(Les pensées d'Albrecht de de Pénélope et de Sheldon ne sont audibles que de Nemésis, d'où l'italique)
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496 RACE : Humain MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels
Dim 25 Nov - 16:59
eye of newt and toe of frog
Je suis sorti de l’hôpital il y a à peine quelques jours. Je sais que je ne devrais pas me remettre immédiatement à bosser, c’est une mauvaise idée. J’ai encore le corps qui me fait mal et toujours la peur que je contrôle pas, cette peur qui me tient éveillée la nuit, à me demander si je vais pas voir mes agresseurs surgir de derrière un mur. Parce que s’ils décident de se mettre après moi, je serais prêt à parier qu’ils me louperont pas cette fois, j’ai seulement eu beaucoup de chance. Pourtant, je peux pas rester enfermé chez moi avec Sammy, Malia et Elliot, les yeux fixés sur la porte comme si un monstre allait la franchir. Je devrais sûrement me sentir en sécurité chez moi, mais même là j’y arrive pas. C’est la première fois que j’ai réellement peur pour ma vie. J’ai jamais été un bagarreur, je suis plutôt du genre à tenter d’apaiser les choses pour ne pas en venir à la violence. Les seules prises que je sais faire, d’ailleurs, c’est celles dont j’ai eu besoin pour quelques tournages, mais on ne peut pas dire qu’en conditions réelles, elles me serviraient à quelque chose. Malgré la ville dans laquelle je vis et les histoires que je raconte, pourtant, je n’ai jamais été dans cette situation où je pensais que j’allais mourir. Mais ça, c’était avant le vieux Phinéas et avant les chasseurs.
Mais je ne voulais plus y penser, me sortir la tête de là pour être certain de ne pas péter un plomb à force de tourner en rond. Après quelques heures d’insistance, j’ai réussi à convaincre Malia de me laisser accéder aux propositions d’enquêtes. Rien de bien glorieux, c’est ce qu’elle m’en a dit. Un chien disparu, sans doute perdu dans la forêt, une femme qui pensait que sa fille était possédée par le diable - rien de bien original - et une histoire de mort douteuse et d’héritage. En temps normal, j’aurais sans doute passé les trois, mais il me fallait bien quelque chose. Pour vivre, déjà, et ne rien faire ne risquait pas de payer le loyer, ce n’était pas comme si je pouvais passer n’importe quelle audition avec mon oeil au beurre noir. Et puis ensuite pour ne pas tenter de retrouver ceux qui avaient voulu me tuer, parce que tout le monde autour de moi semble penser que c’est une idée particulièrement mauvaise. Alors valait mieux pour moi que je me concentre sur le malheur des autres. Tenter de découvrir la vérité, mesurer le pour et le contre et savoir si ça nous donnera une assez bonne histoire à raconter par la suite.
Malia ne pouvait pas m’accompagner, alors je me suis résigné à me débrouiller seul. Après quelques recherches sur la femme objet de toutes les interrogations, j’ai décidé d’aller directement la confronter. Sans doute ne l’aurais-je pas fait de cette façon en temps normal, mais il faut dire que je ne suis pas spécialement en état de prendre les bonnes décisions. C’est plutôt étrange les réactions que l’on peut avoir après avoir frôlé la mort. La peur mais aussi le sentiment, finalement, d’être invincible, que de jeux dangereux que je ferais sans doute mieux d’éviter. Mais je ne pouvais décemment pas arriver chez Nemesis Simmons les mains vides et sans plan, aussi Elliott a décidé de me prêter main forte en cuisinant … Des cookies, avec lesquels je marche maintenant en direction de la porte d’entrée de la récente veuve. Je ne peux m’empêcher de m’imaginer le fait qu’elle est peut-être, somme toute et n’en déplaise à sa famille qui semble vouloir la traîner dans la boue, totalement innocente. C’est pourquoi mon plus gros problème, actuellement, ce serait de sembler trop insensible. Si sa famille dit vrai, elle n’en sera pas touchée, mais s’ils se sont montés une sale histoire seulement pour pouvoir se débarrasser d’elle … Disons que ma présence ici ne me rendrait que plus mal à l’aise.
Je finis toutefois par frapper sur le battant de la porte, l’effort me faisant grimacer. Malheureusement, une semaine n’est pas suffisant pour mes côtes douloureuses. Je n’ai cependant pas le temps de m’attarder sur le sujet que la porte s’ouvre. J’hésite quelques secondes avant de m’éclaircir la voix. “ Mme Simmons? Je voulais juste vous présenter mes condoléances mais je n’ai pas voulu vous déranger plus tôt.” Un mensonge plein de bonnes intentions, mais je ne peux pas faire autrement que de penser, quelque part, ce que je dis, elle a dû en voir passer, du pékin de Bray à sa porte depuis la mort de son mari. “ Je suis désolé, je ne me suis pas présenté, Galaad Delaunay, j’habite de l’autre côté de la ville.”
