I prefer my distraction at peak performance. × Logan

T'as toujours vécu en tant que riche de Bray, si tu pouvais dire. Pourquoi ? Parce que papa est patron, il gagnait du fric, peut-être trop de fric, mais tu t'étais jamais plains, pourquoi tu te serais plains ? × Toi, faire partie des deux derniers nés de cette famille ? Non. T'as jamais voulu l'avouer, t'étais qu'un gamin, tout le monde était vieux sauf toi, même ta jumelle. Avec ce putain de visage scotché à tes os, cette peau collée à tes muscles, tu pouvais pas vieillir, tu le pourras jamais, ça pourrait te déprimer au fond, qui sait ? × « I... want... a distraction. » Ouais, ces trucs, ces paroles, cette manière que t'as de résumer les autres à des objets, des putains de distractions, c'était toi. C'était peut-être un peu connard, t'en savais rien, t'avais jamais voulu savoir, mais bon. Bon. C'était le seul truc à dire. L'amour, ç'avait jamais été pour toi, peu importe ce que tu foutais. Les relations longues durées, très peu pour toi, t'étais plutôt volage, libertin, peut-être pansexuel, un peu accro, pas polygame, mais carrément nympho pour certains. Ces certains, ils se gourent, on dit satyriasis pour un mec, mais vaut mieux que tu la fermes, arrête avec ta science, on s'en fout, toi le premier, t'étais juste une distraction pour les autres, ils en étaient pour toi. T'allais pas dire que t'aimais pas, faut pas mentir dans la vie. × Les mariages arrangés, c'était limite une petite affaire familiale, avec tes études de droit, y'aurait de quoi gagner plein de fric. Toi tu pensais plutôt à l'agence de divorce, mais si on mettait les deux affaires à côté, ça ferait un tabac. Toi t'allais pas choisir ta fiancée, ta femme, tu voulais un mec ? Non Logan, tant que t'es pas stérile tu vas faire des mioches à une femme ! Est-ce que t'étais stérile ? Bordel, ce que t'aimerais. × Y'avait la jumelle, celle que tu connaissais sans connaître, vous étiez pas tellement proches, t'avais neuf ans, pas facile de connaître quelqu'un aussi jeune. Pas dans cette famille, tu cherchais l'attention partout, ouais, t'étais pas tellement proche, tu savais pas, et si t'avais su, t'aurais changé des trucs ? Non, clairement pas, faut rien changer, puis ça servirait à rien, ça va pas changer la mort de cette fille qui faisait partie de ta famille. T'façon, un gosse de plus ou de moins, vos parents devaient rien remarquer. × Eh, toi, tu voyais Ariel ? Tu voyais son père, le gars qui fait flipper et qui ressemblait à un gros pédophile sans sa barbe ? Bah le gars c'était lui. Lui, là, celui que tu tutoyais, Logan ! Logan triton, tu trouvais que ça sonnait mal. Triton Logan, pf, m'en parle même pas. T'étais un putain de triton, tu nageais, faisais des vaguelettes, vous aviez une baignoire à cause de vous, bande de jumeaux, de parents sirènes ou tritons ! Tu t'étais jamais trouvé sexy comme ça, ç'avait fait que tu détestais te laver. En plus t'arrêtais pas de glisser, parce que tu t'allongeais pas pour prendre un bain, un truc du genre. Non, t'actionnais la douche, la nageoire venait faire la fiesta, tu glissais, grognais, restais comme ça. × Comme les autres, t'avais une voix belle, qui était censée charmer. Contrairement au stupide piaf, tu l'utilisais quand tu voulais quelque chose. Quand quelqu'un voulait pas de toi, il t'arrivait de chanter, de fredonner, des trucs comme ça. C'était peut-être pas très gentil, pas très droit, mais c'était déjà fait, et c'était pas comme si tu le faisais tous les jours. Non, même toi tu devais parfois te reposer. × T'avais souvent ce regard, cette expression du visage, totalement chiante, celle qui voulait juste dire « j'ai toujours raison ». Tête penchée sur le côté, bouche entrouverte, fallait juste montrer le bout de tes crocs, t'avais ce regard blasé, ça suffisait. Les gens qui te faisaient chier y avaient droit, quel honneur, t'étais carrément jaloux. × Fallait pas croire que, parce que t'étais un joli petit triton, t'étais gentil avec les n'animaux dans l'eau. Non, dans les jeux, tu butais les tortues et t'avais parfois envie de manger des sushis. Tu protégeais les lapins et les chatons, mais regardais un poisson comme s'il avait insulté ta mère de tronc d'arbre. T'étais un peu con, fallait pas l'oublier. × L'une des seules choses qui te répugnaient : les cheveux. Non, mais non, pas comme ça... là, tu te serais rasé depuis bien longtemps ! Non, juste les cheveux mouillés, morts, dans la salle de bain. Gamin, tu hurlais que c'était une alerte rouge. Maintenant, tu as un gémissement de dégoût qui sort de tes lèvres et tu attrapes les cheveux entre deux doigts. Y penser te faisait trembler, frissonner, crisper la mâchoire. C'était horrible. Berk.

