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 the night is dark and full of terrors [ft Morgan]

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Morrigan McGuire
Morrigan McGuire
MESSAGES : 109
RACE : Humains
MÉTIER/ÉTUDE : Illustratrice de livres pour enfant.
Je ne devrais pas être ici. Je devrais être en train de travailler. Ou au bar. Non surtout pas au bar. Je n'avais fait aucune promesse à Emma, mais je m'étais jurée de faire mieux pour elle. Ce soir, c'était le soir des bonnes résolutions. Ce soir pas d'hommes à ramener dans mon lit, pas d'alcool... Si j'échouais, tant pis, mais au moins me devais je d'essayer. Je ne voulais pas la perdre, mais pas la décevoir non plus. Alors j'avais passé sous silence mes objectifs du jour quand Emma m'avait appelée depuis le seuil de sa chambre :

-Maman ? Où est-ce que tu vas à cette heure-ci ? Pourquoi tu trembles ?
-Rien, j'ai juste froid...
-Alors pourquoi tu sors encore... Reste, s'il te plaît... Je te ferais un chocolat chaud et on se regardera un film et je m'endormirais la tête sur tes genoux, comme quand j'étais petite et que étais en congés de ton travail à l'hosto...
-Pas ce soir, désolée...
-Ah, c'est ça ! Tu vas rejoindre je ne sais quel rendez-vous secrets et vous allez faire vos saloperies sur le canapé toute la nuit !
-Tu te trompes !
-Alors tu n'as plus assez d'alcool et tu repars faire des provisions en bonne ivrogne que tu es ?
-Oui... c'est ça !
-Bon vent ! Et j'espère que les flics te tomberont dessus !

La porte de sa chambre claque. Je m'attendais à ce qu'elle perde patience un jour, mais je ne m'y attendais pas là, alors que je venais de prendre une bonne résolution... Je faillis tout abandonner, blessée, bien que je ne pourrais pas lui en vouloir de penser ainsi puisque j'avais toujours agit de la sorte depuis la mort de son père. Elle ignorait que je cherchais justement à me sortir de ces vieux démons, sinon elle s'en serait voulu d'avoir parlé ainsi, j'en étais sûre.... Mais la colère... Sa colère était tellement légitime...

Je ressuyais une larme sur le coin de ma joue et m'en allais alors pour le parc.

Assise sur mon banc, je ressassais la scène malgré moi dans ma tête... Je ne devrais pas être ici... Les tremblements redoublèrent. Et ce n'était sûrement pas dû au froid... J'avais soif...

-J'en ai besoin...

Je tentais de lutter contre moi-même, me relevait, me rasseyait... Et ce petit manège durait depuis mon arrivée. Il était 22h... Je luttais depuis une heure ainsi... Il n'y avait pas âme qui vive pour me tenir compagnie... Au moins, parler avec quelqu'un d'autre m'aurait changé les idées... Même si j'avais peur de tomber dans mon autre travers pour palier au premier. Peut-être valait-il mieux que je ne rencontre personne et que je rentre chez moi...
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Morgan l'Olonnais
Morgan l'Olonnais
MESSAGES : 208
RACE : fantôme (ex-triton)
MÉTIER/ÉTUDE : gardien de phare, ancien officier de la marine française

the night is dark and full of terrors
@morrigan mcguire & Morgan

La nuit été tombée sur Bray, Morgan avait observé le soleil se coucher depuis le phare, à travers la fenêtre, les mains dans le dos, le regard se perdant au loin dans l'horizon avec un air solennel. Il faisait cela souvent, flottant sur place, dans un état second, perdu dans les pensées d'une vieille âme de plus de cent ans qui attendait une réponse, une délivrance, peut-être un peu des deux. Peut-être qu'il obtiendra l'un des deux, disparaissant de ce monde aussi brusquement qu'il avait apparu. Au fil des heures, des jours et bientôt cinq années, il avait pourtant tissé quelque étranges amitiés et relation. Rien de trop régulier, pour éviter de lever les soupçons, et même avec ces pairs, il se cantonnait à un minimum d'interaction. Il n'y avait qu'avec Avery qu'il prenait réellement des risques, se montrant au meilleur de sa forme, presque aussi vrai que nature.