(Les pensées d'Albrecht de de Pénélope et de Sheldon ne sont audibles que de Nemésis, d'où l'italique)
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496 RACE : Humain MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels
Mer 2 Jan - 16:46
eye of newt and toe of frog
Je ne sais pas encore bien ce que je fais là ni même comment cette entrevue pourrait me permettre de me faire un avis sur la personne que j’ai en face de moi. Elle ne me connait ni d’Eve ni d’Adam, et pour être totalement honnête, moi non plus, pas avant le début de semaine en tout cas. Mais il faut bien se rendre à l’évidence, si on a accepté de mener l’enquête, c’est bien parce que nous avons, nous aussi chez Myst&Co, besoin d’un minimum de revenus, et le fait que j’ai passé quelques semaines dans un lit d’hôpital n’a pas été vraiment pour servir l’association qui s’est trouvée un peu démunie. Je suis quelqu’un d’assez respectueux, notamment vis-à-vis des morts, et on pourra dire ce que l’on veut, je ne me sens pas des plus à l’aise alors que je la suis dans les couloirs de sa maison. Maison qui fait honneur à son extérieur et qui est loin d’être plus engageante une fois entré. Mais je n’ai pas beaucoup de points de comparaison non plus … Après tout, mes parents ont toujours vécu dans de petites maisons et mon loft, bien que spacieux, n’a rien à voir avec les demeures que l’on peut trouver en dehors de Bray. J’essaie de ne pas trop m’attarder sur les peintures que je croise sur le chemin du salon, cependant, pour ne pas paraître impoli, mon assiette de cookies toujours dans la main. Une fois arrivé dans le salon, je jette un regard autour de moi, tout en souriant aimablement à la femme qui me fait face. “ Du thé ira très bien, merci. Vous avez une belle maison.” Grande plus que belle, sans doute, mais je n’y connais pas grand-chose, que ce soit en architecture ou en décoration, alors je me garde bien de juger ces aspects-là.
Puis après avoir pu entrer chez le vieux Phineas, je pourrais trouver n’importe quelle baraque moderne et bien rangée. Mais ce n’était pas de sa faute, au pauvre magicien reclus dans sa demeure et amateur de livres. On a jamais su, d’ailleurs, si le djinn présent dans la maison était celui qui l’avait tué. Sans nul doute que c’était le cas, mais pourquoi est-ce que ni Ian ni moi n’étions morts, c’était la question que je me posais toujours, même si le flic, lui, s’était mis en tête de lui mettre la main dessus. M’était d’avis qu’on le retrouverait pas de si tôt.
Alors que Nemesis revient dans la pièce avec un plateau où se trouvent des tasses et le thé promis, je m'assois sur le canapé. D’un naturel plutôt sociable, c’est sans doute ce qui me sauve présentement alors que j’ai tendance à être beaucoup plus à l’aise dans mes recherches que dans des interrogatoires - même si sans doute n’a-t-elle pas spécialement l’impression que s’en soit un, pour la simple et bonne raison qu’il n’y a aucun moyen trop subtil pour le lancer. Mais bien heureusement, c’est elle qui parle la première. “ Moi non, mais mon père était un ami. Malheureusement en déplacement il n’a pas pu assister aux funérailles, mais il tenait à vous faire savoir que toute notre famille est avec vous pour cette épreuve.” Se servir de son père, c’était plutôt moche. Mais techniquement, il y avait toujours une possibilité de dire la vérité, la ville était assez petite pour que par chance ma mère, mon père ou même Morgane ait connu le mari de Nemesis.
Je laisse courir mon regard sur les murs, tout en portant ma tasse à mes lèvres. Le liquide brûlant me crispe un peu, mais je m’en remets plutôt vite. “ Comment vous sentez-vous? ” Une question plutôt banale, somme toute, mais une question que je me sens dans l’obligation de poser. Parce que je me mets à la place de cette pauvre femme qui vient de perdre son mari, et si mes employeurs ont tort, elle doit être plus dévastée qu’autre chose. Sans compter qu’elle est seule dans une maison qui doit laisser place à quelques souvenirs, pas de quoi se réveiller avec le sourire aux lèvres. J’ai jamais vraiment connu le deuil, c’est presque un miracle dans une ville comme Bray, mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas le comprendre ou l’appréhender.