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 cake by the ocean (Utah)

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Les chaussures dans une main, un pack de bières dans l’autre, elle avançait sur la plage, Nymeria, ses pieds foulant le sable fin, l’écrasant, le rejetant en arrière et répétant ce mouvement à chacun de ses pas. Il faisait nuit mais la température était idéale, selon elle. Ni trop chaud, ni trop froid. Un petit vent soufflait qui rendait l’air parfumé et frais. Elle aimait beaucoup venir ici, Nymeria, se rendre sur la plage et contempler l’océan vide de toute présence, de toute présence visible, tout du moins, car il grouillait de vie en réalité. Elle n’y venait pas pour chasser des sirènes ou d’autres créatures aquatiques, non, Nymeria venait ici pour la paix que les lieux lui apportaient. Il n’y avait jamais personne à cette heure là, dans cette petite crique isolée, personne d’autre qu’elle, ses bières et ses cigarettes. Personne d’autre qu’elle et l’océan. Elle n’avait jamais vécu près de l’océan, Nymeria, elle avait toujours vécu dans les terres et, même quand elle parfaite en guerre, tout ce qu’elle voyait de cette immense étendue d’eau était lié aux navires militaires et aux soldats. Jamais elle n’avait pu profiter de cette vue et de cette tranquillité. Quand elle avait découvert cela, à son arrivée à Bray, elle était comme tombée amoureuse de ce lieu, bien qu’elle ne soit jamais tombée amoureuse de qui que ce soit, elle utilisait cette expression pour se figurer à quel point ce lieu lui plaisait.

Pendant un temps, elle n’avait pas été seule ici, Nymeria. La première fois qu’il était venu, il ne l’avait pas dérangée et ne l’avait même pas abordée, la laissant seule dans sa contemplation, ce dont elle lui avait été gré. Mais la deuxième fois, il l’avait vue, à nouveau, et, intrigué, il était venu lui parler. Elle lui avait offert une bière, Nymeria, il lui avait offert de partager son join. C’est ainsi qu’elle était revenue, de nombreuses fois, et qu’il était lui aussi. Ils ne parlaient pas beaucoup, elle ne connaissait rien de sa vie et lui non plus, mais elle l’appréciait, autant que Nymeria était capable d’apprécier quelqu’un. Sa compagnie n’était pas déplaisante et elle appréciait de partager ces moments de calme pur avec ce jeune homme. Puis, du jour au lendemain, il n’était plus venu dans cette crique, rejoindre Nymeria sur cette plage. Il n’y avait aucune attirance entre les deux, juste une sorte de connexion, oui, c’est ce que se disait Nymeria en y repensant. Ils se comprennaient plutôt bien et elle sentait qu’il était clair qu’entre eux, il n’y aurait jamais rien de sexuel - alors que la majorité de ses relations avec les hommes se basaient sur cela ou bien sur le sang. Avec Utah, non. C’était reposant, comme relation. Nymeria, elle avait été un peu déçue quand il n’était pas venu une fois, puis deux, puis plus du tout. Mais elle continuait à venir ici parce qu’elle aimait bien cet endroit, elle aimait ce sentiment de plénitude que jamais elle n’avait connu. Et elle aimait boire des bières et fumer sous les rayons de la lune, face à l’océan, sans personne d’autre autour d’elle.

Quand elle entendit des pas crisser sur le sable, elle ne bougea pas, Nymeria. Elle ne tourna pas la tête pour voir de qui il s’agissait, attendant, abaissant sa respiration, la main traînant non loin de là où elle rangeait une fine lame. Elle attendit, Nymeria, de voir si le nouveau venu était un danger ou non. Il n’y avait jamais personne ici, sauf elle et puis Utah, il y a un temps. Quand elle sentit que les pas se rapprochèrent, elle se raidit imperceptiblement, pour celui qui arrivait c’était invisible. Et quand il s’installa à côté d’elle, elle se détendit parfaitement, Nymeria, et lui offrit une bouteille de bière. « Ça faisait longtemps. » dit-elle simplement, en tirant sur sa clope.
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J'ai l'impression de sortir lentement d'un cauchemar. Il n'est pas encore totalement fini et parfois je me demande s'il le sera un jour. Mais en tout cas je remonte lentement du gouffre dans lequel je m'étais aventuré et j'ai l'impression que la vie est moins insurmontable qu'elle ne l'a été ces derniers temps. C’est loin d’être la fête dans ma tête ou dans mon coeur, mais il y a du mieux. J’ignore combien de temps ça va durer, mais je n’ai pas envie de replonger dans les affres du malheur, jamais en fait. Je ne suis pas le genre de personne à me lamenter sur mon sort ou à voir la vie en noire. J’aime la vie, j’aime m’amuser et j’aime n’en faire qu’à ma tête, pour être honnête. Mais la mort soudaine et brutale de Dallas m’a fais perdre pied avec la réalité, parce que je refusais l’idée de vivre dans une réalité où il ne serait plus. C’était trop brusque pour que je l’accepte et surtout le voir mourir sous mes yeux, sans que je ne puisse rien faire était intolérable et insurmontable. C’est ce que j’ai cru jusque là en tout cas. Fort heureusement, je commence un peu à sortir du brouillard des drogues et du choc et même si je ne comprends toujours pas ce qu’il s’est passé et que je n’accepte pas la mort de mon meilleur ami, je suis prête à aller malgré tout de l’avant. Pour lui, pour sa mémoire, parce que c’est ce qu’il aurait voulu. Dallas n’a jamais été parfait, même si dans le malheur ont a tendance à idéaliser les personnes qu’on aime. Mais il n’empêche qu’il a toujours été là pour nous, là pour nous porter à bout de bras, pour nous faire avancer tous dans la même direction, qu’elle soit bonne ou mauvaise, nous foncions tous la tête baissée. Il nous empêchait de faire de la merde avec Ska et il nous protégeait tous. Aujourd’hui il n’est plus et nous sommes seuls. Nous devons rester souder, même si ça a été très difficile et nous devons reprendre la route, même s’il est difficile de le laisser derrière nous.

