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 Stop doggin' me around | ft. Anton M. Tetras

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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
I don't mind you having yourself a real good time,
But now what are you trying to do, trying to make me loose my mind
You better stop yeah, doggin' me around
If you don't stop I'm gonna put you down

Anton M. Tetras & Basil Egerton ;

Idéologie. Ce mot t’a toujours donné de l’urticaire, et il n’y a sans doute rien dans ta vie que tu goûtes moins que la politique. Régler la société sur le fondement d’un système d’idées aussi absurdes que temporaires te semble une véritable hérésie, tout comme le terme croyance te fait grincer des dents, toi, l’amoureux de science et de vérité. La politique, la religion, des abstractions et constructions sociales qui restent aux antipodes de tes plus profondes convictions. Tu es pourtant là, en plein cœur des locaux des Dux Tenebris, dans un laboratoire à ton nom - on pourrait se demander ce que tu foutais là, mais voila, si la politique est à tes yeux une aberration (quoique nécessaire), elle a néanmoins des ressources colossales, en termes de financement en particulier. C’est bien parce que la morale et les idéologies te sont indifférentes que tu peux te permettre de placer ton savoir et ton art au service d’une ambition extrémiste sans avoir à en rougir. Un échange de bons procédés, en quelques sortes.
Tu étais seul aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, Eve s'était portée absente. Tu avais pourtant longuement insisté pour qu’elle vienne te prêter main forte, mais tu ne pouvais pas lui en vouloir - après tout, elle n’était que ton assistante, et ne devait supposément être à ton service qu’à mi-temps. Sans compter, Basil, que tu avais cette vilaine habitude de détester les emplois du temps réguliers. Tu ne venais travailler pour le compte de l’organisation que lorsque tu n’avais rien d’autre à faire, et le cimetière demeurait toujours ta priorité. Il y avait un quelque chose de sentimental là derrière, d’ailleurs, tu étais attaché à la compagnie des morts plus qu’à ta propre famille. Ces tombes étaient ton domaine, et tu te serais cru les trahir si tu avais dû négliger leur sort.

Tu étais seul. Silencieux jusque dans ta respiration, infiniment calme et minutieux; en sourdine, du Paganini - le violon berçait le repos du défunt. Encastré entre quatre murs blancs, une lumière douce pour ne pas t’agresser les yeux sinon pour la lampe d’examen courbée sur le corps te faisant face. Un chariot de métal où reposaient des compresses et des instruments de tout usage. Tout à ta portée, jusqu’à la blouse blanche aux manches retroussées que tu portais, donnait à la scène des airs de bloc opératoire. C’était sans compter, par ailleurs, que ce lieu même servait tout aussi bien de cabinet d’étude : un bureau surplombé d’étagères, et les classeurs n’étaient plus à compter. Il y avait, semble-t-il, une arrière-salle : bien entendu, le complexe de ce laboratoire était relié à la morgue, ta principale source de recherche, où tu t’approvisionnais selon ce qu'il te plaisait d’étudier. Jusque dans ton antre, il faisait froid, conservation oblige. Tu le sentais dans tes mains, dans tes avant-bras, sans pourtant donner l’air de rien, tout habitué que tu étais à travailler dans des températures hivernales. Tu ne te plaignais jamais du gel : comme un mort parmi les morts, à la différence que tu vivais encore.
Devant toi, une fée. Tout du moins, ce qu’il en restait : le résultat d’une chasse à laquelle tu n’avais bien évidemment pas pris part. Tu n’étais pas un monstre, pas plus qu’un tueur - du moins, tu n’avais jamais tué que par nécessité. Tu n’étais pas un chasseur, et tu n’affectionnais pas énormément ceux qui l’étaient. Pourtant, te tenir droit devant l’une de tes consoeurs ne te faisait ni chaud ni froid. Elle était devant toi, froide et dure comme le marbre, splendide, les seins nus. Des cicatrices parsemaient son corps : tu avais déjà pris le temps d’effacer ses égratignures, et tu t’étais attaché à suturer minutieusement les entailles plus profondes. Tout à la fois ravissante et difforme dans la mort. Avec une sorte de tendresse, tu l’avais retournée sur le ventre, nouant ses cheveux trop longs en une jolie tresse. Et de là, tu avais commencé à lui inciser le dos. Une découpe précise et superficielle, car tu étais curieux d’une chose - le fonctionnement de ses ailes. C’est cela que tu faisais, pour toi-même autant que pour les Dux : tu étudais des espèces sous-documentées, tu renseignais leur organisme au profit de la science, la science - ton seul maître. Quelle frustration de connaître si mal son propre être. Etait-ce immoral de découper une fée sans vaciller une seconde ? La question était discutable. Mais sous la fine pellicule dorée qui tâchait tes mains, le corps et tout le cabinet, tu t’obstinais à penser que tu n’avais pas les mains sales.

