[EVENT OBCM] - IT'S A BIT COLD OUT THERE

La Sibérie. Pays des grands espaces, pays de neige et de froid. On avais beau se plaindre du pays, j’étais heureuse d’y être, heureuse de sortir de l’Irlande, de voyager de nouveau, de voir autre chose que les alentours de Bray. Je pouvais déjà sentir l’adrénaline pousser le sang dans mes veines, l’excitation mordre dans mon âme, un sourire qui ne semblait pas vouloir s’effacer sur mes lèvres. Enfin. Je n’en avais cure de ce sourire qui étirais mes lèvres, de ceux qui me regardais étrangement, intrigué par ce brusque changement d’attitude, j’avais envie de réveiller tout le monde, de commencer cette randonnée qui s’annonçait longue et éreintante, un sac sur le dos, un monde à découvrir. Je me sentais comme la première fois que j’étais sortie du centre, libre. J’avais beau être libre à Bray, j’étais confiné dans un village, dans ses alentours, pas par choix, mais par manque de moyen financier. J’étais loin d’être riche, mes maigres possessions, je l’ai avais laissé au centre et à l’armée. Ce n’était jamais suffisant pour partir, pour voyager, pour voir le monde, comme je l’avais tant fait au centre. C’était pas vraiment pour les mêmes raisons, quand on voyage dans le but d’assassiner, ce n’est pas vraiment le même ambiance, mais je bougeais, toujours, en permanence. J’étais rarement au même endroit bien longtemps finalement.

Une nuit que d’autre aurait considéré difficile, un réveil matinal, un froid humide, le genre qui rentrait dans les os, gelant tout sur son passage. On pouvais déjà entendre les râlements, ceux qui n’appréciait pas le froid, ceux qui n’appréciais pas le pays. Mais le froid, je connaissait, j’aimais. Et puis, quand ton animal était le renard polaire, c’était presque un critère d’aimer le froid. On avais roulé longtemps avant d’arriver à ce barrage, avant de rester bloquer ici, d’y dormir, dans la cabine, Joseph conduisant, il me semblait que je ne savais cacher mon excitation. J’étais devenue une gamine. Me voir de loin, j’aurais probablement été découragé. Enfin, je me serais gifler deux ou trois fois histoire de reprendre mes esprits. Ce n’était pas dans mes habitudes de montrer ma joie, de montrer mon excitation. Je savais contrôler mes débordements, m’enfin, sauf ceux qui impliquait des émotions négatives. Je ne me reconnaissais pas moi même. Mon sac sur mon dos, je m’avançais vers Joseph, vers celui que je considérais comme un membre de ma famille, cette famille qui n’avais pas de lien de sang, dispersé, qui n’avais aucun lien entre eux. Cette famille que je considérais comme mienne et que je gardais jalousement. Malgré mon esprit frénétique, malgré ce dérangement dans mon esprit, malgré cette folie qui perçait, en fait, c’était ce qui me gardais saine, normale. C’était ce qui m’empêchais de retourner au centre, ce qui m’empêchais de devenir totalement folle. Ces liens qui me retenais à la vie, qui me retenais de tomber dans le ravin sous moi. Cet homme, il en faisait partie. Mon regard qui se porte vers le reste du groupe, la plupart semble fatigué, éreinté avant même d’avoir commencé le voyage. Le regardant de nouveau, mon sourire disparaissant soudain, devenant sérieuse tout à coup.

“Veux-tu que je parte en patrouille? Mon renard supporte bien le froid. Par contre, il faudrais que quelqu’un porte mon sac.”

Me dégourdir les jambes, partir explorer, surveiller, laisser courir l’animal sauvage en moi. C’était tout ce que je souhaitais, voulais. Même s’il me disais que non, même s’il me disais que ce n’étais pas nécessaire, j’irais plus tard, ce soir, peu importe, mais j’avais besoin de courir. Je pouvais presque le sentir cogner contre les parois de mon esprit, griffant, hurlant, pour sortir.

