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 Eògan C. Wheelan - Empty and cold is the house without a woman.

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Invité
Eògan Colm Wheelan
humain

   
nom Wheelan prénom Eògan Colm âge 32 ans lieu et date de naissance 30 novembre, à Inis Mór orientation sexuelle hétérosexuel statut marital veuf métier chirurgien à l'hôpital de Bray situation financière aisé  organisation aucune ft Sam Heughan

« Sometimes our best action result in things that are most regrettable. »

+ Il parle trois langues : l'irlandais (gaélique), l'anglais, le français.
+ Il adore la randonnée et l'escalade.
+ Il cuisine un irish stew exceptionnel, mais son plat préféré, c'est le seafood chowder. Gros problème ? Il ne sait bien cuisiner que l'irish stew.
+ Il est accro au café. Et à l'irish coffee.
+ Il boit du whiskey, exclusivement irlandais. Les écossais, ces gueux, ont essayé de le leur voler.
+ Ils leur ont aussi volé le kilt. Il en a un, mais le porte rarement. Après, on le confond avec les gueux.
+ Il est incollable en contes et légendes du folklore irlandais. C'est que, dans les gaeltachtaí, on grandit avec ces contes là. Autant vous dire qu'il n'a pas les mêmes classiques que nous, et que les Trois Petits Cochons ne lui dit absolument rien.
+ Du coup, il a parfois de petits rituels incongrus qui découlent de cette éducation.
+ Côté bière, c'est Smithwicks. La Guinness, c'est pour les vieux. Et les touristes.
+ Il n'a pas d'humour. Enfin si. Enfin... C'est un humour bien à lui.
+ Malgré une éducation profondément religieuse, il est athée. Il ne conçoit pas qu'on s'en remettre à Dieu plutôt qu'à la science. Mais, une fois encore, il a ses vieilles superstitions venues des traditions. Si vous pointez cette contradiction, il vous expliquera longuement en quoi ce n'est pas incompatible.


Une voix forte retentit dans l'hôpital. C'est d'un ton autoritaire qu'Eògan se fait entendre. Il n'a pas le temps pour les paperasseries. Nous parlons ici d'une vie humaine qu'il est nécessaire de préserver. Qu'on cesse de lui demander un gribouillis au bas d'une feuille : chaque seconde compte dans ce genre de situation.
Car il n'a pas choisi son métier par hasard. Tourné depuis tout petit vers les sciences et le rationnel, il a horreur des croyances aveugles, qui sont pourtant légion dans son pays. C'est quelqu'un de froidement pragmatique, qui refuse de s'en remettre à Dieu.
Les miracles n'existent pas.
Son métier témoigne également de son naturel généreux et désintéressé. S'il ne crache pas sur le niveau de vie que lui procure sa profession, c'est quelqu'un de plutôt simple qui va volontiers se plier en quatre pour aider les autres.
Mais encore faut-il que les autres le supportent…
C'est que c'est un homme taciturne et peu bavard. Si son calme est toujours appréciable – attention, ses colères sont aussi rares qu'elles peuvent être redoutables –, il se dégage de lui une froideur qui n'encourage pas toujours la discussion. À l'hôpital, il est apprécié pour ses talents de chirurgien, lui qui est méticuleux, patient et très organisé, mais n'est pas souvent aimé de ses collègues à cause de son tempéramment réservé et peu sociable.
On a pourtant beaucoup à gagner à le connaître : c'est un homme aussi loyal que fidèle, qui se cache derrière son implacable logique. Il est plus observateur qu'impulsif, et préfère analyser les situations avant de foncer tête baissée dans la bataille.
Le problème étant que parfois, à trop analyser, il tire les mauvaises conclusions… Car il est d'un naturel défaitiste, et cela ne s'arrange pas avec le temps.
   

   
story of my life

   
L'île d'émeraude. Encerclée d'écume et de tempêtes, soumise aux caprices du temps, et pourtant, de tout temps, elle a su se dresser face à ses voisins et conserver son identité.
Catholique, mais non papiste.
Croyante, mais avec de fortes superstitions païennes.
Longtemps asservie, mais jamais soumise.
Une île divisée entre nord et sud, entre quatre provinces, en une centaine d'autres îles, oubliées, parfois inhabitées.

