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 So, do what all the smart dogs do | Sir B.E. ft. Skye Kinkaid

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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
So, do what all the smart dogs do

Un peu plus d'une semaine s'était écoulée à présent depuis le tsunami qui avait ravagé Bray. Les premières misères étaient passées et à l'exception de l'effondrement de quelques bâtisses aux fondations enlisées, la situation à Golden Coast était devenue plus stable au grand bonheur de tout un chacun. Il y avait de l'activité à chaque tournant dans une tentative de remettre les rues en ordre en y évacuant le bourbier, mais au-delà de ça, il était à prévoir que de nombreux commerces feraient faillite. Enfin, au moins pour ce qui te concerne, Basil, il aurait fallu bien plus qu'un raz-de-marée pour te faire cesser de vivre. Tu avais repris le fil de ta vie sans trop te poser de questions. Alix et toi, vous vous étiez arrangés entre cousins et vous étiez relogé aussi rapidement que possible, plus loin dans les terres, au plus près de ton lieu de travail. Tu avais retrouvé tes vieilles habitudes et te félicitais de chaque bibelot et de chaque bouquin ayant survécu aux flots. Bien sûr, ta liberté était toute relative, tu avais tant et tant à faire : rien de tel qu'un bon désastre pour gonfler la clientèle d'un cimetière, et ton emploi du temps par la même occasion. Et c'était sans compter les coups de main bénévoles que tu donnais de temps à autres, plus pour ton image que pour ta bonne conscience.

Mais cela ne voulait pas dire qu'il fallait te priver de loisirs, et cette fois tu avais pris une pause plus que méritée pour promener ta chienne - il fallait bien que tu lui dégourdisses les pattes. Tu te laissais errer dans ce qu'il restait de ces allées familières, portant tes pas jusqu'au parc, curieux de découvrir l'état de ce dernier. Tu avais un sacré look pour l'occasion, il faut dire que tu ne sortais plus sans tes bottes en caoutchouc depuis que la boue avait bousillé quatre de tes pantalons. Entre ça et ton imper, on pouvait presque s'attendre à ce que ta fermeture éclair s'ouvre sur une marinière en coton, mais tu n'avais osé porter le cliché jusque là, te contentant d'un léger pull en laine dans les tons sobres. Et puis il y avait Mary, qui trottait sans laisse à tes côtés, les pattes déjà boueuses que tu passais des heures à laver chaque jour pour ne pas flinguer ton intérieur. Une véritable boule d'amour, ce beagle – con à se prendre des portes mais adorable. Elle calquait sa vie sur toi, excitée quand elle te voyait l'être, disciplinée quand tu te plongeais dans ta science et tes bouquins. Toujours dans tes pattes, jamais envahissante.

Tu contemplais les restes du parc chemin faisant. L'endroit était dans un piteux état, mais en soi ce décor désolé ne te dérangeait pas vraiment. Le sol imbibé d'eau, les arbres tordus ou déracinés - l'accès était défendu par endroits. Inharmonieux et presque apocalyptique, informe, dans les tons sales. Cette mélasse brune jurait sur la clarté du ciel, triste et quasiment pluvieux. Un décor parfait, semble-t-il, pour découvrir un corps gisant sans vie à la première intersection – ce genre de découverte qui n'était pas déplaisante dans ton esprit malade ; si tu n'avais pas été criminel tu aurais peut-être fait flic. Ceci dit ton imagination n'était pas en reste, à défaut de t'être accompagné d'un bouquin. Tu pensais à ce qui serait peut-être ton prochain manuscrit, tu avais sorti un petit carnet de ta poche ainsi qu'un crayon de bois et tu t'étais mis à y griffonner quelques phrases, et à y dessiner un bref croquis des alentours. Tu raturais plus souvent que tu n'écrivais, tu te posais mille questions. Quel serait le meilleur endroit pour commettre un meurtre ? Et si, en réalité, ce qui semblait être un meurtre n'était qu'un dommage collatéral du raz-de-marée ? Et si, en fin de compte, l'assassin avait désiré laisser cette impression pour s'affranchir de tout soupçon ?

Au lieu de jouer les artistes, tu aurais mieux fait de prêter attention autour de toi, parce que ta chienne, elle, s'était fait la malle. Ce sont ses aboiements un peu trop lointains qui te ramènent au temps présent, et tu regardes alentours, les sens en alerte, remarquant finalement son absence. Tu te précipites en direction du bruit, et tu arrives tout penaud auprès d'une pauvre femme que ton stupide canidé essaie tant bien que mal de mâchouiller. « Mary ! Mary, ça suffit ! » Tu t'accroupis aussitôt à ses pieds, saisissant l'animal par les commissures de la gueule pour le faire reculer. « Oh, je suis vraiment navré, ce n'est pas dans ses habitudes, je ne sais pas quelle mouche la pique... Mary ! Couchée, vilaine. Je t'y prends pour la dernière fois. » Dans cette lutte miniature, tu poses malencontreusement le genou à terre et voila ton cinquième pantalon de foutu, sans compter le carnet délaissé dans la gadoue, tombé de ta poche - ta faute pour l'avoir rangé négligemment dans la précipitation. Après une ou deux minutes, elle daigna finalement t'obéir et se coucha à contrecoeur. Toi, tu te passais le poignet sur le front, puis tu sortis un mouchoir en tissu pour t'essuyer les doigts, tout vieux jeu que tu étais.
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Careless.
Careless.
MESSAGES : 296
AGE DU PERSONNAGE : 40
RACE : Tempestaire de Vent
So, do what all the smart dogs do