L’air grave, attentif, ne prêtant plus attention à l’heure : le monde aurait pu s’effondrer que tu serais resté là. Tu ne t’en serais même pas rendu compte, car il n’y avait plus que toi et ce corps. Et pourtant - pourtant, il fallut qu’un martèlement sec interrompe ta séance. Tu t’es figé un court instant, suspendu, accroché momentanément à la seconde, puis tu as poursuivi comme si de rien n’était. Peu après, le martèlement reprit, et d’irritation tu lanças d’une voix claire un « Pour l’amour du ciel, entrez et faites vite ». Tu avais encore ta pince entre les doigts, résolument penché sur le dos de madame, décollant d’un geste délicat la racine de son aile - cependant que tu rétractas les tiennes. Tu n’avais pas envie d’être interrompu ni dérangé, et tu avais bien compté expédier cela vite pour te fermer à nouveau au monde extérieur. Mais lorsque tu reconnus le visage de l’homme qui entra, l’irritation fut telle que tu fut contraint de te détâcher de ton objet d’études. Il ne manquerait plus que tu abîmes un spécimen rare en si bon état. Déposant finalement ton outillage, tu t’es redressé face à ton nouvel interlocuteur - un tant soit peu curieux, mais pas assez pour être ravi de le voir.
Tu ignorais encore jusqu’à son identité, mais tu savais de lui qu’il te tournait autour un peu trop à ton goût, ces derniers temps : tu t’en moquais bien, mais surveiller incessamment la rétractation de tes ailes et l’expression de tes passions morbides commençait à devenir lassant. Il t’avait en ligne de mire - mais pourquoi ? Peut-être était-il un chasseur, les Dux en étaient pleins. Soupçonnait-il que tu sois une fée ? A ce stade, tu n’étais pas certain que ce soit véritablement un secret. Le nom Egerton avait assez peu de discrétion dans l’Empire britannique, et Eve passait un long moment de ses journées à critiquer ta propension à semer de la poussière de fée partout dans ton laboratoire. Tu te souciais si peu du danger, tu avais un instinct de survie misérable - mais après tout, tu leur servais. Ton apport scientifique à l’organisation n’était pas négligeable, et tu comptais sur celui-ci pour te protéger.
« Que puis-je faire pour vous ? » Tu avais dans les formes des marques de politesse, mais l’invitation n’était qu’apparente, et la chaleur n’y était pas. Tu espérais, en fait, qu’il soit pressé de partir. Ou peut-être venait-il te confronter sur ses habitudes de suiveur ? Peut-être avait-il une pathologie mentale après tout, et qu’il venait s’en excuser. On ne pouvait dire qu’il faisait preuve de la plus habile discrétion. Ceci dit, vous n’aviez jamais été officiellement présentés - tu ignorais son bord, ses opinions, ses activités même, et tu t’en moquais assez. Il n’attirait pas ton intérêt, et tu le trouvais enfin de compte assez oubliable. Pour cette raison d’ailleurs que tu t’étais bien passé de faire des recherches sur son identité. Mais patience, Basil, peut-être allait-il répondre aux questions que tu ne te posais pas encore.

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Étrange. S'il devait utiliser un mot, et seulement un seul, pour décrire Basil Egerton, il choisirait celui-ci. Beaucoup d'autres iraient, mais c'était comme une évidence depuis qu'il le suivait. Et ça, il le faisait littéralement partout, dès qu'il le pouvait. Il avait d'autres contraintes, bien entendu, comme le travail, la chasse et sa famille, mais il avait toujours le temps pour ce genre de choses. Surtout quand cela concernait, justement, ses frères et sœurs. La première fois où il entendit ce prénom, ce fut de la bouche d'Eve. Sa jeune sœur travaillait apparemment avec lui et ne tarissait pas d'éloges sur ce scientifique apparemment très doué. Au départ, il n'en avait rien retiré. Sa sœur avait peut-être un coup de cœur pour cet homme, mais il en fit abstraction. Il se mêlait déjà bien trop de leurs vies pour en plus de ça foutre en l'air ce qui pouvait, un temps soit peu, les rendre heureux. Il dû se faire violence, mais il ignora l’invitation d'Eve pour continuer cette conversation, la félicitait simplement sur le boulot qu'elle fournissait avec ce Basil. Que pouvait-il dire d'autre ? Il ne le connaissait pas, et depuis quelques temps, tentait de s'écarter de la vie de sa famille pour ne pas les étouffer. Parce que oui, c'est ce qu'il était et il le savait très bien. Étouffant. C'était pas la meilleure des qualités, surtout dans ce monde et avec cette famille. Mais ce qui avait changé, c'était l'avis très réservé de Tobias sur le scientifique. Pour tout avouer, Anton ne sait même pas comment ils en étaient venu à parler de lui, mais le sujet était arrivé. En parlant d'Eve peut-être, ou du Dux, mais dans tous les cas, Tobias n'appréciait pas cet homme. Il était apparemment bizarre, et les livres qu'il venait lire ou emprunter là où son frère bossait étaient du genre inquiétants. Le mec travaillait au Dux en tant que scientifique, dès le départ il devait pas être tout là, mais quand même. Ce fut à ce moment précis qu'Anton avait pris sa décision. Il allait découvrir qui était ce Basil, enquêter sur lui et surtout, s'assurer qu'il n'était pas dangereux pour sa petite sœur. Et si possible, il allait faire tout ça sans que celle-ci n'en sache rien, sinon il risquait de passer avec un mauvais quart d'heure. Eve n'était pas la sœur à problèmes, celle avec qui il se prenait souvent la tête ou qui lui mettrait une droite parce qu'il était énervant. Et pourtant, elle avait sa peur d'ombre, et il préférait ne pas la réveiller. Il se sentait déjà bien assez coupable d’empiéter sur sa vie privée comme ça, alors si en plus elle l'apprenait, bon dieu. Ne jamais énerve les Tétras, c'était un fait. Ne jamais se mettre à dos les demoiselles de cette famille, c'était là, la vrai menace. Toujours avoir peur et se méfier des femmes, c'était la clé pour survivre. Ce qu'il avait pu apprendre sur cet inconnu pendant ses recherches ne l'avaient rendu que plus curieux. Que faisait-il pour être aussi discret ? Physiquement, il n'était pas très imposant, bien au contraire, il donnait cette impression un peu maladroite. Mais Anton savait très bien qu'il ne devait jamais se baser sur les apparences, bien au contraire. Il demanda aussi à ses collègues au journal qui étaient aussi membres du Dux pour certains s'ils savaient quelque chose sur le scientifique, mais en général, les mêmes choses ressortaient. Personne n'avait d'informations concrètes, et cela commençait à taper sur le système du jeune chasseur. Alors après un moment de stalkage intrusif au maximum, il se décida de passer au niveau supérieur. Sachant qu'Eve ne serait pas présente à son travail ce jour-là, il quitta le journal en pleine journée, prétextant un rendez-vous important pour qu'on ne lui pose pas trop de questions. Même si en général, personne ne lui en posait vraiment, mais il préférait s'en assurer. Arrivé devant la porte du laboratoire, ou peu importe ce que c'était, du concerné, Anton avait frappé. Fort. Et beaucoup de fois avant qu'une voix ne lui crie de rentrer, et de, bien entendu, arrêter ce boucan.

