque son séant demeurait encore dessus. En face de lui, un vieil ami. Stanley tenait déjà son bar quand Oswald courrait dans les rues de la petite ville de Bray, durant ses brefs passages. Et pour le moment l’octogénaire qui ne voulait pas partir à la retraite d’aussitôt ranger ses pintes propres et ses verres à whisky spéciaux. Ceux dont le pied est arrondi. Des verres spéciaux que l’on trouve habituellement sur les bateaux et qui donnent une petite idée de l’endroit où il se trouvait. Le pub du port, et une migraine atroce. Il replaçait le contexte petit-à-petit et sa carcasse usée se redressait au même rythme que ses pensées. Il avait plaqué sa main gauche sur sa tête, ses doigts s’entremêlant dans sa tignasse brune. T’es enfin réveiller, j’t’ai laissé dormir ici. Mais faut pas que tu prennes l’habitude, mon vieux. De quoi ? C’est ce que semblait dire son regard. Ah oui, ça y est, ça lui revenait. Il cherchait Margot, encore, toute la journée durant. Ses pas l’avaient mené au port, pour allier devoir et détente. Puis il avait bifurqué dans le pub de Stanley. Ce vieux loup de mer était au courant de tout dans cette ville. C’était ses yeux et ses oreilles, bien que potentiellement atteins de surdité depuis le temps qu’il baignait dans ce lieu remplit de braillard. Il lui avait offert un whiksy. Un verre en rappelant un autre, il avait fini par se souler dans cet endroit familier et il n’était pas rentré chez-lui. Il avait dormi plier, la tête appuyée sur le comptoir, pas étonnant que ses lombaires crient au secours à décuver dans une telle position. Tu devrais rentrer chez toi, parait qu’il y a une belle surprise qui t’y attend. La voix de son vieil ami avait retenti à nouveau et Oz avait enfin prononcé quelques mots. « Une … bonne surprise ? » releva-t-il tandis qu’il suivait le conseil. Il avait quitté son tabouret, et le gérant du pub n’avait pas trainé à profiter de cette libération pour nettoyer son mobilier et le mettre avec les autres. Ainsi, il effaçait toute trace d’une présence clandestine en dehors des heures d’ouvertures. Oswald avait renfilé sa veste toute rapiécée et avait prononcé quelques mots avant de sortir. « Merci pour la nuit Stanley, désolé du dérangement. A la prochaine ». Une prochaine qui n’allait peut-être pas tarder. Si seulement il savait. Si seulement il savait que cette ville se foutait définitivement de lui et de son attitude perchée. Il était le dernier au courant, comme à son habitude. Tout le monde le regardait avec un grand sourire béat et lui, il ne comprenait pas pourquoi. Qu’est-ce qu’ils ont tous d’un coup ? Le triton était rentré chez-lui, rien. Hormis … ce parfum. Ce parfum qui hantait ses jours et ses nuits, l’odeur de Margot. Elle était plus forte, mais il l’avait rapidement masqué en s’allumant un cigare. Elle était morte, à ce qu’il parait. Voir Rod fondre en larme avait fini par le convaincre et déchirer son cœur. Il était dedans, pas à l’extérieur. Il n’y avait personne pour voir ce regard de chien battu et abattu triant son courrier dans une gestuelle peu enthousiaste. Des factures, des rappels, rien de bien joyeux. Rien de bien encourageant non plus. Après avoir eu un vague aperçu de ce qui attendait d’être payé ce mois-ci, il avait jeté les enveloppes sur le canapé, à la volée, avant de se laisser tomber dedans à son tour. Il ne savait plus quoi faire, il avait l’air tellement abattu ce triton. Il était loin de la bonne mauvaise nouvelle, de l’Enfer qu’elle avait vécu, prisonnière de deux monstres qui se plaisaient à lui jeter du sang à la figure juste pour voir son visage et ses réactions. Loin de se douter que si elle n’était pas là depuis tout ce temps, c’est parce qu’elle était dans une cage, tel un oiseau bleu qui aurait perdu ses couleurs à force de vivre dans le noir, terré. Tout ceci, il allait en prendre conscience, ici et maintenant tandis qu’une silhouette se dessiner dans le porche de la porte. Puis sa voix s’éleva et Oswald se raidit. Un mauvais rêve ? Non, il s’était retourné et elle était bien là. « Margot… Enfin… tu … », il essayait de rester droit, mais sa voix tremblait. Des semblants de sanglots et de soulagement, de la stupeur. Il y avait aussi de la honte, celle d’avoir laissé tomber. Oz se leva de son canapé pour accueillir sa fille comme il se doit, posant ses mains sur ses épaules pour assurer un contact et dire à son cerveau que ce n’était pas une illusion. Qu’elle était bien là. « Tu es rentrée depuis longtemps ? » Une stupide question, une banalité qui ne valait pas les milles autre qu’il voulait lui poser. Il avait tellement de questions, tellement de choses qu’il voulait savoir. Il avait fini par la serrer dans ses bras, faisant tout pour ne pas l’étouffer dans son étreinte. « Mais tu étais où, je me suis inquiété, j’ai même cru que … ». Oz ne voulait pas finir sa phrase, parce qu’il sentait de par son étreinte que quelque chose avait changé chez elle. Aussi, il y mit fin, reprenant un peu ses distances pour mieux la voir. Son visage disait quelque chose de différents, comme un éclat dans son regard qui avait disparu. « Tu veux quelque chose ? Du café ? De l’eau ? Un jus d’orange ? ». Il lui proposerait bien une bière, mais c’est un peu tôt pour. D’autant plus qu’il devait lui-même décuver de la veille donc il voulait mettre de côté les boissons alcoolisés pour le moment.
(c) DΛNDELION
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Oh papa si tu savais. Si tu savais ce que j'ai subi, ce que j'ai enduré, ce que j'ai vécu… Oh si tu savais que ferais tu ? Je me le demande. Oui je me le demande. Sans doute rien, tu as toujours été un incapable, depuis le début ta vie est un enchaînement d'échecs et toi tu te contentes de subir. Ta lâcheté éclaboussant ton entourage. Enfin ton entourage. Moi en l’occurrence. Surtout moi. Heureusement je protège les suivants. J'ai tenté du moins, je ne veux même pas savoir ce qu'ils du eux aussi enduré durant deux ans. Un père alcoolique visiblement vu l'odeur. Vu les paroles bredouillantes. Un café j'espère que tu plaisantes ? Tu vois pas l'état physique où je suis. Deux ans. Putain deux ans. Réveille toi. Merde !

