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 The ornament of a house is the friends who frequent it - Tennessee

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Avery Halloran
Avery Halloran
MESSAGES : 21
RACE : Humaine
MÉTIER/ÉTUDE : Conservatrice de musée/Historienne


TENNESSEE & AVERY
THE ORNAMENT OF A HOUSE IS THE FRIENDS WHO FREQUENT IT



Assise en boule dans le fauteuil de mon salon, je tente de me concentrer sur mon livre mais j’ai beau faire de mon mieux, mon esprit n’arrive pas à se focaliser sur les mots qui courent le long de la page. Je tente de déchiffrer les lettres, les mots, les phrases mais rien n’y fait, mes yeux, comme des papillons vers la lumière, sont attirés par le petit clown qui trône en haut de mon étagère. C’est une petite statuette de porcelaine. Rien qu’un buste, le visage blanc, les cheveux bleus. Son nez d’un rouge fané s’assorti à sa bouche triste. Sur le haut de son crâne se tient de guingois un petit chapeau blanc, orné de ce qui ressemble à un pompon d’un rouge tout aussi effacé que le reste. S’il n’était pas fait de la même porcelaine que le reste de l’objet, incrusté dans la tignasse azur, les lois de la gravité auraient fait leur oeuvre et l’auraient fait tomber à bas de se crâne sur lequel il tient pourtant parfaitement immobile. Ses yeux mi clos sont coupés dans le sens de la hauteur d’un trait de maquillage noir. Un sourcil tracé  à la peinture s’arque au dessus de son œil droit, tandis que l’œil gauche semble dépourvu de toute ornement comme si un petit plaisantin s’était amuser à raser la moitié de son visage. Autour de son cou trône fièrement une collerette d’un rose fade et ses mains en coupe soutiennent sa tête qui semble peser tout le poids du monde. Pauvre petit Pierrot énamourés de Colombine qui lui préfère Harlequin, je sais la statuette représentant la tristesse et la mélancolie mais rien y fait, ce n’est pas ainsi que je le vois.

Depuis que mon attention s’est fixée sur lui je ne peux m’empêcher de lui trouver un air de mépris, de jugement. Je sens son regard qui ne se détourne pas et semble poser sur ma petite personne tout le dédain du monde. Peut-être à cause de ce sourcil unique ou bien de son air nonchalant. Peut-être à cause de ses yeux minuscules qui lui donnent un regard blasé. Peut-être à cause de ces couleurs effacées. Peut-être à cause de tout ça et même d’autre chose. Peut-être qu’il n’y a pas de raison. Mais le constat est là, je me suis mise en tête que Pierrot me jugeait du haut de son perchoir et je n’arrive pas à m’enlever l’idée de la tête. Je n’arrive pas non plus à lire, à penser, à me concentrer sur quoi que ce soit. Il n’y a que Pierrot et son air hautin. Pourtant il a toujours été  là le Pierrot, depuis que j’ai emménager. Et même avant ça, à Southampton, dans mon ancienne appartement il était là. Soyons honnête, jusqu’à aujourd’hui il ne m’avait jamais dérangé. Je l’ai hérité d’une grande-tante que je n’ai jamais vraiment connue. Bien sur il avait un côté un peu vieillot, un peu kitch mais c’est ce qui faisait son charme. Sauf qu’à présent, de charme, je ne lui en trouve plus beaucoup. Et plus les minutes passent, plus mon malaise s’agrandît. Ni tenant plus, je referme mon livre d’un mouvement sec et bondi hors du fauteuil, atteignant mon étagère en trois enjambées et d’un geste vif je fais pivoter la statuette sur son axe, n’offrant ainsi à Pierrot rien d’autre à juger que le mur de placo blanc. Satisfaite, je retourne me lover dans mon fauteuil, un sourire aux lèvres, bien décidée  à ne rien laisser me distraire de mon roman.