Quand Anton entra, la première chose qu'il put voir avec Basil, ce fut un corps. Oh. C'est donc ça qu'il faisait ici ? Eve aussi ? Elle ne partageait pas énormément sur ce qu'elle faisait, et même si quelque fois, elle en parlait, ce n'était pas franchement le sujet préféré à table. Le jeune chasseur put voir l’irritation sur le visage fin du scientifique quand il s'aperçut de qui était là, et Anton sut immédiatement qu'il n'avait pas été aussi discret qu'il l'aurait voulu. Alors pourquoi l'autre ne lui avait jamais rien dis ? La timidité, c'était pas un trait qu'il peindrait sur quiconque ici, mais c'était possible après tout. Il ne serait plus surpris de rien, à force. Les gens au visage d'ange étaient de vrais psychopathes dans cette ville, alors pourquoi pas. « Pour moi ? Je passais juste, et je me demandais si Eve était présente. » Même s'il savait très bien qu'elle ne l'était pas, c'était la seule manière qu'il avait trouvé pour ne pas paraître trop louche. Il allait pas lui dire quoi ? Qu'il le suivait et du coup, voulait finir en beauté en découvrant ses petits secrets ? Même si Basil se doutait de quelque chose ou savait qu'il le suivait, il y avait encore des chances pour qu'il ne sache pas qui était Anton et ce qu'il voulait exactement. Il en serait peut-être déçu, d'ailleurs, de savoir qu'il en a rien à foutre de ses activités tant qu'Eve est en sécurité. « Mais je vois qu'elle n'est pas ici, apparemment. Tant pis, je lui parlerai en rentrant. » continua-t-il sur sa lancée, jetant un coup d’œil sur ce qu'il se passait devant lui maintenant qu'il s'était avancé. « Pauvre chose. Enfin, j'imagine. Vous faîtes quoi ? » sourit-il, s'approchant le plus possible pour regarder le corps. Faisait-il une autopsie ? Anton avait beau avoir le cœur bien accroché, il espérait sincèrement que c'était pas des trucs glauques qui se passaient ici. Peut-être aurait-il dû s'en intéresser avant, surtout si sa sœur était dans le truc. Elle était beaucoup plus badass qu'il le pensait, dit donc. Un sourcil relevé, il était comme absorbé par ce qu'il se passait devant lui. C'était intéressant de voir ce qu'il faisait, et surtout pourquoi. Y avait pas de doute, c'était scientifique, forcément, mais ça semblait être plus qu'une simple autopsie pour savoir ce qu'il s'était passé. D'ailleurs, depuis quand le Dux s'intéressait à ce qui arrivait aux créatures ? Dans tous les cas, ce Basil qui partageait sa famille en deux camps commençait encore plus à l'intriguer. Lui qui pensait avoir juste à faire à un scientifique un peu trop pris dans son boulot, il se retrouvait avec un mec qui faisait des choses louches de son côté. Excitant, pas vrai ?
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Basil & Anton
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Basil Egerton
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Anton M. Tetras & Basil Egerton ;

Tu sens son regard envahir la pièce, juger tout ce qu’il trouve, tu le sais et tu t’en moques. Tu ignores presque tout de cet homme encore, et tu t’y intéresses trop peu d’ailleurs pour t’en soucier, mais tu sais au moins une chose - qui se déduit de sa présence ici même. Ce n’est pas la première fois que tu vois son visage en ces lieux, il est autant un Dux Tenebris que toi. Alors, non, tu n’avais rien à lui cacher. Tu n’exposais rien d’autre que ce que l’on t’incitait à faire. Qui donc avait mis ce local à ta disposition ? Les Dux Tenebris. Qui avait payé la table, les outils, les étagères, l’éclairage, et le reste du matériel ? Les Dux Tenebris. Qui remplissait la morgue dans laquelle tu te servais, qui avait mis sur ta table une fée dans un état lamentable ? Les Dux Tenebris. Qui réclamait le fruit de ton travail et se plongeait le nez dans tes écrits à telle ou telle fin ? Les Dux Tenebris. Il en était, c’était comme s’il t’avait mis là, comme s’il était aussi responsable que toi de tes agissements. Et quand on sait où se plaçait la grand-mère Tetras, ça aurait été risible qu’il s’en plaigne d’ailleurs. Lui chassait des surnaturels, toi tu chassais l’ignorance. Qui de vous deux avait des choses à se reprocher, au final ?

