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 Quand deux licornes se rencontrent (Ksenia & Lana)

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Ksenia ∞ Lana

Bray n'est plus la même depuis cet incendie. Je le vois, je le ressens. La ville a été meurtrie et défigurée par les flammes et aujourd'hui elle souffre. Je sais que ce n'est qu'une ville, que des bâtiments, des lieux et que je ne devrais pas me prendre la tête pour ces choses matérielles. Je le sais, Sanael me le répète suffisamment, mais c'est plus fort que moi. Je ressens toute cette souffrance. La ville, les habitants, la nature, tout est connecté, tous ont mal et tous ont besoin de temps et d'amour pour se relever et se reconstruire. Les gens pleurent leurs morts, font leur deuil de leur vie d'avant, celle heureuse il n'y a pas si longtemps. Mais ils sont forts, ils sont courageux, il faut leur laisser du temps, il faut leur montrer que des gens comme moi sont là, plein d'amour à revendre et prêts à les aider pour qu'ils se reconstruisent. Je n'ai pas été touché par cet incendie. Ma famille va bien, ma maison aussi et je n'ai aucun ami qui a été réellement blessé... enfin blessé n'est pas le terme, puisque si, certains ont été blessé. Mais disons qu'ils pourront tous se relever, marqués certes, mais en vie. D'autres n'ont malheureusement pas eu cette chance.

Je n'aime pas rester là, les bras ballants, à attendre. Je ne sais pas ce que je peux faire, mais j'ai envie pourtant de me bouger, de montrer qu'il y a de la beauté dans le monde, qu'il ne faut pas rester centrer sur ses problèmes, qu'il faut savoir avancer, sourire à la vie malgré tout. Armée de toute ma bonne volonté, je décide de préparer des cupcakes. Ca ne sert à rien en soit mais ce n'est pas grave, peut-être qu'avec une bonne pâtisserie, tout ira mieux. C'est débile, mais ce n'est pas grave, j'aime mon idée et je la mets en pratique, malgré le rire amusé de Sanael qui trouve que c'est une perte de temps. « Je ne vais peut-être pas sauver des vies avec, c'est vrai, mais je peux peut-être leur redonner un peu le sourire. Si personne ne leur montre comment être heureux à nouveau, comment pourront-ils encore y croire ? » Je sais que Sanael et moi ne pensons pas de la même manière mais ce n'est pas grave, on s'aime quand même. En tout cas moi je l'aime et rien ne me fera changer d'avis, ni sur lui, ni sur mon idée.

Cela me pris du temps de faire tous ces cupcakes. Ils étaient de toutes les couleurs, roses, bleus, verts, oranges, jaunes... et avec des coeurs, des symboles de la paix, etc. Tout pour redonner le sourire, pour faire plaisir, l'espace d'un instant. Je décidais d'emmener tout ça à Hope Park et de me poster à l'entrée. Je demandais de l'aide à Sanael pour m'aider à transporter une table, une jolie nappe arc en ciel et mes gâteaux. Cela ne l'enchanta pas et il me promit qu'une fois le coup de main donné, il se barrerait vite, au cas où je décide de l'enrôler dans la distribution de mes gâteaux. Un câlin - un peu forcé - un grand sourire et je regarde s'envoler Sanael loin de moi. Je suis motivée, j'ai fais une banderole où j'ai écrit dessus "Récolte de don pour replanter et rénover Hope Park". J'ignore ce que je vais récolter mais si ça peut aider alors je suis prête à le faire. J'ai déjà glissé ma contribution dans la petite cagnotte, j'espère que les gens vont se montrer généreux. Après tout, revoir Hope park tout beau, tout neuf ne pourra que les aider à se remettre eux-même de cette terrible épreuve.

Durant deux bonnes heures je tente de convaincre les gens. Certains sont récalcitrants, me prenant certainement pour une voleuse qui tente de se faire de l'argent sur le dos de ce drame. D'autres au contraire sont plutôt heureux de voir des gens motivés pour remonter la pente et apporter sa pierre à l'édifice. Ce n'est pas un gros carton mais ça commence à prendre un peu. Certains me voient comme un extraterrestre et d'autres trouvent mon look amusant. Je prends les compliments, je laisse le reste de côté, ça ne m'intéresse pas. Et puis d'un coup je vois un rayon de soleil passer devant moi. Elle est belle. Elle a les cheveux roses. Oui ça me suffis pour ma part à trouver quelqu'un beau, rien que parce qu'il a osé un peu d'excentricité. Mais même au delà de ses cheveux, je la trouve belle. Elle est originale. Je ne peux m'empêcher de lui sauter dessus, sourire aux lèvres et yeux pétillants. « Oh mon dieu tes cheveux .... ils sont magnifiques. » Lui dis-je en allant jusqu'à glisser mes doigts dedans pour voir s'ils sont vrais. C'est débile et ça ne se fait pas, mais qui a dis que j'étais bien élevée ? Je suis subjuguée et du coup je ne me rends pas compte que je dois peut-être la faire un peu flipper. « Tu es belle ... cette couleur te va vraiment bien ... » Je n'ai aucun filtre, cela fait parti de mes nombreux défauts. Je n'ai pas de retenu, je dis tout ce que je pense et je m'extasie pour un rien, la pauvre va prendre peur.
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Ksenia ∞ Lana

La soirée avait été rude. Si tu n'avais aucun problème avec ton métier en règle générale, tu ne pouvais pas nier sans passer pour une hypocrite que tous tes clients n'étaient pas des anges, de bonnes personnes, ou même de celles avec qui tu te verrais bien passer une soirée, même s'ils n'avaient rien de méchants. On ne pouvait pas toujours bien tomber, c'était un fait et quelque chose que tu voyais presque avec philosophie, il n'empêche que lorsque cela se produisait, tu étais plutôt du genre à le passer comme une épreuve. Ce fut le cas ce soir, avec cet homme qui te traitait comme si tu n'étais rien. Stanislas n'aurait pas permis qu'il te fasse le moindre mal, bien entendu, et tu n'avais pas fui l'Ukraine pour te retrouver dans une situation similaire à celle que tu as quittée, mais même sans cette violence physique, le regard hautain et dédaigneux des hommes parfois te donnait envie de vomir. ça n'arrivait presque jamais, en vérité, parce que tu inspirais toujours chez les autres une certaine sympathie, un sourire communicatif, qui leur donnait envie de te rendre ce que tu leur donnais le temps d'un instant. Mais voilà , tu connaissais bien les conditions avant de te lancer dans cette histoire, dans ce contrat qui te profitait moins qu'à celui qui t'employait. Ce n'était rien, juste un mauvais moment à passer, et tu l'avais fait, tu avais souri, provocante, à la fin, avait récupéré tout l'argent qu'il t'avait bien donné, pris ton enveloppe en main, et t'étais rendue dans le bureau de Stanislas, une petite porte au coeur d'Eagle Street, dont personne ne se préoccupait, épargnée par les flammes qui avaient ravagé la ville. Tu lui avais tendu l'argent, il t'avait félicité, sourit, donné ta part, et t'avais pas pu partir, parce qu'il attendait à ce moment-là autre chose de toi. T'y étais habituée et franchement ça te déplaisait pas, mais t'étais crevée. Alors quand t'étais rentrée chez toi, aux alentours de cinq heures du matin, tu t'étais endormie comme une masse si tôt ton corps sur le matelas, sans plus de cérémonie.

Et maintenant t'es réveillée, tremblante, en sueur, parce que t'as fait un cauchemar. Pas de ceux que tu fais d'habitude, pas de flashs comme si tu revivais ton enfer, un cauchemar habituel, presque stupide, mais que tu ne pouvais t'enlever de la tête. Tu sais pas quelle heure il est, et tu t'en moques un peu, t'es une fille super active alors tu décides d'aller prendre ta douche pour t'enlever cette impression d'être encore en plein sommeil, t'habiller comme tu le fais toujours, avec plein de couleurs, t'attrapes ton téléphone, va faire un tour sur Snapchat. Tu prends un selfie avant de partir parce que t'aimes bien les selfies, mais t'as des cernes, alors tu le marques que t'as mal dormi. #needsomesleep . Tu regardes ta coque de téléphone, et elle te fait marrer, comme à chaque fois, y a une licorne dessus, avec la corne en relief et toute pleine de paillettes. Et rien que cette vue te fait rire, parce que t'as toujours aimé les licornes, c'est joli et ça vend du rêve. Puis c'est rose, comme tes cheveux, et c'est féerique, comme toi. Tu vas jeter un oeil à Tinkerbell, qui est dans son panier et qui ne bouge pas. C'est rare qu'elle soit calme comme ça, d'habitude elle est plutôt du genre à sauter sur la table pour faire tomber ton cendrier, c'est pour ça que tu passes le balai quinze fois par jour, mais là, c'est pas le cas. Là elle se repose. T'en profites pour lui servir à manger avant de partir, et tu la sens contre ta jambe en train de ronronner pour se jeter ensuite sur la nourriture. On dit souvent tel maître tel chat ... Et bien pour le coup, c'était totalement vrai ! Tu profites bien de jamais prendre un gramme pour manger tout ce que tu peux.