Cette philosophie, je ne l’ai pas eu par révélation. Ce n’est pas sorti de mon châpeau par hasard, un beau jour. Je l’ai toujours eu, au fond, mais il était difficile de l’appliquer sur l’instant. Non, je refusais l’idée de devoir avancer sans lui, même vivre sans lui était intolérable. Encore aujourd’hui il m’arrive de passer la tête à travers la porte de sa chambre en quête de sa silhouette ou de son parfum. Sauf qu’il faut que je me fasse à l’idée qu’il n’est plus et qu’il faut que j’arrête de le chercher de partout. Penser à lui me serre encore le coeur et me fais chialer, sauf que je n’en ai pas honte. Oui, un homme peut pleurer, surtout quand son meilleur pote est mort devant ses yeux. Je suis un être humain, doué de pensées et de sentiments, j’aimerais qu’on me laisse les exprimer quand j’en ai besoin et fuck la société.
Ce soir, je ne reste pas à la coloc’, j’ai besoin de bouger. J’ai allumé mon téléphone aujourd’hui, pour lire tous mes messages. Ca a pris du tout, beaucoup de temps. J’ai dû faire le tri entre ceux que je pouvais répondre et ceux qui serait pour une prochaine fois. Je ne suis pas encore totalement solide, je sais que je pourrais facilement m’effondrer auprès de certaines personnes, alors je ne préfère pas. Elles auront de mes nouvelles quand le temps sera venu et pas avant. J’ai écrit un message sur mon mur FB, mon twiter et j’ai posté une photo sur mon instagram. J’ai expliqué ma disparition, le besoin que j’avais de couper les ponts avec la réalité, le temps de mon deuil. J’ai expliquer qu’il était loin d’être terminé, mais qu’il était temps pour moi de reprendre pied dans la réalité, que je ne pourrais pas faire le mort éternellement. Sur la photo que j’ai posté, on peut voir les ravages que j’ai causé à mon corps. Amaigri, terne, les traits tirés, je ne suis que le pâle reflet de moi-même. J’ai reçu de nombreux commentaires de soutien, de condoléance. Mes followers ont compris, ils m’ont pardonné mon absence et j’ai trouvé ça plutôt cool. J’espère que mes sponsors en feront pareil, surtout depuis que Ska est remontée sur sa planche avec moi.

Ce soir j’ai besoin de me changer les idées, de bouger de la maison et de sortir un peu. Sauf que je n’ai pas le coeur d’aller à une soirée ou dans un bar. Trop de gens, trop de bruit, trop de tentation, ce n’est vraiment pas une bonne idée. Sevré depuis peu, il en faut pas trop que je fasse de connerie et je me connais suffisamment pour savoir que le mot “raisonnable” n’est pas mon deuxième prénom. Alors je décide de faire un tour sur la plage, parce que j’aime bien se lieu et que je pourrais me dégourdir les jambes. Et ce n’est qu’en marchant que je me souviens d’un endroit où j’allais de temps en temps et où il y avait cette fille, Nymeria. Je ne la connais pas des masses, mais on avait fait connaissance un peu avant la tragédie et je l’avais trouvé plutôt sympa. Je ne connais pas grand chose de cette fille mais j’étais curieux de savoir si elle se rendait toujours dans notre endroit. C’est un peu débile d’appeler cette crique comme ça mais au fond, j’aime me dire que c’est un de mes repaires, un endroit où je me sens bien. Je ne mets pas très longtemps pour rejoindre le lieu et je constate non sans plaisir qu’une silhouette s’y trouve et je n’ai pas besoin de trop me rapprocher pour la reconnaître. Comme les grands esprits se rencontrent. En m’installant à ses côtés, elle m’offre une bière et me dit simplement quelques mots. Pas de bonjour, pas de comment tu vas ? Rien que ces quelques mots. Et je me dis que c’est ça que j’aime chez elle, elle ne fait pas comme tout le monde. .« Wouhai …. J’ai été occupé.... » Lui répondis-je simplement, en sachant pertinemment que ma gueule en dirait certainement long sur mon état d’esprit et mon occupation. Je bus une gorgée de bière, content de la revoir.
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Des clopes, des bières, et l’océan, ça l’aidait à se sentir apaisée Nymeria, sensation qu’elle éprouvait rarement, pour ne pas dire jamais. Elle n’avait toujours été qu’un tourbillon d’émotions, de sensations - en même temps qu’elle éprouvait un vide monumental dès qu’il s’agissait des autres. Elle n’avait jamais été calme, Nymeria, pas intérieurement, en tout cas, parce que si elle paraissait calme extérieurement et qu’elle semblait se maîtriser en chaque instant, à l’intérieur d’elle-même, ça n’était pas la même chose. Comme un feu qui brûle mais qui ne doit faire aucune lumière, elle avait appris à cacher ce qu’elle ressentait, face à Nevaeh, d’abord, puis dans cette foutue armée où elle passait pour le parfait petit soldat. Elle avait appris à cacher ses émotions, Nymeria, mais pas à taire cette haine brûlante qui couvait en elle. En de rares occasions, elle pouvait l’étouffer. Quand elle avait tué son père, par exemple, elle avait éprouvé une bouffée de… bien-être. Oui, c’était ça, du bien-être. Nymeria avait été contente de le tuer et sa haine s’était momentanément apaisée. Mais le monde grouillait des créatures comme lui, comme Nevaeh. La haine était toujours présente, elle ne partirait sûrement jamais. Mais ici, face à l’étendue sombre, une bière dans une main, une clope dans l’autre, elle ne la sentait plus, la haine, elle ne sentait plus rien en fait, plus d’émotion douloureuse, rien qu’un vide calme et bienvenu.