Et je dois dire que la solution se montre efficace.... pendant environ trente secondes. Après ça, inconsciemment, sans que je ne puisse rien y faire, mes yeux glissent de la page et retournent se poser sur la statuette. Et j’ai beau ne voir que le bleu de ses cheveux, c’est comme si ses petits yeux dédaigneux étaient toujours fixés sur moi. Poussant un râle d’exaspération, je m’extirpe de nouveau de mon confortable cocon et attrape le triste Pierrot pour le regarder droit dans les yeux. Parfois il faut savoir prendre des décisions drastiques. Prenant la direction de la cuisine, je m’arrête face à la poubelle et d’un pieds convaincu laisse le couvercle s’ouvrir, mon bras se tendant prêt à lâcher l’objet de mon tourment avec les restes de mon dîner. Mais au dernier moment quelque chose retient ma main. L’esprit de ma grande-tante que je ne connaissais pas ? Pierrot lui même, me jugeant plus fortement que jamais ? Qui sait ?! La seule chose dont je suis sur, c’est que l’idée que le laisser au milieu des ordures n’est plus une option. Je plisse les yeux et les fixe dans les siens comme pour le défier mais il ne change rien à son expression et je dois me faire à l’idée que de pierrot ou de moi, le clown en porcelaine à  définitivement le dessus. « Fais pas trop le malin quand même, j’ai pas dis mon dernier mot » lancé-je, dépitée, au buste hautain.

Je laisse la porte de mon appartement claquer dans mon dos et me dirige d’un pas décidé vers le bout du couloir où je frappe rapidement à la porte de mon voisin. Tennessee est nouveau dans l’immeuble et c’est d’ailleurs la première fois que je viens jusqu’à chez lui. Depuis son arrivée c’est plutôt ce dernier qui se retrouve généralement à sonner pour que je le laisse entrer. Il est donc plus que temps que j’inverse la tendance. La porte s’ouvre finalement et j’offre au jeune homme un merveilleux sourire « Salut ! Ça va ? » Sans lui laisser le temps de pouvoir répondre, j’enchaîne aussitôt avec le but de ma visite. « Tu sais c’que j’ai réalisé ? Tu viens d’arriver en ville et tu connais personne. Et si tu ne connais personne, t’as personne à inviter pour une crémaillère. Et ça c’est triste. Pire que ça, c’est dangereux même. Tu savais qu’à l’origine on faisait des crémaillères pour chasser les mauvaises esprits d’une habitation avant d’y emménager ? » Ma capacité à débiter un flot de parole ininterrompue, sans laisser à qui compte la moindre chance d’en placer une, est un don que j’ai mis de nombreuse années à  perfectionner. Le succès réside dans un débit d’élocution parfaitement maîtrisé. Parler suffisamment vite pour ne pas leur laisser la moindre chance, tout en sachant ponctuer son discours de pause dramatique savamment disséminées pour capter leur attention et leur faire croire à une conversation quand en réalité je suis la seule à blablater. « Et franchement qui voudrait d’un fantôme ou d’un mauvaise esprit comme colocataire ?... Personne ! Du coup j’me suis dit que la meilleure solution c’était qu’tu fasses avec c’que t’avais. C’est à dire moi. Personne n’a jamais dit qu’il fallait être des milles et des cents pour faire une crémaillère. » Tout en parlant je me faufile le plus naturellement du monde entre lui et le chambranle de la porte, m’incrustant dans son appartement comme si de rien n’était. Enfin appartement... Le mot est un peu présomptueux pour décrire ce qui s’offre à mes yeux. Un studio tout au plus. Une seule pièce rassemblant cuisine, salon, chambre et qui a cette allure vide et impersonnelle des nouvelles habitations. Rien de précis ne saute au yeux. Rien de different. Juste des meubles basiques, sans vécus. Des objets sans âme. Pour moi qui collectionne les antiques depuis aussi loin que je me souvienne et qui n’a jamais rien possédé qui vienne d’un ikea ou autre vendeur de meuble préfabriqué, déshumanisés, il y a quelque chose de particulièrement dérangeant dans tout ça. Et à présent, je suis sur d’avoir fait le bon choix. Pierrot sera parfaitement à sa place ici, pour amener un touche d’originalité dans ce temple de la banalité ! « Et qui dit crémaillère, dit cadeau hein ! C’est la tradition ! Du coup j’t’ai amener une magnifique décoration. » Mes yeux scannent rapidement la pièce avant que je ne jette mon dévolue sur l’une des étagères qui si trouve. En deux pas je la rejoins, et avec toute l’assurance dont je suis capable - autant dire beaucoup - Je dépose la statuette entre une plante verte et un livre dont je ne prends pas le temps de déchiffrer le titre. «  Magnifique ! Tu vois tout d’suite ça rajoute un petit quelque chose à la pièce. » Je pose mes mains sur mes hanche en disant ça, admirant fière mon présent, avant de tourner sur moi même pour faire de nouveau face à Tennessee. Dans la vie, si on fait les choses avec conviction et qu’on agit comme si tout était parfaitement normale, il y a 90% de chance que personne n’ose rien nous dire. « Tu m’offres une bière ? »
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Tennessee Ramakers
Tennessee Ramakers
MESSAGES : 49
AGE DU PERSONNAGE : 30
RACE : Magicien
MÉTIER/ÉTUDE : Prof de Krav Maga


