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 Maybe it's time to move on... [Agatha & Nathanaël]

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Maybe it's time to move on...


La maison était très calme pour une fois. Balthazar n’était pas présent, Azraël non plus. Seul Nathanaël avait décidé de rester tranquillement dans sa chambre. Agatha aimait sentir la présence de son fils à ses côtés. Même si Azraël était devenu le pilier de la famille, il n’était pas sans défaut. En effet, il avait un caractère plutôt prononcé et il n’y allait pas de main morte quand il avait un message à faire passer. Nathanaël, à l’inverse, était plutôt calme comme garçon, assez sage. Même lorsqu’ils étaient enfants, Azraël avait toujours été le sang chaud. Quand Agatha regardait Nathanaël dans les yeux, elle se voyait elle-même. C’était celui qui lui ressemblait le plus, et c’est celui qui l’a plus soutenue quand son mari est parti. Elle l’aimait son fils, elle pourrait donner sa vie pour lui. Et ces derniers temps, Agatha savait parfaitement bien que Nath n’était pas heureux. Elle le ressentait.

En cette matinée pluvieuse, Agatha avait fait le ménage dans le salon et la cuisine. N’ayant pas entendu Nathanaël descendre, elle commença à s’inquiéter. Il restait enfermé dans sa chambre, seul. Oui, il n’avait plus dix ans. Ses enfants avaient passé la vingtaine mais Agatha s'inquiétait toujours pour eux! Quelque chose le travaillait ces derniers temps, elle en était persuadée. Une mère, ça ressent ces choses-là. Agatha avait d’ailleurs une petite idée de ce qui lui trottait dans la tête. L’atmosphère familiale était glaçante pour ne pas dire pétrifiante. Dès qu’Azraël ouvrait la bouche, c’était pour râler ou annoncer de mauvaises nouvelles. Octavia était toujours dans la nature, surement à leurs trousses. Zachary n’était toujours pas rentré. Et Balthazar était… Balthazar. On ne pouvait pas vraiment compter sur lui pour ramasser les pots cassés. Pour Agatha, Nathanaël avait besoin de changement ; il devait partir, prendre son envol et s'éloigner de cette ambiance bien sombre.

Elle décida d’aller le voir dans sa chambre et toqua à sa porte. « Nath’, c’est moi. Tout va bien là-dedans? » Elle n’osait pas débarquer dans sa chambre comme ça, cela ne se faisait pas. Qui savait ce qu’il était réellement en train de faire au final ? Elle préférait attendre qu’il l’invite à rentrer ou lui ouvre la porte. Elle savait que, dans tous les cas, elle n’allait pas rester à la porte bien longtemps. Son fils l’aimait beaucoup aussi, ils partageaient un lien spécial tous les deux. Agatha était d’ailleurs très fière d’avoir au moins un fils qui sache l’apprécier et la réconforter réellement. « Nathanaël, j’aimerais que l’on discute tous les deux. C’est important. Est-ce que je peux rentrer ? » Il était sensible Nathanaël, c’est pour ça qu’elle n’avait pas peur d’aller le voir quand ça n’allait pas, quand elle avait des doutes, quand elle en avait besoin. Elle s’était beaucoup repliée sur lui depuis que son mari était parti. Ce qui était sûr, c’était qu’elle ne voulait que son bonheur ; même si ça impliquait qu’il s’éloigne de cette atmosphère obscure qui habitait les Blackwood ces derniers temps. Un nouveau départ était peut-être la solution pour lui ? Pour que son âme soit sauvée ? Peut-être bien. Il fallait juste sauter le pas.