Et même quand Utah la rejoignit, elle parvint à conserver ce calme. La présence des autres créait en général différentes choses, chez Nymeria, de l’indifférence à la haine, du dégoût au jugement. Pas avec Utah, pas dans cette petite crique isolée du reste du monde. Elle n’était pas sur ses gardes avec lui - au début, elle l’était, Nymeria devait bien l’avouer, mais quand elle avait compris qu’il ne la menaçait pas, elle avait cessé d’être tendue et en permanence sur ses gardes, et puis, de toute façon, ses réflexes étaient là pour la protéger - elle n’avait pas besoin de l’attaquer constamment, comme elle le faisait avec beaucoup d’autres, se servant de sa langue et des mots pour atteindre ses interlocuteurs. Ouais, avec Utah, on pouvait presque dire qu’elle était normale, Nymeria. Elle sentit que la bière quittait sa main, le regard toujours fixé sur l’océan. Nymeria n’avait jamais été contente de voir quelqu’un, elle se fichait comme d’une guigne des autres et de ce qu’ils devenaient - sauf quand il s’agissait d’une proie et là, elle devenait le centre de son monde, mais sa fin était rapide - mais on pouvait dire que c’est ce qui se rapprochait le plus de la joie, chez elle, en cet instant. Revoir Utah, elle en était contente, ouais.

Quelque chose dans sa voix, quand il lui répondit laconiquement qu’il avait été occupé et que c’était pour ça qu’il n’était pas venu depuis longtemps, interpella Nymeria. Elle était nulle en ce qui concernait les relations humaines, elle était vraiment très mauvaise. La pire de toute. Consoler quelqu’un parce qu’il avait cassé son jouet, elle ne comprenait pas. Donner un bonbon - un bonbon en plus, jamais de la vie - à un enfant qui en voulait un, elle ne l’aurait pas fait. La gentillesse pure et simple était hors de sa portée. La compassion également. Personne ne lui en avait jamais donné, de tout ça, alors elle n’en donnait pas, c’était aussi si simple que ça. Pourtant, malgré le fait que ses relations avec les autres ne correspondaient pas forcément à ce qu’on attendait des relations entre deux êtres humains, Nymeria elle savait les cerner, les êtres humains, et même mieux que beaucoup de monde. C’est pour ça qu’elle saisit quelque chose, dans le ton de Utah, qui lui fit tourner la tête. En accord avec cette tonalité, sa tête indiquait clairement qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Il avait maigri, des cernes sous les yeux qui s’effaçaient lentement, comme s’il reprenait depuis peu le contrôle de son corps. C’était son visage qui en disait le plus long et ses yeux… Nymeria elle avait appris à lire dans les yeux des autres, parce que ça lui permettait d’anticiper leurs actions. Un clignement de cil au mauvais endroit et elle comprenait qu’il allait attaquer, un regard fuyant et le mensonge devenait évident. Là, les yeux d’Utah ils exprimaient… pas grand chose en fait. Du vide, surtout, de la douleur aussi. Si elle avait du le décrire, Nymeria, elle l’aurait dit brisé. « Bah cette occupation elle a laissé des méchantes traces. » Certains jugeraient cette réaction inappropriée, méchante, sans aucune compassion, pourtant c’était déjà plus que ce que pouvait faire Nymeria. En général elle aurait ignoré cette douleur qu’elle voyait et puis aurait continué à se taire. Là, c’était une manière de laisser parler Utah, s’il en avait envie, et de le laisser se taire, si c’était ça qu’il voulait. En connaissait un peu Nymeria, on comprenait que c’était ce qui pouvait se rapprocher le plus d’une phrase amicale pour elle.
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Elle est définitivement différente des gens que je rencontre. Elle ne s’attarde pas sur les détails que tout le monde remarque, elle ne s’encombre pas de politesse, elle ne pose pas des questions dont elle se moque des réponses. Elle va droit au but, elle dit ce qu’elle pense, même si ce n’est pas toujours délicat ou que cela surprend. Au début j’étais un peu décontenancé par elle, par ses manières. Je ne suis pas homme de manières, je vous rassure, mais je suis un gros mouton qui fait comme tout le monde, d’une certaine manière, alors quand quelqu’un sort du troupeau, ça attire mon attention. Certains me trouvent horriblement banal, d’autres original, moi je crois juste que je suis un mixe de tout ce que j’ai pu rencontrer comme comportement. Il n’y a rien d’original chez moi, je me débrouille juste pour m’adapter à mon environnement et à exister, briller même si je le peux. Quand des gens pensent que c’est dangereux et qu’il ne faut pas le faire, c’est un signe pour que je le fasse, parce que j’aime le danger, j’aime être le mec qui fait ce que personne ne fait, non pas parce que je sais que je peux le faire, mais parce que si je viens à mourir, on repensera à moi comme quelqu’un de courageux ou de fou, mais on repensera à moi et c’est ça qui compte. Je suis débile, je ne prends pas la mesure de la réalité mais ce n’est pas grave, parce que c’est moi et que si je meurs, je ne pourrais pas être là pour le voir et je laisse ma merde aux autres, ceux qui sont toujours là, en parfait égoïste que je suis. Mais quand c’est les autres qui meurent, c’est différent, ça fait mal et je déteste ça. Je suis l’injustice même parce que si ça avait été moi à la place de Dallas, je n’aurais pas vu le problème. Je serais mort dans cette université et ça aurait été aux autres de pleurer ma perte. J’aurais détruit trois vies mais ça n’aurait pas été la mienne ou plutôt je ne serais plus là pour m’en plaindre donc ce n’est pas grave. Mais là c’est Dallas qui est mort et je suis toujours là, comme un con, avec ma peine, à ne pas savoir comment exister, comment avancer sans lui, comme faire pour vivre de nouveau et du coup je le déteste.

