Pain! You break me down And build me up, believer + Hamlet A. Strokes

nom Strokes. Comme tu t'en doutes si t'es pas la moitié d'un con, c'est pas vraiment mon nom. Parce que bon, je vais pas te faire un cours sur la reproduction chez les djinns, mais j'ai pas un papa et une maman comme toi - Ouais moi aussi ça me fait chialer des fois, mais on s'y fait, t'en fais pas. prénom Hamlet. Non je déconne, mon prénom c'est Azael. C'est drôle, parce qu'on peut le confondre avec Azraël. Pourquoi tu trouves pas ça drôle? Oh ! Tu connais pas Az... Non mais aussi si je dois tout t'expliquer mec on en a pour la nuit ... Attends un peu tu veux, ça va venir ( tu pourras revenir te marrer plus tard du coup, garde en tête qu'il faut que tu relises)âge On demande pas son âge à un vieux, c'est plutôt mal vu.  lieu et date de naissance Ma première invocation s'est faite dans l'Egypte Ancienne. Je t'avoue que plus le temps passe, plus les dates s'estompent. J'apparaîs là, je disparais pendant deux cent ans pour réapparaître là bas ... La date je peux pas te la ressortir. orientation sexuelle Mon essence a tendance à me mener vers les femmes.  statut marital Oh bah je suis marié et j'ai trois gosses. Connard. Je m'évanouis dans les airs tous les quatre matins, c'est pas fort pour la vie de couple. Sans compter qu'encore deux semaines plutôt je pensais que j'étais mort.  métier/études Horloger. On m'a dit de me fondre dans la masse, pour une fois que je peux faire un truc qui me plaît et que je manie assez bien, je me suis pas privé.  situation financière J'ai pas encore eu mon premier salaire, je te dirais. Tu veux mon numéro de sécu aussi ou on est bon? organisation On m'a forcé une fois à aider les Dux. Je veux plus avoir à choisir entre la peste et le choléra, donc je passe mon tour pour cette fois.  ft Ben Dahlhaus

J'ai toujours trouvé ça con. Demander à quelqu'un de se décrire, comme s'il allait avoir une vision objective de lui-même. Mais faut être honnête, on est jamais objectifs avec ses propres défauts. Comme dans une lettre de motivation, on va finir par en trouver qui ressemblent pas forcément à des défauts, et faire passer ça crème. " mais si, regardez, je suis pas si terrible, je suis juste obstiné." Bah voyons. Chaque être, humain ou pas, a ses côtés détestables. Si tu connaissais les défauts de tout le monde, tu voudrais de personne dans ta vie, et surtout personne voudrait de toi. Alors je vais essayer de montrer au mieux qui je suis, mais je promets pas de grandes choses, je suis plutôt facile à cerner, beaucoup moins à comprendre.

Si je devais commencer par quelque chose, je dirais qu'il faut jamais se fier aux apparences. Okay, j'ai le corps d'un gamin dans la vingtaine, mais j'ai des siècles derrière moi. Si t'essaies juste de penser que je suis facilement abattable, demande-toi comment j'ai fait pour vivre autant. J'ai des pouvoirs qui seront jamais négligeables. Je m'en sers pas à outrance mais fais moi chier et tu vivras pas demain pour en parler autour d'un café. La plupart des gens sont abusés par l'apparence. Ils te regardent même pas dans les yeux, ils voient pas la vieillesse que t'y renfermes, ils voient juste un mec qui fuit le coiffeur dès qu'il peut et qui a l'air de se foutre de tout.

Je dis pas que c'est pas le cas, hein. J'accorde peu d'importance à tout ce qui m'entoure. Parce que pour moi, toi, lui, elle, ton chien ... Vous êtes éphémères, juste des ombres que je regarderais mourir, pourrir, et être oubliés. On ne meurt pas, chez nous. Pas naturellement, en tout cas. Il n'y a pas un moment où quelqu'un ou quelque chose se dit " lui, il va disparaître, parce que ça fait trop longtemps qu'il est là." Tant qu'on nous découpe pas et qu'on suit pas le bon chemin pour nous buter, on reste là. C'est un fait, c'est comme ça. C'est peut-être pour ça que mon magicien m'a choisi. Parce que j'étais là, toujours, après des années de lutte, de combats et de missions suicide. J'ai un beau palmarès faut dire, y a eu qu'Eldarion pour me faire faire de la merde et penser qu'il allait s'en sortir indemne.