Une semaine depuis que le tsunami avait fait fureur dans la ville, une semaine que t’avais passé recluse dans ta maison. Tu détestais l’eau profondément, du plus profond de ton être. Probablement parce parce que tu ne savais pas nager, parce qu’au fond t’en avais peur. Petite renarde, t’as tellement peur de ce que tu ne connais pas, de ce qui pourrais t’être fatale. Tu ne le dirais à personne, tu ne te l’avouerais peut-être même pas à toi-même, mais au final, t’avais peur de mourir. Au plus profond de toi, t’avais cette peur viscérale. Alors même que t’avais affronter la mort plus de fois qu’à ton tour, alors même qu’elle t’avais accompagné toute ta vie, alors même qu’elle faisait partie de toi, t’en étais complètement effrayée. Et l’eau qui avait ravagée la ville, cette eau qui avait prise la ville sous son contrôle, toi t’avais aucune puissance face à elle. T’étais seulement une petite chose qu’elle pouvait balayer d’un coup de vague puissant, prise par son humeur. Oh! Tu ne disais pas que t’aimais pas ça la regarder, de loin, pas trop près, ça t’arrivais de t’asseoir et de regarder ses humeurs changeantes, ses vagues qui venaient mourir sur la berge.

Mais cette fois, t’avais finalement quitté le confort de ton foyer, finalement quitté ton petit havre de paix qui avait miraculeusement survécu au drame. Mais t’étais loin de la mer, ton petit chalet perdu dans les bois, bien caché des êtres humains et de leur curiosité. T’étais seule avec ton toi-même parce que tu étais tout simplement incapable d’être en permanence avec ces êtres bipèdes. Déjà que ton poste dans l’OBCM te mettait constamment en communication avec trop d’entre eux. Même que parfois, tu venais presque à regretter ton temps au centre, ces moments où tes seuls interactions avec des humains se limitait presque exclusivement à les tuer et à te faire torturer par les scientifiques de la place. Tu regrettais presque ce temps où tu pouvais tuer avec la permission de tes supérieurs, même si au final, ça l'avait un peu fini par te ronger. En vrai, il n’y avait que la présence d’Allen qui te gardait humaine. Sans lui, t’aurais probablement plonger au tréfond de ton instinct animal depuis longtemps. Tu serais partit, t’aurais rejoint le centre un nouvelle fois, tu sais pas trop en fait, mais au final il ne te restait plus grand chose qui te gardait les pieds sur terre, qui te gardait saine d’esprit. T’avais changé depuis la dernière fois que t’avais mis les pieds ici, t’avais changé mais t’étais pas certaine que c’était pour le mieux.

Tu marchais, dans un parc, tu ne savais pas trop en fait, la moitié des arbres étaient déracinés, le sol encore gorgé d’eau, tu sentais la terre mouillée entre tes orteils, parfois un petit bruit de succion suivait tes pas. Mais tu t’attendais pas à ce qu’un chien te saute dessus. Un petit chien, rien à voir avec la grosse bête que trainais un des vestiges de ton passé, mais il semblait... aggressif? T’étais pas certaine en fait, jouer avec les dents ou juste te mordre pour te mordre? Ton regard qui parcouru les alentours, son maitre devait probablement être l’homme assis sur un banc, un papier sur les genou et un crayon dans les mains. Tu t’accroupissais à côté du petit beagle, le prenant par la peau du coup, montrant les dents et grognant un petit coup. Un canidé était un canidé dans ton livre à toi, chien, loup, renard, peu importe, ils étaient tous régit par les mêmes lois, les mêmes instincts. Le relâchant, il continua un peu à te mordiller, mais rien de grave. Un sourire sur tes lèvres, petit, à peine distinctif. Tu sais pas pourquoi t’avais toujours plus aimer les animaux que les humains. Probablement parce qu’ils étaient plus pure à la base, et que tu partageais avec eux une partie de ton adn. L’homme se leva d’un bond, s’approchant rapidement pour remettre son chien à sa place. “Elle ne me dérangeait pas, ne vous en faites pas. En soit, elle était même d’une très agréable compagnie.” T’avais appris à parler courtoisement, à arrêter de fixer les gens sans répondre et partir, t’avais appris à être civile. T’avais pas eu le choix. Mais tu gardais une distance avec l’homme devant toi, tu ne voulais absolument pas qu’il te touche malencontreusement. Parce que si t’avais appris à être civile, le toucher des gens te faisait encore plus peur que l’eau. Ton regard se posant de nouveau sur le chien. “C’est un beagle pure? Elle est vraiment belle.” Vu son nom, t’avais pris pour acquis que c’était une femelle, après tout faudrait être taré pour appeler un chien mâle Mary.
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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
So, do what all the smart dogs do