En m’installant aux côtés de Nyméria, j’ai l’impression que cela fait des années que je vis dans cet enfer d’incertitude, alors qu’au fond cela ne fait qu’un peu plus de deux semaines. J’ai l’impression que je n’ai pas quitté la maison depuis longtemps, que je n’ai pas croisé d’autres personnes que Dakota ou Alaska même si on ne peut pas vraiment dire que nous nous sommes réellement croisés tous les trois, mais plutôt évités au maximum. Etre assis là, à ses côtés me parais si irréel et en même temps cela fait écho à un souvenir passé, un souvenir heureux. Parce que oui, j’ai toujours été heureux de revoir cette fille, même si on ne se connait pas vraiment, je l’apprécie en tant que telle. Elle est plutôt jolie, il faut bien l’avouer, mais surtout elle a l’air si forte. J’ai l’impression que rien ne pourrait l’atteindre et en cet instant, j’aimerais être comme elle. J’aimerais que cette mort me laisse indifférent ou qu’au moins elle ne me blesse pas autant. J’aimerais pouvoir ne rien ressentir, rien que pour continuer à vivre, égoïstement, comme je le faisais avant. Mais j’en suis incapable et j’aurais beau l’observer des années, je n’arriverais pas à être comme elle, parce que ce n’est pas moi. J’attrape la bière qu’elle me tend et j’en bois une gorgée. Elle me fixe quelques instants avant de me faire remarquer qu’en gros j’ai une sale gueule. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir parce que c’est vrai. Je baisse le regard, lasse. « Mon meilleur ami est mort dans l’incendie... » Lui dis-je, me rendant compte que c’était la première fois que je le disais à haute voix. Alors certes je n’avais pas prononcé son prénom mais au fond ce n’est pas grave, elle ne le connaissait pas de toute façon. L’idée était là, j’étais en période de deuil et c’était pour cela que je n’étais pas venu ces derniers temps et pourquoi j’ai une sale gueule. Ses mots me donnent un goût amer dans la bouche et je rebois une gorgée pour faire partir le goût, en vain. Il va falloir que je m’y habitue il faut croire. Je joue inconsciemment avec le pendentif qui pend à mon cou. C’est le seul souvenir que j’ai de ma vie passée, celle que j’ai eu quelques instants avec ma famille biologique. J’ai toujours dis que je m’en foutais d’eux, que s’ils m’avaient abandonné c’est qu’il y avait une raison et que je ne veux pas la connaître. Ils ne m’ont pas voulu dans leur vie, je ne les veux pas dans la mienne. Pourtant ce pendentif n’a jamais quitté mon cou, c’est étrange non ?
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Utah n’avait pas mal pris sa remarque. Non pas que Nymeria s’en soucie, elle ne cherchait jamais à savoir si ce qu’elle disait vexait ou non ses interlocuteurs parce qu’elle s’en foutait, clairement. Mais si là, ça avait touché Utah et qu’il s’était renfermé ou qu’il avait choisi de partir elle aurait été déçue - pour ne pas dire qu’elle aurait été un peu triste parce que Nymeria, elle n’était jamais triste, pas à cause d’un autre être humain en tout cas. Elle pouvait être triste en lisant un roman qui la prenait aux tripes, parce que même si elles trouvaient débiles les relations humaines, dans un livre, il s’agissait de fiction, et elle pouvait donc s’accorder pendant un temps à dire que c’était possible. Ce qu’elle n’arrivait pas à saisir dans le vie réelle, elle l’acceptait parfaitement dans les livres. Parce que c’était plus commode, plus pratique, ça lui évitait de se poser trop de questions, même si ça, elle n’en avait pas conscience. Et puis, au final, les bouquins finissaient toujours par la conforter dans ses positions : à quoi bon avoir des sentiments amoureux si c’était pour finir comme Roméo et Juliette ? Elle, jamais elle ne se suiciderait par amour pour quelqu’un, c’était complètement con, sa vie ne dépendait d’aucune autre, et c’était ça qu’elle aimait. Mais, enfin, elle aurait quand même un peu triste, Nymeria - mais, encore une fois, triste n’était pas du tout le mot qu’elle avait à l’esprit - si Utah avait mal pris sa phrase. Mais maintenant, ils se connaissaient un peu, ça faisait plusieurs fois qu’ils se retrouvaient là et il devait s’être familiarisé avec ces manières brutales. Nymeria, la première fois qu’on la voyait, on était souvent décontenancé par elle : une jolie fille, toute fine qui semblait si fragile, deux grands yeux, un joli minois… qui cachaient une personne taciturne, complètement asociale et aux manières de camionneurs.

