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 Bang bang, that awful sound | PV Basil

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Katarina & Basil


Ta main agrippe la paire d'ailes avant même qu'elle ne parvienne à s'envoler, que ses pieds viennent à quitter le sol. Un coup rapide, sec, le corps tombe au sol et tu ignores ses supplications lorsque ton pied se retrouve contre sa gorge. Tu n'aimes pas ça. Tu n'as jamais vraiment apprécié, non plus. Mais tu es comme un robot, à ce point-ci. Suivre des ordres, faire ce que l'on te demande. Un point, c'est tout. Ça fait déjà un bon moment que tu cours après cette fée-là, qu'elle joue avec tes nerfs également. Alors certes, faut l'avouer, il y avait cette rage qui se creusait à ton ventre quand tu l'as vue tenter de décoller du sol. "Pas une fois de plus", tu t'es alors dit. Elle n'allait pas t'échapper encore, cette fée-là. Tu devais la ramener au labo', hors de question qu'elle te fasse courir encore des heures durant. Alors tes oreilles, déjà bourdonnantes par la pression, par l'effort utilisé, se bloquent de toutes supplications quand tu pointes ton fusil vers son crâne. Tu appuies sur la gâchette sans même te poser une question de plus. Sans même penser qu'elle a peut-être une famille, qu'elle a sans doute des gens qui l'aiment. Tu ne peux pas penser à ça. Ce n'est pas comme ça qu'on t'a fait grandir, de toute façon. Ce n'est pas comme ça, quand l'on chasse. Tu as appris, avec le temps, à te détacher de cette émotion qui se mêle au fait de prendre une vie, de jouer la faucheuse. Ça ne veut pas pour autant dire que tu aimes ça. Tu restes humaine, malgré tout. Chaque fois, tu dois te rappeler que c'est pour le bien de l'avancement, pour le bien des recherches. Ton fusil est silencieux, c'est presque comme lancer un dard en plein entre les deux yeux. C'est rapide, au moins. Rapide et sans douleur.

Tu souffles afin de déplacer une mèche rebelle qui ne cesse de retomber dans ton visage. Tu auras beau avoir les cheveux courts, ça parvient tout de même à être dans le chemin, cette connerie. Le corps désormais dans le coffre de ta voiture, tout étant fait dans l'ordre des choses afin de ne laisser aucune trace, que ce soit dans tes pas, de votre combat, dans le coffre. Il y a de nombreuses raisons qui font que tu n'as pas encore ton nom identifié comme chasseuse parmi les êtres surnaturels ou l'OBCM. Camoufler tes traces, ça en fait parti. La voiture démarrée, ton corps désormais au repos, c'est là que tu prends conscience de cette longue chasse qui aura duré trop longtemps. Sans doute savait-elle, cette fée, qu'elle était due pour mourir bientôt ou avait-elle des connaissances discutables, parce qu'elle était armée. T'as pris cher, sur ce coup-là. Tu ressens l'énergie qui te quitte, la brûlure des coupures subies, la douleur des coups reçus. Et tout ce que tu te dis à l'immédiat, c'est de comment tu allais expliquer ces marques à Shura. Maintenant que tu habites avec lui de nouveau, tu ne peux pas tout simplement disparaître quelques jours le temps que les marques se fassent moindres. Tu ne peux pas éviter. Une bagarre dans un bar, tu te dis. S'il vient à poser des questions, c'est ce que tu diras. Tu n'aimes pas lui mentir, mais tu sais que ce serait sans doute pire s'il venait à savoir tout ça, tout ce monde dans lequel tu vis. C'est une façon de le protéger, c'est ce que tu te tues à te dire, te faire croire. Que tu lui mens pour le protéger comme on ne l'a pas fait avec toi. Les choses auraient sans doute été plus simples si tu n'avais pas croisé la route de ton mentor, tu imagines. Autant ça, autant tu préfères connaître la vérité. Mais qu'importe. Tu presses ton pied sur l'accélérateur. Tu sais qu'il n'aime pas que tu perdes du temps sur la durée de vie d'un cadavre. Que la fenêtre de temps est mince pour qu'il puisse agir. Lui, ce collègue. Ce scientifique particulier, que tu apprécies bien malgré tout. Dont tu apprécies passer du temps dans son laboratoire le temps de reprendre un peu d'énergie, manger un repas, prendre un café. Café de la machine qu'il aura installé. Va savoir si c'est pour toi, tu tentes de ne pas te faire d'idées. Certes, il a cessé de te foutre en dehors de son laboratoire moindrement que tu lui apportais un cadavre et que tu commençais à poser des questions et ce n'est PAS parce que mine de rien, il a du charme, que tu vas te mettre à halluciner des choses comme ça. Les contacts de ce genre ne te mettent pas à l'aise, de toute façon. Ce n'est pas pour rien que tu mets des râteaux à tout va. Même à lui, d'ailleurs. Pourtant, tu sembles devoir te convaincre de lui en mettre un, comme un système de défense automatique, contrairement aux autres. C'est bien loin d'être ta tasse de thé, ce genre de rapprochements, mais à croire qu'il ne te laisse pas entièrement indifférente, peu importe à quel point tu continues de te montrer farouche. Ça doit être une question de sourires, de cette proximité occasionnelle, de cette façon qu'il a de te taquiner. Puis, il éveille ta curiosité aussi, de par un comportement complètement aléatoire. Franchement, va savoir. Tu es bien loin d'être comme ça, pourtant.

