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 I'm living fast until I'm dead | Trevor

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Trevor McQueen
métamorphe

nom McQueen, à choisir t'aurais préféré McKing. A défaut, le nom fait bien marrer ton frère. prénom Trevor, comme le crapaud de Neville je sais, la preuve que t'étais pas forcément voulu à ta naissance - t'aimes pas ce prénom mais tu t'y es fait. âge 36 ans, dont 15 que t'as pas vécus lieu et date de naissance un 17 août, le même jour que ton frère à un an près. On vous le célèbre le même jour, raison de plus pour détester le fêter. A Bray, comme toute ta famille craignos. orientation sexuelle bisexuel, sauf que tu t'assumes pas, alors quand on te pose la question tu te contentes de dire que t'es hétéro. Typiquement le genre de mec qui se foutrait de la gueule d'un homosexuel pour pas avouer qu'il craquerait bien dessus. statut marital célibataire, j'veux dire on peut presque objectivement dire que t'es violent, moche et con, donc ça va un peu de soi. Les années de taule non plus n'ont pas aidé. métier/études prestidigitateur, ça fait des années que t'escroques des foules en faisant semblant d'avoir du talent - cela dit, ta carrière est en train de déchanter. situation financière middle class+, mais tu t'habilles et dépenses comme moins que ce que t'es. organisation aucune et t'es pas prêt de t'y intéresser. ft Adam Driver

« Do I make you cringe ? »

T'as une haine de la mode, vestimentaire ou autre d'ailleurs : ça te gonfle de faire comme tout le monde, de répéter les habitudes de la masse - tu détestes plus que tout la sensation "mouton". On dirait pas vu que tu t'habilles parfois comme un clochard, mais t'as une hygiène impeccable et t'as un côté assez soigneux. Dans le même genre, t'as une peur panique de perdre tes dents et t'en fais des cauchemars régulièrement. Résultat, tu te lèves en pleine nuit pour aller te les brosser. T'aimes pas les gens, et t'aime pas non plus les animaux. En fait, tu détestes tout ce qui est bruyant, gonflant, insistant et compagnie. Quand je dis que tu les aimes pas, c'est pas des blagues : t'es le genre de type capable de donner un coup de pied à un cabot ou à un gamin trop agité. Non mais c'est vrai : ils sont envahissant ! T'as beau hurler, insulter, menacer tout ce que tu veux jusqu'à vider l'air de tes poumons, ils comprennent pas et reviennent à la charge. Forcément, parfois, tu craques. Comme ton frère et ta soeur, t'as le sommeil agité. Pour ta part, c'est que tu parles dans ton sommeil, parce que t'es de nature anxieuse au fond. T'as développé une peur panique de balancer certaines choses sans en avoir conscience, que quelqu'un apprenne de cette façon que tu te changes en cafard et que t'as fait cramer des gens, notamment. C'est pour ça que tu as un mal fou à t'endormir quand t'es pas tout seul dans la chambre. T'es pyromane. Et je veux pas seulement dire que t'es fasciné par les trucs qui flambent : t'as vraiment l'impression de pas être seul dans ta tête dans ces moments-là. T'es suivi activement par un psychiatre depuis ton incarcération, et c'est pas toujours joli à voir. T'es vraiment, mais alors vraiment pas du matin. Il faut jamais, ô grand jamais oser venir te réveiller. Et dans l'heure qui suit, faut pas te parler, faut pas te toucher, faut surtout pas faire de bruit. Sinon ? Tu pètes les plombs et tu frappes, tu cries, tu casses des gueules. Mine de rien, c'est probablement pour toi que c'est le plus douloureux. Tu le vis vraiment extrêmement mal, t'arrives pas à l'encaisser ni à te contrôler. Tu détestes l'argent. Un peu con quand on sait que tu t'enrichis sur le dos des gens crédules, mais tu fais ça essentiellement parce que t'aimes pas les gens. Et puis, ça te donne l'impression de réussir ta vie, alors que tu t'épanouis pas dans ce que tu fais. Mais l'argent, tu l'utilises vraiment que par nécessité - ça te fait mal de l'amasser, ça te détruit, d'une certaine façon. C'est con à dire, mais t'adores la cuisine. C'est vraiment un domaine où tu t'épanouis, mais tu l'assumes absolument pas. Tu la partages avec ton frère, cette passion: c'est probablement le seul moment où toutes les tensions entre vous disparaissent, et vous vous entendez vraiment comme deux frères. C'est assez touchant à voir, parce que vous vous mettez à communiquer avec une sorte de langage codé fait de regards, de gestes, d'onomatopées. Et puis, sitôt fini, les conflits reprennent. C'est douloureux de voir éclater en morceaux le plat que vous avez passé près de deux heures à faire ensemble. T'es un type résolument carnivore, et tu pourrais pas envisager de te passer de viande. C'est simple, t'arrives même à en avoir du manque quand ça fait trop longtemps que t'as pas eu une vraie pièce de boeuf. T'en as pas mal souffert quand t'es passé par la case prison, peut-être pour ça que quand tu enrageais tu te mettais à mordre les gens entre deux coups de poing. Mais t'es pas non plus totalement barbare : t'as même plutôt tendance à préférer les plats très travaillés, mais surtout faits maisons. Certains se font des tatouages en prison, toi t'avais une autre façon d'ancrer le souvenir de cet enfer et le temps qui passe : de la scarification, mais pas le genre qui attente à ta vie. Plutôt que ça te détendait de te dessiner des petites formes au rasoir dans la peau. Clairement, tu portes encore les cicatrices sur toi - mais de toute façon, tu te trouvais déjà moche sans, alors elles te dérangent pas. Cela dit, t'es pas tellement à l'aise avec l'idée de laisser n'importe qui les voir.


