*Grimper, patienter, chasser, dormir. C’était la vie d’un jaguar. J’aimais particulièrement être sous cette forme, la vie était bien plus simple. Mais il y avait une chose que je ne pouvais pas faire sous cette forme : partager et protéger. Du moins, pas avec les humains. Avec l’OBCM, en tant que soldat, je pouvais me transformer pour la protection des surnaturels. En tant qu’humain, c’était grâce à mon métier que je protégeais, que j’aidais les autres. Parfois, c’était en sauvant des vies, en aidant à arrêter un meurtrier. Des fois, moins palpitant, c’était pour retrouver un voleur. Pour autant, le fond était toujours là : j’étais utile.
Alors, même si cela n’était pas des plus enchantant, je suivais l’ordre de mon supérieur hiérarchique. Je prenais la voiture et atteignais Golden Coast ; cette partie de la ville était de loin la plus riche, et était donc sujette à la majorité des effractions –ou tentative-. J’atteignais la maison (ou villa) qui avait été cambriolée pendant la nuit. La victime était une jeune femme, de ce que j’en savais. J’ignorais ce qui lui avait été dérobé, si elle avait vu le voleur ou si elle était présente lorsque cela s’était passé. Toutes ces questions, je devrais les lui poser.
Lorsque j’arrivais à destination, je pouvais voir une nette différence entre nos modes de vie. Exilée, ma maison ne pouvais même pas tenir une comparaison face à la demeure qui me faisait face. Je pouvais voir une autre voiture de police et quelques agents qui faisaient le tour de la propriété. Je sonnais et attendait que l’on m’ouvre. Une effraction suffisait amplement. Ce n’est qu’une minute après qu’une jeune femme m’ouvrit la porte. Ma première pensée, aussi non-professionnelle soit-elle, était de remarquer ces yeux et ces lèvres presque envoutantes. Je me raclais la gorge et tendais ma main pour me présenter.
-Officier Fitzpatrick, je viens prendre votre déposition concernant l’effraction commise. Permettez ?
*Je me glissais à l’intérieur de la maison et la laissait me conduire jusqu’au probable salon. J’examinais à première vue les dégâts. Du verre brisé était sur le sol, des lampes de tables renversées, un vrai carnage. Je sortais un calepin et un stylo pour noter ce qu’elle aurait à me dire.*
- Comment vous sentez vous ?
*Violer le domicile, ce lieu qui était normalement rattaché à la sécurité devait être une épreuve. Cela pouvait être difficile de se sentir de nouveau à l’aise chez soi après. Savoir comment elle se sentait face à cela me semblait plus important que de savoir ce qui avait été volé.*
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496 RACE : Humain MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels
Ven 24 Nov - 18:49
"I need you to stay"
Et tu viendras à mon secours parce que je n'aurais plus que toi à qui me raccrocher. Alex&Clara
La journée avait été épuisante. Clara n'avait qu'une hâte, c'était rentrer chez elle. Elle avait dû prendre le train jusqu'à Dublin puis revenir par le même moyen, tout ça pour un tournage de deux heures qui devait sans doute être le pire de sa vie. Après tout, elle avait été habituée à de grands standards, pas vraiment aux petites productions de galériens, et c'était exactement ce dans quoi elle était actuellement. Mais après tout, elle allait bien avec le tableau, maintenant, ses lunettes sur le nez et l'air de tout de même n'y voir que du flou à trois pas devant elle. Avec un soupir, elle descendit à la gare de Bray. Elle rentrerait à pied, encore une fois. Depuis que ses problèmes de vue avaient commencé, sa famille avait déclaré qu'il était plus sûr qu'elle évite de prendre le volant. Ils risquaient tous un accident, ce qu'elle pouvait aisément comprendre et elle n'avait pas beaucoup protesté, mais si elle ne s'en rendait pas compte à l'époque, le manque d'autonomie lui pesait maintenant. C'est pourquoi elle fut plutôt soulagée lorsque Gareth décida de prendre quelques jours de repos, après avoir été sur le qui-vive pendant des jours suite au tsunami. Pour être totalement honnête, il fallait dire que la situation entre eux deux ne s'arrangeant pas, Clara soufflait aussi de le voir partir, pour ne plus avoir à subir les silences gênants qui allaient avec leurs rencontres. Il fallait qu'il s'éloigne et pour le moment, elle ne voulait plus le voir. Si elle mettait une telle distance avec son garde du corps, elle hésita toutefois à solliciter l'aide de son frère après avoir observé les nuages noirs se formant dans le ciel. Mais non, il n'était sans doute pas à la maison, de toute manière, toujours à sortir et découvrir la ville. Ou du moins ce qu'il pouvait en faire, compte tenu de ses habitudes de New-yorkais plein aux as. Alors elle s'était résignée à rentrer à pieds. La gare était à une trentaine de minutes de Golden Coast, et les gouttes commencèrent à tomber avant qu'elle ait trouvé le refuge de sa maison. Ils avaient choisi un emplacement près de la mer, pour "profiter du panorama". Toujours gris, presque jamais un brin de soleil, sans doute n'avaient-ils pas eu le temps de se rendre compte de la période de l'année à laquelle ils emménageaient.