La porte s'ouvre finalement. Au diable le sarrau, à l'immédiat. Tes bras trimballent un cadavre et de toute façon, tu allais mettre de ton hémoglobine sur le tissu blanc. D'une façon ou d'une autre, s'il n'était pas occupé, il aurait un truc à reprocher. Peu importe, vraiment, c'est bien loin de te déranger à cette étape-ci. Tout ce que tu veux, c'est de t'asseoir, désinfecter tes plaies et manger un bout. Et l'observer à l'oeuvre. Un petit son quitte tes lèvres, à peine, en preuve d'effort physique à soulever le corps jusque sur la table d'opération heureusement vide. Tu reprends ton souffle, une main passant dans tes cheveux courts puis un sourire étire tes lèvres quand tu croises son regard. « Ton colis est là. » Que tu lances avec facilité et humour. Faut bien être dans un métier comme le vôtre pour que ce soit parfaitement normal de désigner un corps sans vie comme un colis et trouver ça drôle. Tu t'éloignes quelques instants pour ramasser ton sac à dos, déposer le dossier qui s'y trouve sur le buste de la fée et aller à ta place habituelle, après avoir ramassé le désinfectant et les boules de ouate. À force de venir à ce labo', tu commences à savoir où trouver certaines choses. Tu sors ton contenant avec ton sandwich pour plus tard, mais d'abord : les plaies. Tu retires ton hoodie afin de rester en teeshirt, un soupire quittant tes lèvres tandis que tu passes tes doigts au travers du trou que le couteau aura provoqué, une moue au visage. Tu l'aimais bien, ce hoodie! Pour le bien de la cause, tu te dis. Son sacrifice aura été utile. Le coton imbibé finalement de désinfectant, tu décolles le tissu humidifié de sang qui aura commencé à sécher de ton ventre. Garce. La coupure aura beau ne pas être profonde, ni dangereuse, ni longue, ça brûle comme l'Enfer et c'est pire quand tu y tapotes le désinfectant. Au point de laisser une petite plainte de rage suivie d'une inspiration. C'est pas la première blessure que tu désinfectes, tu auras beau avoir subit divers trucs ici et là, tu as l'impression d'être une gamine de dix ans chaque fois qui ne veut pas endurer le brûlement du contact de l'alcool à la plaie. C'est plus fort que toi. Ça fais mal, ça pique et- … Pourquoi il s'approche, au lieu d'être affairé au cadavre?
