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 La vérité si je ment ||feat Raphaël

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Chasser.
L’appel du sang est si fort que mes tempes sont prises de douleurs si sourdent que j’ai l’impression que mon crâne va exploser. J’aurai du chasser la semaine dernière, ou ce week end, voire même hier, mais ma foutu colocataire tambourinait sans cesse à la porte de notre crâne. Je sais qu’elle n’a pas souvent l’occasion de sentir son corps et ses besoins mais hier s’en était trop. J’ai dû la laisser prendre le dessus et souffrir le martyr à cause de la faim pour qu’elle comprenne. Chasser, c’est pas son truc à elle, je le fais à chaque fois. Depuis le début de notre histoire « d’amour », c’est mon job. Et elle déteste ça, puisque je garde chaque fois une trace de mon crime. Oui, comme un tueur en série. J’ai bien trop d’expérience pour me faire prendre, puis je tue un peu des gens au hasard, parfois je ne les tues même pas d’ailleurs. Ce soir, je pense juste me faire passer pour un animal sauvage, ou un méthamorphe, et arracher sans subtilité la jambe d’un joggeur. Dans la forêt, il y en a tout le temps, même lorsque le soir tombe en plein été.

Traquer.
Sous les frondaisons, la lumière diminue. Tapi dans les buissons, vêtu d’une tenue sombre et confortable, j’attends le bon moment. J’ai repéré un homme bedonnant à l’allée qui fait son trajet tous les jours de la même façon. Même si je suis pas loin de la maison de ma douce, les soupçons ne pèseront pas sur moi vivant isolée et ayant une bonne réputation en ville. Quoiqu’elle est un peu entachée depuis 3 ans mais bon, c’est pas ça va qui va faire passer Neeve pour une meurtrière. Jamais elle ne se dénoncera, trop honteuse. Et personne ne le fera à sa place non plus puisque ceux qui savent qu’elle est possédée sont peu nombreux, et beaucoup ignorent la particularité de notre régime alimentaire.

Tuer.
Le voilà, et personne n’est avec lui. J’attends qu’il soit passé pour ne pas être dans son champ de vision. Il ne doit surtout pas sentir que je suis un être humain. Sans bruit, je m’approche et bondit. J’ai l’habitude, c’est n’est pas la première fois que j’use de cette technique. La tête du type enfouis dans le sol, de fausses griffes épaisses à mes doigts pour lui lacérer le cou - mais sans le tuer – imbibée de tranquillisant. La dose est si faible qu’elle n’assomme la victime que quelques minutes. Tout juste le temps pour maquiller la scène, arracher un membre avec une mâchoire fait maison et s’enfuir. Evidemment il faut faire ça en laissant un peu de sang derrière soi, mais pas trop. Et maquiller les traces de la fuite au bout d’un temps. Je laisse même un morceau de viande à une dizaine de mètre du type. Un animal le finira bien.

Manger.
Les hurlements du bonhomme résonnent dans la forêt tandis que je me faufile à travers les arbres. Neeve doit frissonner de terreur à l’intérieur de sa caboche. Arrivé à notre point habituel, j’ouvre mon paquet. Je regarde ce membre sanguinolent comme si c’était un plat gastronomique aux truffes et caviar. Dommage, je ne peux pas le manger moi. Je te laisse ce plaisir Neeve …