Il cherchait Eve. Tu haussas un sourcil, ayant du mal à croire qu’il ne soit pas venu pour toi - tu ne voyais là qu’une excuse pour un type qui n’avait rien à faire là, et à qui tu n’avais pas de comptes à rendre. Mais au point où il en était, pourquoi n’assumait-il pas simplement sa curiosité ? Plutôt que de t’afficher sa maladresse et son incapacité à mentir de façon convaincante. Tu pardonnais la curiosité, tu l’encourageais même, c’était probablement, avec la passion et la dévotion, ce que tu respectais le plus. Mais là, c’en était presque embarrassant pour lui. Une chance que tu sois dénué d’empathie, Basil, ou bien le malaise aurait pu être pesant. Au lieu de cela, tu as conservé ton calme et ton immobilité, maitrisé et droit. Une tournure de phrase cependant accrocha ton esprit un peu plus que cette succession de banalité. Je lui parlerai en rentrant, avait-il dit, fallait-il en déduire qu’ils vivaient sous le même toît ? Si tel était le cas, alors tu avais peut-être affaire à un Tetras. Et à l’évidence, l’un des moins appréciables de ceux qui avaient croisé ton chemin jusqu’à présent. A croire que le destin s’obstine à vous mettre dans les pattes l’un de l’autre - mais était-ce réellement un hasard ? « Eve n’a pas pu se libérer aujourd’hui, en effet. » Quel plaisir de mettre ce nom dans ta bouche.
Mais bien sûr, il ne s’en allait pas, il approchait au contraire. Et c’était assez absurde, comme situation. Car enfin, s’il était bien un Tetras, n’aurait-il pas été plus en mesure que toi-même d’expliquer pourquoi Eve n’était pas là ? Et s’il était bel et bien venu pour la trouver, ne pouvait-il pas seulement l’appeler, lui envoyer un message, ou tout simplement repartir immédiatement en voyant qu’elle ne se trouvait pas là ? Mais puisqu’il venait pour toi - car il venait pour toi, tu en avais été convaincu dès son apparition, dès son observation minutieuse de ce qui t’entourait. Avait-il seulement quelque chose à lui dire ? Probablement pas. C’était réellement l’excuse la plus absurde et la plus ridicule - vraiment ? Vraiment ? « Je peux prendre un message pour elle de votre part, mais je suppose que ce n’est pas réellement nécessaire. Toutefois, je lui dirai que vous êtes passé. Votre nom, monsieur ? » Il y a, dans ton regard, cette petite lueur de malice, qui ne te vient pas si souvent, mais lui plus qu’un autre te l’encourage. Tu n’es pas un homme haineux, Basil, ni un homme de vengeance - mais cette petite revanche là, tu sauras y prendre plaisir.

Mais ton regard se noircit et tes sourcils se froncent lorsqu’il amenuise soudain la distance entre lui et ton macchabée. Il entrait dans ta zone de travail, et quand on sait le temps qu’il t’avait fallu pour y tolérer entièrement Eve Tetras, on comprenait que cela te déplaise. Tu étais de ceux qui savaient que l’on était jamais mieux servi que par soi-même, et s’il voulait toucher à un mort, qu’il aille donc s’en chercher un qui ne te concernait pas. Pauvre chose. Tu as presque envie de rire jaune. Si c’est un Tetras, c’est un chasseur ; mais peut-être en fin de compte ne l’était-il pas. Tu passes ton bras en travers pour lui barrer le chemin lorsqu’il commence à être trop près à ton goût. Tu n’as pas envie qu’il te l’abîme, qu’il envahisse ton espace avec son souffle et sa gueule trop sympathique pour l’être sincèrement. « Je travaille, et je n’admettrai qu’un scientifique à cette distance - si vous voulez bien m’excuser. » Il ne l’était pas, ça crevait l’oeil. « A l’évidence, si vous ignorez ce que je fais, c’est que cela ne vous concerne pas. Serait-ce trop demander que d’oser exiger votre position ? Je suis généralement exempt d’inspections de ce genre. » Tu commences à te méfier, et plus que tout, tu n’as pas envie de discuter avec lui. Il t’agace, et tu as mieux à faire que de décliner ton CV et de lui rendre des comptes. C’est un novice, un bleu - peut-être pas au regard de l’organisation, mais au moins à ton âme de scientifique. S’y intéressait-il réellement, ou y avait-il quelque chose sous cette question ? Tu en avais assez de le voir tourner autour du pot - plus encore puisque le pot, c’était toi. Et ce n’était pas vraiment ton dada, d’être au centre de l’attention.

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Prendre sa sœur comme excuse, ce n'était pas l'idée du siècle et il le savait. Mais le monde avait beau changé, Anton ne suivait jamais. Il avait toujours du mal à avouer ses véritables attentions. Pourquoi ? Sa grand-mère n'était même pas là. Alors pourquoi, même en son absence, se sentait-il obligé d'être quelqu'un qu'il n'était pas ? Bérénice ne saura jamais qu'il était là. Elle s'en fichait bien, avait d'autres choses beaucoup plus importantes à voir. Malgré l'avis général, Anton n'était pas idiot. Il avait très bien sentit le changement dans la pièce à son arrivée. L'homme, Basil, ne souhaitait pas qu'il soit là. Il en été très certainement irrité, et même quelqu'un comme Anton pouvait comprendre. Il détestait que les gens se mêlent de son travail, lui aussi. Il contenu un rire face à cette ironie du sort. Il ne prenait aucunes décisions dans rien, que ce soit sa vie ou dans son boulot, tout était qu'illusion. Elle lui laissa croire qu'il était aux commandes, laissant penser aux autres que son aîné avait du pouvoir, lui aussi. Mais ceux qui la connaissait ne se laissait jamais avoir ; le pouvoir, c'était elle. À elle, toujours pour elle. Si elle ne contrôlait pas tout, elle s'en retrouvait contrarier. Et sa grand-mère en colère, ce n'était pas quelque chose qu'il aimerait revoir de sitôt. Ève n'était pas là, et il n'en fut donc pas surpris. « Dommage. » Arrivé à ce point là, il ne cherchait même plus à jouer la comédie. S'il avait déjà été démasqué, pourquoi continuer ce petit jeu fatiguant ? Il était curieux, et tant que sa curiosité ne serait pas assouvie, il ne quittera pas cet endroit. C'était aussi simple que ça, et aussi irritant que cela puisse être pour Basil, le jeune chasseur s'octroyait ce droit. Pour une fois qu'il le faisait. « Anton. » lâcha-t-il avant de se reprendre. « Tétras. Enfin, vous aviez sûrement deviné. » Il avait parlé de la maison, et s'ils étaient proches, Basil devait savoir qu'elle vivait encore avec sa famille. Peu lui importait, de toute manière. Il pouvait supporter les questionnements d'Eve sur sa venue ici, il avait été élevé par Bérénice Tétras, la Gestapo en personne.