Une fois que c'est fait, tu sors de l'appartement pour te rendre en ville. Même si en pleine journée tu n'as pas grand chose à faire, tu aimes bien sortir, aller manger dehors, ou même te balader. Tu ne connais pas encore assez Bray pour que ça t'ait lassé. Et tu n'es absolument pas certaine de te lasser un jour, rester planter chez toi c'est pas ton truc, t'es quelqu'un qui bouge. Tu mets tes lunettes de soleil sur ton nez parce que t'es plutôt coquette et que t'aimes pas trop quand on voit que t'as mal dormi. Tu regardes la ville autour de toi, cette ville que t'as pas beaucoup connu avant le Grand Incendie. Tu trouves ça triste, mais tu trouves ça beau, tous ces gens qui s'activent à la reconstruire. Tu te souviens de ta ville natale, désertée bien avant ta naissance par toute l'économie ukrainienne parce que les allemands étaient passés par là. Personne n'avait pris la peine de faire ce que ces gens faisaient. Quelques jours s'étaient écoulés depuis l'incendie à peine, et pourtant on pouvait voir les tentatives d'en faire de nouveau une ville meilleure. Tu ne regrettais pas vraiment d'avoir déménagé ici. Tu marchais en direction d'Hope Park, presque instinctivement parce que c'est un des seuls endroits que tu connais et que t'as visité plusieurs fois. Tu rentres dans le parc, observant autour de toi. Tout est calciné, triste. Tu sais pas pourquoi t'es venue ici, y a plus aucun arbre qui tient debout.

T'es plongée dans tes pensées alors tu vois pas la tornade qui t'arrive dessus. Tu sais pas, de toute façon, comment t'aurais réagi si tu l'avais vue avant que ses doigts touchent tes cheveux. Pareil que maintenant, sans doute. T'éclates de rire, parce que tu trouves la situation vachement drôle, et que de toute manière tu sais pas réagir autrement devant les gens. " Merci ! Je pourrais dire la même chose sur les ..." Tiens, tu voulais dire tiens. Mais quelque chose te frappe, et même si tu l'avais relégué au fond de ton esprit, cette fois, ça t'agresse, et tu te souviens de tout ce dont t'as rêvé. " Tiens ... Qui ressemblent drôlement à ceux du poulpe de mon cauchemar. T'étais dans mon cauchemar?" Tu fronces les sourcils, plus pour toi que pour elle, puis tu te rends compte qu'encore une fois, tu parles sans vraiment réfléchir, et que c'est peut-être pas la meilleure façon de répondre à quelqu'un qui te fait un compliment. " Mais c'était un joli poulpe, je te jure ! Il était turquoise. J'étais sur un bateau habillée comme ma grand-mère, l'allemande donc du coup c'était étrange. Et d'un coup un poulpe géant a voulu faire couler le bateau et ... Je crois qu'il a mangé mon chaton." Plus tu parles, plus tu te rends compte que ce que tu dis ne veut absolument rien dire. Tu offres donc à la jeune femme en face de toi un regard d'excuse, avant de voir les cupcakes sur la table non loin. Tes yeux s'ouvrent en grand, et t'enlèves tes lunettes pour mieux regarder. " C'est toi qui les a fait??? Ils sont super beaux!
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Ksenia ∞ Lana

Cette rencontre là, j'aurais voulu le faire exprès je n'y serais jamais arrivée. Ca arrive parfois, des rencontres étranges qui marquent à jamais une vie. Je ne la connaissais pas, j'ignorais jusqu'à son prénom mais je pouvais sentir entre nous, une belle amitié allait naître. Sanael serait certainement désespéré de m'entendre dire ça mais pourtant j'y crois dur comme fer. Est-ce parce que nous partageons le même goût pour les couleurs ? Ou alors que nous sommes les deux seules à parler de nos rêves et de sauter sur les gens pour leur dire qu'ils sont beaux ? Je l'ignore, mais cette fille est spéciale, en bien, en tout cas selon moi. Je ne sais rien d'elle, en dehors du fait qu'elle a une magnifique crinière et qu'elle fait des rêves chelous. Mais je l'aime déjà. Je suis plutôt contente qu'elle ne me repousse pas, qu'elle n'ait pas fait la gueule ou qu'elle n'ait pas l'air dégoûté. Au contraire elle rie joyeusement à ma réaction un peu exagérée et tente de me retourner le compliment. Je ne fais pas ça pour qu'on me dise que mes cheveux sont jolis. Moi je les trouve beau, avec toutes leurs couleurs et je change souvent de teinte, mais c'est moi, ce sont mes goûts et je n'oblige personne à les partager. Alors si elle me dit qu'elle les trouve beaux, ça me fais plaisir, mais ça n'aurait pas été le cas, ça serait pareil, j'aurais quand même trouvé ses cheveux beaux. Et quand je dis qu'elle a tenté de me retourner le compliment c'est qu'au bout, je ne sais pas trop quoi penser. Moi ça me fais clairement marrer et je crois que mon rire, mon visage épanouie et illuminé le montre très clairement, mais ça peut porter à confusion. Mes cheveux ressemble à un poulpe ? On ne me l'avait jamais fais celle-là. Je l'écoute me raconter son rêve et une chose me frappe. Je lâche ses cheveux et je prends un air très sérieux. « Ah non désolée mais c'tait pas moi ça. Moi je ne mange que les poneys arc-en-ciel qui chient des paillettes et vomissent des coeurs ... ou des licornes, c'tout. J'ai un régime très strict, je fais très attention à ma ligne !! » Lui dis-je avec le visage fermé, comme si je disais quelque chose de très sérieux, qui ne devait pas être pris à la plaisanterie. Et puis ensuite je pris une pause songeuse, très exagérée soit dit en passant, mais ce n'est pas de ma faute, je n'ai jamais pris de cours d'art dramatique, je fais donc avec les moyens du bord. « Par contre j'dis pas, c'est peut-être un de mes cousins le coupable ... au deuxième degré du côté de mon arrière grand mère et du cinquième degré du côté de mon cochon dinde ... » Je finis malgré tout par éclater de rire. Ce que je pouvais en raconter de la merde en si peu de temps. Mais c'est elle aussi, avec son rêve de calamar ou poulpe ou je-ne-sais-plus-quoi qui l'attaque sur un bateau alors qu'elle est habillée en grand mère allemande et qui lui mange son chaton ...

