home sweet home || brennan&scylla

« Tu veux vraiment revenir, là-bas ? » Là, Brennan se tourna lentement vers son frère, ses pupilles le fixaient durant de longues secondes. Ils en avaient parlé encore reparlé. Ils avaient même eut de réels débats, le pour et le contre. Et, c’était l’avis de Brennan qui s’était démarqué. Qui avait distancé celui de son frère. Puis, au fond, Finn devait bien ça au plus jeune, il avait déjà tout lâché pour lui, à plusieurs reprises. Brennan avait donc attendu du plus vieux qu’il fasse de même. Il hocha la tête, plus sûr que jamais. « Oui, c’est ce que je veux. » Il ne releva pas les soupirs incessants de Finn. Ils avaient beau ne pas porter le même sang, Brennan connaissait par coeur le brun qui se trouvait derrière lui et qui traînait des pieds. « On a un appart’ en plus ici, on ne sera pas dans des squats, c’est mieux, alors arrête de faire ta gueule de con. » Déjà, Bren’ pressait le pas. Il pouvait se prendre une claque derrière la tête à tout moment, et croyez-moi, entre frères, ils ne se ménageaient pas.

Ils prirent un bus, qu’ils ne payèrent pas bien sûr. Puis, si contrôleurs, il y avait, ils descendraient en courant. Et, puis, c’est tout. Là, ils s’asseyaient. Le voyage se fit dans un silence solennel. L’un était excité à l’idée de retrouver une ville où se trouvait sa meilleure amie, d’ailleurs, il ne l’avait pas prévenue, il allait lui en faire la surprise. Peut-être que les joyeuses retrouvailles tant attendues par Brennan seront tout autres en réalité. Peut-être qu’elles seront remplies de reproches après tout, ils sont partis ? Peut-être qu’elle ne voudra le voir. Là, une boule dans le creux de son ventre fit son apparition. Son visage, normalement, détendu, était tiré en un rictus qu’il pensait convaincant. Ce dernier lui déformait ses traits. Ses doigts ne cessaient de venir taper sur sa jambe à un rythme inconnu, en fait, il n’y avait même pas de rythme, une cacophonie. Le voyage lui parut plus court que prévu, alors que son frère, à peine le pied posé sur le sol de Bray commençait à se plaindre de la lenteur que le chauffeur avait décidé de prendre. Il n’écoutait pas. Du moins, les mots passaient dans ses orifices, mais n’entendaient pas. Il n’arrivait pas à attraper les mots en cours de route pour les assimiler. Il arpentait les rues, une à une, il était la copie même d’un automate. Il répétait les mêmes pas, bien que quelque fois, il allait un peu plus à gauche qu’à droit. Arriver à un carrefour, tout d’un coup, il se tourna vers Finnegan. « Je te donne l’adresse de la maison, ok? T’y vas où tu fais ce que tu veux, mais je dois aller voir quelqu’un. » Le visage de Finn s’illumina alors d’un sourire en coin, moqueur. « C’est pour une fille que t’es revenu, donc! » Pendant une seconde, Brennan fronça ses sourcils plus foncés que l’orange flamboyant de ses cheveux. Et, c’était à son tour de soupirer. « Putain, Finn, c’est Scylla. » Là, le visage du plus vieux s’éteignit de toutes lueurs, ce qui eut le don de venir coller un petit sourire moqueur au coin des lèvres de Brenn’, bien qu’il soit tellement minuscule qu’il était presqu’impossible de le voir.

Là, il fit un simple signe de la main à son frère. Ou peut-être que c’était un doigt d’honneur. Même lui ne se souvient pas. Le Donnelly sentait la boule remplir son ventre un peu plus. Et des vertiges le prirent, manquant de lui faire évacuer ce qu’il avait mangé la veille sur le trottoir froid d’un mois de février à Bray. Là, il aperçut au loin la petite maisonnette qui à plusieurs reprises avaient eut les pieds dans la mer venait faire de l’œil à Brennan. C’est là, le début de la fin alors. Il allait se faire tuer par sa meilleure amie. Peut-être qu’elle n’était pas là, d’ailleurs, peut-être qu’il devait faire demi-tour. Oui, ça serait beaucoup mieux. Mais son subconscient venait le rappeler à l’ordre et l’empêcher de battre en retraite.

Il hésita même arriver devant cette porte en bois qu’était venu gratter le sel de mer. Puis son poing s’abattit contre celle-ci. Une première fois. Une deuxième fois. Et là, son souffle fut coupé jusqu’à ce que Scylla ouvre la porte.