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Basil Egerton
Basil Egerton
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MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
bang bang
that awful sound
ft. Katarina Molkovich
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Tu passes un morceau de Tchaïkovski – c’est la Valse Sentimentale qui berce l’espace confiné de ton laboratoire, occupant à bas volume le calme que seul vient briser le tintement occasionnel de tes outils sur le chariot en métal. Il y a dans l’air plutôt qu’une traditionnelle moiteur cadavérique l’odeur agressive du désinfectant où tu les as laissés baigner tantôt. Ton regard s'accompagne d'un faible soupir et se pose sur le téléphone éteint, délaissé quelque part entre les dossiers dégueulant leur contenu sur le bois usé de ton bureau. Cela ne devrait plus tarder, tu l’espères tout du moins. Que peux-tu bien faire d’autre sinon attendre que la livraison se fasse ? C’était de loin l’étape la plus irritante : tu détestes cela, rester enfermé à ne rien faire ; encore heureux que la claustrophobie ne fasse pas partie de tes tares au vu du nombre d’heures que tu perds dans ce bunker. Voilà pourquoi tu refusais généralement de te plier à ce mode opératoire : tu évitais comme la peste les emplois du temps régulier, et l’on pouvait difficilement savoir d’un jour sur l’autre où tu allais te trouver. Les alertes par message rythmaient tes activités, de « nouveaux colis » déterminés par leur âge, leur sexe, leur méthode d’exécution et leur race. Tu ne te formalisais pas beaucoup de ce code morbide qui déshumanisait la chair à canon balancée sur ta paillasse. Sitôt qu’ils atterrissaient là, ils étaient saufs – façon de parler pour dire que tu troquais leur brutalité assassine pour ta tendre minutie de docteur, qui à tes yeux avait bien davantage de considération pour les défunts.

Pourtant il n’y a pas que cela derrière ton irritation. Non, tu es contrarié Basil aujourd’hui – tu as l’esprit préoccupé, par autre chose que le souci de voir arriver le corps dans un état que tu sois en mesure d’exploiter. Autre chose que ta science et tes opérations, encore que cela y soit lié : une autre alerte, remontant à quelques jours plus tôt. « J’ai trouvé ton futur cobaye », sans plus d’explication, mais rien qui t’étonne de la part de Kochtcheï – il n’était pas vraiment le plus communicatif de tes amis. De vous deux, tu étais nettement celui qui venais aux nouvelles, qui remettais d’anciennes conversations sur le tapis, sans quoi lui t’abandonnerait sans doute à quatre mois d’incertitude jusqu’à une descente de crack nocturne jetant à l’improviste dans ton téléphone un « Eurêka » des plus excitant. Et tu n’avais rien contre ce fonctionnement en vérité, cela faisait partie du personnage qui avait éveillé en toi cette fascination obsessionnelle. Seulement voilà, depuis lors il avait bien fallu que tu y penses : Kochtcheï avait peut-être l’habitude de s’introduire par les fenêtres pour commettre le meurtre parfait dans la plus grande discrétion, pour ta part tu te contentais majoritairement de victimes immobiles et silencieuses, qui avaient parfois rendu leur dernier souffle depuis un bon paquet de temps. Tu n’étais pas un chasseur, tu n’avais même jamais touché de pistolet ou d'arme à feu. Ton partenaire t’avait pourtant averti : pas question que tu sois un boulet, si tu le ralentis, il n’hésitera pas à te tirer dans les jambes et à te laisser en arrière. Et tu lui avais répondu avec assurance « ce ne sera pas nécessaire », sauf qu’en vérité… Il fallait bien que tu reconnaisses les faits. Si pour gagner sa confiance tu avais tout intérêt à lui prêter main forte et l’accompagner, tu avais plus de chances d’être le caillou embarrassant dans sa chaussure, et la première âme à décéder.

La porte s’ouvre finalement. La voilà, ta solution, que tu accueilles d’un sourire en guise d’invitation. Bancale, insuffisante : tu n’allais pas devenir un chasseur expérimenté en quelques jours de temps, mais si tu en savais déjà assez pour défendre ta vie un peu mieux qu’avec des supplications et des geignements, tu pouvais considérer cela comme une amélioration. Et du peu d’interlocuteurs sympathiques qu’il y avait entre les murs de cette organisation, Katarina était peut-être celle qui avait le plus de chances d’accepter la corvée. Elle te le devait bien d’ailleurs, pour toutes ces pénibles fois où trop bavarde il avait fallu que tu la mettes à la porte parce qu’elle t’empêchait de te concentrer. Tu avais fini par te faire à sa présence, à la tolérer à une distance correcte lorsque tu exerçais, ce qui était très remarquable te concernant : tu avais à cœur de garder précieusement ce petit entre-soi avec la mort où tu t’épanouissais le mieux. Ton colis est là te dit-elle d’un air enjoué, portant ton cadavre à bout de bras. « R.A.S ? » demandes-tu presque par habitude, baladant ton regard sur la petite nouvelle en guise de première inspection. Une fée, encore que cela t’est bien égal – tu découpes tout ce qui est vivant, l’éthique est une question pour les gens compliqués. Tu t’empares du dossier pour le parcourir des yeux rapidement, mais tu ne t’y attardes pas beaucoup – pas aujourd’hui, ce n’est pas ta priorité. Tu prends néanmoins le temps d’utiliser tes pouvoirs pour stabiliser son état et ne pas la laisser dans un coin pourrissante, encore que l’atmosphère froide du laboratoire se charge déjà bien de la conserver. Du reste, ce n’est plus rien de trop urgent.