Je suis peu loquace, mais quand je l'ouvre en général, on aime pas trop ce qui sort. Cynique, ironique, je taris pas d'insultes. J'ai l'air sympa comme ça, mais crois moi que tu voudras pas me voir dans ton pentacle. Une erreur mon gars, une seule et je te brûle. Mais sinon je peux être cool, suffit juste de pas me casser les burnes. Je suis impatient, ça c'est un fait. Les planques, quand je dois en faire, sont une vraie torture.

Le bruit trop fort me fait grincer des dents, j'ai un caractère de merde et je pense que la beauté du monde se fane trop vite. Je suis un peu un blasé, je vis parce qu'il faut, mais il aurait fallu que je meurs, des mois plus tôt, et je pensais avoir enfin réussi l'exploit.

Mais y a pas que ça. Ces derniers temps, je me sens mal. Je vois flou, je suis plus blanc qu'à l'accoutumée - pas mon visage, hein, mon vrai moi, obviously . J'ai des absences, des envies morbides, malsaines, je vois la torture que je veux infliger à tous ces putains de connards d'humains qui pensent que nous contrôler a toujours été une bonne chose. Je sais d'où ça vient, faut pas se leurrer. Mais j'ai pas le choix. Une pilule bleue tous les matins, et parfois, parfois quand mon corps lâche, quand je perds le contrôle, tu peux te retrouver à l'intérieur de ton pire cauchemar. Et moi ça me fait rire.

Egypte. J'étais un enfant. Jamais invoqué, je n'existais sans doute pas vraiment avant ce jour. J'étais faible mais avec du potentiel, c'est ce que l'on dit, en général. Je découvrais mes pouvoirs, et j'ai découvert ma nature dans le même temps. On était trois. Trois à être invoqués par un gamin qui voulait du pouvoir. Keisha, Joden et Azael, la vieille amie, le monstre et l'animal. On en a fait des coups, on en a fait du mal. J'avais pas encore conscience de toutes les possibilités qui s'offraient à moi, alors quand j'ai vu ce que le monde avait à m'offrir, je n'en pouvais plus. On m'avait prévenu pourtant, désobéir à son magicien, c'était mal, il ne fallait pas le faire. La seule règle importante dans un monde qui en avait des millions qu'on avait pas à suivre. La seule. Je ne me souviens pas de grand-chose de cette époque. Seulement le feu, les cendres et la fumée, et puis la douleur lorsque j'ai voulu jouer plus grand que ce que j'étais. Cet étau qui m'enserrait la poitrine lorsque j'osais être en retard, cette souffrance qui comprimait mon essence lorsque je mentais. J'ai été mis au sol, lors de ma première invocation. Il faut bien une fois, pour comprendre les règles du jeu. Si je n'ai pas vraiment de parents, j'ai un jour été un enfant. Et ma haine, cette haine contre ceux qui nous enferment, elle vient de là. Parce qu'ils ont peur, les magiciens. Ils veulent nous contrôler car ils ne savent pas ce qu'il se passerait si on réussissait à se libérer. Crois-moi mon pote. Moi je le sais, et c'est pas beau à voir.

Grèce. L'insouciance était finie, une poignée de siècles s'était écoulée, Keisha avait disparu. On pouvait pas vraiment savoir quand et par qui on serait invoqués, ce qu'on pouvait faire, c'est attendre que ça arrive et jauger sur le moment. La présence du corps dans le monde humain, c'était la souffrance, c'était l'envie irrépressible de retourner sur mon Plan. C'est pour cela que je détestais ça, plus que la torture d'un sorcier mécontent, plus que les ordres qui me faisaient grincer des dents. Le pouvoir, la puissance, la femme, j'en ai vu passer. Je veux ça, je veux ci, va te faire foutre un peu pour voir. Pourquoi je me souviens de la Grèce ? Alors que même l'image de mon magicien a disparu de ma mémoire. J'ai essayé de tout écrire, tu sais, de tout retenir. Mais c'est pas comme si je pouvais garder un journal intime sur moi, qu'on soit bien d'accord. Non, si je me souviens de la Grèce, c'est parce que pour la première fois, j'ai compris qu'un djinn pouvait mourir. On nous l'apprend pas, on le sait, parce que si on souffre, on peut mourir. Eventuellement. Mais je ne l'avais jamais vu, jamais cru. Et j'ai vu Joden, sa tête se détachant de ses épaules, sa rage se stoppant nette, s'ancrant pour l'éternité sur son essence décapitée. Ça m'a fasciné, je vous le dis. Oh. On est jamais morts pour de bon, si je voulais j'aurais sans doute moyen de le faire renaïtre, mais c'était un connard de toute façon, vaut mieux qu'il soit plus là. Le fait est qu'on peut mourir, alors qu'on a jamais été capables de vivre.