J'ai rencontré beaucoup de monde aujourd'hui, j'ai passé une partie de ma journée avec Sanael donc on peut imaginer qu'elle a été bonne, mais c'est malgré tout cette rencontre qui surpasse les autres. J'aime passer du temps avec mon meilleur ami. J'aime l'entendre râler ou tenter de me remettre les pieds sur terre. J'aime moins quand il parle des Dux Tenebris, j'avoue que c'est vraiment mon plus gros regret. Je fais tout ça pour lui faire plaisir et je suis très très très loin de prendre conscience de la gravité de la situation et de tout ce que je fais pour cette organisation gangrénée jusqu'à l'os. Il me demanderait de sauter dans le vide et de lui faire confiance, je le ferais les yeux fermés. Je l'aime tel qu'il est et jamais je ne pourrais croire qu'il est si diabolique que certains le prétendent. Je sais qu'il est un djinn et qu'ils ne sont pas de nature très sympathiques. Je sais aussi que son maitre, le maire, est franchement dérangé - je ne l'aime absolument pas soit dit en passant - mais je crois qu'il y a du bon en chacun de nous et chez lui aussi. Je l'ai vu, je connais son âme, sa nature profonde, il la cache juste, voilà tout. Mais cette fille surpasse la compagnie de mon meilleur ami. Bon déjà Sanael est assez occupé ces derniers temps, du coup il a moins de temps à me consacrer, ce que j'aime moyennement, mais comment pourrais-je lui en vouloir ? Si l'autre tyran le laissait respirer, ça irait mieux. Mais c'est surtout que j'ai l'impression que je peux dire n'importe quoi à cette fille, ça ne la choquera pas. J'ai la sensation qu'on a plein de points en communs. C'est étrange pour une personne que je viens de rencontrer. Mais j'aime bien avoir cette sensation, c'est toujours agréable de se dire qu'on vient de rencontrer quelqu'un de spécial, non ? Elle se tourne vers mon stand et vers mes cupcackes, qu'elle trouve très beau. Je suis plutôt contente que quelqu'un les trouve à son goût, ça fait plaisir à entendre. « Oh merciiiii !!! Oui c'est moi qui les ai fais. Je tente de récolter de l'argent pour aider la ville à remettre le parc en l'état. La nature a besoin d'un coup de main pour retrouver sa beauté d'antan, il suffit parfois d'un rien pour qu'elle reparte de plus belle. » Racontage de life, discours un brin hippie, tout va bien se passer.
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Ksenia ∞ Lana

Il faut dire la vérité, t'aurais jamais pensé pouvoir rencontrer quelqu'un comme ça un jour. Enfin ... T'en as déjà vu des filles qui voulait se faire passer pour un peu ce que t'étais, qui tentait des couleurs dans leurs cheveux, des couleurs que tu jugeais plus ou moins réussit, mais qui n'arrivait pas à se décrocher de la normalité des gens. Etranges à l'extérieur mais étrangement banales intérieurement. Et même si cette nana, tu ne la connais pas, pas encore du moins, tu peux sentir que c'est le genre de personnes que tu croiseras pas souvent. Alors en Irlande ... Toi qui pensait devoir lutter pour te faire des connaissances, plus les choses avançaient, plus ça semblait venir seul. Et puis t'étais plutôt contente. T'as toujours aimé rencontrer de nouvelles personnes, des personnes qui ne te voulaient pas de mal, qui ne voulaient pas seulement ce que t'étais payée pour faire, et également qui ne profiteraient pas de toi. Et sur le visage de cette fille, tu voyais la gentillesse. Un peu candide, l'espoir. Parce qu'elle semblait déborder de tout ça, même sans parler. T'es pas le genre à attendre les compliments des gens, les regards, les sourires quand ils voient la manière dont tu t'habilles ou simplement la crinière que tu arbores. Mais tu ne peux pas nier que ça met du baume au coeur, quand ça arrive. T'es pas fermée, alors tu ris. Parce que la situation est surprenante, et que c'est comme ça que tu réagis à la surprise, à l'étonnement. Tu n'enverras jamais sur les roses quelqu'un qui te touche sans que tu t'y attendes sauf si tu te rends comptes que c'est avec de mauvaises intentions. T'es un peu comme ton chat, assez docile, qui aime profiter de la vie et des occasions qu'elle met sur ton chemin, tout en gardant tes griffes cachées au cas où quelque chose ne tournait pas comme ça devrait. Mais pour le moment, il n'y a aucune raison que tu te méfies, et tu le sais. T'essaies d'exprimer ce que tu penses, mais ton cauchemar a pris plus de place dans ton esprit que ce que tu pensais, alors ça part plus mal que ça aurait dû, mais elle a pas l'air de l'avoir mal pris, alors tu te dis que t'es tombée sur un ovni, et que t'aurais voulu avoir autant de chance, t'aurais pas pu. Tu prends un air faussement choqué. " Pas les licornes ! Les poneys j'accepte, mais les licornes, c'est cruel ... ça aide à la survie de la planète les licornes. En plus avec leur pouvoir qu'ils tirent des arc-en-ciel - comme les poneys - , on peut vraiment les utiliser pour créer un monde parfait. Faudrait les garder de côté." Tu secoues la tête, prenant exemple sur la jeune femme. Tu sais pas trop pourquoi tu rentres dans son jeu, ç'aurait été quelqu'un d'autre, t'aurais passé ton chemin, prise pour une folle ou tu ne sais pas ... Mais t'as l'impression que tu pourrais dire n'importe quoi que ça passerait, alors tu tentes ta chance ! Quelqu'un qui ne prend pas peur après que tu lui aies parlé de poulpe, c'était assez peu commun. " Faut se méfier des cousins, en règle générale, y en a toujours un pour déraper." Ton rire rejoint le sien, presque libérateur. T'as cette envie de la connaître, c'est idiot, peut-être que le fait qu'elle te ressemble un peu dans ses goûts te donne cette sensation de repère, t'en sais rien.

Depuis que t'es arrivée à Bray, tu as rencontré quelques personnes, pas vraiment énormément. La différence de culture mais aussi d'environnement t'as laissé un peu douteuse de ce que tu voulais et comment l'obtenir. Tu as dû t'habituer à une situation qui n'était pas simple. Tu n'as vu que Stanislas pendant quelques jours, il voulait s'assurer que tu comprenais bien ton rôle et que t'essaierais pas de t'enfuir une fois ta liberté acquise. Mais t'es pas comme ça, tu tiens ta parole. Et puis, il te protège. T'aimes pas les autres filles, parce qu'elles racontent des choses sur lui que tu veux pas croire. Parce qu'avec toi il est pas vraiment comme avec elle, t'es sa pièce maîtresse, sa préférée. Alors il te traite mieux, parce qu'il crèverait de te voir partir. Mais les autres ... Elles disent être considérées comme des objets, des riens, des moins que rien. Tu comprends pas, pour toi, ton métier il est atypique, mais t'as pas l'impression d'être esclavagée, tu commences à y voir des bons côtés. Alors ne les fréquenter qu'elles, ce n'était pas vraiment à ton goût. C'est là que t'as vraiment commencé à sortir. T'as bien rencontré certaines personnes depuis, mais jamais avec qui t'as autant accroché dès la première phrase. Tu te diriges vers le stand de cupcakes, ouvrant de grands yeux. C'est ton estomac qui a parlé en premier quand tu les as vu, mais tu dois bien admettre qu'ils étaient beaux. Tu avais l'habitude d'en faire, des cupcakes, quand tu vivais chez Lui. Parce que l'ennui t'as toujours tué. Mais ceux là sont bien plus jolis que ce que tu faisais. Tu y mettais pas non plus tout ton coeur vu ce que tu comptais en faire. Là, t'as l'impression de regarder un arc en ciel. Etrangement, le fait qu'ils soient presque le reflet de leur cuisinière t'amuses beaucoup. " C'est une super initiative ! Ce parc a l'air joli, c'est dommage que je ne l'ai pas beaucoup connu avant l'incendie. Tu as récolté beaucoup de fonds? " Comme si tu te souvenais de quelque chose, tu te mis à farfouiller dans ton sac à main pour glisser un billet dans le petit pot mis à disposition. " Tiens ! C'est pas grand chose mais j'apporte ma contribution ! ça fait longtemps que tu vis ici?" T'es du genre à poser beaucoup de questions, parce que c'est ton truc, apprendre à connaître les gens, et que t'aimerais bien savoir qui elle est, ce qui l'a amenée dans cette ville si elle n'y est pas née. " Au fait, moi c'est Ksenia !"
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Ksenia ∞ Lana