Tu y penses une dernière fois avant d’oser te jeter à l’eau, adressant au regard laiteux du cadavre une interrogation silencieuse qui ne s’adresse finalement qu’à toi-même. D’un geste trop délicat et inutile, tu ajustes son col comme si elle n’allait pas finir intégralement nue dans peut-être dix minutes, et passes un pouce presque hésitant sur le revers de tes lèvres. Et puis, finalement, tu viens t’asseoir à côté d'elle d'un air résigné, elle qui s’affaire à – à se soigner, encore que tu n’en sais rien, puisque tu n’as pas jugé pertinent d’y prêter attention. « Katarina, j’ai un service à te demander. » Admettons, tu n’es pas un As du tact et des longs détours, surtout quand tu estimes qu’il n’y a pas de vraie raison pour les utiliser. Ton regard se perd au loin jusqu’à la table d’opération, avec de se plonger dans ses yeux pour appeler son attention. « Tu m’apprendrais à tirer ? » Pendant un bref instant, tu laisses la demande suspendue sans rien ajouter, et puis tu soupires avec un petit rire, passant longuement ta main derrière ta nuque. « D'accord je l'admets, ça ne serait pas une partie de plaisir, je n’ai jamais pressé la détente, je serais sans doute un danger public. Mais j’aurais sûrement moins de chance de finir avec une balle dans le pied si tu surveilles ce que je fais. » Tu te gardais bien d’évoquer le pourquoi de la chose, ou le caractère particulièrement atypique de cette demande par rapport à tes habitudes ; tu n’étais pas un homme d’action, tu ne l’avais jamais été – et tu ne le serais sans doute jamais.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Katarina & Basil


Tu ne sais pas, quand tu poses tes pieds dans ce laboratoire, que ça ne serais pas une visite normale. Que ce ne serait pas une tâche de plus dans ton quotidien. Parce que Basil, c'est un cas particulier. C'est le type peu bavard, qui se concentre sur ses cadavres et ignore généralement le reste du monde qui tourne autour. C'est le gars qui n'hésite pas à mettre quiconque dehors le dérangeant de ses recherches, de sa curiosité. Heureusement pour toi, il semble avoir développé une certaine habitude à ta présence puisque tu n'es pas virée aussi rapidement que jadis. Non, tu peux désormais casser la croûte dans un coin, avec un café, reprendre des forces et guérir tes plaies sans qu'il ne se décide que la moindre respiration quittant ton corps est synonyme de distraction. C'est déjà ça de gagné, tu te dis. Puis, il y a ces questions que tu parviens à demander, avec le temps. Tu n'aimes pas simplement prendre des vies sans savoir à quoi elles serviront. Tu n'aimes pas rendre quelqu'un captif sans connaissance de ce qui lui arrivera. C'est pas le mieux, dans un métier comme le tien, mais tu poses des questions. C'est sans doute la pire chose, en soit. Parce que personne ne veut réellement dévoiler ce qui se passe, tout est signe de secret dans ce genre de monde. Sauf que tu poses des questions tout de même, malgré l'interdit, malgré que personne ne semble vouloir te répondre. C'était à prévoir, après tout. Tu n'es pas une scientifique, tu n'as pas un haut rôle de la hiérarchie des Dux. Toi, tu sers à taper. À tirer. On utilise tes poings, ta capacité de viser. Une arme ambulante, tout simplement. Et les armes, ça ne pose pas de questions. Mais tu te tentes tout de même, chaque fois. De la curiosité, une tentative de comprendre ce qui se fait réellement dans ce Bunker. Quelques questions, ici et là. C'était tout naturel que tu demandes directement à l'homme qui fait ses recherches, qui traite les corps. C'était tout naturel de demander à celui qui te plait plutôt qu'à un supérieur immédiat, au final. L'important, dans tout ça, c'est qu'il ne te balance pas dehors chaque fois et comme c'est rendu moins fréquent, qu'il te laisse prendre ton café et ton petit sandwich, c'est déjà un avancement. Tu te dis qu'avec de la chance, peut-être, tu en auras des réponses. Parce que malgré tout, malgré toi, ça te rend curieuse de savoir ce qu'il peut bien tenter de trouver sur ces cadavres.