Rapidement, ses pensées partirent vers le corps qui gisait là, sans vie. Forcément, c'était un corps. Un pincement au cœur le prit pendant les premières secondes, mais il se reprit rapidement. C'était une créature et il devait la détester. Peut-être avait-il tuée des centaines de personnes, ou quelque chose du genre. Dans l'immédiat, c'était ce qu'il se passait ici qui l'intéressait le plus. Le Dux faisait donc ce genre d'expériences, aussi. Il n'aurait pas osé s'imaginer bosser dans ce genre de sciences, mais encore une fois, son rôle avait été, de toute manière, déjà tracé par sa grand-mère avant même qu'il puisse rêver d'autre chose. Une bras l'arrêta lorsqu'il fut trop près, et il releva la tête, pas si surpris que ça. « Oh. Désolé. Vraiment. » Et pour une fois depuis le début de cette conversation, il était sincère. Il n'aimerait pas toucher quelque chose qu'il ne fallait pas, ce qu'il avait tendance à faire. Mais il était comme hypnotisé par ce qu'il se passait devant ses yeux. C'était largement plus intéressant que ce qu'il voyait tous les jours, c'est-à-dire des mecs qui courraient après des métamorphes ou autres. « Ma position ? Des inspections ? » questionna-t-il, levant un sourcil pour exprimer son incompréhension. « Je ne suis personne, ici. Et des inspections ? Ça ne me surprends même pas, mais je ne suis pas là pour ça. Désolé de décevoir. » Ce n'était pas faux ; il n'était qu'un soldat ici. Il aurait pu être bien plus, mais il avait menti. Face à sa grand-mère, face à son regard perçant, il lui avait menti, disant qu'il préférait se concentrer sur le journal. C'était un mensonge, pur et dur, comme elle lui avait si bien appris. Peut-être y avait-elle cru, peut-être pas. Malgré sa tyrannie, la vielle femme savait faire preuve de sagesse. S'il pouvait appeler cela comme ça, en fait. Elle avait abandonné plusieurs de ses plans face aux préférences de ses petits-enfants. Elle avait depuis longtemps balayé l'idée qu'Anton lui donne une vraie descendance, par exemple. Il plaignait ses frères et sœurs qui avaient désormais cette lourde tâche. Lui, il en était débarrassé et ce, définitivement. « Vous n'êtes pas idiot, loin de là, même. » souffla-t-il en prenant ses distances avec le corps pour regarder les objets qui occupaient la pièce. Sans toucher ni trop s'approcher, bien entendu. Il n'aimerait pas être mis dehors sans avoir eu ses réponses. « Pour être honnête, j'ai entendu parlé de vous. Face à des avis divergents, j'ai décidé de venir me faire mon propre avis. Vous vous en moquez certainement, ce qui est normal, mais j'aime savoir qui entoure ma famille. » Parce que personne ne les touchera. Jamais. Ève avait beau ne dire que du bien de ce Basil, Tobias ne semblait pas partager totalement ses dires. Et il faisait autant confiance à son frère qu'à sa sœur. Alors il était là, d'abord par curiosité, maintenant par ébahissement. Impressionné, ça, il l'était. À voir si c'était dans le bon sens, ou au contraire, dans celui qu'il aimait moins.
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Basil & Anton
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Basil Egerton
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Anton M. Tetras & Basil Egerton ;