IMPULSIF × Toi, impulsif ? C'est vrai que tu fonçais un peu tête baissée, toujours en train de te foutre du danger, un peu comme les suicidaires du bouquin, là, avec les factions. C'était quoi son nom ? Différente ? Oh, tu savais plus, un truc du genre. Bref, t'étais un peu comme ça, un peu impulsif, le gamin qui fonçait tête baissée, qui réfléchissait pas trop pour pas s'effrayer. C'était peut-être un peu bizarre, un peu dangereux, mais si t'étais dans ce groupe chelou, celui qui causait du blizzard, t'aurais dis que t'es pas de ceux qui se cachent sous les tables. Toi tu balançais la table, t'affrontais la tornade, tu criais si besoin, c'était toi. Le gamin impulsif, qui réfléchit pas trop, qui y va peut-être à l'instinct.

JALOUX × T'avais jamais été jaloux de l'épicier, jaloux de Dame Nature biatch, jamais jaloux des autres. Enfin, fallait quand même l'avouer, ouais, t'avais déjà été jaloux de ce gars avec une copine super belle, du gamin qui avait plus de cartes Pokémon que toi. Mais ça, c'était la jalousie normale, celle des gens normaux, celle que tout le monde devait ressentir, non ? Nan, la vraie jalousie, celle qui te rongeait, qui bouffait ton putain de cerveau jusqu'aux inexistants tréfonds de ton âme de poiscaille, c'était celle de le voir. Lui, ce brun qui te faisait penser à un de ces piafs débiles, totalement cons, en train de battre des ailes et de se prendre un poteau. Ton soit-disant frère, celui que t'aimais bien appeler frangin, peut-être pour se foutre un peu de sa tête, pour lui lancer une pique derrière. T'étais jaloux de Castiel. Pourquoi ? Parce qu'il avait tout, et que t'avais rien.

À LA RECHERCHE D'ATTENTION × Ouais, t'étais qu'un gamin. Tu l'avais toujours été, le gamin impulsif, jaloux de son aîné, qui avait l'impression de rien avoir. Bien sûr, t'avais tout eu, des cadeaux, une jumelle, une éducation que t'avais jugé bonne, pleins de gens aimeraient ça. Mais fallait le dire, t'étais en manque d'attention. Pas que personne te regardait, mais ton père bossait et préférait clairement l'autre piaf, ta mère était jamais là, tellement qu'elle pourrait crever, t'en aurais presque rien à foutre. C'était l'absence, le fait que personne fasse vraiment attention à toi dans ce foutu monde d'adulte. Alors tu faisais des conneries, quitte à finir dans les journaux, rien à faire, t'avais besoin d'attention. Fallait qu'on te remarque.