La musique se fait douce, basse. Rien à voir avec ton rock que tu balances sans doute trop fortement dans ta bagnole. Pourtant, ça fonctionne avec l'ambiance habituelle du laboratoire. C'est étrange, bien loin de ce que toi tu apprécies et pourtant, tu t'y plais. Ce mélange entre l'odeur de désinfectant, de propreté comme de produits pour conserver les corps, le côté froid de l'environnement par ses multiplies outillages et sa table en inox. Puis, la musique. Ça ajoute au calme de l'espace, comme si ça devenait un endroit de repos pour les morts et qu'ils ne se faisaient pas tout simplement ouvrir le crâne sur le plan de travail. Comme si c'était un endroit de respect, au final, loin de la froideur des gestes, des raisons derrière les actes, qui peuvent se rattacher à un laboratoire de la sorte. Ça ajoute du charme, de façon ridicule, à un lieu qui se devrait pourtant être complètement sinistre. C'est sans doute l'un des avantages, des compliments que tu peux faire à cet homme. C'est peut-être ça aussi, qui apporte un certain charme à la fée. Oui parce que sur toutes les personnes qui pouvaient te faire réagir ne serais-ce qu'un peu, il fallait que ce soit un être surnaturel en plus de tout ça. Comme la vie est bien faites. Pourtant, ce respect qu'il éprouvait face à la mort, à sa compréhension de celle-ci et les corps qui sont rapportés le rendait un peu plus... humain, peut-être? Moins inconnu, moins étranger. Moins surnaturel, au final. Quelque chose de connu, de rassurant. D'agréable. Ou peut-être n'était-ce que ce sourire qu'il t'offre lorsque tu arrives dans la pièce. D'où est-ce normal de saluer quelqu'un trimballant un cadavre d'un sourire? L'habitude des gestes, du métier, venait aider à la situation, bien entendu. Mais ce sourire... C'est con, tout ça. Ce genre d'émotion. Quelque chose qui ne fait aucun sens, que tu ne parviens pas à comprendre pourquoi la réaction se fait ainsi pour un simple sourire. Certes, les sourires, ce n'est pas quelque chose qui se trouve en panoplie dans ce bunker, mais ce n'est pas le premier que tu vois après tout! Peu importe. Franchement, peu importe, tu ne pouvais pas te laisser ainsi faire par quelque chose d'aussi ridicule. Si une arme ne pose pas de questions, elle ressent encore moins des émotions. Les émotions, ça rend faible, après tout. Peu importe que tu sois quelqu'un d'enjouée, qui aime la vie. L'attachement envers les autres, tu dois y faire attention. « Chiante au possible. Une balle au crâne. Elle a manqué d'air vers la fin par une semelle contre sa gorge. Ses ailes sont peut-être un peu abîmée, j'ai pas fais gaffe. » Tu réponds avec un naturel désarmant, comme si tu expliquais le temps qu'il faisait dehors. Après tout, tu n'as bel et bien pas porté attention à ses ailes. Tu les as simplement agrippées pour la tirer au sol. Tu ne sais pas si elles se sont froissées, déchirées ne serais-ce qu'un peu. La mention de son caractère désagréable? Ça c'était qu'une plainte inutile de ta part afin de décompresser de cette chasse, maudissant un peu la créature défunte. Ça sonnait sans doute insensible, en t'écoutant sans connaissance de cause. Mais d'un autre côté, c'était tellement devenu... banal, avec les années. Tu parlais tout de même plus souvent de l'état d'un cadavre que de la température extérieure, après tout. C'était ça, ton quotidien.