C'est sur l'une d'elle que notre histoire commence.
Tout à l'ouest, dans le comté de la belle Galway, se dressent trois îles visibles depuis la côte.
Inis Oírr, frêle îlot proche des côtes.
Inis Meáin, la sauvage.
Inis Mór, la farouche, battue par les vents de l'océan.
Ensemble, elles forment l'archipel des îles Aran.
Si petites qu'on oublie souvent qu'une population y vit encore. Les jeunes partent de plus en plus, rejoignent la ville, voire le continent, ou s'envolent vers l'autre bout du monde en quête d'une vie moderne, plus aisée, plus confortable. Aoife et Colm n'étaient pas de ces gens là. Fidèles à leurs origines et traditions, ils avaient grandi, s'étaient rencontré puis mariés à Cill Rónáin, seul village d'Inis Mór. Ils avaient ensuite hérité d'une maison, dans les hauteurs de l'île, non loin du fort qui attire tant les touristes.
Il élève alors des moutons, elle travaille dans la laine. Ils finiront, des années plus tard, par se reconvertir dans un bed&breakfast, plus rentable, mais guère plus reposant.
Mais revenons en à nos moutons irlandais.
Un matin de novembre, alors que les vents se déchaînent et après avoir souffert de longues heures, Aoife put enfin mettre un petit bonnet de laine sur un duvet de cheveux roux. Loin de tout hôpital, avec une sage-femme pour seule aide, elle venait de mettre au monde celui qui serait son unique enfant.
Elle l'appela Eògan, comme son père. Et décida qu'il s'appellerait également Colm, comme son époux. Et jura que jamais aucune fée ne viendrait s'emparer de son enfant pour lui laisser un changelin en lieu et place.

L'eau est froide.
Glaciale.
Eògan n'a pas besoin d'y tremper les pieds pour le savoir. Il lui a suffit d'entendre les cris des hardis touristes pour le comprendre. Il faut dire qu'ils ne sont pas bien malins, à aller ainsi goûter la température de l'océan en plein mois d'avril. Les cieux sont certes cléments – il s'en méfie toutefois : Maman lui rappelle assez que par chez eux, les quatre saisons peuvent se montrer en l'espace d'une journée – mais il est parfaitement impossible que l'eau soit ne serait-ce que tiède.
Il arrête son vélo et pose pied à terre afin de pouvoir observer le groupe de jeunes gens sur la plage. Il ne comprend pas ce qu'ils disent. Ils rient. En quoi la fraîcheur de l'eau provoque-t-elle l'hilarité générale ?
Ils sont idiots, décide-t-il finalement en enfourchant à nouveau son véhicule. Et, comme toujours, quand on l'arrêtera quelques mètres plus loin pour lui demander son chemin dans un anglais balbutiant, l'enfant les regardera de ses grands yeux bleus, haussera les épaules et reprendra sa route.
Eògan ne parle pas anglais. Les îles Aran font partie des gaeltachtaí, ces régions d'Irlande où l'on parle encore le gaélique. Il l'apprend certes à l'école du village, mais du haut de ses six ans, il n'entend que baragouinements et charabia.

Mind your pronunciation, Eògan.
Sois attentif à ta prononciation, Eògan.
L'enfant grimace et répète sa phrase. L'enseignant, satisfait, hoche la tête et poursuit son exercice. Les élèves sont majoritairement attentifs, alors que le jeune garçon préfère se tourner vers la fenêtre et contempler l'océan. Les cours de langue sont d'un ennui profond.
Il préfère les mathématiques. C'est froid et logique, ça ne connaît pas l'exception.
C'est pas comme cette invention du diable qui ne se dit pas comme ça s'écrit.
Eògan, pay attention !
Eògan, sois attentif !
Un sursaut, puis un soupir plus tard, il se tourne enfin vers le tableau et consent écrire dans son cahier. On entend le vent siffler, la mer s'agiter. Quelques flocons s'agitent, avant de fondre dès qu'ils entrent en contact avec le sol. Et lui, au lieu d'aller chahuter dans les quelques paturages bordés de pierres, il est coincé ici.
Face à cette fichue langue que seuls les touristes parlent, sur son île.