ATTENTIONNÉ × T'étais le gars aux petites attentions, celles qui faisaient plaisir, qui réchauffaient le cœur. Quand t'avais froid, t'allais chercher des couvertures pour les autres, tu faisais parfois le café, le matin, c'était tout con, tout bête, mais ça faisait plaisir. C'était toi, tu faisais pas forcément attention à tout, t'étais pas le héro de l'attention, tu savais même pas si ça existait, un titre de ce genre. Mais tu savais comment faire plaisir, c'était aussi simple que ça. Et ça te plaisait, leur plaisir te faisait plaisir, en quelque sorte. Bizarre à dire, pas à penser. T'avais toujours été bizarre.

PROTECTEUR × Fallait pas croire, y'avait les inconnus, tes ennemis, tes potes, ta famille, puis ta jumelle. T'allais pas dire que tu serais prêt à crever pour elle, parce que ç'avait beau être vrai, tu voudrais pas qu'elle se sente vide, une connerie du genre. Nan, fallait plutôt dire que tu pourrais être entre la vie et la mort pour elle, c'était déjà mieux. Fallait la protéger, peu importe si elle voulait pas, si elle en avait pas besoin. C'était pas ton job, t'étais que son jumeau, vous aviez rien demandé, t'aurais pu l'ignorer, l'envoyer balader, à la place tu préférais te mettre devant elle quand y'avait un danger, même si ça voulait pas dire qu'elle serait pas blessée. T'avais décidé de la protéger par choix. On te l'a peut-être pas laissé, ce foutu choix, au fond, mais tu t'en foutais. Pour toi, tu l'avais décidé, c'était tout, fallait pas se creuser le cerveau, s'le gratter jusqu'à ce qu'il y ait plus rien, fallait juste le faire.

SANS PEUR × Oh ouais, t'étais ça. T'étais un suicidaire de ce bouquin. Un d'eux, là, qui sautait du train en route, qui faisait n'importe quoi, qui hurlait peut-être en sautant. T'étais peut-être du genre à balancer les tables quand y'avait un putain d'ouragan, t'en savais rien, tu voulais peut-être pas le savoir. Tout ce que tu savais, c'était que ce côté sans peur, c'était un peu le côté con de l'impulsivité. Le côté con de ton cerveau de poisson, celui qui se disait « t'as peur de rien, gamin, tu fonces, tu rencontres le danger, tu lui fais la bise, tu payes un kebab à la mort ». Tu savais même pas qui t'écoutais, en fait. Si c'était juste instinctif, comme les jambes qui se dirigent vers une direction précise quand tu la connais par cœur, ou si tu te posais deux minutes pour penser qu'tu devais risquer ta vie. Peut-être les deux.

DRÔLE × À la cour du roi, on demandait le bouffon. Tu te ramenais sans crainte, avec ce petit sourire con greffé sur ton visage. T'étais du genre à sortir des bêtises, des trucs pour faire rire la galerie. Parfois, c'était drôle que pour toi, fallait dire que l'ironie et le sarcasme, c'était qu'avec la famille et les cons. Tout le monde chopait pas le mouvement, l'humour. Tu faisais des farces, un peu comme les frères Weasley dans Harry Potter, ouais, ils étaient drôles. Les tiennes étaient plus des farces de diablotins, quand t'avais des bonnes idées, mais en ce moment c'était rare, à croire que le cerveau était éteint. Bref, bref, le bouffon c'était toi, tu faisais des blagues parfois nulles, t'hésitais pas à dire que t'étais Ariel, la sirène trop stupide, les rousses étaient pourtant intelligentes, non ?