Tu portes trop peu d'attention à l'homme, présumant qu'il allait bientôt s'affairer à découper le cadavre et toi, tu avais plus important. Tu comptais bien l'observer faire, bien entendu, mais uniquement lorsque tu aurais désinfecté ces conneries de blessures. Pourtant, tu t'arrêtes dans ton geste alors qu'il s'approche. Non, il n'est pas en train de dénuder le cadavre comme tu l'as vu faire de nombreuses fois déjà. Il s'approche et il... prend place à tes côtés tandis que tu te retrouves là, comme une idiote, le teeshirt à moitié remonté pour désinfecter la plaie. Pire encore : Il te parle pour te demander un service. Quel genre de service? Depuis quand avait-il besoin de quelqu'un, d'un chasseur? Était-ce une façon détournée de te réprimander sur l'état que tu avais ramené la fée? Non parce que franchement, tu avais fais attention cette fois. Certes, la botte dans la gorge, ça aurait pu être évité, mais elle ne voulait pas tenir en place la gar-... « Quoi? » La question quitte ta gorge avec une quelconque douceur, confusion. Dans un bas rire un peu niais malgré l'amusement. Lui apprendre à tirer? Les questions dévalent ton esprit sans même que tu ne puisses les arrêter, passant de la raison d'une telle demande au fait qu'il aurait pu demander à qui que ce soit d'autre que toi. Tes doigts jouent distraitement avec la petite boule blanche tachée de sang, imbibée de liquide désinfectant, gardant tes iris plantés dans les siens. Parce qu'il cesse de parler, le doc'. Il cesse de parler et il laisse les choses en suspend, dans ta confusion, avant de laisser un petit rire qui te fait froncer un peu les sourcils de confusion. Tes pupilles quittent son regard le temps de s'amener vers la main à sa nuque, revenant ensuite se loger de nouveau dans la profondeur de ses yeux. Il y avait quelque chose de ridicule à la situation, puisque tu étais après tout en train de soigner une plaie, un cadavre au loin attendant d'être découpé. Pourtant, il te demande quand même de lui apprendre. « Ce n'est pas en me disant que tu seras un danger public avec une arme dans les mains que ça va me convaincre de te le montrer. Je dis ça comme ça. » Tu te moques un peu, une brève taquinerie, quittant l'étrange chaleur de son regard pour revenir vers ta plaie, comme si c'était pour te remettre les idées en place. « Pourquoi tu veux apprendre à manier un fusil? » Une arme ne pose pas de question, ne se laisse pas avoir par des sentiments quelconque. Pourtant, c'est plus fort que toi. Tu te dois de chercher à comprendre. Comprendre pourquoi tu te devrais de lui dire oui, empêchant l'acceptation de quitter tes lèvres trop tôt pour le simple plaisir de passer un peu plus de temps avec lui, avec une importance autre que de ramener un corps et boire du café dans un coin. Une arme ne dit rien, ne demande pas, ne ressent pas. Alors pourquoi avais-tu l'inquiétude qui se grattait dans ton ventre à l'idée qu'il ait besoin d'apprendre pour se défendre d'un danger potentiel?
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Basil Egerton
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ft. Katarina Molkovich
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C’est plus fort que toi, tu ne peux pas t’en empêcher : la curiosité est peut-être un vilain défaut mais c’est de loin ton préféré. La plus grande frustration de ta vie d’ailleurs, il est difficile de tenir proche de toi et en haute estime de jolis petits nez qui aiment fouiner dans tes affaires alors que tu as tant d’horreurs à cacher. Mais c’est peut-être aussi pour ça que tu as fini par laisser Katarina rester plus de quelques minutes dans ce laboratoire. Son obstination et son envie de savoir, tu t’en flattes, tu t’en flattes même beaucoup malgré sa vilaine tendance à toujours poser ses questions lorsque tu as autre chose en tête et les mains occupées. Au fond, si elle savait chronométrer un peu mieux son interrogatoire, tu lui dirais probablement tout ce qu’il y a à savoir sur ces corps que tu déchiquètes. Peu t’importe de savoir à quelles informations les hautes instances des Dux veulent lui permettre d’accéder, tu ne te poses pas tant la question de la hiérarchie : s’il y a bien quelqu’un à qui tes recherches peuvent servir, c’est bien à tous ces chasseurs que l’on envoie courir après des créatures. Elle cautionnait, par sa seule présence : elle te ramenait les corps, elle était dans le même panier, autant que toi responsable de tes actes. Alors tu pouvais bien lui répondre, à l’occasion, lui donner cette substance qu’elle convoitait autant, lorsque tu étais de bonne humeur, assez pour ne pas perdre patience par une présence trop envahissante dans ton quotidien. Et tu pouvais en dire beaucoup, mais un petit peu seulement chaque fois – peut-être aussi pour entretenir cette curiosité que tu estimais tant, et qui manquait un peu trop à ces ouvriers du meurtre, cette bande de brutes qu’on laissait massacrer des gens et qui ne se demandaient même pas pourquoi, au-delà du simple ils ne sont pas comme moi et ne méritent donc pas de vivre. Ceux-là ne pouvaient même pas espérer passer la porte de ton laboratoire, qu’ils se cantonnent à la morgue et tu te passais bien d’échanger des politesses avec eux. De toute façon, étant une créature toi-même, ils te méprisaient trop pour se soucier de te souhaiter le bonjour.