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Les recherches semblaient ne mener à rien. Pourtant, maintenant qu'il avait accès à la base de donnés de la police les choses auraient du être plus simple. Il aurait du réussir. Il soupira un bon coup, passant ses mains dans ses cheveux avant de prendre son visage entre les deux paumes. La fiction semblait avoir rattrapé la réalité. Peut-être qu'après tant de temps, la folie avait fini par ravager totalement son âme et l'avait consumé jusqu'à le mener à la mort. Zachary Blackwood. Son père n'avait jamais disparu, en tout cas pas pour lui. Il avait su le tracer, le pister comme pouvait le faire les meilleurs chasseurs. Tous ou presque dans la famille n'avaient de cesse de remettre en question son engagement tout comme ces capacités, mais il était sans aucun doute l'un des plus doués de la fratrie quoi que l'on puisse penser de son caractère beaucoup trop modérés. Il avait donc suivis son père de loin, allant parfois sur le terrain pour pouvoir s'assurer que son état était « stable ». Nathanaël avait pitié de lui, ni plus ni moins, après tout ce que son père lui avait fait vivre, il n'avait aucune haine contre lui, longtemps il avait eu de la rancœur, de la colère mais cela avait fini par disparaître avec le temps et sans doute son absence. Il avait fini par suivre son chemin et son père lui errait dans les alentours de Bray comme si le fait que toute la famille ait décidé de se positionner à nouveau dans la ville, l'avait fait également revenir. Cependant, il y avait cela plusieurs jours qu'il n'arrivait à le repérer et cela commençait réellement à l'agacer. Personne ne devait savoir que Zachary était là tant qu'il n'avait pas décidé lui-même de se montrer. Il connaissait assez bien son père pour savoir que si on venait le chercher dans le trou à rat dans lequel il s'était caché, l'accueil serait tendu et fort désagréable.

Nathanaël ne disait rien, mais beaucoup de choses ces derniers temps le tenaillaient. Même s'il s'était donné pour mission de veiller sur chacun des membres de sa famille, et notamment sur son père fou. Il avait de plus en plus de mal à se tenir à ce qu'il avait décidé. Une chose qu'une mère devait sans aucun doute ressentir et la sienne était loin d'être aveugle. Ils étaient si proche l'un de l'autre, ils entretenaient une relation si fusionnelle que cela avait sans aucun doute été quelque chose de désagréable pour ses frères et sa sœur. Cependant, toute l'attention qu'il n'avait pas eu de son père avait été compensé par celle de sa mère. C'est pourquoi il ne s'étonna même pas en l'entendant frapper à la porte de sa chambre. Il adressa un regard à l'écran de son ordinateur et désactiva toutes les pages ouvertes concernant la recherche de son père. Il devait préserver sa mère du mieux qu'il le pouvait. Il ferma le clapet de son ordinateur et vint alors lui ouvrir la porte, un léger sourire flottant sur les lèvres. Il posa un baiser sur son front, la saluant ainsi puisqu'il ne l'avait pas vu depuis qu'il s'était réveillé ce matin. Puis il la laissa entrer dans sa chambre. « Bien sûr que tout va bien. Tu penses que je suis en train de faire quoi dans ma chambre ? Ce n'est que le QG avancé de mon poste de récupération d'informations … Pour la famille quoi ! » La chambre était toujours aussi bien rangée. Loin d'être le geek désordonné, aux boites de pizzas jonchant le sol, des canettes de sodas plein la poubelle et des vêtements sales encombrants le moindre espace. Il lui fit signe de s'installer sur le fauteuil de son bureau pendant qu'il posait ses fesses sur son lit. « Tu sais que dire, il faut qu'on discute, n'est jamais réellement bon signe ! Tu ne veux pas me quitter quand même ? » Il se mit à rire légèrement, la regardant avec une grande tendresse. 
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Son fils l’invita à rentrer dans sa chambre bien rangée qu’il appelait son QG. Ce dernier avait senti à des kilomètres que sa mère ne venait pas pour parler de la pluie et du beau temps. Ils devaient parler d’un sujet très sérieux qui le concernait au plus haut point. Il avait pourtant fini sa phrase sur une pointe d’humour en lui demandant si elle allait le quitter. En réalité, c’était à lui de partir pour vivre mieux, pour survivre en quelque sorte. Agatha ne se sentait pas à son aise, elle n’avait pas vraiment envie d’aborder ce sujet avec Nathanaël car elle ne savait pas comment il allait réagir. Elle espérait qu’il n’allait pas se braquer ou s’énerver contre elle. Elle n’avait vraiment pas besoin de ça, et les mots de Nathanaël étaient ceux qui la touchaient le plus. Son air était sérieux, son regard plongeait en direction du sol. « Tu ne crois pas si bien dire parce que... j’ai tendance à penser que ce serait plutôt à toi de nous quitter Nath’… Pour de bon. » Voir un enfant partir est une épreuve qu’il faut vivre tout en essayant de rester fort. Agatha le savait, elle s’y était préparée. A la mort de Lilith, elle s’était promis de tout faire – absolument tout – pour ses enfants. On ne lui prendrait pas un autre enfant, jamais. Un parent ne devrait jamais survivre à son enfant.