Voyager partir en dehors de Bray à la recherche d'un grimoire magique et soit-disant sur-puissant. S'il n'y avait eu aucune chance pour que cette légende soit véridique, Castiel ne se serait pas embarrassé et n'aurait sans doute pas proposé son aide dans la recherche. Mais c'était là le hic. La possibilité que les rumeurs soient vraies, qu'un tel livre existe bel et bien. Si c'était le cas, toute la communauté des Surnaturels était en danger et même s'il rêverait de voir les métamorphes dépossédés de tous leurs pouvoirs, du moins il le pensait, il savait que c'était une mauvaise chose. Lui-même préférait mourir que de laisser partir sa nature. Il ne pouvait permettre à l'organisation responsable du meurtre de l'une des leurs la possession d'un tel outil de pouvoir. Personne ne pouvait prédire le malheur qui en résulterait, et ce serait sans aucun doute la fin de la paix qui régnait de plus en plus difficilement à Bray. Alors il était parti prenant le voyage comme la possibilité d'être en dehors de tous les questionnements concernant son mariage approchant, faire comme s'il n'arrivait pas à grands pas, se changer l'esprit tout en se préoccupant de conséquences bien plus lourdes que sa propre vie. D'un côté, ce voyage tombait à point nommé ... De l'autre ... Il n'aurait pas pu arriver au pire moment. Mais on ne choisissait jamais quand sonnait l'heure de la bataille, qu'elle soit stratégique ou physique. 

La nuit dans la voiture n'avait pas été si terrible. Il en avait pris l'habitude, dormir dans sa voiture, lorsqu'il rencontrait Cally furtivement, alors que le fait même de cette relation devait rester secrète. Et si son véhicule était magnifique, ressemblant comme deux gouttes d'eau à celle de James Bond, ce qui faisait rire la brune, elle n'en était pas plus confortable. On pouvait dire qu'il avait presque mieux dormi à l'avant de ce 4x4. La route n'avait pas été facile cependant pour Castiel, qui avait conduit presque tout le chemin dans un sience de mort. Les membres du PTS, à savoir sa soeur et son père étaient dans l'auto avec lui ... Mais pouvaient-ils réellement parler lorsque le paternel était dans les environs? Depuis des années, ils avaient établi, comme un accord tacite au sein de leur fratrie, qu'aucune conversation n'était bonne à avoir entre eux dans ces moments là. Le sujet avait donc un peu dérivé sur les mariages et la mission, avant de mourir totalement. Jusqu'au barrage, jusqu'à l'arrivée Du moins l'arrivée pour les voitures, eux avaient encore de la marche à faire. Descendant de voiture et attrapant son sac qu'il jeta sur son épaule, Castiel alla rejoindre le petit groupe qui commenait à se former de l'autre côté du barrage. La moitié ne semblaient pas vraiment partant pour une randonnée, mais ils n'avaient pas vraiment le choix. Ils avaient tout de même de la chance que le froid ne soit pas si présent à cette période de l'année. Aux vues cependant des hauteurs de la montagne qu'ils devaient atteindre, ça ne durerait pas. Mais déjà fallait il y aller, à la montagne. Considérant u'il n'allait pas attendre une demi-heure que quelqu'un se décide à avancer, Castiel alla attirer l'attention de Niamh en lui tapotant l'épaule. " On y va? A moins que tu ne sois effrayée par la marche qui nous attend Mais je te préviens, je te porte pas ! " Le jeune homme, sans perdre de de vue son objectif, avait retrouvé le sourire et sa bonne humeur, au contact de l'air libre.