Ton intrus avait finalement abandonné quelques uns de ses faux semblants, il faut dire qu’à la piètre qualité de son excuse il n’avait dû l’improviser que quelques secondes avant de cogner à ta porte. Quelle entrée peu soignée, et quel comportement envahissant. Etais-tu trop lucide ou lui trop mauvais ? Ou bien il faisait peu cas de ta personne et se fichait de l’impression qu’il te donnait - même si cela pouvait laisser une désagréable impression de manque de respect, à laquelle tu ne goûtais pas, en bon gentleman anglais toujours entouré de belles politesses. Il décline finalement son identité, t’évitant ainsi de t’enfoncer plus longuement dans des déductions sans point final : Anton Tetras, confirmant ainsi tes soupçons, et te permettant de mettre un nom sur ton suiveur. Bien sûr, il n’était pas le premier Tetras avec lequel tu aies eu à traiter. Tu fréquentais Eve, tu avais rencontré à plusieurs reprises Tobias, et Bérénice t’était également un nom connu à défaut d’avoir réellement eu un échange fructueux avec elle. Mais pour connaître au moins le profil de ces trois personnes, tu t’étais assez peu soucié de t’intéresser aux membres annexes, et tu n’avais interrogé aucun d’eux sur leur vie personnelle par ailleurs. Contrairement aux Ò Murchù par exemple, auprès desquels tu adorais prendre des nouvelles par pure provocation. Mais avec Eve, et ce n’était pourtant pas faute de passer un temps remarquable avec elle, les conversations se rythmaient de beaucoup de silence et de professionnalisme. Si tu ne te privais jamais d’une petite flatterie, tu t’étais bien gardé de lui demander avec qui elle vivait par exemple. Les Tetras étaient encore enveloppés de mystère à tes yeux, mais ils ne t’inquiétaient pas - et même, tu avais un peu de sympathie à leur égard à l’évidence, mais pas pour celui-là.
Pas de enchanté, pas de politesse, pas même un petit oui, j’avais deviné un peu vantard puisqu’après tout tu ne l’étais pas. Juste un silence, en espérant que le sentiment d’être assez peu le bienvenu suffise à le mettre à la porte. Tu n’avais pas l’intention de le jeter par la force, et de toute façon il en était clairement davantage doté que toi, ni par la ruse quoi que l’utilisation de ta poudre de fée se fasse un peu tentante, mais quelque chose te disait qu’il ne te serait pas si facile de t’en débarrasser. Vraiment la pire espèce de sangsue, mais au moins, à présent que tu savais que c’était un Tetras qui te suivait à la trace, tu pouvais faire quelques hypothèses sur le pourquoi du comment. Etait-ce sur demande de la grand-mère ? Etait-ce Tobias qui t’envoyait quelqu’un de plus courageux à tes trousses pour vérifier que tu ne tuais personne ? Ce ne pouvait être Eve, ou tout du moins, tu n’aurais su en donner la raison. Ou bien, et c’était tout à fait envisageable, il était là de son propre chef. Mais au fond, cela t’importait peu, puisque tu aimerais surtout qu’il arrête.

Tu exprimes un peu de soulagement malgré toi, lorsqu’il accepte de s’écarter de ton objet d’études. Mine de rien, tu te savais incapable de le maîtriser s’il lui venait l’idée saugrenue de ruiner ton travail, et tu te souciais davantage de tes recherches que de toi-même. Tu aimais encore mieux répondre par du silence à un interrogatoire que de le laisser abîmer ta chère demoiselle à tresse. En revanche, il admet n’avoir rien à voir avec une quelconque inspection, ni même avoir l’autorité nécessaire pour s’arroger le droit de se trouver ici. Il n’est rien, dit-il, et bien tant pis pour lui. « Auquel cas je vous demanderai de bien vouloir quitter les lieux, s’il vous plait. Ou d’en venir au fait sans tarder. » Pas de déception de ta part, juste une réponse ferme, mais non pas méprisante pour autant. Tu le suis des yeux, tu ne saurais te remettre à travailler en sa présence, tandis qu’il happe l’entièreté de ta concentration. Cela t’agaçait de le voir déambuler dans ton local, et tu surveillais de près qu’il ne s’approche pas trop de tes affaires. Mais même s’il n’émanait aucune menace à leur égard, tu ne pouvais empêcher cette bulle d’irritation de gonfler à l’intérieur de toi, du simple fait de le voir se déplacer librement là où il n’avait strictement rien à faire. Non pas que tu te soucies de protéger les petits secrets des Dux Tenebris, bien au contraire - tu te moquais de cette organisation comme de ta première dent de lait. Mais il y avait l’art et la manière de fouiner, et la sienne était des plus déplaisantes.
Vous n’êtes pas idiot, avait-il soufflé, et tu te demandais si c’était réellement à ton intention, et s’il espérait que tu répondes quelque chose à cela. Effectivement, on pouvait affirmer de façon objective que tu n’étais pas stupide, en tout cas certainement pas dans ce domaine, tu y avais suffisamment fait tes preuves. Mais son opinion sur ton degré d’intelligence était tout de même le cadet de tes soucis. Qu’il te prenne pour un génie ou une buse, quel intérêt pouvait-il y avoir ? Qu’il se fasse son avis, et qu’il prenne la porte - tu n’étais pas sûr de vouloir te donner l’air sympathique pour ce personnage-là. Mais enfin, enfin il admet la raison de sa présence, la raison également pour laquelle il s’est déjà glissé à plusieurs reprises dans ton ombre en pensant que tu ne le remarquerais pas. Et d’ailleurs, rien ne t’agaçait plus que de penser qu’il y était peut-être même lorsque tu ne le remarquais pas. Il s’inquiète pour sa famille, il veut se faire une idée, et tu te demandes s’il y a de la paranoïa là-dessous car tu es loin de t'être montré menaçant. Mais tu comprends que l’opinion négative doit probablement venir de Tobias - il est vrai que tu prends un malin plaisir à lui glisser pléthore de sous-entendus malsains auxquels tu ne penses pas une seconde, juste pour la distraction de sa figure déconfite. Et cette pensée t’arrache un sourire, parce qu’il t’amuse bien, Tobias, et tu le trouves sympathique, et un peu trop crédule pour son bien.
Alors tu te détaches de ta table de travail et tu fais quelques pas dans sa direction, en quelque sorte pour attirer son attention et le détacher de son observation trop minutieuse. « On vous a donc parlé de moi. Eux ne m’ont jamais parlé de vous. » Une petite pique, elle ne lui ferait sans doute rien, mais c’était une petite compensation au moins, pour maîtriser l’aigreur et lui éviter de ressortir. « Mais puisqu’il faut vous rassurer, sachez donc que je n’ai pas la moindre hostilité pour votre famille. » Un autre sourire, tout aussi léger, pour ajouter à cela un peu de taquinerie - « Tout au plus, un peu de sympathie. Vous me voyez navré d’apprendre que mes bons sentiments ne sont pas réciproques. » Bien entendu, tu t’en moquais. Alors quoi, s’ils te détestaient, de toute façon ils étaient des chasseurs, alors vous ne pouviez vous aimer sincèrement. Mais pour ta part, tu l’admettais sans mal, Eve était prometteuse et Tobias attachant, tu ne leur voulais pas le moindre mal. Tu aurais aimé pouvoir en dire autant de Anton, mais à ce jour, tu n’étais pas certain de vouloir lui sauver la mise le jour où il se mettrait en danger, contrairement aux deux précédents.