Maman le sert fort dans ses bras. Elle sent bon la laine.
Papa ne dit rien et se contente d'attraper la valise. Il est tant pour Eògan de monter dans le ferry, direction le pensionnat. La petite école du village ne suffit plus, il est trop vieux maintenant. Son anglais n'est pas brillant, mais il devrait suffire pour se débrouiller. Et puis, on apprend obligatoirement le gaélique dans toutes les écoles du pays, ce sera l'occasion d'échanger ses connaissances avec ses camarades.
Il n'est pas convaincu. Et il l'est moins encore quand il aperçoit, depuis la voiture qui les emmène au port, sa mère nouer son vieux doudou sur la branche de l'arbre aux fées, en une prière silencieuse de veiller sur son tout petit.
Il ne veut pas y aller.
Dans le ferry, tout le monde se bouscule. L'adolescent reste proche de son père, intimidé par tant de monde. Il oublie, parfois, que son île est la plus visitée des environs.
Après la traversée, il rejoint la navette qui le mènera au pensionnat pour jeunes garçons. Un dernier regard pour son père, et le voilà parti.
Loin de son île. Loin de la mer. Enfin, pas tant que ça, mais il ne l'entendra plus s'agiter au gré du vent, il ne la verra plus de soulever aux caprices des tempêtes.
Et autour de lui, il n'entend que ces phrases hachées, si loin de la mélodie de sa langue natale.
Le mal du pays le guette.

Aujourd'hui, et pour la première fois en trois ans, Eògan n'a pas l'air déprimé à l'idée de retourner au pensionnat. Du haut de ses quatorze ans, il n'a pas râlé au moment de faire sa valise, pas plus qu'il a fait semblant de cacher son uniforme dans la chambre d'un des clients.
Son père ne remarque que son silence, mais ne s'en inquiète guère : il a fini par comprendre que son fils était d'un caractère taciturne, et ne parlait pas pour ne rien dire. Les détails lui échappent, et il préfère se concentrer sur sa nouvelle affaire, qui ne marche pas autant qu'il l'avait espéré, les touristes préférant coucher à Galway et venir une journée à Inis Mór plutôt que d'y louer une chambre.
Aoife, quant à elle, relève sa bonne volonté, et même une pointe d'insouciance dans le comportement de son fils unique. Comment pourrait-elle se douter qu'à quelques centaines de mètres du pensionnat du jeune homme se trouvait un pensionnat de jeunes demoiselles ?
Comment pourrait-elle se douter qu'il était ravi d'y retourner conter fleurette à l'une d'elles ?

L'adolescence…
Cet âge d'insouciance où tout est possible, où l'avenir vous est promis, où la vie vous ouvre les bras et où il vous suffit de voir la pomme pour y croquer à pleines dents !
Au contact de ces jeunes filles qu'il apprécie particulièrement, Eògan réussit enfin à maîtriser correctement l'anglais. Il ne lui manquait que la motivation. Il trouve même celle d'approfondir ses cours de français, juste pour impressionner cette jolie française venue passer un an dans leur beau pays.
Il se passionne pour les sciences exactes, excelle en mathématiques, use de stratagèmes contestables pour réviser ses cours d'anatomie. Il était alors loin de s'imaginer que, de toutes ses activités, c'était celle qui lui serait le plus utile le moment venu…
De fil en aiguille, l'enfant calme et taciturne devient grand. Il montre un caractère affirmé, apprend à ne pas céder à ses pulsions et à faire preuve de calme en toutes circonstances.
Nioclás, Seán et tous les autres garçons avec lesquels il s'était violemment battus n'étaient que des erreurs de parcours.
Jusqu'au jour où, tout de go, il annonce à ses parents qu'il ne reviendra pas sur leur île. Oui, il y est attaché et viendra sans doute y passer ses vieux jours. Oui, l'océan déchaîné lui manque.
Mais c'est ailleurs qu'il fera sa vie. Il s'est récemment entiché d'une Dublinoise, et compte bien la suivre vers ses terres natales. Et puis, il a obtenu une bourse pour entrer au prestigieux parcours de médecine du Trinity College de la capitale.
Les adieux sont déchirants. On lui fait promettre de ne jamais oublier d'où il vient.
Lorsqu'il s'en va, valise à la main, il ne remarque pas que sa mère noue à l'arbre aux fées le petit bonnet de laine qu'elle lui avait enfilé le jour de sa naissance.