Il lui donne la raison de son état et Nymeria se tait, elle plonge dans le silence. Elle n’a jamais été gênée par les autres, par leur vie, ce qui leur arrivait. Dire “Je suis désolée” quand un type annonçait un mort proche ça n’était pas dans sa façon de faire. De quoi était-elle désolée, elle n’avait tué personne. Enfin, elle n’avait pas tué ce type, là. Les conventions humaines lui échappaient et lui paraissaient même franchement hypocrites. Si elle perdait un proche - ce qui ne risquait pas d’arriver : elle n’en avait pas - elle n’avait aucune envie, Nymeria, qu’on s’excuse à tout bout de chant. Elle finirait pas tuer quelqu’un, assurément. Alors elle savoura les quelques secondes de silence tout en savourant la bière qu’elle tenait dans sa main. « Alors tu avais bien besoin d’une bière. » Phrase de réconfort vue par Nymeria. Grand pas un avant quand on sait qu’elle aurait, en temps normal, juste secoué Utah pour qu’il arrête de se morfondre. Depuis qu’elle vivait à Bray, Nymeria, elle saisissait un peu mieux ce qui pouvait lier les gens entre eux. Même si elle ne comprenait toujours pas comment on pouvait s’attacher à quelqu’un au point de finir briser à sa mort, elle pouvait maintenant savoir à quel point la perte d’un meilleur ami pouvait briser l’autre - même si, toujours la même chose, elle trouvait ça idiot de dépendre autant de quelqu’un. Comme ça ne servait à rien de crier tout le temps son avis sur tous les toits, Nymeria elle tut cette pensée profonde. Elle appréciait assez Utah pour ne ressentir le même mépris qu’elle éprouvait en face de couples niaiseux ou autres. En tournant la tête, elle vit qu’il jouait avec un pendentif, Nymeria. « C’était à lui ? »
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Comme toujours elle ne réagit pas comme les autres gens, c'est pas son truc. Je pourrais être choqué de ne pas rebondir sur ce que je venais de dire mais au fond je ne le suis pas, je lui en suis presque reconnaissant. Je suis lasse d'entendre les gens me dire qu'ils sont désolés parce que bien souvent ils enchainent pas un "mais la vie continue" ou un truc dans ce genre là. Mais si moi j'ai pas envie qu'elle continue la vie ? Si moi j'ai envie qu'elle s'arrête ? Qu'elle attende qu'il revienne, même si ça n'arrivera jamais ? Ils me font tous chier à se montrer si forts alors que je suis si faible, à prétendre être compatissants alors qu'ils ne sont que mépris et égoïsme. Oui la vie continue, oui c'est triste qu'il soit mort et oui je vais devoir reprendre ma vie en main, tôt ou tard, mais ce sera à moi de décider quand et non à eux et s'ils ne supportent pas de me voir me détruire alors c'est tant pis pour eux. Mais Nymeria n'est pas comme ça, elle ne rebondit pas sur mes propos, elle les écoute, elle les assimile et elle y passe dessus. J'ignore pourquoi elle fait ça, j'ai l'impression qu'elle n'est pas à l'aise avec les sentiments humain. Ca arrive, on ne peut pas lui en vouloir, juste la laisser gérer tout ça à sa façon. Et pour une fois ça m'arrange, je n'ai pas besoin d'expliquer ce qui s'est passé ou d'expliquer pourquoi j'ai une sale gueule. Je me contente de boire ma bière et de hocher la tête à sa réplique. « Oh oui ... et j'aurais certainement besoin de sa jumelle dans pas longtemps ! » Répondis-je en esquissant un vague sourire. Ce n'est pas le genre de sourire franc ou joyeux, juste un pâle sourire forcé. Je fais peine à voir et j'en suis désolé mais je finirais par m'en remettre ... quand je l'aurais décidé, pour le moment je vis ma tristesse et je fais avec.