Depuis la mort de Lilith, une blessure ouverte s’était créée dans le cœur d’Agatha. Elle se rappelait souvent du moment où on lui avait annoncé sa mort. Une mère ne peut oublier ce moment terrible, froid et traumatisant. Elle avait pleuré, elle avait fondu en larmes dans les bras de Zachary qui – lui aussi – pleurait mille sanglots. Son unique fille, son rayon de soleil. Agatha ne pourra jamais connaitre le bonheur, le vrai, celui que tout être humain aimerait atteindre. Jamais elle ne pourrait espérer se sentir complète ; pas sans sa fille. Alors puisqu’elle souhaitait faire passer le bonheur des siens avant son propre bonheur, Agatha savait ce qui lui restait à faire. Elle devait convaincre Nathanaël de partir et de vivre sa vie. C’était un grand garçon, c’était un homme à présent. Il ne fallait pas que son sang Blackwood prenne le dessus sur ses émotions et ses idéaux. Il était trop parfait pour être « torturé » par cette vie de chasseur. La jolie brune regarda ensuite son fils droit dans les yeux. La conversation ne faisait que commencer et pourtant, elle était déjà émue. Agatha avait toujours été fragile et encore plus quand il s’agissait de ses enfants. Elle prit la main de son fils dans la sienne et reprit calmement. « Je ne veux pas que tu partes, tu sais que je t’aime. Mais je suis aussi ta mère, et je sais que tu n’es pas bien ici. Tu n’es pas comme tes frères, et je prie chaque soir pour que la folie ne vienne pas frapper à ta porte. Nath’, s’il-te-plait, pars avant qu’il ne soit trop tard. Il faut que tu partes…»

Prononcer ces quelques mots lui fendait le cœur puisqu’elle ne disait que la vérité. Une vérité qui lui faisait mal ; mais qu’est-ce qu’elle pouvait faire d’autre ? Protéger son fils était la priorité. Peu importait les conséquences. Prendre des décisions avait toujours été difficile pour Agatha. Pour le coup, ce n’était pas à elle de décider, ni de choisir les options pour l'instant. Nathanaël allait devoir faire un choix. Continuer à vivre dans cette atmosphère polluante ou poursuivre sa vie et ses rêves ailleurs. Si Agatha s’était vu offrir une telle chose, elle ne savait même pas si elle aurait pu partir de Bray. Sa place était ici à présent. Son mari ne devait pas être bien loin. Et s’il réapparaissait soudainement ? Et s’il revenait vers elle l’air de rien ? Cette pensée la tuait un peu plus à chaque fois mais cela lui permettait aussi de faire son deuil d'une certaine manière. Plus les jours passaient, plus elle s’habituait à sa vie de mère au foyer seule. Si Zachary revenait un jour, Agatha n’avait pas la moindre idée de sa réaction. Elle préférait ne pas y penser ; il ne reviendrait pas… Et si Nathanaël prenait la décision de partir sans jamais revenir ? Agatha serait brisée. Elle ne le montrerait évidemment pas, pour ne pas qu’il fasse marche arrière. Le bienêtre de son fils passait en premier.