Evidemment, une fois installé dans sa petite chambre de bonne, rien ne se passe comme prévu.
La grande ville a quelque chose d'effrayant. Lui qui n'aime pas les touristes est servi : il y en a du sol au plafond, à toute heure du jour et de la nuit, à tout moment de l'année. La mer, pourtant si proche, est inaudible. On n'entend que le son de la circulation, la fête interminable qui semble agitée la ville, et son voisin d'à côté qui visiblement s'envoie en l'air tous les soirs.
Etudier est plus compliqué dans cet environnement qu'il ne l'avait anticipé. Sa petite amie commence à se plaindre de le voir travailler plus qu'il ne s'occupe d'elle. Bientôt, Eògan se retrouve seul face à ses choix.
Le jeu en valait-il la chandelle?
Et voici que le mal du pays revient…
Le bus, les études, et bientôt le travail, afin de rentrer dans ses frais. Eògan est complètement surmené. Et puis un jour, un camarade de promotion, un bon copain, vient le chercher d'une grande tape dans l'épaule.
'tis sunny today !”  Eògan se garde bien de lui faire remarquer que ce constat pourra avoir cessé dans quelques minutes. “Let's go to Howth ! The sea's gonna cheer ye up !
Aller à la mer pour se remonter le moral, voilà son conseil. Ici ? Eògan doute passer un bon moment. Il n'est que de l'autre côté de l'Irlande et pourtant, tout est si différent…
Il se laisse porter pourtant. Ils montent dans le DART, trouvent une place, et observent le paysage défiler au fur et à mesure que le train avance. Les cernes du jeune homme semblent s'effacer à chaque village traversé. La mer, enfin, se dessine au loin.
La mer.
Howth arrive. Eògan file droit vers la promenade, puis la plage, déserte en ce mois de février.
Il ferme les yeux.
Respire l'iode.
Ecoute les vagues.
Et se sent immédiatement plus apaisé.
Comment a-t-il pu ignorer cela aussi longtemps ? Comment a-t-il pu passer à côté ?
C'est décidé : s'il doit rester dans cette région d'Irlande, ce sera parmi ces villages, le long des côtes, qu'il arrêtera son choix. Qu'importe qu'ils soient bourgeois et chers ! Il fera ce qu'il faudra pour y vivre.
Et se repaître de l'écume qui se dessine à chaque vague qui se brise.

You should have a break...
Faire une pause ? Inconcevable. Les derniers examens se dessinent, la dernière étape avant l'internat, avant la thèse. Il est hors de question de prendre une pause maintenant. Ne comprend-elle donc pas les enjeux ?
Il concède toutefois à relever la tête de l'épais ouvrage regroupant nombre de maladies connues à ce jour. Les listes de symptômes encore imprimées sur la rétine, Eògan se tourne vers la lumineuse jeune fille qui avait posé les mains sur ses épaules.
Elle tire sur la corde sensible, et lui propose de passer une journée en bord de mer, plutôt que de rester enfermé dans ses bouquins. Aller chez elle, à Bray, plutôt que de rester dans la cacophonie de la ville à étudier. La tentation est forte, et il cède.
Deirdre lui offre alors un de ces sourires qui le font fondre. Elle s'aperçoit qu'elle n'a pas totalement gain de cause et grimace en le voyant attraper son travail et l'enfoncer dans un sac, avec quelques vêtements de rechange.