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Après avoir bien remarqué que son vieux plan trouvé sur le moment n'allait pas fonctionner du tout, Anton avait changé de direction. Basil semblait ne pas être du genre facile à berner, et le jeune chasseur se savait très bien incapable de le faire. Il avait été trop obvious dès le début. Peut-être aurait-il dû être plus discret en le suivant, ou alors aller le voir pour parler directement aurait été une bonne idée pour éviter un conflit. Mais c'était bien trop facile, trop logique. C'était ce qui manquait le plus à Anton. Même s'il comprenait très bien qu'il ne prenait pas la bonne décision, il préférait quand même le faire. Pas de doute, il avait bien été élevé pour suivre les ordres et non les donner. De toute manière, il ne souhaitait même pas en donner, des fichus ordres. Il aimait le pouvoir. Qui n'aimait pas ça ? Des idiots, peut-être. Avoir du pouvoir, c'était être en sécurité. Vivre dans un pays développé, dans un sens, c'était posséder un certain pouvoir sur ceux qui n'y vivaient pas. Avec le temps, il avait rapidement appris qu'en gagnant du pouvoir, il assurait ses arrières et celles de sa famille. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il se retrouvait ici, avec un mec qui le détestait déjà et qui ne rêvait que d'une seule chose : se débarrasser de lui le plus rapidement possible. Il comprenait. À sa place, il voudrait se débarrasser de lui-même aussi. Il se savait collant, énervant, presque chiant. Il avait appris à l'être avec les années, pour avoir ce qu'il veut sans gêne. Et il y arrivait. Parfois. Avec Basil, ça allait être plus difficile. Il avait l’œil, il ressentait les choses. Et il semblait être un putain de psychopathe, aussi. Alors effectivement, après y avoir mûrement réfléchi, Anton avait changé sa manière de prendre les choses en mains. L'honnêteté. Ce n'était pas forcément quelque chose de courant chez les Tétras, malheureusement, mais pour une fois, ça allait l'être. Il pouvait déjà s'imaginer le regard désapprobateur de sa grand-mère, lui répétant qu'il ne devait jamais céder devant les autres. Soit le plus fort. Le plus important. Le problème, c'était qu'Anton n'était personne, rien de plus que les autres, rien de moins que l'homme devant lui. Chose qu'il ne dirait jamais devant elle.

Après avoir précisé qu'il n'était pas du tout là pour une inspection, il comprit rapidement qu'il devait en venir aux faits. Il n'avait rien appris de plus et avait besoin de rester pour collecter des informations utiles. Observant toujours ce qui l'entourait avec curiosité presque malsaine, il se mit à expliquer la raison de sa venue ici. Pourquoi il le suivait depuis des jours et des jours. Ça pouvait très sûrement paraître idiot comme raison, voire puérile. Qui était-il pour se mêler de la vie de ses frères et sœurs ? C'était peut-être ce que Basil se demandait, ou peut-être pas du tout. Anton se donnait ce droit. C'était très certainement égoïste, mais il avait trop sacrifié pour qu'ils se mettent dans des histoires pas nettes. Il devait vérifier, être certain qu'ils ne craignaient rien. C'était son rôle d'aîné, de frère. « Aucune raison pour. » L'autre tentait sûrement de montrer son ennui, mais il s'en fichait. Ce n'était pas de simples mots de ce genre qui allaient le prendre par les sentiments. Ce serait mal connaître l'entraînement qu'il suivait et la vie qu'il subissait tous les jours. « Tobias... ne vous déteste pas. Vous lui faîtes plus peur qu'autre chose, j'imagine. » soupira-t-il, passant une main dans ses cheveux courts qui repoussaient déjà. « Eve vous adore. Et son boulot, aussi. C'est peut-être pour ça que je suis là, en fait. Voir comment se passe ce travail qu'elle apprécie tant. » Parce que lui, il ne savait pas ce que ça faisait. Il se levait tous les matins pour écrire des mots vides dans un journal sans intérêts réels. Tout était dirigé, lié et censuré. Il devrait sûrement se réjouir que sa famille ait été de pouvoir, mais dans ce cas précis, ce n'était pas de la sécurité, bien au contraire. « Je vous ennui, je le sais. Ça se voit juste à votre regard. » Ou le mec avait l'expression d'une baleine morte tous les jours, et dans ce cas là, il se sentait désolé pour lui. Vraiment. « J'imagine que vous ne pouvez pas me parler de ce que vous faîtes ici. Avec elle. » montra-t-il d'un signe de la tête le corps au loin, qui gisait parfaitement sur la table ou peu importe comment il appelait ça. Il voulait savoir, mais pas au point de se prendre un pot dans la gueule tellement il était saoulant. Enfin, quoique... Une fois que ses doutes seront apaisés, peut-être. Mais pour le moment, ce n'était que des mots. Il voulait y croire, et y croyait au fond, mais il préférait être sûr. Pour prendre ses précautions.
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Basil & Anton
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Basil Egerton
Basil Egerton
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RACE : Fantôme (ex-fée)
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I don't mind you having yourself a real good time,
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You better stop yeah, doggin' me around
If you don't stop I'm gonna put you down

Anton M. Tetras & Basil Egerton ;