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A peine avait-elle posé le pied dans sa chambre que Nathanaël avait compris que ce n'était pas une simple visite de courtoisie, qu'elle n'allait pas juste lui demander comment il allait, sur quoi il travaillait en ce moment et s'il allait accompagner ou non Balthazar et Azraël dans leur prochaine chasse. Agatha Blackwood était une force de la nature, elle en imposait rien que par sa présence, son charisme. Il avait toujours été fasciné par la femme qu'elle était et encore plus admiratif devant son rôle de mère. Elle avait toujours su ce qu'elle voulait, à quel moment et elle l'exprimait aux autres. Il comprenait sans aucun soucis que son père, aussi torturé qu'il pouvait l'être, était tombé follement amoureux de cette femme. Pour autant bien des choses avaient changé, la cavalcade de plus de quatre années les avaient tous fatigués. Elle avait du porter le deuil de son unique fille, elle le portait encore d'ailleurs et il savait au combien la disparition de Zachary avait fini par ébranler cette stabilité qu'elle avait. On pouvait dire que les choses avaient réellement mal tournés pour la famille Blackwood et même si Azraël avait pris la place de chef de famille, tout cela ne représentait plus qu'un simple château de carte, où simple brise d'air ferait effondrer l'ensemble. Nathanaël était parfaitement conscient de tout cela, et avec tout l'amour qu'il portait à sa mère, il la regardait aujourd'hui comme quelque chose de fragile qu'il serait capable de briser entre ses doigts, lui déchirant ainsi le cœur. Car il fallait être honnête, si sa famille restait sa famille et qu'il se devait de les soutenir, de les aider et de les protéger à sa manière, seul sa mère et son frère Az' avaient une réelle place dans sa vie. Ils ne l'avaient pas jugés, ils ne l'avaient pas mis à l'écart, et même si l'un aurait souhaité que Nathanaël soit le chasseur qu'on réclamait qu'il soit, il se savait soutenu. C'était des choses qu'on ne se disait pas chez les Blackwood mais que l'on ressentait. Après tout, ils vivaient tous ensemble depuis une éternité, ils se connaissaient presque par cœur.

C'est pour ça qu'il détecta immédiatement de la tristesse chez sa mère, sur ses traits, dans le sourire qui s'effaça rapidement, dans son regard si doux. Même sa pointe d'humour ne sembla pas pouvoir lui redonner un peu de baume au cœur. La situation était-elle si grave que cela ? En quelques mots, il fut rapidement mis au courant des pensées secrètes de sa mère et il ne sut quoi répondre à l'instante. Il ouvrit la bouche, la referma, recommençant cela une, deux ou trois fois. Bien sûr, cela ne le choquait pas outre mesure, cela faisait un petit moment qu'il y pensait. C'était même depuis leur retour à Bray qu'il avait commencé à faire le point et de se dire qu'il serait peut être temps pour lui de mettre les voiles pour de bon. Après quatre ans à fuir, à les protéger, à faire disparaître toute trace de leur existence, il avait envie de penser un peu à lui, loin de la chasse, loin de la contrainte, loin de leur vie sanglante qui ne tournait qu'autour de l'idée de la vengeance d'une sœur perdue et d'un père disparu. Tout cela était de trop pour lui mais rien n'était encore réellement fixé dans son esprit. Sa famille comptait sur lui, il ne voulait pas les décevoir une fois de plus. Il serra sa main dans la sienne, venant doucement embrasser sa peau avant de porter la main de sa mère contre sa joue comme quand il était enfant, il avait toujours besoin d'elle, c'était sa mère, c'était sa force. « Je sais que tu m'aimes … Beaucoup trop d'ailleurs pour accepter ainsi de me voir partir … Maman … Je ne peux pas faire une croix sur vous comme ça. Je n'ai jamais été bien dans cette famille, ce n'est pas quelque chose de nouveaux. J'y ai connu des joies mais bien plus de peine. Alors pourquoi partir maintenant ? Et en plus devoir te laisser ici … Jamais ! » Il soupira doucement. « A quoi cela me ramènerait-il ? A fuir encore et encore ? Je crois avoir assez couru ses dernières années pour ne pas avoir envie de le faire à nouveau. Il y a tellement de choses … On est encore à nos trousses, s'il vous arrivait quelque chose … Et que moi … Je ne pourrais jamais me le pardonner. Tout n'est pas toujours tout rose mais ce sont mes frères. »
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Nathanaël semblait déterminé à rester parmi les Blackwood, malgré son mal-être. Il ne voulait pas quitter sa mère, comme elle ne voulait pas que son fils parte de chez elle. Elle avait déjà perdu une fille, au grand jamais elle ne voulait perdre son fils. Qu’est-ce qui est la chose la plus difficile à vivre pour une mère ? Voir son fils malheureux. Nathanaël n’était pas à sa place ici, il aurait dû partir il y a longtemps. Même si cette idée la rendait triste, il fallait qu’il comprenne que sa vie méritait d’être vécue. A quoi bon avoir une vie si on la passe emprisonné par sa famille ou par les obstacles qui nous entourent ? Nathanaël ne souhaitait pas qu’il arrive quoique ce soit à sa famille, d’où la raison pour laquelle il ne voulait pas partir. Ne voyait-il pas que sa vie serait gâchée s’il continuait à vivre ici, avec eux ? Comme la vie d’Agatha avait été manipulée et changée depuis qu’elle avait tout abandonné pour un homme qui n’habitait désormais plus avec elle. « Pourquoi partir maintenant ? Pour que tu puisses enfin être heureux. Pour que ta vie soit remplie de bonheur plutôt que de peines ; tu viens de le dire toi-même. » Si c’était à refaire, Agatha ne savait pas vraiment si elle aurait fui ou si elle serait restée avec Alastair Pritchard. C’était son premier amour et peut-être que la vie avec lui aurait été différente. Elle ne le saura jamais ; elle ne voulait pas le savoir. Cette pensée lui faisait du mal. A chaque fois qu’elle pensait à son passé, ses blessures intérieures refaisaient surface. Elle avait peut-être gâchée une partie de sa vie dans la noirceur des Blackwood mais cela n’annonçait pas encore la fin du voyage. « Tu as passé ta vie ici, à être différent dans ton coin. Je suis ta mère, je vois que tu souffres Nathanaël. Mais tu n’es pas obligé d’en arriver là. Il y a un moment dans la vie où il faut tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard. Crois-moi, je sais de quoi je parle. »

