A Noël, j’avais annoncé le cadeau à Moira, et j’avais été sincère en disant que j’avais oublié le nom de la ville où j’avais décidé de poser mon dévolu. Après tout, il fallait l’avouer, j’étais pas certain quand je l’avais payé que ma sœur décide de profiter de ce voyage avec moi. Donc, j’avais pris the nicest city in France, au pif, Nice. Petit voyage de trois nuits quatre jours – je pouvais pas plus, l’avion, l’hôtel, plus le budget pour les trucs à faire, eh, la France c’était pas donné, mine de rien.
Du coup, j’avais juste pris un sac, avec trois slips, trois tee shirt, deux shorts parce qu’il faisait beau d’après la météo, passeport, des clopes, mon téléphone que j’allais sûrement oublier comme d’hab’, et j’avais été chercher la frangine avant de filer à l’aéroport de Dublin. Elle était presque intenable, et de toute façon, je n’avais pas l’intention de la réprimer dans ses sauts, ses cris d’excitations et autres démonstration de joie, non, au contraire. Ce n’était pas parce que j’étais bien plus réservé comme type qu’elle devait retenir son énergie solaire.
Au contraire, ça me faisait plaisir de la voir comme ça, j’avais la sensation que rien n’était arrivé durant des années, que je ne faisais qu’emmener ma petite sœur voir le pays qu’elle admirait tant, déjà gamine.
L’avion avait simplement atterri et j’avais la sensation que nous étions arrivés dans une sorte de monde parallèle. Il y faisait presque chaud comparé à Bray, vraiment. Non, pas presque. Il faisait chaud, j’étais en tee shirt et je me félicitai de ne pas avoir emporté plus de veste que ça. Mon sac a dos était largement suffisant.
A la descente même de l’avion, j’avais la dalle, alors la première chose qu’on aura fait dans cette ville aura été de se poser directement sur une terrasse de restaurant, près de la fameuse promenade des anglais. Vraiment. Une promenade juste pour ces british ? Pfff.
Ca me faisait bizarre de me dire que j’étais dans un autre pays mais pas pour une mission. Surtout que techniquement, pour ma famille, j’avais jamais vraiment quitté Bray. Quand j’étais parti au Pérou, mon excuse était que j’avais été chez Trevor me reposer parce que j’étais malade et contagieux – aucun membre des Sionnach n’avait eu la varicelle, et c’était ce que j’avais dit que j’avais. Et à mon retour, j’avais déclaré que je m’étais fait agresser, et j’avais même dû porter plainte contre X sous l’insistance de ma mère.
Super, vraiment.
Bref, j’allumai une clope, après avoir vérifié que le sens du vent n’allait pas envoyer la fumée sur ma p’tite chose, et je déclarai : « Et voilà. On est en France, et on va manger des trucs marqués en français sur un menu français. » J’attrapai un verre vide, que je mis sous le visage de ma sœur comme s’il était un micro et je demandai : « Alors, Miss Sionnach, qu’est-ce que ça fait d’être sur ce territoire étranger en présence de notre péquenaud de frère ? »
Invité
Jeu 25 Avr - 19:14
The nicest city in France
Ft. Dagibus
Depuis Noël, elle comptait les jours. Mettant une croix dans son calendrier chaque matin. Comme si elle attendait le prochain réveillon. Elle n'attendait que son voyage en France avec son frère. Il ne lui avait pas dit le nom de la ville, il l'avait oublié mais au final ce n'était pas grave, elle s'en foutait un peu Moira pour finir ce n'était pas important. Ce qui comptait vraiment c'était qu'elle allait passer trois nuits et quatre jours entier avec son frère. Rien que les deux. C'était énorme ! Elle n'en revenait toujours pas.