Vous étiez arrivés en Russie, tu redoutais beaucoup ce voyage. Tu n’aimais pas particulièrement être avec Seth, tu avais peur pour ceux qui étaient restés à Bray, tu avais peur qu’il leur arrive quelque chose pendant votre absence. Tu avais cette boule dans le ventre depuis que tu avais commencé à faire ta valise. Et surtout c’était la première fois que tu voyageais, la première fois que tu prenais l’avion, c’est quelque chose de stressant tout de même. Tu avais essayé de faire comme si de rien n’était tu avais juste planté tes ongles dans l’accoudoir du côté de la fenêtre pour que Castiel ne remarque rien et ne se moque pas gentiment de toi. Pour ce qui était de la mission, tu te sentais beaucoup plus concernée que la dernière fois que le PTS était impliqué dans quelque chose. Maintenant que vous aviez découvert l’existence du grimoire, des conséquences si jamais les DUX le récupéraient avant vous etc.., cela t’avais beaucoup plus motivé à venir que la petite réunion où tout le monde se tapait dessus pour savoir quoi faire. Pour une fois vous alliez peut-être travailler en équipe et réussir à faire quelque chose de bien, il le fallait.
Vous aviez fait pas mal de route dans les voitures et la nuit tombée tu étais tombée de sommeil dans une position des plus inconfortable. Tu regrettais amèrement de ne pas avoir pris le temps de bien te placer au petit matin. Tu étais toute courbaturé, tu avais du mal à bouger ta tête et tu marchais comme une petite vieille de 80 ans, comme un escargot. Tu tentais de t’étirer mais ce n’eut pas l’effet recherché. Tout le monde était plus ou moins endolori de la nuit passée dans la voiture et c’était plutôt drôle de voir que tu n’étais pas forcément la seule à te déplacer comme une grand-mère. Tu rejoignais lentement le petit groupe, il fallait à présent gravir une partie de la montagne qui se trouvait devant vous, au-delà du barrage. Certains étaient plus motivés que d’autre, dans ton cas il te fallait juste le temps de te dégourdir un peu les jambes et tu serais d’attaque. Ton jumeau s’approcha de toi avec le sourire, cela faisait du bien de voir sa bouille dès le matin, cela te rappelais une des raisons de ta présence ici, hors de question de le laisser seul avec Seth et surtout pas le laisser voyager sans toi ! « Quand je me serais remise de cette nuit douloureuse ça ira mieux. Tu ne veux pas me porter même un peu juste sur le plat au début ? » Tu accompagnais tes paroles d’une petite moue pour tenter de le convaincre même si tu savais qu’il allait te remballer sans grand ménagement.

Le petit groupe se mit en marche, tout le monde était relativement silencieux, tu te trouvais au milieu du cortège, tu n’aimais pas être à la traîne mais tu ne voulais pas non être à la tête de la petite troupe. Tu étais bien là où tu étais. « Pourquoi ce foutu bouquin n’est pas caché quelque part aux Bahamas ? » Tu râlais à voix haute sans faire trop attention à ceux qui étaient autour de toi. Tu ne portais pas dans ton cœur la neige et les températures froides. Tu aurais préféré que le grimoire soit planqué dans une cache sous-marine dans les îles tropicales ou quelque chose qui s’en rapproche plutôt qu’ici. Vous arrivez à ce qui ressemble à un petit escalier, pas très large et qui te paraît relativement glissant. Ce passage ne t’inspire pas confiance mais tu ne décides pas et le début du troupeau est déjà engagé sur les marches. Il suffit de quelques minutes pour que vous vous retrouviez déjà dans le pétrin. Un brouillard noir noie tout le monde, tu ne vois plus rien, tu es totalement désorientée et tu manques de glisser. 3 créatures enfin plutôt 3 sourires apparaissent devant vous, tu sors instinctivement un couteau de la pochette que tu possèdes à la jambe. Tu te mets sur tes gardes. Une boule de feu apparaît, tu ne peux rien faire contre. Tu crains énormément le feu, étant une sirène. La boule de feu se rapproche de toi ainsi que du gars à côté de toi, tu essayes de réfléchir rapidement mais dans la précipitation tu balances en direction de la créature hostile la plus proche le couteau que tu tiens et tu te précipites à terre pour lancer de la neige dans la direction de la boule de feu en espérant que ça suffisse pour la faire disparaître.
Tu n'es pas assez rapide pour éviter la boule de feu et elle passe à côté de toi de brulant les vêtements et une partie du bras droit. Tu lâches un cri de douleur, tu regrettes de ne pas avoir appris à te servir correctement de ton bras gauche pour te battre.