Lorsqu’elle prononça ses mots, son esprit fit référence à Zachary. Il était parti, sans se retourner. Si seulement elle avait su… Si seulement elle avait pu le retenir pour ne pas qu’il s’en aille. Si seulement elle avait tiré la sonnette d’alarme pour lui dire « stop », pour lui dire qu’elle n’en pouvait plus et qu’elle ne s’en sortirait pas sans lui. Depuis son départ, elle n’avait pas eu une seule nouvelle de lui. Elle ne savait pas s’il était vivant ou mort, s’il respirait ou non, si son cœur battait encore pour elle ou s’il était éteint à jamais. Non, c’était le vide total. Qu’est-ce qu’elle aurait souhaité en savoir plus, avoir ne serait-ce qu’une petite information sur lui. La flamme n’était pas éteinte, elle brulait toujours à son égard. Elle ne devrait pas, mais elle ne pouvait l’éteindre. C’était beaucoup trop douloureux. Agatha espérait que ses enfants ne passent jamais par ce qu’elle était en train de passer en ce moment : survivre au décès de sa fille et au deuil du départ de son mari. Pour s’assurer de cela, une des meilleures solutions pour Nathanaël était de partir, de s’évader, et de vivre tout simplement. Fallait-il vivre avec la peur constante qu’Octavia ne vienne pour mettre fin à leurs jours ? C’était inacceptable. Ils n’étaient prisonniers de personne et encore moins de leur propre vie.

Parfois, Agatha espérait qu’Octavia vienne pour mettre fin à ses jours. Comme ça, plus de problèmes, plus d’ennuis, plus d’engueulades, plus de difficultés, plus rien. C’était une sortie de secours de lâche. La mort n’est jamais la solution. Pourtant, de cette façon, mère et fille seraient réunies dans l’au-delà. Et si Octavia en venait enfin à sa fin, si quelqu’un pouvait mettre fin à ses jours… Qu’est-ce que la famille Blackwood vivrait plus paisiblement… « Tu ne rêves pas d’une vie sans chasse ? Sans morts, sans violence ? Tu as toujours baigné dans ce climat par ma faute, mais tu n’es obligé de suivre le même chemin que ton père… Elle se reprit rapidement puisque la simple pensée de Zachary l’affectait…   que tes frères. Si tu t’en vas, Octavia ne te suivra pas si elle ne sait pas où tu es. Une nouvelle vie s’offre à toi, il te suffit juste de la saisir. Je te parle d’une vie sans fuite, une vie où tu serais heureux. »