Une face asymétrique, une bouche épaisse, un nez trop grand et cassé, un front cabossé, une tignasse désordonnée à tendance grasse, un bouc mal entretenu, des oreilles décollées: on ne peut pas vraiment dire que tu sois un modèle de beauté Trevor, et tu le sais. Depuis l'enfance c'est ainsi - tu vis relativement mal ton apparence peu avenante, et ce mal-être est un peu à l'origine de tout le reste. Tu es mal dans ta peau, mais pouvait-on s'attendre à autre chose de la part d'un homme "cafard" ? Tu as honte de ce que tu es. Tu fais fuir, t'es pas désiré. Si t'étais un peu malin pourtant, tu saurais que c'est pas ton physique, le problème premier.

Sauf que voilà Trevor, malin, tu ne l'es pas vraiment. C'est sûr que de ta fratrie, tu n'es pas vraiment le plus gâté : à côté de ton frangin le génie, t'as juste l'air d'un crétin. Tu n'as jamais été dans la réflexion, dans la planification, dans la prévoyance, dans la manipulation - non, toi tu es un impulsif. Tu restes en retrait, tu laisses les autres penser pour toi, jusqu'à ce qu'on te gonfle et que tu décides de foncer tête baissée et de mettre les pieds dans le plat. T'as une certaine sensibilité pourtant, quelque chose d'abstrait, de particulier sur lequel on ne saurait trop mettre de nom. Quelque chose que tu pourrais développer si tu le réalisais, mais dans l'immédiat, tu sais même pas de quoi je veux parler. C'est ça d'avoir du potentiel et d'être trop con pour l'exploiter.

Je viens paisiblement de te décrire comme moche et con, mais de ma part, c'était pas encore assez. Encore faudrait-il préciser que t'es du genre violent. T'as clairement des soucis de colère et t'as assez souvent des réactions excessives. T'es pas vraiment du genre souriant, et tout ça, c'est encore du fait que t'es pas franchement bien avec toi-même : alors tu te replies, tu te planques derrière la provocation, tu pêtes un plomb dès qu'on commence à trop insister. T'insultes, tu colles des gnons, et tu rentres chez toi la gueule en sang. De fait, on peut pas vraiment te voir comme quelqu'un d'aimable ou de gentil - tu passes pour un connard, pourtant c'est pas forcément vrai.

La vérité, c'est que t'es incroyablement empathique - à un tel point que toi-même, tu sais pas comment le gérer. Tu souffres quand tu vois les autres souffrir, mais souffrir ça te rend violent, ça t'agace, et ça te pousse à faire souffrir les autres encore davantage. T'es très centré sur toi-même au fond, mais c'est pas de ton fait : c'est une façon de te protéger de tout ce qui peut te blesser. Parce qu'au fond, c'est pas si difficile de t'atteindre. T'es sensible et manipulable, et tu fais tout pour le cacher. Même toi, t'es pas honnête avec toi-même, avec ce que tu ressens. T'essaies de te convaincre que t'es un connard qui s'en fout des gens, mais pour tes proches ça crève les yeux que tu débites que de la merde pour ne pas avoir à assumer.

Forcément, la conclusion de tout ça, c'est que tu te dépêtres dans un complexe d'infériorité. Le frère et la soeur que t'insultes, que tu repousses, parce que t'arrives pas à manifester ton amour et que t'as peur de montrer ta part de sentimentalité, tu sais pertinemment qu'ils sont exceptionnels, et tu te sens assez pitoyable à côté. Aimant, protecteur, mais sans jamais l'assumer, là encore tu te planques derrière ce qui ressemble à un orgueil démesuré pour celui qui ne saurait pas l'interpréter correctement. Parce que t'es toujours dans le défi, toujours dans la volonté de faire tes preuves. Ce fameux concours de celui qui a la plus grosse avec ton frère, tu sais, cette interminable série de cap ou pas cap qui a mal tourné, qui t'as envoyé en taule. Tu détestes reconnaître tes échecs, et on fait pas plus mauvais perdant. Sauf que jusque là, Trevor, t'as toujours été le perdant.

story of my life

MORTIMER + Tu n'as jamais su ce que c'était qu'être fils unique Trevor, et c'est quelque chose qui t'a longtemps manqué. Second de ta fratrie, tu lui as succédé d'un an tout pile et au jour près. A peine né que tu posais les bases d'un conflit qui s'annonçait comme quasi éternel : il était plus vieux, toi t'étais plus grand - la guerre était déclarée et le début de ton complexe d'infériorité avec elle. Certains frangins sont comme cul et chemise, vous c'était plutôt comme poing et face - et de vous deux, il était clairement la face. Aux antipodes l'un de l'autre depuis vos débuts, il était du genre envahissant et excentrique, et la synthèse personnifiée de tout ce que tu ne supportais pas. Depuis toujours je crois, tu crèves d'envie de lui refaire le portrait, et il te suit, comme un chien, comme un parasite, avec son sourire à la con, son amour fraternel et ses interminables racontages de vie. Il ne te laisse pas une minute de tranquillité, pas de répit ni d'espace vital, et toi ça te donne envie de hurler. Alors tu hurles, tu insultes - tu frappes, parfois, souvent. Il ne fait jamais que t'aimer pourtant, mais beaucoup plus que ce que tes nerfs sont en mesure de supporter.