Tu tressailles quand tu sens ses mains se poser sur tes épaules mais tu ne dis rien. Tu fais comme si cela ne te faisait rien que ce père méprisé te touche.

Je suis injuste ? J'exagère ? Vraiment ?! Tes femmes, je dis bien TES femmes, elles, elles se portent bien. Elles n'ont eut aucun mal à se débarrasser de la loque que tu es. Du pauvre type mais aussi de sa fille qui n'avait rien demandé. Oh si peut-être une vraie famille. Un foyer. Un tant soi peu d'équilibre. Non c'était trop demandé, ni ta Rose ni Esmée, ont pu m'accorder une once d'amour. Elles m'ont rejetée et ton amour seul de faiblard n'a pas suffit à réparer la souffrance qu'elles m'ont occasionnée. C'est terrible pour une enfant de se dire qu'elle est la raison de la déchéance de son père tu sais ?  De se dire qu'il ne peut plus voir deux de ses enfants à cause d'elle. Oui terrible mais je te rassures, deux ans de thérapie avec deux démons m'ont permis de me faire une raison. De comprendre. Ce n'est pas ma faute mais LA TIENNE.

Tu as envie d'une seule chose te précipiter sur lui. De le frapper de toute tes forces. De lui faire mal, de lui crier dessus ou de vociférer des insultes. Tu garde cependant ton calme olympien. Sans vraiment de mal. Tes envies de meurtres disparaissant aussitôt. Il ne les méritait pas. Non il ne le méritait pas. Tu cesses le flot de tes pensées comme on éteint le flux d'un robinet. Un robinet sans fuites. Tu restes calme. Tu dois rester calme.

- Non j'ai déjà déjeuné avec les enfants.

Tu sors ça d'un ton parfaitement neutre, voir complètement insensible. Comme si tu n'avais jamais quitté le taudis familial. Comme si tu n'avais pas disparu durant deux ans. Tu prends même pas la peine de jouer à la victime avec lui. Tu n'as aucune envie de supporter ces jérémiades.

- Morte ? Non disparu oui et c'est tout ce que je sais. Je me souviens de rien papa, tu t’assois à côté de lui, tu fais cet effort,  disparu on peut dire ça pour toi aussi. Tu étais où ? Je rentre et les gosses sont tout seuls.

La situation est complètement surréaliste. Tu rentres ou plutôt tu ressurgis alors que tout le monde te croyais morte, ton père est le dernier au courant et toi tu lui fais la leçon. Oui surréaliste mais comme vivre deux ans dans une cage et être la proie de tortionnaire. Le réalisme il peut aller se faire foutre et toute façon tu te permets d'être toi même avec ton père. Déjà que peu de personne le respectait avant ta disparition et vu l'alcoolique notoire qu'il à l'air d'être venu pas de danger à ce qu'il raconte sous les toits que sa fille est devenue barge. Et même si il le faisait personne le croirait. Alors tu comptes bien lui faire sentir que tu le détestes. Qu'il est coupable. Coupable de tout. [/color]
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Dans une prochaine vie, papa, j'aimerais ne pas te reprendre comme père
Margot & Oswald