Je m'amuse avec le pendentif que je porte à mon coup. Seul vestige d'un passé ignoré. Mes parents ont fait le choix de m'abandonner, volontairement ou non, je ne le saurais jamais. Sont-ils morts juste après ma naissance ? Sont-ils toujours en vie ? Ont-ils refait leur vie ? Me détestaient-ils au point de ne pas supporter ma vue ? Que leur ai-je fais de si cruel pour qu'ils m'abandonnent dans cette ruelle ? J'avoue que je n'en sais rien. J'ai envie de croire que si je porte ce pendentif ce n'est pas pour rien, qu'il y a un message derrière. J'ai envie de croire - naïvement - qu'ils ne me détestaient pas ou peut-être pas complètement. On n'offre pas un bijou à son bébé qu'on abandonne si on ne tient pas un minimum à lui ? C'est censé être un signe qu'ils n'ont pas eu le choix mais qu'ils veulent que je sache qu'ils m'aiment et pensent à moi ... C'est en tout cas ce que j'ai vu dans plusieurs films, au fond de moi j'ai envie de croire que c'est vrai. Enfin envie, tout est relatif, je n'aspire nullement à aller à leur recherche. Je l'ai fais une fois, quand j'avais 17 ans, mais pour être honnête je n'ai rien trouvé, alors j'ai laissé tomber. Je pourrais engager un détective privé pour qu'il m'aide à les retrouver mais s'ils m'ont abandonné, ce n'est certainement pas pour me revoir 22 ans plus tard, toquer à leur porte. Je préfère ne pas repenser à tout ça, même si parfois ça me trotte dans la tête. Il faut croire que ça arrive à tous les enfants adoptés, un jour ou l'autre. Encore que je n'ai jamais posé la question aux autres ... Je crois que je n'ai pas envie qu'ils sachent que parfois j'ai envie de les retrouver. Je n'ai pas envie qu'ils pensent que je n'aime pas mes parents adoptifs ou que je ne leur suis pas reconnaissant de tout ce qu'ils ont fait pour moi. C'est juste que parfois j'aimerais avoir des réponses à mes questions silencieuses. « Non pas vraiment ... C'était accroché à mon cou quand mes parents adoptifs m'ont trouvé. Il faut croire que mes parents biologiques voulaient se donner bonne conscience ou un truc du genre. » Dis-je en plaisantant, préférant feindre l'indifférence pour me donner un genre, encore que j'ignore si ça fonctionne ...
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Bière, clope, bière, clope, bière, clope, elle alternait entre deux de ses addictions, Nymeria, prenant une gorgée de l’une, une bouffée de l’autre. Les addictions tuaient, et elle, elle les cumulait : le tabac néfaste, l’alcool qui pouvait provoquer de graves maladies - bien que la bière restât de la bière - les bonbons et tout le sucre qu’ils comportaient… Elle vivait pour les addictions, Nymeria, pour se remplir de ce qu’elle aimait et rejeter tout ce qu’elle détestait. C’était son mode de vie à elle, ce qui lui permettait de vivre et d’avancer. Elle faisait ce qu’elle aimait, Nymeria, éliminait ce qu’elle n’aimait pas, et passait à autre chose. Pourquoi se compliquer la vie. Son impression vis à vis de Utah fut confirmée par celui-ci. Il avait besoin de boire des bières, de regarder l’océan et d’oublier un peu ce qui lui pourrissait la vie. Nymeria, elle faisait souvent ça. Si elle ne pouvait éliminer ce qui la dérangeait, elle s’isolait, oubliait, et revenait en meilleure forme. Levant sa bouteille et désignant le pack qui reposait dans le sable, elle s’adressa à Utah : « J’ai toute la famille qui n’attend que nous. » Sa clope terminée, elle enfonça le mégot dans le sable pour l’éteindre avant de le jeter dans le carton qui contenait les bières. Elle n’était pas écolo pour un sous, Nymeria, mais elle n’avait pas envie de salir cet endroit si paisible avec ses clopes. Elle en sortait une nouvelle de son paquet et en proposa une à Utah, le paquet tendu vers lui, pour qu’il se serve s’il le désirait.

Il continuait de jouer avec le collier qui pendait à son cou, indiquant ainsi à Nymeria qu’il lui accordait assez d’importance pour que le toucher devienne un tic. Elle ne portait pas de bijou, Nymeria, ça pouvait en dire beaucoup trop sur une personne et sur son intimité. Si elle devait se rendre dans un lieu précis pour une de ses… missions, et qu’il fallait s’habiller en conséquence, elle mettait des boucles d’oreilles, un collier, oui. Mais elle ne possédait aucun bijou qui rappelait un élément du passé et qui lui aurait fait remonter une foule de souvenirs dès qu’elle le toucherait. Pour ça, il aurait déjà fallut que quelqu’un compte assez dans sa vie pour qu’elle aie une foule de souvenirs avec lui et, qui plus est, que cette personne lui offre une de ces breloques. Et elle n’était pas comme ça, Nymeria. Elle pensait vraiment, Nymeria, que ce collier appartenait à son ami décédé, mais pas du tout à ce qu’il lui révèle avoir été adopté. « S’ils cherchaient vraiment à se donner une bonne conscience, fallait pas t’abandonner. » Des phrases simples, des réflexions qui la poussaient à se faire une idée générale de la situation, elle fonctionnait ainsi, Nymeria. Les faux-semblants, très peu pour elle. On abandonnait pas un gamin pour ensuite lui donner un collier afin d’avoir l’esprit tranquille. Ou alors on était un hypocrite de première classe. Se rendant compte que sa phrase pouvait paraître brusque, à son image en fait, elle continua. « Tu as été abandonné ? Tu viens d’où ? »
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Je ris légèrement, parce qu'au fond il n'y a que ça à faire. Je suis content de savoir qu'il y a ses frères et soeurs qui n'attendent que nous, que la soirée ne touche pas à sa fin et que nous n'allons pas nous quitter en bon terme, après quelques instants de discussion. Non, nous allons continuer à regarder l'océan, plus silencieux que bavards et moi ça me va. Non pas que je n'ai pas été entouré de silence ces derniers temps, mais disons que même si elle ne parle pas beaucoup, elle reste une présence rassurante, à sa façon et je crois que sa force me fait du bien. C'est débile parce que je ne la connais pas si bien cette fille mais je sais pas, il y a un truc en elle qui m'attire. Mais pas physiquement, non pas qu'elle ne soit pas belle, mais c'est autre chose. Je ne saurais pas l'expliquer, alors je préfère laisser couler, c'est mieux comme ça. De toute façon ça ne sert à rien de mettre toujours des mots sur nos pensées et nos sentiments, ça ne nous apporte pas toujours quelque chose. « C'est parfait ça, on sera leur faire honneur j'en suis sûr ! » Ces derniers temps j'ai fais honneur à tellement de bouteilles que je ne sais pas comment je fais pour ne pas en être dégouté, depuis le temps. Mais ça va, je vais bien. Après ce n'est que de la bière, c'est certainement le breuvage le plus inoffensif que j'ai bu jusqu'à présent et la clope est certainement l'addiction que j'ai de moins dangereux en moi. Oui parce que je fume des clopes, mais moins que des joins. Je crois que je me passerais plus facilement de la clope que des joins, c'est amusant non ? Je crois qu'au fond c'est parce qu'une clope, au fond, ça ne m'apporte rien, alors qu'un bon join, ça me détend, ça me fais planer, ça m'apaise et ça m'envoie dans un autre monde.