Tu l'aimes aussi cependant, c'est bien là le problème. Tu as beau te refuser à le lui montrer et encore davantage à le lui dire, tu l'aimes, et ça te fait mal au fond de toi de ne pas réussir à le tolérer aussi bien que tu le voudrais. Mais tu as quand même une certaine façon de lui témoigner que tu tiens à lui, et dont on est pas sûr de devoir te féliciter car ce serait encourager un tempérament indéniablement nocif. Tu vois, ton frère, il n'a pas ta carrure - on pourrait même derechef le décrire comme un avorton fragile, qui en plus d'avoir un sourire de merde et une tête de con, provoque par un comportement tout bonnement imbuvable. Les poings qu'il se mange par d'autres que toi, tu t'en es fait une croisade de les rendre au quintuple à qui voudrait l'emmerder. Tu étais un peu le chien de garde d'un type autrement plus malin que toi. Combien de mecs t'ont éclaté, et combien tu as éclaté de mecs pour ce type qui savait toujours ce qu'il faisait, quand toi tu n'en avais juste aucune foutue idée.

Y'a pas que ça. Oh, Seigneur, y'a pas que ça. Ton frère, tu sais, il a toujours eu du talent, une prédisposition certaine qui tenait davantage du don. S'il est mentaliste de métier aujourd'hui, ce n'est pas sorti du cul d'un poney si j'ose dire, et il lui a fallu un cobaye pour comprendre sa vocation. Ce cobaye, c'était toi. C'est dire à quel point il envahissait ton espace vital, ce frère que tu tolérais si peu : tu ne pouvais rien lui cacher à cette époque, rien. Ce que tu ressentais, il le voyait comme une évidence. Il savait quand tu mentais, il profitait de ton incapacité à contrôler tes émotions et s'introduisait dans ce que tu avais de plus intime, de plus secret - et ça, pour un enfant qui se construit, c'est pire que destructeur. A croire que depuis ce temps, tu n'as pas un jour sans honte, pas un jour où tu arrives à assumer ce que tu aimes et ce que tu es. Dès que tu es sous le regard de ton frère, cette intrusion dans ta psychologie te revient comme un viol; tu n'as jamais aimé le mensonge, mais le sentiment de nudité qui accompagne la vérité encore bien moins. Parce qu'il a lu en toi certes l'amour que tu avais pour lui et pour Bonnie - mais il a surtout senti ton degré d'empathie, cette sensibilité exacerbée que tu contrôles à peine. Il a vu tes faiblesses, il a vu que tu en avais des tas. Que cette violence n'était qu'une façade pour fuir tout ce qui te pesait sur la conscience.

Forcément, la conséquence de tout cela, c'est que là encore, y a pas que ça. Ton frère, il a fait ton enfance, il a fait toute ta vie même - car non content de te connaître sur le bout des doigts, il trouvait grisant et pratique de te manipuler. Il se prenait pour Dieu, quelque part, tu te demandes même s'il n'a pas toujours été convaincu qu'il l'était. Comme il t'aime, il prétend le faire pour ton bien, et tu le crois - mais sans lui, sans lui tu ne serais pas comme ça, tu aurais sans doute bien moins mal tourné. Tu n'as jamais été qu'un atout entre ses doigts et un objet d'étude attrayant, parce que devant tes pulsions de colère qui dépassaient de loin ta carcasse d'enfant, il savait quelle corde sensible tirer et comment s'y prendre pour que tu te plies à ce qu'il disait. Paris, défis, provocations, sous-entendus, un formidable jeu de murmures à dessein de te mettre hors de toi. Un jeu de domination auquel tu répondais vigoureusement pour ne pas te sentir médiocre - toi aussi, tu le défiais, entre deux coups de poing. Sauf que toi, tu n'as jamais vu les choses en grand, tu étais dans l'immédiateté et l'immaturité. Mais pas ton frangin non, pas ton frangin.

BONNIE + Le ciel devait penser que tu aurais besoin d'un peu de douceur et de tranquillité - c'est pourquoi il a attendu au moins deux ans avant de t'envoyer Bonnie. Ta soeur, elle n'est pas mieux que le premier modèle de votre fratrie. Enfin si, clairement elle l'est - mais même en mieux, elle aussi tu as souvent du mal à la supporter. La différence, c'est que Mortimer, tout aussi insupportable qu'il était, rendait beaucoup moins les coups et les cris. Depuis tout gosse, Bonnie et toi, vous ne vous disputez pas pour de faux - vous vous aboyez dessus, balançant parfois des atrocités, vous vous battez à faire pâlir les stars de la WWE. Elle t'a cassé le nez une fois de cette façon, lorsque tu avais 12 ans - un souvenir impérissable puisqu'à ce jour il est encore tordu. Elle n'est pas aussi envahissante que Mortimer, bien entendu, et de toute façon ça aurait été difficile de faire pire, mais ça ne t'empêche pas de douiller à la maison - parce que vous avez tous les deux le sang chaud, et ça, ça finit forcément par éclater.

Tu l'aimes, pourtant. Bien sûr que tu l'aimes, et t'as trois fois plus envie de la protéger que l'autre con qui vous sert de frérot. Vous autres, les hommes, êtes un peu deux chevaliers servants pour une cadette qui n'en a pas forcément l'envie ni le besoin. Elle est vénère Bonnie, elle encaisse bien et elle renvoie au moins autant. Elle n'a pas froid aux yeux, et d'une certaine manière, elle a peut-être l'estomac le plus accroché de vous trois. Mais celui qui la touche, celui qui ose, oh bon sang, tu lui fais avaler ton poing par le cul jusqu'à lui arracher les dents. Même si ça la gonfle que tu penses qu'elle a besoin de toi, même si tu sais qu'elle se débrouille bien, voire mieux, quand tu n'es pas là, en vérité tu ne peux juste pas t'en empêcher. De toute façon à ce stade, tu n'arrives même plus à penser l'amour sans la violence.