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Nathanaël observa sa mère avec attention. Elle avait toujours cette grâce merveilleuse qui la caractérisait et ce regard si intense qui imposait immédiatement le silence et le respect. Elle était belle et elle semblait si forte. Pour autant, il sentait la fatigue creuser un peu plus chaque jour les traits de son visage, bien que le poids des années n'avait pas fait de ravage sur son corps, on sentait qu'elle portait un lourd fardeau sur ses épaules et que cela devenait parfois trop dur à gérer pour une seule personne. Il se l'était souvent imaginé, avant qu'elle ne rencontre leur père, qu'elle n'en tombe amoureuse et décide de se marier avec lui, sans savoir tout ce que cela signifiait d'embrasser la vie de chasseur par la suite et le nombre de sacrifices qu'elle avait du faire en tant que femme, en tant que mère, en tant qu'être humain doté d'une certaine morale. Il se la représentait adolescente, avec des rêves plein la tête et il en venait toujours à la même conclusion, elle avait dû tellement regretter ce choix. Ce n'était pas contre eux, mais elle n'avait pas pu un jour rêver de cette vie cauchemardesque pour elle comme pour ses enfants. Elle avait perdu sa fille, elle avait perdu son mari, un de ses fils commençait à sombrer dans la folie quant aux deux derniers, ils étaient bien différents. Azraël avait pris son rôle de chef de la famille, et il tenait les rênes d'une main de maître. Nathanaël était à l'opposé de l'identité même de la famille Blackwood et sa mère avait été la seule à qui il avait pu se confier sur tous les sujets. Nathanaël observa sa mère avec attention. Il sentait la tension monter progressivement chez elle et c'était tout autant son cas pour lui aussi. « On ne peut pas claquer la porte comme ça du jour au lendemain ! Ce n'est pas parce que la vie que je mène n'est pas celle que j'aurais espéré avoir qu'il faut tout laisser tomber. On n'est pas une famille comme les autres, donc on n'a pas une vie comme les autres. De plus, mon père, mes frères ont décidé de suivre un chemin qui nous a tous embarqué vers le précipice. Tu es aussi consciente que moi, qu'ils ne nous lâcheront pas tant qu'ils n'auront pas eu notre tête à tous ! »

Nathanaël ne put s'empêcher de la fusiller du regard. Il avait du mal à la croire, il avait du mal à accepter ce qu'elle était en train de dire. Il l'aimait mais pour une fois il devait bien avouer qu'il n'arrivait pas à la comprendre. « Tu sais de quoi tu parles ? Mais alors pourquoi n'avoir pas tiré la sonnette d'alarme avant ? Même avant la mort de Lilith, les choses étaient difficiles, le nombre de coups que j'ai pris de mon père, de mes frères ou de ma sœur parce que je ne voulais pas être comme eux ! Et puis tous ces morts. Les créatures magiques ne sont pas tous des anges, les êtres humains n'ont plus, ils ont toujours flirté avec la limite autorisée par notre condition de chasseur et quand on a perdu Lilith ils se sont transformés en boucher tuant juste parce qu'ils en voulaient à la terre entière. Et qu'est-ce que tu as fait toi ? Perdre une fille ça ne devrait jamais exister, mais moi aussi j'ai perdu ma sœur, et je l'ai sincèrement pleuré même si tous nous séparaient. Rien n'est facile, pas plus pour toi que pour moi. Je me demande même dans le fond ce qui a pu te plaire assez chez mon père pour que tu acceptes une vie pareille. » Il soupira doucement une main sur le visage. « Il y a donc une différence entre nous, toi tu as choisis cette vie, moi je la subis. Sauf que pour le moment j'ai encore l'occasion de pouvoir modérer leurs ardeurs, en les aiguillant comme il faut sur certaines pistes et sur d'autres qui n'aboutissent à rien. Azraël réfléchit bien plus que Balthazar à mes paroles. Je les aide à ma manière et je répare leurs conneries par la suite ! » Il secoua la tête. « On me cherchera toujours … Si ce n'est pas Octavia, ça sera Balthazar. Il ne me pardonnera pas une trahison de plus … En fait non, il ne me pardonnera pas une faiblesse de plus. »
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Telle une bombe qui explosa à la figure d’Agatha, Nathanaël avait lâché tout ce qu’il avait sur le cœur. Et la jolie brune en avait été très touchée, voire blessée. Elle ne s’y attendait pas vraiment. Non, elle ne s’attendait pas à ce que son propre fils lui reproche sa propre vie qu’il « subissait » comme il l’avait si bien dit. Dans son beau discours, Nathanaël avait fait référence à Zachary en lui demandant pour quelle raison elle n’avait pas tiré la sonnette d’alarme plus tôt. Leur vie en aurait été bien meilleure et différente. Sur ce point-là, c’était elle la fautive parce qu’au fond, il avait raison. Qu’est-ce qui l’avait empêchée de prendre ses enfants et de fuir cette vie qui l’attendait ? Qu’est-ce qu’elle aimait tant chez Zachary pour être restée avec lui tout ce temps ? Et pour toujours ressentir de l’amour envers cet homme devenu étranger en si peu de temps ? Elle n’avait pas les réponses à ces questions mais elle essaya de formuler ses pensées avec des mots. « Je suis désolée Nath’. Je ne sais pas quoi te dire. Je n’ai pas tiré la sonnette d’alarme parce que j’étais trop faible. Tu sais aussi bien que moi que si j’étais partie avec vous sous les bras, ton père m’aurait retrouvée. Et Dieu sait ce qu’il nous aurait fait à tous. Moi aussi je souffrais de cette situation, et j’aurais dû me battre pour toi, pour Az’, Balthazar ou Lilith. Maintenant c’est trop tard. » C’est fou comme la conscience du temps peut faire mal parfois. Maintenant, c’était trop tard. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire ? Elle avait fait des erreurs par le passé, des erreurs qui lui avaient couté la vie d’une fille, ainsi que la haine de ses fils. A présent, non seulement ses fils la détestaient mais ils se plaignaient aussi de leur éducation. Tout ce dont Agatha craignait.