***

Pour une fois que je souhaite ne pas reprendre le contrôle de mon corps … ce foutu Djinn me le laisse. Lorsque je saisis toute les nuances des besoins de mon corps, les larmes me montent aux yeux. Pas seulement de douleur, mais aussi pour l’horreur commise quelques instants plus tôt. J’ai mal à l’estomac et au cœur. Adsila est un monstre, et moi avec. D’un spasme de dégout je lâche le mollet dodu et poilu. J’aimerai vomir mais je n’ai rien dans le ventre pour rejeter. Luttant contre la faim, je situe à travers mes larmes où il m’a menée. La cabane de chasse de mon père, évidemment. Au milieu de la forêt, j’en ai fait mon repère contre mon grès. Intérieurement je veux partir, laisser ce mollet et rentrer me planquer au fond de mon lit. Mais la bête qui sommeille s’y refuse. Pleurant toutes les larmes de mon corps, je m’empare du morceau de chair humaine et mord dedans à pleine dents. C’est pas la première fois que ce connard me laisse cette douloureuse tâche. Chaque fois je me dis que je devrais le faire sans montrer quoi que ce soit, mais c’est plus fort que moi. L’horreur de manger une partie d’un homme est plus forte que tout.

Comme la dernière fois, je termine ce repas vidée de toute énergie mais rassasiée. La honte s’empare de moi et ne me quitte pas alors que je range, retire mes vêtements tâchés et rejoint bras ballant ma voiture. Adsila la gare toujours au même endroit, à la lisière de la ville. Quelque passants me regardent d’un air inquiet, à s’interroger pourquoi j’ai l’air si malheureuse et à deux doigt de tomber par terre. Arrivée à mon cabriolet, je m’effondre sur le siège conducteur.
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À force de côtoyer des étudiants, Raphaël avait immanquablement fini par pénétrer dans le cercle très fermé des jeunes adultes davantage passionnés par la vie nocturne de Bray que leurs études.
Ce n'était pas réellement surprenant ; le Génie avait un caractère enjoué, facile à vivre, toujours prêt à faire la fête et étant donné que sa présence à l'université s'apparentait davantage à du devoir qu'à de la vocation - il était là pour surveiller et protéger son maître, après tout - il se souciait assez peu des cours pour pouvoir perdre son temps avec ses voisins d'amphithéâtre.
Il n'acceptait pas toujours leurs propositions de sortie néanmoins, en partie à cause de son contrat, en partie parce qu'il se lassait rapidement de faire la fête tous les soirs de la semaine et que son abstinence quant à l'alcool le rendait très vite conscient de ne pas être ce qu'il paraissait.
Il y avait un côté vicieux inhérent à sa condition d'être millénaire qui en avait beaucoup trop vu pour pouvoir se fondre parfaitement parmi la jeunesse contemporaine. Il oubliait, la plupart du temps ; mais il ne connaissait rien de plus violent que la réalisation viscérale de ne pas être à sa place, de n'être rien d'autre qu'un imposteur que personne ne pouvait réellement comprendre.

Globalement, Anonyme ne ressentait pas le besoin de partager ses ressentis profonds - et n'en percevait pas l'utilité, au demeurant - mais la solitude l'appelait lorsque la sensation se faisait trop forte ; une nécessité d'introspection à laquelle il devait alors se soumettre, s'excusant de son sourire le plus malicieux, se défilant de sa discrétion la plus relative, libérant son bras de la demoiselle qui y était suspendue et saluant ses compagnons nocturnes de ses courbettes les plus exagérées.
Il avait appris qu'on posait toujours moins de questions à quelqu'un qui savait ce qu'il faisait, qui savait où il allait, dont le paraître se mélangeait à l'être - et que tous les Dieux lui en soient témoin, il était doué pour faire semblant.
D'aucun dirait qu'il s'agissait après tout de la seconde nature des Génies, et Raphaël leur donnerait sans doute raison, mais il s'était fait lui-même, s'était créé, s'était décidé, et s'inventer une vie heurtait parfois sa fierté, comme si le mensonge n'était plus qu'un pan à part entière de ce qu'il était.
Ce n'était pas un vide qu'il pouvait combler. Alors il passait outre et allait voler un peu, repoussant son couvre-feu et abusant du laxisme de Balthier.