Tu as un pincement au coeur avec Bonnie pourtant. Quelque part, tu l'as ruinée comme ton frère t'a ruiné, même si c'est différent. Il y a le fait que tu aies volé son avenir, mais c'est surtout le fait que Bonnie, un jour, tu lui as vraiment pété la gueule assez vilain. Pas juste à lui bleuir un peu le teint ou lui noircir le contour des yeux, je veux dire que tu as eu peur ce jour-là, pour de vrai. C'est un peu elle qui t'a fait réaliser à quel point tu ne te contrôlais pas, à quel point tu pouvais être un danger quand tu te laissais aller un peu trop, à quel point tu étais toxique pour les tiens. Depuis ce jour tu t'évades dès qu'elle vient te coller des marrons, tu as pris tes distances de peur de lui faire du mal. Elle ne le comprend pas bien sûr, elle, pourquoi du jour au lendemain tu t'es éloigné d'elle. Elle a encaissé, elle a pardonné, elle a oublié, alors pourquoi ? Mais à toi, ça te reste éternellement dans un coin du crâne.

CAFARD + Il me fallait donner une date au début de la dégringolade, et celle de ta naissance faisait un peu trop dramatique. Ta première transformation, tu l'as vraiment mal vécue. Bien sûr, la métamorphose, tu savais ce que c'était, tu savais que tu n'en serais pas exempt. Tes parents étaient métamorphes, ton frère y était passé avant toi. Tu savais que ça serait douloureux, probablement traumatisant, tu y étais préparé pourtant et tu n'avais pas peur d'avoir mal - mais tu ne t'attendais certainement pas à ça. Tu n'as pas eu de réveil ou de sonnette d'alarme, tu n'as pas eu de préavis - tu aurais pu te changer n'importe où, n'importe quand, et en n'importe quoi. Et sur l'immensité du règne animal, il a fallu que tu sois le plus répugnant et le plus increvable.

Tu avais tes 14 ans depuis déjà un moment, et ta vie a failli s'arrêter à cet âge. Comme si le fait souffrir le martyr sous le choc de la transformation ne suffisait pas, tu as fait ce jour-là l'expérience d'un monde immense et menaçant. Au ras du sol, à bouffer la poussière - toi qui d'habitude les dominais tous, comme ta taille et tes muscles étaient un peu ton moyen de compenser tout le reste. Soudain tu ne faisais même pas la hauteur d'une semelle, minuscule et médiocre, c'était comme si tu n'existais pas. La douleur aurait pu te mettre HS mais tu avais tellement peur que tu as tenu bon, t'as encaissé. La panique, comme un poison dans tes veines. Tu comprenais plus rien - si, par contre, tu l'as bien compris, quand Bonnie t'a écrasé du pied, et tu as remercié ta carapace pour t'avoir gardé vivant. Haha, ouais, tu en as entendu, des cris de dégoût, tu en as essuyé, des tentatives d'assassinat, depuis ce jour maudit où tu as fini par apprendre ce que tu étais au fond de toi. Un cafard. Personne ne pourrait voir l'humain en toi dans cet état, et c'était déjà pas évident en temps normal. Une chose est sûre, hier comme aujourd'hui, tu te sens profondément souillé d'avoir cet animal totem.

Tu as honte d'être un homme cafard, qu'on se le dise. Ça t'a clairement plombé une belle part de confiance en toi au moment de l'adolescence où tu assumes le moins ce que tu es. Pourtant, il faut bien dire que tu t'y es fait, depuis le temps. A force de transformations intempestives et non-maîtrisées (dûes de tes problèmes d'impulsivité et de colère), tu as découvert pas mal d'avantages à ta situation et tu l'as finalement acceptée. Déjà parce qu'un cafard c'est globalement impossible à tuer, et que tu te disais que tu avais tes chances de réchapper à la fin du monde si elle arrivait en 2012 - mais aussi parce que tu pouvais te planquer assez facilement quand tu ne voulais pas que l'on soit à tes trousses, et c'était un bon remède à la nature envahissante de ton frère. Un raisonnement simple était à la base de cette résignation - si on te déteste quand on te voit, alors la solution la plus simple, c'est encore de t'arranger pour ne pas être vu. Les barrières n'existent plus, tu auras toujours la possibilité de t'infiltrer, de fuir. Et ça, Mortimer l'a compris avec toi. Et, en bon grand frère protecteur, il s'est permis de te souffler comment l'exploiter.

PRESTIDIGITATION + Parallèlement à cela, et à force d'être l'élément perturbateur de ton existence, forcément, tu as commencé à foutre en l'air toutes tes perspectives d'avenir, à commencer par ta scolarité. Tu n'étais pas particulièrement mauvais pourtant, tu tournais en général autour de la moyenne - mais les cours ne t'avaient jamais vraiment passionné. Tu prenais plus de plaisir à te battre entre deux leçons qu'à rester vissé le cul sur une chaise pour écouter des adultes t'expliquer les plus inutiles inepties. Alors quand tu as eu 16 ans, tu as décroché complètement, tu as coupé court à ces âneries sans un regard en arrière. Mais tu n'étais pas démuni pour autant, faut pas croire : tu avais un projet, un plan malin, machiavélique - et donc forcément qui n'était pas vraiment le tien. L'idée générale venait presque de toi, mais pour les détails, c'était encore de ton frère que tu dépendais. Cela faisait depuis ta première transformation que vous y travailliez, et enfin, tout était fin prêt et calculé.