Nathanaël était différent. Elle savait très bien pourquoi. Elle avait beau détester les secrets, elle lui cachait quelque chose depuis sa naissance. Un secret bien trop lourd, un secret bien trop pesant. Même s’il avait grandi et était devenu mature; Agatha ne l’était pas assez pour lui dévoiler ce secret pesant. Ce n’était pas le moment. Et puis, y-a-t-il un moment spécial pour avouer à son enfant qu’il n’a pas le sang de son père ? Elle avait failli lui révéler, une bonne fois pour toute. Mais elle se tut. Elle posa une main sur la joue de son fils avec un visage paisible et ému. « Je constate que mon fils a bien grandi. Tu as raison Nath’. Je suis en train de perdre la tête. Tu es tout autant prisonnier de cette famille que je l’ai été par le passé. Sache que je n’ai pas choisi cette vie, j’ai juste choisi Zachary. Et je n’arrive pas à expliquer cette flamme en moi qui n’arrive pas à s’éteindre le concernant. »

C’était incroyable quand même. Comment une personne peut-elle en aimer une autre après tout ce qui s’était passé ? Il fallait être complètement stupide. Agatha ne supportait plus la situation. Elle avait besoin de nouveau. Elle n’aimait pas la passion qu’elle avait en elle pour Zachary. Elle ne supportait pas l’affection qu’elle avait envers lui ainsi que l’émotion qu’elle ressentait lorsqu’elle pensait à lui. Elle se sentait emprisonnée par cet homme qui avait disparu, par cet homme qu’elle avait autrefois aimé encore plus passionnément. Elle se sentait victime, victime d’avoir aimé un homme qui ne méritait pas son amour. Et ses fils étaient juste le résultat de leur amour quelque peu disproportionné et unique. Tout en parlant à son fils, elle avait compris que la conversation avait changé de cible. Ce n’était plus Nathanaël qui était le centre des préoccupations, c’était elle. Parce qu’elle était plus faible que son fils, et qu’elle avait besoin de changement.
« J’ai besoin de toi Nathanaël. Je n’y arriverai pas seule. Je voulais te parler pour que tu puisses aller de l’avant, mais je me rends compte que j’en ai tout aussi besoin que toi. Il faut que je me détache de Zachary, il faut que je remette de l’ordre dans ma vie. Je dois changer… Mais pour changer, il faut que j’en sache plus sur ton père. Je ne peux pas tracer une croix sur lui comme ça. » Elle le regarda d’un air innocent « Est-ce que tu as la moindre information sur lui Nath’ ? Je ne peux plus rester sa prisonnière. J’ai besoin de savoir. » La connaissance est une force. Elle se devait d’aller de l’avant… Pour ça, il fallait tracer une croix sur son passé...