Ce n'était pas un euphémisme, au demeurant. Il avait beau avoir la capacité de prendre l'apparence animale qu'il désirait, Raphaël privilégiait toujours l'oiseau, comme un instinct primal qui lui insufflait de s'y plier. C'était la liberté dans tout ce qu'elle avait de plus basique, sans réflexion ni arrière-pensées - quelque chose d'instinctif et le Génie ne connaissait rien d'aussi libérateur.
C'était exactement le schéma qui s'était déroulé ce soir-là ; une invitation à faire la tournée des bars, un texto rapide à Balthier pour se libérer de son contrat sans avoir à en subir les représailles, quelques heures d'insouciance et une réalité violente qui l'avait rattrapée.
Il n'avait pas eu le timing suffisant pour en connaître les raisons, mais ses pérégrinations volatiles le firent croiser une jeune femme dont la détresse transparaissait assez pour l'interpeller malgré sa conscience animale.
Entendons-nous bien, Raphaël n'est pas un bon samaritain. S'il a l'âme d'un chevalier blanc, il n'est pas de ceux qui interviennent à tort et à travers dans la vie des gens ; au contraire, il prônait l'auto-gérance, la découverte de soi et la recherche autonome.
Puis soyons honnête, il détestait assez qu'on fouille dans sa vie privée pour se permettre de le faire avec autrui. Il le faisait, évidemment, parce que c'était un petit con, mais jamais lorsque son vis-à-vis semblait à l'aube de la dépression.

Cette femme, néanmoins - il y avait quelque chose. Raphaël n'était pas capable de mettre le doigt dessus, une aura, un petit quelque chose qui l'attirait, comme si elle était djinn mais qu'elle ne l'était pas vraiment, ou alors par résidus, et c'était assez inédit, assez surprenant pour qu'il interrompe son vol, se pose sur une branche et l'observe tituber à travers les arbres d'un air perçant.
Aussi perçante que pouvait être l'expression d'un moineau, évidemment.
Était-elle magicienne ? Non ; il en avait fréquenté assez pour savoir qu'ils ne lui faisaient pas cet effet. Cette fille était un mystère à part entière et sans même y réfléchir, Raphaël reprit sa volée pour se rapprocher du sol, reprendre forme humaine à quelques centimètres de ce dernier, prenant à peine le temps de faire craquer son cou pour lui emboîter rapidement le pas.

La curiosité maladive, l'indiscrétion indécente : les termes ne manquaient pas pour qualifier son impulsion, mais Raphaël n'était pas de ceux qui se souciaient de faire bonne image.
Il ne songea pas même à s'inventer une identité avant de se rapprocher de la voiture, avait adopté son apparence habituelle, celle que Balthier préférait, celle qu'il arborait officiellement en tant que citoyen de Bray. Tant pis pour la discrétion ; il allait assumer sa recherche de vérité jusqu'au bout.
Prestement, de peur qu'elle ne démarre avant qu'il n'intervienne, il posa sa main sur le toit à la frontière du pare-brise pour se pencher vers elle, l'air plus intrigué que menaçant.
« Hé ! Ça vous embêterait de me déposer en ville ? l'alpagua-t-il sans détour, haussant un sourcil curieux, arquant ses lèvres en un petit sourire mutin, dont l'affabilité se dessinait pour mieux dissimuler son besoin de savoir, sa nécessité de comprendre. »
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Avec rage je frappe le volant de ma voiture plusieurs fois. Les larmes inondent mes joues tandis que mes cheveux me barrent le visage. Si j’avais sentis le jeune homme arriver je me serai contenue et aurais évité toute cette scène de détresse. Mais il m’a surprise, peinée dans mon cabriolet, le gout du sang frais encore présent dans la bouche. « Hé ! Ça vous embêterait de me déposer en ville ? ». Il a l’air nonchalant, pas stressé. Pour qui se prend-il celui-là ? Avec son sourcil haussé et sa dégaine de jeune étudiant en fumette. C’est avec ce genre de réaction à chaud que je continue de me rendre compte que le Wendigo grandit et prend de plus en plus de place. En temps normal j’aurai été aimable. Et temps normal je n’aurai pas mangé le mollet d’un joggeur remarque. Mais depuis qu’Adsila est en moi, ou moi en lui je ne sais plus, la méfiance et la haine grandissent ensemble. Sans un mot je renifle et essuie mes joues d’un revers de manche. Le temps doit sembler long pour l’importun, mais il reste là, planté au-dessus de moi. Lentement je reprends contenance. Je croise pour la première fois le regard de l’importun.