Angleterre. Je vous avoue que ce passage là de ma vie, je m'en souviens comme je l'oublie selon les périodes. Je sais que mon attitude de djinn gâté par la vie en a pris un coup, sans compter que ça m'a donné une certaine perspective quant à ce que vous, humains, ou du moins êtres issus du monde, de la Terre telle que vous la connaissez, appelez ' le mal'. Parce que le mal, je le fais autant que je fais le bien. Mais avec moi comme avec ceux, généralement, de mon espère, rien ne vient sans contrepartie. Si je suis soumis à des règles avec mon magicien, gardez en tête que ce n'est pas le cas avec tous les autres, que je peux décider de tuer qui je veux tant est qu'il n'est pas sous la protection de mon esclavagiste. Pourtant, j'ai dû revoir mes définitions. Parce qu'il y a trois cent ans de cela, j'ai rencontré quelqu'un. Quelqu'un de foncièrement bien. J'ai eu des millénaires pour analyser les hommes, et j'en ai vu des extraits, pas toujours proches les uns des autres. Mais jamais je n'aurais pensé voir un jour quelqu'un que je pourrais moi considérer comme une bonne personne. Parce que tous, autant qu'ils sont, ont des envies, un côté sombre qui envenime tout le reste, une part d'égoïsme qui me donnerait presque envie de vomir. Pas Alana. Mais avant d'en arriver là, je vous remets un peu le contexte, parce que toi, là, t'as plus trop l'air de suivre. J'ai été invoqué par un quelconque magicien, je me souviens encore pas de son nom, encore moins de sa gueule, c'est pour dire à quel point il a compté. Il se trouve qu'il aimait pas trop les autres magiciens, et qu'il voulait à tout prix voler tous les bouquins de son pire ennemi – parce que oui, les magiciens ont des pires ennemis, un peu comme les gamins – parce qu'il l'avait énervé, et me demandez encore pas pourquoi, j'ai dû le savoir mais les futilités du genre, j'ai tendance à les oublier. A savoir que ce que je ne savais pas, c'est qu'Harry Potter en face avait invoqué nulle autre que la charmante Keisha, plus vieille que moi, et beaucoup plus retorse. Non pas que je la détestais à l'époque, mais on va dire qu'on a pas toujours été à s'envoyer des cœurs par texto. Elle a finit par m'acculer dans un bois, et cette nuit là j'ai failli y passer. Bien sûr elle était pas toute seule, j'aurais détesté lui donner ce plaisir pour son unique bénéfice, mais ça n'a rien changé. Je me suis retrouvé à bout de souffle à ne plus savoir en quoi me transformer pour qu'elle me laisse crever en paix. Elle a seulement fait l'erreur de croire que j'étais fini avant de le voir de ses yeux. Peut-être un soupçon d'amitié, j'en sais rien, elle en a sûrement bavé plus tard pour ça. J'ai perdu conscience dans les bois et j'aurais de toute manière bien pu ne jamais me réveiller. S'il n'y avait pas eu Anthony et Alana. Un frère et une sœur, cachés dans les bois pour on ne savait quelle obscure raison, à fuir, je l'ai compris plus tard, une famille de chasseurs qui les avait pris pour cible. Je crois honnêtement que j'ai découvert au plus proche ce que pouvait être le sentiment amoureux humain, pendant ces trois jours aux côtés d'Alana. Elle s'est occupée de moi, à deux ils m'ont nourri, du moins pour que je me soigne en surface, et le temps m'a redonné les forces suffisantes pour me stabiliser. Trois jours, c'était bien trop court, j'aurais facilement pu terminer ma vie avec eux, si j'avais eu le choix. Mais je suis pas de cette nature qui fait ce qu'elle a envie, pas vrai ? Un jour j'ai senti le tiraillement dans mes entrailles, cette sensation d'aspiration, et après un dernier regard, je me suis envolé. C'était romantique, je te jure, mais ça m'a brisé le cœur en même temps que le sien, j'en suis persuadé.