Je racontais de la merde et au lieu de me dire "ferme ta gueule" ou "tu racontes de la merde" ou un truc dans le genre, elle renchérissait. Dieu que j'aimais cette fille. Avais-je trouvé ma twin ? Oui, parfois je me disais qu'on naissait tous avec un jumeau, certains avaient la chance d'avoir la même mère et donc de rester ensemble pour la vie, mais d'autre, comme moi, devait retrouver son jumeau, qui se trouvait quelque part dans le monde. C'était stupide, je sais, Sanael aimait à me le rappeler mais je m'en fous, j'aime croire en ce genre de chose. Et puis en la voyant, je me dis que finalement j'avais peut-être raison, que peut-être j'avais en face de moi ma jumelle. Ce serait cool, vraiment. Déjà parce que j'ai toujours rêvé d'avoir des frères et soeurs et que même si grâce à Sanael je savais ce que ça faisait d'avoir un frère, je serais curieuse de découvrir les plaisir d'avoir une soeur. Et puis avoir une autre moi à qui parler, partager mes pensées, mes ressenties, mes envies, mes rêves les plus fous, sans être jugée ou rejetée, ce serait tip top. « Mais EXACTEMENT ce que je fais. Je les garde de côté. En fait mon estomac est un parc naturel pour la préservation des poneys arc-en-ciel et des licornes. Et quand le monde sera enfin prêt à les accepter et les reconnaître, je les laisserais partir !! » Et dire que tout se délire était sans trucage. Pas besoin de drogue pour raconter de la merde, j'y arrivais très très bien toute seule. Mais moi ça me faisait rire, on ne faisait de mal à personne, bien au contraire, on répandait la joie et la bonne humeur. Après il fallait garder l'esprit ouvert sinon ça ne fonctionnait pas et on apparaissait que comme deux grosses junkies en plein délire hallucinatoire. « C'est vrai ... Surtout que lui a plus pris du cochon dinde que de mon arrière grand mère alors le pauvre, ça aide pas. » Je continuais à pouffer de rire, ça ne me rendait pas plus intelligente mais au fond je m'en foutais. Je suis parfaitement consciente que je ne suis pas un génie, je n'ai jamais été très scolaire, apprendre le cul vissé sur une chaise m'a toujours mortellement ennuyé. Je sais que certains me prennent pour un jeune femme stupide, un peu sotte ou un peu niaise. Mais je m'en fous, j'aime ma vision de la vie, j'aime ma façon d'apprendre des choses, j'aime rire de tout et surtout de rien. Je sais que ça en déplait à certains mais je suis ainsi faite, soit tu me prends telle que je suis et tu ne cherches pas à me changer, soit tu passes ton chemin. C'est aussi simple que ça. En plus pourquoi serait-ce moi qui suis en tort ? Pourquoi ma vision de la vie est celle erronée ? Ce n'est pas parce que 50 idiots disent un truc qui va à l'encontre des pensées d'une seule personne que c'est forcément les 50 idiots qui ont raison. C'est amusant comme la façon de penser des gens est différente avec le temps. Avant il suffisait qu'un noble dise quelque chose et c'était forcément lui qui avait raison face à un groupe de paysans ou autre. Non pas que ce qu'il disait était vrai, mais simplement il représentait le savoir puisqu'il était le seul à avoir accès à ledit savoir grâce à son statut et sa richesse. Aujourd'hui, c'est la pensée de la masse qui est vue comme une vérité, non pas parce qu'elle l'est vraiment, mais simplement parce qu'il est de bon ton de penser que si un grand nombre de personne dit la même chose alors c'est que ce doit être vrai, alors qu'une idée stupide, qu'elle soit pensé par une ou 10.000 personnes, elle reste stupide malgré tout ...

Me voilà très philosophique comme personne. J'oublie rapidement tout cela et je m'approche avec ma "nouvelle amie" vers mon petit stand. Il n'était pas immense, il n'était pas splendide, voir même un peu ridicule avec autant de couleur dans un cadre si triste. Mais c'est ce que je voulais, offrir un peu de gaité dans une ville si morne depuis l'incendie. Oui nous avions vécu un drame, c'était l'enfer sur terre, mais nous sommes toujours là, debout, vivant, il fallait remercier et louer la vie et continuer à avancer. Il fallait se battre pour retrouver le Bray que nous avions toujours connu. C'était un coup dur, certains avaient perdu beaucoup dans cet incendie. Entre leur famille, leurs amis, leur maison, leurs souvenirs, tout était parfois parti en fumée. Mais ils étaient toujours là, seule incarnation de leur vie passée et d'une vie future. Il fallait qu'ils se battent, qu'ils démontrent qu'ils sont toujours là et qu'ils veulent reprendre leur vie là où ils l'avaient laissé. Avec des vides certes, mais qu'ils finiront un jour par combler, je l'espère en tout cas pour eux. Je suis chanceuse, je n'ai perdu personne. Des blessés, mais ils survivront. Elle trouve mon initiative super et je suis contente d'entendre ça. Au moins je n'ai pas l'impression de faire tout ça pour rien, même si je continuerais malgré tout à lutter pour aider à reconstruire cette ville. « Un peu oui ... c'est pas suffisant pour vraiment faire quelque chose, mais ce n'est que le début, je ne perds pas espoir. Le début est toujours un peu difficile, il faut que les gens comprennent que je ne suis pas là pour les arnaquer mais pour pour aider. » J'étais confiante, les gens finiraient par s'habituer à ma présence et si je faisais le compte chaque soir de ce que j'avais gagné dans la journée et que j'en informais les habitants de Bray, peut-être finiraient-ils par aider à reconstruire cette ville. La belle rose glissa un billet dans mon joli pot coloré et je fus réellement touchée par son geste. Je n'obligeais personne à participer, il fallait que ça vienne d'eux, d'une réelle volonté de contribuer à améliorer le confort des habitants. Elle le faisait de bon coeur et j'appréciais vraiment ce geste « Oh tu es géniale, merci beaucoup. Tiens, un cupcake, choisis celui qui te fait envie. » Lui dis-je les yeux pétillants de bonheur. Il ne m'en fallait pas plus pour faire mon bonheur. Elle n'avait pas l'air d'être là depuis longtemps, je pense que je l'aurais déjà croisé si elle était du coin et elle participait malgré tout à la reconstruction de notre ville, c'est cool non ? « Ksenia ? C'est un prénom original. Il vient d'où ? Je m'appelle Lana et oui, j'ai vécu toute ma vie ici, alors je tiens beaucoup à revoir Bray comme elle était avant. »
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Ksenia ∞ Lana

C'était ça le problème quand t'étais une espèce de comète brillante et exceptionnelle. Tu croisais rarement des gens avec qui t'entendre. Parce que c'est comme ça que tu te vois, quelque part, une comète. On peut pas vraiment te rater, tu passes et tu marques ton passage, t'es brillante, presque à en faire mal aux yeux. Pourtant, jamais tu pensais pouvoir croiser quelqu'un qui avait ce même éclat, qui possédait ce même sens de la vie que toi. Tu la connaissais pas depuis assez longtemps pour savoir si c'était entièrement vrai cela dit, mais pour le moment, ce n'était pas vraiment un problème, tu préférais te dire que vous vous ressembliez déjà assez, et ne pas chercher de différences. Dans ton pays natal, tu avais eu du mal à trouver réellement des amis. De vrais amis, qui te comprenaient. T'en avais une, et pourtant, elle n'était pas de celles qui étaient comme toi, mais plutôt de celles qui composaient avec ce que tu es, sans te juger, mais sans vraiment être semblable non plus. Ce n'était pas un mal, en vérité, parce que trop de toi, t'as toujours cru que ça aurait tendance à être nocif pour ceux qui t'entourent … Mais peut-être t'es tu trompée, finalement, peut-être que Bray, en plus de la liberté, pouvait t'apporter cette aie qui t'avais manquée. «  Oooh ! C'est une bonne idée, après tout, on ne sait jamais, ce serait dommage de lancer un nouveau sport, la chasse à la licorne. C'est déjà une espèce bien trop rare pour qu'on les laisse en proie aux rôdeurs. » La conversation, entendue de l'extérieure, pouvait sembler être un délire sous hallucinogènes, mais toi tu t'en fous un peu, toi t'aimes bien, prendre cet air sérieux comme si tu parlais politique et pourtant, partir totalement dans un sens inattendu. Après tout, rien que vos cheveux vous font remarquer, alors ce n'était pas deux trois allusions à des licornes qui allaient réellement changer quelque chose, pas vrai ? « C'est presque aussi pire que le mien qui tient du poisson rouge de ma tante. Enfin … Lui il est pas méchant, mais des fois il tourne un peu trop en rond sans qu'on comprenne pourquoi. » Tu ris, toi aussi, rejoignant son rire à elle. T'es quelqu'un de très joyeux, de toute manière, très optimiste, et tu te moques bien de ce que l'on peut penser de toi, en vérité. Peut-être que pour une femme de vingt-six ans, certains diront que tu ferais mieux de trouver de meilleurs sujets de conversation, qui rappellent un peu plus que tu n'es pas vraiment collégienne, mais c'est toujours la même chose de toute manière, hein ? Toute ta vie on t'a dit comment te comporter, d'abord tes parents, sûrement par souci que tu t'intègres, c'était déjà pas évident d'avoir ces rumeurs sur le compte de ta famille, pas comme si les allemands étaient super bien vus d'où tu viens. Puis ton ex, qui lui, pensait pouvoir dicter le moindre mot qui sortait de ta bouche, en plus de ce que tu portais comme vêtements, ou des sorties que tu faisais à l'extérieur. Alors non, être toi même, ça a jamais vraiment été possible jusqu'à ton arrivée à Bray, mais maintenant, t'en profitais comme t'avais jamais profité, et si tu voulais parler de licornes, et que ça ne plaisait pas à ceux qui te passaient autour, tu leur rentrerais volontiers dedans. Pas que tu sois réellement belliqueuse, mais tu supportes plus vraiment que certains puissent te dire comment il faut vivre pour être accepté, parce que toi tu veux juste vivre bien, t'as pas besoin d'être acceptée par des gens que tu ne fréquenteras jamais. Trop peu de personnes refusent d'être elles-mêmes pour ne pas subir le regard des autres, toi t'as décidé que ce serait pas ton cas depuis longtemps. Et même avec cette pensée t'es plutôt contente que quelqu'un partage cette vision, trouver une personne qui ne ressemble pas aux autres, et qui s'en moque. C'est libérateur, quelque part.