C’est un beau jeune homme au sourire avenant, qui instantanément adoucit mon humeur. Au fond de mon ventre la rage s’estompe et malgré le gout du sang, mes changements d’humeur s’interrompent. Je me sens moi, Neeve, conservatrice du musée sympathique, sexy et obstinée. Il fut un temps où j’étais 100% moi mais, plus les années passent plus se souvenir s’estompe. « Euh eh bien je ne pense pas que nous allions dans la même direction. dis-je avec toute l’assurance dont une femme traumatisée peut faire preuve les larmes aux yeux. Dans le fond il vaut mieux pour le jeune qu’il ne monte pas en voiture avec moi, bien qu’habituellement je n’y vois pas d’inconvénient. Il pourrait sentir le sang, ou me percer à jour en posant trop de question. Mais dans la maigre partie de mon cœur encore intacte, j’ai la sensation que le conduire sera une bonne chose. A le regarder comme ça, depuis mon siège en cuir, il me fait bonne impression. Bien évidemment ce foutu instinct de magicienne est tordu depuis l’arrivée d’Adsila, alors il se pourrait que je me trompe. « Boh, montez je n’ai rien de prévu pour la fin de journée... »

Qui vivra verra, comme dit le vieil adage. Le temps qu’il fasse le tour du nez du cabriolet et s’installe à coté de moi, je tire sur le rétroviseur et nettoie mes yeux. Le mascara a coulé et mon nez est rouge. Hum beaucoup moins sexy tout d’un coup. Au moins, si jamais j’ai accepté de prendre un détraqué dans ma voiture alors que la nuit arrive, j’ai peu de chance de me faire violer. Ma mère me ferait un sermon si elle me voyait. Néanmoins, le premier type qui pourra me violer n’est pas encore né. En situation de crise, le Wendigo prend le dessus et sa bestialité décuple ma force. Et bien sur, si on s’en prend à Adsila, le type ne restera pas sur sa faim. Je mettrai ma main à couper qu’il écarterait mes jambes face au premier agresseur venu. Neeve, enchantée. souris-je en tendant la main vers le jeune homme. Je suppose que le fait de renifler pile après les présentations casse l’effet sympathique. Peut importe, s’il se pense en mauvaise compagnie, rien ne le force à rester. Où veux-tu que je te dépose ?

Dans le fond, une fois installé là, je n’ai plus vraiment envie qu’il s’en aille. C’est plus fort que moi, ce sentiment persiste. Du coin de l’œil je le toise, l’observe sous toutes les coutures. C’est un beau jeune, moins de 30 ans visiblement, la barbe de 10 jours, les cheveux coupés à la mode. Style footballeur. Casquette, t-shirt, jean retroussé sur basket salies. Le mec typique pas encore sorti de l’adolescence alors qu’il devrait songer à trouver un travail stable. Son visage m’est totalement inconnu, je suis convaincue de ne jamais l’avoir croisé en ville. Son sourire permanent accentue son petit côté gentillet. Mes glandes lacrymales se sont complètement arrêtées et malgré la boule au ventre, je démarre le moteur l’esprit un peu allégé. Allez savoir pourquoi je me sens mieux.