TENNESSEE & AVERY
THE ORNAMENT OF A HOUSE IS THE FRIENDS WHO FREQUENT IT



La musique résonnait dans son appartement, comme souvent les matin quand il hante ce petit studio. Les paroles sont scandées bien trop rapidement pour que le commun des mortels puisse y faire écho. Mais les paroles ne sont qu’un bruit de fond loin derrière ses pensées aussi volatiles et éphémères que la fumée qui quitte ses lèvres. La fenêtre est grande ouverte pour éviter que l’odeur des cendres ne pénètre les tissus et transforme l’endroit en un squat de fans Marlboro. L’idée ne le dérange pas plus que ça mais il ne veut pas donner au proprio une raison pour taper dans sa garantie. Et comme si ce brave homme lisait dans ses pensées, son téléphone vibre pour lui afficher un message : Le loyer est en retard d’un jour. « C’est bon tu vas pas en crever vieux rat va » souffle-t-il avant de laisser tomber le portable dans le fond de la poche trop profonde de son jogging gris détendu par le temps. De toute façon, il n’a pas encore reçu son salaire et ne veut pas piocher dans ses économies pour quelque chose d’aussi futile. L’idée de rembourser ses dettes lui traverse l’esprit et il l’apprécie. Après tout ses amis abordent des fois le sujet avec lui, de manière plus ou moins discrète. Mais c’est Martijn qu’il veut rembourser en priorité. Le néerlandais a toujours été là pour lui et attire ses pensées vers Rome et des souvenirs désagréable. Alors il soupire et retourne s’affaler dans son canapé.

Il n’est pas vraiment confortable ce vieux truc, surtout qu’il se déplie en un lit encore moins confortable mais bon, on fait avec ce qu’on a. Mais le tissus de l’accoudoir est déchiré, ce qui lui permet d’y glisser sa main pour en sortir sa propre boite à malices. Bray ce n’est vraiment pas Amsterdam et son proprio risquerait de ne pas apprécier qu’on fume une autre herbe que le tabac sur sa propriété. Mais tant pis pour sa gueule à ce vieux con. Adossé, une jambe pendant sur l’accoudoir, Tennessee se roule une de ces cigarettes qui détendent et alors qu’il allume une flamme, on frappe à sa porte. Il n’est quand même pas venu jusqu’à l’emmerder chez lui ce vieux rapiat, si ? Alors il calle sa cigarette artisanale et illégale derrière son oreille, attrape un tee-shirt et ouvre la porte. Directement, il affiche un large sourire. Sa voisin est plantée devant lui et lui lance un  « Salut ! Ça va ? » avant même qu’il n’ait le temps d’ouvrir la bouche. D’habitude, c’est lui qui vient sonner chez elles parce qu’il lui manque un truc et finit par repartir avec une tasses de café ou une bière. L’éternel squatteur qu’il est n’a pas laissé ses talents de l’autre côté de la manche. Mais visiblement, il n’était pas le seul à disposer de ce talent. Le pauvre Tennessee ne peut même pas en placer une qu’elle continue : « Tu sais c’que j’ai réalisé ? Tu viens d’arriver en ville et tu connais personne. Et si tu ne connais personne, t’as personne à inviter pour une crémaillère. Et ça c’est triste. Pire que ça, c’est dangereux même. Tu savais qu’à l’origine on faisait des crémaillères pour chasser les mauvaises esprits d’une habitation avant d’y emménager ? »

Ses yeux naviguent de gauche à droite sans trop comprendre de quoi elle lui parle. Est-ce qu’elle sait pour l’existence des fantômes ? Peut-être. Quant à ses connaissances, il est bien trop sociable pour rester seul trop longtemps et a déjà agrandit sa liste de contacts sur les réseaux sociaux. Bon la majorité est composée de collègues de travail ou de squatteurs ou fumeurs en herbe mais c’est toujours ça de pris. Mais surtout, il ne comprend pas vraiment pourquoi son absence de crémaillère la prend comme ça aux trippes au milieu de la journée. « Et franchement qui voudrait d’un fantôme ou d’un mauvaise esprit comme colocataire ?... Personne ! Du coup j’me suis dit que la meilleure solution c’était qu’tu fasses avec c’que t’avais. C’est à dire moi. Personne n’a jamais dit qu’il fallait être des milles et des cents pour faire une crémaillère. » L’idée qu’elle lui a peut-être ramené de la nourriture pour l’occasion le fit sourire. Tennessee n’avait pas vraiment faim mais ne disait jamais non à une petite gourmandise. Son regard glisse alors sur ses mains qui ne tiennent pas une assiette portant un grand gâteaux à étages ou une pizza délicieusement couverte de mozzarella mais plutôt une statuette. Son sourire disparait et un sourcil se hausse sur son front, curieux de ce qu’elle lui veut en réalité. Mais de nouveau il n’a pas le temps d’en placer une qu’elle s’invite dans son studio comme lui l’avait fait plusieurs fois.