J'attrape une clope dans le paquet qu'elle me tend et je me l'allume. Je n'avais pas forcément prévu de fumer ce soir mais tant pis, je le ferais quand même. Oui je suis un être influençable et je vous emmerde. Je joue avec mon pendentif, plus par réflexe qu'autre chose. Il pend à mon cou depuis toujours, je ne sais pas trop pourquoi je ne l'ai jamais enlevé. Au fond il ne représente pas grand chose, un beau point d'interrogation dans ma vie je crois. Peut-être que c'est pour ça que je l'ai toujours, parce que justement il représente tout ce que je ne sais pas sur moi et que je ne serais certainement jamais. Elle n'a pas tort, quand elle dit que s'ils voulaient vraiment se donner bonne conscience, ils n'auraient pas du m'abandonner. Je le sais et au fond je partage le même avis qu'elle, mais que puis-je dire ? Que puis-je y faire ? Je n'ai pas été voulu, voilà tout.  « Au moins grâce à ça, je peux m'inventer plein de choses. Ils sont peut-être des agents secrets en mission et ils n'ont pas eu d'autre choix que de m'abandonner pour sauver ma vie. Ou alors je suis un enfant illégitime et ma mère, le coeur brisé, a dû m'abandonner afin que mon père ne sache jamais que j'existe. Ou alors ils ont été agressé dans la rue et je suis le seul rescapé du massacre ... bon ça ne fonctionne pas parce qu'il n'y a pas eu de meurtre dans les parages le jour de mon abandon mais c'pas grave, je dis ce que je veux. » Lui dis-je en plaisantant. Au fond j'avais raison, je pouvais bien inventer n'importe quoi, ça ne changerait rien à vie que ce soit vrai ou faux. Je ne les ai jamais connu et visiblement je ne suis pas prêt de le faire un jour. J'ai été adopté par un couple de Grindylow adorables qui se sont fait un plaisir de m'élever. J'ai rencontré mes meilleurs amis ... qu'est-ce que je peux demander de plus ? Une vraie famille ? Je veux dire biologique ? Je n'y crois pas, ce serait vraiment un gros coup de bol que je tombe sur eux par hasard. « Wouhai, ils m'ont abandonné dans une ruelle à Yamba, en Australie. Je doute que tu connaisses ... » Lui dis-je en souriant.
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Elle entendit le rire d’Utah, les yeux toujours fixés sur l’océan noir et elle se surprit, Nymeria, à esquisser un petit sourire. Malgré le fait qu’elle n’aime pas les autres, Nymeria, qu’elle ne comprends rien aux relations humaines et que, pour elle, l’amour, l’amitié, et toutes ces conneries ne sont que des écrans de fumée, elle se rend compte, plus le temps passe et plus elle reste à Bray, qu’elle est pas si nulle pour donner le change. Elle arrive plutôt bien, Nymeria, à comprendre les émotions des autres alors même qu’elle en est dépourvu la plupart du temps. Comme si elle était juste douée pour comprendre quelque chose qui lui manquait, à elle. Pourtant, pour une fois, elle était bien contente d’entendre quelqu’un rire. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps, Utah, ne savait rien de sa vie ou presque, mais… c’était une présence qu’elle appréciait, à sa manière. Pas une présence rassurante car rien ne la rassurait mieux qu’une arme dans sa main et que peu de choses l'effrayait, surtout, mais une présence qui comptait et qu’elle appréciait. Nymeria, elle pouvait pas définir cette sensation mieux que ça, juste se dire qu’il y avait un truc avec lui. Rien de sexuel, pas d’attirance, ça elle savait très bien y définir. Juste autre chose qu’elle ne cherchait pas à approfondir parce qu’elle avait l’habitude, Nymeria, de la solitude et de l’indifférence. Se pencher sur tous ces changements qui l’agitaient depuis son arrivée à Bray, très peu pour elle, surtout en cet instant de total apaisement. Chacun avec leur bière, tous les deux avec une clope dans la bouche maintenant qu’il en avait prise une dans son paquet.