Toi, la vision de cette ville en flammes t'attristes. Tu te dis que ce doit être encore plus horrible pour ceux qui vivent ici depuis des années, parfois même depuis leur naissance. Parce qu'on ne s'attend pas à un tel drame, et tout ça paraîtrait presque irréaliste, en réalité, quand on voit tout ce qu'une seule femme a pu faire comme dégâts en si peu de temps. Tout pour que ça tourne au cauchemar. Toi tu n'étais pas là, tu étais ailleurs, et le temps de revenir, et tu n'avais plus vraiment compris où tu étais, les cendres encore rougeoyantes du feu récent t'avais fait mal parce que tu compatis énormément pour les autres, et encore une fois, tu as compatis. Pour les familles des victimes, pour les victimes elles mêmes, pour ceux qui n'avaient perdu personne mais n'avaient plus aucun bien … Tu savais ce que ça faisait, ça. Tu avais toi aussi tout perdu excepté un baluchon et un chat, mais toi tu l'avais choisi, eux non. Et la ville … Ce parc qui semblait pourtant si beau auparavant et qui peinait à retrouver ne serait-ce qu'un peu de couleurs. Toi tu trouvais son stand parfait, parce qu'il s'agissait d'un symbole. Un symbole d'espoir, et surtout de générosité, faire passer le message d'une unité irlandaise et non pas d'un individualisme qui ferait presque mal en ces moments difficiles. « Je crois que tout le monde va avoir du mal à faire confiance de nouveau … Mais si tu viens souvent ici, ils finiront par se dire que la collecte est avant tout pour eux. Ce serait vraiment bas de toute façon, de se faire de l'argent sur le dos d'une telle tragédie... Même si je suis sûre que certains le font. » Tu pensais bien à Stan, qui lui profitait de chaque chose pour les tourner à son avantage. Et il n'était pas seul en ville, il y avait ce dealer, que t'as croisé plusieurs fois, c'est quoi son nom déjà ? Usher ? Hunter ! Lui, tu le voyais bien profiter du malheur des autres pour faire sa recette, et ça par contre ça te ferais presque vomir. Mais là t'y penses plus, tu t'approches et tu vois un joli cupcake rose, comme tes cheveux, alors tu le prends. T'es quand même une gourmande, et t'es toujours la première à prendre quand tu vois de la nourriture, alors t'as les yeux qui ronronnent. «  Il est super bon ! » T'as un peu la bouche pleine mais ça se saurait si t'étais une nana classy. Mais t'essaies quand même de répondre à la question de Lana. «  Je viens d'Ukraine, Ksenia était aussi le prénom de ma grand mère, c'est une tradition familiale je pense. Je comprends … Si ma ville natale avait brûlé, j'aurais sans doute fait comme toi. »
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Ksenia ∞ Lana

Mon dieu que cette conversation n’avait ni queue ni tête. Mon estomac serait le nouveau parc pour les animaux en voit de disparition, voire mieux encore, des animaux qui n’ont jamais existé, sauf dans les contes et les légendes. C’était débile et ça n’apporte rien de scientifique ou de philosophique sur la grande question de la vie mais qui avait dis qu’on racontait que des choses intelligentes ? Voir dans mon cas, des choses intelligentes tout court. Je m’en fous de raconter de la merde, je trouvais ça amusant et c’était le but, rire de tout et de rien, mais rire quand même. Trop de larmes ont coulé ces derniers jours, il faut changer la donne et faire rire les gens. Et je suis prête à me ridiculiser pour les faire rires aux éclats, voir leurs yeux briller de joies et non plus inondés par la peine et la douleur. Je veux effacer de leur mémoire ces tristes moments, je veux mettre un pansement sur leur coeur, les prendre par la main et les rassurer. Pas besoin d’explication avec cette fille, tout était si facile, comme si elle pensait la même chose que moi. Oui, il faut rire et raconter de la merde, parce que ça prouve qu’on est envie et qu’on arrive à passer au dessus de tout ça. Non on oublie pas, non on ne s’en fout pas, au contraire, on veut aider et on le fait à notre façon. J’ignore tout d’elle mais j’ai la sensation d’être sur la même longueur d’onde qu’elle et j’aime cette sensation. « C’est ça, du coup j’ai l’arche de Noé incrustait dans mon estomac, personne ne songera à les chercher là bas !! » L’Arche de Noé … mais bien sûre. Enfin, heureusement que notre bêtise n’avait pas de limite, c’était rassurant. Inconsciemment, j’essaie d’imaginer à quoi pourrait ressembler l’arche de Noé dans mon estomac. J’imagine non pas une arche mais plutôt un jardin d’Eden. Oui à mes yeux c’était plutôt de belles prairies et de beaux pâturages plutôt qu’un bateau. Je les imagine tous, gambadant gaiement et jouant ensemble. C’était un beau spectacle. « Oooooohhhhh comme Némo … il doit lui aussi avoir une nageoire atrophiée, c’pour ça qu’il lui arrive de tourner en rond. » Lui di-je presque en criant. J’avais les yeux pétillants de joie en parlant de Némo. J’aimais beaucoup ce dessin animé. Ce qu’était capable de faire Merlin, le père de Némo pour retrouver son fils était magnifique. Et puis Dory, elle m’a toujours fait mourir de rire. Non définitivement, j’adore ce dessin animé. Si la vie sous marine pouvait être comme ça, j’adorerais être une sirène. Mais j’avoue qu’à l’heure actuelle, les fonds marin ne me vende pas du rêve et qu’ils m’effraient plutôt. Je ne suis pas du tout une nageuse olympique, j’aurais plus tendance à me fatiguer vite et à couler comme une pierre qu’autre chose. Malgré tout je trouve cette étendue magnifique et indomptable.