Clara ne mit pas longtemps à se rendre compte que quelque chose clochait. La porte entre-ouverte, elle ne vit pas vraiment la serrure crochetée mais un mauvais pressentiment la prit au corps. Pas comme lorsqu'elle se réveillait de ses cauchemars, quelque chose de plus instinctif, de plus animal, lui criait de faire marche arrière et de fuir. Mais où aller ? Ce n'était pas comme si elle avait réellement des amis dans le coin, elle n'avait pas vu Ivy depuis un petit moment et ne savait même pas si elle aurait été chez elle. Après une grande inspiration, la jeune femme décida de passer le pas de la porte. " Thomas?" Sa voix était peu assurée, faible. Elle se détestait de faire preuve d'aussi peu de courage, mais le froid de la maison ne la poussait pas à plus. Pas après pas, elle entra dans le salon, pour y découvrir la pièce sans dessus dessous. Même avec l'obscurité elle ne pouvait manquer les débris de verre, tout était explosé au sol, les canapés renversés, la vaisselle éclatée. Un gémissement s'échappa de ses lèvres alors que la jeune femme attrapait d'une main tremblante son téléphone pour composer le numéro du commissariat que son garde du corps avait bien pris soin d'enregistrer avant de partir. " Allô? J'ai été cambriolée, je ... Je sais pas s'ils sont toujours là, aidez-moi." La frayeur dans sa voix, elle la détestait, elle aurait aimé être une guerrière, elle aurait aimé être comme Skye, mais de toute évidence, elle en était incapable.
Prostrée sur les marches menant au salon, c'est là qu'elle attendit la police, un couteau à la main, le dos contre un mur, priant pour que personne ne lui tombe dessus. L'avantage d'être une célébrité était la rapidité à laquelle les secours arrivèrent, le son de la porte la faisant sursauter. Elle se leva difficilement, l'effort qu'elle mit pour tourner le dos au carnage semblant puiser toutes ses forces. Elle n'avait même pas été dans les autres pièces, par peur de tomber nez à nez avec quelqu'un, aussi idiot que l'idée paraisse. Après avoir prit une grande inspiration, elle ouvrit la porte pour tomber face à face avec un officier de police. Son couteau toujours dans une main, elle tendit l'autre avec hésitation pour lui répondre. " Clara Singer." Les autres avaient de toute évidence attendu que celui-ci arrive pour venir la voir, peut-être pour éviter de l'assaillir de toute part et qu'elle finisse par se mettre en boule dans un coin de la cuisine. Sage décision. " Je vous en prie." Sa voix était effacée, mais elle tenta quand même un sourire. Dans d'autres circonstances, sans doute aurait-elle était plus charmeuse que ça, les uniformes lui faisaient toujours un truc, allez savoir.
Clara l'emmena dans le salon, laissant courir son regard sur son téléphone posé sur le comptoir. Elle n'avait même pas appelé son frère, est-ce qu'elle devrait le prévenir? La question de l'officier lui fit reprendre ses esprits et elle se tourna de nouveau vers lui, plus brusquement qu'elle l'aurait voulu. " Oh. Heum... J'ai l'impression qu'un mec encagoulé va me tomber dessus d'une minute à l'autre mais je crois que j'ai évité la crise de panique. " Tout chez elle disait le contraire, mais prétendre, c'était son job non? Faire comme si elle était forte, même si elle tenait un couteau dans sa main, couteau qui tremblait de plus en plus, et qu'elle avait les larmes aux yeux. Mais elle était forte. Ou du moins elle voulait l'être. Et elle n'avait pas le droit de se reposer sur la première âme bienveillante qui passait le pas de la porte. Surtout pas maintenant.