Elle était intriguée, Nymeria, par l’histoire d’Utah. Peut-être parce qu’il avait été abandonné par ses parents alors qu’elle-même avait vécu sans jamais les voir, sauf pour assister à leurs derniers instants. Mais elle avait grandi et s’était construite sans eux, contre eux même, en ce qui concernait son père. Et ça la changeait de voir quelqu’un qui partageait cela avec elle, du moins en partie, plutôt que des familles en apparence unies et soudées. Non pas qu’elle se réjouisse de son histoire, elle n’était pas étrange à ce point là. Mais quand il lui parlait, elle pouvait comprendre, Nymeria, et se mettre un peu à sa place, chose qu’elle ne faisait jamais et qui lui semblait inconcevable. Elle se souvenait, petite, que malgré les horreurs que lui balançaient Nevaeh, elle avait, pendant un temps, imaginé ce que pouvait vraiment faire son père et qui était réellement sa mère. Mais ses illusions n’avaient pas survécues au temps et elle avait bien vite compris que son père n’était qu’un connard de première qui avait simplement fait de sa vie, et de celle de sa mère, un enfer. « C’est vrai qu’en sachant ce qui est arrivé à mes parents je ne peux rien m’imaginer de tel. Mais j’ai souvent appris à mes dépends que la réalité est bien plus noire que nos souhaits. » Elle bu une gorgée de bière et coula un regard à Utah. « Sans vouloir être négative. Tes parents biologiques sont peut-être réellement des espions. » Les chances étaient minces mais, au fond, qui savait ? Son père avait bien été un magicien super puissant à la tête d’une entreprise ultra-puissante elle aussi. Alors des agents-secrets…

Yamba, Australie. Ce nom fit remonter aussitôt pas mal de souvenirs. Sa longue traque puis les traces qui l’avaient menée à ce lieu. Puis la fugace rencontre avec celle qui lui avait donné la vie. « Si, en fait, je connais très bien. » Elle porta sa bouteille à ses lèvres et se fit un plaisir d’en boire plusieurs longues gorgées.
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Elle avait peut-être raison, peut-être que mes parents ne voulaient juste pas de moi et ils ont choisi sciemment de m'abandonner dans cette ruelle. Franchement je n'en ai aucune idée et au fond je suis conscient que je n'aurais jamais de réponse à mes questions. Parce que je n'ai pas de semblant de piste pour les retrouver. La seule chose que j'ai d'eux, c'est mon ADN et ce pendentif avec deux noms écrits dessus "Kate & Diane". Pas de prénom masculin, est-ce un signe ? Etait-ce l'amour impossible de deux femmes, vouées à ne pas pouvoir vivre leur amour aux yeux de tous ? Est-ce que c'est le prénom de ma mère et de ma soeur ? Est-ce le prénom de ma mère et de sa mère ? Est-ce que ça n'a rien à voir ? Tout est possible après tout, je ne sais rien sur l'origine de ce pendentif, peut-être l'ont-ils trouvé par hasard et trouvant moins cruel de laisser un souvenir "d'eux" pour me faire croire que ce n'était pas un réel abandon, pour mieux faire passer la pilule en somme. Peut-être ont-ils voulu acheter leur liberté en me donnant une fausse piste, je n'en ai aucune idée. Alors oui, Nymeria a peut-être raison, ce n'est certainement pas aussi beau que j'aimerais le croire, mais y croyais-je vraiment au fond ? Le simple fait de m'abandonner est déjà une faute impardonnable à mes yeux, surtout sans une lettre d'explication ou quelque chose dans ce genre là. Je sais que mes parents me l'auraient donné en temps voulu si elle avait existé, ils ne m'ont jamais caché que j'étais un enfant adopté, je ne vois donc aucune raison de cacher ce détail là. Au fond, tout ce que je retiens de tout cela, c'est que visiblement ce n'est pas la joie non plus de son côté. A croire que personne n'est foutu d'être un bon parent dans ce bas monde ... « Qu'est-ce qui est arrivé à tes parents ? » Je ne savais pas vraiment si elle allait répondre à ma question. Il serait légitime qu'elle garde pour elle sa vie privée, je ne lui en voudrais pas, même si elle a titillé ma curiosité. C'est vrai, on ne balance pas une phrase comme ça sans donner un semblant d'explication derrière. Mais sa réplique sur mes parents espions me fit rire, parce que c'était une idée saugrenue mais qu'après tout, ne sachant rien sur eux, ça restait une possibilité. « Oui peut-être ... ou c'était juste deux blaireaux qui ne voulaient pas de gosses !! » Lui dis-je en gardant le sourire. A quoi ça sert de se mentir ?

La révélation de Nymeria me surprit, pour être honnête. Je ne prétendais pas que personne ne pouvait connaître le patelin dans lequel je suis né, ce serait stupide mais je ne m'attendais pas, qu'ici au milieu de l'Irlande, quelqu'un connaisse. Mais bon, après tout l'Australie est un pays très visité, elle peut très bien s'y être rendue pour des vacances ou un truc dans ce genre là, qu'est-ce que j'en sais. « Ah wouhai ?! T'y es déjà allée ? Je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un connaisse dans le coin, je suis agréablement surpris. » J'aurais dis Sydney, par exemple, je ne me serais pas attendu à une autre réaction que celle-ci, mais Yamba, ça reste quand même assez méconnu, c'est pas forcément la première destination des étrangers.
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