La discussion glissa sur ce que je faisais ici. Ksenia s’interroga sur mon stand et me demanda ce que je faisais, je lui raconte donc le but de ce stand. Je ne suis pas un escroc, je ne cherche absolument pas à me faire de l’argent sur le dos des gens. Tout ce que je fais, c’est pour cette ville, car j’y tiens beaucoup. Même si parfois je rêve de visiter le monde, je sais que je ne me sentirais chez moi qu’à Bray. Et puis de toute façon comment pourrais-je partir ? Je sais que Sanaël ne pourra pas me suivre et il est hors de question que je le laisse derrière moi. Alors je reste, pour lui, pour ma famille, pour les River et Skye et peut-être un peu pour moi aussi. Parce qu’au fond, il faut bien être honnête, j’aurais peur de me retrouver seule dans une ville que je ne connais pas. Evidemment je suis une grande fille et je suis très sociable, il n’y a pas de problème quant au fait que je me trouverais des amis rapidement, mais il n’empêche que je me sentirais un peu seule au début et effrayée par cet inconnu qui s’offre à moi. C’est un peu comme la mer, magnifique, mais effrayant. Mais Ksenia a raison, il faudra du temps aux habitants de Bray de refaire confiance, mais ça viendra. J’ai mon temps, je suis prête à revenir ici tous les jours jusqu’à avoir obtenu suffisamment d’argent pour réellement contribuer à la reconstruction de cette ville. Je ne veux pas qu’on se dise que je fais ça pour me faire remarquer ou pour me faire mousser, parce qu’au fond ce n’est pas mon argent mais celui de Bray. Tout ce que je veux, c’est offrir de l’espoir et aider à la renaissance de Bray. Bray est peut-être tombée, mais elle sera se relever, je n’ai aucun doute avec ça. « De toute façon je suis très patiente, je suis prête à venir tous les jours jusqu’à ce que le mouvement prenne de l’ampleur. Je sais qu’on arrivera à récolter suffisamment d’argent pour aider à la reconstruction de la ville et que bientôt Bray sera comme avant. » La peine sera toujours là, je ne pourrais rien changer à ça. Je ne pourrais pas ramener les morts à la vie, même si je le veux vraiment, je n’en ai pas le pouvoir. Mais je peux ramener l’espoir, l’espoir d’une nouvelle vie, d’un nouveau départ. Je peux ramener la paix, la paix des âmes et du coeur et la paix de l’esprit. Je peux ramener l’équilibre, reprendre ses habitudes, en créer de nouvelles. Je ne me vois pas comme une sauveuse, une héroïne ou quelque chose dans ce genre là. Je suis juste une citoyenne préoccupée par le bonheur de ses pairs et par l’envie de revoir sa ville redevenir ce qu’elle a toujours été. « Merci !! » Lui dis-je contente qu’il lui plaise. « L’Ukraine ? Wouhaaaa ça doit être trop beau !! Et qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es en vacances ? Un jour j’irais en Ukraine pour visiter avant d’aller en Russie … ma famille est originaire d’un village en Russie … a ce qu’il paraitrait, il nous reste encore un peu de famille là bas, mais je ne les ai jamais rencontré. » Je ne savais pas trop pourquoi je disais ça, ça tombait un peu comme un cheveux sur la soupe. C’était certainement le fait qu’elle vienne d’un pays de l’Est, ça m’a fais penser à mes propres origines. Enfin un peu lointaine, parce que de notre côté russe, nous n’en avons gardé que le nom. Mon père parle un peu russe, mais c’était surtout mes grands parents qui parlaient russe. En même temps normal, ils y ont vécu jusqu’à ce qu’ils fuient la Russie pour venir vivre en Irlande.
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Ksenia ∞ Lana

Tu ne sais pas ce qui t'as mené sur ce chemin aujourd'hui, tu ne crois pas vraiment au destin, pour toi tu te forges ton propre avenir. Personne ne décide pour toi ce que tu feras de ta vie, encore moins un espèce d'écrivain qui fait de toi ce qu'il veut. Non, t'as jamais été vraiment croyante. Mais au-delà de ça, tu es ce que l'on appelle une éternelle optimiste. Tu aimes voir le soleil dans les jours de pluie, et la compagnie amicale de tous ceux que tu rencontres. Et cette fille, là, en face de toi, elle transpire du même esprit. Elle se moque de ce que l'on peut penser d'elle, ça se voit. Elle se moque de paraître stupide, de dire n'importe quoi, d'être vue comme un ovni dans ce monde si carré, où tout le monde parle pour dire des choses qui signifieront une avancée, un recul, quelque chose. L'être humain se moque de ce qu'il peut faire, tant que cela compte. Le pire cauchemar de leur espèce, tu l'as bien vu, c'est de mourir sans avoir laissé de marques. Et pour ça, ils ne prennent pas le temps. Pas le temps de rire, de sourire, de voir le bon côté des choses alors qu'ils broient du noir à longueur de journée. Toi c'est pas comme ça que tu envisages ta vie. Toi tu veux danser tout le temps, tu veux prendre le temps, parler de tout et de rien, partir dans des délires sans queue ni tête, profiter de chaque seconde de liberté que tu pourras glaner. Toi tu veux vivre, en fait. Tu ne veux que ça, alors que l'on t'a empêché si longtemps de le faire. C'est assez drôle la façon dont elle a l'air de te suivre quoique tu puisses dire, comme tu la suis, en fait. Tu ne peux pas en vouloir aux autres de ne pas avoir montré de réelle joie depuis ton arrivée, ils ont traversé tellement, avec cet incendie, que tu ne peux pas vraiment juger de l'accueil que l'on t'a fourni. Mais toi, la seule chose que tu veux, c'est t'intégrer, faire partie de ce tout qui importe. Alors tu parles de poulpe, tu parles de licornes, et de poneys incrustés dans l'estomac de la jeune femme. Tu ne réfléchis pas vraiment avant de parler, tu dis ce qu'il te vient, et pourtant elle n'a pas l'air de te juger, de t'en vouloir, et quelque part, c'est assez libérateur. " C'est une super bonne cachette ! Mais fais attention aux aigreurs d'estomac, s'ils courent trop vite un jour ils risquent de te causer de sérieux problèmes de santé." Tu gardes un air sérieux, puis tu te mets à rire. Tu es fascinée par le rire des gens. S'il t'arrive de ne pas être bien, ça agit sur toi comme le meilleur des anti dépresseurs existants. Mais pour la situation ... Tu ne peux pas faire autrement, la conversation est tellement décalée que si toi même tu arrivais au milieu, tu te demanderais sur quelle planète tu es arrivée. Mais en étant la source de cette conversation ... Elle te plaît plutôt pas mal ! " C'est peut-être ça, effectivement ! Vaut mieux pas le relâcher dans l'océan alors, aucun intérêt s'il reste dans le port en faisant des ronds sur une surface de la taille d'un bocal ... " Tu ne ais pas i c'est une bonne chose d'avoir ce genre de références, cela dit. Après tout, les dessins animés sont souvent vus comme étant pour les enfants, et seulement pour eux. Mais toi, tu aimes ça. C'est le seul bonheur que tu t'autorisais dans ton appartement, en Ukraine, en attendant le retour de ton diable personnel.

Quelque part, tu trouves ça assez noble de la part de Lana de faire ce qu'elle faisait. Sans arrière pensée, sans bénéfice personnel à en tirer, elle se tenait là pour refaire vivre sa ville, la ville qu'elle portait dans son coeur. C'était pur, loin de toutes les attitudes humaines que tu avais pu voir dans ta vie. C'était quelque chose auquel personne ne se serait attendu parce que tout le monde, absolument tout le monde, a tendance à attendre le pire des autres, sans penser que parfois, dans toute cette malhonnêteté, surgissait quelque chose, quelqu'un, qui n'avait pas ce genre d'idées, qui voyait au-delà des profits, seulement un monde meilleur, comme n'importe qui devrait le vouloir. Et ironiquement, c'est à elle que l'on retirait une confiance qu'elle aurait dû avoir acquise sans questionnement, parce que c'était étrange, de voir quelqu'un se soucier tant de ce que tous les autres avaient perdu. Tu ne sais pas quels ont été les conséquences de l'incendie dans la vie de la jeune femme aux cheveux bleus, et tu ne la connais pas assez pour le lui demander, même si tu as l'impression de l'avoir autour de toi depuis des années tellement cette relation te semble naturelle, mais tu te dis que ce n'est pas pour elle qu'elle fait ça. Elle n'a pas cuisiné toute la soirée, toute la matinée, pour elle. Elle le fait pour les autres, pour les sourires qu'elle pourra en tirer, pour les rénovations que la ville pourra faire. Pour revoir de la verdure dans ce parc calciné aux allures de cimetière de film d'horreur. Tu aurais sans doute été capable d'une telle chose pour ton ancienne vie. Même si elle n'avait rien d'idéale, ta ville, tu l'aimais, là où tu as grandi, avant de rencontrer ton diable. Et maintenant, alors que tu venais à peine d'arriver lorsque l'incendie s'est produit, tu as envie de l'aider, parce que tu as vu le malheur chez des gens que tu ne connaissais même pas, et ça t'a touché autant que s'il s'était agi de tes proches. Tu as bien trop tendance à te projeter dans la douleur des autres quand il le faut, Ksenia. " Je n'ai pas assez vu le Bray d'avant, ça me plairait d'avoir une image du pourquoi tu aimes cette ville. Je suis sûre que tu peux y arriver. Je suis pas très bonne patissière, mais si tu veux je peux t'aider à les vendre, en journée je n'ai pas grand-chose à faire ! " Ton métier, il s'exerce surtout la nuit, il faut dire la vérité. Et tu n'as jamais vraiment eu besoin d'énormément de sommeil, tu profites de chaque instant. La phrase " on aura toujours le temps de dormir quand on sera mort' n'a jamais revêtu plus de sens qu'en ta présence, et c'était une bonne chose. Parce que si tu étais endormie ce matin, tu n'aurais pas marché dans ce parc. Et t'aurais manqué cette rencontre pour rien au monde, pas en sachant ce que t'allait y trouver. C'était le côté beau de la vie. Tu souris à pleine dent lorsque Lana annonça avoir de la famille en Russie. Le monde était petit, même en Irlande tu réussissais à tomber sur des originaires d'Europe de l'Est ! C'était idiot et sectaire, mais ça te faisait du bien, de penser à tes origines, tes racines. " Disons que c'est un peu compliqué, j'avais pas une vie de rêve là bas, alors j'ai voulu découvrir le monde et ... Me voilà ! Je connais pas grand monde encore ici, mais j'aime mieux que Kiev, même si j'y suis restée que de passage. Mais c'est super ! ça doit être tellement bien d'avoir de la famille dans un autre pays, t'as toujours un pied à terre au moins. Tu parles russe?" La vie de cette fille t'intéressait sans doute presque autant que la tienne, tu aimais savoir par quel procédé les gens arrivaient à être exactement là où ils étaient, par quoi ils étaient passé, par quoi leur famille était passée. Tu te demandais souvent si l'aventure de ta grand mère avec un soldat allemand avait aidé à former celle que tu étais avec Lui. Peut-être.
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Ksenia ∞ Lana