Tout reposait sur des présupposés et des illuminations. Et si... Et si tu profitais du fait que le surnaturel soit un paramètre inconnu ? Si tu profitais de la crédulité des gens pour assurer aisément tes besoins et ceux des tiens ? Si tu abandonnais le travail pour la facilité ? Si tu faisais croire au monde que tu étais capable de miracles ? Si tu simulais ta propre disparition, quand tout ce que tu faisais, c'était te changer en cafard ? Avec des si, on mettrait Paris en bouteille, c'est ce que tu pensais - tout ceci n'était pas une évidence au début. Tes premiers projets consistaient à dérober des trucs, en profitant de pouvoir passer inaperçu, mais tu as tantôt réalisé qu'un cafard ne possédait pas de poche et que tu devrais donc y renoncer. En revanche, un milieu crédule où les miracles passaient comme une norme sans faire l'objet d'une surveillance accrue - c'était le cirque, bien évidemment. Le divertissement, le spectacle : voilà un milieu qui pouvait rapporter gros ! Et si tu te ficelais un numéro de disparition qui soit juste... Parfait ?

Mortimer te l'a écrit, Bonnie serait ton assistante sitôt qu'elle serait en âge - c'était tellement du génie que tu serais obligé de percer. Pour une fois, tu étais le clou du spectacle. Pour une fois, tu serais bon dans ce que tu faisais, autrement qu'en donnant des coups de poing ou en insultant les gens dans leur face. Ah, tu étais heureux et motivé - surtout avant de réellement te lancer, dans le seul fait de comploter avec tes acolytes. Mais tu étais tellement nerveux les premières fois! Tu n'étais pas vraiment taillé pour le show et la scène contrairement à ton frère, tu n'avais pas le verbe joli ni la parlotte facile. Les regards vissés sur toi, les projecteurs, le jugement - très vite, ça a raccourci tes nuits et accentué tes angoisses. Malgré cela, tu as été repéré assez vite. Tu as été engagé, tu as été réclamé, tu t'es fait un nom dans le milieu. Trevor le magicien, ça sonnait presque trop bien. Tu t'es rempli les poches, un argent que ton frère gérait à moitié pour toi, parce qu'il t'importait peu et que tu en faisais n'importe quoi plutôt que de le placer. Tu avais réussi, tu touchais la gloire du doigt. Qu'est-ce que tu voulais de plus ? La vérité, c'est que tu n'as jamais aimé ça. Il y avait un trou béant dans ta vie, et ton petit numéro d'escroc ne l'avait pas comblé, bien au contraire. Tu ne sentais plus que ça, le vide. Sauf que tu étais pris dans la boucle maintenant. Qu'est-ce que tu voulais y changer ?

INCIDENT + Cette vie aurait pû durer. Sous la pression de ton frère, sous ses idées neuves, sous ses incitations - tu n'arrivais pas à décrocher. On te disait quoi faire et tu faisais, tu faisais, tu t'empêtrais dans ton succès. Mine de rien, le spectacle, c'est un milieu oppressant, et tu étais encore si jeune. Le rythme devint très vite pesant, angoissant, éreintant. Et comme tu n'étais pas le type le plus agréable de ce monde Trevor, ni le plus patient, tu as commencé à te faire des ennemis. Des gens qui jalousaient ta réussite et certains qui découvraient ton secret - des êtres surnaturels ou au fait de leur existence. Des gens outrés que tu abuses ainsi de la manière dont le ciel t'avait fait. Beaucoup te détestaient dans ton milieu, on cherchait à te mettre des bâtons dans les roues. Heureusement qu'il y avait ton frère, ton frère et ses multiples talents, qui cherchait à te protéger, à faire pression à sa manière pour faire accepter tout et n'importe quoi - mais ce n'est pas pour autant qu'on allait t'apprécier davantage.

Tu as commencé à sombrer un peu en passant ta majorité, tu as touché à l'alcool, à la cigarette, puis à la drogue. Tu avais des thunes alors tu n'as pas pris la peine de résister - tu as déconné sec. Tu es devenu moins fréquentable, t'as connu tes premiers scandales - de petite envergure d'abord: tu t'emportais sur scène un peu trop, ou bien on te retrouvait dans des endroits pas très propres avec des compagnies pas très nette. Heureusement que Bonnie était là, elle t'assistait, elle servait des sourires, elle sauvait les pots cassés. Avec sa jolie bouille, tout devenait plus facile à accepter. Et puis même sans ça, tu aurais pu être le dernier des connards, on ne pouvait pas pour autant te retirer ton "talent", même un talent basé sur un mensonge. Ton état psychologique est devenu plus instable avec les années, et certaines sensibilités, que ton frère avait pressenties sans doute, se sont exacerbées pendant ce temps. Les gens te sont devenus de plus en plus insupportables. Tu es devenu de plus en plus violent, de plus en plus empathique, de plus en plus sensible à la suggestion. C'est cela qui allait te perdre.

