-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

 

 Could you talk to a soulless rock? ALEXIS

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
avatar
Invité
Could you talk to a soulless rock?
“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
T
’es encore un peu hésitant, quand tu franchis le portail du cimetière. C’est pourtant plus facile que celui de ta maison. ça fait pas loin d’une semaine que tu rentres le soir beaucoup trop tard juste pour ne croiser personne, que tu te faufiles dans ta chambre pour repartir aux premières lueurs de l’aube le lendemain. Tu ne ferais pas le coup à ta mère de ne pas rentrer du tout, pour ne pas qu’elle s’imagine qu’il t’est arrivé quelque chose, mais tu te sens incapable de l’affronter, ni elle ni les autres. Venir ici, c’est te confronter à la réalité sans pour autant lui donner une dimension trop réelle. Tu peux encore nier, là, sans voir la douleur dans les yeux de ta famille, que le corps de Sarah se trouve bel et bien enterré. Tu peux te donner l’impression que la tombe devant laquelle tu te tiens n’est qu’un symbole, qu’elle est juste partie et qu’elle finira par revenir, parce que ça ne peut pas se terminer comme ça, n’est-ce pas? Seul, tu peux te permettre de rêver encore un peu, te refusant de retomber brutalement sur terre. Parce que tu la sens, tapie au fond de toi, la culpabilité, la honte. Cette phrase qui résonne doucement au fond de ton crâne, qui gueule pas encore même si ça ne saurait tarder. Tout ça c’est de ta faute, Wyatt. T’aurais jamais dû faire partie de cette famille. Et c’est tour à tour la voix de ta mère, que tu entends, puis de Sarah alors que c’est bien toi qui t’en veut, sans encore avoir osé recevoir le blâme des autres.

Tu touches du bout des doigts la dernière demeure de Gabriel avant de t’asseoir en tailleur devant celle de Sarah. C’est elle que tu viens voir, comme si t’attendais un pardon quelconque. Mais c’est au-delà de ça. Sarah, ça a toujours été celle qui t’écoutais le plus. Celle qui te disait jamais de te la fermer même quand tu parlais trop, celle qui faisait semblant de s’intéresser à tout ce à quoi tu t’intéressais. La grande soeur qui te couvait, qui te prenait dans les bras quand t’avais pas envie, te forçant presque à aimer ça, parce qu’elle te laissait pas le choix. Cette présence que t’arrivais à ressentir encore qu’ici, même quand elle ne disait rien et qu’elle se contentait de hocher la tête. Sarah, elle aimait pas franchement se cosplayer, mais elle te faisait toujours plaisir et se coordonnait toujours avec toi. C’était pas la soeur parfaite, elle avait ses sautes d’humeur et ses moments, mais c’était la tienne. Tu fermes les yeux, brièvement. Juste pour refouler la voix dans ta tête, insistante. ”T’as pas honte de venir ici? C’est toi le responsable, je serais pas là si t’existais pas!” Mais au fond tu sais que c’est pas elle qui te parle. Tes propres craintes qui se transforment en appel au secours à l’intérieur de ton crâne, sans que tu te donnes l’occasion de le faire sortir. Peut-être un autre jour, quand tu auras abandonné l’espoir de pouvoir la sauver. “ J’abandonne pas Sarah. Je te jure que j’abandonne pas. Ils maintiennent que c’est pas possible mais tu me connais, j’suis pas du genre à laisser tomber. Je vais te sortir de là. Littéralement, tu dois quand même vachement prendre la poussière.” Tu plaisantes parce que t’es arrivé à te convaincre que dans ce monde de magie dans lequel tu évolues, y avait forcément quelque chose qui pouvait lui redonner vie. ça ne pouvait pas être autrement. Dans tous les bouquins, les comics et les mangas que tu dévorais, y avait toujours une source de vie, un talisman, un putain de sort qui permettait aux morts de revenir. Non pas que ça se finisse merveilleusement bien à chaque fois, mais c’était possible, alors pourquoi pas dans ton monde? Comme si tu pouvais, finalement, réparer tes torts.