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Elle semble nerveuse ; pire, la tension semble venir éclabousser Raphaël qui sent le bout de ses doigts se crisper sensiblement sur le métal de la voiture. Bien sûr, elle avait tous les droits de refuser ; après tout, qui était-il pour débarquer dans sa vie alors qu'elle semblait au fond du trou - et qu'elle n'avait certainement pas besoin qu'un éternel adolescent vienne fouiller là-dedans ? Elle le fait mariner et la décence aurait voulu qu'il s'en aille, au moment où elle s'attarde davantage à reprendre contenance qu'à lui porter attention. Mais Raphaël n'était pas décent. Non, Raphaël était un petit con de première catégorie qui ne lâchait jamais son morceau de viande (sans mauvais jeu de mots) et maintenant qu'il était là, tout proche d'elle, à détailler son visage, il le ressentait plus que jamais. La sensation avait beau être diffuse, un djinn était là, quelque part, il en mettrait sa main à couper. À moins que..

L'éventualité lui fit marquer un temps, durant lequel une ride de souci se creusa entre ses deux yeux, très brièvement.
À moins qu'un djinn ne se cache sur elle, sous la forme d'un insecte, soit car elle était sa magicienne, soit pour des desseins plus viles. Ce qui expliquerait le fait qu'il ne ressente pas la nature émaner d'elle aussi clairement que si elle était génie, comme lui, et qu'elle ne semble pas réagir à sa présence - généralement, lorsqu'il croisait un pair de son espèce et qu'ils étaient seuls, ils ne s'embarrassaient pas de faux-semblants, conscients l'un l'autre qu'ils se reconnaissaient sans mal.
Elle reporte son attention sur lui et Raphaël reprend son sourire avenant, soucieux de ne pas l'effrayer davantage qu'elle n'a l'air traumatisée. Elle refuse, dans un premier temps, et il hoche la tête pour signaler qu'il comprend ; qu'il s'apprête à insister ne fut pas nécessaire, néanmoins, puisqu'elle se reprend et l'invite à monter, ce qu'il s'empresse de faire après avoir lâché un : « Merci ! » enjoué, qui contrastait étrangement avec la situation et la tension électrique qu'ils se partageaient inconsciemment.

Raphaël était doué pour les jeux de dupe, mais sa morale l'empêchait tout à fait d'en mettre un en place, compte tenu l'état de la jeune femme. Tout au plus avait-il envie de la protéger, au cas où sa théorie précédente se révélait juste. Il n'était jamais bon de se faire pourchasser par un djinn.
Il boucla sa ceinture après s'être mis à l'aise, calant confortement ses jambes un peu trop longues dans l'espace restreint, avant de saisir la main de Neeve lorsqu'elle se présenta, lui rendant son sourire - quoiqu'en apparaissant légèrement mutin, comme s'il possédait un secret important qu'il ne voulait surtout pas lui confier mais dont il mourrait d'impatience qu'elle le devine. « Raphaël, tout le plaisir est pour moi. » Il la laissa récupérer sa main, observa son profil une seconde - qu'elle avait charmant, au demeurant - avant de se passer une main sur la nuque avec désinvolture. « N'importe où dans le centre-ville, ça ira pour moi. Ne t'embête pas à faire de détour, c'est déjà super sympa d'accepter. Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois que je suis mes potes de fac dans leurs soirées arrosées, je me retrouve toujours n'importe où. » Il haussa les épaules d'un air détaché. « Quoique paumé au milieu de la forêt ne soit pas le pire qui me soit déjà arrivé.. Enfin bref. C'est une bonne chose que je sois tombé sur toi. Footing du soir ? » Et il lui jeta un regard en biais, clairement conscient de la tenue qu'elle portait et par-là même l'invitant gentiment à se confier si elle le désirait, quoique sans se montrer indiscret ou faire du forcing.
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Il me remercie comme si de rien n’était en s’installant à son aise sur mes sièges en cuir. C’est un beau jeune homme et sa présence m’a instantanément apaisée. Je pousse un long soupir en démarrant la voiture, sans savoir dans quelle direction aller. Nous sommes à l’autre bout de la ville par rapport à ma maison, et visiblement il ne souhaite qu’une chose, aller au centre-ville. Je hoche la tête en signe d’accord et m’engage sur la voie non sans renifler une dernière fois. Le dénommé Raphaël continue de parler, me raconter ses mésaventures de jeune étudiant. Ça réussis à me tirer un sourire, ravivant en moi de lointains souvenirs, si bien que j’élude complètement sa question. « Je n’étais pas vraiment une étudiante à sortir tous les samedis soirs mais … je sais ce que c’est ! » Ma meilleure amie, aujourd’hui avocate à Londres, me trainait souvent dans des soirées improbables, que cela soit à Dublin ou à Paris. « Je me souviens d’une fois où je me suis réveillée à l’aéroport, dans la salle d’embarquement pour Bucarest… C’était en dernière année de fac, nous avions beaucoup bu la veille au soir pour fêter nos examens de mi-parcours. Je jette un regard légèrement nostalgique à l’étudiant, m’empressant de justifier : « Ma meilleure amie avait … beaucoup d’argent pour les billets d’avions.