Tu avais alors 21 ans à tout casser, un gamin encore qui n'avait pas fini sa crise adolescente. Encore immature, encore irrespectueux, obtus et plein de rejet. Tu ne t'épanouissais pas dans ce que tu faisais, et tu t'en plaignais de plus en plus souvent. Tu disais qu'il te manquait un truc, que tu te sentais vide, que tu voulais boucher un creux, trouver un sens. Tu le disais avec les poings et les insultes certes, mais pour ceux qui étaient attentifs au-delà de ta carapace, tu le disais, et tes frangins ne le savaient que trop bien. Cela lui faisait de la peine, à ton frère, de voir dans quel état ça te mettait, et quelque part tu avais l'impression de les décevoir, d'être trop faible pour suivre le projet qu'ils avaient fait reposer sur toi. Mais loin de t'en vouloir, Mortimer voulait t'aider, il voulait que tu sois heureux puisqu'il t'aimait, et cela seul importait plus que n'importe quel spectacle. Il fallait te trouver une passion, un souffle, une raison de vivre. Il y avait bien la cuisine, tu me diras, où tu étais plutôt très bon, mais ce n'était pas encore assez - pas assez fort, pas assez épanouissant, sans compter que t'avais du mal à l'assumer.

Ce jour-là, peut-être était-ce le fait de la pression, peut-être était-ce la fatigue, mais tu étais beaucoup trop réceptif, beaucoup trop instable. La pyromanie que tu ne te trainais pas depuis la veille, s'était alors manifestée comme jamais - pendant un instant, toute ta vie s'était résumée dans cette flamme, qui dansait sous tes yeux, vacillant sur ton briquet. Ce n'était rien de neuf, combien de fois tu avais eu envie de tout finir dans les flammes, combien de fois tu t'étais senti emporté dans un élan, fasciné, excité, comme si tu l'anticipais. C'était grisant. Tu étais passionné - mais tu le refoulais. Ton frère l'a remarqué, tu te doutes bien - il ne t'avait jamais senti comme ça avec une telle intensité, il n'avait jamais senti quelque chose d'aussi puissant et authentique en toi. Fais-le. Le son de sa voix, comme un murmure, comme une mauvaise conscience. Il avait l'air aussi excité que toi. Fais-le, et tu l'as fait.

CONDAMNATION + Tu étais déjà dans la rédicive, clairement ce n'était pas la première fois que tu jouais avec le feu. Mais avant ça, c'était de petite envergure, et la peur de dépasser tes limites bridait tes pulsions. Avant ça, le feu s'éteignait vite, avant ça personne ne t'avait pris sur le fait, personne n'avait été mis en danger, et personne n'en avait rien su. Au poste de police aussi, tu y avais déjà mis les pieds quelques fois, mais tu n'étais alors pas vu comme un malade - seulement comme un délinquant, un jeune insouciant qui jouait à bafouer l'autorité. Et comme tu étais quasiment une personnalité publique, on ne venait pas t'emmerder trop souvent : quelques billets de banque et tes débordements appartenaient au passé, ton patron graissait la patte quand la Loi se faisait trop envahissante. Mais cette fois, c'était la fois de trop, la fois qui serait impossible à cacher.

Le problème, c'est que cette fois, ta connerie a tué des gens. C'est tout un bâtiment qui a flambé, et si pas mal de vies ont pu être épargnées, personne n'a rien pu faire pour endiguer l'accident - accident qui n'en avait d'ailleurs que le nom car indubitablement intentionnel. Tu n'avais jamais vu un incendie aussi conséquent de tes propres yeux. Tu es resté sur place, complètement fasciné, surexcité même, ta tête s'était vidée et il n'y avait plus rien d'autre que le plaisir des flammes. Tu n'avais plus ce trou béant en toi - tu te sentais plein, tu jubilais. Et en même temps, tu étais pris d'un certain malaise: tu ressentais la peur, la souffrance, l'horreur ambiante, car le bâtiment en était plein. Cette prédisposition si semblable à celle de ton frère, mais dont tu ne savais que faire, car tu étais trop idiot pour en faire autre chose que d'en souffrir, tu ne la comprenais pas. L'impression de ressentir ce que les autres ressentaient alors qu'ils mourraient par ta faute - de quoi te rendre dingue. Et comme tu n'as pas eu l'esprit de te faire la malle dans ce macabre spectacle, tu as été pris sur le fait.

Il aurait été difficile de te tirer d'une situation pareille. On t'a jeté en taule aussitôt, tu étais accablé par les faits et les évidences, et la justice n'est intervenue que plus tard pour rendre sa sentence définitive. Ce fut un combat rude pour les McQueen - pour un incendie criminel ayant causé plusieurs morts, tu devais être condamné à perpétuité. Mais ton frère s'est acharné à te défendre, et on finit par reconnaître dans ta maladie mentale, et ton état psychologique particulier, des circonstances atténuantes. Il y avait aussi le fait que Mortimer s'était vendu pour toi - affirmant et réaffirmant qu'il était celui qui t'avait poussé à agir. Un témoignage qui fut pris en compte sans être cru: lui s'en est tiré sans la moindre conséquence. Toi, en revanche, tu as pris tes 30 ans de taule, 15 fermes et 15 avec sursis. Le début d'un nouvel Enfer.