” Oh, j’ai vu Dylan l’autre fois. Faut que je te raconte, même si ça risque de pas te plaire. Il était avec une nana, et il lui a joué la carte de “ mon ex est morte récemment, je suis au bout de ma vie”. What a jerk, la dernière fois qu’il t’a vu, t’avais failli le castrer, et là il raconte à tout le monde à quel point tu lui manques.” C’était ta façon de faire avec. Croire que tu pouvais la sauver, puis faire comme si elle était devant toi, à lui parler normalement. C’était peut-être pas la bonne solution, mais tu t’en foutais. “ Mais t’en fais pas, Jake est intervenu. Enfin, je crois, je suis parti quand je l’ai vu arriver… M’étonnerait pas de croiser Douche-Dylan avec un oeil au beurre noir bientôt.” Tu ris un peu. T’as jamais pu te le voir celui-là, même quand il s’invitait aux repas de famille. Profiteur de mes deux. ” Je sais que tu voudrais que je lui parle,  à Jake, mais je te l’ai déjà dit. Je suis pas prêt. Je préfère mieux venir là.” Tu grimaces, comme si tu pouvais entendre ta soeur t’engueuler. Tu sais très bien ce qu’elle dirait, si elle te répondait. C’était peut être pour ça que ça marchait, ce subterfuge. Tu fermes les yeux un petit moment, et tu continues à déblatérer des conneries sur le cinéma, sur ta rencontre avec un renard dans la forêt et sur ta décision de - peut-être - couper tes boucles. Jusqu’au moment où t’entends un bruit. Tu sursautes un peu. ” Y a quelqu’un ? “
©️ nightgaunt
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
could you talk to a soulles rock?
wyatt & alexis


Le dos reposant contre un morceau de granit noir, qui avait du être un morceau de tombe dans une époque fort lointaine, Alexis parcourait des yeux les traits qui formaient les lettres qui dessinaient les noms de ses parents ainsi que celui de son frère. En-dessous, deux dates, qui encadraient leur vie. Trop courte. Ils n’avaient pas assez vécu. Ils auraient du vivre plus. Encore de belles années qui les attendaient. Mais on les avait fauchés, en plein élan. Un on omniprésent. Il y avait ce on responsable de l’état de Castiel. Celui à l’origine de la situation de Jax. Celui qui avait drastiquement raccourci les jours heureux des Samson. Était-ce du même on dont il s’agissait ? Alexis n’en savait rien. Elle n’en savait pas beaucoup, de toute manière. Même si c’était toujours plus qu’il y a quelques années en arrière, même si ses yeux s’ouvraient progressivement sur un monde plein de noirceur qui côtoyait tout un chacun, ici, à Bray, cela restait peu, trop peu. Elle n’avait aucun nom, aucun certitude, simplement le début de quelque chose. Déjà avait-elle pris conscience que la mort de ses parents et le coma de son frère n’avaient rien d’accidentel. Quand ses cauchemars - revenus de plus belle depuis son retour à Bray - refusaient de la laisser en paix, elle descendait dans le bureau de son père, s’asseyait sur ce vieux fauteuil où il avait l’habitude de prendre place, après avoir composé le code secret qui permettait l’ouverture de la petite porte blindée, derrière laquelle se cachait le peu de chose auquel elle avait accès, et elle lisait, encore et encore, les feuillets posés devant ses yeux. Son frère avait-il été impliqué dans les activités extra-professionnelles de ses parents ? Avait-il connaissance des organisations dont les noms réapparaissaient ici et là ? Alexis n’aurait pas pu le jurer, mais assise, face à leur tombe muette, elle devinait la réponse, au fond d’elle. Elle ne leur en voulait pas de l’avoir maintenue dans l’ignorance. Elle n’était même pas majeure à l’époque, alors c’était comme si elle entendait sa mère soulever un à un tous les arguments en défaveur de son implication, son frère, protecteur, acquiescer, et son père se ranger à l’avis de sa femme bien-aimée. De tout ça, la brune n’en avait pas encore parlé à Castiel. Ce n’était pas franchement le bon moment. Elle avait, par contre, échangé longuement sur le sujet avec Jax, qui semblait en savoir beaucoup plus qu’elle sur la question. Tout le monde, en réalité, en savait plus qu’elle. Gardée dans l’ignorance par ses proches, aveuglée par son quotidien qui lui convenait parfaitement, elle avait choisit volontairement de conserver ses œillères à la mort de ses parents. Croire, aussi invraisemblable que cela paraisse, qu’ils avaient été tués par une bête sauvage durant une ballade en forêt. Attendre patiemment que son frère aîné se réveiller. Un état, amorphe, qui lui convenait très bien. Une fuite qu’elle avait vaillamment menée, des années durant. Sauf que la réalité finissait toujours pas vous rattraper, et elle en faisait douloureusement les frais depuis quelques temps. Et avec tout ça, il fallait rester debout, continuer à se lever pour aller au travail, au sport, faire bonne figure, donner le change. Alors que la moindre parcelle de son être ne voulait qu’une chose : se réfugier dans cette maison, à des kilomètres de Bray, où se trouvait son meilleur ami. À défaut de pouvoir le rejoindre après chacun de ses gardes, à défaut de pouvoir passer ses soirées avec lui, à s’assurer qu’il allait bien, qu’il ne plongeait pas trop dans des gouffres sans fond, à défaut de ça, Alexis se rendait ici, lieu qu’elle avait évité des années durant. Muette, comme la tombe qui lui faisait face.