Le fantôme clignotait, sortant de sa torpeur et détachant le regard de l'obscurité, il avait besoin de sortir, de prendre l'air, de cesser de fixer l'étendue noire où ce trouvé les falaises, puis la chute, Eoïn avait alors disparu dans la mer pendant que Morgan croupissait dans une cellule à Paris. Un ami lui avait fait parvenir la nouvelle et Morgan avait alors accepté le sort qui lui été réservé. Il l'avait accepté dans cet espoir du dernier condamné qu'ils seraient peut-être réunis de l'autre côté du voile. Non, il ne croyait pas au paradis, mais il aimait bien l'idée de se retrouver. Les épaules allégées de tout ce poids du monde, sensation de flottement et sentiment d'avoir accompli tout ce qui était possible sur cette planète qu'était la terre. Depuis, l'homme avait commencé à toucher les étoiles et s'était même posé sur la lune. Alors, qu'il ne connaît rien du monde qui l'entoure, ni de sa propre personne.

Morgan n'avait pas remarqué qu'il déambulait en ville, où plutôt il n'avait pas fait attention, évitant les badauds par réflexe, même s'il savait qu'il pouvait passer à travers, invisible à leurs yeux à cet instant, il finit par atteindre le parc et ce fut alors à propos pour lui de se lancer à la récitation de quelques vers d'un poème d'Albert Samain. Il imaginait Eoïn à ses côtés, se matérialisant alors, après s'être assuré qu'il n'y avait personne. Non, cette démonstration était pour ses propres fantômes, se prenant au jeu, utilisant un peu d'énergie pour sentir le sol sous ses pieds et le vent dans ses cheveux.

« Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos coeurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux—
»

Morgan s'interrompait brusquement en remarquant qu'on l'observait à présent, le sortant de ses propres pensées et de cet instant où les mots avaient glissé de ses lèvres. Il ajustait la veste qu'il avait sur le dos, « Ahum, bonsoir, veuillez m'excuser, je ne pensais pas qu'il y aurait du monde à cette heure. » Excuses futiles, car il ne dérangeait personne, il n'y avait personne, sauf eux deux, une rencontre qui lui rappelait un autre poème, cette fois de Verlaine.
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Morrigan McGuire
Morrigan McGuire
MESSAGES : 109
RACE : Humains
MÉTIER/ÉTUDE : Illustratrice de livres pour enfant.

Je ne savais pas pourquoi je tenais à résister et à tenir seul. Comme si un simple échec ou une simple réussite face à l'alcool définirait si j'avais réussi ou raté ma vie. Comme si ces résultats devaient me définir en tant qu'être humain.

Ce soir, je m'enlisais pensant être seule, sans témoin de mes déboires, face à mon propre linge sale, dans le parc, assise sur un banc, à trembler comme une damnée. Le vent avait accompagné et bercé les mouvements de balancier d'avant en arrière de mon corps, tandis que du bout des doigts je me retenais au rebord du banc comme si ma vie en dépendait et comme si cette solution serait efficace contre les effets indésirables du manque.

Ce même vent semblait m'avoir charrié quelconque murmure, illusion des sens à cette heure tardive sans doute renforcée par mon sang qui réclamait son tribu et bouleversait les messages de mes cellules nerveuses, ainsi que la fatigue qui accompagnait la lutte.

Mais bientôt une voix d'homme s'éleva dans le lieux désertique, comme sortie d'outre-tombe. Elle n'était pas sensée trouver âme qui vive, et pourtant... Je stoppai net le mouvement de bascule pour me stabiliser. Ce n'est pas pour autant que je prenais la peine de lever les yeux vers le malheureux interlocuteur qui se trouvait désormais en ma présence :

-Bonsoir..., répondis-je, un poil laconique, assez bas. J'étais en difficulté et on aurait dit que parler me demandais extrêmement d'efforts.

Je daignai simplement regarder le bout de mes chaussures, peinant à déglutir pour enchaîner et toutes les difficultés du monde à articuler des paroles intelligibles .

-Ce parc est à tout le monde... Alors vous gênez pas pour moi.

Mes paroles étaient saccadées, comme si j'éprouvais du mal rien qu'à respirer :

-Je crains surtout de ne pas être de très bonne compagnie pour quiconque cette nuit.

Je fermais les yeux comme pour me concentrer sur ma propre tâche, quitte à me montrer involontairement malpolie envers l'inconnu.

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