INCARCERATION + On t'a expédié franco pour 15 ans dans une prison de Dublin. De là, tu n'avais plus la moindre prise sur ta vie antérieure, sinon les quelques visites passées par tes proches. Tu les refusais quelques fois, tellement tu avais honte de la manière dont tu avais terminé - mais c'était l'un des seuls plaisirs qu'il te restait alors tu t'y laissais aller. Le changement fut brutal: pour la première fois de ta vie, tu pris des coups que tu étais dans l'incapacité de rendre. Tu as regretté ton empathie plus que jamais en te retrouvant immergé dans ce bain de malheur où se noyaient des centaines de passés tragiques. Tu es devenu d'autant plus hermétique aux autres - tu t'es endurci. 21 ans, d'un gamin tu es devenu un homme au contact de ce milieu intransigeant. Un reclus, Trevor - l'école de la vie n'a pas été tendre avec toi.

Tu aurais pu t'assagir, tu aurais pu te tirer de là plus tôt, mais tu n'as pas su prendre sur toi. Tu as continué à être vulgaire, tu as continué à être violent, tu as continué à te battre. Un entourage de folie, de bruit et de dérangement. Tiré du sommeil tôt le matin à dix reprises, matraqué dans les jambes quand tu te jetais sur le responsable. A trafiquer les clopes, à te faire une réputation, à te faire haïr. Un combat de tous les jours pour ta vie et pour le respect. Hygiène déplorable, nerfs à vif, faim, ennui, l'envie de fracasser ta tête sur les murs - mais celle des autres en premier. Des nuits sans sommeil, tu avais peur de ce que tu pouvais y raconter, à force d'être somniloquent. Lutter, lutter dans ce cercle vicieux angoissant car il ne fallait pas qu'on sache ce que tu étais. Fracasser des gueules - surveillant ou détenu, tu t'en foutais: si ça te passait sous la main au mauvais moment, ça prenait et tu encaissais les conséquences. Tu étais une tête dure Trevor, on t'a refusé toute réduction de peine pour mauvaise conduite et tu as fait tes quinze ans.

T'as rencontré plus fort que toi, t'as découvert des peurs que tu t'imaginais pas, des désirs que tu ne te soupçonnais pas, des folies nouvelles. Et pourtant, tu étais un privilégié car même de loin, ton frère veillait sur toi. Tu ne te doutais même pas qu'il s'était démerdé pour faire pression sur des détenus pour t'alléger l'existence. Cela dit, il avait beau essayer, tu étais dans la provocation, toujours, car c'était ça, ton mécanisme d'auto-défense : l'attaque. C'est ce qu'ils s'efforçaient de comprendre au travers d'une succession de thérapies comportementales. Pourquoi t'es violent Trevor ? Pourquoi tu parles pas Trevor ? Pourquoi tu détestes les gens, pourquoi tu veux voir le monde brûler ? On va refaire ta vie Trevor. On va te refaire ta personnalité. On va te refaire le cul Trevor.

Réveil. Réveil encore. Mais as-tu seulement dormi ? Les balades à l'infirmerie. La bouffe infecte. L'odeur de pisse, le goût du sang. Les sédatifs. Les regards assassins. Les provocations. Un quotidien répétitif, où tu as l'impression de jouer ta vie à tout instant. Les sédatifs encore. C'est fou comme l'omniprésence de la sécurité donne tout sauf l'impression d'être protégé. 15 ans, c'est terriblement long, aussi long que tout ce que t'as vécu avant de te changer en insecte et de commencer à escroquer des gens. Tu en as vu défiler, du monde - des "potes", des "ennemis", et bien plus d'ennemis que de potes. Le plus horrible, c'est que tu as fini par t'y sentir chez toi, dans cette prison. Tu avais beau être un métamorphe et un cafard, tu n'en sortais pas : de toute façon, qu'est-ce qui t'attendait dehors ? Une vie de fugitif, une carrière sale, et tu ne voulais pas de ça. Tu en as fait des tas, des entorses au règlement - mais tu t'en foutais. Qu'est-ce qu'ils allaient faire de toute façon, te mettre en prison ?

Tu as fait tes 5 dernières années avec un type casse-couille comme pas deux et chiant comme un lundi matin. Dagda qu'il s'appelait. Il n'y avait pratiquement plus un jour où vous ne vous fracassiez pas la gueule, et vous ne vous parliez qu'à grand recours d'insultes. Tu n'as jamais compris d'ailleurs pourquoi ils n'ont pas renoncé à vous coller ensemble - peut-être que ça les amusait de vous voir vous foutre sur la gueule et vous détester. Lui, il voulait t'égorger parce que tu causais en dormant, toi c'était parce que... Parce qu'il était dans ta cellule, c'était amplement suffisant. Au final, vous vous êtes bien secoués l'un l'autre hors d'une sorte de dépression molle, et tu aurais peut-être fini par craquer sous la pression de tes thérapeutes si tu ne l'avais pas connu à ce moment-là. Un attachement à coups de poings libérateurs et quelques secrets partagés, jusqu'à ce qu'il se volatilise du jour au lendemain et t'y laisse seul: il s'était fait libérer semble-t-il - toi, tu avais encore tes 15 ans à boucler.

LIBERTE + C'est fait. Tu en as terminé avec tout ça et te voilà de retour à Bray. C'est fait. C'est seulement une fois dehors que tu as réalisé qu'une partie de ta vie s'était volatilisée. Entre ta fin d'adolescence et tes 36 ans, t'avais pas vécu. Tu n'avais pas de logement, pas de travail, pas d'épouse ni d'enfant, rien. Ta soeur, qui avait foutu en l'air ses études pour devenir ton assistante car le métier la passionnait, avait profité de ton absence pour mal tourner et finir dans un état que tu aurais voulu ne pas t'imaginer. Tu avais envie de casser la gueule à Mortimer pour ça, pour avoir été incapable de la soutenir, alors que c'était purement de ta faute - et Mortimer d'ailleurs, entre temps, était devenu un vrai génie et déchainait les foules. On l'aimait, lui, on l'idéalisait, on appelait son talent, on en redemandait. Et toi alors ? Mais c'est fou, tu ne leur en voulais même pas. Tu avais toujours eu de l'amour, du respect, sans le dire, et ce n'était pas prêt de changer - tu ne leur en voulais pas.