Va savoir ce qui l'énervait. Elle était pourtant docile ta chienne, en général, au moins avec toi - avec Alix il faut avouer qu'elle faisait exprès d'être ingrate. Mais agressive, c'était rare. Ce n'était pas un loup Mary, ce n’était pas un prédateur, ni un animal sauvage. Et même, d’une certaine manière, elle semblait plus civilisée que ton interlocutrice. Non, ta chienne, elle était une digne représentante du meilleur ami de l'homme, d’ailleurs sans toi elle ne serait pas grand chose. Cela dit, elle ne se départissait pas non plus de son instinct. Ce n'était sans doute pas ce beagle qu'on aurait envoyé chasser le lapin bien sûr, mais l'odeur du renard, c'était peut-être ça qui la poussait à mordre. Elle ne mordait pas au sang, elle mordillait tout juste, mais avec suffisamment de hargne pour rechigner à lâcher prise. Elle devait être intriguée, ça se comprend, c'est pas tous les jours qu'on rencontre un renard blond de presque un mètre soixante-dix avec la peau à nue et des vêtements. Elle n’avait pas trop su comment réagir, en se faisant attraper et gronder dessus. Mais y'avait pas de mal, alors ça ne l’avait qu’enjointe un peu plus au jeu.
Toi aussi tu étais intrigué et tu ne savais trop comment réagir. Il faut dire que la première chose que tu vis de cette dame, c'était des pieds nus, enfoncés dans la boue. Pour toi, petit aristocrate anglais, c'était inhabituel, et même impensable. Le temps ne se prêtait pas à des libertés de ce genre, tu ne pouvais qu’imaginer à quel point elle devait avoir froid. Pourtant, plutôt que d’être choqué par le manque de tenue, cela réveillait ta curiosité plus qu'autre chose. Tu avais quand même la mine un peu dépitée et tu t'es vite détourné de cette drôle de vision pour ne pas la gêner, relevant la tête pour voir la femme qui te parlait. C'est fou comme son visage jurait sur le ciel en contre-plongée. Un charme sauvage comme on n'en voyait jamais, ce genre de tête qui dit autre chose que ce qu’on y lit, comme un bouquin à l’endroit des deux côtés. C'est tout ce qui t'étais venu à l'esprit d'abord : à quel point cette vision te semblait unique, à quel point elle avait l'air singulière. Et puis, elle était blonde, voilà un détail que tu n'omettais jamais.

Tu t'es redressé sans trop savoir quoi dire d'abord, et tu lui as sorti un sourire amusé. Une femme si atypique, mais elle te faisait la conversation le plus banalement du monde. Tout pour nourrir ton intérêt, pendant que tu frottais les genoux de ton pantalon pour atténuer les dégâts. Elle avait l'air de l'aimer, ton chien. D'une certaine manière, elle devait lui ressembler plus qu'à toi, mais tu ne t'en doutais pas encore, tu ne pouvais que pressentir et te familiariser au personnage. Tu as regardé Mary à ton tour, qui ne semblait pas t'en vouloir pour un sou d'avoir interrompu son petit jeu, elle agitait déjà la queue en vous regardant tour à tour, avant de se laisser distraire par une brindille - la concentration d'un poisson rouge. Tu essayais de ne pas te laisser paraître trop décontenancé, passant une main à l’arrière de ta tête avec comme un peu d’embarras. « Je ne sais pas. Je ne l'ai pas choisie selon ce critère, mais il est vrai que la question se pose. Au prix qu'elle m'a coûté, peut-être, maintenant que j'y pense. » Tu avais le regard joyeux et tout à la fois inquisiteur en le relevant vers elle, tu ne manquais pas un détail de son visage. Tu cherchais comment la cerner, mais ce n'était pas évident, c'était le problème qui se posait avec les vivants. Tu ne t’intéressais pas non plus tous les jours au premier venu, mais quand on t'intriguait comme ça, tu te laissais aller à la curiosité plus que passionnément.
« Ce n'est pas dans ses habitudes de me faire la sourde oreille. C’est curieux. Vous.. Vous avez attiré son attention. » Tu avais le sourire aux lèvres, alors que tu te mettais moins à parler de ta compagne que de ta propre impression, avec une sorte de candeur assez pitoyable. Tu as finalement réussi à en détacher ton regard, lequel se posa sur le carnet patientant dans la gadoue, t’arrachant une légère moue contrariée. Tu t’es empressé de le ramasser, passant ton mouchoir sur sa couverture pour l’en débarrasser de sa souillure, jetant un coup d'oeil occasionnel sur les deux femmes qui t'accompagnaient. « Elle s’est calmée on dirait. Elle devrait se laisser caresser, si vous voulez. Vous avez un chien aussi ? » Puisque de toute évidence la conversation était engagée, et que ton interlocutrice ne semblait pas prompte à la fuir de sitôt, tu te laissais aller à quelques curiosités. Et ç’aurait été sans doute assez peu acceptable de lui demander d’entrée de jeu si elle avait égaré ses chaussures, même si il faut avouer que tu te languissais de la réponse.
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