L'oeil morne, le teint pâle, je n'appréciais que moyennement de voir ma chère cousine avoir cette gueule dès le matin. Je conçois qu'elle soit sortie hier soir et qu'elle soit rentrée tard, niveau discrétion on repassera, mais je la trouve un peu étrange ces derniers temps. Je commence à me demander si elle ne prendrait pas de la drogue. Je n'y connais pas grand chose dans ce domaine, j'avoue volontiers, mais j'ai commencé à me documenter un peu dessus, juste au cas où. J'ai bon espoir que ce ne soit que mon esprit parano qui me joue des tours et qu'elle a juste attrapé un truc, que ça passera et qu'elle ira mieux, mais dans le doute, je préfère être prête à toute éventualité. « Je vais courir ... tu viens avec moi ?! L'air frais te fera le plus grand bien et si tu veux retrouver un autre pigeon comme ton ex va falloir prendre un peu plus soin de toi ... 'fin moi je dis ça ... » Malgré mon inquiétude, je n'en rate jamais une. J'aime bien lui donner des piques comme ça de temps en temps, ça me passe mes nerfs et ma frustration. Et dire que j'avais espéré pouvoir emménager tranquillement loin de ma famille, juste le temps de me poser un peu pour réfléchir à ce que j'avais envie de faire de ma carcasse pour ces 10 prochaines années. Je ne me vois pas pourrir à Bray, mais disons que pour le moment je suis plutôt agréablement surprise de cette ville. En dehors de ma squatteuse de cousine, j'ai une voisine géniale qui est toujours prête à faire la fête et à ragoter avec moi en mangeant des cookies. J'ai un travail pas des plus passionnant mais qui paie plutôt bien, une baraque que je surkiffe et je découvre la vérité sur ces fameux mythes et légendes, finalement pas si mythe que ça au final. J'ai fais la connaissance de Castiel et Sonny, triton et léprechaun de leur nature. Bref, je ne pensais pas dire ça un jour, mais je me sens bien ici. Je vais peut-être y rester plus longtemps que prévu... « Ah donc tu préfères m'ignorer ... quelle attitude d'adulte, je te félicite ma grande, tu es digne de régner sur une cours de récréation. Hé bien fais la gueule si ça te chante, moi je vais me défouler. En rentrant tu auras peut-être retrouvé ton sourire ... il doit être rangé avec ta bonheur humeur ! » Grognasse ... Ce qu'elle peut me taper sur le système quand elle s'y met. A faire la gueule tout le temps parce que pauvre d'elle, elle vient de divorcer. Personne ne l'y a obligé à ce que je sache, elle a choisi de le faire parce que madame ne voulait pas vivre avec un nouveau pauvre. Ca montre bien ce que je disais depuis le début, ce n'est certainement pas par amour qu'elle c'est mariée.

Je courus environ une bonne heure. Cela faisait un bien fou. Quand je rentrais à la maison, j'entendis ma cousine dans sa chambre. Son bol n'était pas lavé et bien entendu il trainait sur le bar de la cuisine. Bordel mais elle pense que je suis sa bonne ?! Il est hors de question qu'elle fasse comme chez elle alors qu'elle ne paie pas le loyer. Ca va gueuler quand elle va sortir de son trou, c'est moi qui vous le dis. Je vais prendre ma douche et j'avoue sans mal que j'y reste dedans un long moment. C'est hyper agréable et relaxant, me faisant presque oublier que j'étais en colère contre mon ingrate de cousine. Quand je sortis de la salle de bain, elle avait littéralement disparue. J'ignore ce qu'elle fait de ses journées mais une chose est sûre, elle ne travaille pas. Je m'habille, je ne travaille pas ce midi mais par contre je bosse ce soir, du coup j'enfile une robe élégante. Je n'ai pas trop le choix d'être toujours bien habillée et bien coiffée quand je vais travailler, c'est un restaurant étoilé, ça ferait mauvais genre si j'arrivais en jogging ou toute tachée. Mon téléphone sonne, ma mère au bout du fil. « (...) non mais ça se voit que ce n'est pas toi qui vit avec. C'est une vraie plaie, elle ne fait aucun effort .... Non mais je sais maman, c'est la famille, mais bon là ça fait quasiment 3 mois, il serait peut-être temps de se bouger un peu pour se remettre sur les rails .... arrêtes maman de la défendre, c'est chiant.... si tu la défends toujours, à croire que tu l'aimes plus que moi ... arrêtes maman, tu sais très bien que je ne le pense pas, mais c'est chiant quand même .... Attends, quelqu'un a sonné à la porte... » Techniquement parlant on venait de frapper plus que de sonner mais ça revenait au même et je n'avais pas envie de me reprendre. Je me contentais d'aller ouvrir et je resta muette de stupéfaction. J'avais encore le combiné sur les oreilles, à écouter ma mère me parler sans que je ne l'écoute réellement. « BRENNAN ?! .... mais non maman ce n'est pas à toi que je parle .... je te rappelle plus tard. » Et je raccrochais sans plus de cérémonie au nez de ma mère. Elle n'avait dû rien comprendre à ce qu'il venait de se passer mais elle s'en remettrait. Je la rappellerais plus tard, si j'y pense, pour lui expliquer, sinon elle le sera quand elle me rappellera. Je resta sans voix quelques instants avant de sauter littéralement au cou de mon meilleur ami. Brennan Donnelly se trouverait devant ma porte. Cela faisait 3 mois que je ne l'avais pas vu et n'avais pas beaucoup de nouvelles de lui et le voilà qui se pointe à ma porte. Je ne sais pas encore si je dois être contente ou en colère, mais j'avoue que je vais d'abord laisser mon cerveau assimiler l'information avant de lui demander un nouvel effort. Pour le moment je laisse l'habitude reprendre le dessus en le serrant dans mes bras. Bordel qu'il m'avait manqué l'enfoiré !