Cette curiosité d’ailleurs, tu la lui rendais bien. C’était devenu mécanique pour toi de demander à l’arrivée une quelconque anomalie, ou quoi que ce soit à signaler sur le cadavre que l’on venait coucher sur ta table. Mais une bonne moitié de ton plaisir, dans ce face à face intime avec la mort, c’était de connaître tes sujets un peu mieux qu’un simple c’est une créature et débrouille-toi pour l'exploiter. Et à ce titre, tu étais peut-être l’un des plus pénibles en ce qui concernait les rapports écrits, les documents que l’on te fournissait pour appuyer ton étude. Tu aimais poser un prénom sur ces corps auxquels tu t’adressais au présent comme s’ils étaient encore en vie et capable d’écoute, tu aimais avoir un âge, une origine, quelques anecdotes. Tu n’étais pas friand des récits de chasse principalement parce que tu n’étais pas sadique, mais tu étais toujours curieux d’en apprendre les détails lorsque les restes finissaient sur ta table – savoir s’ils avaient été coriace, s’ils avaient lutté, s’ils avaient eu peur. Non pas pour le plaisir de les imaginer supplier pour leur vie, mais parce que cela leur donnait de la personnalité, un quelque chose d’unique qui rendait chacun d’entre eux un peu spécial dans ton regard attentif. Chiante, celle-ci ne s’est pas laissée prendre en toute facilité, elle avait résisté, comme on chercherait à capturer à mains nues une anguille. Ses derniers instants, elle les a passé écrasée sous une chaussure, à manquer d’oxygène – une des meilleures façons de mourir, l’asphyxie rendait tout plus excitant, la mort y compris. Ses ailes sont peut-être abîmées. Oh, ça c’est le pire, il n’y avait rien de plus atroce, rien de plus douloureux pour une fée que de perdre ses ailes mais pas assez nettement pour en mourir. Tu en frissonnerais si tu étais capable d’empathie, mais l’idée en elle-même porte malgré tout un certain charme. Et puis finalement, en pointe d’orgue, un coup de maître sans bavure, une balle dans la tête, nette.

Il n’y avait pas mille raisons pour te pousser à demander spécifiquement l’aide de Katarina, en vérité c’était le choix le plus logique. Tu n’étais pas le plus apprécié dans cette organisation, entre les Ò Murchù à son sommet, et ta nature de fée qui n’était pas vraiment le secret le mieux gardé – tu étais peut-être l’un des premiers noms sur les listes des Dux, et il y avait une certaine satisfaction ambiante à te laisser peser une légère pression, et à te confronter à quelques regards méprisants. Tu n’avais pas beaucoup d’interlocuteurs de confiance, tu n’irais pas jusqu’à dire que tu croyais aveuglément en Katarina mais elle n’avait pas pour toi d’animosité, et c’était déjà beaucoup. Et puis, surtout, il fallait voir son travail. Cette balle dans la tête, ce tir d’une justesse évidente, même pour toi qui n’y connaissait rien. Ses statistiques étaient tout de même remarquablement bonnes, elle ne te ramenait pas beaucoup de corps en charpie, et s’en sortait toujours malgré sa stature qui n’était pas des plus imposantes. Elle avait sans doute plus de force que toi d’accord, il n’empêche pour autant que tu te sens plus proche de ses capacités que de celles de Sayanel, pour prendre un exemple tout à fait au hasard. Non décidément, il n’y avait pas d’alternative plus évidente, et quand tu as sous les yeux le résultat encore fumant d’une exécution aussi propre, il n’y a plus la moindre trace d’hésitation pour te retenir de venir t’asseoir à côté d’elle et de te jeter à l’eau.