Imperturbable. C’était bien là l’image que tu souhaitais donner, et tu ne parvenais pourtant pas à détendre tout à fait les traits de ton visage. L’agacement y luisait encore dans le relief de la crispation d’une mâchoire, d’un plissement de regard, d’un froncement de sourcil, du retroussement d’une lèvre. Imperceptible et tout à la fois marqué, de cette façon typiquement anglaise, mais toutes les oeillades déplaisantes ne te dédouanaient pas de ce port impeccable qui t’est si naturel. Quand bien même l’autre en était encore à scruter la moindre de tes affaires, quand bien même son regard traînassant sur tes objets d’étude t’irritait, tu restais stoïque. Tu avais manqué d’attirer son attention - tant pis. Tu ne pouvais plus compter que sur sa politesse pour qu’il retourne son regard vers toi lorsqu’il recommencerait à parler. Il semble honnête, ou tout du moins il fait beaucoup d’efforts pour te laisser cette impression. Il te fait même offrande des opinions de ses frères et soeurs sur ta personne, et il faut bien admettre que tu y as prêté une oreille attentive, si ce n’est deux. Était-ce la vérité, ou était-il exécrable au point de placer des mensonges dans la bouche des autres quand ils étaient absents ? Enfin, ce n’était pas comme s’il s’agissait d’un secret d’Etat.
En fait, tu es plutôt agréablement surpris que désagréablement. Lorsqu’il te parle de Tobias, tu ne peux t’empêcher un sourire, et tu te détournes doucement en cachant une risette derrière un doigt tapotant tes lèvres. Il a peur de toi, et de toute évidence, cela t’amuse beaucoup. Tu n’es pas friand des flatteries, pourtant quelque part, c’en est une pour ton esprit dérangé, et tu l’encouragerais volontiers à poursuivre dans cette voie. Quant à Eve ? Elle t’adore. Oh, cela non plus n’était pas des plus désagréables. Tu trouves un certain charme à son caractère. Comme toi, elle sépare nettement vie privée et travail, ce qui la rend en apparence tout à fait insensible à tes avances, et donc d'autant plus désirable. Alors la perspective qu’elle parle de toi à ses proches éveille en toi une insatiable curiosité, et une envie foudroyante de l’ennuyer un peu plus, pour lui tirer quelques aveux entre deux autopsies. En fin de compte, tu ne tires pas que du négatif de cette entrevue forcée. Était-ce la stratégie d’Anton ? Te flatter pour que tu admettes davantage sa présence ? Tu devais bien admettre qu’il était assez futé, si tel était le cas. Mais tu avais plus d’un tour dans ton sac, et tu ne démarchais pas avec de la flatterie. Il faudrait plus que cela pour découvrir le voile.

Tu laisses ton sourire se pérenniser bien qu’il se fasse un peu plus discret. « Me voilà rassuré en ce qui les concerne. » De la pure hypocrisie, puisque tu ne t’en inquiétais aucunement, et que de toute façon, leur haine ne t’aurait fait ni chaud ni froid. Tu marques une pause brève, tu penses à ses derniers mots. Selon ses dires, c’est le travail d’Eve qui l’a attiré ici plutôt que toi. Et tu trouvais cela assez idiot, car enfin s’il semblait témoigner un réel intérêt pour ce qui l’entourait, c’était bien toi qu’il avait suivi tout ce temps, et c'est à peine s'il s'était attendu à trouver ici un laboratoire. Je vous ennuie, te dit-il, et ce n’est que de la supposition, mais c’est assez malin de sa part. La politesse voudrait que tu l’invites à rester en réponse, tandis la sincérité devrait t’inciter à le mettre à la porte. Or tu faisais toujours grand cas de la politesse pour le bien de ton masque, quand bien même elle serait sans âme. Tu hoches la tête sur la négative, et tu affiches dès lors une mine contrariée. « Si vous m’ennuyez ? Allons, ce serait comme dire que vous m’avez interrompu en plein travail. Ne serait-ce pas absurde ? » Tu ne dis rien de plus clair, difficile à dire si tu lui demandais de sortir ou si tu tolérais qu'il reste.
Puis tu suis son regard, c’est le cadavre qui l’intrigue bien sûr. Quoi de plus normal, ce n’est pas une vision des plus courantes, même pour un chasseur. Ils sont habitués à voir leurs victimes encore chaudes, mine de rien - avant toute rigidité cadavérique. « Ooooh... » Tu le souffles à mi-voix, avec un petit quelque chose de provocateur et tu te retournes tout à fait vers le macchabée. Tu y portes la main avec précaution, mais contre toute attente, ce n’est pas le toucher d’un scientifique que tu poses sur elle, non. C’est une caresse du bout de tes doigts nus le long de son dos, longeant l’ouverture au scalpel. Un survol, à peine, la douceur d'un mouvement de pouce. « La curiosité est un vilain défaut, monsieur Tetras. N’avez-vous jamais regretté d’en savoir trop ? » Tu relèves vers lui un regard rieur. Peut-être allais-tu finalement pouvoir jouer avec lui comme tu le faisais avec Tobias, qui sait. Ou peut-être exciteras-tu sa curiosité davantage - au fond, c'était peut-être une mauvaise idée, ce n'était pas ainsi que tu allais t'en défaire. Tu retires ta main, t’appuyant sur la table d’opération avec une certaine lourdeur, tes bras tendus te font surplomber ta petite fée. « Hélas, je ne peux vous divulguer ces informations, et toute votre insistance n’y fera rien. Mais soyez sans crainte. Eve est entre de bonnes mains. » Un regard lourd de sens, puisqu’elle était entre tes mains. Des mains qui venaient, entre autres, de caresser un cadavre.

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