« After the first glass of absinthe you see things as you wish they were. »
Il voulait savoir, il voulait comprendre, il voulait connaître les raisons de cette tension. Ce n’était pas un insensible, ce n’était pas un montre. Si la volonté de dialoguer au lieu d’en arriver aux poings définissait la lâcheté, alors oui. Il acceptait totalement ce titre sans chercher à brailler ou à le réfuter. Il était lâche, parce que la violence n’apportait rien d’autre que du chagrin et de la haine. La haine appelant la haine, cela reviendrait à sombrer dans un cercle vicieux pour mourir dans les conditions les plus affreuses. Oswald était un triton qui croyait en l’humanité, en ses enfants, en ses épouses. En toutes les personnes qui pouvaient l’entourer. Car il savait pertinemment que si la confiance était ébranlée, cette famille, aussi fragilisée soit-elle, n’aurait plus des valeurs honorables en guise de base. Il a toujours voulu le meilleur pour ses enfants sans chercher à penser à lui. Sans arranger ce regard de cocker triste, trop occupé à offrir de l’intention. Oh Margot, non, ne lui dit rien pour l’instant, elle va le détruire. Elle va le plonger dans cette haine. Il va vouloir la venger parce que l’on aurait touché à son sang et à sa chaire. Il allait remuer ciel et terre pour retrouver ces démons tapis dans l’ombre qui l’ont annihilé. Et il allait en être malheureux. Malheureux parce qu’il aurait cédé au mal. Il aurait réalisé tout ce que ses parents avant lui auraient aimé qu’il ne fasse pas. Les valeurs inculquées chez les O’Neill, le pardon, la bonté… Il est difficile de maintenir ces objectifs lorsque l’on constate ce que le monde fait des honnêtes gens. Il les bafoue, il les massacre, il réduit leurs cœurs à néant. De par son œil d’artiste, Oswald voyait tout. Absolument tout. C’est ce qui le rendait aussi calme et aussi perdu à la fois. Il voyait les contrastes de chacun, la couleur des sentiments et les nuances de haines. Oz n’avait pas de pinceau magique, il pouvait simplement leur offrir des illusions pour les apaiser, en bon magicien charlatan qu’il est. Il retient ses larmes et il ose tout juste serrer cette étreinte par honte. Il avait vacillé, et Margot le lui faisait chèrement payer. Il avait cru à son décès, il avait abandonné ses convictions et la confiance qu’il lui portait. Et maintenant ? Maintenant, elle transpirait la haine. Dis-le lui, Margot, ne le laisses pas dans l’ignorance, à croire qu’elle était devenue trop cruelle et qu’elle préférait le laisser mariner dans sa confusion. Oswald ne savait pas comment aborder le sujet. Avait-il vraiment envie de le faire. Le ton de sa fille chérie était tranchant et froid comme une lame sur sa peau. Il déglutissait discrètement, faisant de son mieux pour ne rien laisser paraître. Pas besoin de plus, il avait compris. Il avait compris que pour son bien, il devait reprendre au plus vite ses distances. Alors c’est ce qu’il faisait, mais il restait planté là. Les bras ballants, ne sachant comment occuper ses doigts, tandis que ses jambes arrivaient tout juste à le supporter. L’une de ses mains était venue remettre ses cheveux en arrière, avant de remettre comme il faut sur son nez ses petites lunettes rondes dignes du professeur Tournesol. « Oui, morte … » souffait-il tel un aveu honteux, une triste réalité tout en s’asseyant pour faire face à la barre des accusés. Il aurait peut-être dû commencer par ça d’ailleurs vu le flot de reproches à son encontre. Jamais il n’avait songé à ce que cela se passe ainsi. Il était heureux de la voir, mais cela n’avait pas l’air d’être un sentiment partagé. Il ne devait pas faillir, il ne devait pas se montrer faible. Il restait son père et en tant que tel, c’était à lui de la remettre dans le droit chemin. Il pesait ses mots, il prenait son temps pour répondre. Ne serait-ce que pour ne pas la blesser et qu’elle ne disparaisse pas de nouveau. Oswald avait pris une inspiration. Dire qu’il n’était pas blessé par les propos de Margot serait un mensonge, alors il se contentait de faire comme si de rien était. « Je te cherchais » annonça-t-il d’un ton sec, lourd et las. Il avait relevé le regard vers elle, vers cette fille culottée. Il n’y avait aucune agressivité, mais une certaine autorité. Une petite once de colère tapis très au fond. « Tes frères et sœurs sont avec leurs mères, je n’ai pas le droit de les garder plus de trois jours par semaines sous mon toit. C’est ainsi que ça fonctionne, la vie. On rit, on s’aime, on fait des enfants, puis on s’ignore, on partage et on se bat. Quant à moi, j’étais avec Stanley. Tu sais, le vieux tenancier du pub de plaisance. Il avait distribué des affiches avec ta bouille. Encore. Parce que dans cette ville, c’est l’une des rares personnes à avoir accepté de m’aider plutôt que de me mentir… ». Tu es fâché, Oswald. Il le tait, mais cela se voit. Il ne ronchonne pas, mais son regard est vide, comme s’il faisait face à une réalité. Sauf que, dans sa voix, il y avait un sous-entendu gros comme le nez au milieu de la figure. Elle lui mentait, et il avait horreur de ça. « A ton tour de me dire où tu étais » lança-t-il en s’allumant un de ses petits cigares. La conversation allait être tendue, autant qu’il se laisse bercer par un placebo.
(c) DΛNDELION
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