Bray. J'avais sorti le grand jeu, je te jure. Yeux rouges, fumée noire, j'avais envie de le faire flipper, celui qui osait m'invoquer dans un sommeil de trois cent ans. Parce qu'on arrête les conneries et on laisse Azael pioncer, merde. Ca lui a légèrement fait peur, pas assez pour qu'il sorte de son pentacle. Mais bon, une petite victoire s'il s'est pas un peu pissé dessus. Légèrement. Pour te dire les choses clairement, je sais pas trop encore maintenant pourquoi Eldarion m'a invoqué. Je crois qu'il se sentait seul et qu'il avait besoin d'un copain. Je sortais d'une rupture alors la première chose que j'ai faite c'est de trouver LA faille. Parce que faut leur faire comprendre aux jeunes de maintenant que les djinns, c'est pas S.O.S sans amis, en fait. Du coup j'ai tué ses parents. Il se retrouvait dans une grande baraque, manquait plus qu'il soit triste en plus. J'ai découvert les nouvelles technologies, et je vais pas me pencher sur toutes mes aventures, sinon on en a pour un moment … Je me suis même pris une voiture et j'ai été soigné par une métamorphe vétérinaire, si c'est pas une grosse blague. Non … ça c'est pas le plus important. Eldarion m'a forcé à intégrer les Dux Tenebris. A l'époque ils étaient menés par le maire, Grayson quelque chose … Il a l'air d'avoir disparu, maintenant. Tant mieux, c'était un bout de psychopathe celui là. J'ai fait des choses dont je suis pas très fier, pour l'organisation. D'abord y a eu des meurtres à couvrir, parce que Grayson ne faisait pas les choses à moitié. On avait retrouvé une sirène accrochée sur une croix en pleine place, clou du Bray Festival. Pour un spectacle, c'en était un. Encore une chance qu'on ait pas une vraie police et que la moitié des enquêteurs soient des chasseurs. Y a eu aussi un épisode dans le parc. Je me souviens comme si c'était hier de ces jeunes femmes, celle dont j'ai sauvé le fils, la fée, cachée sous la table. Je me souviens du tigre, perdu, désorienté, drogué, j'y avais pas cru au départ, mais maintenant ça me paraît plausible. Ce tigre comme arme de l'OBCM, cette métamorphe piégée dans une illusion dont elle ne pouvait sortir qu'en génocide. Je me souviens de l'écran noir que j'avais propagé pour que personne d'autre ne puisse intervenir, parce que le Secret avait toujours été plus important que le reste.
Et je me souviens du Grimoire. C'est lui qui est devenu la perte de la ville telle que je l'ai connue. Comme deux bêtes assoiffées, les deux chefs se sont lancés à sa poursuite, allant jusqu'en Sibérie pour le trouver. Ce qu'il renfermait n'a été connu que plus tard. L'OBCM mis la main dessus avant les autres, et décida de libérer les djinns de l'emprise des magiciens. Juste comme ça. D'un coup d'un seul, je me suis retrouvé libre, comme tous les autres. Je dois dire, c'était l'éclate, c'était beau. Mais c'était l'enfer. J'ai fait ce que j'avais à faire, je vais pas prétendre que je suis resté tranquille, je suis pas plus sage qu'un autre, et mes pulsions, elles sont là aussi. Eldarion s'est retrouvé mort avant qu'il ait compris ce qu'il se passait. Mais je me suis douté que les chasseurs bossaient déjà sur un moyen de nous enfermer de nouveau. Et je pouvais plus, j'avais terminé. Plus d'esclavage, plus de Dux, plus rien. J'avais entendu dire que les Blackwood, une famille de chasseurs des environs, avaient remis la main sur le Grimoire, par le biais d'un des leurs qui bossait chez l'OBCM – les dramas je vous raconte pas. C'est là que je suis allé voir Azraël. Azraël, c'était – ou c'est encore, j'en sais rien – un chasseur. Le fils intermédiaire, le regard dur, la haine flagrante. Mais il me devait quelque chose, parce que j'ai sauvé son gamin – tu sais, la fée. Alors il a compris. Puis j'ai eu de la chance, pour refaire le lien avec le Plan et les magiciens, il fallait des sacrifices. Je crois qu'ils avaient leur fée, Ksenia il me semble, une nana qui ressemblait presque à une licorne humaine. Il leur manquait un djinn … Alors Bingo ! Je croyais que j'aurais peur, tu sais, de voir cette lame s'approcher encore et encore de ma nuque. Mais j'étais soulagé. J'étais perdu, désorienté, excessif. Il fallait que je m'arrête. Et d'un coup plus rien.

Bray 2.0 La chute fit mal, je me sentais faible, le souffle court, l'incapacité à respirer correctement. Là, y avait pas de mise en scène, je savais pas ce que je foutais là, je savais pas que j'étais capable de vivre encore. Je voulais plus vivre encore. Et devant moi, un homme. Stoïque, le sourcil écossais, l'air sévère, toujours un reproche sur le visage. Mais un sourire en coin. Je sais ce qu'il voulait dire, ce sourire. Je le vois, tous les jours, lorsqu'il me donne mes pilules, parce qu'il a besoin de tests, et que je ne peux pas dire non. Il fait partie de ceux qui testent, ceux qui examinent. Tu sais, ce groupe de djinns qui terrorisent la ville ? J'en fais partie. Et vu de l'intérieur, c'est mille fois pire que ce que tu crois.