Elle laissait ses pensées divaguer, quelques larmes couler, parfois, mais ne prononçait jamais le moindre mot. S’ils ne pouvaient pas entendre la tempête de paroles silencieuses qui agitait son esprit, alors ça n’était pas des sons exprimés à voix haute qui auraient plus de chance de les attendre, où qu’ils soient, quoiqu’ils soient devenus. Elle fumait souvent plusieurs cigarette, assise à même le sol, puis, sans signe annonciateur, décidait de se lever, remontait dans sa voiture, et rentrait chez elle ou à l’hôpital, suivant les jours, suivant les heures. Cette fois, sans trop savoir pourquoi, après déposé le lys blanc sur l’herbe, elle ne se dirige pas directement vers la sortie. Sûrement qu’elle n’avait aucune envie de rentrer chez elle, même si l’idée de retrouver Jax ne lui déplaisait pas, loin de là. Simplement, il n’y aurait pas Castiel, aucun moyen de le contacter, et elle aurait trop le loisir de penser à divers sujets. Inévitable. Entre les stèles isolées, détentrices d’un savoir qu’elle n’imaginait même pas, la brune se sentait presque apaisée. Le silence qui régnait, l’absence de bruit, comme si tout, ici, était complètement étouffé. Jusqu’à ce qu’un bruit, justement, perce le silence, éveillant ses sens. Elle n’avait jamais croisé personne ici, à croire qu’elle était la seule de la ville à se rendre au cimetière. C’était faux, bien entendu. Elle avait soit un don pour y aller quand tout le monde avait autre chose à faire, soit celui d’éviter toute autre âme vivante. Peut-être un mélange des deux. Ça ressemble à du badinage, une conversation toute à fait banale, bien qu’elle ne perçoive qu’une voix. C’est indiscret, de sa part, de diriger ses pas vers la source de ce son. Ça ne l’arrête pourtant pas. Chacun traite le deuil à sa manière, ses différentes expériences à l’hôpital lui en ont donné un bon aperçu, ça ne lui viendrait pourtant pas à l’idée de confier à un granit son envie de se couper les cheveux. Peut-être qu’elle devrait essayer. Ça lui sortirait peut-être la tête de la brume. Tirant une cigarette, elle l’allume rapidement et s’avance franchement le long du chemin quand le propriétaire de sa voix se retourne, demandant à voix haute si quelqu’un est là. Désolée, je voulais pas t’interrompre. Alexis n’avait pas prévue d’être particulièrement discrète, poussée par la curiosité elle avait simplement voulu savoir qui parlait ainsi dans un cimetière. Mais elle n’avait pas non plus prévu d’engager une quelconque conversation, ni même de briser le monologue de son interlocuteur. J’étais juste surprise d’entendre quelqu’un.
electric bird.

Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Could you talk to a soulless rock?
“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
T
’es là, à parler à une pierre comme si elle allait finir par te répondre. C’est beaucoup plus simple que d’admettre que tu la reverras plus, Sarah, t’en es pas encore là. Peut-être que c’est pour ça que t’as pas encore craqué, que tu t’es pas encore griffé le visage jusqu’à en saigner, de douleur et de culpabilité. Parce que t’as pas encore abandonné l’idée de pouvoir la sauver, de trouver une solution. A quoi bon vivre dans un monde empreint de magie si tu ne peux pas l’utiliser quand tu en as besoin? A quoi bon tous ces pouvoirs, ces facultés si la seule dont tu pourrais te servir n’existe pas? Mais ça tu le sais depuis longtemps, que le monde est injuste, surtout avec vous, les Jones. Aucun d’entre vous n’a eu une vie facile et pourtant, vous avez cru vous en sortir, pouvoir donner du sens à ce qui n’en a apparemment pas. Mais c’était avant que tu foires, avant que tu te plantes,et il est hors de question que tu laisses la situation telle qu’elle est. C’est ta faute, ton fait, ton problème et tu vas le régler, que ça te prenne des jours, des mois, des années n’entre même pas en compte. Est-ce que ça aurait été la même chose, si Sarah n’était pas morte par ta faute? Si tu n’étais pas celui à blâmer? Parce que là, il n’y avait pas seulement la culpabilité du survivant. C’était ton impatience, ta jalousie, ta connerie qui avait eu raison de ta soeur. Sans doute que sans ça, tu aurais la même hargne, la même pulsion de vouloir la sauver, elle était ta famille. Mais t’aurais pas ce tourbillon de sentiments négatifs, pas à ce point. Parce que ce qui est en train de te ronger, c’est la honte, la responsabilité de tes actes. La tristesse, la mort, la déchirure, elle est là, mais c’est pas ça qui t’empêche de respirer et qui te compresse la poitrine. Wyatt, celui toujours prêt à égayer l’atmosphère, faire des blagues à la con et parler trop. On cherche pas vraiment plus loin, savoir si c’est vraiment ce que t’as au fond de toi ou si tu t’en sers juste comme d’une carapace. Et si avant c’était pas le cas, c’est définitivement vrai maintenant. Tu fuis ta famille pour ne pas avoir à l’affronter et t’es pas foutu de montrer ce qu’il se passe vraiment à l’intérieur de ta tête. T’as honte, t’as peur qu’ils finissent par ne plus vouloir de toi, tu te demandes même si Samantha ne commence pas à regretter ton adoption. Peut-être que tu te dis que si tu t’assois à table avec eux, la seule chose que tu pourras en retirer, c’est la décision que t’as plus rien à faire là. Et malgré tout, c’est peut-être la seule chose que tu serais incapable de supporter, ça et leurs regards de jugement. C’est ce que tu t’imagines en tout cas. T’es loin de t’imaginer qu’ils t’en veulent pas autant, que c’est pas entièrement de ta faute et que c’est pas toi qui a porté le coup fatal. T’es loin de te dire qu’ils souffrent aussi et que t’assoir avec eux, ça pourrait faire du bien à tout le monde, calmer le mal qui ronge chacun des membres de la famille des Jones.

Alors tu viens là, dans le cimetière, discuter comme si tout allait bien. Même ici, alors qu’il n’y a personne autour, t’as du mal à être vrai, à relâcher la pression, montrer que t’as mal. Parce que le jour où tu le fais, c’est la porte ouverte au désespoir, et que t’es pas encore prêt à baisser les bras, pas alors que t’as pas tout essayé. T’as encore des pistes que t’as pas exploré, des bouquins, des tonnes de bouquins que t’as pas lu, c’est pas le moment de laisser parler les larmes. Tu parles et tu racontes à Sarah tes mésaventures des derniers jours, tes pensées les plus superficielles et ce que t’entends de tes frères et soeurs. Tu parles parce que tu sais faire que ça, parler jusqu’à ce que t’aies la gorge sèche, parler un maximum pour t’éviter des pensées trop douloureuses. Un bruit derrière toi, pourtant, te coupe dans ton élan et une jeune femme finit par sortir du chemin. T’es pas placé de sorte à pouvoir voir qui que ce soit dans l’allée principale, les tombes de tes proches ont tendances à être assez reculées, presque invisibles. T’es pas riche, tu t’appelles pas Ò Murchù ou Egerton, t’as pas droit à une allée jonchée de statues et des rosier en fleur pour les morts que tu pleures. Alors tu la vois pas arriver, tu l’entends seulement. “ Pas de problèmes.” Tu l’as déjà vu, la jeune femme, mais t’arrives pas bien à savoir où. Rien de bien surprenant, quand on y regarde bien, la ville n’est pas si grande et si personne n’est vraiment inconnu, on passe souvent devant des tonnes de gens sans en savoir plus sur leur vie. Puis tu bosses au cinéma, t’as dû la voir passer une ou deux fois, tout le monde va au cinéma. “ C’est abusé si je te demande si je pourrais en avoir une?” Tu désignes sa clope d’un mouvement de tête. T’as jamais été un grand fumeur et pourtant, depuis le décès de Gabriel, t’as ces instants de grand stress où tu te sens presque obligé de jeter sur un paquet. Alors forcément Sarah … “ Je t’ai pas dérangée au moins? Y a jamais personne quand je viens d’habitude et on va dire que ça dérange pas spécialement les résidents, le fait que je sois une pipelette.” Une petite blague de mauvais goût et hop. Pour être totalement honnête, ce ne serait pas toi sans ce genre d’humour un peu con et qui ne fait pas rire beaucoup de monde.

©️ nightgaunt
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
Could you talk to a soulless rock? ALEXIS
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
► URBAN LEGENDS :: Archives de UL V3 :: Ecrits-