La blonde avait déjà fait et refait et encore refait sa valise plusieurs. S'il faisait trop chaud ? Trop froid ? La pluie ? La plage ? Elle devait être prête à tout et ses affaires devaient être parfaitement rangée. En vérité elle avait passé plus de temps à tout replier encore et encore pour que tout rentres parfaitement que choisir ses habits. Elle n'avait pas dormi de la nuit, tellement excitée à l'idée de découvrir un nouvel endroit. Son réveil avait sonné mais elle était déjà en train de courir partout pour être sûre de n'avoir rien oublié depuis des heures. Éteint le gaz ? Fermer les fenêtre ? Les chèvres avaient assez à manger ? Les robinets fermé eux aussi ? Elle ne devait rien oublié sinon elle n'allait pas pouvoir profiter de ses vacances.
Son frère n'était pas encore arrivé qu'elle l'attendait assise sur le banc devant chez elle. Moira ne tenait plus en place, une vraie gamine. Pendant tout le trajet en voiture elle parlait de tout ce qu'ils allaient pouvoir faire ensemble, visiter, manger de la nourriture française, marcher sans but dans les rues. La jeune femme n'avait pas vu passé le vol. Et une fois arrivé à Nice, ses yeux s'étaient rempli d'étoiles. Elle était enfin en France. Ce pays si cher à son cœur et tout ça grâce à son frère.
Elle tournait sur elle-même, le sourire arroché aux lèvres, riant pour un rien. S'émerveillant devant la moindre chose. Ils avaient directement cherché un endroit pour aller manger. Dagda avait faim et elle commençait elle aussi. Ils étaient proche de la promenade des anglais. Elle ne pouvait pas quitter la mer des yeux, si belle, si calme aujourd'hui. Dommage qu'elle n'ait pas pris de quoi dessiner elle se serait bien assise dans le sable pour faire quelques aquarelles.
Elle fit une grimace quand son frère alluma sa clope pour l'embêter. Elle n'aimait pas qu'il fume mais avait arrêté de lui faire la moral quand elle avait compris qu'il n'allait pas arrêter. Elle prit la carte dans ses mains pour essayer de comprendre les plats mais c'était des hiéroglyphes pour elle. « Je comprends rien à ce qui est marqué mais j'ai envie de tout goûter! » Elle rit. Elle rit encore plus quand Dagda se prit pour un journaliste avec un verre vide en guise de micro. « Ça fait un bien fou d'être ici ! Même si j'ai dû accepté la compagnie de mon insupportable frère! J'espère que je vais survivre à ce long week-end ! » Elle met le dos de sa main sur son front et prend une pose dramatique pour accentuer la chose. Mais elle n'arrive pas à garder son sérieux Moira, trop heureuse d'être ici avec lui. Ils commandent des plats sans trop savoir ce qu'ils vont avoir mais elle s'en fou. Elle mange en France. Avec son frère. Que demander de mieux?
Les plats arrivent et elle se retrouve avec une énorme salade remplie de plein de choses. Elle scrute précisément son assiette pour trouver le moindre bout de viande mais rien à l'horizon. Sans plus attendre elle plante sa fourchette dedans. Tout en goûtant son premier repas français elle fait des mimiques de joie intense sur son visage. Toujours dans l'exagération la Moira. La bouche à moitié pleine elle demande « Il est bon ton plat ? Parce que le mien est divin! » Se souvenant soudain qu'elle avait pris un guide sur Nice elle le sort de son sac à dos et le pose sur la table. Il était déjà rempli de post-it pour les choses à faire. Trop de chose à faire mais au moins ils auront le choix. « Ok. Alors je me suis dit qu'on pourrait aller là-bas. Après avoir mangé.» Elle pointe du doigt le Musée des beaux-arts. C'était sa came, peut-être pas celle de son frère mais. « Promis je sais que c'est pas forcément le truc le plus palpitant du monde pour toi mais je te prommmmeeeeet que la prochaine activité c'est toi qui la choisi! » Elle le regarde avec ses yeux de chat botté pour le faire plier même si elle sait très bien qu'elle n'avait pas besoin de faire tout ça. .
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