L’endroit n’a rien d’incroyable et est encore très impersonnel en dehors de sa photo de Rocky dédicacée qu’il ne quittera jamais. Ce n’est pas très rangé non plus, le panier à linges dans un coin déborde et il y a un caleçon sur une chaise. Quant au coin cuisine, les cartons de pizza achetés la veille sont encore intacts. Mais Avery n’a pas vraiment l’air de s’en soucier. Elle tient toujours en main la statuette qu’il n’a pas vraiment pu détailler. « Et qui dit crémaillère, dit cadeau hein ! C’est la tradition ! Du coup j’t’ai amener une magnifique décoration. » Elle veut surtout se débarrasser d’un vieux truc moche, c’est évident pour Tennessee qui essaie désormais de voir l’étendue de la laideur. Elle trouve d’ailleurs une place entre une plante verte qui appartient au propriétaire et un bouquin qu’il a commencé mais n’a jamais fini. «  Magnifique ! Tu vois tout d’suite ça rajoute un petit quelque chose à la pièce. » Le grand benêt qu’il est s’approche et regarde la chose, une petite statuette d’un truc qui ressemble à un clown flippant qu’on trouverait chez une grand-mère toute aussi flippante. La musique continue d’ailleurs dans leur dos et le croisement entre Eminem et le clown en porcelaine lui arrache un petit rire.

« Tu m’offres une bière ? » Il se tourna vers elle, toujours avec un sourire amusé. À quel moment est-ce qu’elle s’est dit que le grand sportif en jogging qui écoute du rap serait une famille d’accueil idéal pour cette horreur de grand-mère. « Ouais s’tu veux », répond-il avant de se diriger vers la cuisine. Le frigo est presque vide, une bouteille de jus d’orange, trois bières, un paquet de parmesan et un yaourt. Il récupère les deux bières, les décapsule avant de lui apporter la sienne. Les deux goulots trinques et ils regardent ensemble l’horreur sur l’étagère. Tennessee réfléchit à ce qu’il peut bien en faire. Il ne sait pas trop si c’est un cadeau très laid ou si elle l’a juste confondu avec la déchetterie du coin. Il ne conçoit pas vraiment qui de moins de 90 ans peut faire ce genre d’acquisition. Il porte le goulot à ses lèvres et boit plusieurs gorgées en fixant la chose, sa cigarette de cannabis toujours derrière l’oreille entre deux mèches noires. Il jette un regard en coin à Avery, elle n’a pas vraiment le look d’une fumeuse d’herbe, plutôt du genre qui le dénoncerait au proprio. Du coup il tranche avec lui-même et décide de la réaction la plus appropriée et la plus mesurée possible, celle qui ne va pas heurter sa personne si jamais elle aime sincèrement ce genre de choses.

« Mais c’est dégueulasse ton truc ». Ah non, ce n’est peut-être pas la même délicatesse que celle qu’il a imaginée. Bon bah tant pis. Il rigole même sur la fin de sa phrase tellement il ne peut pas croire que ça soit un véritable cadeau. Il se tourne d’ailleurs vers elle « Genre tu m’as vu et tu t’es dit : tiens j’vais lui offrir un clown en porcelaine de grand-mère. » C’est certain que l’idée peut paraitre incongrue quand on voit la dégaine du nouveau propriétaire de la chose. « Même la vieille romaine avec ses chats elle avait pas ce genre de trucs. Elle avait Jésus elle ». Bon, pas littéralement le vrai Jésus cryogénisé dans sa cave, mais plutôt des peintures et des croix dans la maison. « Franchement, même Jésus il peut rien faire pour ton truc là ». Ça l’amuse au final de se moquer de son cadeau. « Faut que tu l’exorcise, un truc comme ça. » termine-t-il avant de se laisser retomber dans son canapé et boire une nouvelle gorgée.

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