Comme tu n'avais plus aucun repère, tu as essayé de renouer avec ton ancien job et ton ancien patron, mais celui-ci entre temps avait changé. Tu as essayé de faire renaître Trevor le magicien, et malgré les réticences, tu t'es trouvé un contrat. Mais tu n'arrivais pas à faire comme si rien ne s'était passé. Tu étais adulte maintenant, même si tu ne t'en rendais que difficilement compte - tu avais muri, tu avais changé, et arnaquer les gens sur cette vieille duperie, tu n'en voulais pas, tu n'y arrivais plus. Ton public avait décru, ta sale réputation t'a valu bien davantage de haine et d'ennemis. Qu'est-ce qu'ils s'en foutaient, que tu avais fait tes 15 ans de taule pour effacer tes crimes ? C'était trop tard : tu étais catégorisé meurtrier et fou à lier, et ça te suivrait jusque dans la tombe. On t'a insulté, on t'a hué, on a ri de toi autant qu'on s'est mis à te craindre. Et toi, tu n'arrivais pas à passer outre, tu n'arrivais pas à ne pas en souffrir, à ne pas céder à ta colère. Tu n'arrivais plus à tenir la scène, sans ta soeur à tes côtés et après 15 ans dans une geôle à pleurer le cul par terre.

Depuis lors, il y a de gros scandales. Tu as replongé dans la drogue, et même d'ailleurs dans une nouvelle qui t'était jusque là inconnue. La poudre de fée, mais je ne suis même pas sûr que tu saches ce que c'est. Tout ce que je sais, c'est que tu en prends, que tu en deviens dépendant, que ça commence déjà à te détruire. Que tu te retrouves déjà dans des sales affaires, esclave du bon vouloir et de l'humeur d'un dealer qui fait aussi dans le spectacle. Mais tu n'y peux rien, sans drogue, tu ne pourrais pas tenir: tu n'en peux déjà plus, tu sèches tes propres représentations, tu fuis la scène et le public comme la peste, mais c'est tout ce qu'il te reste. Et quand tu essayes de faire un come-back, quand tu pointes ton nez devant la foule, que tu te prends les huées - tu te mets à crier, à les insulter, à les menacer. Et de honte, tu te terres, tu fais comme si tu n'étais plus là. Tu n'as plus rien, plus d'avenir. Tu ne sais plus quoi faire.

Tu as toujours ce vide, toujours ce manque, toujours ces thérapies, cette instabilité, cette pathologie. Tu as de nouveau ta famille, mais elle ne t'a pas attendu pour changer, grandir, évoluer, elle a fait sa vie sans toi. Tu aurais aimé que le monde t'attende - tu n'as rien contre purger ta peine mais tu aimerais qu'une fois dehors, tu puisses t'y retrouver. Mais tu as vieilli et tu n'as plus d'attaches. Tu as Bonnie qui t'en veut à mort, et Mortimer que tu crains malgré toi - et tu les aimes, tu ne sais pas comment. Tu les aimes au point que ça peut te faire du mal, et rien que pour ça, tu fuis. Tu fuis et t'assumes rien car vous êtes tous toxiques. Tu es perdu Trevor, perdu et balloté par des psychiatres qui veulent te retourner le cerveau et te redonner une vie. Peut-être que tu devrais plier au fond, les laisser te formater, tu serais peut-être plus heureux, mais ça ce serait un peu comme dire adieu à Trevor.

Salut salut ! Moi c'est Mos et je débarque du haut de mes 20 ans. J'aime moi, je déteste moi et on me dit souvent que voilà. On me verra dans les parages oui. Je suis fier(e) de dire que j'ai découvert le forum grâce à moi et d'ailleurs je le trouve oui. Je suis un inventé et puis je tenais à terminer en vous disant que voilà !


adam driver ► trevor mcqueen

trevor mcqueen ► métamorphe cafard


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Re-bienvenue à la maison I'm living fast until I'm dead | Trevor 2571641524
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Bienvenue ^^
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Merci vous deux I'm living fast until I'm dead | Trevor 2077382092
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Je ne cautionne pas Adam Driver et la métamorphose de cafard ! I'm living fast until I'm dead | Trevor 1805094654
Sinon, ton personnage à l'air bien chouette ! I'm living fast until I'm dead | Trevor 118876108
Re-Bienvenue ! I'm living fast until I'm dead | Trevor 508348443
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J'avoue que j'tiens à m'excuser platement auprès d'Adam Driver, je l'ai un peu beaucoup descendu dans ma fiche alors qu'en vrai je le trouve grave séduisant I'm living fast until I'm dead | Trevor 1226555958

Mais comment ça tu cautionnes pas I'm living fast until I'm dead | Trevor 1805094654

Merci en tout cas I'm living fast until I'm dead | Trevor 281824892
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Rebienvenue chez toi, p'tit poussin I'm living fast until I'm dead | Trevor 2077382092
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Jtm I'm living fast until I'm dead | Trevor 3764945929
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Merci mes chéris, j'vous aime aussi I'm living fast until I'm dead | Trevor 2077382092
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Love, paillettes et panda I'm living fast until I'm dead | Trevor 508348443
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