Les années passent. Les études se poursuivent et Eògan se fait peu à peu remarquer par sa force de travail. Il commence à travailler à l'hôpital, se concentre sur sa thèse, commence à envisager des spécialités. À la surprise générale, on constatera que Deirdre n'était pas qu'une de ses nombreuses conquêtes de passages. La belle blonde a su l'enchaîner à son coeur et garder ce grand taciturne à ses côtés.
Évidemment, dans ce pays aux fortes traditions, on leur parle rapidement de mariage et d'enfants, ce qui ne déclenche que grognements chez le jeune homme, désireux de finir ses longues études et pas forcément enjoué à l'idée d'avoir un petit qui lui saute sur les genoux.

Le feu crépite dans la cheminée, d'un son apaisant. L'odeur de tourbe, utilisée pour l'alimenter, se répand dans toute la maison et rappelle de nombreux souvenirs d'enfance.
Si Eògan est parfaitement dans son élément, ce n'est pas le cas de sa compagne. Elle est plutôt mal à l'aise ici, dans un environnement qui ne lui est pas familier. On pourrait penser que la langue en est responsible : après tout, Dublin n'est pas connue pour sa population gaélophone. Mais il n'en est rien, car elle parle assez aisément avec la famille de son amant et ne se laisse pas intimider. Il ne s'explique pas ce malaise, mais ne l'interroge pas outre mesure. Si elle veut lui en parler, elle le fera.
Et puis, alors que sa mère parle chiffons et laine d'Aran avec sa future bru, il a été chargé de préparer l'irish stew pour le dîner. Il n'écoute donc la conversation que d'une oreille, plus attentif au chant de la cuisson de l'agneau, au sifflement des carottes sur le feu qu'aux pépillements du salon.
S'il savait...
Ní maith liom í.
Eògan se tend et manque de se brûler. Il se tourne lentement vers son père, fronce les sourcils. Comment ça, il ne l'aime pas ? N'a-t-elle pourtant pas tout pour plaire ? Sa longue chevelure d'or, ses yeux d'émeraude et sa peau d'opale ? N'est-elle pas aimable, polie, enjouée ?
Colm grimace face aux interrogations silencieuses de son fils, qu'il devine derrière le bleu de ses yeux. Il est incapable, dira-t-il, d'expliquer cette aversion.
Son instinct lui dicte de rester loin de cette jeune fille. Sa beauté, son sourire, tout cela ne lui inspire que méfiance.
Les sourcils d'Eògan se froncent, alors qu'il devine ce qu'on essaie de lui faire comprendre à demi-mot. Il sait les vieilles croyances populaires de ses parents, il sait combien elles sont tenaces dans cette région d'Irlande. Mais tout de même, il ne va pas traiter sa compagne de banshee non plus !
Mais non, ce n'est pas le mot qui franchit les lèvres du patriarche.
Il la croit tout de même descendre du Petit Peuple, venue du monde souterrain.
Il pense que c'est une fée.

Fichues traditions.
Fichues croyances.
Il est temps d'en sortir ! Ces stupides superstitions empoisonnent cette île. Les vieilles légendes doivent rester des légendes, des contes pour enfants ou des témoins d'un mode de vie passé. Les changelins, fées, gobelins et autres trolls doivent rester des éléments de la littérature traditionnelles. Bientôt lui dira-t-on que Deirdre veut l'entraîner au royaume d'Alba et qu'il finira la tête tranchée par un roi voulant épouser sa belle ?
Assez.
Saisi d'une insomnie, Eògan se redresse et contemple sa compagne dans son sommeil. Rien de tout cela n'a de sens. Les fées n'existent pas.
Ce n'est qu'un tissu de mensonges supplémentaire, destiné à faire rêver les peuples ou à les soumettre à la volonté du pouvoir en place.
Ce temps là est révolu.