Code by Sleepy
Invité
Dim 10 Déc - 0:23
Être accueillis avec un couteau à la main montrait à quel point la jeune femme était perturbée par ce qu'il s'était passé. Et c'était pour le moins logique. Mais alors que j'entrais dans son salon, la questionnant sur comment elle allait, ce couteau devint tremblant, alors qu'elle tentait de garder la face. J'ignorais qui était "Clara Singer" ; je ne suis pas un grand fan de télé, et la vie people ne m'intéresse pas le moins du monde. Pour moi, Clara Singer était uniquement une jeune femme venant de se faire cambriolé, terrorisé de savoir ce lieu privé violé, et méfiante vis à vis de qui pourrait de nouveau s'en prendre à elle ou ses biens. Je regardais rapidement son corps; ses poignets, son visage, pour être sur qu'elle n'ai pas de marque d'une quelconque bataille. Ce n'était visiblement pas le cas; elle n'avait donc pas été agressée physiquement à première vue. Doucement, je m'approchais d'elle et levais la main lentement vers son couteau. Il fallait sécurisé les lieux, et le tout commençait par la sécurisé d'elle même. Avec douceur mais fermeté, ma main se glissait sur la sienne jusqu'à son poignet, pour que de ma main libre je récupère le couteau. Mes yeux avaient divagués entre le couteaux et son regard, pour m'assurer qu'elle ne fasse pas de geste brusque. Mais elle m'avait remis la lame sans protester.
Reprenant une distance professionnelle, je l'invitais à s'assoir sur l'une de ses chaises tout en prenant place à ses côtés. Un confrère entrait dans la demeure et m'indiquait qu'ils avaient trouvé une vitre brisé à l'arrière de la maison, avec quelques traces de chaussures dans la terre. J'hochais la tête et lui demanda de faire un tour à l'intérieur, pour voir si d'autres objets avec été endommagé ou si le cambrioleur avait laissé quelconque trace. Me concentrant de nouveau sur Clara, je lui expliquais la situation pour qu'elle ne se sente pas plus perdue.
- Mon collègue va faire le tour de la maison, il répertoriera les objets qui ont étés brisés et prendra des photos de l'état de la maison. D'autres agents vont venir l'aider, et ils seront obligés de fouiller quelque peu pour voir si le cambrioleur aurait laissé d'autre trace nous permettant d'identifier son profil.
Je fis une courte pause avant de reprendre. Ce n'était jamais facile, dans ces cas là. Le choc restait présent, et penser à ce qui aurait pu être dérobé n'était pas toujours évident. Ma présence servait aussi à cela. Lui rappeler plus ou moins l'essentiel, de la même manière que la rassurer. Je n'étais pas psychologue ou autre, c'était simplement du social, un contact humain. Si une victime ne nous fait pas confiance, nous ne pourront pas l'aider. La mettre à l'aise était essentiel pour moi comme pour elle même. Je repris.
- Il faudrait que vous preniez le temps par la suite de savoir ce qui a été volé pour prévenir votre assurance. Par ailleurs, vérifier si vous avez tous vos moyens de paiement, de sorte à ce qu'il ne vide pas vos comptes. Si vous pensez qu'il aurait pu vous prendre votre chéquier, faites opposition auprès de votre banque.
Ma main se posa sur son épaule légèrement, la faisant sursauter quelque peu. D'une voix calme, je continuais.
- Tout vas bien se passer. Avez vous appeler des proches, ou voulez vous le faire?