Ah ça c'est clair que le jour où j'ai des animaux vivants dans mon estomac, je risque d'avoir de gros problèmes de santé, que ce soit physique ou moral, mais fort heureusement ce n'est qu'un délire débile et rien de plus. Je ne mange pas les animaux, je préfère les regarder avec admiration en liberté, vaquer à leur vie, libre et heureux, insouciants des problèmes de la vie, ne pensant qu'à ce qu'ils vont manger ou là où ils vont dormir, rien de plus. Comme j'aurais aimé être une métamorphe, ça aurait été incroyable. J'aurais pu me transformer en animal, courir sur 4 pattes, lézarder au soleil sans me préoccuper des questions d'argent ou de confort. Je pense que j'aurais été un félin, mais pas du genre gros et imposant, comme peut l'être une panthère ou un guépard, non j'imagine quelque chose de plus petit, de plus docile peut-être même. Un chat ? Indépendant mais câlin malgré tout. Ou alors un écureuil, c'est classe les écureuils, ça saute aux arbres, ça cherches des noisettes et c'est beau les écureuils ... Bon ce n'est pas un félin, mais ce n'est pas grave, je ne suis pas obligée d'en être un. Ou alors une loutre, passer sa journée dans l'eau à s'amuser, câline quand ça le veut, attentive avec ses petits ... oui j'aime bien aussi cette idée. Bref, si je devais être un métamorphe, je n'incarnerais pas un animal imposant et dangereux, non je préfère quelque chose de plus accessible, de plus petit, de plus inoffensif. C'est censé être l'incarnation de ce que l'on est vraiment et il faut bien se rendre à l'évidence que je ne représente aucun danger potentiel, sauf pour moi. Après je ne prétends pas de pas être heureuse d'être une tempestaire, mais j'avoue que je ne comprends pas vraiment mon élément. Soit disant que pourtant il me va bien. A mes yeux, il est dangereux, agressif et violent et ça n'est pas du tout moi. Mais ma mère m'a dis un jour que je le prends sous le mauvais angle, qu'il représente la chaleur, la beauté sauvage, la liberté et d'une certaine façon l'amour. Il est vrai qu'on utilise souvent des termes en rapport avec le feu pour parler d'amour : déclarer sa flamme, brûler d'amour pour quelqu'un, s'enflammer pour quelqu'un, se brûler les ailes ... Peut-être qu'elle n'a pas tort finalement. « Je les nourris de chamallows et de guimauves pour les alourdir et leur éviter de courir trop vite !! » Dis-je en plaisantant. Cette conversation était d'un cu-cul, mon dieu, mais finalement elle nous ressemblait bien. Elle était sans queue ni tête, totalement décalée et pleine de couleurs et de douceur. « Et puis il est à l'abri du danger, le pauvre ne pourrait pas se défendre en cas d'attaque. » Nous n'avions besoin de pas grand chose pour partir très loin, bien trop envahie par notre imagination, nous n'avions aucune limite pour continuer cette conversation étrange et surréaliste, mais n'était-ce pas ça le plus amusant ? Qu'elle n'avait aucune limite, en dehors de celles de notre imagination ?

Décrire le Bray d'avant l'incendie pour lui expliquer pourquoi j'aime cette ville ? D'une certaine façon oui c'était possible mais ça n'expliquerait pas vraiment pourquoi je voulais la revoir renaitre de ses cendres. Parce qu'en dehors d'être une ville comme une autre d'Irlande, c'est ma ville natale, celle qui m'a vu naître et grandir, celle qui m'a vu rire et pleurer, qui m'a vu rêver et me prendre des murs. Ici j'ai tous mes souvenirs, des bons comme des mauvais. J'ai rencontré mes coups de coeur et mes coups de blues. J'ai eu mes plus belles amitiés naitre ici en son coeur et j'ai vu de belles amitiés disparaitre également. Mais c'est la vie, c'est triste mais il faut savoir l'accepter. Les gens grandissent, évoluent et on se rend compte à force qu'on n'a plus rien en commun. Des amis sont partis aux quatre coins du monde, n'attendant qu'un signe de ma part pour me recevoir, j'en suis sûre. Hier encore j'étais sur skype avec une amie qui s'est installée au Pérou et qui me demandait inlassablement de venir lui rendre visite, même quelques jours. J'aimerais, vraiment, mais pour le moment ce n'est pas possible. Bray va mal, Bray souffre, je ne peux pas l'abandonner quand elle est au plus bas. Je suis consciente que ce n'est qu'une ville, mais derrière cette simple ville, il y a des habitants, qui ont tout perdu, qui sont tristes, qui ont besoin d'espoir pour se reconstruire, pour se relever, si je m'en vais, qui le leur insufflera. Je ne suis pas parfaite, ni même toujours utile, mais j'aime croire que je peux aider, ne serait-ce qu'un peu. J'esquisse un sourire à Ksenia, je tente de réfléchir à ce que je vais lui dire. « Je ne sais pas si décrire la ville suffira à te donner une idée de ce qu'elle représente pour moi. C'est un ensemble de souvenirs qui s'est envolé en fumée en fait. Tu vois derrière toi, vers cet arbre calciné, j'ai eu mon premier baisé. J'avais 14 ans et lui en avait 16. Cela n'a pas duré bien longtemps mais c'était un moment agréable, j'avais des papillons dans l'estomac et j'avais l'impression d'être une grande. Je me souviens que quand il est parti, j'ai observé le parc et je ne l'ai jamais trouvé aussi beau qu'en cet instant. Le coucher du soleil se reflétait sur l'eau du bassin là bas et les feuilles étaient pleines de couleurs, tirant sur l'orange, on était au début de l'automne. Les gens continuaient à vivre mais pour moi le monde s'était ralenti, presque arrêté tellement j'étais aux anges. J'avais l'impression que les oiseaux chantaient rien que pour moi, comme s'ils étaient en harmonie avec mon bonheur. Et des souvenirs dans ce genre là, j'en ai partout dans la ville. J'ai appris à marcher aux abords de la forêt, mes parents vivent dans une petite maison là bas. Toute mon enfance j'y ai croisé pleins d'animaux : écureuils, biches, hérissons, belettes et j'en passe. J'ai appris à nager sur la plage de Bray. Je me souviens qu'une fois, j'étais tellement persuadée que j'étais capable de nager que je suis retournée sur la plage, j'ai posé mes brassards devant mes parents et bravement j'étais retournée dans l'eau. Bon j'ai coulé comme une pierre mais ça ne m'a pas empêché de revenir vers mes parents pour reprendre mes brassards ... Mes parents étaient écroulés de rire. J'ai envie que d'autres enfants connaissent cet innocence et cette joie de pouvoir parcourir les rues et les coins de Bray et d'avoir pleins de nouvelles expériences heureuses ... »