Malgré le froid qui s'est installé, les deux amants ont invité leurs proches.
Ils ont décidé de célébrer l'évènement à Dublin, ville où ils s'étaient rencontrés et avaient vécu leurs premières amours. Mal à l'aise, engoncé dans son costume et son vieux kilt, Eògan roule les épaules, comme pour essayer de détendre sa chemise. Son meilleur ami rencontré à l'université et témoin pour ce jour de noces, rit de son malaise et essaie de le faire rire avec des plaisanteries toutes les plus graveleuses les unes que les autres.
Pas moyen de le dérider.
Il est encore plus stressé que le jour de sa soutenance de thèse.
Ses parents seront là, mais pas ceux de Deirdre, qu'elle a perdu des années plus tôt. Quelques uns de ses amis sont venus célébrer l'évènement. Ils ont tout de même opté pour un comité réduit : ils préfèrent un mariage intime à une grande fête.
Il est alors temps d'entrer en scène.
Il tente de se tenir au mieux, de réfréner cette envie de tomber la veste et d'agiter ses épaules.
Le stress s'envole quand enfin la jeune femme fait son entrée. Elle est radieuse dans sa robe blanche, un bouquet de fleurs à la main.  
Il n'aurait jamais pensé qu'elle puisse être encore plus belle que d'habitude.
Un de ses rares sourires se dessine alors sur son visage et il lui tend la main lorsqu'elle arrive à sa hauteur.
Dans quelques instants, elle deviendra sa femme.
Et il sera fier de l'avoir à ses côtés.

La nuit a été terrible.
Qui pourrait penser qu'un hôpital d'une banlieue chic pourrait être aussi sujet à des interventions chirurgicales nocturnes ? De garde cette nuit-là, c'est au petit jour qu'Eògan franchit la porte de chez lui. Il a fait un détour par la promenade du bord de mer, dans l'espoir de calmer ses nerfs mis à rude épreuve par une nuit stressante.
Il découvre alors une maison vide.
Où diable est-elle à pareille heure ?
Le chirurgien la cherche, dans l'espoir de se tromper, mais doit se rendre à l'évidence. Il tente de l'appeler, en vain. Il se résoud alors à se servir un long café et à attendre son retour, sans se rendre compte qu'il joue nerveusement avec son alliance.
Sans surprise, dès que son épouse revient, la dispute éclate. La suspicion de l'un, meurtri par ce qu'il prend pour une trahison, la colère de l'autre, blessée d'un tel manque de confiance, alimentent les cris qui dureront de longues minutes. Des heures peut-être ? Difficile de savoir.
La vaisselle se brise, des mots regrettables sont utilisés.
Et puis finalement, les deux bêtes blessées s'essoufflent. Deirdre explique être allée aider un ami qui l'a appelée peu après son départ. Eògan s'excuse d'une nuit éprouvante, l'ayant laissé les nerfs à vif.
Et les amants de se retrouver enfin, sans avoir idée de l'épée de Damoclès qui pend au dessus de leur tête.

Dès lors, les disputes se feront plus fréquentes.
L'amour qui les lie est fort et passionné, mais cette passion les dévore. La suspicion s'est installée chez Eògan, qui n'arrive pas à s'en défaire.
La porte claque. Il est appelé à l'hôpital pour une opération en urgence. Interrompu alors que la tension avait de nouveau éclatée. Deirdre sera de sortie ce soir, lui a-t-elle expliqué. À nouveau avec cet ami qu'il commence à ne plus supporter.
Il doit pourtant laisser tout cela de côté en entrant au bloc. Le rituel d'entrée l'aide à s'apaiser.
Se laver les mains.
Tenue stérile.
Masque.
Se laver à nouveau les mains.
Saluer les infirmières et l'anesthésiste.
Vérifier que le patient est bien endormi.
C'est avec un calme froid qu'il réclame un scalpel et se met au travail avec une méthode et une minutie qui font sa réputation. La lame rentre dans la chair sans rencontrer de résistance et son esprit tout entier n'est plus tourné que vers cette vie qu'il doit tenter de sauver.