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496 RACE : Humain MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels
Dim 10 Déc - 18:57
"I need you to stay"
Et tu viendras à mon secours parce que je n'aurais plus que toi à qui me raccrocher. Alex&Clara
Clara s'était toujours sentie protégée. Que ce soit par sa famille, si éclatée qu'elle soit, par son frère, qui même en étant le plus jeune des deux, arrivait à la faire se sentir en sécurité. Ou par son garde du corps, qui avait changé au fur et à mesure des années. Avoir Gareth près d'elle, c'était l'assurance que rien de mal ne pourrait rien lui arriver. Cette assurance, elle s'était évaporée ces derniers mois, avec ses cauchemars. Il ne pouvait pas la protéger lorsque tout se passait dans sa propre tête, qui l'aurait pu ? Elle ne pouvait pas dormir, et même éveillée, ses cauchemars finissaient toujours par revenir la hanter. Mais au moins, tout le reste de son monde demeurait stable, et c'est une idée à laquelle elle se raccrochait. Et aujourd'hui, tout ça s'était effondré. Elle n'avait même pas pu le prévoir, comment l'aurait-elle pu ? Elle avait toujours cru que ce genre de choses n'arrivait qu'aux autres, et pas une seconde elle ne s'était dit qu'elle pouvait être une cible. C'était idiot de sa part, naïf. Les cambrioleurs n'attendaient que ça, voir quelqu'un de plus riche encore que les autres pour pouvoir s'en servir. De ce qu'elle en avait compris dans cette ville, tous ceux qui arrivaient à son niveau en terme d'argent n'étaient pas ceux à qui il faudrait chercher le moindre problème. Mais elle … Elle elle avait de l'argent, et elle n'était pas effrayante, n'avait aucun pouvoir ici. Elle se sentait vulnérable, maintenant, se demandant si ceux qui l'avaient volée en avaient eu assez ou partiraient pour un second round. Peut-être que cette fois, elle serait là, et peut-être qu'elle ne s'en sortirait pas. Clara amorça un léger mouvement en arrière lorsque le policier s'approcha d'elle, resserrant sa prise sur le couteau qu'elle tenait à la main, avant de le lui abandonner, après un effort qui lui sembla surhumain. Elle n'avait rien à craindre de lui, et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était sans défenses. Mais elle était encore assez raisonnable pour savoir que garder une arme sur elle dans son état ne pouvait que mal se finir, si elle ne se blessait pas elle-même, elle poignarderait sans doute accidentellement quelqu'un.
Encore chamboulée, elle répondit à l'invitation du policier et s'assit sur la chaise qu'il lui montrait. Ça avait beau être sa maison, elle lui donnait volontiers les rênes s'il lui montrait comment ne plus avoir peur de son propre logement. Elle l'écoutait malgré tout, ignorant l'autre homme qui était entré un peu plus tôt. Elle ne semblait avoir confiance en personne, sauf celui qui avait été déclaré pour s'occuper d'elle. Les autres, elle ne les connaissaient pas, ils étaient bien trop froids, beaucoup trop professionnels pour sembler humains à ses yeux. C'était idiot à penser en vérité, mais elle ne pouvait s'en empêcher. « Je comprends, c'est normal.» D'ordinaire, elle aurait sans doute émis quelques réserves à l'idée d'avoir des inconnus fouillant dans ses affaires, de peur que l'un d'entre eux veuille se faire un salaire en plus en revendant des informations à un journaliste, mais actuellement, elle n'en avait pas grand-chose à faire. Qu'ils la dépouillent encore plus, elle n'était plus à ça près.
A vrai dire, la brune avait été tellement perturbée qu'elle n'avait pas réellement pensé aux conséquences de ce cambriolage. Certes elle avait vu ce qui avait été dérobé dans le salon, mais son état d'esprit ne lui avait pas encore permis de l'analyser. Elle se demandait si les bijoux que sa grand-mère lui avait offerts étaient toujours là, mais quelque part, elle savait bien que ce ne serait pas le cas. Pour ne pas craquer, elle se prit la tête entre les mains, avant de souffler un bon coup. Ça ne l'aidait pas vraiment, mais au moins elle tentait quelque chose. Distraitement, elle attrapa le sac qu'elle avait porté sur elle toute la journée, fouillant compulsivement à l'intérieur. « J'ai tout... Sauf ma carte bancaire. Pourquoi je ne trouve pas ma carte... Ah non c'est bon, elle est là.» Elle ne tenait plus en place et se força à arrêter ce qu'elle faisait. Pourtant elle ne pouvait pas ne rien faire, tentant de prendre le dessus sur ce qu'il lui arrivait. « Vous voulez un café ? Il faut que je fasse quelque chose sinon je vais finir par craquer.» Un rire nerveux la secoua. « Et j'ai toujours ma cafetière. » La jeune femme se leva pour passer de l'autre côté du comptoir de sa cuisine américaine. Elle ne s'éloigna pas trop du policier, l'impression qu'elle était de nouveau en danger dès qu'elle se sentait trop seule la tiraillant. « Non, non, je ne peux pas... Je n'ai pas envie qu'ils s'inquiètent je peux gérer toute seule. » Bien sûr que non elle ne le pouvait pas, mais s'il fallait qu'elle craque, elle n'allait pas en parler non plus. « J'ai pas encore fait le tour, je suis trop secouée pour pouvoir réfléchir sereinement. A première vue ils ont déjà pris tous les appareils électroniques. Ils devaient forcément savoir que personne n'était là.» Une nouvelle peur l'assaillit alors qu'elle se demandait si les cambrioleurs avaient pris le temps de connaître son emploi du temps. Une chose qui l'effrayait beaucoup plus que tout le reste.
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