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 I got the devil beneath my feet | ft. Sirius J. Brown

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devil beneath my feet

Sirius J. Brown & Gidéon Ò Murchù

You best be God or you'd better be dead, don't need a muthafucka lookin' down on me - a muthafucka lookin' down on me

Chaque coup appelait le suivant comme une mécanique d’horloge, et à aucun moment la pitié n’avait eu sa place dans le regard du triton. Des yeux froids, des yeux de haine, qui observaient le massacre avec une satisfaction malsaine. Il était cruel, c’était moins un trait de personnalité qu’une émotion. Quel plaisir, quel plaisir de faire payer en souffrances offertes à cette raclure tout ce qu’elle s’était permise et n’aurait jamais dû oser. Quel plaisir de voir dans son être les peurs se mêler - l’artificielle, cette peur simulée mais si puissante, irrationnelle presque phobique, et cette seconde, la véritable, celle à laquelle sa mort prochaine le confrontait. Il avait toutes les raisons du monde d’avoir peur, de regretter chacun de ses actes, tout ce qui l’avait conduit jusqu’ici. Regrettait-il ? Voilà quelque chose que Gidéon aurait aimé savoir. Il l’espérait - il le souhaitait du plus profond de ses tripes. Il crevait d’envie que cette ordure regrette toute son existence entière, que le remord le bouffe jusqu’à sa dernière seconde, jusqu’à son dernier souffle. N’était-ce pas la raison même de sa présence ici, au fond ? L’humiliation, cracher devant son bourreau tout ce qu’il y avait d’abject dans sa biographie, connaître la peur, le désespoir, souffrir, voir la mort en face, et baisser les yeux devant elle parce qu’il n’était pas assez fort. Rien d’autre n’aurait pu calmer la colère qui grondait en Gidéon depuis ce jour où la caméra avait capté et immortalisé une faiblesse quand il avait passé sa vie à faire comme si la nature l'en avait exempté.

Le cri avait cessé - les cris, car les coups avaient saccadé la voix impuissante et implorante, décuplant ce moment d'agonie en un chapelet de plaintes. La vie qui s’en allait par à-coups, pour qu’il ait le temps de la voir partir, c’était cela le pire - de loin plus cruel qu’une sommaire exécution. Gidéon avait continué, pour la forme, pour montrer l’exemple, pour punir tous les cris qu’il n’avait pas encore poussé, tout en étant parfaitement conscient qu’il n’en pousserait plus. Sirius avait cessé de bouger, bien avant que l’acharnement ne prenne fin. Le silence, ce silence de mort. L’homme, la montagne, contemplant son meurtre. Il le croyait mort, il ne pouvait envisager qu’il vive après l’averse de coups que son corps frêle avait encaissé. A quel point était-ce terrible, tout de même, d’admettre que c’était une situation dont il avait l’habitude. Ce n’était pas la première fois, même si cette fois, il n'y avait pas de corps humain réduit en charpie à faire disparaître. La vermine avait rendu l’âme sous sa forme la plus vulnérable. Et Gidéon ? Il y avait sur son visage impassible comme un air de satisfaction, cet air qui signifie : voyez, j’avais raison. Toutes ces fois où il avait répété aux siens que les métamorphes étaient inhumains, voilà une preuve tangible pour appuyer des dires qu’il ne pensait pas. Il aimait le silence, Gidéon, il aimait le laisser planer, pourtant celui qui suivait un homicide était toujours désagréable. Mais devant cet animal là, il n’y avait pas beaucoup de place pour les remords. A tel point même qu’il franchit d’un pas la distance qui le séparait de la fenêtre et l’ouvrit béante, se rafraîchissant la tête d’un courant d’air. Puis il avait ramassé l’animal avec dégoût du bout des doigts en le soulevant par son aile brisée, et il l’avait jeté par la fenêtre au plus loin qu’il puisse, sans se soucier le moins du monde d’où il atterrirait.
Cette histoire était réglée, et bien plus rapidement que prévu du fait de l'absence de corps. Il avait presque hésité à le jeter au feu pour terminer proprement le travail, mais l'odeur l'aurait bien vite insupporté - une chance inespérée pour le corps inerte que la vie avait bien moins quitté que prévu. Il ne restait qu’à nettoyer le sang qui traînait ça-et-là, les gouttes qui avaient giclé sur ses propres vêtements. Quelques uns se soucieraient peut-être de ne jamais voir ressortir cet homme, mort ou vif, mais nul n’ignorait de toute façon qu’il s’agissait là de l’antre du diable et une porte qu'il valait mieux ne jamais avoir à franchir. Une peur supplémentaire pour discipliner le mental de tous ceux qui pouvaient se sentir concernés, tous ceux qui avaient le malheur d'errer dans les parages. Il avait ajusté sa cravate, l’homme d’acier, il s’en était allé se servir un scotch pour apaiser ce qu’il lui restait de violence et qu’il n’avait pas pu évacuer. Il l’avait vidé lentement, perdant son regard dans le feu où il avait mis à brûler les restes de pull et les lambeaux de vêtements. Puis il avait tourné cette page le plus naturellement du monde, en reportant son attention sur cette autre chiffonnée qui reposait sur son bureau. Le photographe était mort, c’était au tour du connard tatoué.

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