Repenser à tout cela me dévie presque totalement de la réalité qui m’entoure ce soir. La nostalgie de l’époque de 20 ans, alors que je n’étais pas marié, bien que fiancée, me submerge. Si je n’avais pas épousé mon crétin d’amour de jeunesse, je n’en serais certainement pas là !
Certes je serais sans doute conservatrice au musée et seule, mais je ne partagerais pas mon enveloppe charnelle avec Adsila, ce foutu djinn de mes deux. Un feu passe au rouge alors que nous retrouvons peu à peu la civilisation. Cette ville n’est pas ce qu’on pourrait qualifier de super bien pensée niveau axes de circulations. Pas de rocade, que des petites rues et de sens uniques. Cela contraint pas mal à faire de sacrés détours, que ça soit pour sortir ou chasser. Fort heureusement mon estomac est plein pour quelques semaines, un mois tout au plus. Et après, il faudra y retourner, manger cette horreur …

Je … je dois traverser le centre pour rentrer chez moi, dis-moi si tu as un piaule à un endroit précis ? Nous sommes encore à bien une quinzaine de minutes de la vieille ville mais je préfère demander. La sensation de tranquillité que j’ai ressentie en croisant son regard pour la première fois continue d’accroitre. Du fond de mon crâne, Adsila essaye de s’imposer en nous, martelant mon esprit plus fort que lui. Intérieurement, je lui ordonne agacée de se calmer. Le feu passe au vert, j’en profite pour faire vrombir mon V8 au turbo fraichement remplacé. L’accélération nous plaque aux sièges, faisant voler mes cheveux dans le vent de la nuit. Quel pied que d’avoir un cabriolet.

C’est alors qu’un effluve m’emplis les narines. Ce n’est pas quelque chose que je connais, ça me pique le nez mais mon estomac se tord dans tous les sens. Je freine brusquement à l’approche d’un passage piéton sur lequel marchait un couple inattentif. Arrêté ainsi, j’ose un regard à Raphaël. Vestige de mes années stressées par les échecs à avoir un enfant, je me pince les lèvres en fronçant les sourcils. La présence d’Adsila affleure à mon esprit. Je l’entends murmurer quelques mots à l’orée de ma conscience. Un Djinn. Je redémarre non sans peiner à passer la 1er sur ma boite manuelle. Le moteur grogne avant de reprendre son ronron habituel. Le don des Djinns à se reconnaitre entre eux ne m’est pas très familier mais depuis que je partage mon coprs avec l’un d’entre eux, j’apprends à reconnaitre cette sensation.  Et du coup tu es étudiant en quoi ? Si je le sens, et que c’est bien un Djinn, il doit me sentir aussi, ou du moins, sentir Adsila.

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La vérité si je ment ||feat Raphaël
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