Cette joie dans mon coeur, cette adrénaline dans mon âme, ce sentiment qu’enfin, finalement, il y avais plus que cette vie dans laquelle je me prélassais depuis déjà trop longtemps. J’avais envie de sauter de joie, de courir jusqu’à ce que je n’ai plus de force, jusqu’à ce que mon corps ne soit plus que douleur et exténuation. Et même si j’avais l’occasion de courir en Irlande, à Bray, il me semblait que je n’avais plus rien à explorer, j’avais fait le tour, j’avais tout vu cinq fois, tout escalader, tout grimper, il ne me restait plus rien à voir. Et cette partie en moi, qui avais besoin d’aventure, d’adrénaline, elle ne voulait pas continuer dans la même routine encore et encore. J’étais trop sauvage, j’avais trop besoin de liberté pour pouvoir me contenter d’une vie si simple. Un sourire éclaircissant mon visage, à nouveau, illuminant jusqu’à mes yeux alors que celui que je considérais comme un père me donnais la permission de partir explorer un peu. J’hochais la tête devant ses conseils, ce sourire toujours sur mes lèvres, je retournais rapidement à la voiture, attrapant un petit sac que je pouvais facilement attraper avec mes dents sous ma forme animale, contenant vêtements et deux petits couteaux. J’avais beau être capable de me battre avec mon renard, parfois des couteaux étaient plus efficace. Un sourire toujours sur mes lèvres, je me transformais rapidement, attrapant le sac avec mes dents, je gambadais jusqu’à Joseph, me frottant doucement contre sa jambe avant de partir à l’aventure, prenant de l’avance sur les autres, le vent dans ma fourrure, une drôle de grimace pouvant s’apparenter à un sourire.

Malgré le froid, malgré le vent, malgré l’humidité, en fait, je me sentais à ma place, dans cette partie du monde où le froid prévalais sur la chaleur, avec ma fourrure blanche, il était beaucoup plus facile de passez inaperçu dans ses territoires blancs que dans la forêt. Je me laissais guider par mon instinct, gardant toujours le groupe à vue d’oeil, jamais trop loin. Mon instinct, suivre mon instinct, sentir le danger, c’était peut-être l’expérience ou encore l’habitude ou bien mon odorat animal, dans tout les cas, il me semblait toujours sentir le danger arriver. Mon corps redevenant humain, je m’habillais en vitesse, revenant au pas de course vers le groupe, découvrant l’escalier en même temps qu’eux, tu les vis apparaître en même temps qu’eux. Un sourire, mauvais, de joie, je n’en suis pas totalement certaine, mais une chose était certaine, mon corps vibrais sous l’excitation de la bataille à venir. Trop longtemps, beaucoup trop longtemps que je menais une vie beaucoup trop calme.

Je lançais un coup d’oeil autour de moi, ne trouvant que ce fichu poisson près de moi. Ça me semblais stupide de faire confiance à un homme tel que lui alors même que la dernière fois que l’on c’était vu j’avais voulu planter mon couteau entre ses deux yeux, mais je les voyais, c’est créatures qui lançaient du feu, je n’avais aucune chance de les battre seule, aucune. J’avais beau ne pas avoir toute ma tête, être sur le bord de la folie, du précipice en mon âme, je n’étais pas totalement inconsciente non plus. Je le fixais un instant, dans le doute, mais je n’avais pas de temps à perdre et il était le plus proche. Je pointais du doigts la créature la plus proche, fixant le triton dans les yeux.

“J’en distrait un, le blesse suffisament pour que tu puisse t'approcher, tu t'occupe de lui ensuite.”

Je n’avais pas de temps à attendre qu’il approuve, ce n'était pas non plus une suggestion, s’il me lâchais, je le tuerais dans son sommeil, voilà tout. Un sourire toujours sur mes lèvres, je m’avançais vers celui qui se tenais le plus proche de moi, sortant les couteaux de ma ceinture, je fis un rapide bond sur le côté, évitant de justesse une boule de feu, lançant les deux couteaux, et je les vis atteindre ma cible avec précision, un instant, je le vis vaciller un peu, mon lancer n’avait pas eu pour but de le tuer, mais de le déconcentrer, juste assez pour que le fichu poisson s’occupe de lui trancher la tête, mais il avais été assez blessé pour arrêter de lancer ses boules de feu qui me faisait friser le poils de tête. Je souriais à Joseph, fière de mon coup, un instant, avant de retourner vers notre cible. Je n’étais toujours pas certaine de faire confiance au poisson.