Doctor Wheelan !
Il sort à peine du bloc, remet correctement sa blouse sur ses épaules. De quoi s'agit-il ? Encore une urgence ? Peut-on le laisser se poser cinq minutes, boire un café, ou est-ce une urgence vitale ? C'est qu'il aimerait aussi prendre le temps d'appeler sa femme…
Il a perdu son patient. Comme à chaque fois, le choc est rude. Ils n'ont pas réussi à arrêter l'hémorragie. Secoué, il réalise une fois de plus la précarité de chaque vie sur terre. Il voudrait entendre la voix de Deirdre, lui souffler combien il l'aime, combien il est désolé, combien leur relation est importante à ses yeux.
Il voudrait aussi que leurs disputes cessent. Qu'ils jouent chacun cartes sur table et cessent de s'accrocher à la moindre contrariété. Se disputer est certes un moment sain d'un couple, mais il voudrait faire des efforts pour que la suspicion s'échappe, pour la ramener auprès de lui si elle a décidé d'avoir un amant.
L'infirmière qui s'approche n'a pourtant aucun dossier médical à lui remettre, pour qu'il consulte rapidement son cas avant d'intervenir. Elle n'a pas l'air très à l'aise non plus.
C'est à ce moment-là qu'il commence à flairer l'embrouille.
Il en oublie son café.
Doctor Wheelan… I'm sorry… 'tis yer wife...
Il s'interdit. Le visage soudain exangue, il s'entend demander où est sa femme d'un ton autoritaire, presque agressif. L'infirmière baisse les yeux et lui désigne le service de réanimation, près des urgences. Il s'y rend à grandes enjambées, sans prêter attention à ce qui se trouve sur son passage.
Jamais le trajet entre les deux services ne lui a paru aussi long.
Les portes à double-battant claquent. Un de ses collègues relève la tête et l'arrête avant qu'il ait pu faire un pas de plus. En un clin d'oeil, Eògan comprend ce qu'il va lui dire. Il a ce regard compatissant, cette moue désolée du médecin qui a une mauvaise nouvelle à annoncer aux proches d'un patient.
Son coeur manque tout de même un battement à l'annonce.
C'est d'une voix blanche qu'il répète ce qu'il avait déjà précédemment demandé à l'infirmière :
Where is she ?

Même dans la mort, sa beauté est frappante.
Un accident, lui explique-t-on. Une voiture l'a fauchée à grande vitesse. La nuque s'est brisée : elle est morte sur le coup. On le rassure : elle n'a pas souffert.
Il n'écoute qu'à moitié. Son monde s'est effondré.
Elle est partie. La peau blême, inexpressive. Il saisit sa main encore tiède, passe son pouce sur l'alliance.
La porte se ferme. On l'a laissé seul avec sa défunte épouse.
Seul avec son chagrin.
Combien de temps reste-t-il ici, à la contempler, à espérer vainement que ses yeux s'ouvrent et que tout cela ne soit qu'une mauvaise blague ?
À pleurer ?
Tá brón orm,” lui murmure-t-il encore et encore. “Mo ghrá Thú.
Comment les derniers mots échangés avaient-ils pu être autre chose ? Il ne pouvait pas la laisser partir.
Pas sans s'excuser une dernière fois.
Pas sans lui dire, encore et encore, combient il l'avait aimée et l'aimait encore.

Il aurait aimé une mer d'huile.
Pourtant, au loin, il entend le déchaînement des flots sous la pluie battante. Un enterrement un jour de pluis n'est-il pas le signe d'une autre mort prochaine ?
D'un geste de tête, Eògan chasse cette pensée. Il écoute le prêtre faire son éloge funèbre en anglais, puis en irlandais, les yeux rivés sur le cercueil, la gorge serrée.
On lui a présenté des condoléances qu'il a à peine entendue. On murmure qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même, le pauvre homme. Sans doute n'a-t-il pas dormi depuis plusieurs jours.
Comment le pourrait-il ?
Dans un état second, il observe sa femme être mise en terre sans bouger d'un cil. Les proches s'en vont un à un, sans insister auprès de cette ombre qui ne semble même pas les voir.
Seul l'un d'eux reste jusqu'à ce qu'ils soient seuls face à la stèle.
'twas no accident.
Eògan se raidit d'un coup, mais quand il veut se tourner vers l'ami de feu son épouse, ce dernier a déjà disparu.
Que voulait-il dire ?
Comment cela pouvait-il ne pas être un accident ?
Qui aurait eu intérêt à éliminer sa femme ?
Son deuil, dans les mois suivants, se fera dans la compagnie des interrogations. Il lui faudra du temps pour se séparer des affaires de Deirdre, en faire don à des associations.
Il ne garde d'elle que quelques photos, un bibelot celtique et de vieux livres de contes et légendes.
Et son alliance, qu'il ne s'est toujours pas résolu à retirer.  