Ca y est, j'étais partie dans mes souvenirs, personne ne pourrait m'arrêter. A mes yeux c'était le seul moyen de donner une idée de ce qu'étais Bray avant l'incendie. Parce que finalement c'était juste une ville comme une autre, mais qui recelait des millions de premières fois, de souvenirs en tout genre, qui venaient d'être gâchés par les flammes. Une fois que la ville sera restaurée, on pourra repenser sereinement à notre passé, sans avoir l'impression que le monde a réellement changé. « Oh ce serait tellement bien si tu pouvais nous aider, on a toujours besoin de monde. » Lui dis-je comble de la joie. J'aimais toujours quand les gens se proposaient d'eux même pour donner un coup de main. Ce n'était pas toujours fun de tenter de vendre des choses mais au moins c'était pour une bonne cause, c'était ce qu'il fallait se dire. J'essaierais d'en ramener à ma prochaine réunion de sous-vêtements pour continuer à récolter des fonds, peut-être que les clientes seront intéressées, sait-on jamais. Au pire elles n'aimeront pas l'initiative, mais au moins je serais fixée. « Non malheureusement je ne parle pas russe, c'était mes grands parents qui le parlaient, c'est eux qui venaient de là bas. Mon père connait quelques mots mais sans plus, du coup il n'a jamais pu me l'apprendre. On n'avait quelques nouvelles de ma famille quand mes grands parents étaient vivants, mais c'est vrai que vu qu'on ne parle pas russe, on n'a jamais gardé contact. Mais ce sera l'occasion de pouvoir reprendre contacte avec eux ... Tu ne viens pas de Kiev du coup ? » Je trouvais sa vie merveilleuse. Elle venait de loin, c'était une aventurière, ce que je ne serais certainement jamais. C'est vrai, je pourrais partir mais je me l'interdis parce que je ne veux pas laisser Sanael seul, mais je sais qu'il n'y a pas que ça, je n'arriverais pas à couper le cordon avec ma famille et j'ai bien trop peur de l'inconnu ...
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Ksenia ∞ Lana

Le ton de la conversation reste très normal, comme si vous parliez de choses totalement logiques et non pas sorties tout droit d'une imagination un peu trop soumise aux drogues dures. Mais parfois, tu aimerais bien vivre dans ton imagination. C'est un monde bien plus beau, où il n'y a pas d'incendie dévastateur et meurtrier, où tu peux vivre sans te soucier réellement de l'avis des autres, où tu n'es pas obligée de te prostituer pour gagner le droit de rester dans ce pays. Où les animaux peuvent être stockés dans ton estomac, dans un mini parc qui leur semble immense, de leur point de vue. Où tu pourrais faire n'importe quoi. Ton monde, celui que tu t'imagines, il est plein de couleurs, de joie. Il ne connait pas la dépression, la détresse, la colère. Il ne connait pas non plus les blessures. Tu aimerais que ce soit ainsi. Mais pour toi, le monde a toujours été au-delà de la logique. Personne n'apprécie la souffrance, n'attend la mort avec impatience, aime vivre dans le malheur, et pourtant les humains sont si cruels que tu te demandes pourquoi ils font subir autant d'atrocités autour d'eux alors qu'eux ne désirent pour eux-même que le meilleur. Tu ne les comprendras jamais, mais ça tu le sais depuis longtemps. Tu ne l'as jamais compris, Lui, qui voulait te garder comme un trophée, comme Stanislas qui le fait encore. T'es une fée, t'as ce pouvoir de rendre les gens extatique, t'as ce pouvoir qu'ils veulent tous posséder alors que tu ne veux être possédée par personne. Tu as toujours vu ton don à la fois comme une beauté, et comme une malédiction. Sans lui, sans doute qu'on aurait porté beaucoup moins d'intérêt à ta personne, sans doute que tu aurais été libre de faire tous les choix qui te semblaient bons, ne pas attendre l'approbation d'un homme, quel qu'il soit, pour te montrer le bon chemin. Tu reviens sur la discussion en cours, qui t'empêche de penser à ce genre de choses, ton passé et ton présent qui se mêlent. Tu n'aimes pas ça, tu préférerais pouvoir penser au positif tout en abandonnant tout souvenir du négatif. Malheureusement, ça ne semble pas toujours possible. " Oh c'est une bonne idée, ils doivent passer leur temps à dormir. Les marshmallows, ça a cet effet sur les gens. Ou juste sur moi. " Tu pris un air exagérément songeur. " Sauf si celui qui l'attaque a le même problème et est obligé de tourner dans le sens opposé. Du coup ils seraient obligés de se taper avec une seule nageoire dès qu'ils se croiseraient, ce qui équivaudrait à une bataille d'un siècle sans certitude d'avoir un gagnant. ça vaut peut-être pas le coup. " La scène que tu t'imaginais te donnait envie de rire, comme tout depuis le début de cette conversation.

Tu écoutais Lana qui parlait de Bray, cette ville dans laquelle tu avais attéri il n'y avait pas si longtemps. Tu te demandais brièvement si tu parlerais de ta ville natale ainsi. Si certains événements t'avaient marqué assez pour les catégoriser dans les souvenirs inoubliables, comme Lana et son premier baiser, ou Lana qui essaie de nager dans le lac. Peut-être. Mais tes souvenirs, ils ne t'ont pas empêché de mettre la clé sous la porte. Tes souvenirs, ils t'ont fait fuir avant tout. Bien entendu, il y avait toute l'histoire d'avec tes parents. Les moments heureux, les moments en famille, ou ce que les autres disaient n'avait aucune importance. Où on arrêtait d'écouter les rumeurs pour se concentrer sur le bonheur d'être ce qu'ils étaient. Pour ses pensées là, sans doute que tu aurait élevé ton propre stand, sans doute que tu te serais battue comme la jeune femme aux cheveux bleus. Alors quelque part, tu la comprenais. Même si ta ville à toi, elle n'a jamais été vraiment belle, attrayante. C'était une ville industrielle, il y avait de la misère partout où les regards se posaient, il y avait des constructions jamais terminées, des travailleurs exténués. Pourtant c'était chez toi. " ça doit être une ville où il fait bon vivre. Si on enlève ce climat d'horreur des dernières semaines, c'est une ville magnifique. Je ne connaissais pas l'Irlande, et la première différence que j'y ai vu c'est la verdure. Dans ma ville, on avait pas beaucoup de parcs, pas du tout en fait. Et ici c'est tellement ... Vert. Il y a tellement de nature, lac, rivière, forêt, montagnes ... Il y a tellement à découvrir. Je comprends que tu veuilles le préserver, que tu veuilles laisser une chance  d'autres de vivre ce que tu as vécu. Je trouve ça beau, comme projet. "

Alors tu proposais ton aide, parce que ça te tenait à coeur. Parce que tu voulais aussi prendre part à cette ville que tu voulais garder comme tienne. Tu voulais devenir membre de cette communauté, comme tu ne l'avais jamais vraiment été, enfermée dans ton petit appartement. " C'est avec plaisir ! Tiens, je te donne mon numéro comme ça ce sera plus simple pour se contacter !" Sur ces mots, tu attrapais une feuille et un stylo dans ton sac à main pour noter ton tout nouveau numéro de portable et le lui tendre. Tu t'y es reprise à plusieurs fois, le numéro n'étant pas vraiment facile à retenir alors que tu étais habituée à toute une autre série de chiffres. Mais tu t'y ferais, il fallait bien de toute façon. " Non, je viens de Vinnytsia, une petite ville industrielle, pas vraiment très connue. Ma famille y a habité durant des générations et la rumeur dit même qu'un soldat allemand ne serait pas étranger à la naissance de ma mère, c'est pour dire. Kiev, je ne le connaissais que par les récits de ma meilleure amie qui fait du mannequinat là bas. Mais j'ai préféré voyager que rester en Ukraine. " C'était beaucoup plus dur de te retrouver ainsi, il fallait être honnête.
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Quand deux licornes se rencontrent (Ksenia & Lana)
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