Quoi ? Bon, elle, en revanche, semble incrédule. Rien d’étonnant quand on y pense, s’il fallait prendre pour analogie les films James Bond, tu serais moins l’agent secret que l’espèce de dégénéré qui conçoit ses gadgets en début d’épisode. Mais tu aimes bien prendre ton temps dans une conversation, laisser peser les silences, laisser monter les émotions, passer quelques longues secondes à essayer tant bien que mal de traduire une expression. La sienne, tu ne sais l’interpréter, mais quand on sait que tu ne remarques même pas qu’elle est blessée et joue avec un coton imbibé de sang, on renonce un peu à espérer quoi que ce soit venant de toi. Enfin, tu l’avais peut-être remarqué, quelque part, mais de façon inconsciente, sans t’y arrêter. Tu ne pensais qu’à tes affaires, égoïstement, et ce que tu cherchais dans les traits de son visage, c’était surtout l’acceptation pour servir tes propres intérêts. A l'entendre plaisanter, tu te confortes dans l’idée qu’elle y est plutôt encline – elle ne se braque pas au moins, et c’est tant mieux, cela te rendra les choses plus faciles. Après tout, tu étais une créature, tu étais déjà une relative menace à ton entourage, alors t’enseigner à te servir d’une arme n’aurait peut-être pas réjoui tout le monde. Tu y réponds par un léger rire qui ne dure pas, autant que le sérieux reprend le devant de la scène, parce qu’il fallait t’y attendre : elle te demande pourquoi.

Tu soupires, légèrement hésitant de la quantité d’informations que tu peux te permettre de lui donner. D’un côté, tu lui demandes ce service presque d’ami à ami, ce qui lui donne un certain droit de savoir ce que tu comptes en faire. De l’autre, cela n’avait rien à voir avec les Dux Tenebris, et tu comptais bien les tenir extrêmement loin de tes affaires privées, surtout lorsqu’elles concernaient Kochtcheï. Aux dernières nouvelles, celui-ci avait encore échappé aux registres de l’organisation et c’était très bien de cette manière, tu ne te sentais pas vraiment l'envie de partager cette exclusivité. « Je ne pensais pas vraiment à un fusil, plutôt à quelque chose de plus… discret, de plus maniable, que je puisse garder sur moi -disons- au cas où je me trouverais dans une situation délicate. » Tu avais beau partir en chasse, tu arrivais encore à te convaincre que tu ne souhaitais pas t’en servir sinon en cas d’extrême urgence. Ce n’était pas pour attaquer mais te défendre, et tu laissais à ton partenaire tout le monopole de la violence puisque tu te complaisais très bien dans ton pacifisme. Tu n’allais clairement pas te présenter devant ton djinn avec des molotov et un fusil à pompe – peut-être que tu devrais, ceci dit, tu aurais bien plus de chance de t’en sortir. Là-dessus, tu te tournes un peu plus dans sa direction, posant la paume de ta main contre son bras, quelque part pour entretenir ce petit cocon de confiance et de confidence ; tu baisses un peu la voix pour la même raison, pour qu’elle te sache sincère et t’accorde la même sincérité. « Ça ne concerne pas les Dux, c’est personnel. Je ne devrais pas en parler mais j’ai besoin de ton aide. Est-ce que je peux compter sur ta discrétion ? » Tu n’avais visiblement pas le moindre scrupule à lui faire peser ce poids sur les épaules, et tu espérais par cette espèce d’ambiance intimiste et de confiance manifeste la convaincre d'accéder à ta demande. En vérité, tu n’avais pas la moindre envie que vos supérieurs apprennent que tu te mettais à envisager devenir un homme d’action. Ton impuissance devant le premier chasseur venu de cette organisation était un peu ta garantie de sûreté, et quand bien même cela ne suffirait pas à ce que l’on envoie quiconque te mettre une balle dans la tête – essentiellement parce que tu avais une famille encore trop pesante dans le monde surnaturel pour que cela ne leur provoque pas des problèmes – c’était en tout cas suffisant pour donner envie au Dux de resserrer l’étau sur tes activités chez eux. Et tu y tenais, à cette marge de liberté, bien plus qu’à ton intégrité physique d’ailleurs.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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