ATTACHANT × On s'attachait vite à toi, à ce qu'il paraît. Tes grands yeux noirs, un peu asymétriques. Y'avait aussi cette frange qui te cachait parfois le regard, qui disait aux autres que tu voulais voir personne. Toi tu savais pas trop ce qui te rendait attachant, peut-être ta voix, ta gestuelle, va savoir merde ! Peut-être que les gens étaient masochistes, qu'ils aimaient la façon dont tu les regardaient de haut, les ridiculisaient, dont tu ordonnais à ton équipe de gagner. Tu te disais que c'était ta bouille d'enfant, parce que tu l'avais toujours, pourtant tu grandissais. Qui sait, t'étais peut-être immortel ? Fallait dire que ça te plairait, tu pourrais être le premier, et ça serait trop cool. T'étais attachant, tu savais pas pourquoi, mais tu l'étais. Un truc chez toi était craquant.

SOCIABLE × T'allais voir les gens, petit déjà, tu demandais s'ils voulaient être tes amis, on disait ça quand on était gosse, c'était la belle époque, tout le monde disait oui, c'était cool d'avoir des amis. Après, ça s'est compliqué, pas pour toi, t'as juste changé la formule. Et parfois, t'utilisais ton nom. T'as jamais cessé d'être sociable, d'aller vers les gens, t'avais jamais été un rat dans un coin, de ceux qui cachaient des trucs, qui avaient des phobies stupides. T'étais entouré de potes selon toi, peut-être qu'ils étaient trois ou quatre, mais fallait juste te mettre au centre, eux autour, et voilà, t'étais entouré ! T'as jamais été optimiste, ni réaliste, ou pessimiste, juste Logan, et franchement, ça t'allais. T'as juste toujours pensé que, quand fallait voir le bon côté des choses, être entouré était à prendre au sens propre du terme.

SPORTIF × Okay, peut-être pas la course, fallait pas abuser. T'étais pas du genre à t'épuiser en trottinant, mais tu préférais clairement la nageoire aux jambes. En plus, t'étais plus rapide, comme ça. Le sport ? Tu dirais bien la natation. Tu trichais, mais tu faisais quand même du sport. Tu te... musclais la nageoire ? Si c'était pas la natation, le sport que tu pratiquais, y'avait bien autre chose. Un truc pas très catholique, comme on disait. Le sexe. Tu dirais pas que t'étais accro, mais c'était pas loin. Et puis, fallait avouer que les gens étaient de plus en plus sexy.

Tu vois les patates ? Et les saucissons trop bons, ceux qui te supplient de leur bouffer la peau ? Et les livres comme Hunger Games, Harry Potter, Oscar Pill, voire même les trucs plus vieux ou plus enfantins, comme Le Petit Nicolas, ou Roméo et Juliette ? Tu vois les séries pour adolescents, à la télé ? Et celles pour les femmes au foyer ? Et les musiques des années 80 ? Michael Jackson qui casse des verres ? Bah ça, c'est moi. Y'a plus de trucs, évidemment, mais bon, ce serait trop long à écrire, et t'as sûrement pas le temps. J'suis la maniaque de l'orthographe, la fille qui paraît parfois trop blasée ou trop surexcitée, celle qui adore les gens vieux jeu. J'suis la gamine de 14 ans, qui vit en France, à la capitale, qui adore les virgules, qui essaie parfois d'imiter Proust et ses phrases interminables, celles qui te permettent pas de respirer. J'suis le petit bébé au nom imprononçable, tu m'appelles Jue, Gabi, Hunter, Brook, comme tu veux. J'suis le petit bébé qui avait pleins d'idées pour cette présentation, mais qui bloque, donc je m'excuse, j'm'excuse d'avoir fait un truc nul. J'm'excuse souvent pour un rien, rien que cette histoire d'avatar me tracasse, pourtant j'sais que c'est rien, que c'est réglé, mais c'est comme ça, j'peux pas ne pas culpabiliser. J'pense que j'vais arrêter là, si j'continue j'vais finir dans un clip de FAUVE, pas que c'est gênant, mais j'ai pas le bon visage. Patate.