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Nathanaël savait parfaitement que ce n'était pas une bonne idée de s'en prendre à sa mère comme ça. Elle avait été si douce avec lui, elle avait été si présente à chaque moment de sa vie, l'attaquer comme ça était vraiment peu respectable de la part de son fils, et il s'en voulut à peine avait-il eu finir de parler. Mais, il avait besoin de parlé, il avait besoin de s'exprimer sur des choses qu'il pensait depuis un moment. Toutes ses années de « souffrance », il avait eu largement le temps d'étudier l'histoire de sa famille, les comportements de chacun, les caractères de ses parents, de ses frères et de sa sœur. Il avait réfléchis encore et encore, retournant tout cela dans sa tête pendant si longtemps que petit à petit tout s'était transformé comme une sorte de blessure, une souffrance belle et bien réelle pour le jeune homme et il en avait aujourd'hui assez de jouer à ce petit jeu de dupe. Mentir ne servait à rien pour eux dans ce cas et cela avait bien trop longtemps duré. Il aurait certes pu amener les choses de manière plus douce, comme son tact habituel le faisait mais pour une fois il n'avait pu retenir ses mots acerbes. Il était si fatigué de tout ce qu'il se passait qu'il avait fini par être blessant avec sa mère. Il baissa la tête, honteux comme un petit garçon prit en faute. « Je suis désolé » Murmura-t-il à l'attention de sa mère. Il s'assit à nouveau dans sa chaise de bureau, la tête basse, il n'osait plus la regarder maintenant. Son cœur battait à la chamade et il était presque prêt à éclater en sanglots, il savait que c'était indigne d'un homme mais il ne semblait plus être qu'un enfant perdu. « Je n'ai pas le droit de juger … Je n'aurais pas du te parler comme ça … C'était plus fort que moi.  J'aurais aimé … J'aurais aimé que les choses soient différentes, qu'on soit une famille qui s'épanouisse dans un tout autre contexte. Maintenant c'est trop tard … Tout est trop tard pour qu'on puisse profondément changer les choses … C'est comme ça, j'aurais du me faire une raison depuis bien longtemps. »

Doucement, Nathanaël se releva et vint prendre tendrement sa mère dans ses bras, la serrant contre son cœur, embrassant son front. Il ne savait plus où il en était, le sol semblait se dérober sous ses pieds et tout semblait s'accélérer comme si sa chute était inévitable. Il soupira doucement, se mordit la lèvre, laissant le silence gagner la pièce pendant un petit moment encore. « Je suis désolé de te dire ça … Mais malheureusement, tu es aujourd'hui encore prisonnière tout comme moi. Tu subis plus que tu ne peux prendre des décisions par toi même, pour nous. Tu ne peux pas t'échapper, parce que tu nous aimes, parce que tu aimes encore père même s'il est aujourd'hui parti. Tu n'abandonneras jamais tes autres enfants même si je te demandais de venir avec moi. Je te protègerais de tout le reste mais je sais que tu ne me suivras pas, je te connais assez pour ça. Père a une force d'attraction qu'on ne serait pensé au premier regard. Et il garde un pouvoir sur vous, alors même qu'il est parti il y a maintenant plusieurs années. Je serais là tant que tu auras besoin de moi tu le sais bien. » Pour autant, il ne pensait pas que la conversation finirait par dériver autant. Ils étaient en train de parler de lui de son avenir, et voilà qu'ils venaient à aborder le sujet de Zachary Blackwood. Autant dire que ce n'était pas prévu au programme. Voilà des mois au moins qu'ils n'en avaient pas parlés, Nathanaël faisait tout d'ailleurs pour ne pas avoir à discuter de son père avec aucun membre de leur famille. Il avait décidé de les quitter, et même s'il le suivait à la trace il n'en parlait à personne car son départ avait fait souffrir toute la famille Blackwood. Mais maintenant que sa mère en parlait, il était compliqué de lui cacher la vérité. Il recula quelque peu pour pouvoir la regarder droit dans les yeux. Il soupira, passa une main sur son visage, regarda son ordinateur. « Ne m'en veux pas ... » Il s'assit sur le lit avec elle. « Je ne pouvais le laisser faire, disparaître dans la nature sans le chercher. Il n'a pas été facile à retrouver au début mais je suis bien plus fort que lui dans certains domaines et je l'ai retrouvé … Je le suis depuis un moment déjà … Aux dernières nouvelles … » Il se mordit la lèvre. « Apparemment il n'était pas si loin de Bray comme si notre retour l'avait poussé aussi à revenir dans le coin ... »
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Maybe it's time to move on... [Agatha & Nathanaël]
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