Salut salut ! Moi c'est Méli et je débarque du haut de mes 28 ans. J'aime la neige, l'Irlande, je déteste l'Angleterre et on me dit souvent que je suis géniale. On me verra dans les parages quand j'aurai le temps. Je suis fier(e) de dire que j'ai découvert le forum grâce à PRD et d'ailleurs je le trouve pas mal. Je suis un inventé/ et puis je tenais à terminer en vous disant que j'espère bien m'intégrer ? !

sam heughan ► eògan c. wheelan

eògan c. wheelan   


   
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OH MON DIEU JAIMIE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  1805094654

BORDEL

*meurs*

Bienvenue à toi Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  755063539 J'ai bien hâte de lire ta fiche Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2571641524 Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2571641524 Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2571641524 Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2571641524
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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
Bienvenue ici aussi, courage pour ta fiche et ta remise en marche dans le joyeux monde du RP Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2077382092
N'hésite pas si tu as des questions, ma boîte MP est toujours ouverte et vide Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  508348443
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hey ! bienvenue parmi nous de manières officielles cette fois-ci Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2675891970
un autre chirurgiens Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2402467468 bon ça va, t'as l'air plus clean qu'Adam Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  1620860120
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Bienvenue !!!

Je pensais que Work In progress c'était le titre de ta fiche avant de ... Penser autrement. Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2210271934

Courage pour ton histoire et amuses-toi bien avec nous !!!! Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  508348443
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Bienvenue petit humain ! Bon courage pour ce qui te reste à faire sur ta fiche ! Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  508348443
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Bienvenue Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2571641524 Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2571641524 Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2571641524
Ton personnage a l'air très intéressant ! Hâte de te voir finir ta fiche Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  395642456
(Et t'inquiète pas on va bien t'intégrer Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  1116555643)

PS : Phelan m'a tué Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2210271934
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Bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche ♥️
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Basil Egerton
Basil Egerton
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Bienvenue chez nous !
« I want you in my team !  »


Le petit mot du staff

C'est impeccable tout ça, je ne sais pas pourquoi tu t'inquiétais de la cohérence avec le contexte Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2210271934
Ton histoire est très touchante et tu as une jolie plume, il me fait de la peine ton Eògan Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  1226555958 En plus tu nous spoiles même pas la vérité, tu as laissé du mystère, j'ai envie de savoir moi, je vais être obligée de lire tous tes RPs maintenant c'est malin Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  4239458947
Bienvenue officiellement à ton Irlandais plus irlandais que l'Irlande, amuse-toi bien sur UL Eògan C. Wheelan -  Empty and cold is the house without a woman.  2077382092

Les liens utiles !

Maintenant que tu es validé, toutes les possibilités s'offrent à toi ! (Rien que ça). Je te propose d'aller faire ta fiche de liens pour te lier avec les autres membres du forum ! N'hésite pas à te connecter également à la CB où tu pourras discuter et faire plus facilement connaissance avec tout le monde. Comme un téléphone portable est toujours bien pratique, pense à poster le tien et tu peux également ouvrir un sujet formspring afin de satisfaire la curiosité de tes voisins. Si jamais l'envie te prend de poster des questions anonymes, envoie un MP à Anne O'Nyme afin d'obtenir son mot de passe pour te connecter en toute discrétion. Et puisque les logements, c'est important, va vite demander à en avoir un ! Enfin, si tu as choisi d'être membre d'une organisation, penses à aller t'inscrire dans le post prévu à cet effet.

Si tu es un peu perdu, et que tu sens bien qu'un peu d'aide ne serait pas de trop, n'hésite pas à te tourner vers le parrainage, toute note communauté sera prête à t'aider. Au contraire, si tu es à l'aise et que tu veux pimenter tes RPs, tu peux aller demander un défi !

Certaines personnes dans ton entourage te manquent? Pas de problème, j'ai la solution à ton angoisse, cette catégorie te permettra de créer tes scénarios ou pré liens.

Et pour terminer, si le forum te plaît et que tu veux aider à son bon fonctionnement, n'oublie pas de voter sur le top site régulièrement ! Bon jeu  
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